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Foot: crise aiguë à Liverpool, balayé 3-0 par Nottingham
Nottingham Forest, avant-dernier au coup d’envoi, est venu infliger samedi une lourde défaite au tenant du titre Liverpool (3-0), battu pour la sixième fois lors de ses sept derniers matches de championnat.Défaits sur le même score à Manchester City avant la trêve internationale, les Reds reculent à la 11e place avec 18 points en attendant le reste de la 12e journée.Nottingham Forest (16e, 12 points), désormais entraîné par Sean Dyche, sort lui de la zone de relégation après avoir empoché, à Anfield, une deuxième victoire en trois matches (contre un match nul).Devant leur supporters, les Reds ont assailli le but adverse d’entrée, mais leur inefficacité offensive a coûté cher face à des “Tricky Trees” bien plus habiles dans la surface opposée.Les visiteurs ont bien été aidés, aussi, par le très mauvais match d’Ibrahima Konaté, remplacé dès la 55e minute par Arne Slot.Le défenseur français a concédé un corner largement évitable, celui où Murillo a ouvert le score (33e, 0-1), et il a perdu un duel sur un but d’Igor Jesus, invalidé pour une main (35e), entre autres déconvenues.La mi-temps n’a pas fait de bien à Liverpool puisque, moins de 40 secondes après la reprise, Nicolo Savona a accru les misères d’Alisson Becker, de retour comme titulaire après une longue absence sur blessure (46e, 0-2).Le gardien brésilien a repoussé de belle manière une frappe d’Omari Hutchinson, mais Morgan Gibbs-White a suivi (78e, 3-0).Liverpool cherchera à redresser la barre lors des matches à venir contre West Ham, Sunderland et Leeds, même si le pedigree supposément inférieur de l’adversaire ne semble pas être un gage de réussite en ce moment.
Angleterre: Chelsea enchaîne à Burnley (2-0) et attend Arsenal
Chelsea a sécurisé sa place sur le podium de la Premier League samedi en ouverture de la 12e journée en s’offrant à Burnley (2-0) un cinquième succès en six matches qui met sous pression le leader Arsenal, son prochain adversaire.Le victoire à Turf Moor porte les Blues à la deuxième place avec 23 points en attendant le match de Manchester City (3e, 22 pts) à Newcastle, samedi, et celui d’Arsenal (1er, 26 pts) contre Tottenham, dimanche.En déplacement dans l’après-midi sur la pelouse de Fulham, Sunderland, 4e avec 19 points, ne pourra pas reprendre les Blues.En ouverture de la journée, Chelsea a contenu dans un premier temps les bonnes intentions de Burnley, puis converti une de ses rares occasions de la première période sur une tête piquée de Pedro Neto au second poteau (37e).En seconde période, l’ailier droit a failli doubler la mise sur un tir fort à ras de terre, repoussé par un poteau (63e). Il aurait aussi pu être crédité d’une passe décisive si Martin Dubravka n’avait pas sorti la bonne reprise de Malo Gusto (77e), entré plus tôt au milieu de terrain.Le Portugais est aussi impliqué dans la construction du deuxième but, une contre-attaque rondement menée et conclue par le capitaine Enzo Fernandez sur une passe en retrait de Marc Guiu (88e, 2-0).La trêve internationale n’a pas freiné l’élan des Londoniens, désormais tournés vers la réception du FC Barcelone, mardi en Ligue des champions, puis d’Arsenal en Premier League le week-end prochain.Après le choc face aux Gunners, l’équipe d’Enzo Maresca aura une série de matches plus abordables contre Leeds, Bournemouth et Everton.Burnley (17e, 10 pts) enchaîne pour sa part une troisième défaite d’affilée et pourrait tomber dans la zone de relégation en cas de résultat positif de Nottingham Forest (19e, 9 pts) ou de West Ham (18e, 10 pts).
Angleterre: la belle histoire de Sunderland, le pétillant promu
Promis à la galère, le promu Sunderland défie les pronostics et les géants de Premier League après un début de saison éclatant, porté par la science de Régis Le Bris et un recrutement aussi massif que réussi.La lutte pour le maintien? “Non merci!”, répondent joyeusement les Black Cats, quatrièmes du très relevé championnat d’Angleterre avant d’aller affronter Fulham, samedi pour la 12e journée.Mais, a tempéré jeudi leur entraîneur français, “notre état d’esprit, c’est comme si c’était notre premier match en Premier League. C’est ainsi, je pense, que nous devons aborder chaque match”.Le club du Nord-Est de l’Angleterre a déjà engrangé dix-neuf points, dont neuf lors de matches où il a été mené, fidèle au slogan d’une équipe réputée pour se battre “jusqu’à la fin”, “‘Til The End” en VO.Après Chelsea, renversé 2-1 in extremis, Arsenal en a fait les frais avant la trêve de novembre. Le solide leader restait sur dix succès d’affilée toutes compétitions confondues, dont huit sans but encaissé, avant de se faire rejoindre dans le temps additionnel (2-2).”C’est vraiment, vraiment difficile de jouer contre eux”, a commenté le meilleur buteur de l’histoire en Premier League, Alan Shearer, sur la BBC. “Arsenal n’aura pas beaucoup de matches plus difficiles que celui-ci cette saison, je vous le garantis”.- Le Bris et les miracles -La machine bien huilée des Gunners s’est grippée face à la résistance acharnée de Sunderland, sa discipline tactique… et sa ruse. Les locaux ont par exemple rapproché les panneaux publicitaires de la pelouse pour limiter la course d’élan sur les touches, un point fort des Londoniens.”Nous avons essayé de trouver les détails permettant de gagner le match”, a reconnu Le Bris.Le Breton de 49 ans a conquis les observateurs et, surtout, les supporters d’un club historique tombé bien bas ces dernières années, jusqu’en troisième division au pire de la crise.En juin 2024, la nomination de ce quasi-inconnu outre-Manche, tout juste relégué en Ligue 2 avec Lorient, avait été accueilli avec scepticisme, au mieux. Une saison lui a suffi pour se faire adopter, voire aduler.Avec lui, l’équipe au maillot rouge et blanc a fini quatrième de Championship (2e div.) avant des barrages de folie: but vainqueur à la 88e en demie aller contre Coventry (2-1), qualification acquise dans le temps additionnel de la prolongation au retour (1-1 a.p.), buts à la 76e et à la 90e+5 en finale pour renverser Sheffield United (2-1).Plus fort encore, Le Bris a prolongé le miracle en Premier League, après un mercato frénétique qui a autant enrichi que bouleversé l’effectif.- La CAN en talon d’Achille -Le club a dépensé plus de 175 millions d’euros, selon une estimation basse, pour quatorze nouveaux joueurs. Le club s’est appuyé sur ses réserves (vente de Jobe Bellingham notamment), une masse salariale plutôt faible, le butin des droits TV et les bons plans de Kristjaan Speakman et Florian Ghisolfi, responsables du recrutement.”Les chiffres montraient que, à moins de faire quelque chose d’extraordinaire, nous risquions de retourner en Championship” en fin de saison, a expliqué Kyril Louis-Dreyfus, le propriétaire, sur Sky Sports. “Les dépenses ont été importantes, mais nous avons obtenu les joueurs que nous voulions”.Le plus gros chèque a été pour Habib Diarra, jeune milieu venu de Strasbourg. Le plus gros coup a été d’attirer Granit Xhaka, ex-capitaine d’Arsenal et de Leverkusen. Le Suisse de 33 ans a été labellisé “recrue de la saison” en Premier League par Wayne Rooney et Jamie Carragher.La bonne pioche se trouve aussi du côté d’Enzo Le Fée (définitivement transféré cet été après un prêt), de son compatriote français Nordi Mukiele et de Robin Roefs, gardien méconnu venu du NEC Nimègue aux Pays-Bas.Le seul (gros) nuage à l’horizon, c’est la Coupe d’Afrique des nations: Sunderland pourrait voir jusqu’à sept joueurs (Diarra, Reinildo, Sadiki, Traoré, Talbi, Adingra, Masuaku) disputer le tournoi à partir du 21 décembre. Le Bris devra ressortir la boîte à miracles.
Ligue 1: ciblé, économe, équilibré… le mercato gagnant de Lens
Derrière le recrutement prestigieux de Florian Thauvin, Lens a effectué un mercato estival discret mais réussi, avec au moins un joueur performant ajouté à chaque ligne, qui lui permet d’être troisième de Ligue 1 avant de recevoir Strasbourg samedi (17h00) lors de la 13e journée.Le fait qu’au sortir de la dernière trêve internationale de 2025, les Lensois (25 points) soient en mesure de s’offrir un choc contre les Strasbourgeois (4e, 22 pts), constitue une surprise. Les deux clubs ont effectué deux recrutements bien différents: gargantuesque pour les Alsaciens, au budget bien supérieur, qui ont dépensé entre 120 et 130 millions d’euros pour attirer de nombreux joueurs, modeste en apparence, futé en réalité pour les Artésiens.Il y a, bien sûr, le coup médiatique et sportif du retour de Florian Thauvin en France, qui apporte du talent offensif ayant parfois manqué la saison dernière. Mais il y a aussi les arrivées dans les cages du prometteur Robin Risser, en défense de l’expérimenté Matthieu Udol et de la pépite Samson Baidoo, au milieu de terrain du technique Mamadou Sangaré, et en attaque de l’indispensable finisseur Odsonne Édouard.Ces six joueurs ont directement été intégrés dans le onze de départ Sang et Or par Pierre Sage, arrivé quelques semaines plus tôt, et se montrent à leur avantage. Faisant oublier les départs de Neil El Aynaoui, Facundo Medina et Andy Diouf, entre autres.- “Problématiques financières” -À tel point que l’attaquant Morgan Guilavogui a bien du mal à en distinguer un: “Samson (Baidoo) enchaîne des bonnes performances, Mamad’ (Sangaré) est incroyable, (…) Florian Thauvin, c’est quand même un joueur de très haut niveau, Odsonne (Edouard) qui enchaîne les buts… J’aurais même pu ajouter Matthieu Udol qui est aussi incroyable. Et Robin (Risser)! Tellement il est à l’aise dans le club, j’ai l’impression que ça fait dix ans qu’il est là!”Aucun de ces joueurs n’a coûté plus de dix millions d’euros. Conséquence de la rigueur budgétaire annoncée il y a un an et demi par le propriétaire Joseph Oughourlian, soucieux de resserrer les cordons d’une bourse de moins en moins pleine avec une masse salariale jugée trop importante et quelques excès comme les trente millions et cinq de bonus consentis pour faire venir Elye Wahi à l’été 2023.Le fruit, aussi, de la volonté de Jean-Louis Leca, directeur sportif depuis l’été dernier, de se réapproprier la formulation de son prédécesseur Florent Ghisolfi (2019-2022): “Faire du Lens.””La priorité, avec les problématiques financières qu’on a, c’est d’être très stratégique avant de faire un investissement”, avait annoncé l’ancien gardien lensois en juin dernier.- Avoir un effectif “équilibré” -“Le Lens qui a performé, c’est celui qui a fait Loïc Badé, qui a été malin en allant chercher Jonathan Clauss, qui fait Seko Fofana, qui va chercher Deiver Machado en Ligue 2, à Toulouse, avait-il énuméré (…) Le Lens qui a performé, ce n’est pas le Lens qui a dépensé des 25 et 30 millions d’euros.”Au-delà des questions budgétaires, le club a aussi souhaité réduire un groupe trop conséquent la saison dernière sous les ordres de Will Still. “Il faut associer aussi la gestion des prêts et des joueurs transférés parce qu’un effectif joue bien, travaille bien, vit bien en équipe lorsqu’il est équilibré, et si toutefois ces entrées n’avaient pas été compensées par des sorties, dans la dynamique de groupe, on aurait eu plus de frustrations à gérer, plus d’aspects dans l’organisation de nos séances à traiter”, note Pierre Sage.”Avant-dernier maillon de la chaîne”, l’ancien entraîneur de Lyon a remercié à plusieurs reprises sa cellule de recrutement depuis le coup d’envoi de la saison pour son travail. “Ça colle avec l’entretien que j’avais passé dans lequel on avait fixé un cadre par rapport au système de jeu, à l’équipe type, à l’équilibre dans l’effectif entre les générations et les contrats expirants, donc pour l’instant, on (…) fait exactement ce qu’on s’est dit.” Avec réussite.




