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Euro-2025: Laurent Bonadei ou l’art de fédérer

Formateur dans l’âme, il n’en est pas moins compétiteur. Tacticien, il n’en demeure pas moins humain. L’ancien homme de l’ombre Laurent Bonadei endosse, depuis octobre, le rôle exposé de sélectionneur des Bleues, toujours proche des joueuses tout en assumant des choix forts.L’homme de 55 ans qui a fait de la préparation mentale, la cohésion, la rotation de l’effectif et la jeunesse ses points cardinaux de manager, sera jugé à l’aune du quart de finale contre l’Allemagne, samedi à Bâle, trois ans après que l’équipe de France a atteint le dernier carré sous les ordres de Corinne Diacre.Jusqu’à sa nomination à la tête des Bleues à l’automne dernier, le natif de Marseille avait enchaîné les postes d’entraîneur de réserve, de coach adjoint et de formateur. Fidèle depuis 30 ans à son ami Hervé Renard, dont il a été le bras droit en Arabie Saoudite (2019-2023) avant de l’accompagner dans le staff des Bleues en mars 2023, Bonadei était très peu connu du grand public.D’un naturel discret, Laurent Bonadei s’est vite démarqué de son prédécesseur que ce soit dans le style de jeu, axé sur la possession et l’offensive, ou dans sa façon de manager, assumant une rupture avec la décennie passée en faisant plus appel aux joueuses emblématiques Wendie Renard, Eugénie Le Sommer et Kenza Dali.- Impliqué aux entraînements -Inspiré par des entraineurs comme Carlo Ancelotti ou Claude Puel, l’ancien joueur de Toulon et de Wasquehal conduisait la majorité des entraînements des Bleues, tout en étant le lien entre Hervé Renard et les joueuses.En tant que N.1, cela n’a pas vraiment changé: en jogging, casquette sur la tête, il donne toujours beaucoup de consignes lors des ateliers ou des oppositions, mais aussi entre les exercices.A la tête d’un staff conséquent avec notamment le préparateur mental Thomas Sammut, il parle abondamment avec les joueuses et en particulier avec un groupe de neuf cadres qu’il a désignées (Mbock, Toletti, Karchaoui, Geyoro, Bacha, Peyraud-Magnin, Diani, Mateo et Lakrar).”Mon rapport avec les joueuses n’a pas changé, c’est peut-être la vision qu’elles peuvent avoir de moi qui a changé (…) Je suis plus attendu sur mes choix donc parfois elles peuvent être dans l’attente de savoir qui va être alignée”, a expliqué à l’AFP le sélectionneur.”En tant qu’homme, je n’ai pas changé, et je continue à être qui je suis”, a insisté le coach aussi exigeant avec lui-même qu’il peut l’être avec les autres.Féru de tactique, il passe beaucoup de temps à en discuter avec ses adjoints et certaines joueuses, autant pour préparer les séances d’entraînement que pour faire des ajustements en plein match, comme à la mi-temps contre les Pays-Bas à Bâle où ses changements stratégiques ont fini par payer, alors que les Bleues étaient menées à l’issue de la première période (5-2).- Vision “à long terme” -“C’est un tacticien, je fais beaucoup de vidéos avec lui, chaque détail compte”, a abondé jeudi Sakina Karchaoui.”C’est un coach qui a confiance en nous, il a une stratégie pour chaque match, il réfléchit beaucoup: il va à la fois être dans le calcul et dans l’instinct, son discours est toujours tranquille”, a décrit Selma Bacha, soulignant à quel point il pouvait être “bavard” au début de son mandat tant il voulait que l’équipe “comprenne son projet”.Titulaire de plusieurs diplômes d’entraineurs, il reconnaît que parfois son “rôle de formateur prend le dessus”. “Je suis partagé entre le compétiteur, le sélectionneur qui doit obtenir des résultats sur l’instant T mais aussi cette vision qu’il faut avoir à long terme”, a expliqué celui qui n’a pas hésité à faire confiance aux défenseuses Alice Sombath et Thiniba Samoura, toutes deux âgées de 21 ans.”Il a toujours voulu mettre les jeunes en avant, cela fait partie de son projet de jeu”, racontait Marie-Antoinette Katoto à l’AFP en juin. “Il dit les choses, il essaie de nous emmener. Et on a de plus en plus confiance avec ce qu’il met en place”.

Euro-2025: les Anglaises, invincibles, filent en demi-finale

Au bout d’un match dingue et d’une séance de tirs au but interminable, les Anglaises, championnes d’Europe en titre, portées par l’entrée de Chloé Kelly, ont réussi à renverser un match en deux minutes alors qu’elles étaient dominées dans tous les secteurs de jeu.L’Angleterre peut remercier sa gardienne Hannah Hampton, qui a sorti au moins …

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Euro-2025: les Anglaises, invincibles, filent en demi-finale

Au bout d’un match dingue et d’une séance de tirs au but interminable, les Anglaises, championnes d’Europe en titre, portées par l’entrée de Chloé Kelly, ont réussi à renverser un match en deux minutes alors qu’elles étaient dominées dans tous les secteurs de jeu.L’Angleterre peut remercier sa gardienne Hannah Hampton, qui a sorti au moins quatre tirs au but suédois au bout d’une séance interminable, après une prolongation où il ne s’est pas passé grand chose. Seules Lucy Bronze, Chloé Kelly et Alessia Russo ont transformé leur tir.Les joueuses de Sarina Wiegman restent donc invincibles même si ce quart de finale semblait devoir aboutir à un succès facile des Suédoises. Dès le début du match, les jaunes et bleues, poussées par les “Soft Hooligans” venus en nombre avec chants, tambours et inclusion, avaient complètement surclassé les coéquipières de Leah Williamson, méconnaissables et fragiles.En encaissant un but dès la 2e minute par la milieu de 35 ans Kosovare Asllani puis par Stina Blackstenius (25e), les Anglaises ont complètement sombré défensivement à l’image de Jess Carter, fautive sur les deux buts. Les Suédoises ont ensuite déroulé avant d’être moins incisives en seconde période.Après avoir perdu (2-1) contre la France lors de leur entrée en lice avant de se réveiller contre les Pays-Bas (4-0) puis face aux Pays de Galles (6-1), les Anglaises semblaient en panne physiquement, absentes dans les duels, face à des Suédoises qui impressionnaient comme depuis le début de cet Euro.Mais l’entrée de Chloé Kelly, buteuse déjà lors de la finale victorieuse en 2022, a tout changé. En deux minutes, elle a renversé la situation, réveillant les supporters anglais du stade de Zurich (22.400). La remplaçante a fait mieux en deux minutes que sur la totalité du match des attaquantes vedettes Alessia Russo ou Lauren James, très peu en vue.- Kelly, décisive -Sur son premier ballon, l’ailière – rentrée à la 78e minute – a servi Lucy Bronze au second poteau, laissée étrangement seule par la défense suédoise (2-1, 79e).Dans la foulée, sur son deuxième ballon, Chloé Kelly a centré de nouveau de la gauche, cette fois pour la jeune Michelle Agyemang (2-2, 81e). Rentrée dix minutes avant et n’ayant joué que cinq minutes contre la France, l’attaquante d’Arsenal âgée de 19 ans et qui a peu connu l’équipe A a changé le destin des championnes d’Europe en titre, qui peuvent aussi remercier leur gardienne de les avoir sauvée à deux reprises. En fin de match, Hannah Hampton, qui a fini les prolongations avec le nez en sang, a sorti deux arrêts décisifs (88e) avec les poings sur une frappe suédoise et juste avant la mi-temps (45+1) pour éviter le pire.A la poursuite d’un premier titre majeur depuis leur victoire lors du premier Euro féminin en 1984, les Suédoises ont été brutalement arrêtées dans leur course, alors qu’elles faisaient partie des favorites.Les Anglaises vont maintenant affronter les Italiennes en demi-finale le 22 juillet à Genève.