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Espagne: un doublé de Mbappé permet au Real de recoller au Barça

Un doublé de Kylian Mbappé a permis au Real Madrid de battre samedi soir son modeste voisin Leganés (3-2) et de rejoindre en tête de la Liga le FC Barcelone, qui doit jouer dimanche.Lors de cette 29e journée, le Barça pourra reprendre trois points d’avance en cas de succès  face à Gérone mais la victoire madrilène met la pression sur les Catalans et revêt d’autant plus d’importance qu’elle a eu du mal à se dessiner.Face à Leganés, 18e et relégable, le Real a bien entamé son match, porté par un Kylian Mbappé virevoltant.A la suite d’une faute peu évidente sur le jeune international turc Arda Güler, l’attaquant français a transformé le pénalty d’un petit piqué (32e).Mais en moins de dix minutes, le petit club de la communauté de Madrid a tout renversé: égalisant par l’entremise de Diego Garcia (34e) avant de prendre l’avantage grâce à Daniel Raba (41e).Leganès pouvait commencer à croire à un des exploits dont il est coutumier face aux mastodontes. Pour leur dernière victoire à l’extérieur, le 15 décembre, les Legionarios s’étaient offerts le Barça (1-0) et le 18 janvier à domicile, ils avaient battu l’Atlético (1-0).Mais la pression des “Merengues” était vraiment trop forte et au retour des vestiaires, Jude Bellingham a remis son équipe à flot à la suite d’un cafouillage dans la surface (47e). L’Anglais, qui compte désormais huit buts, n’avait plus marqué en championnat depuis le 3 janvier contre Valence.Omniprésent, Mbappé a parachevé la victoire d’un coup franc qui a transpercé le mur adverse (76e).Le Français a marqué samedi ses 21e et 22e buts en 27 matches de Liga, talonnant plus que jamais le Polonais Robert Lewandowski du Barça (23 buts) pour le titre de “Pichichi”, le meilleur buteur du championnat espagnol.Il totalise 31 réalisations en 44 matches toutes compétitions confondues.Dans ce duel à distance que se livrent Barça et Real à plus d’un titre, le “Clasico” retour du 11 mai risque de revêtir une importance capitale après la correction infligée par les Blaugrana au match aller (4-0), le 26 octobre.- L’Atlético marque le pas -L’Atlético Madrid, autre prétendant, a marqué le pas samedi en concédant le nul (1-1) sur la pelouse de l’Espanyol Barcelone, ratant l’occasion de rester au contact du duo de tête.Les Colchoneros d’Antoine Griezmann, dont c’était la 521e apparition en Liga – un record pour un joueur étranger – pensaient avoir fait le plus dur en marquant avant la pause sur une volée géniale de leur défenseur César Azpilicueta (38e).Mais les Catalans sont revenus à la marque grâce à un pénalty converti par leur capitaine Javi Puado (71e), après un tirage de maillot coupable du défenseur français Clément Lenglet.L’équipe de Diego Simeone accuse désormais six points de retard sur le rival madrilène et sur le Barça. En début de journée, la Real Sociedad (9e, 38 pts) avait battu (2-1) la lanterne rouge Valladolid (20e, 16 pts). Le Rayo Vallecano (7e, 40 pts) s’est imposé 2-0 chez le 17e Alavès (27 pts).

Angleterre: une marée de supporters célèbre ses héros à Newcastle

Des dizaines de milliers de supporters ont envahi les rues de Newcastle samedi pour acclamer les “Magpies”, devenus les héros de toute une génération il y a deux semaines en soulevant la coupe de la Ligue, le premier titre majeur en 70 ans.Les joueurs ont fendu la foule à bord de deux bus à impériale de couleur noire, barrés de l’inscription “Winners” (“vainqueurs”) en blanc, sous les fumigènes, les applaudissements et les cris d’un public en liesse.Leurs supporters, parmi les plus chauds du royaume, s’étaient rassemblés tôt aux abords du stade de St James’ Park pour être aux premières loges, vêtus d’écharpes et maillots, ou torse nu pour les plus passionnés.Certains d’entre eux étaient juchés sur des murets, des lampadaires, des arbres, des abri-bus et des statues pour admirer le spectacle de cette formidable marée humaine.”C’est vraiment incroyable, absolument époustouflant”, a déclaré l’entraîneur Eddie Howe, dont le portrait s’est affiché sur une énorme banderole déployée sur un immeuble faisant face au stade”Les gens ont été absolument géniaux. Je ne remercierai jamais assez tout le monde pour la façon dont ils nous ont accueillis, moi et ma famille, et je suis heureux de leur avoir donné un peu de joie”, a-t-il déclaré.Newcastle United a remporté la finale de la coupe de la Ligue contre Liverpool (2-1) à Wembley il y a deux semaines, mettant fin à une interminable disette de titres sur le plan national.Le peuple “Geordie” attendait en effet un premier trophée depuis la Coupe des villes de foire en 1969, et un premier titre majeur depuis la Coupe d’Angleterre en 1955.Environ 150.000 billets gratuits avaient trouvé preneurs pour l’événement organisé en fin de parade à Town Moor, un parc de la ville.”J’ai dit que j’allais fêter plus que n’importe qui d’autre et je pense que c’est ce que j’ai fait”, a déclaré sur scène Alan Shearer, le meilleur buteur de l’histoire du club, qui a joué de 1996 à 2006. “Je ne sais pas où je suis, ni quelle heure il est, ni quel jour on est! Les deux dernières semaines ont été probablement les meilleures de ma vie”.Les célébrations n’ont pas pu être organisées avant puisque plusieurs internationaux, notamment le capitaine Bruno Guimaraes et le défenseur Dan Burn, avaient rejoint leurs sélections respectives après le triomphe de Wembley.”Le nombre de personnes était juste incroyable”, a réagi le défenseur Dan Burn auprès de la BBC. “Ce n’est qu’une heure, mais c’est une heure que je n’oublierai jamais, jamais”, a ajouté le premier buteur de la finale, devenu international anglais cinq jours après, à 32 ans.

Ligue 1: Paris corrige Saint-Etienne et attend son sacre

Le Paris SG, d’abord laborieux pour sa reprise, a bien réagi pour étriller Saint-Etienne (6-1) samedi lors de la 27e journée de Ligue 1, et pourrait être sacré champion de France pour la 13e fois dans la soirée si Monaco et Nice se neutralisent (21h05).Avec 71 points, le PSG compte 22 points d’avance sur l’OM, défait plus tôt dans la journée à Reims (3-1), et 24 sur Monaco et Nice.Puisque Luis Enrique avait dit qu’être champion dès samedi était “anodin” au regard de l’avance de son équipe au championnat, il l’avait largement remaniée afin de reposer des cadres de retour de sélection: Achraf Hakimi, Marquinhos ou encore Ousmane Dembélé commençaient sur le banc.Ce turn-over et la pause due à la trêve expliquent en partie l’apathie des Parisiens avant la mi-temps, qui ont enchaîné imprécisions et dribbles forcés devant, et ont été pénalisés par une défense peu réactive derrière. Les automatismes si bien rodés du début d’année étaient alors loin.Une scène étrange a bien résumé cette fébrilité au coeur du premier acte: Luis Enrique a profité d’un temps mort pour convier ses troupes à l’écouter au bord de la pelouse, déclenchant la fureur du public indigné que le jeu ne reprenne pas.Il faut dire aussi qu’en face, les Verts étaient remontés comme des coucous et poussés par des ultras désireux de montrer aux autorités qu’ils sont indispensables à la fête du foot. Avant le match, plusieurs groupes de supporters, accompagnés de certains élus et cadres du club, ont défilé pour contester les projets des autorités qui envisagent de dissoudre les Green Angels et les Magic fans après plusieurs violences.”Retailleau, ton nom rimera avec chaos” s’inscrivait sur l’une des nombreuses banderoles du soir, aussi orientées contre Nasser Al-Khelaïfi et les “conflits d’intérêts”.- Férocité -Sur la pelouse, les joueurs ont semblé soutenir en retour leur public en démarrant le match pied au plancher et en cantonnant Paris à sa moitié de terrain.Et c’est au bout d’un magnifique mouvement collectif conclu par Lucas Stassin que Saint-Etienne a ouvert le score dès la 9e minute. Loin de reculer ensuite, les Verts ont obligé Paris a beaucoup défendre et s’emmêler les pinceaux en contre-attaque.Mais Stassin a manqué deux énormes occasions juste avant la mi-temps, l’une à l’issue d’une nouvelle belle offensive des Stéphanois et l’autre au bout d’une contre-attaque qui aura exposé les errances défensives du soir côté Parisien. Lucas Hernandez, en particulier, n’a toujours pas récupéré son niveau depuis son retour de blessure il y a plusieurs semaines.Stassin et ses coéquipiers s’en mordront les doigts: Gonçalo Ramos a alors obtenu un pénalty inattendu juste avant la mi-temps. Le Portugais a dompté la tribune des Green Angels pour expédier son tir en lucarne et intimer aux supporters de se taire – sous les huées (1-1, 43e).Probablement secoués par Luis Enrique à la pause, les Parisiens ont ensuite tué le match en un quart d’heure, avec une activité et une férocité retrouvée. Khvicha Kvaratskhelia a d’abord manqué l’immanquable à bout portant avant de réussir un but bien plus difficile après une course échevelée, un crochet et un tir à contre-pied (50e). Puis Désiré Doué a confirmé sa bonne forme des derniers mois en trompant Larsonneur au ras de son poteau droit (53e).Moins de dix minutes plus tard, Joao Neves salait l’addition (62e), avant le doublé de Doué d’un tir puissant en pleine lucarne (66e). Le jeune “titi” Ibrahim Mbaye a clôturé ce set de tennis (90e, 6-1).

Allemagne: Olise et Sané portent le Bayern, qui garde son avance en tête

Après deux matches sans victoire en championnat, le Bayern Munich a dû s’employer pour retrouver le chemin de la victoire, samedi contre St. Pauli (3-2), et conserver son matelas de six points d’avance sur le Bayer Leverkusen à sept rencontres du terme.Au soir de la 27e journée, les hommes de Vincent Kompany totalisent 65 points, contre 59 pour le Bayer Leverkusen, champion en titre qui avait mis un bon coup de pression sur les Munichois en s’imposant vendredi soir à domicile contre Bochum (3-1).Dans ce duel à distance que vont se livrer les deux meilleures équipes allemandes cette saison, les Munichois possèdent aussi une différence de buts, qui sert à départager en cas d’égalité de points, très nettement en leur faveur (+52 contre +28).Samedi, les Munichois ont pu profiter de la très belle forme du moment de Michael Olise, impliqué sur les trois buts du Bayern. Il a commencé par servir Harry Kane peu après le quart d’heure de jeu, seul au point de penalty et qui ne s’est pas fait prier pour marquer son 22e but de la saison en Bundesliga.Au retour des vestiaires, Olise a idéalement trouvé Leroy Sané, après avoir vu la défense de St. Pauli avancée. Sané a frappé en force pour tromper Nikola Vasilj (53e). Et à la 71e minute, le vice-champion olympique français de 23 ans a donné dans la profondeur à Harry Kane, qui a centré pour Sané, qui y est allé de son doublé, son premier depuis la mi-janvier.- Tests en défense -Avant une meilleure maîtrise de la rencontre en seconde période, les Munichois ont joué à se faire peur en première période, en laissant St. Pauli revenir au score à la 27e minute, par Elias Saad.Dans une Allianz Arena toujours pleine (75.000 spectateurs), Kompany a pu tester plusieurs solutions en défense après les blessures de ses internationaux français Dayot Upamecano et canadien Alphonso Davies.En défense centrale, c’est l’Anglais Eric Dier qui a été titularisé aux côtés de Kim Min-jae. Sur le côté gauche, Raphaël Guerreiro a joué 50 minutes avant d’être remplacé par Hiroki Ito, revenu seulement jeudi de sélection avec le Japon et à cours d’entraînement. Ito est sorti blessé en fin de rencontre.”Il a senti quelque chose au même pied (droit), qui lui a causé des problèmes cette saison, donc ce n’est pas bon pour nous. Il va passer des tests et on verra”, a expliqué Vincent Kompany en conférence de presse à propos d’Ito.Les Munichois restaient sur deux matchs sans victoire après avoir pourtant mené au score (défaite 3-2 contre Bochum après avoir mené 2-0, match nul à Berlin contre l’Union après avoir mené 1-0), deux contre-performances dont Leverkusen n’a profité qu’à moitié pour réduire l’écart de huit à six points avant la trêve internationale.Dans la course aux deux autres tickets pour la prochaine Ligue des champions (les deux premiers sont promis au Bayern et à Leverkusen), Francfort a joué pendant une grosse demi-heure en supériorité numérique face à Stuttgart et s’est imposé 1 à 0 sur un but de Mario Götze. L’Eintracht renforce ainsi sa place dans le top 4, troisième avec 48 points.Battu sur la pelouse du Borussia Mönchengladbach (1-0), le RB Leipzig stagne à 42 points, alors que Gladbach lui passe devant (43 points) à la 5e place.

Marée verte à Saint-Etienne en soutien aux groupes d’ultras menacés

“Touche pas à mes kops”: plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Saint-Etienne pour s’opposer à la possible dissolution de deux groupes de supporteurs ultras de l’ASSE, que le ministère de l’Intérieur accuse de “violences graves”.”Ensemble, nous défendrons le Chaudron, il ne se dissout pas. Allez les Verts !”, a déclaré en français le président sud-africain du club de L1, Ivan Gazidis, en référence à l’emblématique stade Geoffroy Guichard, où il attendait le cortège de manifestants.Parties du centre-ville, quelque 3.200 personnes, selon la préfecture, ont marché jusqu’au “chaudron” derrière de larges banderoles proclamant “Sainté c’est nous”, “touche pas à mes kops” ou encore “Liberté pour les Ultras”. Vêtues pour beaucoup des couleurs vertes du club, elles ont entonné les chants de supporteurs au rythme des tambours.Les deux groupes menacés de dissolution, les Green Angels et les Magic Fans, les avaient appelées à manifester dans une ambiance “familiale et festive” juste avant d’accueillir le PSG, un match considéré à haut risque et pour lequel la sécurité a été renforcée, avec des canons à eau et des effectifs supplémentaires.A l’exception de quelques fumigènes, aucun incident n’a été rapporté en milieu d’après-midi, et la marée verte ne cessait de grossir aux abords du stade.”J’ai le cÅ“ur vert. Malgré la pluie et le froid je serai présent jusqu’à ce soir”, assure Jean Astier, 68 ans, croisé par l’AFP dans cette foule. “Ces deux groupes on en a besoin, c’est le poumon de Geoffroy-Guichard! Ce ne sont pas des hooligans”, assure cet habitué des tribunes, en espérant que la mobilisation fasse fléchir le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.- “Jusqu’au bout” -Le ministère, qui dénonce une “explosion de la violence” dans le foot professionnel, examine la situation de plusieurs clubs de supporteurs, dont celle des Magic Fans et des Green Angels, fondés respectivement en 1991 et 1992 et qui gèrent plus de 15.000 membres des kops sud et nord. Leurs représentants, ainsi que la direction de l’ASSE, sont convoqués mardi devant la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, qui rendra ensuite un avis consultatif.”On va se battre jusqu’au bout pour sauver nos associations et indiquer au ministère qu’il fait fausse route”, a déclaré à la presse avant le départ du cortège Tom Dufieu, porte-parole des Green Angels, en qualifiant l’hypothèse d’une dissolution d'”ineptie”.”Bien qu’ils soient imparfaits, on l’admet, nos groupes sont structurés”, et quand “certains de nos membres commettent des délits, ils l’assument devant les tribunaux  et en interne, on a des procédures qui permettent de jouer notre rôle de régulateur”, a-t-il poursuivi.”Etre ultra, c’est donner 100% de son temps et de son énergie à son club, c’est le contraire de chercher la violence et se servir du foot pour ça”, a ajouté Corentin Cartal pour les Magic Fans.- “Sanctionner toute une ville” -Ces deux groupes, ainsi que Légion X, un groupe d’ultras du Paris FC, sont “responsables des incidents parmi les plus graves et les plus violents” constatés depuis 2020, a rétorqué le ministère dans un communiqué publié alors que la manifestation battait son plein.”Entre 2021 et 2025, les Greens Angels se sont ainsi rendus coupables de 10 faits de violence grave” et les Magic Fans de 13 entre 2020 et 2024, a encore assené le ministère.Même si aucune décision n’est prise, la menace de dissolution des Magic Fans et Green Angels a suscité une large désapprobation dans une ville viscéralement attachée à son club de foot, bien qu’il ne soit plus à son niveau des glorieuses années 1960 et 1970.Les deux clubs, principaux animateurs des tribunes populaires avec leurs chants, drapeaux et tifos, ont ainsi reçu l’appui des dix parlementaires de la Loire, toutes étiquettes confondues, et de nombreux élus. Et dans la foule samedi, beaucoup vivaient la procédure engagée comme une punition collective.”Il y a eu des événements punissables, mais sanctionner tout un stade, toute une ville, je ne suis pas sûre que ce soit la bonne solution”, confiait ainsi Marie, une Stéphanoise de 32 ans, accompagnée de son fils de 5 ans.