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Budget de la Sécu: l’Assemblée entame des débats clivants sur les dépenses, en attendant la réforme des retraites

Les députés ont poursuivi samedi soir l’examen du budget de la Sécurité sociale, après avoir adopté dans un scrutin à suspense sa partie “recettes”, et ont ouvert le chapitre des “dépenses” avec à l’horizon mercredi la suspension de la réforme des retraites.Les débats dureront jusqu’à mercredi, mais seront interrompus par deux journées de relâche en raison de l’Armistice du 11-Novembre. Et les parlementaires devront adopter un rythme soutenu, s’ils ne veulent pas dépasser les délais constitutionnels – ce qui entraînerait l’envoi du texte au Sénat sans vote.L’article sur la suspension de la réforme de 2023, condition de la non-censure du gouvernement de Sébastien Lecornu pour les socialistes, sera examiné mercredi peu après 15H00, pour qu’un maximum de députés soient présents.Au bout d’un long suspense samedi, les députés ont adopté la partie “recettes”, expurgée de beaucoup de mesures d’économies prévues par le gouvernement, par 176 voix contre 161 (et 58 abstentions).L’enjeu était de taille: un rejet aurait coupé court aux débats, envoyant séance tenante le texte entier au Sénat dans sa version initiale.Malgré les appels du gouvernement à approuver ce volet, la division a contaminé son camp: les députés Renaissance et MoDem ont voté pour. Horizons (parti d’Edouard Philippe) s’est divisé entre pour et abstentions. LR s’est abstenu.Juste avant le vote, l’Assemblée a rétabli dans une nouvelle délibération un impôt de production (C3S) supprimé jeudi, pour éviter un trou de “cinq milliards” dans les caisses, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. Un casus belli pour le Rassemblement national – qui a alors voté contre l’ensemble de la partie “recettes” – estimant que la suppression de cet impôt était “la seule mesure qui aurait pu rééquilibrer la copie finale”.Quant aux Insoumis, ils ont assumé voter contre la politique du gouvernement.- Grands débats sur les dépenses -Le RN et LFI ont fait “le jeu du pire”, a critiqué le premier secrétaire du PS Olivier Faure, alors que les députés socialistes ont voté pour, invoquant la nécessité de “poursuivre” le débat. La gauche s’est globalement désunie: écologistes et communistes se sont divisés entre pour, contre et abstentions.Seule LFI “a mené le combat à gauche”, a fustigé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon.Les oppositions, et une partie du camp gouvernemental, peuvent encore se targuer d’avoir modifié la copie cette année: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d’une exonération sur les salaires des apprentis.La gauche a aussi fait adopter des amendements pour une hausse de la CSG sur les revenus du patrimoine (2,8 milliards de recettes estimées). Les sujets clivants ne manqueront pas dans la partie “dépenses”. Dès l’entame de son examen samedi soir, l’Assemblée a supprimé l’élargissement prévu des participations forfaitaires et franchises aux consultations chez le dentiste, et aux dispositifs médicaux.Un débat qui en cache un autre encore plus vif: le doublement par décret, en dehors du budget de la Sécu, des franchises médicales, pour récupérer 2,3 milliards d’euros. Une large partie de l’Assemblée pressant le gouvernement de renoncer à une mesure qui pèserait sur les patients.Samedi, ils ont également supprimé un article posant un base légale pour une obligation vaccinale contre la grippe pour les résidents en Ehpad et certains soignants.Ils avaient toutefois validé une autre mesure du gouvernement, visant à créer un panier de soins pour les patients susceptibles de développer des affections longues durée (ALD), au titre d’une meilleure “prévention”. Une partie de la gauche, notamment LFI, y est opposée, estimant qu’il s’agit d’une manière de faire sortir certains patients du périmètre actuel des ALD pour faire des économies.Le projet de budget prévoyait des économies importantes pour arriver à 17,5 milliards d’euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Et malgré les concessions, le déficit ne devra pas être “supérieur à 20 milliards d’euros”, a martelé mercredi Amélie de Montchalin.Le rapporteur général du budget Thibault Bazin s’est inquiété des votes sur les “recettes” qui font grimper à ce stade le déficit à “20,6 milliards”. Sans compter d’éventuelles concessions gouvernementales dans les dépenses, comme le renoncement à l’inflammable proposition de gel des retraites et minima sociaux.

Budget de la Sécu: l’Assemblée adopte à une courte majorité les “recettes”, les débats continuent

Une première étape franchie à l’Assemblée pour le budget de la Sécurité sociale: les députés ont adopté sur un fil samedi sa partie “recettes”, largement remaniée. L’examen du texte peut donc se poursuivre sur la partie “dépenses”, qui comprend l’article-phare suspendant la réforme des retraites.Les débats dureront jusqu’à mercredi, mais seront interrompus par deux journées de relâche en raison de l’Armistice du 11-Novembre. Et les parlementaires devront adopter un rythme soutenu, s’ils ne veulent pas dépasser les délais constitutionnels, ce qui entraînerait l’envoi du texte au Sénat sans vote.L’article sur la suspension de la réforme de 2023, condition de la non-censure du gouvernement de Sébastien Lecornu pour les socialistes, sera examiné mercredi peu après 15H00, le gouvernement ayant réservé ce créneau pour éviter le risque d’un débat nocturne le week-end.Au bout d’un long suspense samedi les députés ont adopté la partie “recettes”, expurgée de beaucoup de mesures d’économies prévues par le gouvernement, par 176 voix contre 161 (et 58 abstentions).L’enjeu était de taille: un rejet aurait coupé court aux débats, envoyant séance tenante le texte entier au Sénat dans sa version initiale.Malgré les appels du gouvernement à approuver ce volet, la division a contaminé son camp : les députés Renaissance et MoDem ont voté pour. Horizons (parti d’Edouard Philippe) s’est divisé entre pour et abstentions. LR s’est abstenu.Juste avant le vote, l’Assemblée a rétabli dans une nouvelle délibération un impôt de production (C3S) supprimé jeudi, pour éviter un trou de “cinq milliards” dans les caisses, selon Amélie de Montchalin. Un casus belli pour le Rassemblement national – qui a du coup voté contre l’ensemble de la partie “recettes” –  estimant que la suppression de cet impôt était “la seule mesure qui aurait pu rééquilibrer la copie finale”.- Divisions à gauche et au centre -Quant aux Insoumis, ils ont assumé voter contre: “nous ne sommes pas d’accord”, avec la politique du gouvernement, a lancé Hadrien Clouet.Le RN et LFI ont fait “le jeu du pire”, a critiqué le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. Les députés socialistes ont presque unanimement validé cette partie du texte, “pour la poursuite du débat”, a assuré le groupe.La gauche s’est globalement désunie : les écologistes et communistes se sont divisés entre pour, contre et abstentions.Seule LFI “a mené le combat à gauche”, a fustigé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, des socialistes rétorquant que toute la gauche avait voté la partie “recettes” du budget de l’an passé, à l’époque largement réécrite en leur faveur.Les oppositions, et une partie du camp gouvernemental, peuvent encore se targuer d’avoir modifié la copie cette année : exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d’une exonération sur les salaires des apprentis.La gauche a aussi fait adopter des amendements pour une hausse de la CSG sur les revenus du patrimoine (2,8 milliards de recettes estimées). Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, afin que la mesure reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.Les sujets clivants ne manqueront pas dans la partie “dépenses”. Dès l’entame de son examen samedi soir, l’Assemblée a supprimé l’élargissement prévu des participations forfaitaires et franchises aux consultations chez le dentiste, et aux dispositifs médicaux.Un débat qui en cache un autre encore plus vif : le doublement par décret, en-dehors du budget de la Sécu, des franchises médicales, pour récupérer 2,3 milliards d’euros. Une large partie de l’Assemblée pressant le gouvernement de renoncer à une mesure qui pèserait sur les patients.”Plus que jamais, le gouvernement se tient à disposition des députés et sénateurs pour la suite des débats”, a réagi le Premier ministre Sébastien Lecornu après le vote de samedi.Plus d’impôts, moins de dépenses… Tous les groupes s’inquiètent de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. Le projet de budget prévoyait 17,5 milliards d’euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).Le déficit ne devra pas être “supérieur à 20 milliards d’euros”, a insisté mercredi Amélie de Montchalin.Le rapporteur général du budget Thibault Bazin s’est inquiété des votes sur les “recettes” qui font grimper à ce stade le déficit à “20,6 milliards”. Sans compter d’éventuelles concessions gouvernementales dans les dépenses, comme le renoncement à l’inflammable proposition de gel des retraites et minima sociaux.

Municipales: à Paris, Attal affiche son soutien à Bournazel

Le patron de Renaissance Gabriel Attal s’est affiché samedi avec le candidat Horizons aux municipales parisiennes, Pierre-Yves Bournazel, lors d’une déambulation de campagne dans le nord de Paris, saluant un candidat “de l’apaisement”.Quelques semaines après que son parti a décidé de soutenir ce proche d’Edouard Philippe, aux municipales, alors que certains chez Renaissance préféraient Rachida Dati, Gabriel Attal s’est échappé quelques heures de l’Assemblée, en plein débat budgétaire, pour une opération de tractage aux côtés du candidat, dans le populaire 18e arrondissement.”Je suis venu au côté de Pierre-Yves Bournazel, parce qu’il porte un projet tourné vers les Parisiens et porte des valeurs auxquelles on croit, comme l’apaisement”, justifie l’ancien Premier ministre, dans une pique à Rachida Dati, la maire du 7e arrondissement et ministre de la Culture, également candidate, mais jugée plus clivante.Même si dans un récent sondage Ifop-Fiducial cette dernière est créditée de 26 à 28% d’intentions de vote, loin devant Pierre-Yves Bournazel (14 à 15%), M. Attal n’est pas inquiet pour son poulain.  “La campagne démarre, contrairement à ce que martèlent certains, moi je l’ai trouvé plutôt très haut”, assure-t-il. “On croit en lui pour Paris”. Il rappelle que le choix de soutenir M. Bournazel a été fait de manière “très majoritaire, quasi unanime” au sein des instances du parti, même si le député Sylvain Maillard a annoncé son soutien à Mme Dati.- “pas contre quelqu’un” -M. Bournazel, conseiller de Paris depuis 2008 et ancien député de l’arrondissement, s’est dit “honoré” de ce soutien, affirmant qu’une “dynamique était en train de s’installer”. Il a affirmé “vouloir mener une campagne positive, pas contre quelqu’un, mais pour”.”Dans notre projet, on va à s’occuper des Parisiens au quotidien et un peu moins des touristes”, a-t-il assuré à une habitante, défendant aussi “une vraie police municipale”. Opticien, caviste, maraicher, traiteur: les deux hommes passent d’un commerce à l’autre, M. Bournazel rappelant que son projet comporte “des mesures de soutien aux commerces de proximité”, dont une priorité aux logements parisiens pour les commerçants qui y travaillent.L’actualité nationale s’invite dans la déambulation. Une femme interpelle M. Attal sur la hausse de la CSG sur l’assurance-vie adoptée à l’Assemblée. “J’ai pas voté cette mesure et je ne pense pas qu’elle sera à la fin dans le budget”, la rassure-t-il. Avant de s’éclipser, pour retourner dans l’hémicycle ou les débats continuent.

Macron se pose en “garant du long terme”, au risque de décalage à court terme

Climat, réseaux sociaux, démocratie… Emmanuel Macron se pose en “garant du long terme” pour définir son rôle d’ici à 2027, mais, impopulaire et privé de leviers politiques, il court de plus en plus le risque d’apparaître en décalage, voire déconnecté, avec l’actualité du pays.Le président est “le garant du long terme pour le pays, mais aussi le garant de son indépendance”, a-t-il dit à la presse à Belem, en Amazonie brésilienne, où il était allé jeudi porter la voix de la France au sommet de la COP30 sur le climat.Le chef de l’Etat tâtonne depuis la dissolution ratée de l’Assemblée nationale en 2024, qui avait débouché sur la défaite de son camp dans un paysage parlementaire plus fracturé que jamais.Sa mini-tournée en Amérique latine a parfois donné à voir cette difficulté.Toujours aux manettes de la diplomatie, domaine réservé présidentiel sous la Ve République, il a naturellement abordé au Brésil avec le président Lula l’accord commercial entre l’Union européenne et des pays du bloc latino-américain du Mercosur.Lui qui a longtemps jugé ce traité “inacceptable” s’est réjoui, à l’issue de cet entretien, des clauses de sauvegarde obtenues auprès de la Commission européenne, et s’est dit “plutôt positif”, bien que “vigilant”, quant à la possibilité de donner son feu vert.Bronca politique et agricole immédiate dans l’Hexagone. Et, comme une illustration cruelle de sa perte d’influence sur les affaires gouvernementales, sa propre ministre de l’Agriculture Annie Genevard, venue du parti de droite Les Républicains, s’est même autorisée à le corriger en affirmant que pour elle, “le compte n’y est pas”.- “Echec” de son bilan -S’aventurer sur le terrain de la politique nationale se révèle de plus en plus risqué pour Emmanuel Macron, au plus bas dans les sondages.Deux semaines plus tôt en Slovénie, il avait tenu à dire que le compromis sur les retraites trouvé entre Sébastien Lecornu et le Parti socialiste n’était “ni l’abrogation ni la suspension” de la réforme de 2023, mais seulement son “décalage”. De quoi accréditer l’image d’un président qui s’accroche à son bilan, pourtant considéré comme un “échec” par 89% des personnes interrogées dans un récent sondage Odoxa–Backbone pour Le Figaro.Là aussi, les réactions outrées à gauche avaient forcé son Premier ministre, pourtant un très proche, à le contredire pour confirmer le terme de “suspension”.A Mexico vendredi, Emmanuel Macron a préféré éluder une question sur les débats budgétaires français.Au début de la tournée, à Salvador de Bahia, il s’était offert mercredi une parenthèse dans ce foyer vibrant de la culture afro-brésilienne.Au programme, visite d’expositions et plus d’une heure de déambulation au son des percussions et au rythme des danses traditionnelles et des groupes de capoeira.Dans une cohue chaleureuse, ce président qui aime les bains de foule a toutefois semblé presque sur la retenue au moment de taper sur un tambour ou d’esquisser quelques pas de danse.Au même moment, à des milliers de kilomètres de l’autre côté de l’Atlantique, la crise politique couvait toujours et, surtout, les chaînes d’information tournaient en boucle sur l’attaque de l’île d’Oléron, où un conducteur venait de faucher volontairement cinq personnes.Emmanuel Macron ne réagira sur le réseau X qu’une fois sa journée brésilienne terminée – en pleine nuit française.De retour à Paris, samedi, le chef de l’Etat entend renouer malgré tout avec des dossiers nationaux, par le prisme du “temps long”, comme le dit son entourage.Au programme, peut-être d’ici la fin du mois, un service militaire “volontaire” qui pourrait remplacé le service national universel (SNU), un projet qui lui était cher mais qui a connu beaucoup de vicissitudes.Et, surtout, son nouveau cheval de bataille: la défense de l’enfance, mais aussi de la démocratie, face à des réseaux sociaux et des algorithmes mal régulés à ses yeux.Un premier rendez-vous avec des experts fin octobre à l’Elysée, puis un débat avec des élèves mardi à Rochefort, en Charente-Maritime, sont passés relativement sous les radars.Qu’à cela ne tienne, le président entend récidiver: un échange avec 250 lecteurs du quotidien régional La Dépêche du Midi est prévu mercredi à Toulouse, un exercice qu’il va rééditer à travers la France à un rythme soutenu dans l’espoir de faire émerger ce qu’il considère comme une priorité.

Suppression prime de Noël: Farandou prêt à une “suspension” si une compensation est trouvée

Le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou s’est dit ouvert samedi à une “suspension” de la suppression de la prime de Noël pour les foyers éligibles sans enfants, si une recette compensatoire est trouvée dans le budget 2026.”Je suis en train de réfléchir à comment cette proposition pourrait évoluer”, a déclaré le ministre sur BFMTV.”S’il y a une recette qui vient compenser les effets de cette proposition, je n’aurais pas de grandes difficultés à envisager sa suspension”, a ajouté Jean-Pierre Farandou.Réserver la prime de Noël aux allocataires de minima sociaux ayant des enfants a été jugé “honteux” et “mesquin” par la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.Son homologue de la CFDT Marylise Léon considère que cette prime n’est ni “de la générosité” ni “un luxe”, alors que le ministre du Travail avait justifié cette suppression partielle de la prime de Noël pour des raisons budgétaires.”L’Etat français a été très généreux”, avait estimé mardi sur France Inter Jean-Pierre Farandou, ajoutant qu’il n’était “pas sûr que notre pays ait les moyens de poursuivre ces politiques de générosité maximale. Il faut donc accepter un recentrage”, avait-il dit.

Emmanuel Macron arrivé au Mexique pour “resserrer les liens”

Emmanuel Macron conclut vendredi sa tournée en Amérique latine par une visite à Mexico, où il entend “resserrer les liens” politiques et économiques entre la France et le Mexique, un an après l’entrée en fonctions de la présidente de gauche Claudia Sheinbaum.Le président français est arrivé dans la nuit de jeudi dans la capitale mexicaine en provenance du Brésil, ont constaté des journalistes de l’AFP.Il veut “resserrer les liens politiques et stratégiques” avec ce pays membre du G20 avec lequel “on partage beaucoup de valeurs” sur “le respect des règles fondant l’ordre international, le respect du multilatéralisme”, a dit l’Elysée aux journalistes.”La visite a aussi pour vocation d’approfondir nos liens économiques avec le Mexique”, a ajouté un conseiller du chef de l’Etat.”Ce sera l’occasion d’annoncer une accélération de notre coopération dans tous les domaines : économique, universitaire, scientifique, culturel, mais aussi en matière d’environnement, de santé, et de sécurité”, a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.Le dernier déplacement sur place d’un président français, François Hollande, remonte à onze ans.Emmanuel Macron doit s’entretenir vendredi dans la matinée avec son homologue mexicaine. Les deux présidents réuniront ensuite des dirigeants d’entreprises françaises et mexicaines.Le Mexique est le premier pays latino-américain investisseur en France, tandis que la France se classe comme le 11e investisseur étranger au Mexique.Au-delà de cet aspect économique, Claudia Sheinbaum a clairement fait savoir que pour Mexico, la priorité de cette visite était la demande de retour d’œuvres illustrant la vie et les croyances de la civilisation Mexica, anciennement appelée aztèque, conservées aujourd’hui en France.”Nous sommes très intéressés par certains +codex+”, “que nous souhaitons voir arriver au Mexique. C’est notre principal intérêt”, a dit la présidente la semaine dernière à la presse. Ils “sont très importants pour le Mexique”.Il s’agit notamment du “Codex Borbonicus”, conservé à l’Assemblée nationale française, composé de 36 feuilles en écorce de ficus, et long de 14 mètres.”C’est un dossier important sur lequel nous avons un dialogue qui est très ouvert avec les Mexicains”, a assuré l’Elysée avant le déplacement, soulignant la mise en place depuis septembre “d’un groupe de travail franco-mexicain qui rassemble nos meilleurs experts sur ces sujets”.”Toutes ces initiatives conjointes, on espère pouvoir en parler à Mexico”, a assuré la présidence française.

Les parents de Mathis, tué par un chauffard sous protoxyde d’azote, réclament une loi

Les parents du jeune Mathis, tué à 19 ans début novembre en plein centre de Lille par un conducteur ayant consommé du protoxyde d’azote, réclament la “sévérité” et une loi interdisant spécifiquement de conduire quand on a en a consommé, a indiqué leur avocat vendredi.Les obsèques sont prévues lundi “dans l’intimité familiale” et une marche blanche pour rendre hommage au jeune homme est organisée le lendemain mardi à 14h à Saint-Omer (Pas-de-Calais), où habite sa famille, a précisé leur avocat, Me Antoine Régley.De nombreux hommages lui ont déjà été rendus sous forme de messages et de fleurs attachés à un arbre près du lieu de l’accident, où se recueillent régulièrement des passants.”Après le temps de l’hommage et du recueillement, viendra celui des combats pour que justice soit rendue”, a poursuivi l’avocat dans un communiqué.Les parents, Laetitia et Emmanuel, demandent la “vérité” et “la rapidité”, pour que le suspect interpellé immédiatement après les faits ne soit pas libéré avant d’être jugé, a déclaré Me Régley à l’AFP.Ils souhaitent également la “sévérité”, a souligné l’avocat, déplorant que l’homme, mis en examen pour homicide routier, risque un maximum de 10 ans de prison, et que la consommation de protoxyde d’azote ne soit pas punie par la loi.Ils veulent rencontrer le ministre de la Justice Gérald Darmanin “pour lui faire des propositions concrètes”, dont celle de “légiférer sur la consommation de protoxyde d’azote au volant”, afin de l’interdire et d’en faire “un chef de prévention autonome”.Le Sénat a voté en mars la pénalisation de l’usage détourné du protoxyde d’azote ou “gaz hilarant”, sans viser spécifiquement la conduite ni aller jusqu’à interdire totalement sa vente aux particuliers, comme l’avaient fait auparavant les députés. L’avenir de cette loi dépendra des négociations entre les deux chambres.Mathis a été tué samedi 1er novembre à 4H48 du matin, “percuté par un véhicule qui roulait à vive allure”, a indiqué lundi le procureur de Lille Samuel Finielz, selon qui l’enquête a établi “une consommation de protoxyde d’azote contemporaine de la conduite du véhicule”.Le conducteur présumé, un homme âgé de 31 ans “connu pour des délits routiers”, a été mis en examen dimanche pour homicide routier avec trois circonstances aggravantes: violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité et de prudence, délit de fuite et refus d’obtempérer. Il a été placé en détention provisoire.

Nouvelle-Calédonie: la ministre des Outre-mer veut dialoguer avec “chaque représentant politique”

La ministre des Outre-mer Naïma Moutchou entend rencontrer tous les représentants politiques de Nouvelle-Calédonie, dont le principal mouvement indépendantiste FLNKS, lors de son premier déplacement la semaine prochaine sur l’archipel.”Les invitations ont été lancées. Je commence par des échanges en bilatéral. C’est essentiel de pouvoir échanger avec chaque représentant politique”, a-t-elle assuré dans un entretien publié vendredi dans le quotidien Ouest-France. “Ce que je refuse, c’est de faire semblant de les entendre et ensuite d’aller trancher seule à Paris. Sur des questions comme le dégel (du corps électoral, NDLR) ou tout autre sujet institutionnel, rien n’est durable si le chemin n’est pas construit ensemble” a-t-elle poursuivi, affirmant ne pas venir en Nouvelle-Calédonie avec “des solutions clés en main sur l’avenir institutionnel”.Jeudi, le Conseil constitutionnel a validé le report des élections provinciales dans l’archipel du Pacifique, qui doivent se tenir au plus tard le 28 juin 2026, tout en jugeant que ce troisième report devra être le dernier. Le report de ce scrutin, auquel une partie du camp indépendantiste est opposée, doit conduire à la mise en place du fragile accord de Bougival sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.Ce compromis, conclu en région parisienne en juillet entre l’Etat et les forces politiques calédoniennes, prévoit notamment la création d’un “Etat de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution française et la reconnaissance d’une nationalité calédonienne.Toujours soutenu par les loyalistes et une partie des indépendantistes, il a depuis été rejeté par le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), dont l’objectif reste l’accession de l’archipel à la “pleine souveraineté”.Le front indépendantiste s’est dit vendredi “prêt à rencontrer la ministre des Outre-mer” mais l’a invitée à “une rupture avec les pratiques du passé”, appelant l’Etat à “un dialogue sincère” en vue d’un “avenir partagé et apaisé”.L’accord de Bougival entend élargir le corps électoral spécifique à ces élections, une question sensible. Actuellement, seuls certains habitants peuvent voter, notamment ceux établis sur le territoire avant 1998 et leurs descendants, ce qui ulcère le camp loyaliste.”L’identité kanak doit être pleinement respectée (…). L’Etat en est le garant et je m’inscris dans cet héritage”, a assuré Mme Moutchou à Ouest-France.”La réponse passe par une politique qui respecte les histoires, qui respecte les attachements, les blessures aussi, qui ne doit pas nier qu’un territoire peut porter plusieurs mémoires. C’est ça la réalité de la Nouvelle-Calédonie”, a-t-elle ajouté.La ministre devait se rendre dans l’archipel du Pacifique dès les premiers jours de novembre mais son déplacement avait été reporté “en raison des échéances budgétaires”. 

LFI “passionnément antisémite”: Raphaël Enthoven relaxé du délit d’injure

Qualifier La France insoumise de “passionnément antisémite” n’excède pas les limites de la liberté d’expression et participe du “débat d’intérêt général”, a jugé jeudi le tribunal correctionnel de Paris, qui a relaxé le philosophe Raphaël Enthoven du délit d’injure et débouté le parti mélenchoniste.”La France insoumise est un mouvement détestable, violent, complotiste, passionnément antisémite”. Le 1er mai 2024, dans un message publié sur X, Raphaël Enthoven s’en était vigoureusement pris au parti de la gauche radicale, en réagissant à l’exfiltration d’un cortège à Saint-Etienne de Raphaël Glucksmann, sous des jets de peinture et de canettes.A cinq semaines des élections européennes, celui qui conduisait la liste Place publique-PS avait alors pointé “des énergumènes” appartenant à La France insoumise comme ses agresseurs, notamment aiguillé par le témoignage d’un militant local, drapeau LFI sur l’épaule, qui avait admis “avoir fait partie de ceux qui ont expulsé” le leader social-démocrate.LFI avait déposé plainte contre le tweet de Raphaël Enthoven en lui réclamant 10.000 euros de dommages et intérêts, relevant deux autres passages qu’elle considérait comme injurieux: “Ils sont tellement cons” et “On n’en peut plus, de ce club de déficients”.Le tribunal a débouté le parti de l’ensemble de ses demandes.Certes, ont noté les magistrats, les propos du philosophe ont “une portée outrageante” à l’égard de LFI et “comportent un caractère injurieux”, d’autant que Raphaël Enthoven jette “le discrédit sur ce mouvement dans son entier, de façon généralisante et essentialisante”.Mais ces messages litigieux s’inscrivent “dans le sillage” d’un “débat d’intérêt général majeur suscité” par ces violences survenues ce 1er mai 2024, “dans lequel une responsabilité dans ce climat de haine et de violence sur fond d’antisémitisme, comme l’a dénoncé Raphaël Glucksmann, a été imputée à La France insoumise”, a considéré le tribunal.Les juges ont encore considéré que ce débat prenait “également sa source dans tout un ensemble de polémiques récurrentes à propos de pratiques et de propos jugés violents, outranciers, complotistes et/ou antisémites de membres” de LFI.Dans un communiqué, diffusé sur X par le coordinateur du parti, Manuel Bompard, La France insoumise s’est dit “sidérée par une telle décision, qui revient à reconnaître un privilège de droit d’injure accordé à certains contre d’autres”.- “Juif Süss” -Lors de l’audience le 23 septembre, Raphaël Enthoven avait fait l’exégèse de chacun de ses mots, écrits “sous la colère”.Antisémites ? “Quand Jean-Luc Mélenchon présente le peuple juif comme déicide”, “j’estime qu’on est antisémite”, avait développé l’essayiste.Le triple candidat malheureux à la présidentielle avait expliqué en 2020 ne pas savoir “si Jésus était sur la croix, mais, paraît-il, ce sont ses propres compatriotes qui l’y ont mis”.Passionnément ? “Parce qu’ils sont convaincus de ne pas l’être”, “mais on peut être aisément antisémite à l’abri de la loi”, avait encore estimé Raphaël Enthoven, en développant l’idée d’un “antisémitisme d’atmosphère”. Illustré, selon lui, par David Guiraud, député LFI, lorsqu’il évoque les “dragons célestes”, ou par un visuel publié sur les réseaux sociaux par plusieurs personnalités Insoumises ciblant l’animateur Cyril Hanouna “sous les traits du juif Süss”.Jean-Luc Mélenchon avait encore qualifié le député PS Jérôme Guedj – dont il fut autrefois un proche – de “lâche de cette variété humaine que l’on connaît tous, les délateurs”, lui reprochant de “s’agiter autour du piquet où le retient la laisse de ses adhésions”. “Salopard antisémite”, lui avait répondu l’intéressé.”Ce sont donc toutes ces polémiques antérieures que le message (de Raphaël Enthoven) reprend à son compte, en s’inscrivant ce faisant dans le débat d’intérêt général”, a fait valoir le tribunal correctionnel, en considérant que les propos du philosophe “n’ont pas excédé les limites admissibles de la liberté d’expression”.”La France insoumise est un mouvement antisémite, passionnément antisémite. C’est même le premier parti antisémite de France. Et le dire est un élément du débat. Désormais, c’est ainsi, c’est une opinion. Ce n’est pas un délit”, a réagi Raphaël Enthoven après l’énoncé du jugement de relaxe.”Chaque citoyen a le droit de critiquer un parti politique comme il l’entend”, a ajouté son avocat, Me Richard Malka.L’avocat de LFI, Me Mathieu Davy, a dénoncé auprès de l’AFP une “décision scandaleuse” et indiqué “réfléchir très sérieusement à faire appel”, ce qui n’est possible, pour les parties civiles, que pour demander d’éventuels dommages et intérêts.”Il n’y a pas de justice pour vous, Insoumis!”, a tonné Jean-Luc Mélenchon jeudi soir, lors d’une conférence devant des militants. “Vous devez arrêter de croire que quand vous êtes insultés par le bras armé des puissants, vous avez des droits égaux à ceux des puissants”.Il a promis que le jugement serait envoyé aux plus de 500.000 militants du mouvement, soulignant que “tout est occasion d’éducation politique de masse”.

Le Parlement élève Alfred Dreyfus au grade de général de brigade

Un acte de “réparation” et de “reconnaissance”: le Parlement a entériné une loi élevant Alfred Dreyfus au rang de général de brigade à titre posthume lors d’un ultime vote du Sénat jeudi, malgré quelques réserves à droite et au centre.”La Nation française élève, à titre posthume, Alfred Dreyfus au grade de général de brigade”. Hautement symbolique, la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal tient en une phrase.”Ce texte permet à la République de reconnaître son erreur, de reconnaître qu’un homme a été humilié”, a souligné le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner. Au Sénat, c’est lui qui a porté ce texte en choisissant d’inscrire l’initiative des députés macronistes à l’ordre du jour de l’espace parlementaire réservé au PS.La proposition a été adoptée à l’unanimité par les sénateurs, après son vote, déjà unanime, à l’Assemblée nationale en juin. Ce vote à l’identique des deux chambres vaut donc adoption définitive au Parlement.”Ce geste est symbolique, mais il est plus qu’un symbole. Il répond à une injustice vieille de plus d’un siècle (…) Il s’agit de rendre à Dreyfus ce qui lui fut inaccessible de son vivant”, a salué Alice Rufo, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, au nom du gouvernement.Gabriel Attal a lui évoqué jeudi sur le réseau social X un “geste de réparation et de reconnaissance”. “Nous affirmons une chose simple: la République n’oublie pas. Elle répare et reconnaît ceux qui l’ont servie avec honneur”, a-t-il dit.Cette loi d’élévation, saluée par les descendants du “capitaine Dreyfus”, vient s’ajouter à l’instauration d’une journée nationale de commémoration pour la reconnaissance de son innocence, chaque 12 juillet, annoncée cet été par Emmanuel Macron.- “Double peine” -En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est condamné pour trahison et contraint à l’exil sur l’île du Diable en Guyane, sur la base de fausses accusations alimentées par un antisémitisme très ancré dans la société française de la fin du XIXe siècle.Après une décennie durant laquelle l’affaire connaît un retentissement immense dans le pays et même à l’international, un arrêt de la Cour de cassation l’innocente le 12 juillet 1906, entraînant ipso facto sa réintégration dans l’armée. Dans la foulée, une loi le nomme chef d’escadron, un grade qui omet la prise en compte de ses cinq années d’emprisonnement, qui auraient dû lui permettre de prétendre à un échelon supérieur.Une “injustice” en forme de “double peine”, s’émeut auprès de l’AFP Michel Dreyfus, arrière-petit-fils du “capitaine Dreyfus”, qui souligne le “courage” de son aïeul, qui revint servir pendant la Première Guerre mondiale. Malgré le soutien très large qu’elle a rassemblé, cette proposition de loi a suscité des réserves sur certains bancs, dans un contexte de progression des actes antisémites sur le territoire.Les députés MoDem avaient ainsi craint une “instrumentalisation” de l’affaire à des fins politiques. Ces objections, très minoritaires, ont été partagées au Sénat dans les rangs des Républicains et des centristes.- “Réparer une erreur manifeste” -Le président LR de la commission des Forces armées, Cédric Perrin, s’est notamment dit “profondément gêné” par “l’opportunité” que ce texte représente pour “certaines formations politiques de s’acheter +à bon compte+ une virginité de façade en matière d’antisémitisme”, a-t-il indiqué à l’AFP. Il n’a pas participé au vote jeudi mais avait annoncé vouloir s’abstenir.”On ne répare pas une faute aussi dramatique que celle qui a eu lieu”, a pointé Roger Karoutchi (LR), qui a tout de même voté pour, par “déférence pour la famille”.Emmanuel Macron lui-même avait émis quelques doutes face à l’initiative, en juillet, estimant que “la promotion dans les grades militaires” procédait de “circonstances avérées du temps présent”, et que seul le président de la République était le “garant de l’application de cette règle”. Tout en concédant que le Parlement serait “souverain”.”Nous réparons au contraire une erreur manifeste qu’avait commise le Parlement lui-même en 1906″, rétorque le socialiste Rachid Temal, rapporteur sur ce texte. Pour la famille d’Alfred Dreyfus, cette loi est “une reconnaissance de la valeur du soldat qu’il était, dans la continuité des travaux qui l’ont réhabilité non pas comme victime passive, mais comme héros”, pointe Michel Dreyfus.”C’est un hommage vertueux, nécessaire mais probablement pas suffisant”, appuie Anne-Cécile Lévy, arrière-petite-fille d’Alfred Dreyfus, qui continue d’espérer “une panthéonisation, en reconnaissance de toutes les valeurs qu’il incarne”.Dans la foulée de ce vote, Patrick Kanner et son homologue à l’Assemblée Boris Vallaud ont écrit à Emmanuel Macron pour lui demander de panthéoniser Alfred Dreyfus.