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Macron au Maroc: l’humoriste controversé Yassine Belattar dans une délégation éclectique

Emmanuel Macron est accompagné au Maroc par une délégation aussi pléthorique qu’éclectique de plus de 130 personnes du monde politique, économique ou culturel, dont certaines ont créé la polémique comme l’humoriste controversé Yassine Belattar.Il était notamment présent lundi soir à la cérémonie d’accueil du chef de l’Etat, à Rabat, en présence du roi Mohammed VI, au début d’une visite d’Etat de trois jours. Son nom a été ajouté tard lundi dans une liste actualisée de la délégation diffusée par l’Elysée. Ce Franco-Marocain quadragénaire est la cible de longue date de la droite et de l’extrême droite qui l’accusent de proximité avec l’islamisme.”Comment ce prétendu humoriste, condamné pour menaces de mort, proche des antisémites du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), peut-il être présent à un voyage de cette importance en compagnie du président de la République? C’est aussi irrespectueux pour la France que pour le Maroc”, a réagi sur le réseau social X le président du Rassemblement national Jordan Bardella.Son alliée Marion Maréchal a aussi affirmé que sa présence, “qui plus est en survêtement”, faisait “honte à la délégation française en visite au pays ami qu’est le Maroc”.L’entourage du président a fait valoir qu’il s’agissait d’une “personnalité franco-marocaine” et a assuré que sa présence dans la délégation ne valait “en aucun cas adhésion à ses idées”.Une polémique avait déjà surgi en novembre 2023 lorsque Yassine Belattar avait été reçu par des conseillers d’Emmanuel Macron, après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël et peu avant la grande marche contre l’antisémitisme en France à laquelle le chef de l’Etat avait décidé de ne pas participer. Les prises de parole de Yassine Belattar sur les banlieues lui avaient valu l’attention d’Emmanuel Macron, qui l’avait nommé en 2018 au Conseil présidentiel des villes, destiné à alimenter la réflexion de l’exécutif sur les quartiers prioritaires.L’humoriste a été condamné en septembre 2023 à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort et de crime visant plusieurs personnalités du monde du spectacle.Outre dix ministres, dont celui de l’Intérieur Bruno Retailleau, classé très à droite, la délégation comprend de nombreux patrons d’entreprise, qui ont signé plusieurs contrats dès lundi soir.Le volet culturel est aussi très étoffé. A côté de Yassine Belattar figure ainsi l’intellectuel Bernard-Henri Lévy, très engagé envers Israël notamment depuis le 7 octobre 2023.Mais aussi le photographe François-Marie Banier, condamné en appel en 2016 à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse contre la milliardaire Liliane Bettencourt.Dans la délégation figure également l’ex-député macroniste M’jid El Guerrab, condamné en appel en 2023 à un an de prison ferme et deux ans d’inéligibilité pour avoir agressé en 2017 l’ex-responsable socialiste Boris Faure.Des compagnons de route historiques du chef de l’Etat, comme Jean-Marc Borello, fondateur du groupe associatif SOS, ou encore l’ancien banquier Christian Dargnat, artisan des levées de fonds des campagnes présidentielles de 2017 et 2022, sont aussi du voyage.afptv-vl-fff/jmt/ale/pta

Immigration, Sahara: Macron invite le roi du Maroc à sceller un nouveau partenariat

Un “nouveau livre ensemble pour répondre aux défis du 21e siècle”: le président français Emmanuel Macron a invité mardi le roi du Maroc Mohammed VI à sceller un nouveau partenariat, réaffirmant son soutien à la “souveraineté marocaine” au Sahara occidental mais demandant plus de “résultats” dans la lutte contre l’immigration illégale.En ce 25e anniversaire du règne de Mohammed VI, “je vois l’occasion et la nécessité d’écrire ce livre nouveau”, a lancé le chef de l’Etat dans une allocution solennelle de 45 minutes devant le Parlement à Rabat.C’est “même un devoir stratégique” entre la France et le Maroc, mais aussi entre “l’Union européenne et le Maghreb et au-delà”, a-t-il insisté au deuxième jour de sa visite d’Etat au Maroc.Emmanuel Macron a invité le souverain à signer un nouveau “cadre stratégique” bilatéral en 2025 à Paris à l’occasion du 70e anniversaire de la Déclaration qui scella l’indépendance du Maroc de la France, à la Celle-Saint-Cloud le 6 novembre 1955.Très attendu sur le Sahara Occidental, véritable “cause nationale” au Maroc, le président a réaffirmé que “le présent et l’avenir” de ce territoire disputé “s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine”, suscitant les applaudissements nourris des élus.L’ex-colonie espagnole du Sahara occidental, considérée comme un “territoire non autonome” par l’ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.”Cette position n’est hostile à personne”, a assuré Emmanuel Macron dans une réponse aux critiques de l’Algérie, qui a rappelé son ambassadeur à Paris après le pas de la France vers le royaume. – “Attente forte” -“Et je le dis ici aussi avec beaucoup de force, nos opérateurs et nos entreprises accompagneront le développement de ces territoires au travers d’investissements, d’initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales”, a-t-il ajouté.Sur la lutte contre l’immigration illégale, qui constitue une “attente forte en France”, le chef de l’Etat a appelé à une “coopération naturelle et fluide” avec le Maroc et à “davantage encore de résultats”.Le nouveau ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a fait de ce sujet son cheval de bataille, doit rencontrer dans l’après-midi son homologue Abdelouafi Laftit pour voir comment accélérer les retours de Marocains en situation irrégulière arrêtés en France.   La décision de la France de diviser par deux le nombre de visas accordés aux Marocains en 2021-2022 pour pousser Rabat à reprendre plus de ressortissants avait conduit à de fortes crispations entre les deux pays.Le nouveau gouvernement de droite de Michel Barnier a promis d’entamer des discussions “dans un esprit dialogue”, en tirant les leçons des “erreurs du passé”.Le président français a été accueilli lundi en grande pompe par le roi Mohammed VI afin de retisser des liens aussi historiques que profondément distendus depuis trois ans par des brouilles, avec à la clé des contrats et investissements “jusqu’à dix milliards d’euros”.- Nouveaux contrats – Emmanuel Macron clôturera dans l’après-midi les Rencontres entrepreneuriales Maroc-France, l’occasion d’engranger de nouveaux contrats après déjà une série de 21 accords signés la veille en présence du monarque.Et il participera à une séquence dédiée aux jeux vidéo en présence de professionnels français et marocains, afin d’aider au développement de la filière au Maroc.Les accords portent sur le transport ferroviaire, les énergies renouvelables dont le Maroc entend devenir un champion, l’eau, le secteur portuaire ou encore la transition énergétique.Alstom doit notamment prendre part à la réalisation du deuxième tronçon de la ligne de train à grande vitesse Tanger-Marrakech en fournissant 12 à 18 rames. Le premier tronçon avait été inauguré par le roi et le président français en 2018.Le Français TotalEnergies a pour sa part signé un des plus gros accords pour le développement de la filière d’hydrogène vert au Maroc.Autre gros volet, Engie et l’Office chérifien des phosphates ont signé un accord de “partenariat dans la transition énergétique”, dont les énergies renouvelables.Accompagné par son épouse Brigitte Macron et une pléthorique délégation de ministres, patrons d’entreprise, intellectuels ou personnalités du spectacle, le président français a été salué lundi à sa descente d’avion par une longue poignée de main du monarque, en costume sombre et s’appuyant sur une canne, au son de 21 coups de canon.

Le ministre du Budget ouvert au débat sur la suppression d’un deuxième jour férié

Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a semblé ouvert, mardi, à une discussion parlementaire sur la suppression d’un deuxième jour férié, jugeant, de manière générale, que travailler davantage pour participer à l’effort de redressement allait “dans le bon sens”.Alors que des parlementaires souhaitent la suppression d’un deuxième jour férié, outre le lundi de Pentecôte transformé en jour de solidarité travaillé, M. Saint-Martin a répondu sur TF1 : “cela fait partie des débats qu’on aura au Parlement”.”Je pense que tout ce qui permet à notre pays de montrer qu’on peut travailler davantage pour participer à l’effort de redressement va dans le bon sens”, a-t-il avancé.Il n’a cependant pas voulu désigner un jour particulier du calendrier : “Il faut laisser de la souplesse pour que ça marche”.Sur LCI dimanche, le ministre de l’Economie et des Finances Antoine Armand avait lui aussi jugé “la proposition très intéressante, à regarder de près”.M. Saint-Martin a par ailleurs qualifié de “mesure de bon sens, d’équité”, l’alignement prévu des indemnisations de congés maladie des agents du public sur ceux du privé, qui met en colère les syndicats de la Fonction publique. “On ne comprend pas pourquoi il y a encore des différences entre le secteur public et le secteur privé”, a-t-il estimé.Il a confirmé l’intention du gouvernement de laisser les débats budgétaires aller à leur terme à l’Assemblée, tout en rappelant que, si le Parlement “dispose d’autant d’amendements qu’il le veut”, le texte devra être transmis au Sénat au bout du délai constitutionnel de 40 jours.Le ministre a laissé entendre que le gouvernement avait bien l’intention de réintroduire ultérieurement la hausse de la taxe sur l’électricité et le malus automobile supprimés lors des débats à l’Assemblée. Sur la baisse envisagée des aides à l’achat d’un véhicule électrique, qui devrait être introduite par amendement gouvernemental la semaine prochaine, M. Saint-Martin a justifié : “Si le rôle de l’Etat c’est de toujours dire +je branche de la subvention et je ne sais pas la retirer quand le mécanisme a fait ses preuves+ ce n’est pas de la bonne gestion”.

Budget 2025: le département du Doubs en “résistance”

La présidente du Conseil départemental du Doubs, Christine Bouquin (LR), a annoncé maintenir le vote du budget 2025 de sa collectivité dans un “esprit combatif et de résistance”, sans inclure les mesures d’économies que pourrait lui imposer l’Etat.”Nous avons fait le choix de garder notre calendrier budgétaire et de maintenir le vote de notre budget au mois de décembre prochain”, a déclaré lundi Christine Bouquin en séance plénière, faisant ainsi le choix inverse d’autres collectivités, qui ont reporté le vote de leur budget pour y intégrer les mesures qui seront décidées à l’issue du vote au Parlement du projet de loi de finances (PLF) 2025 de l’Etat.Selon elle, “si l’ensemble des mesures envisagées dans le PLF 2025 étaient appliquées, ce sont 25 millions d’euros qui seraient retirés au département du Doubs”, ce qui affecterait aussi bien “la rénovation des collèges” que la “modernisation des Ehpad”, et entraînerait “l’abandon de 80%” des investissements sur les routes départementales.”Nous devons être combatifs et certainement pas nous avouer déjà vaincus. Même si le temps presse, nous avons encore du temps pour refuser, convaincre et proposer”, a-t-elle affirmé devant les élus du département, vilipendant les “techniciens de Bercy”, “enfermés dans leur tour d’ivoire, si loin des réalités du terrain”.La position de Christine Bouquin a été soutenue à l’unanimité des membres du Conseil départemental, qui ont également adopté la résolution de l’association des départements de France alertant le gouvernement et les parlementaires sur “l’ampleur de l’effort demandé”.L’Assemblée nationale examine actuellement le PLF 2025, qui prévoit un plan massif d’économies et un effort de 60 milliards d’euros pour ramener le déficit à 5% du PIB – toujours loin au-dessus du seuil maximal de 3% autorisé par les règles budgétaires européennes.Sur ces 60 milliards d’euros, 20 milliards proviennent de hausses d’impôts et 40 milliards de réduction des dépenses, dont 5 milliards pour les collectivités.”Si par malheur, le Parlement validait en l’état le PLF 2025, et bien il nous appartiendra (…) d’adapter notre budget en prenant des mesures douloureuses”, a reconnu Mme Bouquin.

Budget: à l’Assemblée, le camp gouvernemental laisse le champ libre aux oppositions

Les bancs des quatre groupes de la coalition gouvernementale sont clairsemés à l’Assemblée depuis le début de la discussion budgétaire, signe d’une forme de “démobilisation” à l’heure où le budget s’écrit ailleurs, qui pourrait in fine faire le jeu des oppositions.Cette défection, encore vérifiée lundi pour l’ouverture du débat sur le budget de la Sécurité sociale, a suscité railleries et colère à gauche et à l’extrême droite.Le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian “avant de s’en prendre à l’absentéisme des fonctionnaires, devrait se poser la question de l’absentéisme de ses propres députés”, a ironisé lundi sur France Inter le coordinateur de LFI Manuel Bompard, alors que le gouvernement vient d’annoncer son projet de moins bien indemniser les jours d’arrêt maladie des fonctionnaires.Par leur absence, ces parlementaires laissent “finalement l’extrême gauche, La France insoumise, abîmer ce budget”, a grondé le vice-président du RN Sébastien Chenu. Absentéisme “inadmissible”, a tonné le président du MoDem François Bayrou, au grand dam de ses propres troupes. Le député du Bas-Rhin Charles Sitzenstuhl a également regretté que ses collègues du bloc gouvernemental “ne soient pas assez sur les bancs” de l’Assemblée. “Il y a une surmobilisation des groupes de gauche”, a expliqué mardi le député EPR sur Radio J, estimant que la gauche est “en train de remporter le combat idéologique”. Interviewé sur BFMTV, le député Renaissance Karl Olive a assumé de ne “pas faire le concours Lépine du plus présent à l’Assemblée nationale, quand on n’a pas grand chose à y faire de façon concrète”.Les armes du parlementarisme rationalisé laissent en effet peu d’espace aux députés pour influer réellement sur les textes budgétaires, en l’absence de majorité à l’Assemblée: si les débats se prolongent trop, l’article 47 permet à l’exécutif de transmettre les projets de loi de finances au Sénat, où la majorité est désormais acquise au gouvernement, sans que l’Assemblée les ait votés.Et le 49.3, dont le gouvernement devrait faire usage pour l’adoption finale des textes, lui permet de choisir en toute liberté les amendements qu’il veut conserver.”En fait, le vrai budget va être fait au Sénat”, pointe un élu du “socle commun” à la Chambre haute. Les députés “se disent +de toute façon, ça va être le 49.3, rien ne sera retenu, on s’en fout, pourquoi y gâcher un samedi soir+”, résume-t-il sans fard.Une source au sein du groupe Renaissance souligne que beaucoup de députés mènent des négociations en coulisses, avec le gouvernement ou les sénateurs. Et dit ne pas redouter de retombées négatives dans l’opinion face aux bancs vides du bloc central. Plus dommageable serait le spectacle des défaites inévitables du camp gouvernemental, si LR et les macronistes menaient franchement bataille, plaide-t-elle. “Le fait qu’on soit peu là banalise” les victoires de l’opposition, pense-t-elle.- “Perte de sens” -Un cadre RN estime, lui, que les députés du camp gouvernemental “ont tort” de se montrer si peu présents. “Les gens considèrent que les députés, pour voter le budget, doivent être dans l’hémicycle”.Interrogé par l’AFP, le constitutionnaliste Benjamin Morel dit comprendre leur attitude à titre individuel. “Ils ont plutôt intérêt à se désolidariser” d’un budget qui ciblent leurs électeurs, les catégories socio-professionnelles supérieures et les retraités, et à “jouer sur (…) leur ancrage local”, souligne-t-il.Mais ce comportement “nourrit des discours anti-parlementaires”. Surtout, les oppositions peuvent sortir “vainqueurs de la séquence”, estime M. Morel. Le RN en jouant la carte du “sérieux”, de la “crédibilité”, de la “protection des catégories que (la coalition gouvernementale, ndlr) est réputée représenter: les retraités, les classes moyennes”.Et la gauche, qui peut apparaître comme le camp de “l’alternance”, avec “un projet construit en matière budgétaire”. Au milieu, “le camp du sauve-qui-peut”, sans chef clairement identifié pour “tenir les grenouilles dans la brouette”, décrit-il.Auprès de l’AFP, un député Renaissance estime que l’absentéisme de ses collègues “n’a rien d’étonnant”, et qu’il se manifeste dans l’hémicycle mais aussi en commission ou en réunion de groupe. “Je ne connais pas un collègue qui sache précisément où on va, pourquoi et avec qui”, dit-il, évoquant une “perte de sens” et même une forme de “burn-out”. “L’origine du problème, c’est qu’à aucun moment ni Michel Barnier ni nous n’avons essayé de conclure un accord politique (…) et donc il n’y a pas de sens, pas de direction”, soupire-t-il.

Fonctionnaires: Kasbarian ne veut pas “jeter à la poubelle” le projet de suppression des catégories

Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a affirmé mardi ne pas souhaiter “jeter à la poubelle” l’idée lancée par son prédécesseur de supprimer les catégories A, B et C, qui régissent la grille de rémunération des fonctionnaires.”C’est un sujet qui est éruptif pour beaucoup de syndicats”, mais “on continue à en discuter”, a assuré M. Kasbarian, interrogé sur RTL.Élément structurant des carrières des 5,7 millions d’agents publics, le système de catégories classe les fonctionnaires selon leur niveau de diplôme.La catégorie C, la moins bien rémunérée, est accessible sans diplôme, avec un CAP, un BEP ou un brevet des collèges, la catégorie B avec un baccalauréat et la catégorie A avec un niveau Bac+2 ou Bac+3 selon les branches de la fonction publique.Mais de nombreux agents sont aujourd’hui trop diplômés par rapport à la catégorie dans laquelle ils exercent. “Les catégories enferment souvent les agents publics, elles créent des plafonds de verre qu’il est très difficile de casser”, justifiait en mai le précédent ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, trois semaines avant la dissolution surprise de l’Assemblée nationale.Sept des huit syndicats de la fonction publique avaient alors réagi en marquant leur refus d'”une remise en cause des garanties statutaires qui permettent la reconnaissance des qualifications et le droit à la carrière: catégories, grade, échelon”.”Ce projet (…) ne répond pas aux besoins de la Fonction publique, de ses personnels, et emprunte des directions, qui, au contraire, sont porteuses de recul”, avaient indiqué la CGT, la CFDT, l’Unsa, la FSU, Solidaires, la CFE-CGC et la FA-FP.Autre proposition polémique portée par son prédécesseur que Guillaume Kasbarian compte reprendre: l’accroissement de la rémunération au mérite, “que nous continuons à mettre à la concertation avec les organisations syndicales”, tout comme le licenciement “en cas d’insuffisance”, “un sujet qui n’est pas tabou et qu’on doit aussi discuter dans le cadre du dialogue social”, a indiqué le ministre.

Emploi des seniors: ouverture du patronat sur la retraite progressive

Le patronat a présenté aux syndicats un projet d’accord sur l’emploi des seniors, en amont d’une séance de négociation mardi, comprenant une disposition sur la retraite progressive, selon un document obtenu par l’AFP auprès des syndicats.La retraite progressive, aujourd’hui peu répandue en France, a pour objectif de permettre aux salariés qui en font la demande “de bénéficier d’une fraction de leur retraite tout en exerçant une activité professionnelle réduite”, rappelle ce document.Selon le projet d’accord patronal, “le dispositif est accessible à compter de 60 ans” alors que l’âge légal de départ en retraite doit être relevé progressivement jusqu’à 64 ans. Aujourd’hui, le dispositif n’est accessible que deux ans avant l’âge légal.L’accès facilité à la retraite progressive répond à une demande des syndicats qui veulent qu’elle devienne un droit opposable, c’est-à-dire qu’elle ne puisse pas être refusée par l’employeur au salarié qui en fait la demande.Or le projet d’accord stipule que les cotisations retraite du salarié en retraite progressive “soient calculées sur la base du salaire équivalent du temps plein”, mais “sous réserve de l’accord de leur employeur”.Le document reprend par ailleurs plusieurs mesures déjà discutées lors de la précédente négociation sur l’emploi des seniors, qui avait échoué au printemps, entraînant la reprise par décret de la réforme de l’assurance chômage par le gouvernement Attal.Sur l’emploi des seniors, les branches professionnelles auraient l’obligation de négocier au moins tous les quatre ans, et les entreprises de plus de 300 salariés tous les trois ans.Ces négociations porteraient notamment sur “le recrutement des salariés expérimentés”, “le maintien dans l’emploi et l’aménagement des fins de carrière”.L’entretien de mi-carrière réalisé l’année des 45 ans du salarié serait “renforcé” et organisé “dans les deux mois au plus suivant la visite médicale de mi-carrière”. Les questions abordées lors de cet entretien porteraient sur les compétences, la formation, les souhaits de mobilité, les actions de prévention “de la désinsertion et de l’usure professionnelle”.Enfin, pour faciliter le recrutement des chômeurs âgés, le patronat veut créer un “contrat de valorisation de l’expérience” permettant de compenser une éventuelle perte de salaire par rapport à l’emploi occupé précédemment par le demandeur d’emploi en utilisant ses droits au chômage. Ce contrat prévoit en outre que l’employeur peut mettre d’office le salarié à la retraite dès qu’il peut partir à taux plein.Les partenaires sociaux doivent négocier d’ici la mi-novembre un accord sur l’emploi des seniors et un autre pour définir les nouvelles règles de l’indemnisation des chômeurs.

Popularité: Macron stable à son point bas, Barnier en baisse (sondage)

La cote de popularité d’Emmanuel Macron est stable depuis un mois, à 25%, son point le plus bas depuis son accession à l’Elysée en 2017, tandis que son Premier ministre, Michel Barnier, accuse une baisse de 2 points pour s’établir à 37%, selon un sondage Odoxa-Mascaret paru mardi.Dans cette étude pour Public Sénat et la presse régionale, le chef de l’Etat est considéré comme “un bon président de la République” par 87% des sympathisants Renaissance et 41% des sympathisants LR.Le chef du gouvernement convainc pour sa part 75% des sympathisants LR, parti dont il est toujours adhérent, et 73% des sympathisants macronistes.Au classement des personnalités politiques préférées des Français, le trio de tête reste inchangé: Edouard Philippe s’impose sur la première place du podium (40% de “sympathie”, stable), devant Gabriel Attal (38%, -1 point) et Jordan Bardella (36%, stable).Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1.005 Français représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet les 23 et 24 octobre, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 2,5 à 3,1 points.

Immigration, contrats: Macron poursuit sa visite d’Etat au Maroc

Visite d’Etat au Maroc, acte deux: Emmanuel Macron prononce mardi une allocution devant le Parlement marocain, avant de nouvelles signatures de contrats et un dîner d’Etat qui devrait être digne du faste royal déroulé la veille à son arrivée.Pendant ce temps, le nouveau ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale son cheval de bataille, rencontrera son homologue Abdelouafi Laftit pour voir comment accélérer les retours de Marocains en situation irrégulière arrêtés en France.   Le président français a été accueilli lundi en grande pompe par le roi Mohammed VI afin de retisser des liens aussi historiques que profondément distendus depuis trois ans par des brouilles entre ce pays du Maghreb et l’ex-puissance coloniale.”Ce jour à Rabat, nous ouvrons un nouveau chapitre de la longue histoire entre le Maroc et la France et la prochaine génération”, a conclu Emmanuel Macron lundi soir sur le réseau social X. Au deuxième jour de sa visite – qui s’achèvera mercredi – il doit rencontrer le Premier ministre Aziz Akhannouch ainsi que les présidents des deux chambres avant de se recueillir au mausolée de Mohammed V, premier roi du Maroc après l’indépendance en 1956.Premier moment fort de la journée, l’allocution au Parlement sera l’occasion de revenir sur les liens historiques entre les deux pays et la question du Sahara occidental.Cette ex-colonie espagnole, considérée comme un “territoire non-autonome” par l’ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.- Jeux vidéo -Après les Etats-Unis, l’Espagne et l’Allemagne, le président français a fait un pas majeur en direction de Rabat en apportant en juillet son appui au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.Il clôturera ensuite les Rencontres entrepreneuriales Maroc-France, l’occasion d’engranger de nouveaux contrats après déjà une série d’accords signés la veille en présence du roi.Et participera à une séquence dédiée aux jeux vidéo en présence de professionnels français et marocains, afin d’aider au développement de la filière au Maroc.Au total, les contrats commerciaux, investissements et prêts conclus portent sur un montant allant “jusqu’à dix milliards d’euros”, a annoncé l’Elysée, sans plus de précisions.Ils portent sur le transport ferroviaire, les énergies renouvelables dont le Maroc entend devenir un champion, l’eau, le secteur portuaire ou encore la transition énergétique.Il est notamment prévu que le groupe français Egis participe à la réalisation du deuxième tronçon de la ligne de train à grande vitesse Tanger-Marrakech. Alstom va aussi y prendre part en négociant la fourniture de 12 à 18 rames de TGV. Le premier tronçon avait été inauguré par le roi et le président français en 2018.Le Français TotalEnergies a pour sa part signé un des plus gros accords pour le développement de la filière d’hydrogène vert au Maroc.- Retours et réadmissions -Autre gros volet, Engie et l’Office chérifien des phosphates ont signé un accord de “partenariat dans la transition énergétique”, dont les énergies renouvelables.Accompagné par son épouse Brigitte Macron et une pléthorique délégation de ministres, patrons d’entreprise, intellectuels ou personnalités du spectacle, le président français a été salué lundi à sa descente d’avion par une longue poignée de main du monarque, en costume sombre et s’appuyant sur une canne, au son de 21 coups de canon.Les deux dirigeants ont ensuite salué longuement les deux délégations, place Mechouar, à l’entrée du palais royal.Etaient notamment présents le philosophe Bernard-Henri Lévy et son épouse Arielle Dombasle, le sociologue Edgar Morin, l’acteur Gérard Darmon, le champion olympique de judo Teddy Riner et la directrice de l’Unesco Audrey Azoulay, fille du conseiller du roi du Maroc André Azoulay.Pas moins de neuf ministres français sont également du voyage, dont ceux de l’Economie Antoine Armand, de l’Education nationale Anne Genetet et de la Culture Rachida Dati, d’origine marocaine.Le ministre de l’Intérieur discutera de son côté d’un “partenariat global” portant à la fois sur le “renforcement de la circulation” des personnes entre les deux pays et la “gestion des migrations irrégulières, dont les retours et réadmissions”, a précisé l’Elysée. 

Le budget de la Sécu, nouveau crash-test à l’Assemblée, nouveaux revers pour le gouvernement

Après l’examen inabouti du budget de l’État, les députés ont entamé lundi dans l’hémicycle celui du budget de la Sécu en rejetant d’emblée ses premiers articles, mettant sous pression un gouvernement peu pressé d’utiliser l’arme du 49.3.Premiers revers pour l’exécutif sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Les trois premiers articles de ce texte ont été rejetés lundi soir, par une gauche davantage mobilisée que le camp gouvernemental – et avec le soutien ou l’abstention du Rassemblement national.Exit notamment la rectification du déficit de la Sécu, revu à 18 milliards d’euros cette année au lieu des 10 milliards initialement prévus. Preuve d’une “insincérité budgétaire” pour le rapporteur Yannick Neuder (LR), qui a nommément mis en cause l’ex-ministre Aurélien Rousseau.Désormais député du groupe socialiste, l’intéressé a répliqué en dénonçant la “pente dangereuse” de “tous ceux qui s’appellent républicains ici, qu’ils le mettent dans le nom de leur parti ou qu’ils le prétendent”.Puis son camarade Jérôme Guedj s’en est pris à un autre ex-ministre, Frédéric Valletoux, accusé d’avoir “rogné les dotations” des hôpitaux publics au profit des cliniques privées. “Escroquerie intellectuelle” et “propos mensongers”, a répondu le député Horizons.Passes d’armes révélatrices d’un regain de tension dans un hémicycle plus rempli que les derniers jours. Signe aussi de l’enjeu d’un budget de plus de 600 milliards d’euros, rejeté à l’unanimité en commission des Affaires sociales.- “Revoir la copie” -L’exercice a au moins permis de baliser deux points chauds du débat. D’abord les exonérations de cotisations patronales, que le gouvernement veut réviser pour récupérer au passage 4 milliards d’euros. Sauf que ses propres troupes – LR et macronistes – s’y opposent, de même que le RN.Pour éviter un désaveu sur cette mesure, qui devrait faire l’objet d’un vote dans l’hémicycle mardi soir, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, s’est dite “ouverte à des évolutions”.Même chose sur l’autre article-clé, le très contesté gel des pensions de retraites, dont la revalorisation serait repoussée du 1er janvier au 1er juillet. Un coup de rabot également chiffré à 4 milliards, supprimé à la quasi-unanimité en commission et promis au même sort dans l’hémicycle.Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin n’a pas exclu de “revoir la copie” pour “mieux protéger les petites pensions” avec une “compensation” pour les retraites inférieures à un seuil “par exemple de 1.200 euros”.Mais “j’attends aussi des propositions d’économies”, a-t-il prévenu, le gouvernement abattant dimanche soir une carte potentiellement explosive: passer d’un à trois jours de carence et moins bien rémunérer les arrêts maladie des fonctionnaires, pour récupérer un peu plus d’un milliard d’euros.Proposition clivante, à laquelle le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, s’est déclaré lundi “favorable” afin de “financer des mesures en faveur du pouvoir d’achat”. A l’inverse, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a dénoncé une “manière scandaleuse d’essayer de faire des économies”.- Options ouvertes -Les premiers échanges dans l’hémicycle confirment que la partie sera serrée, d’autant plus que 2.000 amendements sont encore à examiner d’ici au vote programmé le 5 novembre. Improbable au regard de la vingtaine d’heures restantes en séance publique, quand il en a fallu trente-cinq au total à la commission pour achever ses travaux.”Je ne vois pas comment on termine dans les temps”, soupire une source parlementaire, qui anticipe un scénario semblable à celui de la partie “recettes” du budget de l’Etat, laissée inachevée samedi soir et censée reprendre après le budget de la Sécu.Quand bien même les députés viendraient à bout de ce PLFSS, la copie gouvernementale risque d’être largement réécrite. Ce qui ne serait pas pour déplaire aux syndicats, qui ont appelé lundi les députés à “remanier profondément” le texte.Au point de pousser l’exécutif à abréger le calvaire ? “On ne cède pas à la facilité du 49.3”, s’est défendue la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon dimanche.Toutes les options restent donc ouvertes, y compris un renvoi du projet de loi initial au Sénat si les députés rejettent le texte ou n’ont pas pu arriver au vote comme prévu le 5 novembre.En parallèle, l’Assemblée a attaqué en commission des Finances l’examen de la partie “dépenses” du budget de l’État, avec quelques morceaux de choix dès cette semaine comme l’Éducation, l’Écologie ou la Justice.