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Coupe d’Angleterre: un dernier carré inédit, sans ultra favori

La saison manquée de Manchester City a décollé son étiquette de favori avant la demi-finale de Coupe d’Angleterre contre Nottingham Forest, dimanche (17h30), et il paraît difficile de prédire qui affrontera ensuite Crystal Palace ou Aston Villa, les deux autres rescapés.La doyenne des compétitions de clubs a abandonné plusieurs géants sur le bord de la route à mesure que Wembley se rapprochait: Arsenal d’abord, Chelsea et Liverpool ensuite, puis Manchester United et Newcastle.Des quatre demi-finalistes, Manchester City a bien entendu le plus grand pedigree et la plus grande expérience, et peut-être aussi la plus grande équipe.Mais dans une saison où rien n’a filé droit, ou presque, les Sky Blues n’arrivent pas aux portes de la finale avec un optimiste débordant, ni un effectif tout à fait complet.L’infirmerie était encore bien remplie, mardi contre Aston Villa (2-1), et à tous les étages: le gardien Ederson, les défenseurs Nathan Aké et John Stones, le milieu Rodri et l’attaquant Erling Haaland, blessé à une cheville depuis le tour précédent contre Brighton (0-0, 4-3 tab).Pep Guardiola, réputé pour ses coups tactiques, évolue depuis plusieurs matches avec deux milieux de terrain reconvertis en défenseurs, le jeune Nico O’Reilly à gauche et l’offensif Matheus Nunes à droite.”Si vous m’aviez dit au début de la saison qu’à la fin nous nous battrions pour la finale de la coupe d’Angleterre ou pour nous qualifier pour la Ligue des champions avec Nico et Matheus comme arrières latéraux, j’aurais dit: +mais de quoi est-ce que vous parlez ?+”, a commenté l’entraîneur après le succès de mardi, arraché dans le temps additionnel grâce à Nunes.- Une saison blanche ? -Guardiola a tiré une croix sur la Premier League depuis bien longtemps, sur la Coupe de la Ligue également (élimination en septembre), et il ne lui reste que la Cup pour espérer remporter un titre domestique cette saison.Le Catalan n’a connu jusqu’ici qu’une saison blanche sur le sol britannique, lors de son premier exercice en 2016/17. Depuis, il a soulevé au moins un trophée domestique par saison, et même trois en 2019.Pour atteindre la finale du 17 mai, Manchester City devra s’imposer face à une équipe de Nottingham Forest qui l’a devancé une bonne partie de l’année au classement de la Premier League.Les deux équipes sont encore à la bagarre en championnat pour décrocher un ticket qualificatif pour la prochaine Ligue des champions. La Coupe d’Angleterre réserve elle à son vainqueur une place en Ligue Europa.L’Europe est encore un doux rêve pour Crystal Palace, actuel douzième de Premier League, mais Jean-Philippe Mateta et ses coéquipiers peuvent s’en rapprocher s’ils battent Aston Villa samedi (18h15).Le vice-champion olympique français a inscrit un but de toute beauté pour égaliser en fin de match mercredi sur le terrain d’Arsenal (2-2), offrant de l’élan et de l’espoir à ses partenaires et supporters.”Pour nous c’est super bien”, a réagi le défenseur Maxence Lacroix auprès de quelques médias, dont l’AFP, après le match. “On a montré vraiment de belles performances, un gros caractère aussi parce qu’on était en train de perdre deux fois et on est revenus à chaque fois au score”.Le bilan récent dans les confrontations directes peut aussi inciter à l’optimiste pour les Eagles du sud de Londres, invaincus depuis quatre matches (3 victoires, 1 nul) face à Aston Villa.Les supporters de Palace ont surtout en mémoire le dernier affrontement, remporté 4 à 1 fin février à Selhurst Park grâce à un doublé d’Ismaïla Sarr le jour de son 27e anniversaire.Ils aimeraient désormais se créer des souvenirs heureux à Wembley, où ils ont perdu deux fois en finale de la Cup, en 1990 et 2016.Programme des demi-finales de Coupe d’Angleterre disputées à Wembley:Samedi:(18h15) Crystal Palace – Aston VillaDimanche(17h30) Nottingham Forest – Manchester City

Coupe du Roi: le Real Madrid importe sa guerre contre l’arbitrage à Séville

Une poussée de fièvre a balayé vendredi le football espagnol, à la veille de la finale de la Coupe du roi qui doit opposer samedi (22h00) le Real Madrid à son grand rival du FC Barcelone, après la prise de parole des arbitres de la rencontre jugée “inadmissible” par le club madrilène.Dans la soirée, le président de la Fédération espagnole (RFEF), Rafael Louzan, a dû lancer un appel “au calme, à la responsabilité et au sens commun” alors que la direction du Real venait de l’exhorter à prendre des “mesures appropriées” tandis que le patron de la ligue professionnelle évoquait une tentative de “prise de pouvoir” du club madrilène.A l’origine de cette tempête, les déclarations de deux des arbitres désignés pour ce grand rendez-vous de la saison, une des affiches les plus excitantes du football européen. Face à la presse, comme c’est de tradition avant la Coupe du roi et la Supercoupe, l’arbitre de cette finale, Ricardo de Burgos Bengoechea, et son assistant vidéo, Gonzalez Fuertes, ont dénoncé les pressions constantes de Real Madrid TV.La chaîne maison du Real produit avant chaque match des vidéos visant à discréditer les arbitres amenés à diriger leurs prochaines rencontres en compilant des décisions litigieuses en défaveur du géant du foot espagnol.”Les vidéos de Real Madrid TV nous énervent tous”, a dénoncé Ricardo de Burgos Bengoechea, en larmes. “C’est ce qui a le plus de répercussions. Quand ton enfant rentre en pleurant du collège parce qu’on lui dit que son père est un voleur, c’est vraiment dur”, a-t-il poursuivi.Son adjoint a lui aussi dénoncé “des insultes” en ligne à la suite de ces compilations, et accusé la chaîne de mettre “des cibles sur la tête” de ses collègues. Gonzalez Fuertes a également assuré que les arbitres espagnols n’allaient pas continuer à “supporter” ces pressions entraînant des vagues de harcèlement et d’insultes, et menacé de mesures collectives potentielles.- “Prise de pouvoir” -La riposte du Real n’a pas tardé. Dans un communiqué, le club, qui a suspendu toutes ses activités médias vendredi soir, dont la rituelle conférence de presse d’avant-match, a fustigé les déclarations “inadmissibles” des arbitres et réclamé que la Fédération espagnole prenne des “mesures appropriées”. Dans un second communiqué, il a cependant démenti avoir envisagé de renoncer à la finale, contrairement à ce qu’affirmaient plusieurs médias.Le Real, déjà en guerre contre les institutions du football européen et la Liga, s’est lancé depuis février dans un autre combat institutionnel contre un arbitrage “complètement discrédité” et un système “corrompu de l’intérieur”, après des décisions en sa défaveur en Liga.Mais l’enchaînement des événements de vendredi, à 24 heures à peine de l’un des temps forts de la saison – et d’une des plus belles affiches du football européen – est inédit.Au point que Javier Tebas, le président de la Liga, qui gère le football professionnel espagnol, a dénoncé dans un long message posté sur X une tentative de “prise de pouvoir” du Real Madrid.”C’est insupportable. Arrêtez de ternir l’image du football espagnol”, a fustigé de son côté l’Atlético de Madrid, ajoutant à son message diffusé sur X les mots-dièses #StopAcosoArbitralYa (Stop au harcèlement des arbitres), déjà utilisés avant le derby madrilène mais aussi lors de la polémique alimentée par le Real contre l’arbitre qui avait dirigé son match perdu face à l’Espanyol Barcelone début février.Le quotidien catalan Mundo Deportivo a accusé lui le Real de “souiller” la Coupe du Roi, en validant le “harcèlement” de l’arbitre de la rencontre. “Un camouflet sans précédent: le Real Madrid fait pression sur les arbitres et fait l’offensé”, lâche le journal sportif.”Ce n’est que du sport, du foot”, a tenté de relativiser de son côté l’entraîneur du FC Barcelone, Hansi Flick. “Notre responsabilité c’est de protéger les joueurs et toutes les personnes sur le terrain. Ce n’est pas fair-play de s’en prendre à eux, nous avons besoin des arbitres, nous devons les protéger”, a-t-il ajouté.Sur le terrain, il est bien difficile, dans ces conditions, d’envisager une finale sereine samedi soir au stade de La Cartuja, à Séville.Ce troisième “Clasico” de la saison offre pourtant une première occasion au Real de sauver un exercice bien terne et de se racheter auprès de ses supporters alors qu’il est distancé par le Barça en championnat et qu’il a été éjecté sans ménagement de la Ligue des champions dès les quarts de finale.Un revers en revanche, et ce serait le troisième de rang cette saison face au Barça, dirigerait le géant madrilène vers une saison sans trophée majeur – hormis une Supercoupe d’Europe et une Coupe intercontinentale.

Ligue 1: avant Arsenal, Paris perd son invincibilité face à Nice

Paris ne restera pas invaincu en championnat en 2024-2025. A quatre jours de sa demi-finale aller de Ligue des champions face à Arsenal, le PSG a lourdement chuté à domicile 3-1 face à Nice vendredi en ouverture de la 31e journée de Ligue 1.Le PSG, déjà sacré champion de France, et son entraineur Luis Enrique avaient certainement imaginé une tout autre répétition générale à quatre jours d’affronter Arsenal en demi-finale aller de Ligue des champions à Londres, mardi.Pour sa première titularisation de la saison, le milieu niçois, Morgan Sanson, absent sept mois à cause d’une fracture à la cheville, revenu à la compétition en mars, a inscrit un doublé au Parc des Princes (34e et 46e) et, bien aidé par les multiples arrêts de Marcin Bulka, son gardien, homme du match, a empêché le Paris SG de battre le record d’invincibilité de Nantes de 32 rencontres sans défaites établi lors de la saison 1995.Celui de Paris restera bloqué à 30. Face à Nice, Luis Enrique a pourtant aligné son équipe-type, remisant la tentation de faire tourner son effectif, en baisse de régime depuis un mois, juste avant l’échéance cruciale de mardi en C1.  Ni le capitaine Marquinhos, ni son trio d’attaque Kvaratskhelia-Dembélé-Doué, ni personne n’a néanmoins empêché le PSG de sombrer. En première période, Paris a eu 73% de possession de balle, campé dans la surface niçoise, obtenu 10 occasions, mais, déjà, Paris a faillé rentrer au vestiaire, mené d’un but.Acculés dans leur camp, incapables de se défaire du contre-pressing parisien, remis uniquement aux cinq arrêts de leur gardien de but polonais pour rester en vie, les Aiglons ont profité de leur seule occasion du premier acte pour ouvrir le score.A la 34e minute, sorti de nulle part, Badredine Bouanani a glissé un ballon à ras de terre au point de penalty et entre les deux défenseurs centraux parisiens pour Sanson, parti dans le trou et qui a trompé Gianluigi Donnarumma en plaçant son tir sous le portier italien.Et si Fabian Ruiz, grâce à une passe majestueuse d’Ousmane Dembélé, encore muet face aux buts, a permis à Paris de refaire son retard avant la mi-temps (1-1, 41e), l’embellie parisienne n’aura finalement duré que 20 minutes, mi-temps comprise. – Paris au ralenti -Dès la reprise du jeu, Sanson le trentenaire s’est glissé entre Marquinhos et Achraf Hakimi pour reprendre de volée un centre de Jonathan Clauss (2-1, 46e) et a donné un avantage définitif à Nice. Beaucoup moins incisif qu’en première période, Paris a toutefois repris le monopole du ballon, en ralentissant son rythme au fur et à mesure que le match avançait.Nice en a profité pour se mettre définitivement à l’abri grâce à un coup franc de Hicham Boudaoui repris de la tête par Youssouf Ndayishimiye, élevé plus haut que tout le monde (3-1, 70e).Mené de deux buts, Paris a baissé pavillon, dégouté par Marcin Bulka en feu et auteur de deux nouveaux sublimes arrêts au tout début du temps additionnel et d’un troisième face à Bradley Barcola (90e+4). “Si quelqu’un me promettait une qualification pour la finale de C1 contre une défaite contre Nice, je signerais immédiatement” a affirmé Luis Enrique en conférence de presse jeudi avant Nice. Paris espère désormais que promesse lui a été faite.