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Meta investit des milliards dans Scale AI pour se relancer dans l’intelligence artificielle

Meta va effectuer un investissement “significatif” au capital de la start-up d’intelligence artificielle Scale AI, opération qui la valorise 29 milliards de dollars, signe du coup d’accélérateur de la maison mère de Facebook dans l’IA.Interrogé par l’AFP sur la taille de cette participation, chiffrée par plusieurs médias américains à 49%, Scale AI n’a pas donné …

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Meta investit des milliards dans Scale AI pour se relancer dans l’intelligence artificielle

Meta va effectuer un investissement “significatif” au capital de la start-up d’intelligence artificielle Scale AI, opération qui la valorise 29 milliards de dollars, signe du coup d’accélérateur de la maison mère de Facebook dans l’IA.Interrogé par l’AFP sur la taille de cette participation, chiffrée par plusieurs médias américains à 49%, Scale AI n’a pas donné suite dans l’immédiat, son communiqué publié jeudi évoquant seulement une part minoritaire du capital.Meta a également confirmé ce rapprochement, qualifié de “partenariat stratégique”, selon un déclaration transmise à l’AFP.Pour obtenir 49% des actions de Scale AI avec cette valorisation, Meta devrait débourser un peu plus de 14 milliards de dollars.Cela en ferait le deuxième plus important investissement de la société derrière les 19 milliards déboursés pour l’acquisition de la plateforme de messagerie WhatsApp en 2014.La transaction s’effectue sur la base d’une valorisation plus que doublée par rapport à la dernière levée de fonds de Scale AI, en mai 2024.Meta était déjà entré au capital à cette occasion, de même qu’Amazon, Intel ou le champion des puces IA Nvidia, la jeune pousse de San Francisco étant alors estimée à 13,8 milliards de dollars.Scale AI est une société très peu connue du grand public, qui s’est spécialisée dans la mise en état de données utilisées pour développer les grands modèles d’IA générative.La qualité des données qui alimentent ces logiciels est souvent considérée comme au moins aussi importante que les modèles eux-mêmes, car elles sont déterminantes dans les résultats proposés par l’IA générative.- Cap sur la “superintelligence” -L’initiative de Meta, dont le bruit circulait depuis plusieurs jours déjà, vise à la relancer dans la course à l’IA, le groupe étant l’objet d’un certain scepticisme quant aux résultats obtenus jusqu’ici.La dernière version de son grand modèle (LLM), Llama 4, lancée début avril, a été mal accueillie, certains critiquant ses performances jugées décevantes dans plusieurs domaines, notamment l’écriture de code.Pour ne rien arranger, l’entreprise de Menlo Park (Californie) a soumis à la plateforme d’évaluation d’IA générative LMArena une version de Llama 4 différente de celle disponible pour le grand public, afin d’obtenir de meilleurs résultats.La déconvenue est d’autant plus marquée que Meta a investi des milliards de dollars dans l’IA générative et en a fait l’une de ses priorités stratégiques.Selon plusieurs médias américains, les grands concurrents de l’entreprise californienne dans l’IA ont même réussi à débaucher plusieurs de ses ingénieurs. Dans le cadre de l’accord annoncé jeudi, le patron de Scale AI, Alexandr Wang, va rejoindre Meta, “pour pour participer à nos travaux sur la superintelligence”, selon le groupe dirigé par Mark Zuckerberg.”Nous en dirons davantage dans les prochaines semaines sur ce projet et les gens formidables qui vont rejoindre l’équipe”, a expliqué Meta.Selon le New York Times, l’empire des réseaux sociaux prévoit de créer un laboratoire de recherche dédié à la “superintelligence”, considéré comme le stade où l’IA atteindra un niveau de réflexion et de compréhension supérieur à celui des humains.L’actuel responsable de la stratégie de Scale AI, Jason Droege, va assurer le rôle de directeur général par intérim.Certains observateurs interprètent l’initiative de Meta comme une manière très onéreuse d’attirer plusieurs talents IA de premier plan, dont Alexandr Wang, qui a créé Scale AI en 2016 à 19 ans seulement.Des médias rapportent que Mark Zuckerberg s’est personnellement impliqué dans le projet et a directement intercédé auprès du jeune dirigeant.Dans un message aux équipes de Scale AI, il a indiqué qu’il emmènerait avec lui d’autres ingénieurs chez Meta, des médias américains évoquant plusieurs dizaines de salariés.Le patron de Scale AI a laissé entendre qu’il avait accepté la proposition de Meta en partie parce qu’elle permettait de racheter les actions détenues par les salariés, alors qu’il leur était difficile de les vendre jusqu’ici parce que la société n’est pas cotée.

Courants et mammifères marins: à VivaTech, des start-ups veulent décarboner les activités maritimes

Mettre l’intelligence artificielle (IA) au service de la protection des océans: au salon VivaTech, plusieurs start-ups sont venues vanter leurs solutions pour décarboner le transport maritime et protéger la biodiversité.”L’efficacité des opérations de pêche constitue un problème majeur au Japon. De nombreux pêcheurs passent beaucoup de temps à chercher des poissons dans l’eau”, explique à …

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Courants et mammifères marins: à VivaTech, des start-ups veulent décarboner les activités maritimes

Mettre l’intelligence artificielle (IA) au service de la protection des océans: au salon VivaTech, plusieurs start-ups sont venues vanter leurs solutions pour décarboner le transport maritime et protéger la biodiversité.”L’efficacité des opérations de pêche constitue un problème majeur au Japon. De nombreux pêcheurs passent beaucoup de temps à chercher des poissons dans l’eau”, explique à l’AFP Yusuke Tanaka, patron d’Ocean Eyes, présent au plus grand événement européen consacré à la tech qui se tient cette semaine à Paris. Son entreprise propose ainsi une solution de prévision des conditions océaniques, à partir de données récoltées via satellite et traitées par l’IA, répondant à un double enjeu économique et environnemental pour réduire la consommation de carburant – coûteux et polluant – des pêcheurs.A plus de 900 kilomètres de Nice, où s’achève vendredi la conférence des Nations Unies sur l’Océan (Unoc), les allées de VivaTech se sont emparées à leur manière du sujet de la protection des océans.- “Mille fois” plus rapide – La start-up japonaise n’est pas seule à vouloir convaincre de l’utilité des nouvelles technologies dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre en mer.”Dans la décarbonation du transport maritime, on dit souvent que la première chose qu’on peut faire, c’est réduire la vitesse des navires”, pointe Alexandre Stegner. Mais cet océanographe, qui préside la start-up française Amphitrite, a conçu avec son équipe une autre solution, fondée sur la prédiction des courants marins.”On a une IA qui fusionne plusieurs couches de données satellite (…) qui correspondent à des variables physiques différentes”, traitées pour aboutir à des prédictions sur sept à dix jours, explique-t-il.Pour les bateaux, les courants sont “une façon simple d’économiser du carburant” en réorientant légèrement leur trajectoire pour gagner jusqu’à “4 nœuds”, soit environ 7,5km/h. Cette solution ne serait pas possible sans l’intelligence artificielle, assure Alexandre Stegner. “Le grand intérêt, c’est qu’un réseau de neurones peut calculer une prévision météorologique mille fois plus vite qu’un modèle numérique standard utilisant un supercalculateur”.”On est obligés d’utiliser l’intelligence artificielle parce que, dans le monde naturel, il y a trop de paramètres” pour permettre leur traitement manuel, appuie Emily Charry Tissier, biologiste et fondatrice de la start-up canadienne Whale Seeker, qui travaille sur la détection des mammifères marins grâce à l’IA. – Convaincre les grandes entreprises -Si l’utilisation des nouvelles technologies dans le secteur océanique est qualifiée de “très bonne chose” par le directeur des affaires internationales de la Fondation Tara Océan, André Abreu se veut prudent. “La technologie, oui, mais pour quel but? Pour pêcher toujours plus? Finalement, ça reviendrait à se tirer une balle dans le pied”, alerte-t-il. Chez Whale Seeker, Emily Charry Tissier défend une approche raisonnée de la technologie, orientée vers des solutions durables. “J’aimerais que le marché puisse reconnaître ses limites, pas les limites de ce que l’on peut faire, mais de ce que l’on devrait faire”, insiste-t-elle.Dans cette perspective, son entreprise a déjà refusé un contrat avec une entreprise qui souhaitait pouvoir détecter la présence de baleines afin de pêcher les bancs de poissons environnants.Mais les start-up restent dépendantes des grandes entreprises du secteur maritime pour obtenir des contrats et se développer.Si Alexandre Stegner salue les “réglementations qui poussent le transport maritime à se décarboner”, Emily Charry Tissier se tourne quant à elle vers le secteur privé. “La technologie évolue tellement plus vite que la régulation, (…) ce que j’aimerais, c’est que les grosses entreprises décident elles-mêmes d’être responsables”. 

Vérification de l’âge: coup de semonce de l’Arcom envers 5 sites pornographiques

L’Arcom a mis en garde cinq sites pornographiques qui n’ont pas mis en place un système de vérification de l’âge de leurs utilisateurs, première étape avant un éventuel blocage, a indiqué jeudi le gendarme du numérique.Etablis à Chypre ou en République tchèque et accessibles en France, ces sites (Xnxx, Xvideos, Xhamster, Xhamsterlive et Tnaflix) ne respectent ainsi pas la loi de 2024 obligeant les éditeurs de sites X à mettre en place un système d’identification empêchant les mineurs d’y accéder.L’autorité leur a donc adressé “une lettre d’observations, première étape avant un éventuel blocage et déréférencement, en cas de persistance du manquement”, a-t-elle expliqué dans un communiqué. L’Arcom “notifiera parallèlement son intention d’agir aux autorités nationales concernées, conformément aux engagements européens de la France”, a-t-elle ajouté.Le gendarme du numérique a en outre précisé ne pas être “intervenu, à ce stade, auprès des services fournis par le groupe Aylo”, maison mère des plateformes Youporn, Pornhub et Redtube.Cette dernière a rendu leurs contenus inaccessibles en France depuis la semaine passée, pour protester contre cette obligation de vérification de l’âge des utilisateurs.Selon une étude menée sur le premier semestre 2024 par l’Arcom, près de 40% des enfants en France accèdent à des sites pornographiques chaque mois.Les éditeurs de sites X doivent exiger l’envoi d’une photo ou d’un document d’identité par exemple, en proposant au moins une méthode respectant le principe de double anonymat qui permet de prouver sa majorité sans divulguer son identité.Aylo, qui revendiquait sept millions de visiteurs quotidiens en France sur ses différentes plateformes, défend une vérification de l’âge au niveau des appareils et de leur système d’exploitation.”La vérification de l’âge des utilisateurs de services est une responsabilité clairement attribuée par le règlement européen sur les services numériques (DSA) aux plateformes elles-mêmes, qui ne peuvent s’en défausser sur d’autres acteurs”, a toutefois rappelé l’Arcom dans son communiqué.D’autres pays comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne imposent eux aussi des restrictions d’accès aux sites X liées à l’âge.

Vérification de l’âge: coup de semonce de l’Arcom envers 5 sites pornographiques

L’Arcom a mis en garde cinq sites pornographiques qui n’ont pas mis en place un système de vérification de l’âge de leurs utilisateurs, première étape avant un éventuel blocage, a indiqué jeudi le gendarme du numérique.Etablis à Chypre ou en République tchèque et accessibles en France, ces sites (Xnxx, Xvideos, Xhamster, Xhamsterlive et Tnaflix) ne …

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Bayrou exhorte “les grands” groupes de la tech à aider “les petits”

François Bayrou a exhorté jeudi à Paris au salon des nouvelles technologies VivaTech “les grands” groupes à aider “les petits”, à l’instar de dix grandes entreprises qui ont franchi le milliard d’euros d’investissements dans les start-ups. “ll n’y a de stratégie de conquête, pour l’IA, le numérique, les start-ups, que si les grands aident les petits. Que si une chaîne se crée entre les plus grands groupes et (…) les débutants”, a déclaré le Premier ministre au stand de la French Tech.”La France est un pays qui a de très grandes difficultés. On les connaît et on va devoir les affronter, mais avec des atouts comme aucun autre pays n’en a”, a-t-il salué devant la presse, voyant dans VivaTech “une rencontre formidable” pour les entreprises du numérique ou de l’intelligence artificielle (IA).A ses côtés la ministre déléguée à l’IA et au numérique Clara Chappaz a annoncé le franchissement de “la barre du milliard d’euros d’investissements par les grands groupes pour acheter des solutions des start-ups”. Les huit groupes fondateurs de ce programme “Je choisis la French Tech”, lancé en 2023, ont été rejoints cette année par deux nouveaux: Capgemini et Sopra Steria. Le programme vise 2 milliards d’euros d’engagements d’ici 2027, selon Matignon.”C’est non seulement un engagement qui aide absolument les start-ups à accélérer” mais aussi à “construire l’innovation de demain”, a-t-elle souligné.Outre Mme Chappaz, M. Bayrou était accompagné par trois ministres: Éric Lombard (Economie), Laurent Marcangeli (Fonction publique) et Philippe Baptiste (Recherche).Au Pavillon du numérique de l’Etat, M. Marcangeli a annoncé un partenariat avec la start-up française Mistral pour “équiper 10.000 agents” de la Fonction publique avec son logiciel conversationnel Le Chat, similaire à ChatGPT.A terme, il s’agit de mettre cette technologie à la disposition des 5,7 millions d’agents publics en France.Ainsi “on démultiplie la capacité d’action des agents” et “on multiplie les services qu’on peut rendre à la population”, a salué M. Bayrou. 

Décès de Bernard Cassen, cofondateur d’Attac

Le confondateur de l’association altermondialiste Attac et ancien directeur général du Monde Diplomatique, Bernard Cassen, est mort jeudi à 87 ans des suites d’une maladie neurologique, a indiqué sa famille à l’AFP.Bernard Cassen était président d’honneur d’Attac France, une association qu’il avait cofondée en 1998 et présidée jusqu’en 2002.Bernard Cassen a aussi travaillé au quotidien Le Monde en tant que journaliste dès 1967 avant de rejoindre Le Monde Diplomatique en 1973 et d’en devenir directeur général de 1996 à 2008.Il est l’un des fondateurs de l’université de Vincennes, devenue Paris 8, et a été secrétaire général de la Maison de l’Amérique latine à Paris, une institution qui met en avant les échanges culturels entre la France et les pays latino-américains.A travers son engagement altermondialiste, Bernard Cassen a été l’un des architectes de la création du Forum social mondial dont la première édition s’est tenue à Porte Alegre au Brésil en 2001, en miroir au forum économique mondial annuel à Davos en Suisse qui rassemble de puissants chefs d’entreprises et dirigeants politiques chaque mois de janvier.”Cet homme a ramené au combat des dizaine de milliers de consciences dégoutées par l’état de la gauche vautrée dans le néolibéralisme”, a réagi Jean-Luc Mélenchon dans un post sur X, voyant en M. Cassen “une des hautes figures fondatrices de l’altermondialisme et du +non de gauche+ au traité européen de 2005″.”Il a porté une critique frontale du capitalisme financier, à l’heure où les élites se réjouissaient d’une mondialisation heureuse pourtant déjà si violente”, a également posté sur X la députée insoumise de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé.Les principaux domaines d’écriture de Bernard Cassen ont porté sur le protectionnisme, l’Europe, la critique antilibérale, et l’Amérique latine.Né à Paris en 1937, Bernard Cassen a été reçu premier à son agrégation d’anglais et était père de trois filles.Ses cendres seront dispersées au cimetière du Père Lachaise lors d’une cérémonie ouverte au public, ont indiqué ses proches, sans que la date exacte ne soit connue pour l’heure.Un hommage à la Maison de l’Amérique latine se tiendra aussi à la rentrée, ont précisé ses proches.

Décès de Bernard Cassen, cofondateur d’Attac

Le confondateur de l’association altermondialiste Attac et ancien directeur général du Monde Diplomatique, Bernard Cassen, est mort jeudi à 87 ans des suites d’une maladie neurologique, a indiqué sa famille à l’AFP.Bernard Cassen était président d’honneur d’Attac France, une association qu’il avait cofondée en 1998 et présidée jusqu’en 2002.Bernard Cassen a aussi travaillé au quotidien …

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“Chez nous Teams, c’est fini”: une région allemande tourne le dos à Microsoft

Dans trois mois, les policiers, magistrats ou agents publics dans le Land allemand de Schleswig-Holstein n’utiliseront plus d’applications développées par l’américain Microsoft, une transition audacieuse pour cette collectivité en quête de “souveraineté numérique”.Cet Etat du nord de l’Allemagne mise sur des logiciels libres pour “reprendre le contrôle” sur ses systèmes informatiques et pouvoir décider “où les données sont stockées”, explique le ministre régional de la numérisation, Dirk Schrödter.L’entretien en visioconférence avec l’AFP se déroule via une application libre allemande. “Chez nous, Teams, c’est fini !”, ajoute-t-il, en référence à l’une des applications phare du géant Microsoft.A ce stade, la moitié des 60.000 fonctionnaires de cette région frontalière du Danemark ont entamé ce basculement technique qui doit s’achever fin septembre. Le reste, soit 30.000 enseignants, devrait suivre dans les prochaines années. – Montrer le chemin -Au cours de cette première phase, enclenchée en 2024, les fonctionnaires sont en train d’abandonner Word et Excel, remplacés par LibreOffice, puis la messagerie Outlook, substituée par Open-Xchange et Thunderbird. Sharepoint doit également être remplacé par la solution nextcloud.  La prochaine étape d’ici quelques années: le basculement vers le système d’exploitation Linux, pour tourner définitivement la page Windows.Le principe de l’open source, ou logiciel libre, existe depuis une quarantaine d’années et propose des logiciels dont le code source peut être inspecté, modifié et amélioré par tous.Le contexte de la montée des tensions entre l’Union européenne et les Etats-Unis, depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, a mis au premier plan le sujet de la souveraineté numérique et mis en lumière les risques inhérents au monopole des géants technologiques américains.Microsoft, en particulier, détient à la fois le système d’exploitation Windows et un écosystème d’applications bureautiques devenues incontournables, solutions clef en main pour les administrations comme pour les entreprises. “Les développements géopolitiques de ces derniers mois ont renforcé l’intérêt pour le chemin que nous avons pris, surtout en Europe”, assure le ministre, qui dit recevoir des demandes de conseils du monde entier. “La guerre en Ukraine avait révélé la dépendance énergétique de l’Europe; désormais, on voit qu’il existe également des dépendances numériques”, ajoute-t-il.Le Land de près de trois millions d’habitants anticipe aussi la future migration de ses données vers un cloud, et souhaiterait privilégier une infrastructure publique allemande plutôt que les services d’une entreprise américaine, explique M. Schrödter, économiste de formation et passionné du numérique.- Administrations “prises à la gorges” -Autre intérêt: faire des économies, car le coût des licences de logiciels dépasse celui des investissements dans la programmation d’applications libres et de la formation des fonctionnaires, d’après les experts interrogés par l’AFP.D’autant plus qu’en cas de mise à jour obligatoire, les administrations et entreprises n’ayant pas anticipé le surcoût se retrouvent “prises à la gorge”, explique l’un d’eux, Benjamin Jean, à la tête du cabinet de conseil Inno3.  A moyen terme, la région allemande compte économiser plusieurs dizaines de millions d’euros.Obstacles à la transition: le manque de formation et la crainte de la nouveauté. “Sans accompagnement c’est l’émeute et tout le monde veut revenir à ce qu’il connaît”, prévient François Pellegrini, professeur d’informatique à l’université de Bordeaux et spécialiste du sujet.D’ailleurs, quelques fonctionnaires devraient faire exception au basculement prévu après l’été dans le cas d’applications et procédures très spécialisées ou liées à la coopération interrégionale, précisent les autorités du Schleswig-Holstein.D’autres tentatives ailleurs en Europe illustrent ces risques comme dans la ville de Munich, pionnière de l’open source dans les années 1990, qui a fait marche arrière en 2017, évoquant des problèmes de compatibilité avec les logiciels fermés omniprésents et le manque de soutien politique continu.Autre acteur historique, la gendarmerie française a tenu bon: ses quelques 100.000 gendarmes utilisent toujours Linux depuis les années 2000.Un récent règlement européen, l'”Interoperable Europe Act”, entré en vigueur en avril 2024, pourrait donner un coup d’accélérateur. Celui-ci favorise la coopération entre les administrations publiques de l’Union européenne et encourage l’usage des logiciels libres.”D’ici deux ou trois ans”, plusieurs administrations modèles pourront faire un retour d’expérience et entraîner “un grand nombre d’acteurs” dans leur sillage, espère M. Jean.