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Mort d’Yvan Colonna en prison: l’État condamné à payer 75.000 euros aux héritiers

L’État a été condamné mardi par la justice administrative à payer 75.000 euros aux héritiers d’Yvan Colonna pour des “manquements fautifs de l’administration pénitentiaire”, après l’agression mortelle du militant corse par un codétenu à Arles en 2022.”Après avoir relevé des dysfonctionnements majeurs dans l’organisation et le fonctionnement du service, le tribunal retient certains manquements fautifs de l’administration pénitentiaire comme le défaut de surveillance des détenus et le défaut d’inscription du codétenu, auteur de l’agression, en quartier d’évaluation de la radicalisation”, écrit le tribunal administratif de Marseille dans un communiqué.”C’est une vraie victoire de la reconnaissance des fautes de l’administration qui sont en lien direct avec l’agression et le décès d’Yvan Colonna”, a réagi Me Patrice Spinosi, avocat de la famille, sollicité par l’AFP.Il y avait déjà eu un accord transactionnel entre l’État et la famille avec le versement d’un peu plus de 200.000 euros, rappelle Me Spinosi. Cette fois, il s’agissait d’un autre volet, porté non pas au nom des héritiers mais au nom d’Yvan Colonna lui-même, pour établir son préjudice. L’État proposait 40.000 euros mais la famille a refusé cette proposition et a donc saisi la justice administrative pour réclamer 200.000 euros.Au final, le tribunal a suivi les conclusions du rapporteur public et a condamné l’État à verser 75.000 aux héritiers directs en réparation des préjudices propres subis par Yvan Colonna “liés à l’angoisse de sa mort imminente et un sentiment d’abandon de ne pouvoir ainsi échapper à son agresseur”.Yvan Colonna, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Érignac en 1998, a été violemment agressé le 2 mars 2022 dans la salle de sports de la prison d’Arles par Franck Elong Abé, un détenu radicalisé condamné notamment dans un dossier terroriste.Il est décédé des suites de ses blessures deux semaines plus tard.Au moment des faits, Franck Elong Abé était classé détenu particulièrement signalé (DPS) depuis novembre 2015 en raison de sa “grande dangerosité”, de “son instabilité” et de “la persistance de son comportement violent”, selon des documents d’enquête.Il purgeait alors plusieurs peines, dont une de neuf ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs terroriste, et était libérable en décembre 2023.

Algérien refoulé: Retailleau accuse Alger d'”enfreindre le droit”

“L’Algérie ne respecte pas le droit” en n’acceptant pas sur son sol un de ses ressortissants expulsés de France, a accusé mardi sur TF1 le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau qui envisage des sanctions contre la compagnie Air Algérie.Selon des sources judiciaires françaises, Alger a refusé d’admettre sur son sol un de ses ressortissants âgé de 30 ans, condamné en mai par le tribunal de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) à six mois de prison et à une interdiction de territoire pour plusieurs faits dont vol, recel et port d’arme blanche.”Si l’Algérien n’avait pas de carte d’identité ou de passeport bionumérique, je comprends qu’il faille un laissez-passer consulaire”, a expliqué le ministre.”Mais là, le document est reconnu. Il est Algérien. Donc l’Algérie enfreint le droit. J’ai demandé à mes services de voir dans quelles conditions on pouvait sanctionner” la compagnie nationale Air Algérie, a-t-il ajouté. “On est en train de voir toute l’échelle de la riposte possible.” A l’approche du délai maximal de rétention, le ressortissant algérien a été embarqué, escorté par des policiers, à bord d’un vol pour l’Algérie, qui s’est posé à Oran dans la nuit du 10 au 11 février. Bien qu’il ait une carte d’identité en cours de validité, les autorités algériennes ont refusé de l’admettre au motif qu’il n’avait pas de laissez-passer consulaire, et il a été immédiatement renvoyé vers la France, selon ces documents judiciaires.Dans une note à ses services, consultée lundi par l’AFP, le ministre de l’Intérieur a pris acte d’une “exigence supplémentaire et nouvelle” de la compagnie nationale Air Algérie qui “déroge aux accords” entre les deux pays.Désormais, la compagnie “exige des laissez-passer consulaires même lorsque les individus prévus au départ sont détenteurs de pièces d’identité en cours de validité”, souligne le cabinet du ministre.”Pourquoi est-ce que la France fait preuve d’une aussi grande faiblesse vis-à-vis de l’Algérie ? Je pense qu’il faut (…) poser un rapport de force”, a estimé Bruno Retailleau, évoquant, parmi les moyens de pression possibles, le fait de “priver un certain nombre de personnalités, de la nomenclatura, de diplomates” des “facilités” dont ils bénéficient actuellement.La France peut également “remettre en cause de façon plus générale des accords”, a-t-il ajouté. “A partir du moment où l’Algérie ne respecte pas l’accord avec la France et le droit international, pourquoi est-ce que nous, on s’obligerait à respecter les accords avec l’Algérie ?”

Planification écologique: le secrétaire général Antoine Pellion annonce son départ

Antoine Pellion a décidé de quitter la direction du secrétariat général à la planification écologique (SGPE), rattaché au Premier ministre pour coordonner la politique et les ambitions environnementales et climatiques du gouvernement, a-t-il annoncé lundi à l’AFP.”J’ai décidé de quitter mes fonctions de secrétaire général à la planification écologique pour rejoindre à partir de la fin mars le groupe Idex en tant que directeur général adjoint chargé du développement”, a déclaré M. Pellion, après plusieurs informations de presse annonçant son départ.Ce départ intervient dans un contexte d’inquiétudes autour d’un possible recul de la place de la transition écologique dans la politique gouvernementale.Pour M. Pellion, “un certain nombre d’étapes ont été franchies”, comme la mise en place d’un plan de transition pour 2030, le recul des émissions de gaz à effet de serre de la France en 2024 ou la déclinaison territoriale des mesures via les COP régionales. “Sur un certain nombre de sujets, on a été jusqu’au bout. J’ai donc voulu regarder là où j’aurai le plus d’impact” et agir directement sur le terrain, a-t-il expliqué.Le groupe Idex, crée en 1963, est une entreprise spécialisée dans l’exploitation des énergies renouvelables. Il “développe, conçoit, finance, construit et exploite des infrastructures énergétiques locales et décarbonées de fourniture de chaleur et d’électricité” auprès des collectivités locales et des entreprises, selon son site internet.- “backlash écologique” -Pour Antoine Pellion, son départ ne remet pas en cause le rôle et l’importance du SGPE, une “institution établie”. Néanmoins, il reconnait qu'”on est dans une période de backlash écologique” où “à la fois on a les moyens de réussir mais où il y aussi beaucoup de doutes” qui apparaissent.Crée en juillet 2022, après la nomination d’Elisabeth Borne comme Première ministre, le SGPE coordonne l’élaboration des stratégies nationales en matière de climat, d’énergie, de biodiversité et d’économie circulaire et veille à la mise en Å“uvre de ces stratégies.Interrogé par l’AFP, Matignon a indiqué qu’il “n’envisage pas de revoir les missions et attributions du SGPE et n’envisage pas non plus une fusion avec d’autres structures”.Dans une autre interview accordée au média Contexte, M. Pellion estime que la transition écologique doit être “accélérée” et remontée “en tête d’affiche” des priorités politiques, car elle est un outil “au service de la compétitivité” des entreprises, et non une perte de compétitivité.La “survie économique” de l’Europe et de la France qui n’ont “pas d’énergie fossile, pas de matières premières” et sont dépendants d’autres pays, est liée à “notre capacité de transformer notre économie pour qu’elle soit plus sobre en intrants”, fait-il valoir.Il souligne que “l’énergie et l’industrie sont en avance” dans leur réduction d’émissions de CO2, mais que “les transports et le logement sont un peu en retard”. “En 2025, nous ne sommes pas certains d’atteindre l’objectif”, ajoute-t-il.Pour l’agriculture, la baisse des émissions est en “trompe-l’oeil” selon lui, car “le cheptel a plus baissé que souhaité”: “C’est une mauvaise chose puisque la consommation de viande des Français n’a pas baissé plus que prévu. Donc au final, nous avons plus importé”.Pour sa succession, M. Pellion suggère que le “chef du Pôle vert de Matignon”, actuellement Vincent Le Biez, “doit aussi être chef du SGPE”. Ce lien avait été déconnecté par l’ex-Premier ministre Michel Barnier. Il ne quittera pas lui-même la politique et gardera des liens avec le mouvement lancé en 2016 par Emmanuel Macron, Renaissance: il y prendra la tête de la convention thématique sur la transition écologique, a indiqué ce parti.

Refus de Kohler d’être auditionné: Coquerel va demander le feu vert pour un éventuel recours pénal

Le président de la commission des Finances de l’Assemblée, Eric Coquerel, a indiqué lundi à l’AFP qu’il demandera à ses membres leur “aval” pour un éventuel recours pénal contre Alexis Kohler, s’il refuse à nouveau d’être auditionné par la commission dans le cadre de son enquête sur le dérapage des finances publiques.M. Coquerel va demander mercredi matin à la commission de valider, avec un vote, “un ultime courrier” adressé à Alexis Kohler l’invitant à une nouvelle convocation lui rappelant “ce qu’il encourt” s’il refuse de se présenter devant elle. A cette occasion, M. Coquerel demandera également à la commission “son aval” pour engager une procédure pénale si le secrétaire général de l’Elysée “persiste” dans son refus d’être auditionné.La commission des Finances a obtenu pour six mois les pouvoirs d’une commission d’enquête et lancé ses travaux début décembre pour enquêter sur “les causes” de “la variation” et des “écarts des prévisions fiscales et budgétaires” constatés sur les années 2023 et 2024.M. Kohler n’a pas répondu à la convocation mardi dernier de la commission, invoquant des problèmes d’agenda, puis “le principe de séparation des pouvoirs”, selon deux courriers adressés au président de la commission, consultés par l’AFP.”Des questions destinées à obtenir des informations concernant les modalités d’exercice des fonctions du président de la République ou ses positions ne pourraient obtenir une réponse sans porter atteinte au principe de séparation des pouvoirs”, écrit le secrétaire général de l’Elysée. “Si le président de la République ne peut être auditionné par le Parlement, cela a été le cas à plusieurs reprises pour des collaborateurs de l’Élysée. Je ne vois donc pas pourquoi le refus de M. Kohler ne me conduirait pas à engager une procédure pénale”, a dit M. Coquerel.Selon une ordonnance du 17 novembre 1958, toute personne dont une commission d’enquête a jugé l’audition utile est tenue de déférer à la convocation qui lui est délivrée. La personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende.M. Kohler s’est déjà présenté devant des commissions d’enquête, que ce soit en 2019 pour celle chargée d’enquêter sur l’affaire Benalla au Sénat, ou en 2020 pour celle chargée d’enquêter sur les concessions d’autoroute, toujours à la chambre haute.

Le commissaire européen Séjourné a eu “honte pour les Américains” en écoutant le vice-président Vance

Le commissaire français à la Commission européenne et ancien ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a déclaré lundi avoir eu “honte pour les Américains” en entendant le discours sur l’Europe du vice-président américain JD Vance vendredi.Commissaire européen à la Stratégie industrielle et vice-président de la Commission européenne, M. Séjourné était précédemment ministre de l’Europe et des Affaires étrangères dans le gouvernement de Gabriel Attal.”Vous m’auriez invité il y a deux jours, je vous aurais peut-être parlé du discours du vice-président américain, la honte que j’ai eue pour les Américains du coup de canif qui a été porté au modèle européen dans ce discours”, a déclaré le Commissaire lors de l’inauguration de la Maison des Entreprises de France du Medef au centre de Bruxelles.”Le vice-président américain préfère rencontrer la présidente de l’AFD (le parti d’extrême-droite allemand) plutôt que le chancelier allemand, et ça pour le coup c’est un sujet (…) existentiel pour les Européens”, a poursuivi M. Séjourné.Vendredi, dans un discours en forme de diatribe contre l’Europe à la Conférence sur la Sécurité de Munich, et à une semaine des élections en Allemagne, le vice-président américain JD Vance, avait spécifiquement demandé aux partis politiques allemands, et à la droite classique en particulier, de ne plus ostraciser l’extrême droite.”Il n’y a pas de place pour des pare-feux”, avait-il lancé, s’attirant les foudres du gouvernement allemand.”Vous m’invitez aujourd’hui, a poursuivi M. Séjourné, et je pourrais vous donner des éléments positifs également, sur la réponse des Européens, avec ce soir des dirigeants européens qui se réunissent à Paris pour réfléchir à l’avenir de nos institutions (…), nos garanties de sécurité pour les années à venir, dans une forme de cénacle qui ressemble presque à un Conseil de sécurité européen, en tout cas peut-être les prémices de ce Conseil de sécurité, on peut en rêver”, a-t-il conclu.Une dizaine de dirigeants des pays-clés européens, dont le Britannique Keir Starmer, le Polonais Donald Tusk et l’Italienne Giorgia Meloni se sont réunis à Paris autour d’Emmanuel Macron, ainsi que les dirigeants de l’Union européenne et de l’Otan, pour discuter de l’attitude à adopter face à la décision de Donald Trump de dialoguer avec Vladimir Poutine de l’avenir de la guerre en Ukraine.

Présidence LR: le match Retailleau-Wauquiez officiellement lancé

Le bureau politique des Républicains a lancé officiellement lundi la campagne à présidence du parti, dont le scrutin est prévu à la mi-mai, avec deux candidats déjà en lice, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le patron des députés LR, Laurent Wauquiez.Cette instance du parti, qui regroupe ses ténors comme Gérard Larcher ou François-Xavier Bellamy, a validé le “guide électoral” élaboré par la haute autorité des Républicains, qui prévoit les élections les 17 et 18 mai, voire un second tour le weekend suivant si nécessaire, ont indiqué des participants à l’AFP. Pour l’instant, M. Retailleau et M. Wauquiez sont les deux seuls à s’être lancés dans la course, mais d’autres candidats peuvent encore s’ajouter jusqu’au 18 mars, date limite pour le dépôt de candidature.Le ministre de l’Intérieur, en verve dans les sondages, a reçu au cours des derniers jours le soutien de l’eurodéputé François-Xavier Bellamy et de l’ancien président de l’UMP Jean-François Copé. Interrogé à l’issue de la réunion sur sa capacité à faire campagne tout en étant à Beauvau, M. Retailleau a répondu que “cela ne pose aucun problème”, rappelant le précédent de Nicolas Sarkozy, qui avait assumé en même temps la casquette de ministre de l’Intérieur et celle de patron de la droite, ou encore le Premier ministre François Bayrou, qui est à la tête du MoDem. “Tout le monde est d’accord sur le fait que cette élection doit être irréprochable”, a affirmé pour sa part Vincent Jeanbrun, porte-parole du groupe des députés LR. “Le seul objectif est l’unité”, a-t-il ajouté. La haute autorité a également arrêté les conditions pour participer à cette élection qui désignera le nouveau président de LR, poste vacant depuis le départ d’Éric Ciotti qui s’est allié en juin au RN pour les législatives. “Elle sera ouverte aux adhérents à jour de cotisation au 31 décembre 2024 ainsi que les adhérents à jour de cotisation 30 jours avant la date du scrutin, soit le jeudi 17 avril 2025 à 24 heures”, a souligné cette instance interne.Selon elle, 43.859 adhérents étaient à jour de cotisation au 13 février. Dans ces conditions, les militants qui ont suivi l’ancien président Éric Ciotti à l’Union de la droite républicaine (UDR) auraient la possibilité de voter, même si une source interne au parti relativise leur poids électoral.Pour se lancer dans la course, les candidats devront présenter les parrainages d'”au moins 1% des adhérents à jour de cotisation, soit 439 répartis sur au moins 15 Fédérations départementales différentes, sans que plus d’un dixième des signataires des formulaires de parrainage puissent être adhérents d’une même Fédération”, a précisé la haute autorité. L’élection de la mi-mai donnera lieu à un congrès, mais sans présence physique, avec un vote qui se fera par voie électronique, a précisé cette source. 

La ministre française Rachida Dati en “visite historique” au Sahara occidental

La ministre française de la Culture Rachida Dati a qualifié d'”historique” sa visite lundi dans le territoire non autonome et disputé du Sahara occidental, estimant qu’elle “démontre que le présent et l’avenir de cette région s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine”.”C’est la première fois qu’un ministre français vient dans les provinces du Sud”, a déclaré à l’AFP Mme Dati, en utilisant la terminologie employée par le Maroc pour désigner ce territoire au statut non défini à l’ONU, peu après son arrivée à Laayoune pour lancer un centre culturel français.Le Sahara occidental, vaste zone désertique, est une ex-colonie espagnole, contrôlée à environ 80% par le Maroc mais revendiquée depuis 50 ans par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.Fin juillet, le président français Emmanuel Macron a apporté un soutien appuyé à un plan d’autonomie du territoire “sous souveraineté marocaine” proposé par Rabat, rompant avec la position traditionnelle française favorable au processus de l’ONU, et provoquant une grave crise avec Alger. Un référendum d’autodétermination a été prévu par l’ONU lors de la signature d’un cessez-le-feu en 1991 mais ne s’est jamais concrétisé. En octobre dernier, une résolution du Conseil de sécurité soutenue par 12 des 15 membres, a appelé à une solution “réaliste et mutuellement acceptable” au Sahara occidental.Lors d’une visite fin octobre au Maroc, M. Macron a promis l’engagement “diplomatique” de la France pour pousser la solution marocaine sur le Sahara occidental à l’ONU et au sein de l’Union européenne.Selon Mme Dati, l’antenne de l’Alliance française prochainement installée à Laayoune sera “une ouverture sur le monde, sur la France, avec des activités culturelles, notamment dans l’apprentissage de la langue, avec des échanges d’artistes, avec des parcours éducatifs”.”Nous souhaitons que cette Alliance française devienne un lieu phare dans notre coopération France et Maroc”, a dit la ministre, en évoquant un “aspect symbolique” et son “attachement” personnel au Maroc dont est originaire son père.En compagnie de son homologue marocain Mehdi Bensaïd, Mme Dati s’est aussi rendue à Dakhla, à 500 km au sud de Laayoune, pour donner le coup d’envoi à une annexe de l’Institut supérieur des métiers du cinéma ISMAC.Selon un communiqué du ministère de la Culture marocain, la visite des deux responsables “revêt une dimension politique après la reconnaissance par la France de la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud”.rih-isb-bou-fka/hme

Gérald Darmanin ordonne l’arrêt de toute “activité ludique” en prison

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé lundi avoir ordonné l’arrêt de toutes les “activités ludiques” en prison qui ne concernent pas l’éducation, la langue française ou le sport, après une polémique sur des soins du visage prodigués à des détenus à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses.Le syndicat FO Justice de cet établissement pénitentiaire s’était indigné la semaine dernière de l’organisation d’une telle activité à l’occasion de la Saint-Valentin. Selon le journal La Dépêche, qui avait révélé l’information, une vingtaine de détenus ont bénéficié d’un massage du visage offert par une école toulousaine, une semaine après de la “danse country”.”Il est hors de question d’avoir des activités ludiques qui choquent tous nos concitoyens et qui m’ont choqué profondément lorsque j’ai appris que cette activité gratuite qui avait été proposée localement avait été acceptée”, a déclaré M. Darmanin. Il était interrogé sur le sujet à l’issue d’une visite du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne), l’un des quatre sites envisagés pour accueillir une prison de haute sécurité pour les narcotrafiquants.”J’ai demandé au directeur de l’administration pénitentiaire (…) qu’une instruction soit donnée à tous les directeurs de centres pénitentiaires, de toutes les prisons, pour que nous ne nous limitions absolument qu’au soutien scolaire et à la langue française, à l’activité autour du travail et à l’activité sportive à l’intérieur de la prison”, a dit le ministre aux journalistes.Il faut “arrêter désormais totalement ces activités dont personne ne comprend pourquoi elles existent” et elles sont stoppées à partir de lundi, a-t-il assuré.”C’est un tort”, que de supprimer de telles activités, a réagi la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, soulignant qu’elles sont “prévues par la loi”.- Karting à Fresnes -“Ces activités ludiques ne sont pas simplement ludiques, elles réapprennent aux gens à revivre normalement”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Citant le taux d’occupation de 208% de la maison d’arrêt Toulouse-Seysses, elle a fait valoir que “le vrai scandale se situe dans le fait que les maisons d’arrêt soient surpeuplées de cette manière”, “qu’il y ait des matelas au sol” dans les cellules, “que les gens soient traités comme des poulets en batterie”.Cette affaire rappelle la polémique en août 2022, venue en particulier de l’extrême droite et de la droite, autour d’une épreuve de karting à la prison de Fresnes (Val-de-Marne).Le ministre de la Justice de l’époque, Eric Dupond-Moretti, avait fait valoir qu’il aurait mis son “veto” s’il avait été préalablement informé, avant que la Chancellerie n’annonce une circulaire au sujet de la validation expresse de la direction de l’administration pénitentiaire sur les conditions de projets de réinsertion en prison.Syndicats de magistrats et d’avocats avaient vu dans la réaction du ministre “une communication démagogique et sécuritaire dictée par l’extrême droite”.Gérald Darmanin a en outre indiqué lundi qu’il devait encore visiter la centrale de Saint-Maur (Indre) avant de prendre sa décision finale sur l’établissement qui sera retenu pour accueillir les narcotrafiquants, dont l’ouverture reste prévue pour le 31 juillet. Outre Condé-sur-Sarthe, M. Darmanin a déjà visité le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, et la maison centrale d’Arles. 

Immigration, fin de vie… Macron explore et étend “le champ des possibles” du référendum

Emmanuel Macron peaufine sa réflexion en vue d’un référendum de plus en plus probable cette année, et n’exclut plus des sujets comme la fin de vie ou l’immigration. Mais certains dans son camp redoutent l’effet boomerang d’une consultation organisée par un président impopulaire.Le chef de l’Etat devrait “exprimer sa pensée d’ici le printemps” s’il veut convoquer les électeurs cette année, possiblement avant les vacances d’été, dit un proche à l’AFP.Lors de ses voeux du Nouvel-An, il a déjà réussi à lancer un débat politique, sans même prononcer le mot “référendum”. Tout juste a-t-il promis de demander aux Français de “trancher” en 2025 certains “sujets déterminants”.Depuis, “c’est un peu la foire à la saucisse”, constate un cadre du camp présidentiel.La Tribune Dimanche a demandé à plusieurs leaders politiques la question qu’ils voudraient poser. Cela va du changement de Constitution aux retraites, à gauche, à l’immigration, à droite et à l’extrême droite.”Ça permet de nourrir la réflexion du président”, se félicite son entourage. A en croire ses interlocuteurs, Emmanuel Macron n’a pas arbitré.Mais il songe à plusieurs référendums simultanés, sur des sujets variés, pour dépassionner le recours à cet outil qu’aucun président n’a osé dégainer depuis vingt ans et la victoire du “non” sur la Constitution européenne.Parmi les sujets qui semblent retenir son attention figure la question du travail. Le chef de l’Etat trouverait son inspiration chez Antoine Foucher, directeur de cabinet ministériel durant son premier quinquennat et auteur d’un essai à succès, “Sortir du travail qui ne paie plus” (Editions de l’aube).”Ça correspond à l’ADN du macronisme”, acquiesce-t-on dans l’entourage présidentiel, en reconnaissant: “ça rentre dans le champ des possibles”.Même chose pour la thématique d’une “reprise du contrôle de l’espace numérique”, alors qu’Emmanuel Macron n’a pas réussi jusqu’ici à donner suite aux recommandations d’une commission qui prônait l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans.”Qu’on nous fasse pas le coup de dire que M. Macron veut faire son caprice sur un référendum sur les écrans, qui n’est quand même pas la priorité nationale, et qu’on ne peut pas le faire sur l’immigration”, s’est indigné dimanche sur LCI le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy.Jusqu’à récemment, un référendum sur l’immigration était exclu par le pouvoir au nom de l’article 11 de la Constitution, qui en restreint le champ notamment aux “réformes relatives à la politique économique ou sociale”.Emmanuel Macron avait proposé une révision constitutionnelle pour élargir cet article, mais avait abandonné faute de consensus suffisant pour la faire adopter.- Le risque du plébiscite -Pas de quoi désarmer les partisans d’une telle consultation. “J’affirme qu’aujourd’hui il est possible d’avoir un référendum sur des questions migratoires, à condition” qu’elles soient en lien avec “la question sociale”, a insisté dimanche le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, candidat à la présidence du parti Les Républicains.Or au sommet de l’Etat, on n’exclut plus cette hypothèse. “Ça dépend par quel angle on le prend”, temporise un proche du président.Un autre sujet revient avec insistance dans ce qui filtre des cogitations d’Emmanuel Macron: la fin de vie.Jusqu’ici, l’Elysée jugeait que l’instauration de l’aide active à mourir relevait du registre “sociétal”, qui n’est pas prévu par l’article 11, et surtout que soumettre ce sujet intime et sensible aux électeurs revenait à prendre le risque de diviser la société. D’autant que si les Français y sont très majoritairement favorables dans les sondages, une campagne médiatique pourrait faire monter le camp des opposants.Aujourd’hui, l’analyse a-t-elle évolué ? “Cela peut être considéré comme social”, et donc possible constitutionnellement, pense un proche du président.Reste à savoir si Emmanuel Macron, qui a agité ses velléités référendaires à plusieurs reprises sans jamais passer à l’acte, ira cette fois au bout.Dans son propre camp, certains raillent une démarche à l’envers d’un président qui d’abord décide qu’il veut un référendum, puis choisit le sujet. Et on met en garde contre la possibilité que les Français répondent par réflexe “non” à celui qui pose la question, au risque de saper encore plus sa légitimité.”Personne ne pense que ça va se faire”, lâche même un de ses alliés.Les stratèges élyséens, eux, n’en démordent pas, persuadés que leur champion peut réussir à retirer au référendum son caractère “plébiscitaire”. Avec en ligne de mire l’idée qu’il pourrait être ensuite utilisé régulièrement pour surmonter “les blocages” parlementaires.

Tondelier explique la disparition de l’écologie du débat par le “syndrome de l’autruche”

La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a expliqué lundi la diminution de la place de l’écologie dans le débat politique par, notamment, “le syndrome de l’autruche” qui fait que notre cerveau a du mal à envisager les conséquences du changement climatique.”Les neuroscientifiques ont démontré que le cerveau humain n’était pas apte à encaisser ce risque parce qu’il est trop énorme, trop immédiat, qu’on a l’impression de ne pas avoir prise puisque même si on arrête de conduire, de consommer, même de respirer, la planète sera toujours en danger”, a justifié Mme Tondelier sur France inter. “Donc il y a un truc qui plonge certains dans l’éco-anxiété, d’autres dans le déni, dans la culpabilité, tout ça est extrêmement compliqué mais enfin ce n’est pas parce que c’est compliqué qu’il ne faut pas s’en occuper”, a-t-elle jugé.Autre raison selon elle qui entraîne cette mise à l’écart de l’écologie du débat politique, le fait que l’extrême droite ait mis “une cible dans le dos” des défenseurs de l’environnement.”Si Trump a fait de l’écologie sa principale ennemie, si l’extrême droite essaye de faire la même chose en Europe, c’est que l’internationale xénophobe a compris que l’écologie c’était le projet politique qui s’opposait sur tous les points au leur. On voit bien qu’il y a une +bouc émissairisation+ de l’écologie”, a-t-elle estimé.