AFP Tech

Piratage massif chez Adecco et cyberfraudes en série: un procès hors norme à Lyon

Plus de 72.000 victimes et des millions d’euros envolés: un procès hors norme s’est ouvert lundi à Lyon, où de jeunes hackeurs et de petits escrocs sont jugés pour un piratage massif des données du géant de l’intérim Adecco et de multiples arnaques en ligne.Quatorze prévenus, du simple stagiaire au petit génie de l’informatique, doivent notamment répondre d'”escroquerie en bande organisée” et encourent jusqu’à dix ans de prison. Timothée Lhomond, 22 ans, considéré comme le cerveau du groupe, est le seul en détention provisoire, depuis deux ans et demi. “J’ai envie de tourner la page, j’étais immature quand j’ai commis ces faits”, déclare depuis le box le jeune homme à l’air timide, vêtu d’un simple T-shirt blanc et d’un jean.”Je suis en train de grandir au milieu de criminels”, poursuit-il, en demandant sa remise en liberté. Refusée par le tribunal: il s’est créé des identités multiples avec le vol des données et le “risque de fuite” est grand. Depuis la prison, il a menacé des co-prévenus grâce à des smartphones et continué certaines arnaques. Les débats, qui vont durer deux semaines, sont retransmis en direct sur une webradio et dans deux amphithéâtres d’université pour les 362 avocats, qui défendent les 5.538 parties civiles de ce dossier tentaculaire.  Il s’agit de particuliers victimes de prélèvements indus et autres arnaques sur le net mais aussi des banques, compagnies d’assurance et jusqu’à des organismes publics comme l’Agence nationale pour l’Habitat (ANAH) et la Caisse des dépôts et consignations (CDC). – “A vie” -“C’est une escroquerie hors normes commise (…) par des escrocs très organisés”, souligne Xavier Vahramian, avocat de la branche française du géant suisse de l’emploi par intérim Adecco.Adecco France, basée à Villeurbanne, près de Lyon, a déposé plainte en novembre 2022 après avoir réalisé que sa base de données avait été siphonnée quand plusieurs de ses intérimaires ont signalé de petits prélèvements anormaux sur leurs comptes.L’enquête a montré qu’un stagiaire puis CDD d’une agence de Besançon, avait livré à 58 reprises et trois mois durant ses codes d’accès à Lhomond qui l’avait contacté sous un avatar sur les réseaux sociaux, en échange d’une promesse de 15.000 euros jamais concrétisée. Des millions de données d’intérimaires, stagiaires ou candidats à l’intérim ont ensuite été vendues sur le darknet ou utilisées pour des escroqueries grâce à de faux document fabriqués par Timothée Lhomond et à des comptes ouverts sous de fausses identités.   Au-delà du préjudice financier pour des milliers de particuliers (chiffré à ce stade à 1,6 million d’euros), le préjudice moral est immense et “à vie”, soulignent certains de leurs avocats. “Une fois vendue sur le net, on ne peut plus rien faire”, admet à la barre le directeur d’enquête. “Vous pouvez fermer un compte en banque mais vous ne pouvez pas changer de nom et de numéro de sécurité sociale, c’est pour la vie, et ces données pourront être utilisées n’importe quand”, lâche-t-il.- “Nos Russes à nous” -L’enquête montre aussi que les pirates n’en sont pas à leur coup d’essai. Fausses demandes de subventions dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov, Chèques vacances, Pass Culture, assurance-vie… ils ont multiplié les arnaques bien avant de s’en prendre à Adecco. Même la Caisse des dépôts a payé plus de 1,9 million d’euros à de fausses sociétés de formation professionnelle montées par ce réseau.Autour de lui, Timothée Lhomond, qui a débuté ses méfaits dès ses 17 ans, a constitué une bande hétéroclite, avec cinq ou six très jeunes hackeurs jamais condamnés, et des délinquants au casier judiciaire chargé.Selon des documents judiciaires, il dispose de “capacités intellectuelles élevées”, mais est mû par “une escalade addictive” à “la recherches de failles” informatiques. “Cette bande, ce sont nos Russes à nous”, analyse pour l’AFP Me Mouna Taoufik, avocate d’un couple de victimes, dont une employée d’Adecco, qui a perdu plus de 20.000 euros, “les économies d’une vie”.”C’est une des premières fois que des données sont volées à cette échelle en France et revendues sur le darknet, poursuit-elle. D’habitude, les escrocs sur internet en France les achètent sur le darknet à des étrangers, et les Russes sont les maîtres absolus dans ce domaine”.

Anne-Sophie Lapix quitte France Télé et rejoint RTL et M6 à la rentrée

Écartée de la présentation du 20H00 de France 2, Anne-Sophie Lapix rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche, a annoncé le groupe M6 dans un communiqué.À partir du 25 août “sur RTL, Anne-Sophie Lapix prendra les commandes du 18/20″, succédant à Yves Calvi, a indiqué le groupe propriétaire de la station.”Elle animera la tranche d’information de 18H00 à 19H15 du lundi au jeudi, suivi de 19H15 à 20H00 par +On refait le monde+, la grande émission de débats et de décryptage”, selon le communiqué.Sur la chaîne télé M6, la journaliste “proposera chaque semaine un grand entretien dominical avec une personnalité qui fait l’actualité”, issue “du monde politique, économique, culturel ou sociétal”, a ajouté le groupe.En outre, Anne-Sophie Lapix “prendra les commandes de primes événementiels (soirées spéciales, NDLR) sur M6 consacrés aux grands sujets politiques, sociétaux ou d’actualité”, notamment “dans le cadre des échéances électorales à venir”.Dans un message interne consulté par l’AFP, le directeur général de RTL et des radios du groupe M6 Jonathan Curiel a déclaré remercier “vivement Yves (Calvi) et son équipe pour cette saison sur le 18/20” et échanger “avec eux concernant la saison prochaine”.Depuis un an, Yves Calvi, 65 ans, animait la case 18H00-20H00 avec la journaliste Agnès Bonfillon, après avoir piloté la matinale de RTL pendant dix ans.Pilier du 20H00 de France 2 depuis huit ans, Anne-Sophie Lapix, 53 ans, va quitter les commandes du journal télévisé, sur décision de la direction de France Télévisions qui n’a pas encore annoncé qui la remplacera. Les spéculations vont bon train, les noms de Caroline Roux et Léa Salamé circulant notamment.Anne-Sophie Lapix présentera son dernier JT sur la chaîne publique le 26 juin, un départ finalement avancé.RTL, deuxième radio de France avec 5 millions d’auditeurs quotidiens, a annoncé mi-mai un autre recrutement de taille, celui de Marc-Olivier Fogiel, qui a dirigé la chaîne BFMTV pendant cinq ans et va faire son retour derrière un micro, pour une interview quotidienne dans la matinale la saison prochaine.Le groupe M6 prépare une grosse rentrée: parmi ses nouvelles recrues figure Cyril Hanouna. L’animateur controversé pilotera à partir du 1er septembre deux nouvelles émissions quotidiennes axées sur le divertissement, “Tout beau tout 9” sur la chaîne W9 et “Tout beau tout Fun” sur Fun Radio.Autre grand nom engagé par le groupe M6: Olivier Minne, qui animait “Fort Boyard” sur France 2 depuis plus de vingt ans et pilotera désormais “de grands divertissements” sur la chaîne M6.

Anne-Sophie Lapix quitte France Télé et rejoint RTL et M6 à la rentrée

Écartée de la présentation du 20H00 de France 2, Anne-Sophie Lapix rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche, a annoncé le groupe M6 dans un communiqué.À partir du 25 août “sur RTL, Anne-Sophie Lapix prendra les commandes du 18/20″, …

Anne-Sophie Lapix quitte France Télé et rejoint RTL et M6 à la rentrée Read More »

“Pour moi, il fait mieux qu’un psy”: ChatGPT, le nouveau confident?

“Psy”, “coach” ou “confident”, l’intelligence artificielle joue un rôle croissant dans l’intimité de certains Français, mais cela n’est pas forcément sans risque mettent en garde des professionnels de la santé mentale.Parler à ChatGPT, “comme on pourrait appeler sa copine”, pour lui raconter sa journée, c’est devenu une habitude pour Zineb Gabriel, Bordelaise de 35 ans.Depuis un an, cette multientrepreneuse, mère de quatre enfants, discute “tous les jours” avec l’intelligence artificielle: d’abord pour des raisons professionnelles, puis pour des questions personnelles.La tendance à se confier à un robot conversationnel gagne du terrain en France. Un quart des Français (26%) déclarent utiliser l’intelligence artificielle dans le cadre de la vie privée en 2024, une progression de dix points en un an, d’après le Baromètre du numérique publié en mars 2025 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Au fil des échanges, Zineb Gabriel a vu l’IA adopter un ton “plus humain” et reprendre sa façon de parler, jusqu’à des discussions fluides.Et ce qu’elle livre à ChatGPT, la Bordelaise “n’en parle à personne”. Avec ses proches, elle ne revient pas sur des problèmes qu’elle juge désormais “trop personnels” et “déjà réglés”, comme son envie de quitter la France et les inquiétudes qui en découlent.”Ça devient un peu comme une drogue. Pour moi, il fait mieux qu’un psy”, dit-elle.- “Gratification permanente” -Ce ressenti est renforcé par la logique de l’outil, qui repose sur “une gratification permanente pour faire durer la conversation”, non sans risques, selon le psychiatre Serge Tisseron.L’intelligence artificielle générative a “un fort potentiel affectif”, renchérit le professeur de psychiatrie Raphaël Gaillard. Le chef du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’hôpital Saint-Anne, à Paris, relève que ChatGPT est capable “d’hyper-adaptation, donnant cette impression d’être compris. Ça crée un lien très fort”.Actuellement, peu de littérature scientifique existe sur le sujet. Serge Tisseron comme Raphaël Gaillard pointent un risque d’isolement chez les utilisateurs fréquents, notamment les plus jeunes. Antoine, étudiant de 19 ans souhaitant rester anonyme, apprécie “ce côté inhumain agréable, où la conversation peut être sur moi, infinie”.Habitué de ChatGPT pour ses études en marketing et communication à Toulouse, il s’est tourné vers l’IA comme “confident” en janvier, après une rupture amoureuse. Il y a recours “une ou deux fois par mois” lorsque des problèmes personnels deviennent “trop lourds”. “Je suis là pour avoir des solutions, vider mon sac, me sentir écouté”, énumère-t-il, appréciant la gratuité de l’outil.Vanessa Lalo, psychologue spécialiste des pratiques numériques, constate dans son cabinet le “soutien émotionnel” que peut apporter l’IA. Elle appelle les professionnels à ne pas “juger” cet usage.- Quid des données? -“Pour des jeunes harcelés, notamment, qui ne vont pas en parler à leurs amis et encore moins aux adultes”, la psychologue observe que cela les aide parfois “à mettre des mots” sur leur vécu.Connaissant les manques de moyens et de personnels pour traiter la santé mentale en France, Vanessa Lalo voit dans l’IA une aide “ponctuelle”, en attendant “un rendez-vous psy ou quand on n’a pas le choix”.Avec une inquiétude: le respect de la confidentialité des données par des IA qui ne sont pas soumises au secret médical. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), contactée par l’AFP, souligne le “risque de perte de contrôle” sur le traitement des données, si l’utilisateur n’a pas conscience que ses informations sont “réutilisées pour personnaliser la conversation ou pour améliorer les modèles d’OpenAI”. L’organisme précise traiter “actuellement des plaintes reçues à l’encontre de ChatGPT”, sans plus de précision.Lola, créatrice de contenus de 25 ans à Paris, a fait le test avec une amie. “Elle s’est dit: +si mon copain prenait le téléphone et demandait à ChatGPT si je parle de lui, quelle serait sa réponse?+”, raconte-t-elle, également sous couvert de l’anonymat. Les deux amies ont été “hyper étonnées” de voir l’IA leur donner un retour “très détaillé”, appuyé sur d’anciennes conversations. Par précaution, Lola préfère donc “changer les prénoms” quand elle lui raconte ses histoires.

“Pour moi, il fait mieux qu’un psy”: ChatGPT, le nouveau confident?

“Psy”, “coach” ou “confident”, l’intelligence artificielle joue un rôle croissant dans l’intimité de certains Français, mais cela n’est pas forcément sans risque mettent en garde des professionnels de la santé mentale.Parler à ChatGPT, “comme on pourrait appeler sa copine”, pour lui raconter sa journée, c’est devenu une habitude pour Zineb Gabriel, Bordelaise de 35 ans.Depuis …

“Pour moi, il fait mieux qu’un psy”: ChatGPT, le nouveau confident? Read More »

Piratage massif chez Adecco et cyberfraudes en série: un procès hors norme débute à Lyon

Plus de 72.000 victimes et des millions d’euros envolés: un procès hors norme s’est ouvert lundi à Lyon, où de jeunes hackeurs et de petits escrocs sont jugés pour un piratage massif des données d’Adecco et de multiples arnaques en ligne.Quatorze prévenus, du simple stagiaire au petit génie de l’informatique, doivent notamment répondre d'”escroquerie en bande organisée” et encourent jusqu’à dix ans de prison. Cinq d’entre eux ne se sont pas présentés devant le tribunal correctionnel.Timothée Lhomond, 22 ans, considéré comme le cerveau du groupe, est le seul placé en détention provisoire. “J’ai envie de tourner la page, j’étais immature quand j’ai commis ces faits”, déclare depuis le box le jeune homme à l’air timide, vêtu d’un simple T-shirt blanc et d’un jean.”Je suis en train de grandir au milieu de criminels”, poursuit-il, en demandant sa remise en liberté.Evoquant un “risque évident de fuite” et des menaces sur des témoins, la procureure Amélie Djaoudo demande au tribunal de rejeter cette requête, obtenant gain de cause.Dans la salle d’audience, mais aussi dans deux amphithéâtres universitaires voisins où les débats sont retransmis en direct et sur une webradio, des dizaines d’avocats écoutent ces premiers échanges.Particuliers, banques, compagnies d’assurance et jusqu’à la Caisse des dépôts et consignation (CDC): plus de 2.400 victimes se sont en effet constituées parties civiles dans ce dossier tentaculaire. – “Trop tard” -“C’est une escroquerie hors normes commise (…) par des escrocs très organisés”, souligne Xavier Vahramian, avocat de la branche française du géant suisse de l’emploi par intérim Adecco, avant de s’installer aux côtés de ses confrères.La branche française du groupe, basée à Villeurbanne, près de Lyon, a déposé plainte en novembre 2022 après avoir réalisé que sa base de données avait été siphonnée.”Adecco est une des victimes” et il n’y a pas eu de “faille de sécurité”, assure Me Vahramian. L’affaire a débuté parce qu’un “salarié, d’abord stagiaire mais CDD au moment du vol des données, avait des codes pour faire son travail” et les a vendus à des cybercriminels.En juin 2022, ce jeune homme, alors âgé de 19 ans et alternant dans une agence du Doubs a livré son mot de passe et son identifiant à un interlocuteur sur le darkweb, en échange d’une promesse de 15.000 euros qu’il ne touchera jamais.”Il s’est rendu compte trop tard de l’ampleur de ce qu’il a fait”, selon son avocate Me Carine Monzat. “Et maintenant il va falloir indemniser” les victimes qui réclament déjà plus de six millions d’euros, dit-elle.Avec ses données, les hackeurs ont en effet multiplié les prélèvements, de 49,85 euros, juste sous le seuil des autorisations préalables, sur les comptes de 32.649 intérimaires, soit un préjudice de 1,6 million d’euros. Ils ont aussi utilisé les données personnelles des intérimaires pour créer de faux documents et monter des escroqueries en ligne.- “Nos Russes à nous” -L’enquête montre vite que les pirates n’en sont pas à leur coup d’essai. Fausses demandes de subventions dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov, Chèques vacances, Pass Culture, assurance-vie… ils ont multiplié les arnaques bien avant de s’en prendre à Adecco. Même la Caisse des dépôts a payé plus de 1,9 million d’euros à de fausses sociétés de formation professionnelle montées par ce réseau.Autour de lui, Timothée Lhomond, qui a débuté ses méfaits dès ses 17 ans, a constitué une bande hétéroclite, avec cinq ou six très jeunes hackeurs jamais condamnés, et des délinquants au casier judiciaire chargé.D’après les enquêteurs, il dispose de “capacités intellectuelles élevées”, mais est mû par “une escalade addictive” à “la recherches de failles” informatiques. “Cette bande, ce sont nos Russes à nous”, relève à l’AFP Me Mouna Taoufik, avocate d’un couple de victimes, dont une employée d’Adecco: “C’est une des premières fois que des données sont volées en France et revendue sur le darknet. D’habitude, les escrocs sur internet en France achètent des bases de données sur le darknet où les Russes sont les maîtres absolus”.Le procès doit durer deux semaines.Deux complices présumés, mineurs ont moment des faits, seront jugés de leur côté devant le tribunal pour enfants.

“Dernière influenceuse de ma famille?”: le meurtre d’une TikTokeuse inquiète les Pakistanaises

“Je suis la première influenceuse de ma famille, et peut-être la dernière”: depuis qu’elle a vu les milliers de commentaires justifiant le récent meurtre d’une TikTokeuse dans son pays, le Pakistan, Sunaina Bukhari hésite à abandonner les réseaux sociaux et ses 88.000 abonnés.La semaine dernière, Sana Yousaf, 17 ans, a été abattue chez elle par un homme dont elle avait, selon la police, refusé les avances et qui rôdait depuis plusieurs heures autour de la maison de sa famille à Islamabad.Depuis, sous la dernière vidéo partagée avec son million d’abonnés, où elle fêtait son anniversaire, les commentaires s’amoncellent: entre les “repose en paix”, de nombreux “on récolte ce que l’on sème” ou “c’est mérité, elle ne respectait pas l’islam”.En les lisant, Sunaina Bukhari, 28 ans, comme de nombreuses autres internautes, s’est demandée ce qu’il allait advenir de la communauté qu’elle a construite en ligne depuis six ans.”Dans ma famille, influenceuse n’était pas du tout un métier accepté mais j’avais réussi à les convaincre”, raconte-t-elle à l’AFP, alors que TikTok traîne une réputation sulfureuse au Pakistan après des mois d’interdiction pour “immoralité” selon les autorités de la République islamique. “Maintenant, ils ne vont plus me soutenir car cet événement traumatisant prouve qu’on n’est plus en sécurité même chez soi”, regrette-t-elle.Seules 30% des Pakistanaises possèdent un smartphone, contre le double pour les hommes (58%), selon le rapport sur l’égalité numérique(GSMA) 2025.Cet écart, le plus important au monde, s’explique parce que “les proches les découragent souvent d’être sur les réseaux sociaux de peur d’être jugés”, assure l’ONG de défense des droits numériques Digital Rights Foundation (DRF).- “Misogynie transposée en ligne” -Malgré tout, rappelle Farzana Bari, spécialiste des études de genre, les Pakistanaises avaient depuis plusieurs années “investi l’espace numérique pour contourner les nombreuses restrictions” imposées par une société rendue ultraconservatrice par des décennies d’islamisation décrétée par le pouvoir.Certaines y avaient même lancé un business dans un pays dernier du classement du Forum économique mondial de l’égalité homme-femme en 2025. Mais ces derniers mois, leurs activités virtuelles ont eu des conséquences mortelles.En janvier, à Quetta, au Baloutchistan où la loi tribale régit de nombreuses zones rurales, un homme avait avoué avoir orchestré l’assassinat de sa fille de 14 ans pour des vidéos TikTok portant atteinte à son “honneur”. En octobre, la police de Karachi, dans le Sud, avait annoncé avoir arrêté un homme ayant tué quatre femmes de sa famille pour des vidéos TikTok “indécentes”.Des meurtres qui chaque fois ravivent le souvenir du “crime d’honneur” de Qandeel Baloch, symbole des influenceuses pakistanaises, abattue par son propre frère en 2016 sans “aucun état d’âme”, avait-il dit à la presse.Et qui remettent régulièrement en lumière “le harcèlement et les commentaires haineux omniprésent, ainsi que les risques de voir son compte piraté ou ses contenus détournés” à des fins de chantages ou d’usurpation d’identité, détaille la DRF qui incite les femmes à porter plainte, captures d’écran à l’appui.”La misogynie de la société se transpose en ligne”, résume Usama Khilji, chef de l’organisation de défense des droits numériques Bolo Bhi, alors que 80% des Pakistanaises disent avoir été victimes de harcèlement dans des lieux publics.-“Toutes les Pakistanaises ont peur”-Et tous les contenus sont visés, même les plus anodins: Sana Yousaf promouvait des cosmétiques ou montrait ses repas toujours vêtue d’une longue tenue couvrante traditionnelle.”Toutes les Pakistanaises ont peur: sur TikTok ou sur un compte privé avec 50 abonnés, des hommes vont surgir dans les messages, les commentaires ou la rue où l’on vit”, dénonce sur Instagram Kanwal Ahmed, à la tête d’un groupe de 300.000 femmes sur Facebook. “Il ne s’agit pas d’+un fou+, mais de toute une culture”, poursuit celle qui a créé en 2013 son espace réservé aux femmes pour qu’elles échangent librement. Dans le cinquième pays le plus peuplé au monde où 60% des habitants ont moins de 30 ans, note M. Khilji, “de nombreuses femmes ne mettent pas leur photo en profil mais une fleur, un objet, très rarement leur visage”.Des précautions qui semblent s’appuyer sur l’expérience: ces quatre dernières années, selon les chiffres officiels, plus de 7.000 cyber-harceleurs arrêtés, seuls 3% ont été condamnés.Alors, en annonçant l’arrestation du meurtrier présumé de Sana Yousaf, le chef de la police de la capitale, Syed Ali Nasir Rizvi, a dit vouloir envoyer un “message clair” avant sa comparution le 18 juin.”Si nos soeurs ou nos filles veulent devenir influenceuses, professionnelles ou amateures, il faut les encourager”, a-t-il dit.

“Dernière influenceuse de ma famille?”: le meurtre d’une TikTokeuse inquiète les Pakistanaises

“Je suis la première influenceuse de ma famille, et peut-être la dernière”: depuis qu’elle a vu les milliers de commentaires justifiant le récent meurtre d’une TikTokeuse dans son pays, le Pakistan, Sunaina Bukhari hésite à abandonner les réseaux sociaux et ses 88.000 abonnés.La semaine dernière, Sana Yousaf, 17 ans, a été abattue chez elle par …

“Dernière influenceuse de ma famille?”: le meurtre d’une TikTokeuse inquiète les Pakistanaises Read More »

Lunettes, enceinte, objet portatif, quel est l’appareil IA de demain ?

OpenAI travaille avec le designer historique d’Apple à un nouvel appareil censé faciliter l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) générative au quotidien, qui va entrer en concurrence avec enceintes et lunettes connectées.Les spéculations vont bon train sur la forme et les potentialités du prototype IA sur lequel travaille déjà Jony Ive, qui a notamment supervisé la création de l’iPhone.D’après plusieurs médias américains, cet équipement n’a pas d’écran et ne pourra pas se porter comme une montre ou une broche.Pour Kyle Li, professeur à la New School, en l’état “nous n’en sommes pas encore au point où cette technologie s’est intégrée à nos vies”, quel que soit l’appareil utilisé. L’espace existe donc toujours pour une nouvelle catégorie de produits.”La question n’est pas tant de savoir à quoi ressemble l’appareil, mais si ces entreprises vont concevoir davantage leurs logiciels avec le consommateur en tête”, estime Rob Howard, du cabinet Innovating with AI.L’industrie garde en mémoire l’échec retentissant du AI Pin, gadget carré porté comme un badge, doté de nombreuses fonctionnalités d’IA générative (photos, appels, traduction), disparu moins d’un an après son lancement en avril 2024, faute d’acheteurs.Son prix élevé (699 dollars) et des performances calamiteuses ont eu raison de ce produit créé par la startup Humane.Aujourd’hui, “vous avez deux grosses sociétés qui misent gros”, relève Ben Wood, analyste du cabinet CCS Insight. L’une, Meta, sur les lunettes connectées, avec son modèle Ray-Ban, et l’autre, OpenAI, “sur un produit de complément”.- “Plaque tournante” -Google a annoncé en mai qu’il travaillait à une paire de lunettes “XR” (mélange de réalité augmentée et réalité virtuelle), tandis qu’Amazon mise sur son écosystème Eco (enceintes et écrans connectés), dopé par une réinvention de son assistant vocal Alexa.Un acteur incontournable manque cependant au tableau.Cette quête du parfait terminal AI “est quelque chose sur lequel Apple aurait dû bondir il y a un moment déjà”, considère Olivier Blanchard, du cabinet Futurum.La firme à la pomme “est arrivée tard dans le monde l’IA générative”, souligne l’analyste, et voit pour l’heure son offre passer par l’iPhone.L’impression a été renforcée lundi par la présentation lors de la grande conférence des développeurs WWDC, au cours de laquelle le groupe californien a vanté toutes les innovations de son smartphone vedette.Olivier Blanchard entrevoit une “plaque tournante IA”, qui serait le “centre” de l’écosystème d’intelligence artificielle générative, suffisamment puissant pour opérer sans connexion internet et sans dépendance au cloud (informatique à distance).”On ne peut pas tout confier au cloud”, insiste le consultant, pour des raisons de “sécurité, de temps de réaction, de fiabilité”, sans compter que cela “reviendrait extrêmement cher, contribuerait à la congestion du système et serait terrible pour l’environnement.”Cette unité centrale pourrait servir d’interface à l’ensemble des équipements technologiques utilisables via l’IA générative.”Mais le smartphone fait déjà un peu ça”, tempère Ben Wood, “tout comme les lunettes intelligentes et les enceintes Echo ou Google Nest” Hub (écran intelligent).- La voix reine -La concurrence promet d’être rude, anticipe Rob Howard, “car le nombre d’objets que vous pouvez porter ou emmener avec vous est limité. Les gens peuvent se sentir submergés”.”Le +hardware+ (les appareils physiques), ce n’est pas évident, mais s’il y a une société dans le monde qui peut le faire, qui s’est dotée des talents, notamment Jony Ive et Fidji Simo (récemment nommée n°2) et qui a le financement, c’est OpenAI”, avance Julien Codorniou, associé au sein de la société de capital-risque 20VC et ancien vice-président de Facebook.Une chose est sûre, dans ce nouvel univers, la voix devrait prendre une importance centrale dans notre rapport à l’IA.”Il n’y a plus de raisons de pianoter ou de toucher si vous pouvez parler à la place”, affirme Olivier Blanchard. “L’IA (générative) se veut de plus en plus humaine” par rapport à l’informatique traditionnelle, “donc ces interactions (vocales) font sens”.Sam Altman d’OpenAI et Mark Zuckerberg de Meta l’ont dit, lunettes, mini-terminal ou enceinte connectée, les nouvelles extensions de l’IA ont notamment pour objet de nous détourner des écrans.Mais pour Ben Wood, l’effet ne devrait être que “marginal”. “Le smartphone est trop installé dans nos vies. Les gens en sont trop dépendants”.

Lunettes, enceinte, objet portatif, quel est l’appareil IA de demain ?

OpenAI travaille avec le designer historique d’Apple à un nouvel appareil censé faciliter l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) générative au quotidien, qui va entrer en concurrence avec enceintes et lunettes connectées.Les spéculations vont bon train sur la forme et les potentialités du prototype IA sur lequel travaille déjà Jony Ive, qui a notamment supervisé la …

Lunettes, enceinte, objet portatif, quel est l’appareil IA de demain ? Read More »