AFP Politics

Gouvernement: Retailleau pose ses conditions à une participation “exigeante” de LR

Non à un Premier ministre de gauche ou macroniste, non à une suspension de la réforme des retraites: Bruno Retailleau a posé ses conditions à une participation “exigeante” lors d’une réunion en visio mercredi soir avec les parlementaires LR, ont indiqué à l’AFP des participants.  “Il ne faut pas s’embarquer dans une aventure qui pourrait nous nuire”, a prévenu mercredi soir le ministre de l’Intérieur démissionnaire, après l’annonce par l’Elysée qu’un nouveau chef du gouvernement serait nommé dans les 48 heures.Il a réitéré son refus de participer à un gouvernement dirigé par un Premier ministre de gauche et exigé que le prochain locataire de Matignon “s’éloigne de la Macronie pour donner une assurance aux Français (et) que le message envoyé par les Français lors des législatives et des partielles soit respecté”.Quant à une éventuelle suspension de la réforme des retraites, c’est aussi non: “Si on accepte ça, toutes les futures reformes de fond, les réformes structurelles, pourraient être contestées dans la rue”, a-t-il affirmé.”A titre personnel, je n’irai pas dans un gouvernement qui voudrait abroger ou suspendre la reforme des retraites ou même un Lecornu bis”, a insisté le Vendéen.Interrogé sur Public Sénat jeudi matin, le député Philippe Juvin, rapporteur général du Budget, a cependant affirmé qu’il n’avait “pas été acté” qu’une telle suspension entraînerait une censure du gouvernement, même s’il “y a eu un fort mouvement de parlementaires” pour dire que cela “poserait un problème parce que c’est aussi un de nos marqueurs politiques”.Lui-même pense que ce serait une “erreur” de suspendre la réforme, tout en soulignant que l’absence de budget serait plus coûteuse.Lors de cette réunion qui n’a pas abouti à une décision sur la participation de LR au prochain exécutif, Bruno Retailleau a demandé “un mandat de négociation”, avec le patron des députés LR Laurent Wauquiez et celui des sénateurs Mathieu Darnaud, pour discuter avec le prochain chef du gouvernement. Pour sa part, Laurent Wauquiez a indiqué qu’une “très large majorité” des 50 députés LR “sont favorables à la poursuite du socle commun”, tout en indiquant que lui-même ne l’était pas, mais qu’il respecterait la décision collective.  “Les députés sont les premiers concernés. Il faut qu’ils soient concertés et respectés”, a-t-il ajouté, rappelant qu’une dissolution de l’Assemblée mettrait en première ligne les élus LR, dont beaucoup ont sauvé leur peau de justesse l’an dernier face au RN dans des circonscriptions rurales.Récemment élu à l’Assemblée, l’ex-Premier ministre Michel Barnier a estimé que “la participation au gouvernement” était “la solution la moins mauvaise”, plaidant pour “une participation exigeante et lucide”.”Nous sommes prêts désormais à discuter avec le futur Premier ministre que le président de la République choisira à condition qu’il ne soit pas de gauche”, a résumé M. Juvin sur Public Sénat.

Borne plaide pour “des compromis” allant “de la droite républicaine au Parti socialiste”

La ministre démissionnaire de l’Education Elisabeth Borne a appelé jeudi sur BFMTV à “trouver des compromis de la droite républicaine au Parti socialiste” pour “sortir de la crise politique” actuelle.”Notre enjeu aujourd’hui, c’est de sortir d’une crise politique et de trouver un chemin”, donc d'”arriver à dialoguer avec les groupes parlementaires”, a affirmé Mme Borne. “Ca veut dire aussi arriver à trouver des compromis de la droite républicaine au Parti socialiste”, a-t-elle ajouté.”Quand on parle de dissolution, quand certains appellent à la démission du président de la République, quand il reste quelques jours pour avoir une chance que la France ait un budget début 2026, je pense que chacun doit mettre toute son énergie pour trouver une voie de passage. C’est ce à quoi s’emploie Sébastien Lecornu, ça suppose de trouver des compromis avec la gauche”, a développé l’ancienne Première ministre.Car “on ne peut pas se permettre de rester dans une impasse, de laisser les Français dans une situation d’instabilité pour les prochains mois”, a-t-elle estimé.Mme Borne, qui avait ouvert mardi la porte à une “suspension” de la réforme des retraites qu’elle avait fait adopter aux forceps en 2023 grâce au 49.3, a répété qu’il fallait “examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension de la réforme jusqu’au débat qui, de toute façon, interviendra dans le cadre de l’élection présidentielle”.”Je n’ai pas dit qu’il fallait la bazarder”, a-t-elle précisé.Alors que deux anciens Premiers ministres d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal et Edouard Philippe, ont pris leurs distances avec lui ces derniers jours, Mme Borne a estimé que “personne ne devrait fragiliser la fonction du président de la République, a fortiori dans la situation internationale qu’on connaît aujourd’hui”.”On a assisté pendant plusieurs semaines à une surenchère où chacun donne l’impression de faire passer ses intérêts partisans et ses intérêts personnels avant l’intérêt du pays”, a-t-elle ajouté.

Lecornu écarte la dissolution, Macron promet un Premier ministre d’ici vendredi soir

Après deux jours de nouvelles tractations avec les partis signant la fin de sa “mission”, Sébastien Lecornu a écarté mercredi l’hypothèse d’une dissolution et Emmanuel Macron a promis de nommer un Premier ministre d’ici vendredi soir.Encore 48 heures maximum de sursis pour Sébastien Lecornu, qui a démissionné lundi, plongeant un peu plus le pays dans la crise politique. Interrogé au journal de 20H00 de France 2, au sortir d’un entretien d’une heure à l’Elysée avec le chef de l’Etat, M. Lecornu a fait le compte-rendu de ses consultations avec les forces politiques.”J’ai dit au président de la République que les perspectives de dissolution s’éloignaient et que je pense que la situation permet pour le président de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures”, a déclaré M. Lecornu sur la chaîne publique.Emmanuel Macron a confirmé ensuite qu’il nommerait un Premier ministre dans ce délai. Un de ses proches n’excluant pas que le gouvernement soit aussi connu d’ici vendredi soir, sans certitude.Interrogé sur la possibilité qu’il soit lui-même reconduit à Matignon, Sébastien Lecornu a dit qu’il ne courait “pas après le job” et que sa mission était mercredi soir “terminée”.”J’ai tout essayé”, a-t-il lâché en se présentant en “moine-soldat”, sans exclure totalement d’être renommé à son poste, dont il a démissionné lundi. Il a esquissé les contours d’une future équipe “complètement déconnectée des ambitions présidentielles”, comme lui-même, après avoir fustigé ces derniers jours “les appétits partisans” qui ont selon lui précipité sa chute.- “Trouver un chemin” -A propos de la réforme impopulaire des retraites, que même son auteure Elisabeth Borne a proposé de suspendre pour obtenir une non censure des socialistes, il a affirmé qu’il fallait “trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme”.Cette suspension coûterait en 2027 “pas moins de trois milliards d’euros”, a-t-il estimé, sans donner les chiffres pour la seule année 2026 qui sépare de l’élection présidentielle. Concernant cette ouverture sur ce totem macroniste, le camp présidentiel est loin d’être unanime. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a exprimé sa “gêne” de voir son camp “renoncer aux grandes réformes que nous avons faites”. Le parti Horizons d’Edouard Philippe – après avoir lancé une bombe mardi en réclamant une présidentielle anticipée – a manifesté une opposition catégorique à cette suspension.De son côté, la droite en fait une “ligne rouge”, selon l’entourage du patron des Républicains Bruno Retailleau.La balle est désormais dans le camp d’Emmanuel Macron, acculé de toutes parts depuis la démission précoce du gouvernement lundi, et dont une expression se fait toujours attendre. Jeudi soir, il présidera la cérémonie d’entrée au Panthéon de Robert Badinter, une parenthèse dans la crise actuelle.Interrogé sur les appels à la démission du président, y compris dans son propre camp, Sébastien Lecornu a estimé que ce n’était “pas le moment de changer”. “Cette institution présidentielle, elle doit être protégée, préservée”, a-t-il insisté.Il a promis qu’un projet de budget pour 2026 pourrait être présenté en Conseil des ministres lundi, date butoir pour qu’il soit adopté d’ici la fin de l’année par le Parlement. Mais il “ne sera pas parfait” et devra être débattu, a admis M. Lecornu, réitérant son renoncement à utiliser l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, pour redonner la main au Parlement.- “Plaisanterie” -Reçus dans la matinée à Matignon, les socialistes continuent de réclamer un Premier ministre de leur camp. Le PS a toutefois pris acte du renoncement au 49.3 et d’un “assouplissement de la trajectoire budgétaire”, avec un déficit 2026 pouvant aller jusqu’à 5% du PIB au lieu de 4,7%.Si le locataire de Matignon était de nouveau issu du camp présidentiel, il s’agirait d’une “ultime provocation”, a tonné la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.Evacuée par M. Lecornu, la dissolution est toujours réclamée à cor et à cri par le Rassemblement national, qui a décliné l’invitation à Matignon et se projette déjà vers des législatives anticipées. “Je censurerai tous les gouvernements jusqu’à obtenir la dissolution (…) La plaisanterie a assez duré”, a martelé Marine Le Pen depuis le Sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).De son côté, la France insoumise s’indigne: “Si on lit entre les lignes on comprend qu’il n’y aura pas de Premier ministre de gauche”, a estimé son coordinateur Manuel Bompard. Les insoumis continuent de réclamer le départ du chef de l’Etat. Mais la motion de destitution d’Emmanuel Macron, soumise au Bureau de l’Assemblée, a été jugée irrecevable. pol-far-lum-ama-are/jmt/ib/jpa

“Ma mission est terminée”: ce qu’il faut retenir de l’interview de Lecornu

Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a déclaré mercredi soir que sa mission de négociateur était “terminée”, et que cela devrait permettre à Emmanuel Macron de nommer un chef de gouvernement d’ici vendredi soir.Ce qu’il faut retenir de son interview au 20H00 de France 2.- “Un Premier ministre dans les 48 prochaines heures” -A l’issue de deux jours d'”ultimes négociations” menées à la suite de sa démission, Sébastien Lecornu a jugé qu'”il y a une majorité absolue à l’Assemblée nationale qui refuse la dissolution”.”Je sens qu’un chemin est possible encore, il est difficile et j’ai dit au président de la République que les perspectives de dissolution s’éloignaient”, “je pense que la situation permet pour le président de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures.”- Vers un débat sur les retraites -Le Premier ministre démissionnaire n’a pas éclairci quelles avancées permettent de lui dire qu’un compromis est possible alors que les partis ont multiplié les lignes rouges contradictoires.”Je vois bien que, en tout cas je l’ai dit au président de la République, il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme des retraites”, a-t-il dit. Face à la demande de la gauche qui demande a minima la suspension de la retraite à 64 ans, “vous aurez du mal à siffler en disant +non, non, circulez, y a rien à voir+”.Une suspension coûterait aux finances publiques “pas moins de trois milliards d’euros en fonction du périmètre” en 2027.- Un budget prêt pour lundi -Un projet de budget pour 2026 pourra être présenté en conseil des ministres lundi, date-butoir pour qu’il soit adopté d’ici la fin de l’année par le Parlement, mais il “ne sera pas parfait”.”C’est un budget dans lequel même il y a beaucoup à débattre parce que c’est un budget qui avait été plutôt imaginé aussi pour que le débat ait lieu”, a expliqué Sébastien Lecornu qui, démissionnaire, n’a pas voulu en commenter le contenu.- “Je ne cours pas après le job” -Emmanuel Macron pourrait-il le renommer à Matignon ? “Je ne cours pas après le job”, a répondu ce fidèle soutien du président.”Je suis un moine soldat, ce soir ma mission est terminée”, a-t-il ajouté, en référence aux ultimes négociations que lui avait confié le chef de l’Etat lundi après sa démission. “J’ai tout essayé”, mais pas tout réussi “de toutes les évidences”, a-t-il lâché.Il n’a toutefois pas totalement exclu de se succéder à lui-même.Celui qui est tombé juste après la formation de ses ministres en raison de divisions internes a aussi dit: “Si j’ai un regret sur la composition du gouvernement, c’est que j’ai désormais l’intime conviction que l’équipe qui devra prendre les responsabilités dans les temps à venir, quelle qu’elle soit (…), devra être une équipe qui est complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027”.Et il a pris soin de préciser que lui n’était “pas” candidat à l’Elysée.

“Je censure tout”, “la plaisanterie a assez duré”, juge Marine Le Pen

La cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, a déclaré mercredi qu’elle “censurerait” le gouvernement, même si elle est favorable à une suspension de la réforme des retraites.”Je suis heureuse de cette suspension (de la réforme des retraites) si elle intervient”, a-t-elle déclaré à la presse, en marge d’une visite au sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).Pour autant, “je censure tout. Là, maintenant, stop. La plaisanterie a assez duré”, a ajouté Mme Le Pen. “On fait courir les Français derrière des ba-balles, tout ça pour gagner du temps. C’est inadmissible”.”Je censurerai tous les gouvernements, jusqu’à obtenir la dissolution”, a-t-elle précisé plus tard lors d’une conférence de presse, assurant qu'”aucun” scénario ne la ferait changer d’avis.Au sujet de la réforme des retraites, “elle sera suspendue, le problème ne se pose plus”, a-t-elle affirmé.”Je suis un peu étonnée de la manière dont cette suspension est annoncée” par l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne, a-t-elle souligné peu avant dans les allées du sommet, y voyant le signe que “la fébrilité semble avoir saisi l’intégralité des membres de ce gouvernement.”Quant au Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, il est “bien optimiste” quand il prédit que la perspective d’une dissolution de l’Assemblée nationale s’éloigne, a-t-elle encore estimé, jugeant un retour aux urnes “tout à fait inévitable”.”J’attends une dissolution (de l’Assemblée nationale). Ou une démission (du président), ça m’irait bien aussi. Je ne suis pas trop exigeante, mais c’est ou l’un ou l’autre au choix du président” Emmanuel Macron, a poursuivi la présidente des députés RN. “Maintenant, on siffle la fin de la récréation. Et le début de la campagne.””Je pense que nous pourrons faire, s’il y a des élections, un excellent résultat”, a-t-elle assuré lors de la conférence de presse.Si le RN n’a pas de majorité absolue, “à ce moment-là, eh bien, on constituera cette majorité. Il peut y avoir des chances pour qu’il y ait un certain nombre de ces élus qui viennent de LR”, a déclaré Mme Le Pen, écartant les “LR macronisés”, dont Bruno Retailleau.”Il y a incontestablement des LR qui sont totalement macronisés, qui sont prêts à tout pour pouvoir rester au gouvernement pour ne rien y faire, d’ailleurs”, a-t-elle estimé.Pour elle, “il y a ceux qui disent: +Jamais d’accord avec le RN+. Et puis, il y a ceux qui disent: +Ecoutez, à un moment donné, on est dans une situation où, honnêtement, on se sent plus près du RN que du PS ou de Macron+”.

Bygmalion: la Cour de cassation se prononcera le 26 novembre sur l’ultime recours de Sarkozy

Nouvelle échéance judiciaire capitale pour Nicolas Sarkozy: la Cour de cassation se prononcera le 26 novembre sur son pourvoi contre sa condamnation dans l’affaire Bygmalion.La Cour a examiné mercredi l’ultime recours judiciaire dans ce dossier de l’ex-président de la République, bientôt incarcéré dans l’affaire libyenne.Si la Cour de cassation rejette le pourvoi, comme l’a préconisé l’avocate générale à l’audience, l’affaire Bygmalion deviendra la deuxième condamnation pénale définitive au casier judiciaire de Nicolas Sarkozy, après celle de l’affaire des écoutes.L’ancien chef de l’État (2007-2012) est revenu au premier plan de l’actualité il y a deux semaines avec sa condamnation dans le procès libyen en première instance à Paris à cinq ans d’emprisonnement ferme, assorti d’un mandat de dépôt avec exécution provisoire. Bien qu’ayant fait appel, il sera donc prochainement incarcéré, une première dans l’histoire de la République.Dans l’affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy a été condamné le 14 février 2024 par la cour d’appel de Paris à un an d’emprisonnement dont six mois ferme pour le financement illégal de sa campagne présidentielle perdue de 2012.”Rien n’a été constaté par la cour d’appel matériellement sur une participation active du président Sarkozy” au dépassement des comptes de campagne, a plaidé l’un de ses avocats, Me Emmanuel Piwnica, lors de l’examen du pourvoi mercredi devant la chambre criminelle de la Cour de cassation. “Ni élément matériel, ni intentionnel, le président Sarkozy n’a pas commis l’infraction qui lui a été reprochée”, a-t-il estimé.Pour l’autre avocat de M. Sarkozy, Me Patrice Spinosi, “la question qui se pose est +Est-ce que le juge pénal avait autorité pour revenir sur le dépassement tel qu’il avait été fixé et jugé en 2013 par le Conseil constitutionnel?+.Dans ce dossier, les investigations ont révélé que pour masquer l’explosion des dépenses de sa campagne – près de 43 millions d’euros pour un maximum autorisé de 22,5 millions -, un système de double facturation avait été mis en place imputant à l’UMP (devenu LR), sous couvert de conventions fictives, une grosse partie du coût des meetings.Contrairement à ses coprévenus, l’ex-chef de l’Etat n’était pas mis en cause pour ce système de fausses factures, mais comme bénéficiaire, en tant que candidat, d’un financement politique illégal.En première instance comme en appel, Nicolas Sarkozy avait contesté “vigoureusement toute responsabilité pénale”, dénonçant “fables” et “mensonges”.Sa peine en appel, suspendue par le pourvoi en cassation, et dont la cour avait ordonné l’aménagement pour la partie ferme (bracelet électronique, semi-liberté…), était légèrement inférieure à celle d’un an d’emprisonnement ferme prononcée en première instance en 2021.- Bracelet électronique -Trois des dix condamnés en appel du procès Bygmalion se sont joints au pourvoi: le directeur de campagne Guillaume Lambert et les ex-cadres de l’UMP Eric Cesari et Pierre Chassat.Si elle reconnaissait le bien-fondé de leur requête, la Cour de cassation, qui juge le seul respect du droit et non le fond des dossiers, pourrait ordonner un nouveau procès dans cette affaire.En décembre 2024, la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français avait déjà rendu définitive la condamnation de Nicolas Sarkozy à un an d’emprisonnement ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes, également appelée Bismuth.L’ancien champion de la droite, 70 ans, l’a porté entre février et mai, avant l’obtention d’une libération conditionnelle avant mi-peine, notamment en raison de son âge.M. Sarkozy a par ailleurs un autre rendez-vous crucial avec la justice, le 13 octobre: il est convoqué par le parquet national financier pour connaître les modalités de son incarcération.Sitôt écroué, sa défense pourra déposer une demande de mise en liberté.Son appel du jugement qui l’a déclaré coupable d’association de malfaiteurs pour avoir laissé ses proches démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi en vue d’un financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007 – non démontré, selon la justice – ouvre droit à un nouveau procès, qui doit se tenir dans les prochains mois.

“Modifier la réforme des retraites” coûtera “des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027”, selon Roland Lescure

Une suspension de la réforme des retraites, une concession possible pour convaincre les socialistes de trouver un compromis sur le budget, coûtera “des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027″, a déclaré mercredi le ministre de l’Economie démissionnaire, Roland Lescure.”On a besoin qu’une majorité de l’Assemblée nationale se mette d’accord pour ne pas censurer un gouvernement et faire passer un budget. Il faut que tout le monde fasse des concessions”, a indiqué Roland Lescure sur France Inter.”Moi, je suis prêt à en faire, mais pas à n’importe quel prix”, a-t-il ajouté: “face à des plus, il va falloir des moins, et ça, c’est des choses qu’on va devoir négocier”.”On peut tous dire qu’on peut raser gratis. La réalité, c’est que le budget qui j’espère sera déposé, sera discuté et sera voté avant le 31 décembre, il va falloir qu’il soit équilibré” avec “des recettes en face ou des économies supplémentaires”, a-t-il souligné.Première figure du bloc central à évoquer la possibilité d’une évolution sur la réforme des retraites, la ministre démissionnaire Elisabeth Borne s’est dite mardi, dans une interview au Parisien, ouverte à une “suspension” de la très impopulaire réforme des retraites qu’elle avait fait adopter, sans vote, en 2023, jugeant que “la stabilité du pays était plus importante” qu’un éventuel “totem” sur les retraites et appelant à éviter une dissolution.Cette ouverture a été appréciée comme un “réveil” et “un chemin” par le PS et Place publique, “un signal positif” par la CFDT, la CGT appelant le président de la République Emmanuel Macron à “ne plus faire la sourde oreille”.Selon son entourage, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a demandé il y a 15 jours au ministère de l’Économie une évaluation du coût de l’ensemble du projet de budget alternatif du Parti socialiste, où figure une suspension de la réforme des retraites. A la question de savoir si un Premier ministre de gauche lui poserait problème, le ministre a répondu: “Non. A une condition quand même, c’est qu’il puisse faire ce qu’on n’a pas réussi à faire depuis un an, c’est-à-dire à trouver une majorité capable de voter un budget”.”Bon courage à celle ou celui qui pourrait se retrouver dans cette position (de faire des concessions, NDLR). Et s’il est issu de la gauche et que ça fonctionne, bravo! Parce que quand vous êtes aux commandes (…), vous avez toute la charge sur les épaules”, a relevé Roland Lescure.Par ailleurs, alors que Sébastien Lecornu a défendu mercredi un déficit public “en dessous de 5%” du PIB dans le prochain budget, soit “entre 4,7 et 5% de manière définitive”, Roland Lescure a assuré que les prévisions de croissance (0,7%) et de déficit (5,4%) seraient tenues en 2025. “En 2025, on avait prévu une prévision de croissance, on y sera. On avait prévu un déficit public, on y sera”, a-t-il déclaré. 

Protection des enfants ou de la vie privée? L’UE relance un débat explosif

La protection des enfants justifie-t-elle de donner accès à ses messages privés? Cette question particulièrement délicate sera débattue mercredi par les 27 Etats membres de l’Union européenne, qui peinent à s’accorder sur un texte pour lutter contre la diffusion d’images pédopornographiques.Cette réunion à Bruxelles devrait déterminer l’avenir d’une initiative qui nourrit des débats enflammés depuis plusieurs années.Présentée en mai 2022 par la Commission européenne, la proposition vise à lutter contre la prolifération d’images et vidéos d’abus sexuels sur des enfants, et contre la sollicitation d’enfants par des pédocriminels.Soutenue par plusieurs associations de protection de l’enfance, elle permet d’obliger les plateformes et services de messagerie en ligne à détecter puis signaler de tels contenus.- “Stop Chat Control” -Mais les autorités européennes chargées de la protection des données, des eurodéputés et certains pays – dont l’Allemagne – estiment qu’elle constitue une atteinte “disproportionnée” au respect de la vie privée.Ces acteurs s’inquiètent tout particulièrement de l’utilisation d’une technologie qui permettrait de scanner les conversations privées d’utilisateurs, y compris sur des messageries cryptées comme Signal ou WhatsApp, à la recherche de matériel pédopornographique.Ce à quoi les messageries cryptées s’opposent fermement.”C’est la fin du secret de la correspondance, qui est essentiel pour les lanceurs d’alertes”, s’alarme le militant allemand Patrick Breyer, auprès de l’AFP. L’ancien eurodéputé craint qu’un tel texte soit, à terme, utilisé par des régimes autoritaires pour “réprimer des opposants politiques” en lisant leurs conversations.Les détracteurs du texte ont lancé une énorme campagne sur les réseaux sociaux pour tenter de bloquer son adoption. Sous la bannière “Stop Chat Control”, le surnom qu’ils ont donné au texte, ils inondent les responsables européens de messages en espérant peser sur les débats.”Je n’ai jamais vu ça sur aucun dossier”, confie un diplomate européen à l’AFP. “On reçoit des milliers de mails chaque jour”, affirme-t-il, sous couvert d’anonymat.Le Danemark, qui occupe la présidence de l’Union européenne et a confectionné la dernière mouture du texte, soutient qu’il est accompagné d’une série de garde-fous. A commencer par le fait que seules les images et les liens, pas les messages textes, pourraient être scannés par ce système. Et qu’il ne serait activé que par décision d’une autorité judiciaire ou administrative indépendante.- “Aucune surveillance généralisée” -“Soyons très clairs, il n’y a aucune surveillance généralisée des communications en ligne dans le cadre de cette proposition”, défend aussi un porte-parole de l’exécutif européen, Markus Lammert. “Il s’agit de protéger nos enfants contre un crime terrible, qui se répand en ligne”, affirme-t-il.Un rapport de l’organisation britannique Internet Watch Foundation (IWF) publié en 2024 estimait que 62% des contenus pédopornographiques étaient hébergés sur des serveurs situés dans l’UE.La détection de ces contenus par les plateformes se fait sur une base volontaire, ce que Bruxelles juge largement insuffisant étant donné l’ampleur du problème. Ces règles en vigueur courent jusqu’en avril 2026, en attendant l’adoption d’un nouveau texte qui ferait donc de cette détection une obligation légale pour tous.Quel avenir pour cette proposition? Deux pistes se dessineront à l’issue de la réunion de mercredi. – Soit l’Allemagne, dont le soutien est quasiment indispensable en raison de règles de majorité qualifiée, s’aligne sur la mesure. Ce qui permettrait aux Etats membres de l’adopter formellement lors d’une réunion à Luxembourg, prévue le 14 octobre.- Soit l’Allemagne s’abstient ou continue à s’opposer au texte, ce qui relancerait, une nouvelle fois, les tractations sur cet épineux dossier.Selon plusieurs responsables européens participant aux discussions, Berlin pourrait clarifier sa position au cours des prochaines heures.

Lecornu prêt à bouger sur les retraites, Macron lâché par les siens

Nouveau rebondissement dans la crise politique: Sébastien Lecornu a “ouvert la porte” à une “suspension” de la réforme des retraites, au terme d’une première journée “d’ultimes négociations” demandées par un Emmanuel Macron lâché jusque dans son propre camp.Le “bougé” est de taille: “La suspension de la réforme des retraites, c’était impossible il y a quelques jours encore, aujourd’hui ça devient possible”, a déclaré Raphaël Glucksmann à sa sortie de Matignon en début de soirée.Dernier reçu par le Premier ministre démissionnaire, le leader social-démocrate du parti Place publique a toutefois dit ne pas savoir “si ce qu’on nous a proposé dans ce bureau est de nature à éviter la dissolution”.Mais le bloc central semble prêt au sacrifice. Pour preuve, celle qui a porté et fait adopter en 2023 cette réforme si décriée, Elisabeth Borne, a elle-même appelé à “ne pas (en) faire un totem”, dans une interview au Parisien.”Si c’est la condition de la stabilité du pays, on doit examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension” jusqu’à la prochaine élection présidentielle, ajoute la ministre démissionnaire de l’Education et ex-Première ministre.”On est prêts à temporiser”, a renchéri sur LCI sa collègue Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique), prenant le soin de souligner que “ce n’est pas un retour en arrière” et “qu’il ne s’agit pas d’abroger la réforme”, mais bien de montrer que “notre porte est ouverte et notre main est tendue”.- “Passer à la gauche” -Reste à voir qui la saisira. A commencer par les socialistes, attendus à leur tour mercredi à 10H00 par M. Lecornu. Mardi à chaud, au 20H de France 2, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a salué “un réveil positif” bien que “tardif” sur les retraites.Mais il a surtout revendiqué le poste de son hôte, considérant que “le temps est venu de passer à la gauche” après l’échec de “trois Premiers ministres de droite successifs”.Une demande partagée avec les Ecologistes de Marine Tondelier, qui “sen(t) que la gauche n’a jamais été aussi proche d’être nommée à Matignon”, où elle sera également reçue à 12H15.Pas sûr toutefois que l’idée plaise au président des Républicains Bruno Retailleau, qui a prévenu qu’il ne participerait “certainement pas” à un nouveau gouvernement “dirigé par un homme de gauche” ou “par un macroniste”, mais seulement à une équipe de “cohabitation” et à condition que LR “ne se dilue pas” dans le camp présidentiel.Sauf que M. Lecornu a fait passer le message au chef des députés de droite, Laurent Wauquiez: s’ils refusent une “entente” avec la macronie, alors les options se réduiront à un Premier ministre de gauche ou la dissolution.Sachant que la première hypothèse est déjà exclue par quelques macronistes tendance aile droite: “Je n’accepterai pas un gouvernement mené par Olivier Faure”, prévient ainsi la députée Maud Bregeon, ainsi que que son collègue Sylvain Maillard.- “La démission n’existe pas” -Pas de quoi arranger l’ambiance au sein du bloc central, où même les chefs de parti affichent leur défiance envers le président. Son ancien Premier ministre, candidat déclaré à la présidentielle, Édouard Philippe, l’a même exhorté à partir avant la fin de son mandat.Il lui a demandé d’organiser “une élection présidentielle anticipée” après l’adoption d’un budget pour 2026, évoquant un État qui n’est selon lui “pas tenu”.La veille, un autre ex-chef du gouvernement, jadis proche d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal, avait sèchement pris ses distances avec le président dont il ne comprend “plus les décisions”. Mardi, le patron du parti présidentiel Renaissance a toutefois rejeté l’hypothèse d’un départ anticipé du président, arguant que “tout notre équilibre démocratique serait fragilisé”.De toute façon, “la question de la démission n’existe pas”, puisque Emmanuel Macron restera en place “jusqu’à la dernière minute de son mandat”, a affirmé la porte-parole démissionnaire du gouvernement, Aurore Bergé.A la tête d’un exécutif zombie depuis lundi matin, mais chargé par le chef de l’Etat de proposer d’ici mercredi soir une “plateforme d’action” pour la “stabilité du pays”, M. Lecornu a consulté au pas de charge les responsables de la droite et du centre (Renaissance, Horizons, MoDem, LR, Liot), ainsi que les présidents de l’Assemblée et du Sénat, Yäel Braun-Pivet et Gérard Larcher.En revanche, le RN a décliné l’invitation, réitérant sa demande de dissolution. Tout comme La France insoumise, focalisée sur la destitution de M. Macron.Quoiqu’il arrive, ces nouvelles tractations, si elles devaient aboutir à un compromis, ne se traduiront pas nécessairement par une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, selon l’entourage du président.En cas d’échec, le président prendra ses “responsabilités” selon la même source, faisant planer la menace d’une nouvelle dissolution après celle de l’été 2024.pol-are-la-gbh/jmt/dsa

Lecornu fixe un ultimatum à LR en brandissant la menace de la gauche ou d’une dissolution, selon Wauquiez

Sébastien Lecornu a fixé mardi un ultimatum jusqu’à mercredi soir aux Républicains pour qu’ils décident s’ils sont prêts à participer à un gouvernement avec la macronie, brandissant la menace d’un Premier ministre “de gauche” ou une dissolution, a affirmé Laurent Wauquiez lors d’une visio avec les députés LR.  “Leur interrogation c’est de savoir si après la position de Bruno Retailleau” qui a fait voler en éclats dimanche le gouvernement de Sébastien Lecornu, “on est toujours dans cette logique d’entente avec la macronie”, a expliqué le patron des députés LR qui a été reçu dans l’après-midi par Sébastien Lecornu à Matignon, séparément du président du parti Bruno Retailleau, a indiqué à l’AFP un participant. Selon M. Wauquiez, Sébastien Lecornu souhaite que le prochain chef du gouvernement soit “issu d’une entente qui a le plus de députés à l’Assemblée nationale (…), leur première option étant le fameux socle commun” qui réunit la macronie et LR.Pour éviter une dissolution ou qu’un chef de gouvernement de gauche soit nommé, le locataire de Matignon demande “un retour à la situation de dimanche”, en d’autres termes la décision des parlementaires LR de participer au gouvernement avant d’en connaître la composition et d’en claquer la porte. “On va devoir maintenant répondre avec Bruno Retailleau et définir une position collective”, a ajouté le député de Haute-Loire.Invité du 20H00 de France 2, Bruno Retailleau n’a pas souhaité révéler le contenu d’une conversation “privée” avec Sébastien Lecornu qui l’a reçu après Laurent Wauquiez.  “Il faut acter le fait que le gouvernement soit dirigé par un homme qui ne soit pas proche d’Emmanuel Macron”, a-t-il affirmé, écartant aussi une participation à un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche.De nombreux députés LR craignent une dissolution, principalement ceux qui ont sauvé leur peau de justesse face au RN dans des circonscriptions rurales lors des législatives anticipées de l’an dernier.