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C1: Mourinho à Chelsea, un retour tellement “spécial”
José Mourinho revient mardi (21h00) avec Benfica à Stamford Bridge, le stade de Chelsea où le “Special One” a forgé sa réputation d’entraîneur bouillant et enrichi son palmarès de géant, sans n’y garder que des amis pourtant.”Je fais partie de leur histoire et ils font partie de la mienne. Je les ai aidés à devenir un plus grand Chelsea et ils m’ont aidé à devenir un plus grand José”, a-t-il lancé lundi en conférence de presse.C’est dans la peau du petit Poucet et avec ses meilleures années derrière lui que le Portugais de 62 ans retrouve les Blues de Londres, ses anciens protégés, pour la deuxième journée de Ligue des champions.”Mou” a débarqué dans la capitale britannique en juillet 2004 avec la réputation d’un jeune quadragénaire brillant, tout juste sacré dans la grande coupe d’Europe avec Porto.Et déjà, ce côté provocateur qui lui colle à la peau: “S’il vous plait, ne dîtes pas que je suis arrogant car ce que je dis est vrai: je suis champion d’Europe (…) et je pense être quelqu’un de spécial”.Le “Special One” est né, le ton est donné et les trophées ne tardent pas à arriver.Chelsea n’avait pas gagné le championnat depuis 1955? Il le remporte deux fois de suite, d’entrée en 2005 et 2006, au nez et à la barbe du Manchester United d’Alex Ferguson, le club hégémonique de la décennie.Son équipe empile les records dès sa première saison en Premier League, et certains tiennent encore: aucune défaite à domicile, seulement 15 buts encaissés dont 9 à l’extérieur, 25 “clean sheets” (matches sans prendre de but) en 38 journées.- “Judas? Je reste le N.1” -Bref, Mourinho remet Chelsea au centre du village, sportivement et médiatiquement parlant. Car le Portugais ne fait pas que gagner, il provoque et alimente les polémiques, il s’emporte contre les arbitres, l’UEFA ou Arsène Wenger, l’entraîneur d’Arsenal.C’est une véritable star, que ses supporters adulent et que les adversaires détestent.Or, cette double face se retourne contre lui quand il revient au Bridge, en 2007 avec Manchester United. Une partie du public se retourne contre celui qui a raflé au total sept titres nationaux (trois en championnat, trois en Coupe de la Ligue et un en Coupe d’Angleterre) et dirigé plus de 320 matches durant deux mandats (2004-2007 puis 2013-2015).Certains supporters chantent “Tu n’es plus Special!” ou le traitent de “Judas”. Lui réplique: “Jusqu’à ce qu’ils trouvent un entraîneur qui va leur gagner quatre championnats, je reste le N.1. Quand ils trouveront ce manager, alors je serai le N.2. En attendant, Judas est le N.1.”Lundi, il a préféré rire de ces épisodes passés. “Je ne pense pas que les supporters de Chelsea vont me huer. En tout cas, dans la rue, ce sont eux qui me dérangent tout le temps pour des photos et des autographes”, a-t-il glissé dans un sourire.Mourinho est en tout cas littéralement chez lui, à Londres, puisque sa famille réside toujours dans la capitale britannique.- “Aucune pression” -Mardi, il tentera de déjouer les pronostics avec Benfica, qu’il n’a rejoint que très récemment. Ses trois premiers matches à la tête des Aigles n’ont pas été spécialement convaincants, notamment la courte victoire de vendredi contre Gil Vicente (2-1), mais il demeure invaincu.Le Chelsea d’Enzo Maresca, à l’inverse, sort d’un mois de septembre sans victoire en championnat (un nul puis deux défaites) et avec une défaite contre le Bayern Munich en Ligue des champions.”Nous devons rester positifs”, a martelé l’entraîneur lundi face aux médias. En réalité, “il n’y a aucune pression” actuellement si ce n’est “celle que nous connaissons: quand on est entraîneur à Chelsea, il faut gagner des matches”.L’Italien a précisé qu’Andrey Santos, Moises Caicedo et Joao Pedro étaient incertains, en plus des forfaits de Wesley Fofana, Liam Delap et Cole Palmer entre autres.Tous les ingrédients pour un coup de “Mou”?
Ligue des champions: l’Ajax en plein doute au moment d’affronter l’OM
Un fond de jeu “inexistant”, un coach en sursis, une équipe encore traumatisée par une fin de saison précédente catastrophique: l’Ajax est en plein doute au moment de se déplacer mardi à Marseille en Ligue des champions.Battus à domicile par l’Inter Milan (0-2) en match d’ouverture, les Ajacides sont d’autant plus sous pression pour cette 2e journée de la phase de ligue, que les critiques pleuvent après un début de saison laborieux en Eredivisie.Samedi, Davy Klaassen et ses coéquipiers se sont offert un peu de répit en venant difficilement à bout du NAC Breda (2-1) pour se positionner en troisième position d’un championnat dominé par le Feyenoord Rotterdam de Robin van Persie. Cette victoire à l’arraché n’a toutefois pas rassuré les supporters: le stade Johan Cruyff a copieusement sifflé ses joueurs à la fin de rencontre.En cause, le spectacle guère emballant offert par leurs favoris depuis le début de la saison.”L’Ajax n’a pas été très impressionnant cette saison et contre le NAC Breda, l’équipe a vraiment touché le fond. C’était dramatique, un fond de jeu inexistant”, a fustigé l’ancien joueur Pierre Van Hooijdonk, analyste notamment pour le magazine spécialisé Voetbal International.”Owen Wijndal et Anton Gaaei, qui n’étaient pas jugés assez bons ces dernières années, sont aujourd’hui titulaires. Cela en dit long sur le manque de qualité de l’effectif, non ?”, a-t-il encore asséné.Pour comprendre le courroux des fans, il faut remonter à la fin de saison passée quand l’Ajax, alors en tête du championnat avec un large avantage de 11 points à cinq journées de la fin, s’est effondré, laissant le titre promis s’échapper au profit du PSV Eindhoven.- En panne d’attaquants -Le scénario dramatique de cette fin d’exercice avait coûté sa place au coach Francesco Farioli, arrivé de l’OGC Nice à l’intersaison.Il avait été reproché à l’Italien un football trop défensif peu en phase avec la philosophie de football total jadis de mise, dans ce club où la tradition d’un 4-3-3 offensif n’est pas un vain mot.Pour le remplacer, les dirigeants amstellodamois ont fait appel à un ancien de la maison, Johnny Heintiga, jusque-là adjoint de son compatriote Arne Slot à Liverpool.Mais la greffe ne prend pas. “Johnny est un type formidable, mais cela ne fonctionne pas”, a commenté Rafael van der Vaart, consultant TV et ancien équipier d’Heitinga en équipe nationale. Et de souligner: “Face à Breda, il y a eu la victoire mais ce fut très mauvais et l’Ajax aurait très bien pu s’incliner 6-2”.Un autre ancien du club, Ibrahim Afellay embraye: “Certains joueurs n’évoluent pas à leur place. Par exemple, Klaassen qui est un numéro 6, est aligné comme meneur de jeu. Ça ne va pas”.A la décharge d’Heitinga, il a souvent dû se passer d’un véritable buteur. Wout Weghorst a ainsi souvent été blessé et alors qu’il était espéré à Marseille, il ne figure finalement pas dans le groupe retenu. “Ce match vient un peu tôt pour lui”, a déclaré lundi le technicien néerlandais.Quant au Danois Kasper Dolberg, arrivé le dernier jour du mercato en provenance d’Anderlecht et accueilli comme le messie pour son retour dans un club qui l’avait révélé entre 2015 et 2019, il est lui aussi sur le flanc pour des pépins physiques.L’OM rencontre donc l’Ajax sans doute au meilleur moment, sachant que le programme à venir du club néerlandais ne sera pas ‘une promenade de santé: Sparta Rotterdam, AZ Alkmaar, Chelsea, Twente, Heerenveen et Galatasaray. Pas sûr qu’Heitinga y survive…
Ligue des champions: le Real Madrid aux portes de la Chine, les fans aux anges
“Je suis surexcitée!”: Rebecca Feng jubile avant d’embarquer à Pékin pour le Kazakhstan, où le Real Madrid joue mardi, rare opportunité pour les Chinois d’assister à un match de Ligue des champions pas (trop) loin de chez eux.Maillot blanc de Kylian Mbappé sur le dos, elle trépigne à l’aéroport en pensant au match qui aura lieu à Almaty, la plus grande ville kazakhstanaise, entre la modeste équipe locale du FC Kaïrat et les stars madrilènes.Si le voyage est long pour le Real Madrid, qui a fait une dizaine d’heures d’avion pour rejoindre le pays d’Asie centrale, la venue du club espagnol fait le délice des supporters asiatiques.Car au lieu de parcourir 7.000 voire 9.000 kilomètres pour rejoindre l’Europe, un vol de quelques heures suffit pour goûter à la Ligue des champions. Le Kazakhstan est frontalier avec la Chine. De Pékin à Almaty, il faut environ cinq heures de vol.”En plus, les Chinois n’ont pas besoin de visa pour le Kazakhstan et le match tombe la veille” de huit jours fériés, “donc il suffisait de poser un jour de congé”, explique à l’AFP Rebecca Feng.”C’était un alignement de planètes parfait (…) Une occasion à ne pas manquer!”, souligne la jeune femme de 28 ans, enveloppée dans un drapeau frappé du logo du club.- Souvenir d’enfance -Au total, au moins 30 membres de ChinaReal, le fan-club chinois du Real Madrid, devraient faire le déplacement depuis la Chine, selon Peng Fei, le président de la branche shanghaïenne de l’association.Sur les réseaux sociaux, des dizaines d’internautes de Shanghai ou d’Urumqi, grande ville chinoise la plus proche de la frontière du Kazakhstan, ont affirmé se rendre à Almaty pour le match.Bien que situé en Asie, le Kazakhstan est membre de l’UEFA depuis 2002. C’est seulement la deuxième fois qu’un club national dispute la Ligue des champions, après le FC Astana.Fan du Real et de Sergio Ramos depuis la victoire de l’Espagne à l’Euro-2008, Rebecca Feng a découvert le club madrilène chez son grand-père où “la télévision était toujours allumée sur la chaîne sport”.”Quand j’étais étudiante en Espagne, j’étais allée à deux matches au Bernabeu”, explique la jeune femme, qui travaille dans la finance.A ses côtés, Alex Lee, 25 ans et admirateur de Cristiano Ronaldo, ancien du Real, piétine d’impatience avant d’embarquer dans l’avion. “J’ai un bon pote, fan de Jude Bellingham, qui devait venir avec moi, mais il n’a pas pu se libérer à cause de son travail. Donc il m’a donné son maillot du joueur pour que je le porte et que je le représente au match”, dit-il.- “Très disputés” -Le stade du Kaïrat ne compte qu’environ 23.000 places. Les billets pour la rencontre ont donc été “très disputés”, notamment car “des fans de toute l’Asie centrale étaient intéressés”, assure Rebecca Feng.C’est grâce à ChinaReal qu’elle a pu obtenir des places dans les tribunes visiteurs, à 50 euros pièce, raconte-t-elle. “Ce sera super d’être avec tous les autres supporters, dont ceux venus d’Espagne”, s’enthousiasme-t-elle.Les deux prévoient de faire du tourisme au Kazakhstan, avec une escapade en Ouzbékistan voisin pour Rebecca Feng.Leurs attentes pour le match?”Le Real vient de perdre le derby madrilène contre l’Atlético (5-2 samedi, NDLR). Alors j’espère qu’ils vont se remettre d’aplomb!”, affirme Rebecca Feng.”J’adore (l’international uruguyen) Federico Valverde, pour sa combativité. Je suis impatient de le voir en vrai!”, indique Alex Lee, qui se risque à un pronostic: “3-0 pour Real, avec des buts de Mbappé et Bellingham!”
Ligue des champions: rebond attendu pour le Real Madrid au Kazakhstan
Corrigé 5-2 par son rival, l’Atlético, samedi, le Real Madrid va chercher un rebond immédiat mardi, à 8.000 kilomètres de la capitale espagnole au Kazakhstan, face aux novices du Kaïrat Almaty, lors de la deuxième journée de Ligue des champions.Un voyage au bout du monde pour réagir: assommé par ce premier revers de la saison, le géant espagnol aurait pu se servir de ce déplacement inédit pour faire tourner, et reposer la plupart de ses titulaires.Il compte plutôt l’utiliser comme un point de bascule dans sa saison: “On doit changer de visage et d’attitude par rapport à samedi, sortir sur le terrain pour gagner. Il faut prendre ce match comme une petite revanche pour changer la dynamique”, résume le capitaine madrilène Federico Valverde.”Ce furent deux journées très difficiles, nous étions très touchés par la défaite. C’était un coup dur. On a beaucoup parlé entre nous. (…) Il faut du changement au plus vite. En parlant avec le coach nous avons insisté sur l’attitude. Et demain sera le premier match pour changer tout ça”, a poursuivi le milieu uruguayen.- “Mode Champions” -Après sept victoires en sept rencontres toutes compétitions confondues sous les ordres de son nouvel entraîneur Xabi Alonso, le Real a vu ses certitudes voler en éclats lors de son premier vrai test, sur la pelouse de son voisin au Metropolitano (5-2).”Parfois, pour faire un pas en avant il faut en faire deux en arrière”, a réagi le technicien basque lundi, appelant ses joueurs à “tourner la page”.”Ce n’était pas seulement une question d’attitude. Il nous a aussi manqué du rythme, des choses au niveau tactiques, dans le jeu… Nous n’avons pas été au niveau, nous avons analysé ce qui n’a pas fonctionné et nous allons l’utiliser. Cela fait partie de l’apprentissage. Maintenant, on bascule en mode +Champions+”, a-t-il poursuivi.A la tête d’une armada de stars qu’il essaye de modeler avec ses principes de jeu offensifs, l’ex-milieu de terrain merengue a assuré que ni le voyage de plus de sept heures, ni le décalage horaire de trois heures ne pourraient servir d’excuses à ses hommes pour obtenir tout autre résultat qu’une victoire.Il a néanmoins affirmé se méfier de l’ambiance hostile du petit stade kazakh, situé à 850 mètres d’altitude, au pied de montagnes pouvant tutoyer les 5.000 mètres.”Pour leur premier match de Ligue des champions chez eux, avec l’émotion que ça peut générer… Il faut que nous soyons préparés, et les prendre au sérieux dès le début du match. (…) Cette équipe est en Ligue des champions parce qu’elle le mérite”, a déclaré Xabi Alonso.Les dizaines de supporters madrilènes ayant fait le déplacement auront cependant bien du mal à reconnaître un seul nom sur la feuille de match de l’équipe d’Almaty, 315e à l’indice UEFA et dont l’effectif est évalué à 12,7 millions d’euros par le site spécialisé Transfermarkt, soit environ 110 fois moins que celui du Roi d’Europe, évalué à 1,4 milliard. Un autre monde.
Ligue des champions: pour les fans du Real, un long voyage vers le Kazakhstan
Ils ont voyagé près de 6.500 kilomètres en passant par trois fuseaux horaires, mais les supporteurs du Real Madrid sont arrivés heureux lundi soir dans la plus grande ville du Kazakhstan pour voir leur équipe affronter mardi le modeste club du Kaïrat Almaty.”Pour être honnête, je n’ai jamais vu jouer cette équipe kazakhe, mais je suis sûr que ce sera un match difficile”, affirme à l’AFP Joaquin Botella.”J’espère que Madrid va gagner”, ajoute ce supporter de 40 ans qui, malgré le décalage horaire, a sillonné avec d’autres fans les rues de la capitale kazakhe en chantant et en faisant flotter des drapeaux aux couleurs du club merengue.Situé au sud-est du Kazakhstan, à environ 300 km de la Chine, le Kaïrat Almaty va vivre son premier match de Ligue des champions à domicile mardi face à l’illustre Real Madrid aux 15 titres continentaux.Une rencontre incongrue et “sans aucun doute le match le plus inéquitable de la compétition”, selon le magazine sportif The Athletic.Pour les équipes européennes et leurs supporters, le voyage à Almaty représente un défi logistique. Le Real Madrid a fait une dizaine d’heures d’avion pour rejoindre l’Asie centrale où il va jouer dans un stade à 850 mètres d’altitude.”Je suis persuadé qu’ils vont gagner”, assure le commandant de bord de l’avion du Real, Francisco Asencio, aussi fan des Galactiques.- Galactiques et viande de cheval -“Rien qu’avec un seul joueur ils sont incroyables, explique-t-il. Quand vous allez au (stade Santiago) Bernabeu chaque dimanche et que vous voyez tous les joueurs, leurs qualités, c’est incroyable.”Arseny, 13 ans et russophone, est surtout fan de l’attaquant français Kylian Mbappé. “Il est clairement mon préféré, le meilleur du Real Madrid à mon avis”, dit l’adolescent qui porte le maillot du N.9 madrilène, déjà auteur de huit buts en Liga cette saison.Mais Yolanda Castellanos préfère rester sur ses gardes alors qu’on lui promet une victoire facile du Real, avide d’oublier la cinglante défaite (5-2) samedi face à l’Atlético Madrid en Liga.Les joueurs du Kaïrat “vont sûrement tenter de jouer leur meilleur football pour ce match”, explique-t-elle.”C’est le match de leur vie”, ajoute l’hôtesse de l’air de 54 ans.L’équipe d’Almaty, qui pointe à la 315e place à l’indice UEFA, a débuté son parcours en Ligue des champions début juillet, avec d’interminables tours de qualifications entre équipes de championnats mineurs, pour finir par l’élimination du champion d’Ecosse, le Celtic Glasgow, pour rallier la phase de ligue de la plus prestigieuse compétition en Europe.Les Kazakhs ont perdu 4-1 leur match de la première journée de phase de ligue, sur le terrain du Sporting Portugal.Emilio Ochando, un autre membre d’équipage de 48 ans pour qui “c’est la première fois” à Almaty, gardera aussi comme souvenir les spécialités culinaires locales. “La nourriture est bonne, dit-il. On a essayé la viande de cheval, c’était nouveau pour nous”.




