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Ligue 1: Nantes a fini par perdre patience et limoge Castro

Relégable en Ligue 1, le FC Nantes a limogé mercredi son entraîneur Luis Castro, arrivé cet été, selon une source proche du club, une décision qui confirme le peu de patience des Canaris avec leurs entraîneurs. La défaite contre Lens (2-1) samedi et l’entrée dans la zone rouge (17e) ont scellé le sort du technicien portugais de 45 ans, qui rejoint la vingtaine de coaches passés plus ou moins longuement sur le banc nantais en 18 ans, depuis le rachat du club par la famille Kita.Il aura toutefois innové, bien malgré lui, en devenant le premier dont le départ est acté quelques heures après s’être présenté en conférence de presse avant le déplacement à Angers, vendredi, pour la 16e journée.Très fortement pressenti pour lui succéder, Ahmed Kantari, ancien entraîneur de Valenciennes et adjoint du prédécesseur de Castro, Antoine Kombouaré, sera normalement sur le banc.Cette décision vient conclure 48 heures chaotiques où les Kita ont d’abord voulu se séparer de Castro, contactant l’ancien entraîneur de Lens, Will Still, qui a finalement décliner l’offre. L’option de conserver Castro au moins jusqu’à la trêve semblait alors tenir la corde.Dans le même temps, Stéphane Ziani, entraîneur de l’équipe réserve et ancien joueur jaune et vert, s’était vu proposer un poste de “coordinateur” ou “directeur” sportif, qu’il a finalement refusé en raison des contours très flous de la dénomination.- Des espoirs déçus -La décision de mettre fin aux fonctions de Castro n’est pas vraiment une surprise, mais elle n’en est pas moins décevante, alors que le club paraissait enclin à corriger cette mauvaise habitude.L’an passé, Nantes avait renoncé à se séparer de Kombouaré, à peu près à la même époque. La phase retour avait ensuite été un vrai calvaire en termes de jeu produit, avec un maintien assuré à la dernière journée.Le besoin d’air frais s’était traduit par le départ de nombreux cadres de l’effectif mais surtout par le recrutement du coach de Dunkerque, Luis Castro.Sa réputation de formateur — il avait remporté la Youth League (Ligue des Champions des U19) avec Benfica en 2022 –, semblait prometteuse pour un club avec un centre de formation aussi performant que Nantes.Castro avait aussi mené Dunkerque à une 4e place inattendue en Ligue 2 l’an passé, et en demi-finale de Coupe de France, sortant Auxerre, Lille et Brest, pensionnaires de L1, avant de tomber avec les honneurs contre le Paris SG (4-2), après avoir mené 2-0.Le tout en pratiquant un jeu séduisant et offensif en 4-3-3 propre à évoquer le mythique “jeu à la nantaise” si cher aux supporters jaune et vert.Nantes avait même accepté de débourser 700.000 euros environ pour racheter ses deux dernières années de contrat.- De mission difficile à impossible -Tout cela laissait espérer que du temps serait donné à Castro au vu du chantier: redonner une vraie identité de jeu tout en faisant une grande place aux jeunes du centre de formation et dans un contexte d’austérité drastique avec un budget passé de 80 à 50 millions d’euros.Mais les choses se sont très mal engagées et Castro affiche à ce jour le pire bilan de l’ère Kita, avec 2 victoires et 5 nuls seulement en 15 journées.Entre un recrutement raté cet été et les blessures de certains cadres comme Francis Coquelin ou Johann Lepenant, les vents contraires se sont accumulés.L’impatience endémique de la famille Kita aura fait le reste.Le technicien portugais, qui découvrait la Ligue 1, n’est certainement exempt de tout reproche.Dès les matches de préparation, le pressing très haut et la façon très agressive de jouer le hors-jeu qu’il demandait à ses joueurs semblaient très naïf, pour ne pas dire suicidaire, avec un groupe si jeune et si peu armé.Offensivement, hormis les éclairs d’un Matthis Abline, par ailleurs en panne de réussite, c’était aussi presque le néant.Pour autant ce changement d’entraîneur sera, au mieux, un remède temporaire.Le maintien du club en L1 passera, à court terme, par un mercato d’hiver bien plus pertinent, et, à moyen terme, par une remise en cause des mêmes fonctionnements qui produisent les mêmes effets depuis des années et qui débordent largement du banc de touche.

En Egypte, Liverpool sur la touche après la mise à l’écart de Salah

Dans un café du Caire, c’est d’habitude foule pour les matches des “Reds”. Mais depuis que Mohamed Salah et Liverpool sont en conflit ouvert, ses supporters jettent à peine un regard à l’écran.”Bien sûr que nous sommes tristes”, confie à l’AFP Adel Samy, 40 ans, admirateur de longue date de l’attaquant star, qui se souvient de salles combles quand son idole était sur le terrain. Salah, estime-t-il, “ne mérite pas ce qui lui arrive”.La légende de Liverpool a été écartée du groupe pour avoir critiqué avec virulence ce week-end ses dirigeants et son entraîneur, Arne Slot. Et depuis, ses fans dans son pays natal ont décidé de boycotter le club anglais: si Salah ne joue pas, ils ne regardent pas.Mardi soir, l’affiche était pourtant belle entre Liverpool et l’Inter Milan en Ligue des champions. Mais la poignée de clients présents dans ce café cairote l’ont ostensiblement boudée: assis aux tables usées du troquet, certains avaient le nez dans leur téléphone, d’autres battaient les cartes. Ils n’ont pas vu Liverpool s’imposer 1-0. Après ses critiques virulentes lancées samedi après un match de championnat à Leeds où il était remplaçant pour la troisième fois d’affilée au coup d’envoi, Salah, 33 ans, n’avait pas fait le voyage en Italie, écarté du groupe par Slot.- “Personne ne vient” -Situation “pas acceptable”, “promesses” non tenues par le club, “plus aucune relation” avec l’entraîneur: le “roi d’Egypte” a vidé son sac publiquement et ouvert la porte à un départ, car, dit-il, “le club m’a jeté en pâture” (“thrown under the bus” en VO).A Liverpool, Mohamed Salah a acquis depuis son arrivée en 2017 le statut de légende vivante: 250 buts en 420 matches, le titre de 2019 en Ligue des champions et les deux sacres en Premier League (2020 et 2025), le dernier à l’issue d’une saison exceptionnelle qui lui a valu d’être élu joueur de Premier League de l’exercice.Cet état de forme éblouissant a conduit le club à le prolonger jusqu’à mi-2027, avec une belle revalorisation salariale à la clé, autour de 400.000 livres par semaine (plus de 450.000 euros). Mais le rendement de l’ailier droit s’est tari après l’été, son manque de travail défensif a été pointé du doigt et son statut d’intouchable a été remis en cause.Si les fans de Liverpool sont divisés, en Egypte, ils le défendent mordicus.De son village de Nagrig, une bourgade du fin fond du delta du Nil, au Royaume-Uni, en passant par Bâle, Chelsea et Rome, Mohamed Salah est porté aux nues dans son pays natal.Avant, la rue était bondée, raconte Islam Hosny, 36 ans, qui donne un coup de main dans ce café familial. “Il y avait plus de gens debout qu’assis” chaque fois que le “roi d’Égypte” jouait. “Maintenant personne ne vient”, ajoute-t-il, alors qu’un habitué demande discrètement de changer de chaîne.”Cristiano Ronaldo, Messi et tous les joueurs traversent des passages à vide”, rappelle Mohamed Abdelaziz, 40 ans, mais ils ne sont pas pour autant sur le banc des remplaçants.Shady Hany, 18 ans, secoue la tête: “Comment un footballeur comme Mohamed Salah peut-il rester si longtemps sur le banc ?”, s’indigne-t-il. “Il est temps pour lui de partir.”- ‘Tous fiers’ -Alors que Liverpool accueille Brighton samedi en championnat, Salah a laissé entendre qu’il pourrait s’agir de sa dernière rencontre sous le maillot des Reds.Il rejoindra ensuite l’équipe égyptienne pour la Coupe d’Afrique des nations au Maroc (21 décembre-18 janvier).L’Arabie saoudite lorgne le joueur et va faire “tout son possible” pour le recruter dès le mercato hivernal, selon une source au sein du Fonds d’investissement public (PIF), qui contrôle plusieurs clubs du royaume.Le club Al-Ittihad, qui avait fait il y a deux ans une proposition de près de 180 millions d’euros, finalement rejetée, suivrait de près la situation, tout comme Al-Hilal et Al-Qadisiyah, propriété du géant pétrolier saoudien Aramco.Le commentateur sportif égyptien Hassan Khalafallah estime, lui, que les motivations de Salah sont ailleurs: “S’il se souciait autant de l’argent, il aurait accepté plus tôt des offres de clubs du Golfe, observe-t-il, ce qui compte pour lui, c’est sa carrière et son héritage.” “Salah est une star égyptienne dont nous sommes tous fiers”, prolonge Shady Hany. Selon lui, “Salah mérite mieux” que les lucratifs clubs saoudiens. “Il a encore tellement de choses à accomplir.”

Ligue des champions: le PSG à Bilbao, avec vue sur la qualification et gestion de l’effectif

Proche de la qualification pour le prochain tour de la Ligue des champions, le PSG va tenter de consolider sa place dans le Top 8 mercredi sur la pelouse de l’Athletic Bilbao tout en veillant à la bonne gestion de ses joueurs, soit sur le retour soit touchés par des blessures ou des virus.Avec 12 points pris sur 15 possibles, les champions d’Europe en titre sont déjà quasiment assurés d’être barragistes et sont bien positionnés pour finir parmi les huit premiers, synonyme de qualification directe en huitièmes de finale. Pour Luis Enrique, l’objectif est donc de gérer au mieux ses joueurs, dans des états de forme disparates.Pour cette sixième journée européenne, la liste des éléments absents ou incertains est longue et le but de l’encadrement parisien est de ne prendre aucun risque avec un effectif soumis à des cadences infernales et qui a débuté la saison pratiquement sans aucune préparation digne de ce nom.Dans la liste des forfaits, on trouve logiquement Achraf Hakimi, blessé à une cheville depuis le 4 novembre. A l’indisponibilité du défenseur marocain est venue s’ajouter celle d’Ousmane Dembélé, “malade” et “au repos”, selon le PSG. De retour de blessure au mollet après avoir été aussi touché à la cuisse pendant sept semaines début septembre, le Ballon d’Or revient doucement et ne postulait pas forcément pour une place de titulaire mercredi à San Mamés, connu pour son ambiance redoutée.- Chevalier encore absent -Depuis son rétablissement, le champion du monde 2018 a effectué trois entrées en jeu (11 minutes contre les Spurs, 26 face à Monaco et Rennes) mais n’a pas joué à fond.  Il n’est pas à 100% et fait très attention à ses sensations, a confié à l’AFP une source proche du vestiaire parisien. Il faudra donc attendre encore pour voir le N.10 jouer un match plein.Touché à une cheville il y a dix jours et forfait samedi, le gardien Lucas Chevalier “poursuit ses soins” et sera absent face aux Basques. L’ancien portier lillois devrait être remplacé de nouveau par Matvey Safonov, qui a réussi le premier match de sa saison samedi.Quant à Lucas Hernandez, il est suspendu trois matches par l’UEFA à la suite de son exclusion contre Tottenham il y a deux semaines pour une faute grossière en fin de rencontre.- Prudence avec Doué -Illya Zabarnyi, “fiévreux” et absent samedi lors du succès (5-0) contre Rennes en Ligue 1, est bien présent à Bilbao. Reste à savoir si l’Ukrainien sera titulaire aux côtés du Russe Safonov, au risque que son absence ne vienne alimenter les spéculations dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.La prudence est de mise également pour Désiré Doué, qui a enchaîné deux blessures (mollet puis cuisse), comme Dembélé.Présent à l’entraînement collectif jeudi dernier sans gêne apparente, il était absent du groupe contre Rennes, mais il fait bien son retour pour le voyage en Espagne, et était présent mardi au début de l’entrainement ouvert aux médias.”C’est important pour nous de savoir gérer ses minutes. Je l’ai vu cette semaine, j’espère qu’il pourra jouer demain et on verra demain pour le temps de jeu exact”, a développé mardi l’entraineur.”Quand tu récupères des joueurs blessés, ils ont récupéré mais ils ne sont pas en forme à 100%. C’est une chose que je dois savoir mieux gérer”, s’était épanché le coach il y a quelques semaines.La question se pose aussi pour le latéral gauche Nuno Mendes, en raison d’une “blessure minime à la cuisse” depuis dix jours, et déjà blessé à un genou début novembre.S’il n’est pas apte à débuter, “on va faire comme d’habitude. A chaque fois qu’il y a un blessé, on cherche une solution. Beaucoup de joueurs peuvent jouer à gauche, Mayulu, Pacho, Zaïre-Emery. Avec la mentalité, tout le monde peut jouer latéral”, a assuré mardi le coach, qui doit gérer quotidiennement avec le staff médical les douleurs de ses joueurs, héritage d’un exercice 2024-2025 à rallonge.

Ligue des champions: le destin de Xabi Alonso suspendu à l’état de Mbappé face à Manchester City

Humiliés (2-0) dimanche par le Celta Vigo, le Real Madrid et surtout son entraîneur Xabi Alonso s’avancent la peur au ventre pour un choc de la “dernière chance” face à Manchester City, sans savoir s’ils pourront compter sur la magie de Kylian Mbappé, incertain.Avec un quadruplé face à l’Olympiakos (4-3), puis un doublé à Bilbao (3-0), Mbappé pensait avoir éloigné l’orage qui guettait dans le ciel de Madrid.Mais ce dernier a fini par s’abattre quand même, dimanche soir, sur la pelouse d’un Santiago Bernabéu circonspect devant la performance indigne de ses joueurs, qui ont terminé la rencontre face à Vigo à neuf, sous la bronca du public.Dès le coup de sifflet final, la presse espagnole a déclaré l’état d’urgence, assurant que le crédit de l’entraîneur Xabi Alonso, lâché par ses joueurs, était épuisé, et que l’ex-milieu de terrain et stratège du Real, de Liverpool et du Bayern jouerait bien sa survie face à City.Lundi, les différentes informations circulant dans la capitale ont infirmé les déclarations apaisantes du technicien basque: non, il ne jouera pas seulement pour “trois points”, mais bien pour éviter de prendre la porte, et voir son projet se terminer prématurément.”Ce Real est chaotique. Il est en crise. Et mercredi, Guardiola arrive. Accrochez-vous, ça va secouer”, a ironisé le quotidien Marca, assurant que les dirigeants madrilènes, qui se sont réunis en urgence lundi matin, considéraient bien ce match comme celui de la “dernière chance” pour Xabi Alonso.- “Groupe plat” -Cette mission déjà périlleuse contre le Manchester City du technicien catalan Pep Guardiola se compliquerait encore davantage sans Kylian Mbappé, absent de l’entraînement mardi en raison d’une douleur à la jambe gauche, selon la presse espagnole, et incertain pour la rencontre.Déjà auteur d’un triplé face aux Mancuniens la saison dernière lors de sa première grande soirée européenne sous le maillot blanc (3-1), l’attaquant français semble en effet le seul capable de sauver la tête de son entraîneur, piégé dans une équation impossible à résoudre, comme son prédécesseur Carlo Ancelotti.”On a l’impression que l’équipe est un groupe plat, rassemblé autour de Mbappé, dont les buts ne font que masquer la crise. S’il prend un jour de congé, il n’y a pas d’alternative”, a résumé le journal AS.Le capitaine des Bleus a en effet inscrit 25 des 44 buts du géant madrilène, soit six de plus que le reste de l’effectif en cumulé.Et l’armada de stars assemblée par Florentino Pérez est tout simplement incapable de gagner lorsque Mbappé ne marque pas, notamment en raison de l’inefficacité chronique de Vinicius Junior et de Rodrygo. Les deux Brésiliens n’ont plus trouvé le chemin des filets depuis respectivement 11 et 33 rencontres de suite.Avec une défense décimée par les blessures (Carvajal, Militao, Huijsen, Alexander-Arnold, Alaba, Mendy), elle aura également du mal à résister aux Citizens et leur machine à scorer Erling Haaland, tout aussi inarrêtable que Mbappé avec 20 réalisations en 20 rencontres, mais bien mieux entouré, avec Phil Foden, Rayan Cherki ou Jérémy Doku.Celui qui remportera ce duel entre les deux buteurs les plus prolifiques de leur génération, s’il a lieu, prendra à coup sûr un avantage psychologique, à six mois de leur affrontement programmé en sélection à la Coupe du monde 2026, aux Etats-Unis. Il pourrait décider -aussi, et surtout- du futur de la Maison Blanche, à la merci d’un ultime uppercut pour jeter la serviette sur le ring, et précipiter la chute de celui qui voulait la rénover.