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Ligue 1: Özer, le successeur de Chevalier est peut-être né à Rome
Héros du succès lillois à Rome, Berke Özer s’impose progressivement comme le successeur de Lucas Chevalier, de retour au Stade Pierre-Mauroy qui l’a tant adulé, cette fois avec le Paris SG dimanche (20h45) lors de la septième journée de Ligue 1.Au milieu du mois d’août, lorsque le Losc annonce l’arrivée de Berke Özer quelques jours après le départ de l’icône locale Chevalier, le défi paraît immense pour le Turc, méconnu du football français au même titre que son club, Eyüpspor, et international à deux reprises.Depuis jeudi soir, il l’est beaucoup moins. Grâce à la performance éblouissante de son portier de 25 ans, qui a arrêté non pas un, ni deux, mais trois fois le même pénalty, que l’arbitre a fait retirer, le club nordiste est devenu la première équipe française à s’imposer au Stade Olympique contre l’AS Rome (1-0) en Ligue Europa.”Personne ne peut s’attendre à arrêter trois pénaltys dans une même soirée, commentait-il après la rencontre. C’était comme un rêve pour moi.”Ce songe d’une nuit d’automne lance pleinement son aventure avec les Dogues, après plusieurs semaines prometteuses, où il a très vite démontré qu’il était rapide dans ses sorties pour gêner ou stopper les attaquants adverses. Mais son acclimatation à Lille a été freinée par une lésion au psoas, qui lui a fait manqué le choc contre Lyon (défaite 1-0).Et comme Lille, il lui manquait un match référence. Il le tient désormais.”Ces trois pénaltys arrêtés par Berke (Özer), je n’ai jamais vécu ça, s’étonnait, dans la capitale italienne, l’entraîneur Bruno Genesio. Quand vous passez après l’un des meilleurs gardiens français (Lucas Chevalier, NDLR), ce n’est pas simple à assumer. C’est difficile pour lui, c’est un jeune gardien méconnu.”Avant de poursuivre: “Il y a un changement de pays, de langue, d’entraînement, notamment dans les charges de travail (…). J’espère que cela va lui donner beaucoup de confiance et de force pour continuer à travailler.”- Sur pénalty, Berke les dégoûte -À Lorient, le natif d’Izmir (à l’ouest de la Turquie) avait déjà laissé entrevoir une aptitude certaine à repousser les pénaltys, en détournant celui de Sambou Soumano, ce qui n’avait pas empêché les Merlus de marquer dans la foulée.Dimanche, il abordera avec confiance son duel contre Lucas Chevalier, l'”enfant du coin”, comme les ultras du club lillois aimaient chanter, qui a rendu la succession dans les cages lilloises si difficile.”Lucas est un grand gardien, passer après lui, ça va être un grand travail, mais j’ai toujours travaillé avec de la pression, ça fait partie du football, estimait Özer à son arrivée dans le Nord. J’espère perdurer et avoir autant de succès que lui.”Né d’un père gardien de but qui ne voulait pas qu’il marche dans ses pas, Özer a une expérience dans les successions contrariées: “J’ai commencé en cachette”, racontait-il, pour échapper aux yeux de son père, qui reste “(s)on premier supporter depuis toujours”.Comme beaucoup de gardiens actuels, il a pour modèle l’Allemand Manuel Neuer, “parce qu’il a apporté une autre approche au métier de gardien, (…) un onzième joueur qui a pleinement sa place sur le terrain”.Si le portier longiligne (1,91 mètre) doit faire ses preuves à Lille, c’est aussi le cas, à Paris, de Lucas Chevalier, dont les débuts ont été entachés d’une erreur qui a précipité la défaite du club de la capitale à Marseille (1-0).Dans tous les cas, le capitaine des Dogues Benjamin André est “certain qu’il aura un magnifique accueil, il a marqué l’histoire du club”.
Ligue 1: les “titis”, l’autre atout du PSG de Luis Enrique
Le PSG et son entraîneur Luis Enrique, qui ont fait le choix de peu recruter cet été, s’appuient de plus en plus sur le vivier des “titis” du centre de formation du club pour faire face en partie aux blessures.Mercredi contre le FC Barcelone (2-1) en Ligue des champions, quatre jeunes (Mayulu, Mbaye, Ndjantou, Jangeal) – en plus de Warren Zaïre-Emery – ont été convoqués à la suite des nombreux forfaits (Dembélé, Doué, Kvaratskhelia, Marquinhos, Neves).Dimanche à Lille (21h00), certains auront de nouveau l’occasion de jouer et complèteront un effectif miné par les absences. Depuis deux ans, le PSG a décidé de travailler de concert avec les sections jeunes, toutes installées au campus à Poissy. En décembre, une réunion a été organisée à l’initiative de Luis Enrique, du conseiller sportif Luis Campos et du directeur du centre de formation Yohan Cabaye avec les entraineurs des différentes sections. L’Espagnol y a expliqué ses principes de jeu, pour que tous les techniciens du club puissent s’en servir.Résultat: quand les jeunes arrivent dans le groupe pro, ils connaissent ses exercices et ses principes tactiques.”Il y a une connexion réelle, c’est facile. On travaille tous ensemble: quand les joueurs arrivent en A, ils peuvent performer dès le premier jour”, a expliqué samedi Luis Enrique, estimant qu’ils “sont très courageux”. . Senny Mayulu, milieu offensif, 19 ans”On travaille dur chaque jour, le coach fait confiance, il nous met dans le onze, on se doit de la lui rendre”, a réagi mercredi Senny Mayulu, buteur contre le Barça comme lors de la finale de la Ligue des champions face à l’Inter Milan (5-0).Apparu pour la première fois avec le PSG en mars 2024, Mayulu a déjà été titularisé lors des deux premiers matches européen cette saison.”C’est le joueur le plus complet du centre de formation depuis Adrien Rabiot”, soutient Pierre-Yves Bodineau, ancien coach au centre de pré-formation où il a suivi les “titis” nés entre 2005 et 2009.Selon le formateur, qui a assisté à son éclosion lors d’un tournoi en 2018, Mayulu a “une capacité athlétique impressionnante pour son âge, fait beaucoup de courses défensives, et techniquement il est au dessus de la moyenne”, le disant “très respectueux”. Le N.24 est devenu “un joueur à part entière” de l’effectif, selon une source interne au club.. Ibrahim Mbaye, ailier, 17 ans”Il a une vitesse prodigieuse, il sera bientôt une bombe atomique”, sourit Pierre-Yves Bodineau. “Il lui faut encore quelques matches pour prendre totalement ses marques”.Aligné mercredi à Barcelone, il a montré toute sa personnalité dans les duels pour sa première titularisation en C1 après être entré en jeu face à l’Atalanta (4-0). Placé souvent à droite chez les jeunes, l’ailier a montré tout son potentiel à gauche, le côté qu’il préfère..Quentin Ndjantou, attaquant, 18 ansRentré pendant un peu plus de dix minutes mercredi, Quentin Ndjantou s’est fait remarquer par ses courses et son envie. “Contre le Barça, j’étais plus nerveux que lui. C’est joli de voir cette mentalité”, a raconté samedi Luis Enrique.”Il a une énergie incroyable, fait de très bons appels et crée des espaces”, observe son ancien formateur, saluant ses “belles frappes” comme lors de son triplé en Youth League mi-septembre face à l’Atalanta. “Ce qui m’a le plus impressionné? L’intensité et le niveau d’intelligence. Il faut vite être connecté avec ton partenaire et aussi vite défendre”, expliquait-il après avoir joué quelques minutes le week-end dernier contre Auxerre (2-0). . Mathis Jangeal, milieu offensif, 17 ans “Très bon défensivement, il correspond aux standards de Luis Enrique, avec son côté créatif et sa vision du jeu”, explique Bodineau à propos de ce milieu polyvalent, fan de Zlatan Ibrahimovic et qui est issu de la PSG Academy, réseau d’école de foot pour enfants.Sur le banc à Barcelone, il a joué ses premières minutes le week-end dernier face à l’AJA.. Noham Kamara, défenseur, 18 ansRentré plusieurs fois la saison dernière, le défenseur central, repéré par le PSG à Torcy (Ile-de-France), a été sacré champion de France avec l’équipe première sans avoir signé son contrat pro – chose faite cet été. Salué pour sa qualité de relance et son calme, il participe actuellement au Chili à la Coupe du monde U20.
Italie: retrouvailles au sommet pour Rabiot et la Juventus Turin
Seize mois après son départ, Adrien Rabiot retrouve la Juventus Turin, son club entre 2019 et 2024, dimanche (20h45) pour le choc de la 6e journée du Championnat d’Italie que l’international français aborde avec l’AC Milan en leader de la Serie A.Quand il a fallu trouver une porte de sortie à l’OM qui l’a écarté fin août après une violente bagarre avec un coéquipier, Rabiot, 30 ans, s’est naturellement tourné vers celui qu’il considère plus qu’un entraîneur, presque comme un père.Arrivé aux commandes de l’AC Milan quelques semaines plus tôt, Massimiliano Allegri, resté en contacts réguliers avec Rabiot, a fait le siège de ses dirigeants pour obtenir son transfert.L’opération, estimée à sept millions d’euros pour un contrat de trois ans, a été bouclée juste avant la fin du mercato estival.Et depuis, l’AC Milan, son entraîneur et ses tifosi n’ont eu qu’à se féliciter de l’arrivée inattendue du vice-champion du monde 2022.C’est bien simple, avec Rabiot, le Milan a enchaîné quatre victoires de suite en championnat, en encaissant un seul but, et son association dans l’entre-jeu avec le magicien croate Luka Modric fait des étincelles.”Le Milan a une détermination et un état d’esprit qu’on a rarement vus la saison passée: cela vient de ses joueurs les plus forts et charismatiques, Modric et Rabiot, ce sont des exemples pour les coéquipiers, ils font vibrer les tifosi”, a admiré l’ancien entraîneur du club rossonero, Fabio Capello.”Jouer avec Luka, c’est facile, a reconnu Rabiot sur la plateforme DAZN. Je ne sais pas comment il fait pour courir 90 minutes à son âge, il aime le ballon, le football, il s’amuse à défendre, à se jeter sur les ballons, c’était l’état d’esprit de cette équipe”.- “Cinq très belles années” -L’entente entre Rabiot et Modric, sublimée par l’excellent début de saison de Christian Pulisic (quatre buts) a conduit l’AC Milan au sommet de la Serie A, à égalité de points avec Naples et l’AS Rome. “Je connais bien le +Mister+, son staff, cela a facilité mon intégration. Je suis suis arrivé avec humilité, en travaillant chaque jour pour donner l’exemple et entraîner dans mon sillage l’équipe”, a avancé le nouveau N.12 du Milan.”Je suis content d’être de retour en Serie A, cela sera émouvant pour moi de retrouver la Juve, j’y ai passé cinq très belles années”, a-t-il assuré.L’ancien Parisien a en effet disputé 157 matches de Serie A (18 buts) sous le maillot bianconero. D’abord entraîné par Maurizio Sarri, puis Andrea Pirlo, Rabiot a pris une autre dimension quand Allegri, déjà en poste entre 2014 et 2019, est revenu à Turin en 2021.Son palmarès ne s’est garni “que” d’une Coupe d’Italie (2024), mais la Juve était durant la période post-Covid en proie à de graves problèmes financiers qui l’ont notamment privée de compétitions européennes en 2023-24.Si Rabiot, devenu l’un des capitaines de l’équipe lors de sa dernière saison, a longtemps espéré prolonger, la “Vieille Dame” a finalement renoncé en raison des prétentions salariales du Français.Le “Duc” a ensuite surpris son monde en rejoignant l’OM, avant d’en partir précipitamment et de rebondir à l’AC Milan auprès d’Allegri. Sans surprise, ni aucun état d’âme pour son ancien club.”Je suis vraiment content de retrouver le stade (de la Juve) en étant leader du Championnat d’Italie, cela sera un beau match, j’espère bien sûr le gagner”, a-t-il prévenu.
Espagne: le Real reprend provisoirement la tête, Mbappé touché
Une semaine après avoir été giflé par l’Atlético (5-2) dans le derby de Madrid, le Real s’est ressaisi samedi en battant Villarreal 3-1 avec un doublé de Vinicius et un but de Mbappé, sorti ensuite en grimaçant, visiblement touché.Après huit rencontres de championnat, les Merengue (21 pts) prennent provisoirement la tête du classement à Barcelone (19 pts), qui peut récupérer la première place dimanche en cas de victoire à Séville (16h15).Après un début poussif du Real, Vinicius a débloqué la situation à la 47e minute (1-0) avant de doubler la marque sur pénalty (2-0, 69e). Kylian Mbappé a marqué ensuite (3-1, 80e) son 14e but en dix matches cette saison, toutes compétitions confondues. Le capitaine de l’équipe de France est resté à terre après son but, avant de quitter la pelouse, sans aide mais semblant se plaindre de la cheville droite.Cette sortie prématurée intervient alors que Mbappé est attendu lundi à Clairefontaine pour préparer avec les Bleus les matches de qualification pour la Coupe du monde 2026 contre l’Azerbaïdjan (le 10 octobre) et l’Islande (le 13).Les hommes de Xabi Alonso ne s’attendaient pas à une partie de plaisir contre un adversaire qui, au coup d’envoi, était troisième du classement, avec 17 points. Et leur victoire a effectivement mis longtemps à se dessiner.Le Real a certes dominé, et même largement (près de 75% de possession en première période), mais a eu un mal fou à déstabiliser la défense compacte de Villarreal, qui a réussi en première période à museler les fusées Vinicius et Mbappé.- Mbappé: 9 buts en 8 matches -À force de ronronner, les Merengue ont failli se faire surprendre juste avant la pause (41e). Le Canadien Tani Oluwayesi s’est échappé depuis son propre camp sur un contre pour aller défier Thibault Courtois en face à face. Mais le Belge est, dans ces situations, l’un des meilleurs gardiens du monde: il a sauvé son équipe une nouvelle fois en remportant ce duel, permettant aux siens de rejoindre les vestiaires sur le score de 0-0.La délivrance pour Madrid est arrivée à la 47e minute, grâce à un but heureux. Vinicius a pénétré dans la surface par la gauche, s’est ouvert un angle de tir très fermé. Son ballon a été dévié par le talon d’un défenseur, prenant à contre-pied le gardien qui semblait sur la trajectoire (1-0).Le Brésilien a ensuite obtenu et transformé lui-même un pénalty (2-0, 68e). Le Géorgien Georges Mikautadze a réduit le score d’un tir superbe de 18 mètres face au but (2-1, 73e) au moment où le Real semblait enfin trouver son rythme de croisière, dynamisé par l’entrée en jeu de Jude Bellingham.Mais Mbappé a permis aux siens de terminer le match sereinement en marquant le troisième but du Real (3-1, 81e), son neuvième en huit matches de Liga. Après avoir célébré son but avec ses partenaires, le Français s’est assis sur la pelouse et est sorti. En début de soirée, Bilbao s’est par ailleurs hissé à la cinquième place provisoire (13 pts) en s’imposant 2-1 à domicile contre la lanterne rouge Majorque.





