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Mayotte: grand nettoyage dans les rues de Mamoudzou, à quelques heures de la visite de Bayrou

Dans le centre de Mamoudzou, c’est l’effervescence: tractopelles et camions ont envahi dimanche les rues de la commune chef-lieu de Mayotte pour une grande opération de déblaiement, à la veille de la visite du Premier ministre et de cinq membres de son gouvernement. Près de 200 agents et une centaine d’entreprises sont à pied d’oeuvre depuis samedi pour ce qui est qualifié de “déblaiement géant d’envergure” par les équipes municipales, deux semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido. Dès 07H00, plusieurs axes principaux du coeur de Mamoudzou, dont la très fréquentée rue du Commerce, ont été fermés à la circulation pour permettre le passage des équipes de nettoyage.”Il y a beaucoup de gens qui pensent que c’est parce que les ministres arrivent qu’on nettoie les rues”, glisse à l’AFP une commerçante de cette artère bloquée. “Depuis le 13 décembre, avec le passage du cyclone, les déchets traînent partout. Ça sent mauvais, et il n’y a pas eu de nettoyage. J’espère que c’est vraiment parce que c’est le week-end qu’ils en profitent”, souligne-t-elle. “Cette opération était planifiée depuis plus d’une semaine. Il fallait profiter de ce week-end pour agir efficacement, quand le trafic est réduit”, rétorque Yssad Mohamed Youssouf, directeur de la propreté urbaine et du développement durable de Mamoudzou. Que cette opération ait été mise en place pour l’arrivée du Premier ministre et des membres de son gouvernement, dont le nouveau titulaire du portefeuille des Outre-mer Manuel Valls, ou non, les habitants constatent les résultats et ne s’en plaignent pas.”L’important, c’est que ce soit fait”, lâche Arsène Said, 25 ans, en se promenant le long d’une rue fraîchement débarrassée de ses ordures. “Je les attends toujours à Kaweni”, agglomération de Mamoudzou, complète néanmoins l’éducateur.- Un prochain retour à la normale -Après le passage du cyclone Chido, les différents villages de la commune chef-lieu de Mayotte ont été submergés par des déchets de toutes sortes: végétaux, métalliques et ordures ménagères. Le ramassage des déchets avait été interrompu pendant plusieurs jours à cause des nombreux arbres, poteaux et autres encombrants qui s’étaient retrouvés le long des routes.Depuis quelques jours, les rues retrouvent peu à peu leur propreté. “Nous sommes à 40% à Kaweni, 50% à M’Tsapéré”, autre quartier de Mamoudzou, précise Yssad Mohamed Youssouf. “Dans les villages, on a beaucoup avancé, mais l’hypercentre, qui n’avait pas encore été traité, était resté à l’abandon. C’est une zone immense, avec de nombreux dégâts. L’objectif, c’était que d’ici ce soir, nous ayons traité 80% de Mamoudzou”. Même si l’initiative est saluée, les résidents, à l’instar de Mouhoudroiri Nasser, ne peuvent cacher leurs réserves. “On pourrait installer davantage de bennes à ordures pour récupérer ce qui reste. Parce que même si on en enlève, dès le deuxième jour de nouveaux déchets apparaissent”.Les opérations de ce week-end sont amenées à se répéter dans les prochains jours. “Actuellement, nous avons quatre sites où nous déposons ces déchets en attendant de pouvoir les transférer ailleurs”, indique le directeur de la propreté urbaine. Le quai de transfert de Hamaha, le plus proche de la commune, est pour le moment fermé, ayant subi de gros dégâts suite au passage de Chido. Il devrait rouvrir la semaine prochaine, selon les autorités.Le site de l’installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND) est lui désormais ouvert. Le transfert des déchets vers le site situé à Dzoumogné, dans la commune de Bandraboua, au nord de Mayotte, devrait donc être enclenché dans les prochains jours.- Penser l’après -En attendant que le circuit de traitement des déchets reprenne un cours normal, des montagnes de tôles et d’ordures ménagères s’entassent sur le terre-plein de M’Tsapéré ou sur un terrain vague près du village de Tsoundzou.”C’est vraiment problématique”, reconnaît le directeur de la propreté urbaine. “Nous avons demandé l’accompagnement des services de l’État”. Selon la municipalité, la situation devrait revenir à la normale d’ici la semaine prochaine.Actuellement, une centaine d’entreprises privées dotées de moyens roulants sont mobilisées, notamment pour transporter les déchets verts jusqu’au centre de la ville pour les broyer.Pour Yssad Mohamed Youssouf, l’objectif final est bien de valoriser le plus de déchets possible. “Disposer de gros broyeurs, réutiliser les copeaux de bois… Tout cela représente des filières à développer pour maximiser la valorisation de ces matériaux”. 

Mayotte: Bayrou attendu tôt lundi matin, en quête de “solutions concrètes”

Le Premier ministre François Bayrou arrivera tôt lundi matin à Mayotte pour une visite tournée vers des “solutions concrètes” pour les habitants de l’île dévastée par le cyclone Chido, a-t-on appris samedi auprès de Matignon.Il sera accompagné des ministres d’État Élisabeth Borne (Éducation) et Manuel Valls (Outremer) et des ministres Valérie Létard (Logement), Yannick Neuder (Santé) et Thani Mohamed Soilihi (Francophonie et Partenariats internationaux).La journée débutera à 07H15 locales (05H15 heure de Paris) par la visite de l’usine de dessalement de Petite Terre, suivie de celle du collège de Kaweni 2 à Mamoudzou et de l’hôpital de campagne installé après le cyclone. Plusieurs rencontres sont prévues avec les acteurs économiques, les forces de sécurité et les élus locaux, ainsi qu’une cérémonie d’hommage au capitaine de gendarmerie Florian Monnier décédé en intervention après le passage du cyclone.A l’issue de cette journée, François Bayrou s’exprimera au conseil départemental avant de se rendre en soirée sur l’île de La Réunion, importante base logistique pour l’aide à Mayotte, située à 1.435 kilomètres, où il poursuivra sa visite mardi matin avant de regagner la métropole. M. Bayrou se rend à Mayotte “avec la volonté d’apporter des solutions concrètes aux populations sur place sur les questions d’éducation, de santé, d’habitat”. Et “avec son expérience d’élu local, qui sait apporter des réponses concrètes, et rapides surtout, pour répondre aux besoins et des Mahoraises et les Mahorais”, explique son entourage.Le déplacement, initialement programmé dimanche et lundi, a été décalé de 24 heures.Vendredi, dans une lettre ouverte, le patron du Parti socialiste Olivier Faure a réclamé “des actes” pour Mayotte au Premier ministre, à qui il reproche également de ne pas s’être rendu “immédiatement” sur place, d’avoir annoncé la composition de son gouvernement le jour du deuil national lundi dernier et d’avoir “semblé chercher à relativiser l’importance de la catastrophe”.Nommé Premier ministre le 13 décembre, veille du passage du cyclone, M. Bayrou avait suscité une vive polémique en se rendant le 16 décembre au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, après avoir participé en visio-conférence à une réunion de crise sur Mayotte.”Les débris continuent de s’entasser faisant craindre des risques sanitaires, l’eau et la nourriture demeurent rationnés, l’électricité est coupée pour la moitié de la population et dans le nord-ouest de l’île et dans les bidonvilles rasés, les habitants se sentent abandonnés et attendent des aides”, a écrit le premier secrétaire du PS, qui interroge également le chef du gouvernement sur “le travail de recensement des personnes décédées”.Le bilan humain reste toujours très incertain, avec 39 morts officiellement dénombrés et plus de 4.000 blessés.

Mayotte: déplacement décalé d’un jour pour Bayrou, en quête de “solutions concrètes”

Le Premier ministre François Bayrou arrivera lundi à Mayotte, et non dimanche comme initialement envisagé, pour une visite tournée vers des “solutions concrètes” pour les habitants de l’île dévastée par le cyclone Chido, a-t-on appris samedi auprès de Matignon.M. Bayrou s’envolera dimanche soir pour Mayotte où il passera la journée de lundi, avant de se rendre en soirée sur l’île de La Réunion, importante base logistique située à 1.435 kilomètres, où il poursuivra sa visite mardi. Il sera accompagné des ministres d’État Élisabeth Borne (Éducation) et Manuel Valls (Outremer) et des ministres Valérie Létard (Logement), Yannick Neuder (Santé) et Thani Mohamed Soilihi (Francophonie et Partenariats internationaux).Les détails de la visite de cette importante délégation ministérielle n’ont pas encore été précisés.M. Bayrou se rend à Mayotte “avec la volonté d’apporter des solutions concrètes aux populations sur place sur les questions d’éducation, de santé, d’habitat”. Et “avec son expérience d’élu local, qui sait apporter des réponses concrètes, et rapides surtout, pour répondre aux besoins et des Mahoraises et les Mahorais”, explique son entourage.Vendredi, dans une lettre ouverte, le patron du Parti socialiste Olivier Faure a réclamé “des actes” pour Mayotte au Premier ministre, à qui il reproche également de ne pas s’être rendu “immédiatement” sur place, d’avoir annoncé la composition de son gouvernement le jour du deuil national lundi dernier et d’avoir “semblé chercher à relativiser l’importance de la catastrophe”.Nommé Premier ministre le 13 décembre, veille du passage du cyclone, M. Bayrou avait suscité une vive polémique en se rendant le 16 décembre au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, après avoir participé en visio-conférence à une réunion de crise sur Mayotte.”Les débris continuent de s’entasser faisant craindre des risques sanitaires, l’eau et la nourriture demeurent rationnés, l’électricité est coupée pour la moitié de la population et dans le nord-ouest de l’île et dans les bidonvilles rasés, les habitants se sentent abandonnés et attendent des aides”, a écrit le premier secrétaire du PS, qui interroge également le chef du gouvernement sur “le travail de recensement des personnes décédées”.Le bilan humain reste toujours très incertain, avec 39 morts officiellement dénombrés et plus de 4.000 blessés.

Mayotte : le chef du PS demande des “actes” à François Bayrou

Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a demandé vendredi des “actes” au Premier ministre François Bayrou lors de son déplacement à Mayotte, jugeant qu'”à trois reprises” il n’avait “pas adressé les bons signaux” aux Mahorais depuis le passage du cyclone Chido dans l’archipel.Dans une lettre ouverte, le premier secrétaire du PS reproche au nouveau Premier ministre de ne pas s’être rendu “immédiatement” dans l’archipel, d’avoir annoncé la composition de son gouvernement le jour du deuil national et d’avoir “semblé chercher à relativiser l’importance de la catastrophe”. “Nul ne doute que s’il s’agissait d’un département de l’hexagone, l’attention portée serait décuplée”, affirme Olivier Faure.”Sur toutes (les) questions qui appellent un retour de l’Etat dans ce département français, vous saurez compter sur des socialistes constructifs mais exigeants pour que vos paroles se transforment en actes”, pointe-t-il alors que François Bayrou est attendu dimanche à Mayotte.”Les débris continuent de s’entasser faisant craindre des risques sanitaires, l’eau et la nourriture demeurent rationnés, l’électricité est coupée pour la moitié de la population et dans le nord-ouest de l’île et dans les bidonvilles rasés, les habitants se sentent abandonnés et attendent des aides”, écrit le chef du PS.”Pouvez-vous nous indiquer où en est le travail de recensement des personnes décédées engagé par les équipes de la Préfecture et du ministre de l’Intérieur ?”, demande-t-il alors que le bilan humain reste toujours très incertain, avec 39 morts officiellement dénombrés.”Au-delà de la reconstruction, il faudra aussi et surtout investir dans cette île de l’océan indien qui a été ignorée depuis des décennies comme si son seul intérêt avait été au fond d’assurer une présence de la France dans cette vaste zone économique et maritime dans le grand jeu de la compétition mondiale”, insiste-t-il encore.

Les ministres français des Armées et des Affaires étrangères au Liban pour le Nouvel An

Les ministres français des Armées, Sébastien Lecornu, et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendront de lundi à mercredi au Liban, pour rencontrer notamment les militaires français de la Finul à l’occasion du Nouvel An, a-t-on appris vendredi auprès du ministère des Armées.Lundi à Beyrouth, Sébastien Lecornu doit s’entretenir avec le général Joseph Aoun, chef d’état-major des Forces armées libanaises, qui doit piloter le déploiement des militaires dans le sud du pays à la suite du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.Le général Aoun est cité comme un candidat possible pour le poste de président de la République, vacant depuis plus de deux ans.Le 31 décembre, il s’entretiendra avec le général Edgar Lawandos, commandant du secteur sud du Litani et qui représente le Liban au sein du comité de surveillance du cessez-le-feu.Ce comité, qui rassemble le Liban, Israël, les Etats-Unis, la France et la force de l’ONU au Liban (Finul), est chargé de surveiller l’application du cessez-le-feu et toutes les potentielles violations. Celui-ci est entré en vigueur le 27 novembre, après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le mouvement islamiste pro-iranien.Sébastien Lecornu et Jean-Noël Barrot se rendront ensuite dans le camp de la Finul à Deir Kifa pour passer le réveillon avec une partie des 700 militaires françaises déployés au sein de la Finul.

Bayrou dans le Pas-de-Calais pour les 50 ans de la catastrophe minière de Liévin

Le Premier ministre François Bayrou est venu vendredi par surprise dans le Pas-de-Calais pour assister à la célébration des 50 ans de la catastrophe minière de Liévin, un coup de grisou qui avait fait 42 morts.Liévin a été la catastrophe minière la plus meurtrière de l’après-guerre en France, le 27 décembre 1974.”Quelques jours auparavant, mon père s’était tué dans un accident de travail, en cette année 1974″, a raconté François Bayrou dans un bref discours tandis que des cloches sonnaient à la volée.”Et je sais donc exactement ce que c’est que les visages que l’on n’aperçoit plus, ce que c’est que le couvert qu’on ne met plus à table, et ce qu’est l’absence des bras solides dans lesquels se réfugiaient les enfants”, a ajouté le Premier ministre.C’étaient “42 victimes tombées au champ d’honneur du travail, c’est l’expression que François Mitterrand avait utilisée, et que je fais mienne”, a-t-il poursuivi.”La nation n’oubliera pas le bassin minier, la nation n’oubliera pas ces vies données pour le travail et pour la construction du pays”, a-t-il insisté, en faisant aussi référence à d’autres catastrophes minières et aux innombrables victimes de la silicose.”Travail, courage, résilience, c’est une leçon que nous partageons au moment où nous sommes tous appelés à une oeuvre de construction et à une oeuvre d’unité”, a continué M. Bayrou. C’était sa volonté de ne pas prévenir la presse de ce déplacement, a confié à l’AFP la communication du Premier ministre.M. Bayrou n’a pas parlé aux médias et a quitté les lieux vers 12H50, a constaté une journaliste de l’AFP.A ses côtés durant la cérémonie, se tenaient notamment la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher ainsi que le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand.Ce dernier avait estimé lundi avoir été exclu du gouvernement Bayrou “en raison de l’opposition du Rassemblement national” et avait dénoncé dans un communiqué un gouvernement “formé avec l’aval de Marine Le Pen”. M. Bayrou avait dû démentir la rumeur d’un échange téléphonique avec Mme Le Pen dans les derniers réglages de la composition de son gouvernement.”Cinquante ans après, la France se souvient de la catastrophe de Liévin qui a marqué notre mémoire collective”, a aussi souligné vendredi Emmanuel Macron sur X.”Je salue le souvenir des quarante-deux mineurs disparus, dont le courage demeure une leçon pour nous tous, et le combat de leurs familles pour la mémoire et la dignité”, a ajouté le président de la République.Pour les 40 ans de la catastrophe en 2014, Manuel Valls, alors Premier ministre, avait aussi fait le déplacement dans ce bastion socialiste au milieu d’un département où le RN est très implanté, pour rendre hommage au “monde ouvrier”.

Violences sexuelles aggravées: Darmanin souhaite étendre la garde à vue à 72h

Le nouveau garde des Sceaux Gérald Darmanin a annoncé jeudi vouloir porter le délai de garde à vue à 72 heures “dans les cas de violences sexuelles aggravées et de féminicides”.Interrogé sur TF1 concernant l’affaire Pelicot et le procès des viols de Mazan, le ministre de la Justice a répondu qu’il entendait proposer que la garde à vue des suspects soit étendue de 48 heures à 72 heures “dans les cas de violences sexuelles aggravées et les féminicides”. “Ça permet de mettre en protection la femme qui a été menacée, violentée, agressée. Ça permet de faire les constatations de police technique et scientifique et ça permet d’interroger plus longuement la personne”, a détaillé M. Darmanin.L’ex-ministre de l’Intérieur, nommé lundi place Vendôme par François Bayrou, s’est également déclaré favorable à une “opération place nette dans les prisons”, afin de “nettoyer” les établissements pénitentiaires.”Il y a aujourd’hui des détenus qui ont des téléphones portables et qui continuent leur trafic, gèrent leur point de deal, commandent des assassinats de la prison, et c’est évidemment inacceptable”, a déclaré Gérald Darmanin, ajoutant qu’il fallait être “plus ferme, plus intense” et supprimer les téléphones portables en prison.En octobre dernier, une affaire de narchomicides à Marseille avait remis en lumière ce problème: un détenu de la prison de Luynes, près d’Aix-en-Provence, ayant recruté deux adolescents via les réseaux sociaux pour exécuter des contrats dans le cadre d’un trafic de stupéfiants.Rien qu’en 2023, 53.000 appareils et accessoires ont été saisis, selon l’administration pénitentiaire.Comme ses prédécesseurs, Éric Dupond-Moretti et Didier Migaud, le ministre de la Justice a également souhaité la généralisation des brouilleurs de téléphones sur l’intégralité des établissements pénitentiaires.Depuis 2018, 100 millions d’euros ont été investis dans des dispositifs de brouillage total. Ils sont présents pour le moment dans 18 établissements pénitentiaires sur un total de 186. 

Après Macron, Bayrou dimanche et lundi à Mayotte, avec Borne et Valls

Suite à la visite mouvementée d’Emmanuel Macron, François Bayrou se rend dimanche et lundi à Mayotte, deux semaines après le passage du cyclone Chido, pour jeter les bases de la reconstruction d’une île dévastée. Le Premier ministre, nommé la veille du passage du cyclone sur le département le plus pauvre de France, dont le bilan provisoire est de 39 morts et plus de 4.000 blessés, passera deux journées à Mayotte. Il sera accompagné de deux ministres d’État, Élisabeth Borne (Éducation nationale) et Manuel Valls (Outremer), ainsi que des ministres du Logement Valérie Létard, de la Santé Yannick Neuder, et du ministre délégué et ancien sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi (Francophonie et Partenariats internationaux).Le déplacement de M. Bayrou suit celui d’Emmanuel Macron, les 19 et 20 décembre lors duquel le président de la République a annoncé de premières mesures d’urgence pour une île qui, “pendant des mois”, “ne vivra pas en situation normale”.M. Macron a également été confronté pendant de longues heures à l’impatience, la colère et au désespoir de Mahorais qui ont souvent tout perdu. Il s’est attiré des critiques pour avoir notamment répondu: “N’opposez pas les gens! Si vous opposez les gens on est foutu, parce que vous êtes contents d’être en France. Parce que si c’était pas la France vous seriez 10.000 fois plus dans la merde!”.Son nouveau Premier ministre François Bayrou a, lui, connu une première et intense polémique en se rendant, deux jours après le cyclone, à Pau pour présider le conseil municipal de la ville dont il est le maire depuis 2014. Puis il avait promis sa venue à Mayotte dès après la formation de son gouvernement, annoncé lundi avec, à l’Outremer, le retour inattendu d’un ancien Premier ministre, Manuel Valls.-“Reconstruction”-M. Bayrou a présidé une réunion avec quelques ministres en visio-conférence depuis Pau mercredi, notamment consacrée à la question du logement et de la reconstruction. Une nouvelle réunion s’est tenue jeudi à Matignon.Le chef du gouvernement “a vraiment l’intention d’y aller sur la partie reconstruction”. “Au gouvernement de rebâtir. Il ira sur cette base-là”, expliquait la semaine dernière un membre de son entourage.Dans l’archipel dévasté par le cyclone le plus intense depuis 90 ans, toutes les communes ont été touchées et les bidonvilles rasés, et les déchets s’accumulent, provoquant la crainte de risques sanitaires.Eau, denrées alimentaires: même si les premières distributions ont commencé, près de deux semaines après le passage de Chido, de nombreux habitants se disent abandonnés et attendent encore de l’aide. Et l’électricité est encore coupée pour plus de la moitié des foyers mahorais.Plus de 3.900 membres (dont 1.500 en renfort) de la sécurité civile, de la police, de la gendarmerie et des armées sont engagés à Mayotte, ont précisé les autorités mercredi.  -Écoles dévastées-Autre urgence, alors que la nouvelle ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, accompagne M. Bayrou: la rentrée scolaire. Au vu de l’ampleur considérable des dégâts, l’État “ne pourra pas rouvrir toutes les écoles le 13 janvier” à Mayotte, a d’ores et déjà prévenu Emmanuel Macron.”On ne pourra pas régler les problèmes de fond de Mayotte si on ne règle pas le problème de l’immigration clandestine”, avait également déclaré, sur place, Emmanuel Macron. Mayotte compte à peu près 320 000 habitants. Selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, il y aurait “autour de 100.000” personnes en situation irrégulière, majoritairement venant des Comores voisines.En 2023, quelque 22.000 reconduites à la frontière ont été effectuées, contre un peu plus de 25.000 l’année précédente.Mayotte est située à moins de 70 km d’Anjouan, l’une des trois grandes îles composant l’Union des Comores. Cette proximité facilite l’immigration en provenance de ce pays parmi l’un des plus pauvres au monde. Devenue un département français en 2009 après avoir choisi la France lors de deux référendums en 1974 et 1976, Mayotte est au cÅ“ur de tensions historiques et diplomatiques entre Paris et Moroni, capitale de l’archipel des Comores, qui ne reconnaît pas l’autorité française sur l’île.

Le nouveau ministre de la Fonction publique Laurent Marcangeli a pour priorité de “simplifier”

“Ce job est très précaire”: conscient de l’épée de Damoclès au-dessus du nouveau gouvernement, Laurent Marcangeli a officiellement pris les rênes jeudi du ministère de l’Action publique, de la Fonction publique et de la simplification, succédant à Guillaume Kasbarian qui le quitte “sans regrets”.”C’est avec une profonde humilité que je prends officiellement mes fonctions aujourd’hui. D’abord parce que ce job est très précaire et peut-être ne l’a jamais été autant”, a déclaré M. Marcangeli à l’hôtel Rothelin-Charolais à l’occasion de cette cérémonie de passation de pouvoir. “Si je devais aujourd’hui faire ressortir un mot qui est dans l’intitulé de ce ministère et qui va guider l’action que je mènerai: simplifions, simplifions, simplifions”, a insisté Laurent Marcangeli, reprenant l’un des mantras de son prédécesseur. L’ancien chef du groupe Horizons au Palais Bourbon fait son entrée au gouvernement trois semaines après une crise dans la fonction publique et des manifestations où des centaines de milliers de personnes ont défilé le 5 décembre contre des mesures d’économies portées par Guillaume Kasbarian.  Ce dernier a profité de cette cérémonie pour défendre son bilan, notamment les mesures d’économies, assurant n’avoir “aucun regret”. Réduction de l’indemnisation des agents de 10% pendant les congés maladie, confirmation du gel du point d’indice, suspension d’une prime en faveur du pouvoir d’achat, passage du délai de carence de 1 à 3 jours pour les agents en cas d’arrêt maladie: ces propositions “n’ont pas fait plaisir à tout le monde. Mais elles pèsent 2 milliards d’euros, sont populaires si j’en crois les sondages”, a-t-il défendu. Ces mesures, dont on ne sait pas si elles resteront à l’ordre du jour, avaient suscité la colère des syndicats, dénonçant une méthode “brutale”.”Si je me suis engagé en politique, ce n’est pas (…) pour déléguer la gestion d’un ministère aux syndicats, c’est exclusivement pour être utile aux Français à travers des transformations radicales qu’ils attendent depuis longtemps”, a répondu le député d’Eure-et-Loire qui va retrouver son siège à l’Assemblée nationale. La CFDT Fonction publique a exhorté le nouveau ministre à “rencontrer rapidement” les organisations syndicales pour “échanger franchement et loyalement” afin de “passer cette étape calamiteuse des trois derniers mois, et reprendre vraiment le chemin du dialogue social, de la co-construction”, a déclaré Mylène Jacquot, interrogée sur France Info. “La priorité ? Donner les moyens aux agent(e)s publics d’exercer les missions de services publics, enfin les revaloriser, améliorer les conditions de travail… les voilà les priorités !”, a réagi Solidaires fonction publique sur X, en réponse à la priorité affichée par Laurent Marcangeli de “simplifier”. 

Non-lieu pour François Asselineau dans l’enquête pour harcèlement et agressions sexuelles

Quatre ans après deux plaintes dénonçant un harcèlement moral et des agressions sexuelles commis par le président de l’UPR François Asselineau au préjudice de deux collaborateurs, un non-lieu a été ordonné, une décision qui fait toutefois l’objet d’un appel.Deux juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris ont rendu le 6 décembre une ordonnance de non-lieu, ont indiqué jeudi à l’AFP une source proche du dossier, confirmée par le parquet de Paris.Le ministère public a précisé à l’AFP faire appel de cette décision.Ces deux magistrats “qui ont enquêté de façon approfondie pendant plus de trois ans sur les accusations qui avaient été lancées à l’encontre de François Asselineau en 2020 (…) ont ainsi rejeté l’ensemble des sept chefs de mise en examen qui avaient été retenus contre (lui) et qui comprenaient des accusations d’+agression sexuelle+ et de +harcèlement+”, a réagi auprès de l’AFP Me Pierre Darkanian, avocat du chef de l’Union populaire républicaine (UPR), âgé de 67 ans. “François Asselineau exprime sa satisfaction concernant cette décision” et “réaffirme sa sérénité dans le cadre de cet appel (du parquet) et attend que la chambre de l’instruction confirme l’abandon de toute charge à son encontre”, a précisé Me Darkanian.Le parquet avait requis le 14 décembre 2023 que M. Asselineau soit jugé devant le tribunal correctionnel “pour tentatives d’agression sexuelle aggravée et harcèlement moral au travail auprès de deux de ses collaborateurs, ainsi que pour actes d’intimidation en vue de déterminer l’un d’eux à ne pas déposer plainte”, a-t-il détaillé.Une enquête préliminaire avait été ouverte le 15 mai 2020 pour étudier la plainte déposée dix jours auparavant par “un collaborateur au sein de l’UPR qui affirmait avoir été harcelé dès son embauche en 2019 et s’être vu imposer des baisers”, a rappelé le parquet.Un second collaborateur avait porté plainte le 25 juin 2020 “pour des faits similaires” commis “en 2018”, a-t-il ajouté.Ces plaintes avaient été déposées à Paris et dans l’Allier. Par ailleurs, un ancien cadre avait fait un signalement au procureur de la République. – “Calomnies” -François Asselineau avait été placé en garde à vue en février 2021. Il avait alors été confronté aux deux plaignants qui avaient maintenu leurs versions des faits.Lui avait nié toute agression sexuelle, d’après Libération, mais avait “admis avoir été insistant auprès d’eux, parlant d’amour réciproque”.  Toujours selon le quotidien, il avait également avoué être “l’auteur de lettres qu’il avait pré-écrites pour ses victimes, dans lesquelles elles revenaient sur leurs accusations”.Le président du parti pro “Frexit” avait contesté les accusations, les qualifiant de “calomnies”.Les investigations avaient été confiées à deux juges d’instruction. A l’issue de sa garde à vue, le chef de l’UPR avait été mis en examen pour harcèlement moral, harcèlement sexuel, agressions sexuelles par personne ayant autorité et intimidation d’une victime et placé sous contrôle judiciaire.Son entourage avait alors dénoncé une “procédure judiciaire initiée par deux anciens employés du mouvement, concomitamment à une tentative de prise de contrôle de l’UPR par une poignée d’adhérents”.Au printemps 2020, des cadres du mouvement avaient réclamé sa démission, évoquant “l’existence de relations particulières et plus qu’insistantes de (la) part” de M. Asselineau avec des salariés de l’UPR, “source de graves souffrances psychologiques”. Ayant échoué à le faire partir, ils avaient ensuite demandé qu’il se mette “en retrait” pendant les procédures judiciaires.François Asselineau, dont les discours ont parfois des accents complotistes, avait néanmoins convoqué un congrès virtuel en juillet 2020 lors duquel il avait été réélu haut la main à la tête du parti qu’il a fondé en 2007. Il a été reconduit en 2023 à la tête de l’UPR.Partisan d’une sortie de la France de l’Union européenne, de l’euro et de l’Otan, il avait obtenu 0,92% des voix à la présidentielle de 2017.Â