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Ligue 1 : Lyon et la gestion de la pénurie

Confronté à une avalanche d’absents, Lyon doit faire avec un effectif encore plus limité que d’ordinaire à Auxerre, en Ligue 1 dimanche (15h00), et prépare déjà son mercato hivernal pour attirer, en priorité, un avant-centre mais aussi renforcer sa défense.La presse évoque depuis plusieurs semaines une possible arrivée en janvier dans le Rhône, sous forme de prêt, du jeune Brésilien Endrick (19 ans), en manque de temps de jeu au Real Madrid. Mais en attendant de muscler son attaque lors du mercato hivernal, l’Olympique lyonnais ne peut compter que sur un seul N.9 de métier, l’Uruguayen Martin Satriano… auteur d’un but en dix matches toutes compétitions confondues cette saison. L’entraîneur Paulo Fonseca a donc dû innover, positionnant par moment en “faux neuf” son capitaine Corentin Tolisso, ou Rachid Ghezzal lors du dernier match avant la trêve internationale face au PSG (défaite 3-2). Mais Ghezzal est blessé (ischio-jambier) et il est loin d’être le seul absent aux avants postes face à l’AJA, lanterne rouge, lors de la 13e journée. “Nous avons beaucoup de problèmes”, a admis Fonseca en conférence de presse vendredi. Les ailiers Malik Fofana et Ernest Nuamah sont aussi à l’infirmerie. Absent à Paris, le milieu offensif tchèque Pavel Sulc, meilleur buteur de l’équipe (5 buts), n’est pas encore en pleine possession de ses moyens. “Il pourra peut-être jouer quelque minutes, mais pas l’intégralité du match”, a indiqué l’entraîneur.Dans l’entrejeu, l’Américain Tanner Tessmann, de retour de sélection, ne devrait pas débuter. Le milieu anglais Tyler Morton est lui suspendu, tout comme l’arrière gauche argentin, Nicolas Tagliafico. En défense, le Néerlandais Ruben Kluivert est également blessé. Petite consolation: le défenseur brésilien Abner Vinicius est, lui, de retour de suspension.- Calendrier favorable -Composer son onze semble un casse-tête mais au contraire, “c’est facile parce que nous n’avons pas beaucoup d’options”, a répondu Fonseca, ambitieux au vu du calendrier favorable qui attend son équipe Après Auxerre, l’OL, septième au classement, recevra Nantes (16e, barragiste) puis se rendra à Lorient, avant-dernier, le 7 décembre, avant de terminer l’année à domicile face au Havre (12e), le 14 décembre.Des résultats positifs lui permettraient de rester dans le haut du tableau et ainsi d’intéresser, lors du mercato (1er janvier-2 février), des joueurs en manque de temps de jeu, qui souhaitent se relancer en vue de la Coupe du monde en Amérique du Nord (11 juin – 19 juillet).Outre le dossier Endrick évoqué par la presse, l’OL planche sur le recrutement d’un défenseur central pour compenser les absences, liées à la Coupe d’Afrique des nations (21 décembre – 18 janvier au Maroc), de l’Angolais Clinton Mata et du Sénégalais Moussa Niakhaté. Dans ce secteur, l’OL a déjà enrôlé le Néerlandais Hans Hateboer comme joker.- Investissement raisonnable -La DNCG, gendarme financier du football français, donnera-t-elle son feu vert en décembre ? “C’est toujours une situation difficile mais nous sommes très contents de ce qui a été fait cet été. Sportivement, financièrement, on est sur le bon chemin”, s’est félicité le directeur général Michael Gerlinger, le 9 novembre, au micro de Ligue 1+.Les dirigeants lyonnais paraissent optimistes en raison de la relation de confiance instaurée cet été après l’éviction de John Textor et l’arrivée aux commandes de Michele Kang.”Cet été nous n’avions pu engager un avant-centre autre que Martin Satriano et nous n’avions pas utilisé toute l’enveloppe budgétaire dédiée au recrutement”, a rappelé jeudi le directeur technique, Matthieu Louis-Jean.Pour se renforcer, l’OL devra encore dégager de la masse salariale, en forte baisse depuis l’été, et ainsi rester dans les clous fixés par la DNCG sans perdre d’élément majeur. Début septembre, Lyon avait dû céder son avant-centre Georges Mikautadze à Villarreal mais avait fermé la porte à tout départ du Belge Fofana. 

Ligue 1: sans ses cadres, le PSG reprend la tête avant la Ligue des champions

Sans de nombreux joueurs cadres, le PSG a gardé la tête de la Ligue 1 en battant (3-0) Le Havre au terme d’un match sans grand rythme ni réelle envie, à quelques jours de retrouver la Ligue des champions et Tottenham.”Pour l’instant, par rapport aux circonstances qui ont été les nôtres, la victoire, c’est suffisant”, avait concédé vendredi Luis Enrique. “Et on sait qu’après une trêve, c’est facile pour les joueurs d’être moins concentrés. Mon travail, c’est de leur dire qu’il est très important de remporter les trois points”, avait ajouté le coach.Samedi soir au Parc des princes, lors d’une soirée glaciale, les champions de France (30 points) n’ont en effet pas montré grand chose, certainement déjà la tête à mercredi contre Tottenham en Ligue des champions. Mais ils se sont évité le tracas de perdre la tête du classement, pressés par les victoires de Marseille et Lens (28 points).Grâce à ce succès face aux Havrais (12e), qui n’a pas été scellé sur le gong contrairement aux dernières victoires à Lyon (3-2) et contre Nice (1-0), ils sont restés leaders du championnat, tout en économisant les cadres.L’entraîneur parisien avait en effet décidé de mettre sur le banc Marquinhos, Willian Pacho, Fabian Ruiz, Bradley Barcola ou Khvicha Kvaratskhelia. Ces trois derniers sont rentrés en fin de match, mais pas Marquinhos, qui n’a ainsi pas participé à son 500e match. En revanche, Luis Enrique avait titularisé, à la surprise générale, Nuno Mendes, de retour d’une entorse au genou plus rapidement que prévu.”Il a joué 90 minutes, il se sent bien, il est prêt pour le prochain match”, a souligné Luis Enrique.Le PSG doit en revanche encore faire sans Ousmane Dembélé (mollet), Achraf Hakimi (entorse cheville) et Désiré Doué (cuisse). Le Ballon d’Or est “est en phase finale de reprise” et les deux autres “poursuivent leur travail de rééducation individuel”, selon le PSG.Opérant un large turn-over, Luis Enrique a aligné en défense centrale le duo Lucas Beraldo et Illya Zabarnyi, qui n’ont toujours pas rassuré, souvent gênés par le pressing assez haut des Normands, refusant d’évoluer en bloc bas.- Barcola, de nouveau décisif -Les joueurs de l’ancien Parisien Didier Digard ont même eu plusieurs occasions dangereuses mais le gardien du PSG Lucas Chevalier a enfin sorti les arrêts qu’on attendait de lui.Il a d’abord été vigilant et a bien fermé ses jambes (14e), puis s’est parfaitement détendu sur sa ligne (24e), a enchainé avec une parade du bras gauche (39e), a repoussé un beau coup franc (62e), et a même été sauvé par son poteau (70e).”Je n’ai aucun doute en Lucas Chevalier, ni avec les deux autres recrues, on connait la difficulté de jouer au PSG, il y a toujours du bruit autour de l’équipe, il faut s’habituer à ce bruit et j’ai beaucoup de confiance avec les recrues”, a réagi samedi soir Luis Enrique.Avec cette bonne performance, celui qui a connu sa première sélection cette semaine a éloigné, pour un temps, les critiques qui sont nées après quelques semaines à Paris assez compliquées sportivement et une polémique pour avoir aimé un message en faveur du RN sur les réseaux sociaux.Malgré l’absence de jolis mouvements et de fluidité, les Parisiens ont finalement battu largement les Normands, grâce à des buts de Lee Kang-In (29e), Joao Neves (65e) et Bradley Barcola (87e), entré à l’heure de jeu et qui n’avait plus marqué depuis le 17 octobre face à Strasbourg.Le milieu Joao Neves a, lui, marqué son 11e but sur ses 17 derniers matches en club et sélection: “c’est un joueur très jeune, et c’est joli de voir son évolution et sa capacité à marquer des buts”, a apprécié Luis Enrique.De leurs côtés, les habituels attaquants remplaçants Ibrahim Mbaye – qui a raté deux grosses occasions (24e, 43e) et Gonçalo Ramos, n’ont pas marqué de points.

Ligue 1: Lens vient à bout de Strasbourg et ne s’arrête plus

Dominateur et généreux mais imprécis, Lens l’a finalement emporté contre Strasbourg (1-0) pour s’installer dans les hauteurs de la Ligue 1, samedi après-midi dans le froid glacial du Stade Bollaert.Ce septième succès en neuf rencontres permet aux Lensois de grimper au deuxième rang (28 points) du championnat en attendant le match du Paris Saint-Germain face au Havre dans la soirée.Quatrièmes (22 pts), les Strasbourgeois sont à portée de Lille, Monaco et Lyon avant le terme de cette 13e journée.Déjà victorieux de Marseille (2-1) et Monaco (4-1) ces dernières semaines, les Sang et Or ont une nouvelle fois démontré leur capacité à battre les cadors de Ligue 1, alors qu’on attendait plutôt d’eux une saison de transition, avec un renouvellement en profondeur de l’effectif, moins de moyens financiers et l’arrivée d’un nouvel entraîneur cet été.Mais les joueurs de Pierre Sage déjouent tous les pronostics grâce à leur engagement physique sans faille, leur mouvement collectif, notamment sans ballon, et leurs principes de jeu maîtrisés, comme l’exercice des coups de pied arrêtés.C’est encore dans cette phase de jeu qu’ils ont battu Mike Penders, jusque-là impérial dans les cages strasbourgeoises, quand Ismaëlo Ganiou a repris une remise de la tête de Matthieu Udol suite à un coup franc lointain (69e).La suite logique d’une série d’occasions ratées par manque de justesse, notamment de la part de Florian Thauvin, pourtant en pleine renaissance dans l’Artois. Dès la 23e seconde, l’international français (13 sélections) a profité d’une erreur de la défense pour se présenter face à Penders, mais a trop croisé sa frappe.- Thauvin maladroit, Sangaré brillant -Emprunté, le milieu offensif a ensuite manqué des passes faciles, puis a vu une autre frappe détournée par Penders (41e), avant de glisser au moment de tenter un lob audacieux du milieu de terrain (73e).Autre attaquant en vue, Odsonne Edouard a également été mis en échec par le portier belge (5e, 43e, 45e+2). Le buteur a fait souffrir son adversaire direct Lucas Hogsberg au point que l’entraîneur du club alsacien Liam Rosenior, en tribunes car suspendu pour ce match, l’a sorti à la mi-temps au profit d’Andrew Omobamidele.Malgré ces occasions manquées, les Artésiens ont poussé jusqu’à l’ouverture du score, puis encore plus après le carton rouge infligé à Valentin Barco (77e) pour un tacle dangereux sur Morgan Guilavogui, sans parvenir à doubler le score.L’attaquant lensois a lui-même été exclu juste avant le coup de sifflet final pour un geste d’humeur face à un Strasbourgeois.Conclue dans la tension, cette victoire lensoise doit beaucoup au match solide de Malang Sarr, qui a très bien défendu sur le capitaine alsacien Emmanuel Emegha, ainsi qu’à la performance pleine de maîtrise technique de Mamadou Sangaré au milieu de terrain.En face, Strasbourg n’a pas montré grand-chose en attaque si ce n’est une phase de possession intéressante autour de la demi-heure de jeu, sans toutefois se procurer d’occasions nettes.Dans ce duel entre ces deux Racings très différents dans les moyens financiers et même les ambitions sportives au coup d’envoi de la saison, après l’été dépensier de Strasbourg, c’est bien Lens qui s’impose et réussit la meilleure entame de championnat.

L1: Rennes surclasse Monaco et gâche le retour de Pogba

Face à un Monaco assez apathique, mais où Paul Pogba a enfin rejoué, Rennes a enchaîné une troisième victoire de rang (4-1) qui le propulse provisoirement dans le wagon européen, samedi, lors de la 13e journée de Ligue 1.Avec 21 points, les Bretons grimpent à la 5e place du classement, dépassant au passage leurs visiteurs du soir qui chutent au 8e rang qu’occupaient les Rouge et Noir.Il y a trois journées seulement, l’écart entre les deux équipes était pourtant de huit points en faveur des sudistes, mais le changement d’entraîneur de mi-octobre semble avoir définitivement fait long feu.Alors qu’une certaine excitation régnait autour de ce match et du possible retour à la compétition de Paul Pogba après plus de deux ans d’absence, et qui a finalement eu lieu alors que le match n’avait plus aucun enjeu (85e), Monaco a affiché un visage amorphe et il n’a même pas fallu un très grand Rennes pour le surclasser.Les hommes d’Habib Beye ont tout de même démontré que la trêve internationale n’avait pas entamé leur belle dynamique et que les très nets progrès observés depuis Strasbourg semblent là pour durer.Le début de match a pourtant été globalement favorable aux visiteurs mais leurs tergiversations, voire leur indolence, face au but, a ruiné les bonnes situations qu’une défense rennaise pas encore en place leur a laissées.- La grinta rennaise -On pense, par exemple, à Kassoum Ouattara, bien décalé par Ansu Fati à la 14e mais qui au lieu de frapper a voulu jouer trop collectivement.Fati a aussi gâché quelques bonne occasions comme sa frappe molle des 16 mètres dans les bras de Brice Samba (17e) ou, surtout, ce ballon envoyé au-dessus au point de pénalty, sur un caviar de Maghnes Akliouche à ras de terre (32e), avant de se faire reprendre par le retour de Jérémy Jacquet, après avoir encore trop temporisé (39e).Le premier acte s’est terminé sur un autre raté spectaculaire, Akliouche, seul au deuxième poteau à la réception d’une déviation sur corner, envoyant encore une fois le ballon loin au-dessus du cadre (45+2).Le contraste avec la grinta affiché par Rennes pour défendre son but et récupérer le ballon n’a été rendu que plus criant encore par l’ouverture du score.Sur un ballon parti des bras de Samba, le défenseur central droit Abdelhamid Aït Boudlal a impulsé une montée de balle tonitruante, poursuivant son effort jusqu’aux six mètres adverses pour reprendre de la cuisse un centre de Mahdi Camara dans la lucarne de Lukas Hradecky (1-0, 20e).Sans une belle manchette du gardien international finlandais, face à Camara, Rennes aurait même pu faire le break avant la pause (41e).- Double ovation pour Pogba -Mais il est venu dès le retour des vestiaires, dont les Monégasques n’étaient apparemment pas tout à fait sortis.Sans aucune pression défensive, Mousa Al Tamari a pu frapper des 16 mètres et si Hradecky a réussi à détourner, c’était pour voir Camara ajouter de la tête son premier but avec Rennes à sa première passes décisives délivrée en première période (2-0, 48e).Camara, symbole du renouveau breton, a aussi provoqué le pénalty du 4-0, transformé en force par Ludovic Blas (83e).Dans un match presque à sens unique en seconde période, d’autant que Denis Zakaria a été exclu à la 65e, l’ancien de la maison, Breel Embolo, après un premier raté (50e), y est aussi allé de son but, de la tête sur un corner à la rémoise (3-0, 73e).Bon prince, le Roazhon Park a tout de même ovationné Paul Pogba à son entrée à la 85e minute et après le coup de sifflet final.Maigre consolation pour un Monaco en perdition avant son match capital en Ligue des champions contre Paphos, mercredi.