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Allemagne: Xabi Alonso s’arrête avec Leverkusen, en route vers le Real
Un premier chapitre qui se ferme, un nouveau sur le point de s’ouvrir: l’entraîneur espagnol Xabi Alonso (43 ans) va arrêter son aventure avec le Bayer Leverkusen à la fin de la saison, s’ouvrant la voie vers le Real Madrid.Après plusieurs semaines à repousser l’annonce de son choix, Xabi Alonso a finalement fait part de sa décision vendredi après-midi: “Ces deux matches (contre Dortmund et à Mayence, NDLR) seront mes deux derniers en tant qu’entraîneur du Bayer Leverkusen”, a-t-il expliqué en anglais, lui qui s’exprime d’habitude dans un allemand parfait.Il a donc décidé de mettre fin à son contrat, une saison avant son terme (30 juin 2026), après presque trois ans sur le banc du Werkself (le onze de l’usine, surnom de l’équipe du club fondé en 1904 par le chimiste Bayer), qu’il a rejoint à la fin septembre 2022.Fin mars, au retour de la fenêtre internationale, Xabi Alonso avait une première fois botté en touche, expliquant à l’époque qu’il n’y avait rien à annoncer. Cette formule est ensuite revenue dans ses conférences de presse comme un mantra, arguant parfois que ce n’était pas le bon moment pour parler de l’avenir.Il a fait part de son choix à ses joueurs vendredi à la mi-journée, lors de l’entraînement pour préparer le match de la 33e journée de Bundesliga contre le Borussia Dortmund (dimanche, 15h30), avant de l’officialiser devant la presse.Il pourra ainsi faire ses adieux aux supporters de Leverkusen dans 48 heures, avant un dernier déplacement la semaine prochaine à Mayence. Après, il sera temps pour lui de faire ses valises, avec pour probable prochaine destination Madrid et le Real.Certes, Xabi Alonso a refusé d’évoquer son futur, mais selon le journal sportif madrilène Marca, Carlo Ancelotti s’arrêtera avec le club madrilène en fin de saison. Il laissera alors la place sur le banc au technicien basque de 43 ans, qui devrait s’engager pour trois saisons jusqu’en 2028.- Premier chapitre en lettres d’or -Formé à la Real Sociedad où il a débuté sa carrière, Xabi Alonso a aussi évolué à Liverpool (2004/09), au Real Madrid (2009/14) et au Bayern Munich (2014/17).Champion du monde (2010), double champion d’Europe (2008, 2012), double vainqueur de la Ligue des champions (2005, 2014) et multiple champion national, Xabi Alonso s’apprête ainsi à refermer le premier chapitre de sa carrière d’entraîneur qu’il a écrit en lettres d’or avec le Bayer Leverkusen.Lorsqu’il a débarqué fin septembre 2022 dans le club de la périphérie de Cologne, il n’avait qu’une expérience limitée comme entraîneur avec les équipes jeunes du Real, puis la réserve de la Real Sociedad. Le pari risqué pris par le directeur sportif Simon Rolfes s’est rapidement transformé en choix visionnaire.Relégable (17e) en Bundesliga à son arrivée, il a qualifié Leverkusen pour la Ligue Europa lors de la première saison, grâce à une 6e place, prémices de miracles à venir.En 2023/24, son équipe a survolé la Bundesliga avec 90 points (28 victoires et 6 matches nuls), devenant la première à boucler un championnat allemand sans défaite. Il a même réalisé le doublé avec la Coupe et ne s’est incliné qu’une seule fois, en finale de la Ligue Europa contre l’Atalanta Bergame (3-0). “Une saison de rêve dont on se souviendra peut-être dans 20 ans”, s’est-il remémoré vendredi.Au printemps 2024, il avait résisté une première fois aux sirènes du Bayern et de Liverpool, en quête de successeurs à Thomas Tuchel et Jürgen Klopp. Le défi madrilène l’a finalement décidé à partir plus tôt de Leverkusen, après une saison un peu moins brillante, mais honorable (2e de Bundesliga, élimination en 8es de finale de la Ligue des champions et en demies de la Coupe).
Angleterre: Salah et Russo élus joueur et joueuse de l’année par la presse
L’attaquant de Liverpool Mohamed Salah a été désigné vendredi meilleur joueur de football de la saison en Angleterre par les journalistes anglais, qui ont consacré également l’attaquante d’Arsenal Alessia Russo.Salah, déjà sacré à l’issue des saisons 2017-2018 et 2021-2022, égale ainsi le record de Thierry Henry, trois fois élu joueur de l’année en Angleterre avec Arsenal.Avec 28 buts et 18 passes décisives en Premier League cette saison, il a été l’un des principaux artisans du 20e titre de champion des “Reds”.L’Egyptien a récolté près de 90 % des votes et devancé son coéquipier Virgil van Dijk, l’attaquant de Newcastle Alexander Isak et le milieu de terrain d’Arsenal Declan Rice.Âgé de 32 ans, Salah a récemment mis fin aux spéculations concernant son avenir en signant un nouveau contrat de deux ans, le liant à Anfield jusqu’en 2027.Chez les femmes, Alessia Russo est devenue la deuxième joueuse d’Arsenal à remporter le prix, devançant l’ancienne lauréate, l’attaquante de Manchester City Khadija Shaw. Elle a inscrit cette saison 24 buts (en 46 matches), dont la moitié en championnat et huit en ligue des Champions, dont elle doit disputer la finale le 24 mai contre le FC Barcelone. Victorieuse de la Cup avec Arsenal l’an passé, Russo, 25 ans, a remporté l’Euro-2022 avec l’Angleterre et disputé la finale de la Coupe du monde 2023. Elle n’a en revanche jamais été championne d’Angleterre, le titre étant monopolisé depuis six saisons par Chelsea.
Première Ligue féminine: Thiney (Paris FC) veut prolonger le plaisir
La milieu offensive du Paris FC, Gaëtane Thiney arrêtera sa carrière en fin de saison: après sa victoire en Coupe de France, l’internationale de 39 ans (163 sélections) espère raccrocher sur un titre en Première ligue féminine dont elle dispute les demi-finales dimanche, encore contre le PSG.Q: Quel sentiment vous a animé au moment de brandir la Coupe de France samedi ?R: “Magnifique. Comme dans un rêve. Ça a été une émotion indescriptible et presque irréelle puisque c’est mon premier trophée. Même si, très rapidement, je me suis déjà tournée vers le match de dimanche.”Q : Après l’obtention de la Coupe de France (0-0, victoire aux tirs au but), on imagine que vous en voulez encore plus ?R : “Ce qui est sûr, c’est qu’on a envie d’aller en finale du championnat. Comme le week-end dernier, cette demi-finale va se jouer sur très peu de choses. La gestion de la victoire en Coupe aura son importance. Il faut réussir à surfer sur ce bonheur qu’on a, mais limiter la perte d’influx. Ça peut une nouvelle fois être une semaine magique pour nous.”Q : C’est le message que vous avez fait passer à vos coéquipières ?R : “Il a fallu savourer quand même. Mais effectivement, on en a discuté. Je leur ai dit que, moi, je n’aime pas le dimanche soir, je n’ai jamais aimé. Ça me donne le cafard. C’est ce que je me suis dit: je ne peux pas arrêter ma carrière un dimanche soir. Un vendredi, ce serait mieux (jour de la finale de Première Ligue féminine, NDLR).”Q : Que retenez-vous de vos années au PFC ?R : “La Coupe de France, c’est une consécration, mais finalement, ce qui m’apporte le plus d’émotion, c’est tout ce qui s’est passé durant ces 25 ans. L’obtention de la Coupe, c’est le moment le plus fort de ma carrière, me dit-on, mais c’est justement parce qu’il y a eu tous ces moments avant que cette victoire est si spéciale. Aussi bien les échecs que les réussites. J’ai refusé de partir dans des grands clubs en disant qu’un jour, le PFC gagnerait un trophée face à Lyon ou Paris qui sont énormes sur le plan mondial. C’est la réussite de ce choix fort.”Q : Si vous deviez ne retenir qu’un seul moment de vos 25 ans de carrière… R : “Le quart de finale de Coupe du monde face à l’Angleterre en 2011 que l’on remporte aux tirs au but. Le moment où je vais tirer mon pénalty, en troisième position, je marche et je me dis: +Profite parce que tu rêves de ça depuis longtemps+. En ayant l’impression que tout était écrit. Comme lors de la Coupe de France.” Q : Vous évoquez votre carrière en bleu qui ne s’est pas terminée comme celle en club ?R: “Ma carrière en bleu est extraordinaire, mais devrait l’être encore plus. Elle a été merveilleuse, très difficile, parfois très blessante. Elle m’a fait faire beaucoup d’insomnies. Mais l’injustice, la colère m’ont nourri aussi dans le bon sens. Ca fait partie de mon histoire. Et ce qui fait peut-être qu’aujourd’hui, je suis toujours sur le terrain. Je n’ai jamais dit que j’arrêtais ma carrière internationale. je considère que tant qu’on est sur un terrain, on est sélectionnable. Et je me suis toujours dit que je finirais sur un titre avec les Bleues. J’y ai toujours cru, encore l’année passée lors des Jeux Olympiques.”Q: Comment voyez-vous l’évolution du football féminin ? R: “J’ai aimé toutes les périodes du foot féminin que j’ai connues. Celle où j’étais sportive de haut niveau non rémunérée. Celle où je suis professionnelle. Mais le football féminin n’est pas le football masculin en miniature. Et je préférerais que les joueuses ne soient pas la copie des joueurs, qu’elles portent un élan différent. Le football professionnel est magnifique. Moi, il me fait rêver. Mais il y a un côté +star system+ qui me fait moins rêver. La professionnalisation doit servir à la performance, pas à starifier des joueurs. Il y a une nuance entre starifier et devenir rôle modèle. Et nous, les filles, on a le devoir de porter des messages, de faire avancer la société, de faire avancer le sport de haut niveau plus que vouloir ressembler à une star.”Propos recueillis par Léo HUISMAN



