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Turquie: libération de trois journalistes emprisonnés dont un de l’AFP

Le photographe de l’Agence France-Presse Yasin Akgül, arrêté lundi par les autorités qui l’accusaient d’avoir participé à une manifestation interdite qu’il couvrait en tant que journaliste à Istanbul, a été remis en liberté jeudi, a annoncé à l’AFP son avocat.Une décision de remise en liberté a également été prise pour au moins deux des six autres journalistes arrêtés au même motif lundi à Istanbul et également incarcérés, selon l’association turque de défense des droits humains MLSA.Parmi ces deux journalistes figure le photographe Bülent Kiliç, ancien salarié de l’AFP dont le travail a été récompensé par de nombreux prix internationaux.La libération des trois journalistes sera effective dans la journée, selon leurs avocats.Les journalistes avaient été interpellés lundi à l’aube à leur domicile, accusés d’avoir participé à des rassemblements interdits par les autorités, confrontées à une vague de manifestations déclenchée par l’arrestation le 19 mars du maire d’opposition d’Istanbul, Ekrem Imamoglu.Leur arrestation avait suscité de nombreuses condamnations internationales.”La libération de Yasin Akgül est bienvenue et constitue la réparation d’une injustice monumentale. En tant que RSF, nous demandons la libération de tous les autres journalistes qui ont été privés de leur liberté par un traitement totalement injuste”, a déclaré à l’AFP Erol Önderoglu, représentant de l’ONG Reporters sans Frontières (RSF) en Turquie.Les autorités turques, qui ont interdit les rassemblements dans plusieurs grandes villes du pays, ont annoncé avoir arrêté plus de 1.400 manifestants depuis la début de la vague de contestation, d’une ampleur inédite depuis les grandes manifestations du mouvement de Gezi, parties de la place Taksim d’Istanbul en 2013.

X attire de nouveaux les annonceurs, par “peur” de Musk pour certains (analystes)

Les annonceurs reviennent sur X (ex Twitter), la plateforme délaissée par de nombreuses marques après le rachat par Elon Musk fin 2022, mais c’est en partie par “peur” de représailles de la part du riche entrepreneur et bras droit de Donald Trump, selon un rapport d’analystes.Le cabinet Emarketer prévoit que les recettes publicitaires de X …

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X attire de nouveaux les annonceurs, par “peur” de Musk pour certains (analystes)

Les annonceurs reviennent sur X (ex Twitter), la plateforme délaissée par de nombreuses marques après le rachat par Elon Musk fin 2022, mais c’est en partie par “peur” de représailles de la part du riche entrepreneur et bras droit de Donald Trump, selon un rapport d’analystes.Le cabinet Emarketer prévoit que les recettes publicitaires de X vont augmenter cette année, pour la première fois depuis 2021, de 17,5% aux Etats-Unis et de 16,5% dans le monde.”Mais une partie de cette croissance est alimentée par la peur”, a souligné l’analyste Jasmine Enberg, citée dans un communiqué.”De nombreux annonceurs considèrent les dépenses sur X comme un coût d’exploitation afin d’atténuer le risque potentiel de répercussions juridiques ou financières” s’ils n’achetaient pas d’espaces publicitaires sur le réseau social, a-t-elle détaillé.Depuis qu’il a racheté Twitter, Elon Musk a mis la barre à droite, autorisant les propos haineux et la désinformation au nom de la liberté d’expression, faisant fuir une partie des marques inquiètes du contexte dans lequel leurs messages apparaissent.Le patron de Tesla et SpaceX est en outre devenu un important soutien financier et politique de Donald Trump pendant la dernière campagne présidentielle, et dirige une commission d’efficacité gouvernementale depuis le retour au pouvoir du républicain en janvier.”Il est trop tôt pour parler de rebond”, a noté Jasmine Enberg, constatant que “l’activité publicitaire de X reste moins importante en 2025 qu’elle ne l’était en 2019”.Surtout, a-t-elle ajouté, “la peur n’est pas une motivation durable et la situation reste instable, notamment parce que le mécontentement de certains consommateurs à l’égard de Musk s’accroît”.Elle a précisé que X a réussi à attirer “une nouvelle base d’annonceurs, y compris des petites et moyennes entreprises, avec lesquelles Twitter a toujours eu des difficultés”.La palette de choix qui s’offre aux marques pour faire leur publicité a par ailleurs changé. Mark Zuckerberg, patron de Meta (Facebook, Instagram), semble ainsi prendre exemple sur Elon Musk depuis la victoire de Donald Trump, avec une politique de modération des contenus beaucoup plus laxiste.”Les contenus haineux et controversés qui on fait fuir les annonceurs de X ne sont toujours pas acceptables, mais on a le sentiment qu’ils pourraient devenir inévitables”, a commenté Jasmine Enberg.Après avoir plongé, la valorisation de X est remontée à 44 milliards de dollars cette année, d’après le Financial Times.Selon le quotidien britannique, des investisseurs ont évalué la plateforme à ce prix début mars lors d’un échange de participations existantes dans la société.X avait été évalué à seulement 10 milliards de dollars par Fidelity Investments à la fin du mois de septembre.

TPMP s’arrête, Cyril Hanouna continue

Après 15 ans d’existence, de nombreuses polémiques et trois semaines de diffusion en ligne, l’émission TPMP s’est arrêtée mercredi, ouvrant un nouveau chapitre pour son animateur Cyril Hanouna qui doit rejoindre le groupe M6 en septembre.”Ça va être énorme. On va faire plein de belles choses ensemble, ce n’est que le début”, a-t-il déclaré lors d’un ultime “Touche pas à mon poste” en forme d’autopromotion, pendant lequel il a assuré n’avoir “aucun regret”. Après l’arrêt contraint de la chaîne C8 fin février, l’émission était diffusée depuis le 3 mars sur la webtélé Zoubida TV, via Dailymotion, YouTube, Molotov, myCANAL et les bouquets des box internet. Ce dispositif original, couronné de fortes audiences, avait été annoncé le 27 février, lors de la dernière de TPMP sur la chaîne du groupe Canal+ et était censé durer jusqu’à fin avril. Mais Cyril Hanouna a créé la surprise vendredi en annonçant que le programme s’arrêterait finalement ce mercredi.Lancée sur France 4 en 2010, transférée en 2012 sur D8 (renommée C8), TPMP est devenue l’une des émissions les plus populaires de France et revendiquait quelque deux millions de téléspectateurs. “L’émission qui rentrera dans la légende, c’est TPMP”, a certifié mercredi l’animateur, qui doit rejoindre la chaîne télé W9 et Fun Radio à la rentrée, propriétés du groupe M6. Son succès a été émaillé de nombreuses polémiques. Décidé par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, l’arrêt de la diffusion de C8 sur la télévision numérique terrestre (TNT) a été motivé par ses “manquements réitérés”. La chaîne a cumulé 7,6 millions d’euros d’amende à cause des dérapages de Cyril Hanouna.”C’est vrai que parfois mes réponses sont disproportionnées”, a concédé l’animateur mercredi, revendiquant d’être un “charrieur” et déplorant d’avoir parfois “pu blesser des gens”.- Pas de politique ? -Au fil des années, TPMP a pris une tournure de plus en plus politique. Soutenu à droite et à l’extrême droite, boycotté à gauche, Cyril Hanouna lui-même n’écarte pas une candidature à la présidentielle de 2027.Pour la dernière de TPMP, l’animateur de 50 ans a éludé la question mais a dit “vouloir faire plus pour (son) pays” et “aider les Français”. “Il faut vraiment que le prochain président remette de l’argent dans les poches des Français”, a-t-il poursuivi.C’est cette image politique que son futur employeur veut gommer: M6 a martelé qu’il recrutait l’animateur pour des émissions de pur divertissement.Un contrat a été signé pour un talk show sur W9 en avant-soirée (comme TPMP) et une émission sur Fun Radio l’après-midi, qui ne devront pas avoir de caractère politique, selon le groupe.Des émissions politiques, “bien sûr on va en faire. On va en faire pour 2027”, a pourtant assuré Cyril Hanouna mercredi sur Europe 1, dans son autre émission quotidienne qu’il continuera d’animer jusqu’à la fin de la saison.Il a enfoncé le clou sur le plateau de TPMP. “Plus 2027 va approcher, plus on va être obligés de suivre l’actu”, a insisté l’animateur.Au-delà de son futur positionnement, “Baba” a déjà été recadré par M6 pour avoir égratigné dans TPMP un pilier de Fun Radio, Bruno Guillon. Fin janvier, l’animatrice star de M6 Karine Le Marchand s’était, elle, opposée à la venue de Cyril Hanouna dans le groupe. Après des excuses de l’intéressé, elle est revenue sur sa position, assurant toutefois rester “vigilante”.Ajouté à des craintes en interne, tout cela a fait naître des doutes sur l’arrivée de l’animateur chez M6. Mais officiellement, rien n’est remis en cause. L’intéressé a lui-même démenti lundi l’existence d’une “clause” permettant aux parties de tout annuler, évoquée par le journal Le Parisien/Aujourd’hui en France.En faisant revenir Cyril Hanouna au divertissement, le pari du groupe M6 est de rajeunir le public qu’il avait dans TPMP, ce qui est plus rémunérateur du point de vue publicitaire.Comme “Touche pas à mon poste”, cette nouvelle émission devrait faire face aux talk shows “Quotidien” sur TMC (groupe TF1) et “C à vous” sur France 5. 

TPMP s’arrête, Cyril Hanouna continue

Après 15 ans d’existence, de nombreuses polémiques et trois semaines de diffusion en ligne, l’émission TPMP s’est arrêtée mercredi, ouvrant un nouveau chapitre pour son animateur Cyril Hanouna qui doit rejoindre le groupe M6 en septembre.”Ça va être énorme. On va faire plein de belles choses ensemble, ce n’est que le début”, a-t-il déclaré lors …

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Une journaliste russe tuée par une mine dans la région de Belgorod

Une journaliste de la télévision d’Etat russe est morte dans l’explosion d’une “mine ennemie” dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a annoncé son employeur mercredi sur son site internet.”Anna Prokofieva, reporter de guerre de Pervy Kanal, a été tuée dans l’exercice de ses fonctions. Cela s’est passé dans la région de Belgorod, à la frontière avec l’Ukraine, où l’équipe de tournage (…) a sauté sur une mine ennemie”, a expliqué la chaîne de télévision publique, ajoutant qu’un caméraman avait pour sa part été blessé.Ce dernier, Dmitri Volkov, est dans un état “grave”, a souligné Alexandre Khinchtein, le gouverneur de la région russe voisine de Koursk, où il est hospitalisé.Plus tôt en mars, la Russie avait affirmé avoir repoussé des tentatives d’incursion de l’armée ukrainienne dans la région de Belgorod, par ailleurs souvent la cible de frappes aériennes.Anna Prokofieva, âgée de 35 ans, effectuait des reportages “dans la zone de l’opération spéciale”, un euphémisme imposé en Russie pour évoquer l’assaut d’ampleur contre l’Ukraine lancé le 24 février 2022.La diplomatie russe a ensuite affirmé dans un communiqué que la reporter avait été victime d’une “mine posée par des combattants” ukrainiens.Elle a appelé la communauté internationale et les organisations telles que les Nations unies à réagir à ce décès.Lundi, un reporter, un caméraman et un chauffeur ont été tués dans l’est de l’Ukraine, selon leurs employeurs, le journal russe Izvestia et la chaîne de télévision publique Zvezda, qui dépend du ministère russe de la Défense.Plusieurs journalistes ont péri pendant qu’ils couvraient les combats du côté ukrainien du front.Au moins quinze journalistes ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions depuis le début de l’offensive russe, selon des ONG spécialisées.Le coordinateur vidéo de l’AFP en Ukraine, Arman Soldin, a été tué le 9 mai 2023 à l’âge de 32 ans, dans une attaque russe de roquettes au cours d’un reportage à Tchassiv Iar, près du front dans la région de Donetsk.La Russie a accusé à plusieurs reprises l’Ukraine d’avoir visé des journalistes russes, dont certains ont été tués. Mais elle ne reconnaît jamais sa responsabilité dans la mort de reporters imputée aux frappes de son armée.

Une journaliste russe tuée par une mine dans la région de Belgorod

Une journaliste de la télévision d’Etat russe est morte dans l’explosion d’une “mine ennemie” dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a annoncé son employeur mercredi sur son site internet.”Anna Prokofieva, reporter de guerre de Pervy Kanal, a été tuée dans l’exercice de ses fonctions. Cela s’est passé dans la région de Belgorod, à …

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TPMP s’arrête, l’avenir de Hanouna commence

Après 15 ans d’existence, de nombreuses polémiques et trois semaines de diffusion en ligne, l’émission TPMP s’arrête pour de bon mercredi soir et son animateur Cyril Hanouna entame un nouveau chapitre qui doit le conduire chez le groupe M6 en septembre.”On va maintenant se concentrer sur notre projet”, a-t-il assuré vendredi en annonçant l’arrêt surprise de “Touche pas à mon poste”.Après l’arrêt de la chaîne C8, l’émission était diffusée depuis le 3 mars sur la webtélé Zoubida TV, via Dailymotion, YouTube, Molotov, myCANAL et les bouquets des box internet.Ce dispositif original, couronné par de fortes audiences, avait été annoncé le 27 février, lors de la dernière de TPMP sur la chaîne du groupe Canal+. Mais il était censé durer jusqu’à fin avril.C’est aussi au terme de cette émission que l’animateur avait dévoilé sa destination future: le groupe M6, sur la chaîne télé W9 et Fun Radio.Lancée sur France 4 en 2010, transférée en 2012 sur D8 (renommée C8), TPMP est devenue l’une des émissions les plus populaires de France et revendiquait quelque deux millions de téléspectateurs.Un succès public émaillé de nombreuses polémiques. Décidé par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, l’arrêt de la diffusion de C8 sur la télévision numérique terrestre (TNT) a été motivé par ses “manquements réitérés”. La chaîne a cumulé 7,6 millions d’euros d’amende à cause des dérapages de Cyril Hanouna.- Pas de politique ? -Au fil des années, TPMP a pris une tournure de plus en plus politique. Son animateur est soutenu à droite et à l’extrême droite, et boycotté à gauche.Une inimitié l’oppose à La France insoumise. Vendredi, le mouvement de gauche radicale a été condamné pour atteinte à son “droit à l’image”, à cause d’une caricature qui a soulevé des accusations d’antisémitisme.Porté par sa popularité, Cyril Hanouna n’écarte pas une candidature future à l’élection présidentielle.C’est cette image politique que veut gommer M6: le groupe a martelé qu’il recrutait l’animateur pour des émissions de pur divertissement.Un contrat a été signé pour un talk show sur W9 en avant-soirée (comme TPMP) et une émission sur Fun Radio l’après-midi, qui ne devront pas avoir de caractère politique, selon le groupe.Des émissions politiques, “bien sûr on va en faire. On va en faire pour 2027”, a pourtant assuré Cyril Hanouna mercredi dans son autre émission sur Europe 1, en répondant à un auditeur.Jusqu’à la fin de la saison, il officie de 16h à 18h sur cette radio dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, comme le groupe Canal+.Au-delà du positionnement de ses futures émissions, Baba (le surnom de l’animateur) a été recadré avant même son arrivée par son futur employeur pour avoir égratigné dans TPMP un pilier de Fun Radio, Bruno Guillon. Le 11 mars, le groupe avait apporté “tout son soutien” à ce dernier et “regretté vivement” des propos à son encontre.Fin janvier, l’animatrice star de M6 Karine Le Marchand s’était, elle, opposée à la venue de Cyril Hanouna dans le groupe, car il l’avait critiquée par le passé. Après des excuses de l’intéressé, elle est revenue sur sa position, tout en assurant rester “vigilante”.- Doutes -Ajouté à des craintes en interne, tout cela a fait naître des doutes sur l’arrivée de l’animateur chez M6. “Je pense que c’est impossible après tout ça”, juge un salarié.Officiellement, rien n’est toutefois remis en cause. L’intéressé a lui-même démenti lundi l’existence d’une “clause” permettant aux parties de tout annuler, évoquée par le journal Le Parisien/Aujourd’hui en France.Reste à savoir l’impact qu’aurait sa nouvelle émission sur le paysage télé.En faisant revenir Cyril Hanouna au divertissement, le pari du groupe M6 est de rajeunir le public qu’il avait dans TPMP, ce qui est plus rémunérateur du point de vue publicitaire.Comme “Touche pas à mon poste”, cette nouvelle émission ferait face aux talk shows “Quotidien” sur TMC (groupe TF1) et “C à vous” sur France 5.”Il n’y avait pas de concurrence frontale entre TPMP et Quotidien” car “les propositions étaient très différentes”, a noté le PDG du groupe TF1, Rodolphe Belmer, lors d’une rencontre avec la presse organisée par l’Ajef (Association des journalistes économiques et financiers) mardi.”Le public de C8 était très différent du public de TMC dans sa sociologie” et “les audiences de Quotidien n’ont pas bougé” après l’arrêt de C8, a-t-il développé.Pourrait-il en être autrement avec la nouvelle émission sur W9 ? “Ça dépend un peu de la proposition éditoriale”, a jugé M. Belmer. 

Livreurs de repas à domicile: les algorithmes des plateformes font dérailler leur santé

Le management par algorithmes des plateformes comme Uber Eats ou Deliveroo, qui incite à enchaîner les courses, fait peser des risques sur la santé des livreurs de repas à domicile, alerte mercredi une agence sanitaire.De l’attribution des courses aux modalités de rémunération, en passant par les sanctions, tout est géré par des processus automatisés, avec des risques physiques et mentaux pour la santé des livreurs, rapporte l’Anses.”On bombarde, on prend des risques, c’est l’application qui veut ça, mais c’est super dangereux”, témoigne auprès de l’AFP Vany, livreur depuis 2016 pour différentes plateformes, dont Deliveroo et Uber Eats.Plusieurs fois, Vany a fait des “petites chutes”, le forçant à aller “travailler en boitant, mais chaque année des livreurs meurent en prenant des risques. J’y pense souvent”, indique celui qui partage sur les réseaux sociaux son quotidien de livreur.Pour Henri Bastos, directeur scientifique santé et travail à l’Anses, “avec cette utilisation de technologies numériques pour attribuer des tâches de travail, les évaluer, surveiller les performances des travailleurs, les sanctionner, les livreurs n’ont pas de marge de manœuvre, de négociation possible, ni de soutien d’une personne physique qui pourrait répondre aux difficultés rencontrées sur le terrain”, décrit-il à l’AFP.En découlent des accidents de la route, des chutes, des troubles musculo-squelettiques et des atteintes à la santé mentale: “stress, fatigue, épuisement liées à la pression constante des notifications, à l’isolement et à l’absence de relations professionnelles stables”.Les livreurs des plateformes souffrent aussi de troubles du sommeil, de maladies métaboliques, respiratoires ou cardiovasculaires liées à l’activité exercée en horaires atypiques, dans un environnement de travail difficile: pollution urbaine, bruit…- “Protection insuffisante” -Il y a aussi des “conséquences socio-familiales: pour s’assurer un niveau de vie décent, les livreurs vont accepter un grand nombre de courses et donc avoir des amplitudes d’horaires importantes, travailler parfois 7 jours sur 7″, relève M Bastos.”Avoir une vie sociale, c’est très dur”, confirme Vany, qui livre dans le quartier d’affaires de la Défense en général de 7H45 à 14H30 puis de 18H30 à 22H00, tous les jours de semaine et le samedi soir.En majorité indépendants, ces travailleurs ne bénéficient “ni d’une politique de prévention des risques adéquate, ni d’une protection sociale suffisante”, souligne l’Anses. Il n’y a pas d’obligation de déclarer leurs accidents du travail.”Les désavantages du statut d’indépendant devraient être normalement compensés par les revenus, mais ce n’est plus le cas”, rapporte Vany.En outre, le contexte réglementaire de cette activité est en construction. A l’échelle française, où un accord entre plateformes et syndicats fixant un revenu minimal horaire a été récemment signé, et européenne, les États membres ayant deux ans pour intégrer dans leur législation la directive de novembre 2024 renforçant les droits de ces travailleurs.Ce texte prévoit de requalifier comme salariés quelque cinq des 30 millions de livreurs travaillant sous statut d’indépendant en Europe. Les modalités de requalification dépendent des États, ce qui permet à l’Anses de formuler des préconisations.L’agence recommande ainsi aux pouvoirs publics de rendre obligatoire, pour ces travailleurs, l’application des dispositions en matière de santé et sécurité prévues pour les salariés dans le Code du travail et d’imposer “une limitation et un contrôle de leur temps de travail”.L’Anses “appelle à responsabiliser les plateformes, pour qu’elles assurent une protection de la santé et de la sécurité de ces travailleurs”, résume M. Bastos.Enfin, l’agence sanitaire veut rendre obligatoire la collecte de données pour continuer à documenter les effets de cette organisation du travail. Saluant “la qualité” du rapport, la CGT appelle, dans un communiqué publié mercredi, le gouvernement à adopter “de toute urgence une législation ambitieuse en matière de protection sociale” des livreurs.Pour l’Union-Indépendants, “cette expertise confirme ce que nous dénonçons depuis longtemps : les conditions de travail actuelles dégradent la santé des livreurs, physiquement comme mentalement”.Le syndicat interpelle les pouvoirs publics, leur demandant d'”imposer des règles de transparence strictes” aux plateformes, de “garantir une protection réelle en matière de santé et sécurité” aux livreurs et “d’intégrer les conclusions de l’Anses dans la transposition de la directive européenne”.ref-ola-mep-max/grd/LyS