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Maigreur extrême sur les réseaux sociaux: l’Arcom et la Commission européenne saisies

La ministre en charge du Numérique, Clara Chappaz, a saisi le régulateur des médias et la Commission européenne au sujet de la tendance “Skinnytok”, qui promeut la maigreur extrême sur le réseau social TikTok, a-t-elle annoncé vendredi.”Skinnytok, une tendance qui promeut la maigreur extrême sur les réseaux. Inadmissible. J’ai saisi l’Arcom et la Commission européenne”, …

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Maigreur extrême sur les réseaux sociaux: l’Arcom et la Commission européenne saisies

La ministre en charge du Numérique, Clara Chappaz, a saisi le régulateur des médias et la Commission européenne au sujet de la tendance “Skinnytok”, qui promeut la maigreur extrême sur le réseau social TikTok, a-t-elle annoncé vendredi.”Skinnytok, une tendance qui promeut la maigreur extrême sur les réseaux. Inadmissible. J’ai saisi l’Arcom et la Commission européenne”, a écrit la ministre dans un message posté sur LinkedIn. “Je fais de la protection des mineurs en ligne une des priorités de mon action”, a-t-elle ajouté dans une vidéo postée sur le même réseau social, assurant qu’elle ne “laisserai(t) par les plateformes fuir leurs responsabilités”. L’Arcom a indiqué à l’AFP s’être “d’ores et déjà saisie du sujet compte tenu du risque de santé publique que ce phénomène peut représenter”. L’autorité a également dit vouloir “recueillir les éléments à même de caractériser ce risque en France” et “connaitre les moyens mis en Å“uvre par TikTok pour y répondre”.Contacté par l’AFP, TikTok a assuré avoir “mis en place des règles strictes contre le body shaming (dénigrement du corps, NDLR) et les comportements dangereux liés à la perte de poids”. “Afin de protéger les adolescents, nous limitons l’accès aux contenus présentant des idéaux corporels néfastes”, a insisté l’application.Sur ce réseau, le mot clé “skinny” (“maigre” en anglais) était associé à plus de 500.000 publications vendredi à la mi-journée. Ces vidéos, principalement incarnées par de jeunes femmes, contiennent des conseils pour perdre du poids. La plateforme a mis en place un message de prévention, affiché sous forme de bandeau au-dessus des publications, qui mène les utilisateurs vers une page de ressources liées aux troubles de l’alimentation. Début mars, les députés français ont approuvé la création d’une commission d’enquête sur les effets psychologiques de TikTok sur les enfants et les adolescents, le réseau social étant particulièrement populaire chez les jeunes.Le président de l’Arcom, Martin Ajdari, sera auditionné par cette commission le 20 mai.Sur le réseau social Instagram, propriété du groupe Meta, la recherche du mot clé “skinny” renvoie directement sur une page d’aide, qui peut être contournée, pour accéder aux publications. 

Avec “Bandi”, Netflix mise sur la Martinique en toute “authenticité”

Une voiture blanche dévale une pente en marche arrière, tonneau spectaculaire à la clé. A Saint-Joseph, au cÅ“ur des mornes martiniquais, la cascade est maîtrisée: elle fait partie du tournage de “Bandi”, future série Netflix imaginée par Éric Rochant et tournée localement.Créée par le réalisateur du “Bureau des Légendes” et sa fille Capucine Rochant, “Bandi” …

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Avec “Bandi”, Netflix mise sur la Martinique en toute “authenticité”

Une voiture blanche dévale une pente en marche arrière, tonneau spectaculaire à la clé. A Saint-Joseph, au cÅ“ur des mornes martiniquais, la cascade est maîtrisée: elle fait partie du tournage de “Bandi”, future série Netflix imaginée par Éric Rochant et tournée localement.Créée par le réalisateur du “Bureau des Légendes” et sa fille Capucine Rochant, “Bandi” est une série en huit épisodes produite par Maui Entertainment. Le tournage, entamé en décembre, se poursuit jusqu’en juin avant une sortie prévue en 2026.Presque entièrement tournée en Martinique, la série suit une famille “qui bascule brutalement dans le monde criminel” après le décès de la mère, explique à l’AFP Pauline Dauvin, vice-présidente des contenus France de Netflix.”On voulait faire une série qui se démarque des milieux qu’on voit souvent” dans les “histoires de gangsters”, résume Eric Rochant à l’AFP en marge du tournage à Saint-Joseph.Aux yeux du réalisateur, le cadre naturel de la Martinique offre “une image qui n’est pas la même” qu’en France hexagonale. L’environnement “est extrêmement coloré” et “fait penser au Brésil, à Cuba”, résume-t-il.Mais la Martinique n’a pas seulement fourni le décor de cette série: l’île antillaise est au coeur du projet et fournit l’essentiel des acteurs, y compris ceux des personnages principaux et récurrents. – Tournage local -Les techniciens sont aussi martiniquais, comme la totalité des 1.500 figurants recrutés localement lors d’un casting auquel 4.000 personnes ont participé.Eric Rochant est intarissable sur “la spontanéité, le naturel, l’enthousiasme” des jeunes acteurs, quasiment tous amateurs. Tous font preuve d’un “professionnalisme sans faille”, se réjouit le créateur de la série dont le titre signifie, en créole, “bandit” mais aussi “jeune débrouillard” ou “enfant intrépide, effronté”.Quelques répliques seront d’ailleurs en créole. “Pour ça, il a fallu négocier avec Netflix”, sourit Khris Burton, l’un des scénaristes de la série.Ce quadragénaire martiniquais d’origine guyanaise a “écrit les épisodes trois et six, en collaboration avec Capucine et Eric Rochant”. Il mesure l’importance du projet pour l’île.”C’est la toute première fois que je travaille sur une série de cette ampleur en Martinique”, dit-il, saluant “l’authenticité” de la série et soulignant avoir pu écrire des scènes se déroulant dans le “quartier un peu difficile” où il a grandi.”On peut mettre des parties de notre réalité dans cette fiction qui va voyager à l’international”, souligne-t-il.”La réalité martiniquaise permet de raconter” et de “montrer des personnages que personne n’aura vu avant”, abonde Eric Rochant.Cette démarche satisfait aussi les élus martiniquais, venus sur le tournage le jour de la venue de l’AFP à Saint-Joseph. “Les jeunes ont été choisis, ils n’avaient aucune formation”, note Lucien Saliber, le président de l’Assemblée de Martinique: “Une telle action ne peut être que bénéfique”.Les producteurs ont financé le passage de permis moto et voiture pour certains jeunes afin de faciliter le tournage. Une vingtaine de scénaristes martiniquais ont “ont assisté à des formations en distanciel” et “certains ont été recrutés”, se félicite aussi la députée (PS) Béatrice Bellay.Elle dit désormais vouloir “mettre en place des conditions” pour la création d’une “filière” audiovisuelle sur l’île, encore balbutiante malgré l’appétence croissante des producteurs pour les Caraïbes.Après le succès régional du film de gangster “Zion” et les tournages en Guadeloupe de plusieurs séries policières, “Bandi” marque une nouvelle étape dans cette dynamique.Eric et Capucine Rochant “ont eu la folie de se dire qu’ils pouvaient faire ce projet en Martinique”, s’enorgueillit Khris Burton: “Pour moi, c’est une grande fierté. Et on a envie d’honorer ça”.

TikTok, musique ou humour: de jeunes Mongols LGBT+ luttent pour leur visibilité

Influenceuse mongole de 25 ans, Anudari Daarya publie des photos glamour et pleines d’insouciance sur TikTok, Facebook ou Instagram. Mais la pianiste, née homme, a dû franchir d’innombrables épreuves pour faire reconnaître son identité transgenre.Elle fait partie d’une nouvelle génération de jeunes LGBT+ qui bousculent les stéréotypes et militent pour davantage de visibilité dans ce …

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TikTok, musique ou humour: de jeunes Mongols LGBT+ luttent pour leur visibilité

Influenceuse mongole de 25 ans, Anudari Daarya publie des photos glamour et pleines d’insouciance sur TikTok, Facebook ou Instagram. Mais la pianiste, née homme, a dû franchir d’innombrables épreuves pour faire reconnaître son identité transgenre.Elle fait partie d’une nouvelle génération de jeunes LGBT+ qui bousculent les stéréotypes et militent pour davantage de visibilité dans ce pays d’Asie de l’Est, où les moeurs sont relativement conservatrices.La plupart cachent leur orientation sexuelle à leurs collègues et employeurs, par crainte de subir des discriminations.Selon une enquête réalisée par le LGBT Centre Mongolia, une organisation qui milite pour les droits des minorités sexuelles et de genre, seules 20% des personnes interrogées se disent prêtes à faire leur coming-out dans le cadre professionnel.Daarya dit avoir été rejetée par ses camarades de classe de l’université où elle étudiait, spécialisée dans les arts, dès lors qu’elle a commencé à vivre comme une femme.”Je croyais naïvement que ces futurs artistes et professeurs d’art accueilleraient ma transition avec bienveillance”, déclare-t-elle.Une fois diplômée, toutes ses démarches pour obtenir un emploi sont restées lettre morte.Elle affirme avoir attendu trois mois une réponse concernant ses heures d’enseignement au Conservatoire d’Etat de Mongolie, où elle avait été recrutée, avant qu’un contact ne lui dise: “l’administration estime que quelqu’un comme toi ne peut pas travailler avec des enfants”.Dans un communiqué, le Conservatoire a indiqué à l’AFP s’être finalement rendu compte, l’année où Daarya a postulé, qu’il n’avait pas besoin de nouveaux professeurs.L’école sélectionne les enseignants “selon leurs compétences et leur formation, sans discrimination fondée sur la religion” ou “l’orientation sexuelle”, a-t-il précisé.La vie de Daarya a subitement changé l’an passé, lorsqu’une vidéo d’elle donnant un cours de piano est devenue virale sur internet.Un coup de projecteur qui a transformé sa carrière. Elle est désormais mannequin pour des marques locales, professeure de piano et musicienne.- “Vies brisées” -Humoriste lesbienne non-binaire connue sous le pseudonyme de “Kena”, Khulan Batbaatar utilise la scène pour évoquer la vie des minorités sexuelles et de genre. Membre des “Big Sistas”, un collectif qui vise à sensibiliser à la diversité de genre, l’artiste brille dans un milieu comique très masculin – où les blagues sexistes sont monnaie courante.”Jeune, je n’ai jamais vu de personne LGBT heureuse. Tous mes modèles ont vu leurs vies brisées par l’homophobie”, raconte l’artiste.”Je veux montrer aux jeunes” qui me suivent sur les réseaux sociaux qu’on “peut réussir et s’épanouir”, souligne Kena.Sur scène, l’artiste mêle humour sur la vie quotidienne et récits intimes sur son expérience lesbienne. “Les gens ne comprennent pas vraiment quand on discute de manière détachée et qu’on se plaint” de nos difficultés, déclare Kena. “Mais quand on parle de nos problèmes avec humour et quand nos histoires sont bien racontées, ça fait mouche”.Si des personnalités comme Daarya ou Kena sont une source d’inspiration pour des membres de la communauté LGBT+, la réalité quotidienne reste compliquée pour nombre d’entre eux, déclare Tseveenravdan Tsogbat, le directeur de Youth Lead Mongolia, une organisation militant pour les droits de la communauté LGBT+.- Coming-out en hiver -Les discriminations dans le milieu scolaire poussent nombre d’adolescents, notamment transgenres, à abandonner leurs études. Faute d’un niveau d’études suffisamment élevé, ils sont souvent condamnés à occuper des emplois peu qualifiés et mal payés. Ils ont parfois du mal à payer loyer et nourriture. Selon une enquête du LGBT Centre Mongolia, 27% des personnes LGBT du pays gagnent moins que le salaire mensuel minimum de 420.000 tugriks (108 euros).Certaines sont aussi chassées de chez elles par leurs familles.”C’est pourquoi on se dit souvent de ne pas faire son coming-out en hiver”, explique Tseveenravdan, en référence aux températures qui peuvent alors chuter jusqu’à -40°C – potentiellement fatales quand on est privé de toit.”Quand les gens voient Daarya, ils s’imaginent que la vie des personnes transgenres est super (…) Ils n’ont aucune idée de la réalité vécue par les minorités sexuelles”, ajoute-t-il.Mais Anuka Anar, personne non-binaire de 22 ans qui réside à Oulan-Bator, se réjouit de voir des personnalités qui assument ouvertement leur identité.”Certains parents sont inquiets et demandent à leurs enfants de cacher qui ils sont”, déclare Anuka.”Ils pensent que l’homophobie ambiante leur rendra la vie impossible. Mais quand ils voient des gens de cette communauté qui deviennent des personnalités publiques, ils réalisent que leurs enfants, aussi, peuvent être aimés.”

Les internautes chinois se moquent de la guerre commerciale de Trump

Des rangées d’ouvriers américains en surpoids, confus, s’emmêlant les doigts dans des machines à coudre: l’image, générée par intelligence artificielle, tourne en dérision les Etats-Unis contraints de produire eux-mêmes leurs biens de consommation en raison de la guerre commerciale.Sur l’internet chinois, très contrôlé, les surtaxes colossales imposées par Washington aux produits chinois ont déchaîné les …

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Les internautes chinois se moquent de la guerre commerciale de Trump

Des rangées d’ouvriers américains en surpoids, confus, s’emmêlant les doigts dans des machines à coudre: l’image, générée par intelligence artificielle, tourne en dérision les Etats-Unis contraints de produire eux-mêmes leurs biens de consommation en raison de la guerre commerciale.Sur l’internet chinois, très contrôlé, les surtaxes colossales imposées par Washington aux produits chinois ont déchaîné les publications sarcastiques et humoristiques – non sans une pointe de chauvinisme.Les Etats-Unis ont imposé des droits de douanes supplémentaires sur les produits chinois pouvant atteindre jusqu’à 145%, alors que Washington a suspendu l’escalade de ses taxes douanières pour le reste du globe.S’ajoutant à ceux imposés par l’administration Biden, ces surtaxes peuvent atteindre 245% dans certains secteurs.La Chine a répliqué par ses propres taux majorés de 125 points de pourcentage sur les produits américains et affirme vouloir mener ce bras de fer commercial “jusqu’au bout”.En écho à la rhétorique officielle, les publications moquant la dépendance américaine aux produits chinois ont inondé les réseaux sociaux.Dans une vidéo, un internaute affirme vouloir montrer dans ses mains les biens américains qu’il a achetés… avant d’ouvrir ses paumes vides.Ses dizaines de vidéos se moquant des Etats-Unis cumulent des millions de vues sur l’application de vidéos TikTok, bloquée en Chine par les autorités mais qui reste accessible via un réseau privé virtuel (VPN).Ces publications sont un moyen “d’évacuer sa colère”, explique à l’AFP l’auteur de ces vidéos, un internaute de la province chinoise du Liaoning (nord-est), répondant au pseudonyme de “Budddhawangwang”.Ce trentenaire explique avoir déménagé en Californie en 2019 avant de “jeter” sa carte de résident permanent quatre ans plus tard, furieux face aux “préjugés contre la Chine”.Cela inclut, selon lui, de “fausses informations” sur le Xinjiang, région du nord-ouest du pays, où Pékin est accusé de mener une répression des Ouïghours et d’autres ethnies musulmanes – des allégations fermement démenties par la Chine.Ses vidéos lui permettent aujourd’hui de “contester la propagande occidentale”, affirme-t-il.- Elon Musk à l’usine -Le président américain assure que ses surtaxes aideront à rapatrier la production manufacturière aux États-Unis après des décennies de délocalisations. Une perspective peu réaliste, selon des internautes chinois.Des vidéos générées par intelligence artificielle, devenues virales, montrent Donald Trump, son vice-président JD Vance, et le magnat de la tech Elon Musk sur des chaînes d’assemblage de chaussures ou d’iPhones.Une autre publication affirme qu’une robe portée par la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, vient de la plateforme chinoise de commerce en ligne Taobao.”Ils critiquent le ‘Made in China’ (“Fabriqué en Chine”, ndlr) au travail, mais profitent du ‘Made in China’ dans la vie”, ironise un commentaire.Une autre publication partagée par Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, représente la célèbre casquette rouge de Donald Trump avec une étiquette “Made in China” indiquant une hausse du prix – en raison des surtaxes américaines.- De l’inquiétude -Certains internautes chinois expliquent également aux Américains comment contourner les surtaxes prohibitives sur les produits de leur pays: venir directement les acheter en Chine.Dans une vidéo sur TikTok, un homme affirmant travailler dans une usine Birkenstock à Yiwu, coeur industriel de l’est du pays, propose de passer commande pour des paires de ces sandales à seulement 10 dollars.”Nous avons sept couleurs”, dit-il, en désignant plusieurs modèles exposés sur une boîte en carton.”Si vous êtes intéressés, contactez-moi”, ajoute-t-il.”Il y a clairement une forme de nationalisme” dans ces publications, affirme Gwen Bouvier, professeure à l’Université des études internationales de Shanghai, spécialiste notamment des réseaux sociaux.Mais derrière l’humour se cache probablement une vive inquiétude face à l’impact de la guerre commerciale sur l’économie chinoise, dépendante de ses exportations.Sur internet, des censeurs semblent d’ailleurs avoir effacé des commentaires alertant sur les répercussions possibles du conflit commercial pour les consommateurs et les industriels chinois.Sur Weibo, plateforme comparable au réseau social X, tous les commentaires associés au mot-dièse “#Les États-Unis vont imposer des droits de douane de 104% sur les produits chinois” ont ainsi été supprimés.A l’inverse, le mot-dièse “#Les États-Unis mènent une guerre commerciale tout en mendiant des oeufs” — une référence à la flambée des prix de cet aliment sur le territoire américain — a été consulté 230 millions de fois.

L’avenir incertain de la lecture humaine dans le livre audio

Faire lire intégralement un livre en vue de sa version audio coûte cher, trop cher pour certains promoteurs de ce format. Alors ils investissent dans le clonage de voix et les voix de synthèse.Nicolas Sarkozy, par exemple, a enregistré en 2021 plus de 13 heures de ses mémoires de président, “Le Temps des tempêtes”. Barack Obama a fait plus fort avec “Une terre promise” en 2020: 29 heures.D’autres livres sont lus par des comédiens. Denis Podalydès a prêté sa voix à “Martin Eden”, roman de Jack London. La narratrice du prix Goncourt 2024, “Houris” de Kamel Daoud, est incarnée par Lola Naymark, moins connue.Mais des productions de ce genre, assez ou très onéreuses, ont un avenir incertain parmi les livres audio, qui font désormais de plus en plus souvent appel à l’intelligence artificielle (IA). Le Festival du livre de Paris, du 11 au 13 avril, a été l’occasion de deux annonces en ce sens.Librinova, numéro un français de l’auto-édition, a ainsi dit adopter “la technologie de clonage vocal, qui permet d’obtenir une qualité largement supérieure à celle des voix synthétiques, souvent trop robotiques”.Un auteur enregistre la lecture d’une petite partie seulement de son livre et l’IA va extrapoler l’autre partie.- “Il faut de tout” -Spotify, le numéro un mondial du streaming, a lui indiqué qu’il investissait un million d’euros pour “des livres narrés par la voix de synthèse”, autrement dit une machine qui imite, de plus en plus fidèlement, la voix humaine.Et d’expliquer: “Les coûts importants de production et l’adoption encore naissante de l’usage du livre audio ont eu pour conséquences de limiter l’offre et le catalogue existant en français”.Spotify indique clairement à ses utilisateurs quelle voix leur fait la lecture. À eux de savoir s’ils acceptent qu’elle soit artificielle.La plateforme suédoise n’abandonne pas les livres intégralement lus par un humain. “Ils viennent aider les éditeurs en finançant une partie de la production. Pour qu’un marché se développe et soit mature, il faut de tout”, souligne auprès de l’AFP le directeur général de Hugo Publishing, Arthur de Saint-Vincent.Cet éditeur, qui s’est imposé comme le numéro un de la romance en France, a pour sa part annoncé une offensive dans le livre audio, sans IA de son côté. Avec sa maison mère Glénat, il proposera 200 nouveaux titres dans les trois ans à venir.”Nous en sommes à un stade de développement où nous pouvons investir dans une production de qualité. Donc on veut choisir les voix, travailler avec des comédiens et, avec le partenaire que nous avons choisi, le studio Blynd à Lyon, être intransigeants à chaque fois”, avance le patron de Hugo.- Monotonie -Tout le monde n’a toutefois pas la trésorerie pour suivre.En 2021, le numéro un du livre audio dans le monde, Audible, filiale d’Amazon, écrivait sur son site internet français: “Au départ, les livres audio utilisaient la synthèse vocale, c’est-à-dire une voix générée par ordinateur. Aujourd’hui, la voix humaine est privilégiée, car elle permet une plus grande proximité avec le lecteur, plus de chaleur et une meilleure intonation”.Quatre ans plus tard, la recherche “virtual voice” (“voix artificielle”) sur son catalogue anglophone donne “plus de 50.000 résultats”. L’immense majorité des titres sont signés d’auteurs mal ou pas connus.La qualité de cette lecture laisse des appréciations contrastées, tantôt enthousiastes sur les progrès rapides de cette technologie, tantôt sceptiques sur ses limitations.”Je ne pense pas que la narration par IA soit bonne avec les émotions des personnages, hélas”, a par exemple commenté sur X Alisanya, autrice anglophone de romans “fantasy” autoédités sur Amazon.Les voix de synthèse ne bafouillent jamais et commettent de moins en moins d’erreurs dans la prononciation des noms propres. À l’intérieur d’une phrase, elles ont des modulations. Mais sur la longueur elles peuvent devenir monotones: elles ne savent pas (encore) accélérer ou ralentir, monter ou baisser l’intensité, s’agacer, s’étrangler, s’essouffler ni sangloter.