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Ligue Europa: Lille pour réagir, Nice revanchard, Lyon pour garder son élan

Tous deux balayés en Ligue 1 le week-end dernier, Lille et Nice cherchent à rebondir pour la première journée de Ligue Europa, où Lyon, auteur d’un bon début de saison malgré son effectif réduit, se déplace à Utrecht.Jusqu’ici invaincu en championnat, Lille, qui a pris l’eau contre Lens dans le derby du Nord (3-0), veut prouver que cette lourde défaite n’était qu’un accident.Dépassés par l’intensité lensoise à Bollaert, les Lillois n’ont pas su exister en terres artésiennes, malgré leur capitaine du soir, l’expérimenté Olivier Giroud, auteur de deux buts cette saison.Les hommes de Bruno Genesio, qui avaient marqué les esprits en Ligue des champions l’an passé en dominant le Real Madrid ou l’Atlético en phase de ligue, débutent leur campagne européenne par la réception des Norvégiens de Brann, avant de se déplacer notamment chez l’Etoile rouge de Belgrade ou la Roma.Finalistes malheureux de la C3 en 2023, les Italiens se déplacent mercredi sur la pelouse de Nice, qui veut laver l’affront de l’élimination dès le 3e tour préliminaire de la Ligue des champions par Benfica, et de son avant-dernière place en Ligue Europa l’an dernier.Mais le programme des Niçois s’annonce rude pour cette campagne européenne, avec entre autres deux déplacements à Porto et chez le Fenerbahçe. D’autant plus que les joueurs de Franck Haise réalisent un début de saison bien plus difficile que l’an dernier: seulement 12es du championnat, ils ont encaissé une lourde défaite à Brest (4-1) samedi.Vainqueur d’Angers 1-0 le week-end dernier et sur la dernière marche du podium de Ligue 1, Lyon se déplace chez les Néerlandais d’Utrecht jeudi.Avec quelle équipe ? La question risque de se poser pour l’OL, qui a dû fortement réduire sa masse salariale pour se plier aux exigences de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG).Avec un effectif limité, privé pour ce match de Ligue Europa de son capitaine Corentin Tolisso, suspendu, les Lyonnais vont devoir gérer leur effectif dans un calendrier chargé, avec un déplacement à Lille dimanche.Parmi les autres chocs de cette première journée de phase de ligue, les Anglais d’Aston Villa, quart de finaliste de la Ligue des champions, reçoivent Bologne, qui a décroché son billet en remportant la Coupe d’Italie.Mais les Villans, qui participent à la Ligue Europa pour la première fois depuis la saison 2008-2009, sont en plein marasme en championnat, avec aucune victoire et un seul but marqué en cinq journées, pour une piteuse 18e place.Autre club anglais engagé en C3, Nottingham Forest se déplace chez le Real Betis, finaliste de la Ligue Europa Conférence remportée par Chelsea l’an passé.Mais Forest, entraîné depuis cet été par Ange Postecoglou, sacré en Ligue Europa avec Tottenham, n’est pas en grande forme: 15e du championnat avec cinq points, le club a été éliminé en coupe de la Ligue par un club de 2e division, et attend toujours un succès cette saison.Les Turcs du Fenerbahçe, qui ont perdu leur entraîneur José Mourinho, arrivé depuis au Benfica, mais qui ont notamment recruté Ederson en provenance de Manchester City, défient eux le Dinamo Zagreb.

Espagne: le Real Madrid poursuit son sans-faute, Mbappé et Vinicius décisifs

Porté par ses stars Kylian Mbappé et Vinicius Junior, tous deux décisifs, le Real Madrid, leader toujours invaincu, a logiquement dominé le promu Levante (4-1) mardi, signant une sixième victoire en six journées de Liga.Le géant espagnol (1er, 18 points) prolonge ainsi son début de saison parfait sous les ordres de son nouvel entraîneur Xabi Alonso et prend provisoirement cinq longueurs d’avance sur son grand rival, le FC Barcelone (2e, 13 points) et douze sur son voisin, l’Atlético (12e, 6 points), qu’il affronte samedi (16h15).Mbappé, auteur d’un doublé en seconde période, d’abord sur un pénalty transformé avec une panenka (64e, s.p), puis en faisant parler sa vitesse, bien lancé par Güler (66e), a confirmé son début de saison stratosphérique, avec désormais 11 réalisations en 9 matches toutes compétitions confondues en club et en sélection.Il a superbement pris le relai de son compère brésilien Vinicius, qui avait ouvert le score d’un coup de génie de l’extérieur du pied droit (28e) et parfaitement servi en contre le jeune argentin Franco Mastantuono, buteur pour la première fois sous le maillot merengue (38e).L’attaquant camerounais Etta Eyong, opportuniste devant le gardien belge Thibaut Courtois, avait réduit l’écart en début de deuxième mi-temps (54e) pour les promus (16e, 4 points).- Bilbao accroché -Plus tôt dans la soirée, l’Athletic Bilbao (5e, 10 points) a été tenu en échec (1-1) sur sa pelouse de San Mamés par Gérone (20e, 2 points) et a enchaîné un quatrième match sans victoire toutes compétitions confondues. Le petit club catalan, qui jouait la Ligue des champions la saison dernière, a cru tenir son premier succès de la saison après l’ouverture du score par le Marocain Azzedine Ounahi (9e), mais il reste lanterne rouge avec un bilan de quatre défaites et deux nuls en six journées. L’Espanyol Barcelone (4e, 11 points), belle surprise du début de saison, a arraché le nul sur le fil (2-2) à domicile contre Valence (9e, 8 points), grâce à un but de son capitaine Javi Puado dans le temps additionnel (90+6).Sauvé par sa recrue israélienne Manor Solomon (86e), Villarreal (3e, 13 points), a renversé le Séville FC (10e, 7 points) en toute fin de match (2-1).Cette sixième journée se poursuit mercredi, avec notamment le premier derby madrilène de la semaine entre l’Atlético Madrid (12e, 6 points) et le Rayo Vallecano (14e, 5 points), puis jeudi, avec le déplacement du Barça (2e, 13 points) chez le promu Oviedo (17e, 3 points).

Ligue 1: le sacre de Dembélé estompe le premier accroc du PSG

La première défaite du Paris SG contre l’OM au Vélodrome depuis 14 ans, qui est aussi le premier accident de parcours des Champions d’Europe cette saison, a été quelque peu effacée lundi par le sacre individuel d’Ousmane Dembélé, élu Ballon d’Or 2025 et salué par tous.Deux salles, deux ambiances à quelques minutes d’intervalles pour le PSG, qui a vécu une drôle de soirée lundi. Ovationné à plusieurs reprises par le théâtre du Châtelet à Paris lors de la cérémonie du Ballon d’Or, le club de la capitale a été en parallèle conspué et battu dans une ambiance brûlante au Vélodrome (1-0), à guichets fermés. “Dommage que tous les joueurs du PSG, le directeur sportif n’aient pas été là. Il y avait plus important (ndlr: le match à Marseille)”, a d’ailleurs glissé “Dembouz”, sacré devant ses coéquipiers Vitinha (3e), Achraf Hakimi (6e), Nuno Mendes (10e), “Kvara” (12e) et Désiré Doué (14e).”On aurait préféré être plus nombreux”, a aussi dit Désiré Doué sur le tapis rouge au micro de la chaine l’Equipe. Lui et les autres blessés, ainsi que le président Nasser al-Khelaïfi, étaient à Paris pour assister au triomphe de l’attaquant des Bleus. Mais la majorité de l’équipe était bien sûr à Marseille pour jouer le “classique”, décalé à lundi soir en raison des violents orages la veille.Et c’est donc dans leur vestiaire et sur une télévision installée pour l’occasion que les équipiers de Dembélé ont assisté à l’annonce du lauréat par Ronaldinho, en même temps que 2,5 millions d’autres téléspectateurs.Juste avant l’ouverture de l’enveloppe, l’ambiance était beaucoup plus froide et les visages fermés. Mais les Parisiens ont vite oublié le revers subi contre l’ennemi marseillais après avoir vu leur N.10 soulever le trophée.Pourtant, cette défaite au Vélodrome, la première depuis novembre 2011, la première de Luis Enrique contre l’OM et la première de la saison lors de la 5e journée – comme en 2023 -, fait tache même si elle est passée au second plan.”Ça fait mal, on n’a pas pu gagner mais on est très contents pour Ousmane”, a ainsi résumé Willian Pacho après le match.- “Ce sera dur” -Possiblement perturbés par la reprogrammation du match et la tenue de la cérémonie à Paris, les joueurs de Luis Enrique ont parfois semblé avoir la tête place du Châtelet et ont joué un ton en-dessous de leurs standards, avec quelques imprécisions très inhabituelles.Paris a aussi clairement été handicapé par les nombreuses blessures qui touchent des éléments importants de son groupe (Dembélé, Doué, Bradley Barcola et Joao Neves). Manquant de “profondeur” lundi, les champions d’Europe ont manifestement besoin de ces quatre talents, même en Ligue 1. “On sait ce que signifie perdre ce genre de match, pour nous, pour le club, pour les supporters”, a reconnu Luis Enrique, qui a innové en alignant une défense hybride, avec Achraf Hakimi un cran plus haut que d’habitude et Marquinhos latéral droit.Les deux hommes n’ont pas été parmi les plus à l’aise, tout comme les milieux Warren Zaïre-Emery et Fabian Ruiz, mais aussi Gonçalo Ramos et surtout Lucas Chevalier, fautif lors du seul but marseillais pour son premier “classique”. Le Nordiste, qui avait hâte de jouer dans cette “atmosphère hostile”, est mal rentré dans son match, lisant mal la trajectoire du centre de Mason Greenwood pour Nayef Aguerd.”Est-ce que l’OM peut être un rival pour le titre ? On va voir, on ne peut pas savoir, je ne suis pas devin. Mais on veut être champions encore. Ca sera dur, parce qu’il y a des équipes comme l’OM et Monaco qui sont là”, a conclu l’entraîneur du PSG, toujours co-leader du championnat avec Monaco. 

Ballon d’Or: du dribbleur chambreur à l’attaquant modèle, la mue spectaculaire de Dembélé

Longtemps freiné par les blessures et moqué pour ses imprécisions récurrentes, Ousmane Dembélé s’est transformé en attaquant modèle, premier à défendre et à marquer, pour mieux hisser le PSG sur le toit de l’Europe et devenir lundi le sixième Français lauréat du Ballon d’Or.Cette récompense individuelle couronne l’incroyable saison 2024-2025 de “Dembouz”, ponctuée des trophées de meilleur joueur de Ligue 1 et de la Ligue des champions.On connaissait de l’attaquant parisien sa capacité à déséquilibrer l’adversaire avec ses dribbles déroutants, son altruisme naturel (16 passes décisives toutes compétitions confondues, dont deux en finale de la Ligue des champions) aussi. A son arc, il a ajouté la corde du buteur, en témoignent ses 35 buts en 53 matches (L1, C1, Coupe de France, Mondial des clubs, Trophée des champions).Une ligne statistique bien au-dessus des 14 buts qui constituaient son précédent record en 2018-2019 avec le FC Barcelone… Dire que Dembélé, actuellement blessé à une cuisse, a signé de loin la meilleure saison de sa carrière à 28 ans est un euphémisme.Au coeur de l’hiver dernier, l’ambidextre a notamment réussi à enchaîner deux triplés consécutifs contre Stuttgart en Ligue des champions, puis contre Brest en championnat, le début d’un sprint vers le Ballon d’Or.”Il a fait une saison hors norme, efficace devant le but, mais quand on regarde son apport sur le terrain pour construire les actions, tout ce qu’il fait en efforts défensifs, c’est juste extraordinaire”, détaille Désiré Doué, son acolyte au PSG.- Sacré “Graal” -Au-delà des chiffres, son influence sur le jeu a marqué les esprits dans ce rôle de faux 9, mélange de meneur de jeu et d’avant-centre, que lui a confié l’entraîneur Luis Enrique.”Moi je donnerais le Ballon d’Or à Ousmane Dembélé, simplement pour sa manière de défendre”, avait plaidé le coach après le sacre à Munich contre l’Inter Milan (5-0), saluant ses efforts pour déclencher le pressing.Dembélé, qui a emmené le club de la capitale vers son premier titre en Ligue des champions, succède à Karim Benzema (2022), Zinédine Zidane (1998), Jean-Pierre Papin (1991), Michel Platini (1983, 1984, 1985) et Raymond Kopa (1958) dans le club fermé des Français distingués. Une performance dont il mesure la valeur, puisqu’il a comparé le Ballon d’Or au “Graal” dans un entretien au journal Le Monde fin août.Après son arrivée à Paris à l’été 2023, Dembélé a changé de statut au fil des mois sur le terrain et en dehors.D’abord considéré par Luis Enrique comme le “joueur le plus déséquilibrant” du monde, il est devenu le leader offensif de l’équipe à la demande de son coach à l’été 2024, après le départ de son copain Kylian Mbappé au Real Madrid.Il aura cependant fallu que Luis Enrique le mette à l’écart face à Arsenal en Ligue des champions début octobre 2024, en raison de son manque d'”engagement” envers l’équipe, et le repositionne à la pointe de l’attaque pour que le déclic se produise.”J’ai fait une petite bêtise (…) il a pris la bonne décision. J’ai fait un des meilleurs débuts de saison de ma carrière, et en 2025 j’ai complètement explosé”, a-t-il reconnu lundi.Mais cette mue en joueur décisif n’est pas due uniquement à Luis Enrique. Le natif de Vernon (Eure), qui a grandi avec sa mère dans le quartier populaire de la Madeleine, à Evreux, au coeur d’une fratrie de cinq, est aujourd’hui entouré par un staff complet.- “Un clown” -Un préparateur physique, un nutritionniste, un analyste vidéo, son agent Moussa Sissoko et son fidèle ami avec qui il a grandi, Moustapha Diatta, lui ont permis de franchir un cap, en adoptant une meilleure hygiène de vie. Ce qui a eu pour effet de raréfier les blessures. L’ex-Rennais au physique peu imposant, qui a toujours eu une intelligence du placement pour sortir de la densité, a changé aussi sa façon de jouer.Moins de longues courses et de dribbles, davantage de passes ont favorisé un meilleur positionnement devant le but, avec pour effet de mieux cadrer en position de frappe. Mais le sourire, lui, reste de rigueur chez cet espiègle. Dans les vestiaires, “je suis un clown avec tout le monde”, aime raconter Dembélé, d’un naturel parfois déconcertant dans un milieu de plus en plus aseptisé.Celui qui aime s’habiller chic – chose vérifiée lors de la cérémonie – aime aussi chambrer depuis l’enfance, témoignent ses formateurs dont le recruteur du Stade Rennais Armand Djire, qui l’a repéré à neuf ans.Volontiers “tête en l’air”, fan de variété française, en particulier de Charles Aznavour, mais aussi de documentaires animaliers ou historiques, ce père d’une petite fille est du genre “casanier”. Surtout, le voilà désormais tout en haut de l’affiche.