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Bétharram: Mignola accuse LFI de “mélanger les dates”, les Insoumis saisissent la justice contre Bayrou

Le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, a accusé vendredi La France insoumise d'”essayer de faire une affaire politique” de l’attitude de François Bayrou face aux accusations d’agressions sexuelles dans l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram, les Insoumis saisissant de leur côté la justice pour “non-dénonciation”.”La France insoumise essaie d’en faire une affaire politique, une affaire politicienne, en mélangeant les dates et en expliquant que puisqu’il aurait pu savoir plus tard, il devait savoir avant”, a critiqué Patrick Mignola, qui appartient au MoDem, créé par François Bayrou, sur franceinfo.Le chef du gouvernement est soupçonné par la gauche d’avoir menti à l’Assemblée en affirmant mercredi qu’il n’avait “jamais à cette époque, été averti (…) des faits qui ont donné lieu à des plaintes ou à des signalements”. Il était ministre de l’Éducation entre 1993 et 1997, puis député des Pyrénées-Atlantiques et président du conseil général les années suivantes. Certains de ses enfants ont été scolarisés dans cet établissement.Mais il aurait dû, selon l’opposition et des victimes, déclencher l’article 40 du code de procédure pénale qui lui imposait de signaler à la justice des faits dont il aurait eu connaissance.Le député LFI Jean-François Coulomme, a lui annoncé sur X avoir saisi le “procureur de la cour de Cassation de Paris et la Cour de justice de la République” pour non-dénonciation de mauvais traitements ou d’agressions sexuelles infligés à des mineurs.Son collègue de groupe Paul Vannier a de son côté indiqué qu’il allait écrire à la rectrice de Nouvelle-Aquitaine et au préfet des Pyrénées-Atlantiques pour savoir à la fois si l’établissement avait “fait l’objet d’inspections depuis les années 1950″, et si une commission s’était déjà réunie pour statuer sur le contrat d’association liant l’Etat à l’établissement.Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur plus d’une centaine de plaintes visant des violences physiques, agressions sexuelles et viols qui auraient été commis à Bétharram entre les années 1970 et 1990.En avril 1996, une plainte avait déjà dénoncé les violences physiques d’un surveillant à Bétharram sur un enfant de la classe d’un de ses fils, condamné par la suite. Puis en mai 1998, un prêtre, ancien directeur de l’institution, avait été mis en examen et écroué pour viol.”Il y a un enchaînement de dates qu’on est en train de mélanger”, a affirmé Patrick Mignola. “La réponse qui a été apportée par François Bayrou, c’est +à cette époque, au moment où je suis ministre de l’Éducation nationale, au moment où mes enfants sont scolarisés, non je n’étais pas au courant+”, a-t-il répété.Le juge qui enquête sur le viol de 1998 a relaté dans plusieurs médias que “François Bayrou a fait la démarche de venir (l)e voir lorsque le prêtre était en détention”. “Il était inquiet au regard du fait qu’un de ses fils était scolarisé” à Bétharram et “disait qu’il ne pouvait pas croire que le père Carricart avait fait ce qu’on lui reprochait”.

Le député LFI Delogu condamné à 5.000 euros d’amende pour des violences lors du blocus d’un lycée

Le député LFI Sébastien Delogu a été condamné à une amende de 5.000 euros vendredi à Marseille pour “violences aggravées” à l’encontre de deux cadres de l’Éducation nationale en marge d’un blocus lycéen en 2023 à Marseille, ce qu’il conteste.Le député des quartiers nord de Marseille a écopé d’une peine moins importante que les réquisitions du procureur qui avait demandé six mois de prison avec sursis. Une décision pour laquelle il compte néanmoins faire appel, selon son avocat.”La question ne relève pas de la peine en soi” mais “du principe de la condamnation et de la culpabilité” de M. Delogu, a expliqué Me Yonès Taguelmint à la sortie de l’audience, au côté du député, qui ne s’est pas exprimé. “On n’est pas sur de véritables violences et coups portés”, a insisté l’avocat.Sébastien Delogu, âgé de 37 ans, a donc été reconnu coupable des faits de “violences aggravées” qui lui étaient reprochés à l’encontre du proviseur-adjoint et d’une conseillère principale d’éducation (CPE) du lycée Saint-Exupéry, tous deux parties civiles, et d’avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes digitales.Dans son réquisitoire, le 7 janvier, le procureur avait regretté que l’élu n’ait pas reconnu “les trois petits coups de pied administrés discrètement” aux deux victimes. Le prévenu doit “faire preuve d’exemplarité en sa qualité de personne chargée d’une mission de service public, ce qui est une circonstance aggravante pour la loi”, avait ajouté le magistrat.Les faits s’étaient déroulés devant cet établissement du 15e arrondissement, dans les quartiers populaires du nord de la ville, alors que des élèves cagoulés tentaient de bloquer l’entrée avec des conteneurs à poubelles.Présent aux côtés de grévistes d’une usine située en face, M. Delogu avait expliqué à l’audience être intervenu après avoir vu un lycéen maintenu à terre par des membres de la direction du lycée.Le député avait lui-même porté plainte pour “violences”, affirmant avoir été percuté par un conteneur à poubelles, plainte finalement classée sans suite.Outre l’amende, M. Delogu a été condamné à verser 300 euros au titre du préjudice physique et 300 euros au titre du préjudice moral, ainsi que 1.000 euros de frais de justice, à chacune des deux parties civiles.

Au procès libyen, le petit coffre plein de grosses coupures d’Eric Woerth

Pendant la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, de généreux donateurs anonymes – un, deux peut-être plus, Eric Woerth l’ignore et ne va pas “spéculer” – ont déposé à l’accueil de très grosses enveloppes de cash. C’est tout à fait inhabituel mais le trésorier ne pose pas de questions: il “stocke”, dit-il au tribunal.”J’ai été le premier étonné”, certifie à la barre du tribunal correctionnel de Paris, presque désolé, le désormais député de l’Oise.Dans ces enveloppes déposées “une dizaine de fois” au QG de campagne du candidat Sarkozy, jugé pour un présumé financement libyen de sa campagne présidentielle, Eric Woerth avait trouvé parfois jusqu’à 4 à 5.000 euros. Et “35.000” au total. Un montant étonnant, surtout quand on sait que la somme de tous les dons officiels pour la campagne (souvent pas plus de quelques dizaines d’euros à la fois) s’étaient eux élevés à 9.800 euros.C’est “anormalement élevé” et Eric Woerth est “intrigué”, mais ne s’en inquiète pas plus que ça. N’a-t-il vraiment aucun souvenir de la date de réception de cette première enveloppe ? Et après la deuxième, pourquoi n’a-t-il pas donné de “consigne” ? Ni tenu de “registre” ? Et qui sont ces gens qui se priveraient d’avantages fiscaux avec des dons anonymes ? “Ca étonne”, “ça questionne”, répète, perplexe, la présidente du tribunal en bombardant de questions le prévenu, tout de même ex-ministre du Budget.”Mais quelles questions je peux me poser ? Je reçois de l’argent. J’ai pas organisé un système de collecte. Y a une ou plusieurs personnes qui déposent des sommes de façon réitérée, je sais pas quoi en faire”, répond le prévenu. “Nous n’en avons absolument pas besoin, y a zéro besoin d’argent dans cette campagne”, martèle Eric Woerth – comme le fanfaronne régulièrement Nicolas Sarkozy depuis le début du procès pour expliquer qu’il n’avait “aucune” raison d’aller réclamer des millions au dictateur libyen Mouammar Kadhafi.Et donc, “à la fin de la campagne, je le donne au personnel qui a bien travaillé, comme gratification”, explique M. Woerth, grande silhouette fine dans son costume noir, crâne dégarni, petites lunettes.- “Quel seuil ?” -Des primes en argent liquide que des salariés ont confirmé avoir reçues mais seulement à hauteur totale de 10.000 euros. On pourrait imaginer que “dans l’esprit du donateur”, c’était plutôt de l’argent destiné à la campagne Sarkozy ?, demande la présidente.”Oui mais il choisit une manière de donner qui n’est pas légale, donc j’extraie de la campagne”. “J’aurais pu le mettre dans ma poche, on serait pas là pour en parler”, avance M. Woerth.Pendant l’enquête, lui rappelle la présidente, il avait expliqué ranger l’argent dans des chemises à rabat dans un petit coffre de son bureau.”Une ou plusieurs chemises ?”, demande la présidente l’air de rien.”Peut-être deux-trois”.Sûr ? La présidente a “regardé”, et quelque “300 billets”, ça fait “15 liasses”… “ça ne me semble pas représenter une quantité qui nécessite plusieurs chemises à rabats”, avance-t-elle, comme pour dire qu’il y aurait pu y avoir plus.Eric Woerth bafouille qu’il s’était peut-être trompé sur les pochettes mais pas sur le montant. La présidente essaie encore. “Et si ça avait continué ?”. A partir de “quel seuil” de dons anonymes se serait-il “inquiété” ? 50.000 ? “Ah non là je l’aurais pas stocké, je l’aurais déclaré quelque part”. Alors “quel seuil ?”, pousse la magistrate.”J’en sais rien, j’essaie de vous relater mon état d’esprit”, supplie presque Eric Woerth. “C’est arrivé au fur et à mesure dans une campagne de dingue, on l’a classé, je l’ai rendu au personnel après, voilà… je, je, je pense avoir bien fait”, bafouille-t-il encore.  L’accusation, qui interroge “la crédibilité” de cette version qui “heurte le bon sens”, trouve plutôt que ces grosses coupures ressemblent beaucoup à celles des “valises de cash” arrivées selon elle de Libye pour financer illégalement la campagne Sarkozy. Sans illusion sur la réponse, la présidente pose la question dans un sourire:- En tout cas vous confirmez que les 35.000 euros ne venaient pas de la famille Kadhafi ?- On m’a demandé d’aller en Libye pour le chercher, mais le billet d’avion était trop cher, ironise le prévenu.

Présidence LR: Wauquiez déterre à son tour la hache de guerre

Le patron des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a taclé jeudi son rival Bruno Retailleau lors du lancement de sa campagne à la tête de la présidence de LR, en assurant que “la France a besoin d’un ministre de l’Intérieur à temps plein”.”J’ai tout fait pour qu’on reste en équipe”, a déclaré le patron des députés LR à Valence devant près de 350 personnes qui l’ont accueilli au cri de “Laurent président !” lors de son premier meeting de campagne mis sur pied en “trois jours” sur ses terres d’Auverge-Rhône-Alpes. “J’aurais tant aimé que jusqu’au bout on reste comme cela”, a-t-il déploré, en allusion à la décision la veille de Bruno Retailleau, en verve dans les sondages, de se lancer dans la course, ajoutant qu’en politique “il faut additionner et non diviser”.Laurent Wauquiez, au contraire, a plaidé pour la “complémentarité” entre le parti et les membres du gouvernement.”Notre mouvement a évidemment besoin de ministres totalement engagés à leur tâche pour obtenir les résultats qu’attendent les Français (et) d’un président qui donne toute son énergie et son temps à la refondation” de LR, a-t-il soutenu, se disant opposé à des primaires ouvertes à droite.  Au lendemain de l’annonce de la candidature du ministre de l’Intérieur, le chef des députés LR, chargé de mener à bien la refondation d’un parti qui a frôlé la disparition, a d’abord annoncé sa candidature dans un entretien accordé au Figaro. Il s’est ensuite rendu à Valence où il a distillé des petites piques contre son adversaire qui lui dispute une présidence qui peut le propulser dans la course à l’Elysée. “Je ne dois rien à François Bayrou. J’ai donc la liberté de porter la parole de la droite sans être lié par la solidarité gouvernementale”, a-t-il soutenu devant la presse, prenant clairement ses distances par rapport à l’exécutif et le camp macroniste. Promettant de “faire tout pour aider Bruno Retailleau à obtenir des résultats” à Beauvau s’il prend la tête des Républicains, Laurent Wauquiez assure que sa “première responsabilité” comme président de LR “sera de rassembler”.A l’issue d’un conseil stratégique où les deux candidats se sont retrouvés au petit matin au siège du parti, le ministre de l’Intérieur a rejeté les accusations du clan Wauquiez qui lui reproche de ne pas avoir respecté un accord passé entre les deux hommes sur la distribution des rôles, l’un prenant le parti et l’autre entrant au gouvernement. “Voter ce n’est pas diviser. La démocratie a été inventée pour éviter la guerre, avec des règles”, s’est défendu Bruno Retailleau à l’issue de la réunion, rappelant que son rival avait lui aussi essayé d’entrer au sein des exécutifs successifs de Michel Barnier et de François Bayrou.Bruno Retailleau espère surfer sur sa popularité pour s’emparer du parti, héritier du gaullisme et dépourvu de patron depuis la décision en juin de l’ancien président Eric Ciotti de faire alliance avec le RN aux législatives. – La bataille a commencé -Lors de la réunion du conseil stratégique, les deux candidats ont soigneusement évité de mettre de l’huile sur le feu, tout en lançant une première bataille autour du calendrier pour l’organisation du congrès qui devra désigner le nouveau président des Républicains.Une note de juristes a “préconisé” un délai de 90 jours pour la convocation du congrès et non celui de 45 jours qui figure dans les statuts. Les partisans de Bruno Retailleau étaient favorables à une accélération du processus, tandis que Laurent Wauquiez a défendu que le délai de 90 jours soit respecté. La haute autorité du parti s’est réunie dans la soirée afin de trancher pour que le processus électoral soit lancé dès dimanche, veille du bureau politique qui doit entériner la date du congrès, mais sa décision n’a pas encore été communiquée.”Elle va probablement préconiser un délai de 90 jours”, a affirmé un participant à l’issue de la réunion, estimant qu’elle ne peut se permettre de prendre le risque d’une bataille juridique qui retarderait tout le processus. Le congrès aurait donc lieu le 17 mai.Dans son intervention au conseil stratégique, le patron des députés a assuré que l’élection du président de LR ne devait pas être “l’antichambre de 2027”. Ce à quoi Bruno Retailleau a immédiatement répondu en disant qu’il était “d’accord”. “Je suis bien d’accord”, a insisté le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui a d’ores et déjà annoncé sa candidature à l’Elysée tout en soutenant la candidature Retailleau pour la présidence de LR.

L’ancien Premier ministre Jean Castex en garde à vue dans une enquête pour détournements de fonds, puis relâché

L’ancien Premier ministre Jean Castex a été placé en garde à vue jeudi à Montpellier, puis relâché à l’issue de son audition, dans le cadre d’une enquête pour détournements de fonds publics dans les Pyrénées-Orientales.Les conditions de l’octroi d’aides publiques à une entreprise est examinée par les enquêteurs de section de recherche de la gendarmerie.”M. Castex, lui en tant que président de la communauté de commune de Conflent Canigou, deux anciens vice-présidents et le directeur général des services ont été placés en garde à vue, et relâchés à l’issue de la garde à vue, dans le cadre d’une enquête préliminaire pour faux, usage de faux, détournements de fonds publics sans enrichissement personnel”, a dit à l’AFP le procureur de Perpignan, confirmant une information du journal Midi Libre.Un signalement d’Anticor, association mobilisée contre la corruption et pour l’éthique en politique, est à l’origine de l’enquête.La garde à vue a duré de 09h00 à 18h30. Aucune mise en examen n’a été prononcée dans ce dossier. “L’enquête se poursuit”, a précisé le procureur.”La question est de savoir si pour sauver une entreprise en difficulté et sauver des emplois, est-ce que le montage fait était légal ou pas”, a ajouté le magistrat.Dans un communiqué adressé à l’AFP, Jean Castex a confirmé s’être rendu “dans le cadre d’une enquête préliminaire, à la gendarmerie de Montpellier, pour y être entendu sur des faits remontant à 2017/2018 (…), qui concernent un dossier d’aide économique à une entreprise “dans laquelle il n’avait aucun intérêt personnel”.Il dit avoir répondu “à toutes les questions” qui lui ont été posées et se tenir “sereinement à la disposition de l’autorité judiciaire”.L’actuel PDG de la RATP a été maire de la ville de Prades de 2008 à 2020 et président de la communauté de communes Conflent Canigou de 2015 à 2020, quand il a été nommé à Matignon.Chef du gouvernement pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, Jean Castex faisait fréquemment référence à ses fonctions d’élu local dans les Pyrénées-Orientales. Originaire du Gers, il s’était établi dans ce département frontalier de l’Espagne, d’où est originaire son épouse, dont il avait également été conseiller départemental.ap/dch/dch   

La communauté internationale s’engage à soutenir la transition syrienne

Une vingtaine de pays arabes et occidentaux se sont engagés jeudi à Paris à Å“uvrer pour aider à reconstruire la Syrie et protéger la fragile transition face aux défis sécuritaires et aux ingérences étrangères, un peu plus de deux mois après la chute du président syrien Bachar al-Assad.Les participants veulent “travailler ensemble pour assurer le succès de la transition dans le cadre d’un processus mené par les Syriens”, indique la déclaration, signée par la Syrie, les principaux pays arabes de la région, la Turquie, des pays européens dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Grèce, des membres du G7 comme le Canada et le Japon.Les États-Unis n’ont pas signé, la position de l’administration Trump sur la question syrienne n’étant pas encore arrêtée, selon une source diplomatique française.La déclaration s’engage également à soutenir le gouvernement de transition syrien dans la lutte contre “toute forme de terrorisme et d’extrémisme”.A ce sujet, le président français Emmanuel Macron avait appelé un peu plus tôt les autorités de transition syriennes à s’associer à la lutte contre le groupe jihadiste État islamique, toujours actif dans ce pays.”La lutte contre Daech (acronyme arabe de l’État islamique) est une priorité absolue”, a-t-il déclaré, en encourageant Damas à avoir un “partenariat étroit” avec la coalition internationale Inherent Resolve, qui lutte contre les jihadistes depuis des années en Irak et en Syrie.La déclaration finale de la conférence “témoigne de la conviction des partenaires que la réussite de la Syrie est dans l’intérêt de tous”, s’est félicité le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.- “Joie” -“C’est une joie de renouer avec la Syrie après des années d’isolement international”, avait-il dit en ouvrant la conférence et en saluant la présence de son homologue syrien, Assaad al-Chaibani, qui effectuait sa première visite officielle dans un pays de l’Union européenne depuis la chute historique du régime Assad le 8 décembre.Ce dernier ne s’est pas exprimé devant la presse internationale.La vingtaine de pays réunis jeudi à Paris veulent voir émerger “une Syrie libre, souveraine, unifiée et stable”, selon M. Barrot, qui a confirmé que l’UE travaillait à une “levée rapide” des sanctions économiques sectorielles adoptées contre le régime Assad.Les 27 États membres de l’UE ont conclu fin janvier un accord de principe sur la levée progressive des sanctions, que demande désespérément le nouveau pouvoir syrien dirigé par l’ancien chef rebelle islamiste Ahmad al-Chareh.”Ces sanctions ne peuvent plus constituer un obstacle au relèvement et à la reconstruction de la Syrie”, a dit M. Barrot, en plaidant pour un “afflux rapide de l’aide humanitaire” et la facilitation “des flux financiers et commerciaux nécessaires à la reconstruction”.L’ONU a estimé à plus de 400 milliards de dollars (383 milliards d’euros) la reconstruction du pays, ravagé par 14 ans d’une guerre qui a fait plus de 500.000 morts et plus de 10 millions de réfugiés et déplacés syriens.Bailleurs multilatéraux et agences internationales se sont d’ailleurs réunis jeudi matin à Paris pour travailler à une “stratégie de coordination de l’aide internationale”, jusqu’ici fragmentée.- Cessez-le-feu -M. Barrot a également lancé un appel à un “cessez-le-feu global sur l’ensemble du territoire syrien” et “la fin des ingérences étrangères”.”Les armes doivent se taire partout en Syrie, notamment dans le nord et le nord-est”, où des combats meurtriers continuent à opposer les forces pro-turques aux Kurdes syriens.Longtemps terrain de guerre par procuration entre pays de la région, mais aussi plus lointains (Assad était soutenu par l’Iran et la Russie), le pays de 23 millions d’habitants reste morcelé et peut à tout moment retomber dans le chaos, souligne une source diplomatique, rappelant que les forces de sécurité de M. al-Chareh ne disposent que de quelque 30.000 hommes.Le président par intérim a dissous l’armée d’Assad et décrété l’intégration des groupes armés dans une future armée nationale.- Diversité et inclusivité -La déclaration finale insiste également sur la nécessité d’une transition incluant toutes les composantes de la société syrienne. Selon M. Barrot, le chef de la diplomatie syrienne a réitéré jeudi à ses interlocuteurs internationaux que le gouvernement annoncé pour le 1er mars en Syrie reflèterait “la diversité” du pays.M. Barrot a demandé “un calendrier de transition clair et engageant”, alors que le flou règne encore sur le processus et qu’Ahmad al-Chareh a estimé début février qu’il faudrait “entre quatre et cinq ans” avant d’organiser des élections en Syrie.En marge de la conférence, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock, qui s’était rendue à Damas avec M. Barrot début janvier, a insisté également sur un gouvernement “impliquant tous les acteurs”. “Il est essentiel que les femmes soient représentées”, a-t-elle déclaré.La conférence de Paris est la troisième du genre, après des réunions en Jordanie et en Arabie saoudite, depuis le renversement d’Assad. 

Laurent Wauquiez, chef des députés LR, un ambitieux contrarié

Laurent Wauquiez, qui vient de se déclarer candidat à la présidence de LR, est un homme ambitieux au CV brillant et à la communication millimétrée, dont la stratégie de repli a parfois dérouté son propre camp et pèse encore aujourd’hui sur sa popularité.Député à 29 ans, membre du gouvernement à 32, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes à 40 : ce défenseur d’une droite décomplexée a connu une ascension fulgurante jusqu’à l’échec des Républicains aux Européennes de 2019, alors qu’il est chef du parti.Il se laisse alors pousser la barbe, abandonne la parka rouge devenue sa marque de fabrique, et se replie sur la deuxième région la plus peuplée de France, dont il espère se servir de tremplin pour rebondir, quand l’heure sera venue.Celle-ci sonne le 9 juin lorsqu’Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale. Après une campagne centrée sur son ancrage local, Laurent Wauquiez est élu largement en Haute-Loire, face à un candidat RN parachuté, et prend la tête du groupe LR à la chambre basse.”Dans la vie, il faut faire ses preuves, échouer, corriger, apprendre, repartir”, lance-t-il le 25 août lors de sa rentrée politique, marquée par l’ascension du Mont Mézenc, dans son fief auvergnat, en bras de chemise, entouré de centaines de militants et élus LR. Après le psychodrame créé par le ralliement d’Eric Ciotti au Rassemblement national, son objectif est de refonder la droite pour lui donner une chance de revenir à l’Elysée et conforter, au passage, ses visées présidentielles.- “dévastatrice” -Car cet homme surdiplômé – Normale Sup, agrégation d’histoire, DEA de droit public, major de promotion à l’ENA – n’a jamais caché ses ambitions. Nicolas Sarkozy lui-même s’en était agacé en 2012, estimant que son ministre avait “trop tiré la couverture à lui” sur un dossier industriel.Mais il y a un an, l’ancien président disait aussi de Laurent Wauquiez qu’il jouait “au petit bras” en restant à l’écart de la scène nationale.A-t-il porté le même jugement quand son ancien ministre a refusé Bercy proposé par Michel Barnier, parce qu’il préférait Beauvau ? Laurent Wauquiez a en effet dit “non”, se privant de l’exposition médiatique associée à la fonction.A l’inverse, l’ex-chef des sénateurs LR Bruno Retailleau capte la lumière au ministère de l’Intérieur, tant et si bien qu’il est perçu par les Français comme le leader de la droite (24%) loin devant Laurent Wauquiez (13%), selon l’institut Opinionway.Lors d’un récent dîner en tête à tête, Laurent Wauquiez a demandé au Vendéen de respecter leur “accord” : “à toi d’incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique”, sinon “tu porteras la responsabilité d’allumer une guerre des chefs dévastatrice”.Cet avertissement n’a pas empêché Bruno Retailleau de se déclarer candidat à la présidence de LR et la réplique de Laurent Wauquiez pourrait être vive. “Le principe du ‘W’, c’est la séduction/intimidation. Un républicain qui veut faire la guerre à tout le monde”, disait déjà de lui, sous couvert d’anonymat, un de ses colistiers aux régionales de 2016.- “Opaque” -Selon plusieurs sources, le biathlète Martin Fourcade en est la dernière victime: face à l’opposition de l’ancien président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, il s’est retiré du projet des JO d’hiver 2030, alors qu’il était favori pour présider son comité d’organisation.Car Laurent Wauquiez, qui fêtera ses 50 ans en avril, garde la main sur les affaires de la région, où il a mis en oeuvre une politique axée sur la lutte contre les déficits publics et l’assistanat, mais aussi sur la “restauration de l’autorité” et de “l’identité”.Vidéosurveillance dans les trains et les gares, bourses scolaires au mérite, baisse du poids de la dette et des impôts… pendant huit ans, il a décliné ce programme, martelant que l’Auvergne-Rhône-Alpes est la “région la mieux gérée de France”.Mais l’ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem, conseillère régionale d’opposition fustige la gestion “opaque, et clientéliste” de Laurent Wauquiez qui a selon elle, “souvent confondu les outils de communication de la région avec sa propre communication, voire la trésorerie de la région avec ses propres besoins pour sa carrière politique”.De fait, le Parquet national financier (PNF) enquête sur un repas fastueux organisé en 2022 avec une centaine d’invités, sur des emplois parisiens mais aussi sur des sondages d’opinion, tous financés par la Région. 

Bayrou va réunir vendredi son gouvernement sur la réforme de l’État pour “accélérer”

François Bayrou va réunir son gouvernement vendredi matin pour engager la réforme de l’État et trouver des économies qui permettent de combler le déficit, dans l’idée “d’accélérer” son action après l’adoption des budgets, a annoncé jeudi la porte-parole du gouvernement.Cette “réforme de l’action publique” est “un des chantiers majeurs que nous allons ouvrir, que nous avons déjà ouvert, mais sur lequel nous allons pouvoir accélérer”, a affirmé Sophie Primas dans son compte-rendu du Conseil des ministres à la presse.Emmanuel Macron a lui-même souligné lors du Conseil des ministre que l’adoption des budgets marquait “la fin de la vie au ralenti”. “Désormais nous sommes dans une phase d’accélération”, a complété le Premier ministre, selon Mme Primas.L’Assemblée nationale a approuvé mercredi le budget de la sécurité sociale, qui doit encore franchir une ultime étape au Sénat. Le budget de l’État, de son côté, a été adopté définitivement par le Parlement le 6 février.François Bayrou réunira ce “séminaire de travail” gouvernemental à 07H30 vendredi à Matignon, a précisé une source au sein de l’exécutif. Il sera suivi par des entretiens “avec chaque ministre et son administration pour avancer vraiment en détail”. La réforme de l’État est “obligatoire, cruciale, stratégique pour envisager la suite” et réduire le déficit, prévu à 5,4% pour 2025 mais que l’exécutif veut abaisser à 3% en 2029, a ajouté la porte-parole. “Chaque ministre devra rendre une feuille de route sous un mois sur la simplification, la réorganisation des services et les questionnements qui sont les siens”, pour “rendre un service public de meilleure qualité en dépensant moins d’argent”, a-t-elle explicité.Sophie Primas a rappelé que le ministre de l’Economie Eric Lombard allait installer “une cellule de pilotage du budget” pour “mois après mois, vérifier effectivement si nous sommes dans la trajectoire des 5,4%” de déficit cette année et regarder “s’il y a des mesures correctives” à prendre.”C’est la raison pour laquelle la réforme de l’État est impérative parce que l’effort (…) est très, très important et sera très important sur 2026. Donc mobilisation des fonds européens, réforme de l’État, questionnement sur l’ensemble de nos services publics, (…) sur notre modèle social et son financement, sur l’organisation territoriale”, a-t-elle développé.”On sait que la marche est très haute, mais on est déterminé à l’affronter et l’organiser”, a-t-elle assuré.François Bayrou a jugé récemment “complètement archaïques” la construction des budgets et suggéré une “autre méthode” basée sur la “pluri-l’annualité” des exercices.

L’Assemblée nationale adopte le texte de Gabriel Attal pour durcir la justice des mineurs

Les députés ont adopté jeudi en première lecture la proposition de loi de Gabriel Attal visant à durcir la justice des mineurs, actant notamment la création d’une procédure de comparution immédiate. La proposition de loi visant à “restaurer l’autorité” de la justice à l’égard des “mineurs délinquants” et de “leurs parents”, soutenue par le gouvernement, reprend une série de mesures annoncées au printemps par Gabriel Attal, alors Premier ministre. Elle a été adoptée par 125 voix contre 58.”Nous tenons la promesse qui a été faite après les émeutes de 2023, celle de renforcer notre arsenal pénal, celle de lutter plus efficacement contre la délinquance des mineurs”, a déclaré l’ex-chef du gouvernement qui, après être redevenu député, a décidé de porter ces mesures à l’Assemblée.”La naïveté tue. L’aveuglement sacrifie une partie de notre jeunesse”, a-t-il lancé à l’adresse de la gauche, vent debout contre son texte qu’elle estime “dangereux” et qui “court après l’extrême droite”. L’Assemblée a rétabli plusieurs mesures qui avaient été supprimées lors de l’examen du texte en commission fin novembre. Les députés ont notamment acté la création d’une procédure de comparution immédiate pour les mineurs de 16 ans pour des faits graves. Un article-clé visant à ne plus appliquer d’atténuation des peines, sauf décision motivée du juge, pour des mineurs âgés de 16 ans et plus, auteurs de faits graves, et multirécidivistes a également été rétabli. La gauche a fustigé ces mesures portant atteintes aux grands principes de la justice des mineurs.”Est-ce-que vous croyez qu’au fond, punir les parents, enfermer les enfants, va régler le problème de la délinquance? Croyez vous que la prison règle le problème de la délinquance? Elle la nourrit”, a lancé la députée socialiste Sandrine Runel. Les députés ont aussi approuvé le durcissement de sanctions envers les parents de mineurs délinquants. Un juge des enfants pourra par exemple donner une amende civile aux parents qui ne répondraient pas aux convocations aux audiences et auditions.Le texte pourrait se muscler un peu plus au Sénat, le garde des Sceaux ayant annoncé, dans une interview au Parisien, vouloir introduire de nouvelles mesures lors de son examen prévu le 25 mars à la chambre haute.  Gérald Darmanin souhaite notamment l’introduction de jurés populaires pour juger les délits commis par des mineurs, étendre une mesure judiciaire de couvre-feu aux mineurs délinquants “dès leur sortie des cours et les week-ends”, ou renforcer l’usage du bracelet électronique pour les mineurs.

La Réunion: un député LFI condamné à six mois de prison avec sursis pour conduite en état d’ivresse

Le député LFI Jean-Hugues Ratenon a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis, neuf mois de suspension du permis de conduire et 2.300 euros d’amende pour conduite en état d’ivresse par le tribunal correctionnel de Saint-Denis de la Réunion. Outre la conduite en état d’ivresse manifeste, Jean-Hugues Ratenon a été condamné pour défaut de maîtrise de son véhicule et refus de se soumettre aux vérifications de la consommation d’alcool et de stupéfiants.Ni Jean-Hugues Ratenon, ni ses avocats n’étaient présents pour le rendu du jugement.Dans la nuit du 24 au 25 août 2024, la voiture du député, arrêtée tous feux éteints sur la chaussée de droite d’une quatre-voies, avait été heurtée par une conductrice.M. Ratenon, qui était au volant de son véhicule, avait été transporté au CHU de Saint-Denis. Selon le parquet, il avait alors “refusé les prélèvements par éthylotest et salivaire destinés à dépister l’éventuelle présence d’alcool ou de stupéfiants, ainsi que le prélèvement sanguin”. Tout au long de la procédure, le parlementaire a nié avoir été en état d’ivresse et avait de nouveau réfuté les faits à la barre du tribunal, affirmant avoir été “victime d’un malaise”.Le président lui avait fait remarquer que les gendarmes l’avaient décrit en “état d’ivresse manifeste et (ayant) des explications embrouillées”.”Je n’ai eu aucune interaction avec les gendarmes, pour moi ces scènes n’ont jamais existé”, avait soutenu Jean-Hugues Ratenon. Les avocats de la défense, Me Jade Dousselin et Me Erick Hesler, avaient plaidé la relaxe de leur client au motif que “rien ne peut être retenu contre lui”.