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Les parlementaires pro-A69 obtiennent une première victoire à l’Assemblée

Après des débats parfois âpres, les députés ont approuvé mercredi en commission une proposition de loi visant à valider les autorisations du chantier de l’autoroute A69, déjà au coeur d’une bataille judiciaire à l’extérieur de l’Assemblée nationale.Déjà largement adoptée au Sénat, la proposition de loi atypique est portée à l’Assemblée par Jean Terlier, député macroniste du Tarn et ardent défenseur du chantier.Le texte, qui doit être examiné le 2 juin dans l’hémicycle, prévoit de valider rétroactivement deux autorisations environnementales permettant les deux chantiers nécessaires à la réalisation de l’autoroute entre Toulouse et Castres.Une façon de revenir sur la décision du tribunal administratif de Toulouse qui avait estimé le 27 février que les travaux ne présentaient pas de “raison impérative d’intérêt public majeur” permettant de déroger “à l’objectif de conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvages”.Invoquant “l’incompréhension” devant l’arrêt de travaux réalisés à “70%”, et la nécessité de désenclaver un territoire, M. Terlier a aussi longuement défendu la constitutionnalité de cette loi de validation, au coeur des débats. Selon lui elle répond notamment à “un motif impérieux d’intérêt général”.Vertement opposés, Insoumis et écologistes se sont au contraire relayés au micro pour dénoncer une volonté de “contourner une décision de justice”. “Il s’agit d’écraser la décision du tribunal administratif de Toulouse”, a critiqué Anne Stambach-Terrenoir (LFI, Haute-Garonne), opposée à une autoroute qui “détruit tant d’écosystèmes précieux et de terres agricoles fertiles pour gagner quelques minutes de trajet sur une route nationale”.”Cette proposition de loi de validation rétroactive porte atteinte à la séparation des pouvoirs”, a ajouté l’écologiste Christine Arrighi (Haute-Garonne), estimant que le “motif d’intérêt général impérieux” n’étais pas fondé.Les députés socialistes, sans se prononcer sur l’opportunité du chantier défendu par la présidente PS de la région Carole Delga, n’ont pas soutenu le texte invoquant des raisons “purement juridiques”.A l’inverse la droite et le RN ont soutenu l’initiative.”Si ces travaux de l’A69 (…) devaient ne jamais pouvoir reprendre, alors en réalité, nous ne ferons plus jamais rien en France”, a argué le député LR Ian Boucard.Pas totalement convaincu par la rédaction initiale, il a toutefois fait adopter une autre rédaction du texte, validant toujours les arrêtés et conférant au projet une “raison impérative d’intérêt public majeur”, mais en essayant aussi d’apporter des garanties constitutionnelles, alors qu’un recours de la gauche et des écologistes en cas d’adoption définitive du texte est plus que probable.Parallèlement à ces débats à l’Assemblée, la cour administrative d’appel de Toulouse a commencé à examiner mercredi un recours de l’Etat pour relancer les travaux de l’A69, en essayant d’obtenir un sursis à exécution. Sa décision est attendue attendue “d’ici le 28 mai”.

Législative en Bourgogne: Eric Ciotti raille “l’alliance de la honte” contre le RN

Éric Ciotti, ex-président de LR rallié au RN, a qualifié mercredi d'”alliance de la honte” le front républicain formé contre le Rassemblement national en vue du second tour d’une législative partielle, dimanche en Saône-et-Loire.”C’est une coalition contre-nature de LFI à LR”, a fustigé M. Ciotti lors d’une conférence de presse à Chalon-sur-Saône, où il a apporté son soutien au candidat RN Arnaud Sanvert, dont l’élection en juillet 2024 a été invalidée pour irrégularités de comptage.Au premier tour de la législative partielle dimanche dernier, Arnaud Sanvert a recueilli 32% face à l’ex-LR Sébastien Martin (25,60%), président du Grand Chalon et vice-président du département.La gauche divisée a échoué à se hisser au second tour: la LFI Fatima Kouriche n’a recueilli que 8,2%, très loin de ses 23% au premier tour de 2024, tandis que le PS Clément Mugnier est arrivé troisième avec 17%. Les deux ont appelé à faire barrage au RN, tout comme la maire de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot, également ex-LR, qui n’a recueilli que 12% au premier tour.”Ce sont les représentants de l’alliance de la honte”, a fustigé M. Ciotti, en accusant Sébastien Martin de bénéficier du “soutien” de LFI.”Je n’ai pas de réponse à apporter à quelqu’un qui a trahi sa famille politique pour se rallier à Mme Le Pen”, a réagi auprès de l’AFP M. Martin. “Aujourd’hui, il est au service de Mme Le Pen et il s’est fondu dans le lepénisme”, a-t-il ajouté.M. Ciotti a également critiqué la position de LR, avec qui M. Martin a dit vouloir siéger à l’Assemblée nationale même s’il n’en a plus la carte. “On entend LR hurler contre le gouvernement et, en même temps, ils sont dans ce gouvernement avec des ministres. Nous, nous sommes pour la clarté”, a affirmé M. Ciotti. Face à la réserve de voix dont pourrait disposer M. Martin, Arnaud Sanvert, un ancien réceptionniste de nuit de 41 ans, ne peut guère espérer qu’un sursaut de participation en sa faveur. Cette dernière n’a atteint que 32,73% au premier tour, soit deux fois moins que l’an dernier. “J’appelle tous les électeurs à se mobiliser”, a déclaré M. Ciotti.

Gestion du Covid-19: non-lieu requis pour trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe

La menace d’un procès s’éloigne considérablement pour trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, visés par une enquête sur leur gestion du Covid-19: le ministère public près la Cour de justice de la République (CJR) vient de réquérir un non-lieu à leur égard.Dans cette information judiciaire pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, ainsi que son successeur Olivier Véran, sont placés sous le statut de témoin assisté.Cette absence de mise en examen laissait déjà entrevoir un non-lieu. “Les investigations établissent que de nombreuses initiatives ont été prises par le gouvernement pour combattre la pandémie de Covid-19, faisant obstacle à ce que l’infraction d’abstention volontaire de combattre un sinistre soit constituée à l’encontre d’Edouard Philippe et d’Olivier Véran”, a expliqué mercredi dans un communiqué Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui exerce les fonctions du ministère public près la CJR.De son côté, Agnès Buzyn avait été vertement critiquée pour avoir quitté ses fonctions au début de la crise sanitaire pour devenir candidate à la mairie de Paris.C’est finalement cette chronologie qui semble la dédouaner.Le parquet général a relevé qu’elle avait quitté son poste de ministre de la Santé le 16 février 2020, “date à laquelle aucun sinistre au sens du code pénal n’était encore caractérisé sur le territoire national dès lors que le premier décès d’un malade contaminé en France par la Covid-19 est intervenu le 25 février 2020”.Agnès Buzyn avait par ailleurs été, un temps, mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui. Mais elle avait obtenu son annulation en janvier 2023, devant la Cour de cassation. A l’instar de cette dernière, le parquet général a estimé qu’il ne peut lui être reproché “aucune violation d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement”.Son avocat, Eric Dezeuze, n’a pas souhaité commenter.- Tirer des leçons ? -Après ce réquisitoire, rendu mardi, il revient désormais à la commission d’instruction de trancher.”L’absence de mise en examen laisse présager une décision de non-lieu, mais rien ne dit que la commission d’instruction aura les mêmes motivations pour ce non-lieu et la même analyse des infractions pénales”, au vu de la multitude d’actes d’enquête réalisés par ses magistrats en quatre ans, a souligné une source judiciaire.Auditions et perquisitions, jusqu’aux domiciles et bureaux d’Edouard Philippe, Agnès Buzyn et Olivier Véran, mais aussi chez l’ex-directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, et l’ex-directrice générale de Santé Publique France, Geneviève Chêne.Si par exemple le manque de masques au début de la pandémie, qui avait été au coeur des polémiques, “ne relève pas de l’infraction pénale, il faudra se poser la question plus large de ce qui engage la responsabilité de nos hommes politiques”, a relevé la source judiciaire.Quelle que soit la décision finale, un dossier de dizaines de milliers de pages nourrira une autre information judiciaire: celle dirigée en parallèle, contre X, au Pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris, pour mise en danger de la vie d’autrui, homicides et blessures involontaires.Selon les chiffres de Santé publique France, 168.000 personnes sont décédées de la Covid-19 entre 2020 et septembre 2023, date à laquelle l’Organisation mondiale de la santé a mis fin à l’urgence sanitaire mondiale. Cinq ans après cette pandémie qui a fait des millions de morts dans le monde, les gouvernements cherchent encore à en tirer des leçons. Un accord international a été adopté mardi lors de la réunion annuelle des pays membres de l’OMS pour instaurer une coordination mondiale plus précoce et plus efficace afin de prévenir, détecter et répondre au risque pandémique.En France, “l’incompétence et/ou impréparation” de l’Etat a été longuement épinglée par les journalistes d’investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans leur livre “Les juges et l’assassin”.A leurs yeux, l’Etat a failli “en ne prenant pas assez rapidement au sérieux le virus”, en “laissant sciemment les outils de riposte sanitaire” tels que Santé publique France “dans un inconfort financier”, “en négligeant le stock de masques” ou encore en “induisant les Français en erreur sur le port du masque”.

Présidentielle : Retailleau en hausse dans les intentions de vote, selon un sondage

Les intentions de vote pour Bruno Retailleau à la prochaine élection présidentielle sont en hausse de quatre points en mai, indique mercredi un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro et Sud Radio, trois jours après son élection à la tête des Républicains.Dans cette étude réalisée lundi et mardi, 16% des sondés indiquent qu’ils voteraient pour l’actuel ministre de l’Intérieur si le premier tour de l’élection présidentielle se déroulait dimanche prochain, contre 11% au mois de mars dernier. Un score qui reste bien inférieur à celui du candidat du Rassemblement national, qui arriverait largement en tête au premier tour : qu’il s’agisse de Marine Le Pen ou Jordan Bardella, 31% des voix seraient remportées par le parti d’extrême droite. Le sondage Ifop place Edouard Philippe en deuxième position, avec 21% des intentions de vote. Bruno Retailleau arrive troisième, suivi par Jean-Luc Mélenchon, qui rassemblerait 13,5% des suffrages si Marine Le Pen est candidate, et 13% si Jordan Bardella la remplace. L’étude part du principe qu’il y aura cinq candidatures à gauche : Jean-Luc Mélenchon, Marine Tondelier, Olivier Faure, Fabien Roussel et Nathalie Arthaud. La candidature de François Ruffin n’est pas prise en compte. L’enquête, qui ne constitue pas une prévision mais donne une indication des rapports de force et des dynamiques à l’instant T, a été menée en ligne du 19 au 20 mai auprès d’un échantillon de 1.114 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 pt et 3,1 pts. 

Gestion du Covid-19: non-lieu requis pour trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe

Un non-lieu a été requis mardi à l’encontre de trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, dans l’enquête menée à la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion du Covid-19, a annoncé mercredi le procureur général Rémy Heitz.Dans cette information judiciaire pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, ainsi que son successeur Olivier Véran, sont placés sous le statut de témoin assisté.Avec ces réquisitions, la perspective d’un procès s’éloigne considérablement pour ces responsables politiques, même s’il revient désormais à la commission d’instruction de la CJR de trancher.”Les investigations établissent que de nombreuses initiatives ont été prises par le gouvernement pour combattre la pandémie de Covid-19, faisant obstacle à ce que l’infraction d’abstention volontaire de combattre un sinistre soit constituée à l’encontre d’Edouard Philippe et d’Olivier Véran”, a expliqué dans un communiqué Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui exerce les fonctions du ministère public près la CJR.De son côté, Agnès Buzyn avait été vertement critiquée pour avoir quitté ses fonctions au début de la crise sanitaire pour devenir candidate à la mairie de Paris.C’est finalement cette chronologie qui semble la dédouaner: le parquet général a relevé qu’elle avait quitté ses fonctions le 16 février 2020, “date à laquelle aucun sinistre au sens du code pénal n’était encore caractérisé sur le territoire national dès lors que le premier décès d’un malade contaminé en France par la Covid-19 est intervenu le 25 février 2020”.Agnès Buzyn avait par ailleurs été, un temps, mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui. Mais elle avait obtenu son annulation en janvier 2023, devant la Cour de cassation.A l’instar de cette dernière, le parquet général a estimé qu’il ne peut lui être reproché “aucune violation d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement”.L’information judiciaire ouverte en juillet 2020 a été menée par la CJR, seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement – Premiers ministres, ministres et secrétaires d’Etat – pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Elle découlait de plusieurs plaintes de médecins ou d’associations dénonçant, dès le début du confinement en mars 2020 en France, le manque d’équipements de protection pour les soignants et la population ou encore les errements sur la nécessité ou non de porter des masques.

Loi “refondation” de Mayotte: le Sénat approuve un volet migratoire contesté

Conditions d’accès au séjour durcies, expulsions de familles dont l’enfant est jugé dangereux, rétention des mineurs… Le Sénat a approuvé mardi soir plusieurs mesures gouvernementales pour lutter contre l’immigration irrégulière à Mayotte, un volet contesté du projet de loi pour “refonder” l’archipel après Chido.”La lutte contre l’immigration clandestine doit être une priorité. C’est une réalité du territoire, et vous ne trouverez aucun Mahorais pour le contester”, a lancé devant les sénateurs le ministre des Outre-mer Manuel Valls. Depuis des années, le territoire ultramarin fait face à l’afflux massif d’immigrés clandestins venus notamment des Comores voisines. Une enquête de l’Insee menée en 2016 estimait que “près de la moitié des habitants” de Mayotte étaient des étrangers, et que la moitié d’entre eux étaient alors en situation irrégulière.Le gouvernement a donc intégré de nombreuses mesures, souvent dérogatoires et spécifiques à Mayotte, dans le projet de loi-programme pour la “refondation” de l’île. Toutes ont été adoptées par la chambre haute, dominée par une alliance droite-centristes, malgré l’hostilité de l’ensemble de la gauche. Sur les conditions d’accès au séjour, les sénateurs ont ainsi accepté d’imposer aux étrangers la détention préalable d’un “visa de long séjour” pour obtenir certaines cartes de séjour temporaire, ou encore d’étendre la durée de résidence régulière exigée pour obtenir une carte de résident “parent d’enfant français”.La centralisation des reconnaissances de paternité à Mamoudzou et l’augmentation des peines pour reconnaissance frauduleuse de paternité ont également été approuvées, dans le but de “réduire l’attractivité de Mayotte”. Mesures plus irritantes encore: la création de “lieux spécialement adaptés” à la rétention de familles accompagnées de mineurs, et surtout la possibilité inédite de retirer des titres de séjour aux parents d’enfants considérés comme menaçant l’ordre public, y compris lorsque la défaillance des parents compromet la “moralité” ou “l’éducation” de leur enfant.- Vote mardi 27 mai -Cette réforme, bien que très encadrée, a fait bondir la gauche, qui fustige un mécanisme “sans précédent aucun” car il pénaliserait les parents pour le comportement de leurs enfants. “Nous sommes en train, progressivement, de faire rentrer dans le droit, via la brèche de Mayotte, des dispositions en violation totale des principes fondamentaux”, s’est alarmée l’écologiste Mélanie Vogel.”On cherche tout simplement la responsabilisation des parents vis-à-vis de ces mineurs délinquants”, a rétorqué la corapporteure Agnès Canayer (groupe Les Républicains), soulignant la “situation exceptionnelle” de l’île.A l’initiative de la droite, les sénateurs ont par ailleurs durci les conditions du regroupement familial en l’interdisant lorsque l’étranger occupe “sans droit ni titre”, ou que son logement relève de l’habitat informel.Sans surprise, les débats ont débordé sur l’une des revendications principales des élus de l’archipel: la fin des “visas territorialisés”, ces titres de séjour spécifiques qui empêchent leurs détenteurs de venir dans l’Hexagone ou à La Réunion voisine. Mesure qui permettrait selon ses défenseurs de “désengorger” hôpitaux et écoles, mais que le Sénat n’a pas souhaité adopter, en accord avec le gouvernement, face au risque avancé de renforcer l’hypothèse d’un “appel d’air” migratoire. Sur un autre volet, un article pour faciliter les expropriations en vue d’accélérer la reconstruction, décrié par les élus locaux et notamment les sénateurs de Mayotte, a tout de même été adopté. Ce projet de loi, qui comporte de nombreuses autres mesures sur les champ social, économique, foncier et institutionnel, sera mis au vote dans son ensemble le mardi 27 mai au Sénat.

Faire alliance pour 2027 ? Les Français partagés sur la stratégie de LR

Faire alliance pour la prochaine présidentielle ? L’opinion est partagée sur la stratégie que doivent tenir les Républicains pour 2027: 21% des Français préfèrent un candidat LR seul, 17% une alliance avec le RN et 16% avec le camp présidentiel, d’après un sondage Elabe pour BFMTV paru mercredi.Les sympathisants LR sont également très partagés sur la stratégie à adopter: 40% souhaitent que le parti présente un candidat sans faire d’alliance, alors que 26% optent pour un accord avec le camp présidentiel et 21% avec le RN. Par ailleurs, 55% des sympathisants des partis du camp présidentiel souhaitent que LR s’allient avec eux, alors que 56% des sympathisants RN souhaitent une alliance avec leur parti.Interrogés sur la meilleure personnalité pour représenter la droite et le centre en cas de candidature commune, les Français mettent l’ex-Premier ministre Edouard Philippe (28%) et Bruno Retailleau (26%) au coude-à-coude.Auprès des sympathisants des partis du camp présidentiel et de LR, Edouard Philippe (55%) devance le ministre de l’Intérieur, élu à la tête des Républicains (46%). Auprès des sympathisants RN, Bruno Retailleau (43%) devance largement Edouard Philippe (17%).Enfin, 80% des sympathisants LR citent Bruno Retailleau parmi les personnalités qui feraient le meilleur candidat pour représenter la droite en 2027. Il devance largement Xavier Bertrand (29%) et Laurent Wauquiez (19%).Étude réalisée en ligne entre le 19 et 20 mai auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Renaissance veut interdire le voile pour les moins de 15 ans et prône “une deuxième loi séparatisme”

Renaissance, dirigé par Gabriel Attal, souhaite interdire le voile dans l’espace public pour les mineures de moins de quinze ans, et prône une “deuxième loi séparatisme” après celle adoptée en 2021, a-t-on appris mardi auprès du parti, confirmant une information du Parisien.Un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement pointe une “menace pour la cohésion nationale” avec le développement d’un islamisme “par le bas”, au niveau des municipalités, selon le texte qui doit être examiné mercredi en Conseil de défense.Les auteurs de ce texte s’inquiètent notamment d’une “rigorisation de la pratique religieuse”, avec une “explosion du nombre de jeunes filles portant une abaya et l’augmentation massive et visible de petites filles portant le voile”. Phénomène touchant des jeunes filles “parfois [âgées de] 5-6 ans”, qui “apparaît soutenu par un puissant réseau wahhabo-salafiste”.    Renaissance propose en conséquence “pour les mineurs de moins de 15 ans, d’interdire le port du voile dans l’espace public, notamment car cela porte gravement atteinte à l’égalité homme-femmes et à la protection de l’enfance”.Le parti, qui tiendra lundi une convention thématique sur les questions régaliennes, souhaite instaurer “un délit de contrainte au port du voile contre les parents qui contraindraient leurs jeunes filles mineures à porter le voile”.Une proposition qui a fait réagir le patron du RN Jordan Bardella: “Tenter désespérément de faire parler de soi et d’exister vaut bien quelques revirements à 180 degrés”, a-t-il ironisé sur X, en publiant une vidéo d’un débat entre lui et Gabriel Attal avant le second tour de la présidentielle de 2022, ou l’ex-premier ministre fustigeait à l’époque la chasse aux femmes voilées, si Marine Le Pen était élue. Le député Générations Benjamin Lucas a lui constaté sur X, “l’effet du nouveau pontificat : Jean-Marie Le Pen est ressuscité”. Renaissance préconise par ailleurs l’adoption d’une “deuxième loi séparatisme appelée +loi contre l’entrisme islamiste+”, après celle adoptée en 2021, portée par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin.Ce texte porterait la création d’un “délit de communautarisme qui complètera le délit de séparatisme”, “sanctionnant l’appel à refuser les lois de la République ou la volonté d’imposer dans un territoire ou une association des règles contraires à celles de la République”.Renaissance tient lundi la première restitution des conventions thématiques initiées par Gabriel Attal, qui dirige le parti depuis décembre. Les sujets économiques et sociaux feront l’objet d’une convention le 10 juin. Celle consacrée à l’écologie est prévue fin juin.

Droit à l’aide à mourir: les députés approuvent les conditions d’éligibilité, début des débats sur la procédure

Après trois jours d’âpres débats, les députés ont approuvé mardi l’ensemble des conditions requises pour qu’un malade puisse être éligible au droit à l’aide à mourir, avant d’entamer les discussions sur les contours de la procédure pour la demander. L’article, qui prévoit cinq conditions cumulatives, a été adopté par 164 voix pour et 103 voix contre (l’opposition venant surtout de la droite et de l’extrême droite). D’abord l’âge: la personne doit avoir atteint au moins 18 ans.Etre de nationalité française ou résider de façon stable et régulière en France. Ensuite, que la personne soit atteinte “d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée” ou “terminale”.La “phase avancée” est caractérisée par “l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé de la personne malade qui affecte sa qualité de vie”.Les opposants au texte ont dénoncé cette notion qui ouvrirait, selon eux, l’aide à mourir à des patients à qui il reste encore “plusieurs années à vivre”. Pour ses défenseurs, elle permettrait notamment d’ouvrir le droit à des personnes atteintes de la maladie de Charcot.Pour être éligible, la personne doit aussi “présenter une souffrance physique ou psychologique” qui est “soit réfractaire aux traitements, soit insupportable selon la personne” lorsqu’elle a choisi de ne pas recevoir ou d’arrêter un traitement.La souffrance psychologique devra être “constante” et, surtout, une souffrance psychologique seule ne pourra “en aucun cas” permettre de bénéficier de l’aide à mourir.La dernière condition prévoit que la personne soit apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.- “Demande expresse” -Après l’adoption de cet article-clé, les députés ont enchaîné avec l’examen d’un autre, définissant la procédure pour demander cette aide à mourir.Ils ont souhaité préciser que la demande faite par le patient au médecin soit exprimée “par écrit ou par tout autre mode d’expression adapté à ses capacités”.La version initiale ne mentionnait qu’une “demande expresse”, renvoyant le détail à un décret en Conseil d’Etat.Dans la soirée, les députés ont commencé à discuter de l’alinéa du texte qui prévoit que la demande soit faite auprès d’un “médecin en activité” qui ne soit “ni son parent, ni son allié, ni son conjoint, ni son concubin, ni le partenaire auquel” la personne malade “est liée par un pacte civil de solidarité, ni son ayant droit”.Les plus farouches opposants au texte ont tenté de le modifier. Par exemple, le député macroniste Charles Sitzenstuhl a proposé que seuls les médecins exerçant depuis plus de 20 ans puissent recueillir la demande. Et ce, afin “de protéger les jeunes médecins”. Son amendement a été rejeté, comme les autres. A l’inverse, des députés, pour la plupart de la gauche de l’hémicycle, ont essayé d’ouvrir plus largement le droit à l’aide à mourir.  Des amendements pour reconnaître la possibilité de la demander via des directives anticipées et/ou une personne de confiance ont été défendus, mais tous rejetés.Pour la députée Danielle Simonnet (groupe écologiste et social), empêcher la prise en compte des directives anticipées, c’est prendre “le risque” qu’une personne demande “la mort plus tôt”, avant l’altération de ses capacités de discernement, pour que sa volonté soit respectée.A l’inverse, le député LR Patrick Hetzel, opposé au texte, a fait valoir que ces amendements posaient à ses yeux “un problème éthique”, estimant que la volonté pouvait fluctuer au cours du temps, et qu’il serait impossible de la vérifier à “l’instant T”. Pour confirmer ces votes, l’article dans son ensemble doit encore être adopté. Les débats doivent reprendre mercredi après-midi après la séance de questions au gouvernement prévue à 14H00.Le vote sur l’ensemble du texte, en première lecture, est prévu le mardi 27 mai. Plus de 1.231 amendements restent à étudier.

Présidentielle 2027: Ruffin veut une primaire et affirme qu’il la gagnera

Le député François Ruffin appelle, dans Libération, à une primaire de la gauche, “de Poutou à Ruffin”, pour la présidentielle de 2027, affirmant qu’il y participera, et qu’il la remportera.”Il nous faut une primaire, une +primaire geyser+, qui ne soit pas qu’une élection de départage, mais un moment de débordement”, déclare le député qui a rompu avec LFI lors des dernières législatives, et siège maintenant au sein du groupe écologiste.L’élu de la Somme annonce son intention d’y être candidat. “Et je la remporterai”, promet-il, rappelant qu’il a battu “trois fois” le Rassemblement national “dans des terres ouvrières”. “Je parle pour le monde du travail, les gens ordinaires qui tiennent le pays debout”, justifie-t-il.A l’initiative de l’idée du Nouveau Front populaire aux législatives pour réunir la gauche, le député rappelle qu’en un mois il y a eu “9 millions de votants”. “On pourrait leur rendre la parole, non ? C’est soit la stratégie des primaires, soit la stratégie déprimante”, assène-t-il. Le député considère que ce sont “les partis, a priori”, qui doivent organiser cette primaire. “Ce serait mieux avec eux. Est-ce qu’ils diront tous oui demain matin ? Probablement pas. Mais il y a, au sein de chacun, des unitaires contre des identitaires. De toute façon, cette primaire aura lieu”. Pour le calendrier, il préconise “des candidatures en avril 2026 et un vote à l’automne”, pour “une élection à deux tours, sur le modèle de la présidentielle”. Il détaille également les critères pour candidater: “100.000 parrainages citoyens, 250 de maires. Dix idées, en guise de profession de foi”. Et suggère “un vote physique, avec un bureau de vote par canton”, pour un objectif de “2 à 3 millions de votants”. Pour lui, les insoumis et Jean-Luc Mélenchon sont les bienvenus dans cette primaire, dont le périmètre doit être celui du NFP: “de Philippe Poutou à François Hollande. C’est à eux de choisir d’y rentrer ou non”.Quant à l’hypothèse d’une candidature de Jean-Luc Mélenchon sans passer par la case primaire, il estime que “tout est question de rapport de force. Un candidat légitimé par des millions de votants, ça chamboule les calculs”. Interrogé pour savoir s’il soutiendrait le gagnant quel qu’il soit, y compris si c’était François Hollande ou Raphaël Glucksmann, il dit ne pas imaginer “qu’on participe à un tel scrutin sans, ensuite, en respecter les règles”.