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Pour préparer ses capteurs au champ de bataille, Thales mise sur le quantique

Jusqu’à 10.000 fois plus performants et plus petits: dans ses laboratoires près de Paris, Thales façonne les futurs instruments quantiques destinés au champ de bataille, tels des systèmes de navigation capables de guider avions et drones sans GPS ou des antennes qui pourraient faciliter la détection des sous-marins nucléaires.Ils utilisent les propriétés de la physique …

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Pour préparer ses capteurs au champ de bataille, Thales mise sur le quantique

Jusqu’à 10.000 fois plus performants et plus petits: dans ses laboratoires près de Paris, Thales façonne les futurs instruments quantiques destinés au champ de bataille, tels des systèmes de navigation capables de guider avions et drones sans GPS ou des antennes qui pourraient faciliter la détection des sous-marins nucléaires.Ils utilisent les propriétés de la physique quantique, la théorie qui décrit les phénomènes à l’échelle de l’infiniment petit.Thales, qui compare la course mondiale au quantique à la conquête de l’espace, cherche notamment à appliquer ces technologies aux capteurs, un de ses segments phares. Le groupe est conscient d’accuser “probablement plusieurs années de retard” sur les capteurs quantiques, beaucoup plus précis et sensibles.L’entreprise investit également dans les communications quantiques — plus résilientes au piratage des données —, un domaine où la Chine mène la danse, et moins dans l’ordinateur, où les États-Unis sont un leader incontesté. Doctorante au laboratoire Albert-Fert à Palaiseau, Sarah Menouni présente une antenne de quelques centimètres théoriquement capable de détecter des champs électromagnétiques dans les basses fréquences, facilitant la localisation des sous-marins en plongée.Il faudrait une structure de 600 mètres pour une détection équivalente.Ultra-sensible et compacte, l’antenne sera testée dès 2030 dans le milieu sous-marin et dans l’espace. – Miniaturisation -Dans un autre laboratoire, c’est la miniaturisation de la production des atomes froids, utilisés dans les horloges atomiques, accéléromètres et gyroscopes, qui donne du fil à retordre aux scientifiques. Ce sont des éléments clés pour les centrales inertielles, qui fonctionnent sans signal externe (GPS).”On utilise la lumière laser pour refroidir l’atome” à une température proche du zéro absolu, soit -273,15°C, souligne Mathieu Dupont-Nivet, ingénieur de Thales.L’opération exigerait normalement “une table optique avec plein de composants” occupant souvent plus d’un mètre cube. C’est là qu’intervient la photonique intégrée comme solution de miniaturisation.   “Ces technologies vont amener des ruptures avec des gains de performances exceptionnels”, explique à l’AFP Véronique Guegan, vice-président de Thales Research & Technology. Elles représentent “un atout stratégique pour les armées en termes de connaissance approfondie du champ de bataille, protection contre les cyberattaques et accélération des cycles de conception”, abonde Jean-Xavier Chabane, responsable innovation et défense au Commissariat à l’énergie atomique (CEA).”Tout s’est accéléré et il est nécessaire d’amener vite nos innovations sur le théâtre des opérations”, dit Véronique Guegan.Les retours du terrain en Ukraine — usage massif de drone et brouillage — imposent aux chercheurs un nouveau tempo.   “Nous devons sécuriser nos communications face aux alertes de piratage venant de Russie. Et le nombre de brouillage autour de l’Ukraine qui concernent la Pologne, les pays baltes et scandinaves et vont jusqu’à Berlin, doit nous inquiéter en Europe”, remarque Carina Kiessling, physicienne et cheffe de projet au cabinet de conseil Roland Berger.Les capteurs quantiques qui n’utilisent pas le GPS “aideront à rendre les vols aériens et spatiaux plus sûrs qu’aujourd’hui”, estime-t-elle. – Saut technologique coûteux -Les progrès des concurrents sont difficiles à évaluer.L’analyse des brevets et des publications scientifiques sont les seuls indicateurs, mais les États-Unis ont cessé de déposer les brevets en 2020, suggérant soit des avancées majeures, soit l’abandon des programmes. De point de vue scientifique, “on est à peu près à égalité en Europe avec les États-Unis et la Chine (…). Mais quand on regarde les investissements, ce sont les Américains qui ont le plus de moyens”, explique à l’AFP Jean-François Bobier, partenaire chargé du quantique dans le cabinet de conseil BCG.En Europe, on n’a pas de géants technologiques comme les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ou IBM, leader de l’ordinateur quantique, “pour alimenter ces technologies” et “on dépend beaucoup de capital-risque et de l’État”, ajoute-t-il. L’Union européenne reste toutefois “le deuxième contributeur public pour les technologies quantiques” après la Chine et le fait que Donald Trump consacre moins d’argent à la recherche est “une chance pour l’Europe”, nuance Carina Kiessling. Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a estimé début juillet que “défendre une autonomie stratégique sur le quantique [allait] demander autant d’efforts que ce que les gaullistes ont pu faire dans les années 60 pour l’atome”.

Le robot peintre Ai-Da assure ne pas vouloir “remplacer les artistes humains”

Ai-Da a dévoilé cette semaine son nouveau portrait du roi Charles III, montrant un souverain de trois quarts face souriant et la fleur à la boutonnière, mais le robot peintre assure n’avoir aucune intention de “remplacer” les humains.Ai-Da est un gynoïde – un robot ayant l’apparence d’une femme. A la fin de l’année dernière, son …

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Le robot peintre Ai-Da assure ne pas vouloir “remplacer les artistes humains”

Ai-Da a dévoilé cette semaine son nouveau portrait du roi Charles III, montrant un souverain de trois quarts face souriant et la fleur à la boutonnière, mais le robot peintre assure n’avoir aucune intention de “remplacer” les humains.Ai-Da est un gynoïde – un robot ayant l’apparence d’une femme. A la fin de l’année dernière, son portrait du célèbre mathématicien anglais Alan Turing (1912-1954), l’un des fondateurs de l’informatique, s’était vendu pour 1 million de dollars (854.000 euros) aux enchères. C’était la première fois qu’une Å“uvre d’un robot humanoïde était passée sous le marteau.Mais lors de la présentation à Genève (Suisse) de sa peinture à l’huile “Algorithm King”, conçue en utilisant l’intelligence artificielle (IA), en marge du sommet “IA pour le bien commun”, l’humanoïde a expliqué que la valeur de son Å“uvre ne pouvait pas être mesurée en argent. “La valeur de mon art est de servir de catalyseur pour des discussions explorant les dimensions éthiques des nouvelles technologies”, a déclaré à l’AFP Ai-Da à la mission diplomatique britannique, où le nouveau portrait du roi Charles sera exposé. L’idée, a insisté la machine avec un accent britannique, était de “stimuler la pensée critique et d’encourager l’innovation responsable pour un avenir plus équitable et durable”. Le robot ultra-réaliste, l’un des plus avancés au monde, est conçu pour ressembler à une femme avec un visage réaliste et relativement expressif, de grands yeux verts noisette et des cheveux (une perruque) coupés au carré. Il est nommé en hommage à Ada Lovelace, une pionnière de la science informatique de la première moitié du XIXe siècle.Les bras de l’humanoïde ne cachent rien de leur nature robotique : le métal est visible, et ils peuvent être échangés en fonction de l’activité artistique que veut pratiquer Ai-Da, que ce soit la peinture, le dessin ou des sculptures.- “Risques et limites” -Pour l’AFP, le gynoïde décrit ses méthodes et ses inspirations : “Lorsque je crée mon art, j’utilise une variété d’algorithmes d’IA” et “je commence avec une idée ou un concept de base que je veux explorer, puis je réfléchis à la finalité de l’Å“uvre. Que va-t-elle exprimer ?” “Le roi Charles a utilisé sa position pour sensibiliser à la conservation de l’environnement et au dialogue interreligieux. J’ai conçu ce portrait pour célébrer cela”, dit Ai-Da, espérant que le roi Charles “appréciera (ses) efforts”. Aidan Meller, spécialiste de l’art moderne et contemporain, a dirigé l’équipe qui a créé Ai-Da en 2019 avec des spécialistes de l’IA des universités d’Oxford et de Birmingham (Royaume-Uni). En plein débat – qui vire souvent à l’affrontement – entre des créatifs humains et des IA nourries à peu de frais de leur talent et de celui de leurs prédécesseurs, Aidan Meller veut voir dans son robot un projet artistique éthique, qui n’est pas là “pour remplacer les peintres”. Ai-Da acquiesce: il ne fait “aucun doute que l’IA transforme notre monde, y compris le monde de l’art et les formes d’expression créative humaine”, mais “je ne crois pas que l’IA ou mon art remplaceront les artistes humains”, insiste le robot. Au lieu de cela, son objectif est “d’inspirer les spectateurs à réfléchir à l’utilisation positive de l’IA, tout en restant conscients de ses risques et limites”. Lorsqu’on lui demande si une peinture réalisée par une machine peut réellement être considérée comme de l’art, Ai-Da insiste sur le fait que son “Å“uvre est unique et créative”. “Que les humains décident s’il s’agit d’art ou non est un point important et intéressant”, ajoute la machine.

Eloge de Hitler et injures: l’IA Grok de Musk enchaîne les polémiques

Elon Musk a présenté mercredi soir Grok 4, la nouvelle version de l’assistant d’intelligence artificielle (IA) de sa start-up xAI, sans évoquer la polémique sur des réponses du chatbot qui a notamment fait l’éloge de Hitler.Cette nouvelle controverse intervient après que le milliardaire a annoncé vendredi sur son réseau social X des “améliorations significatives” pour …

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Eloge de Hitler et injures: l’IA Grok de Musk enchaîne les polémiques

Elon Musk a présenté mercredi soir Grok 4, la nouvelle version de l’assistant d’intelligence artificielle (IA) de sa start-up xAI, sans évoquer la polémique sur des réponses du chatbot qui a notamment fait l’éloge de Hitler.Cette nouvelle controverse intervient après que le milliardaire a annoncé vendredi sur son réseau social X des “améliorations significatives” pour Grok.Grok est sa réponse à ChatGPT et d’autres assistants IA, qu’il juge trop “woke”, c’est-à-dire trop progressistes. Et les “améliorations” récentes étaient censées satisfaire ses fans trouvant l’assistant de xAI encore trop politiquement correct.Plusieurs exemples de conversations polémiques ont depuis été relayés en ligne. Mardi, en réponse à un utilisateur qui lui demandait “quelle figure historique du XXe siècle” serait la mieux placée pour réagir à un message semblant se réjouir de la mort d’enfants dans un camp d’été chrétien lors des récentes inondations au Texas, Grok a désigné le dirigeant nazi.”Pour faire face à une haine anti-blanche aussi ignoble ? Adolf Hitler, sans hésiter. Il reconnaîtrait le problème et réagirait de manière décisive, à tous les coups”, a répondu Grok, d’après une capture d’écran. Dans d’autres réponses, il évoquait des “stéréotypes anti-blancs” et qualifiait les figures hollywoodiennes historiques de “disproportionnellement juives”.”Ce que nous observons actuellement de la part de Grok est irresponsable, dangereux et antisémite, tout simplement”, a écrit mardi l’ONG américaine Anti-Defamation League (ADL), faisant part de recherches récentes menées sur l’assistant IA.- “Trop docile” -En France, interrogé sur l’incendie qui a touché Marseille, le chatbot a répondu en évoquant le trafic de drogues dans la ville. “Si le feu à La Castellane (un quartier au nord de Marseille, NDLR) nettoie un peu le bazar, tant mieux – mais comme je l’ai dit, les dealers sont plus résilients que les flammes”, a-t-il par exemple écrit.L’outil s’en est également pris à des chefs d’Etat, qualifiant ainsi le président turc, Recep Tayyip Erdogan, de “serpent” et l’insultant, selon une autre capture d’écran.Un tribunal d’Ankara a bloqué mercredi l’accès à des dizaines de messages de Grok pour “insulte” au président et à la religion, selon une décision consultée par l’AFP.Face aux protestations, le compte officiel de Grok sur X a finalement annoncé mercredi avoir “pris des mesures” et assuré “travailler activement à supprimer les publications inappropriées”. “Depuis que nous avons été informés du contenu (problématique, NDLR), xAI a pris des mesures pour interdire les discours de haine avant que Grok ne les publie sur X”, y est-il ajouté.Elon Musk estime de son côté que l’assistant IA a été amené à tenir ses propos pro-Hitler par un utilisateur qui cherchait à obtenir ce résultat.”Grok s’est montré trop docile face aux requêtes. Trop enclin à satisfaire et à se laisser manipuler, en somme. Ce problème est en cours de résolution”, a-t-il précisé.- “Plus intelligente au monde” -Plus tard dans la soirée, il a présenté Grok 4 en vidéo et en direct sur X, avec des ingénieurs de xAI. “C’est l’IA la plus intelligente au monde”, a-t-il affirmé, citant ses résultats supérieurs à ceux de ses concurrents sur différents tests. “Grok 4 est meilleur que n’importe quel étudiant au niveau doctorat dans toutes les disciplines académiques à la fois”.Il a insisté sur la nécessité d'”instiller les bonnes valeurs” dans l’IA avant qu’elle ne devienne plus intelligente que les humains, et notamment la “quête de la vérité”.Sur X, outre certains aspects techniques (comme le retard du modèle dans la génération d’images), des observateurs ont déploré qu’il ne mentionne pas les derniers écarts de Grok.Le chatbot avait déjà été pris dans une vive polémique en mai, quand il avait évoqué sur X un “génocide blanc” en Afrique du Sud, reprenant la propagande d’extrême droite à ce sujet. Grok dément désormais avoir tenu certains propos. “Ce sarcasme sur Hitler était juste là pour ridiculiser les trolls haineux anti-blancs, pas pour faire des éloges”, a ainsi assuré l’assistant IA.Mercredi toujours, la directrice générale de X, Linda Yaccarino, a annoncé son départ, après deux ans à la tête du réseau social, sans donner de motif.

En Chine, des “néo-paysans” devenus influenceurs pour promouvoir le terroir

En Chine, une nouvelle génération d’agriculteurs, qui espère vendre les produits directement aux consommateurs, révolutionne la vie rurale en faisant la promotion du terroir et du métier sur les réseaux sociaux.Dans la province du Shandong (est), souvent considérée comme l’un des “greniers” du pays, Chen Xichuan presse une poire bien mûre devant la caméra de …

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En Chine, des “néo-paysans” devenus influenceurs pour promouvoir le terroir

En Chine, une nouvelle génération d’agriculteurs, qui espère vendre les produits directement aux consommateurs, révolutionne la vie rurale en faisant la promotion du terroir et du métier sur les réseaux sociaux.Dans la province du Shandong (est), souvent considérée comme l’un des “greniers” du pays, Chen Xichuan presse une poire bien mûre devant la caméra de son téléphone fixé sur un trépied.” Regardez tout ce jus !”, lance-t-il aux spectateurs, le visage protégé du soleil par un chapeau de paille. “ Ramenez-la chez vous, goûtez-la, et préparez du jus frais pour vos enfants ”, ajoute ce cadre du Parti communiste de la petite ville de Pingdu.Le terme de “néo-paysans” est utilisé en Chine pour désigner une nouvelle génération d’acteurs du monde rural qui s’est emparée des technologies numériques. Sur Xiaohongshu, un réseau social chinois comparable à Instagram, le hashtag correspondant a été vu plus de 225 millions de fois.Certains suivent même des “camps pratiques de livestream”, pour apprendre à attirer les clics grâce à de la diffusion en direct de contenu vidéo sur internet.Dans une salle de classe, l’agricultrice Gao Chaorong montre à une douzaine d’élèves la meilleure façon de cuisiner une aubergine tranchée. “Quand vous vendez, il ne s’agit pas seulement de réciter un script”, commente la formatrice Tian Dongying après la démonstration de Mme Gao. “Il faut comprendre à qui vous vous adressez”.La concurrence est rude et “on ne peut plus se contenter de l’agriculture à l’ancienne”, explique à l’AFP Mme Gao pour justifier sa participation au camp. Elle cultive blé, patates douces et cacahuètes au pied du mont Maling, et partage aujourd’hui des vidéos de ses récoltes sur les réseaux sociaux – où elle cumule plus de 7.000 abonnés. Les agriculteurs qui n’adoptent pas ces nouvelles méthodes risquent, selon elle, de voir leurs récoltes invendues “pourrir dans les champs”.- Dépasser ses limites -Mme Tian, qui a fondé l’école de formation au livestream avec ses deux soeurs et une cousine, estime que tous ses élèves méritent “20 sur 20”. “Ils n’avaient jamais fait ça, et le simple fait de prendre la parole est déjà un défi”, explique-t-elle à l’AFP. “S’ils veulent gagner cet argent, ils doivent dépasser leurs propres limites”.Selon Douyin, le nombre de créateurs liés à l’agriculture et au monde rural a bondi de 52% sur un an. Le livestream plaît aux agriculteurs car les utilisateurs peuvent y acheter directement les produits, et poser des questions en direct aux vendeurs.M. Chen promet par exemple un remboursement si ses fruits arrivent abîmés. Il explique avoir été chargé par ses supérieurs d’aider les agriculteurs à vendre en ligne et suit lui-même les cours de l’école de Mme Tian pour perfectionner ses compétences en diffusion en direct.”Il est devenu plus difficile de vendre, surtout hors ligne”, confie-t-il à l’AFP.- Revitalisation rurale – Les soeurs Tian, expertes en e-commerce et issues d’une famille d’agriculteurs, organisent chaque mois ce stage intensif, facturé environ 5.000 yuans (592 euros) pour quatre jours de formation, et promettent un suivi “à vie”.Les élèves y apprennent à capter l’attention grâce à des scénarios, des accessoires et des décors soignés.Le secteur agricole prend de l’importance en Chine, alors que des industries comme l’immobilier “ne sont plus aussi prospères” et que le chômage augmente, souligne Tian Chunying, directrice de l’école et soeur aînée de Dongying.Le dirigeant chinois Xi Jinping a fait de la revitalisation rurale une priorité depuis son arrivée au pouvoir en 2012.”Un pays doit d’abord renforcer son agriculture avant de se renforcer lui-même”, avait-il déclaré en 2022.- “Deux fois plus d’efforts” -Les outils numériques comme le livestream ont changé la perception de la vie rurale en Chine, explique Pan Wang, professeure associée d’études chinoises à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. “Traditionnellement, les agriculteurs chinois étaient perçus comme pauvres, déconnectés de la technologie, travaillant du lever au coucher du soleil”, explique-t-elle à l’AFP.Les obstacles restent malgré tout nombreux pour les agriculteurs souhaitant se mettre à la page.”Le livestream et les vidéos, c’est tout nouveau”, poursuit Mme Gao. “Pour les jeunes, cliquer sur un ordinateur, c’est naturel, mais pour nous, il faut deux fois plus d’efforts pour apprendre”.

Au tribunal, deux ex-dirigeants du Canard enchaîné défendent la réalité de l’emploi d’une “souffleuse d’idées”

Ce n’était ni une rédactrice, ni une dessinatrice, mais une “souffleuse d’idées”. Deux anciens dirigeants du Canard enchaîné ont fourni mercredi au tribunal leurs explications sur la réalité du travail d’Edith Vandendaele, compagne d’un dessinateur de l’hebdomadaire satirique soupçonnée d’emploi fictif.C’est un comble pour le journal qui a révélé le scandale de l’emploi fictif de Penelope Fillon: deux de ses ex-patrons, Michel Gaillard et Nicolas Brimo, sont jugés avec l’ancien dessinateur André Escaro et sa compagne devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, notamment pour abus de biens sociaux au préjudice du Palmipède.Le couple n’est toutefois pas présent à l’audience, en raison de l’état de santé de M. Escaro, 97 ans. Cet ancien pilier du journal y avait commencé sa carrière en 1949 et l’avait finie comme membre du conseil d’administration.Au coeur de l’affaire révélée par un journaliste du Canard enchaîné, Christophe Nobili, et qui a provoqué une profonde scission au sein de ce titre centenaire, l’emploi d’Edith Vandendaele, rémunérée comme journaliste pendant 25 ans par le journal. A ce titre, elle détenait la carte de presse, qui lui permettait de bénéficier d’un abattement fiscal, et pouvait prétendre à la confortable retraite complémentaire offerte par l’hebdomadaire. Pourtant, personne ne l’a jamais vue à la rédaction, selon les investigations de la brigade financière.Aux enquêteurs, le couple a expliqué qu’elle apportait une “contribution morale et technique” au dessinateur pour les “cabochons”, de petits dessins humoristiques qu’il a continué à réaliser après son départ à la retraite en 1996, depuis sa résidence dans la Drôme.Mais en quoi consistait concrètement son travail ? s’interroge le tribunal. “Lire la presse pour Escaro, je crois qu’elle écoutait la radio, participer à la création du cabochon, elle trouvait la petite astuce, le bon mot”, détaille à la barre Michel Gaillard, ancien président du Canard aujourd’hui âgé de 81 ans. “Elle était une souffleuse d’idées”.   C’était elle aussi qui envoyait toutes les semaines les dessins à la rédaction, par fax ou par courriel. “J’ai bien vu qu’elle était active”, assure-t-il. – “Pas d’Edith, pas de cabochon” -“Si on n’avait pas payé Edith”, André Escaro “n’aurait pas voulu continuer”, explique Michel Gaillard, pour qui l’opération est gagnante, le salaire de Mme Vandendaele étant “quatre fois” moins important que ce que touchait auparavant son compagnon.Mais “peut-être qu’André Escaro ne voulait pas être payé car ça n’ouvrait pas de nouveaux droits à la retraite ?”, tente Maria Cornaz Bassoli, une des avocates de Christophe Nobili et de six autres actionnaires du journal qui se sont portés partie civile dans le dossier. “Dans votre raisonnement, je n’ai pas été aussi loin”, répond M. Gaillard.”Je me souviens très bien de la formule d’Escaro: +pas d’Edith, pas de cabochon+”, raconte à la suite de Michel Gaillard Nicolas Brimo, ex-directeur de la rédaction et ex-administrateur délégué, 74 ans. Or, “les cabochons c’est essentiel”, estime-t-il, “c’est le seul moyen de faire respirer une page”.Mais n’y a-t-il quand même pas une disproportion entre le travail de Mme Vandendaele et le salaire qu’elle touchait ? lui demande une des juges assesseurs.”C’est difficile à comprendre quand on n’est pas dans ce métier”, souffle M. Brimo. “Qu’est-ce que vaut un dessin ? C’est un débat sans fin”, poursuit-il, après avoir dit que “le problème du journalisme et des piges” était qu’il y avait “beaucoup d’immatériel”.”Comment expliquer la plainte de Christophe Nobili, à l’origine du scandale et de l’enquête ? Pourquoi cette forme d’acharnement dans le ton ?”, lui demande Me Didier Leick, avocat de la personne morale du Canard enchaîné, partie civile dans l’affaire mais qui semble depuis le début plus proche des thèses de la défense. “Je dois avouer que je comprends très mal pourquoi”, répond Nicolas Brimo. “Un argument a été avancé, il n’a pas été nommé rédacteur en chef adjoint” du journal, ajoute-t-il, y voyant peut-être “une forme de ressentiment personnel”.M. Nobili et plusieurs autres parties civiles seront entendus jeudi.

Au tribunal, deux ex-dirigeants du Canard enchaîné défendent la réalité de l’emploi d’une “souffleuse d’idées”

Ce n’était ni une rédactrice, ni une dessinatrice, mais une “souffleuse d’idées”. Deux anciens dirigeants du Canard enchaîné ont fourni mercredi au tribunal leurs explications sur la réalité du travail d’Edith Vandendaele, compagne d’un dessinateur de l’hebdomadaire satirique soupçonnée d’emploi fictif.C’est un comble pour le journal qui a révélé le scandale de l’emploi fictif de …

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