AFP Politics

Quand Emmanuel Macron déplore “l’ingratitude” à son égard

“Extrêmement blessé”, voire “meurtri”. Emmanuel Macron laisse filtrer en ce début d’année son sentiment d’être l’objet d’une certaine “ingratitude”, alors même qu’il semble déterminé à se faire entendre à nouveau après six mois en sourdine.Cet état d’esprit chagrin, c’est son épouse qui l’a dépeint cette semaine, interviewée à l’occasion du lancement annuel de l’opération “Pièces jaunes” pour les enfants et adolescents hospitalisés.”Parfois, ce qu’il entend, ça le meurtrit”, a dit Brigitte Macron sur TF1. “Je le sens extrêmement blessé”, a-t-elle renchéri sur RTL.En cause, la “violence” des critiques, nombreuses, contre son action, notamment sur les réseaux sociaux. “Comment peut-on assassiner verbalement des gens comme ça?”, a-t-elle lancé.Or, pour la Première dame, “s’il y a une chose qu’Emmanuel mérite, c’est le respect”, car “il travaille tout le temps” et “il met toute son intelligence, tout son cÅ“ur au service des Français”.Dans son discours devant les ambassadeurs de France lundi, Emmanuel Macron a lui-même déploré d’être parfois maltraité.”On a oublié de nous dire merci”: la phrase, qui a fait polémique, visait les pays sahéliens où la France est intervenue militairement “contre le terrorisme”. Mais le chef de l’État a ajouté une pique contre “l’ingratitude” par trop répandue à son goût, avant de compléter: “je suis bien placé pour le savoir”.”C’est de lui dont il parlait”, “c’est lui qu’il fallait remercier”, a raillé vendredi sur BFMTV le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy.”Moi, ce qui m’a meurtri”, a-t-il ajouté, c’est que Brigitte Macron “utilise l’opération des Pièces jaunes” pour “venir pleurnicher sur le sort d’Emmanuel Macron” qui “a multiplié les outrances contre les Français”.Selon plusieurs de ses interlocuteurs, le président a été affecté par une série d’articles du journal Le Monde publiés avant Noël et lui attribuant, ainsi qu’à son entourage, des propos controversés, aussitôt qualifiés de racistes, sexistes ou homophobes par ses opposants. L’Élysée a démenti en bloc.Selon un de ses proches, le locataire de l’Élysée a aussi été “sonné” par la “méchanceté” de François Bayrou, qui l’a menacé de rupture s’il ne le nommait pas à Matignon. Et qui a fini par obtenir le poste.- Impopularité record -Et puis, il y a la dissolution de l’Assemblée nationale, qui lui vaut des critiques jusque dans son camp.Sa popularité est au plus bas. Selon le dernier baromètre Elabe pour Les Échos, seuls 18% des Français interrogés lui font confiance “pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays”, le plus mauvais chiffre depuis son accession au pouvoir.”C’est surprenant de le voir baisser alors qu’il n’est plus totalement aux commandes”, dit à l’AFP Bernard Sananès, président de l’institut de sondages. “Mais plus l’instabilité politique persiste, plus le reproche de la dissolution lui est fait”.Après avoir longtemps défendu sa décision de dissoudre, Emmanuel Macron a fini par faire son mea culpa lors de ses vÅ“ux aux Français pour 2025.Avec une nuance: “pour le moment”, “à cette heure”, la dissolution a eu plus d’effets négatifs que de bénéfices, a-t-il expliqué.Les stratèges élyséens expliquent à qui veut l’entendre que le bilan devra se faire dans dix ans. Ils assurent qu’ils sont “en train de réécrire la politique des dix, quinze prochaines années”, rapporte une députée macroniste.Brigitte Macron ne dit pas autre chose lorsqu’elle glisse que “c’est l’Histoire qui donnera en fin de compte le sens de cette dissolution, s’il fallait la faire ou ne pas la faire”.Paradoxalement, ces états d’âme présidentiels filtrent à un moment où Emmanuel Macron semble vouloir revenir, autant que possible, en première ligne, après avoir été contraint à une posture plus en retrait par la défaite de son camp aux législatives anticipées.”Il a un état d’esprit combatif mais avec des leviers qui ne sont plus les mêmes”, en se concentrant sur l’Europe et l’international, dit un de ses ministres.Dans ses vÅ“ux, il a même fait des incursions sur la politique intérieure, faisant mine de fixer sa ligne économique au gouvernement ou laissant miroiter un ou des référendums en 2025.Les appels à la démission “lui donnent plus envie de tenir qu’autre chose”, sourit un ex-ministre.

Grande pompe et militaires pour la troisième investiture de Maduro

Le président vénézuélien sortant Nicolas Maduro, fort du soutien de l’armée et d’une administration aux ordres, doit prêter serment vendredi pour un troisième mandat de six ans malgré les accusations de l’opposition de fraudes électorales, un isolement sur la scène internationale et une situation économique épineuse.La zone autour de l’Assemblée nationale où doit avoir lieu la cérémonie à midi (16h00 GMT) est quadrillée par les forces de l’ordre, massivement déployées. Les autorités ont aussi installé plusieurs podiums et tentes qui doivent servir à faire la fête après l’investiture.Signe d’une certaine fébrilité du pouvoir, ce dernier a fait fermer vendredi à l’aube la frontière avec la Colombie, invoquant un “complot international visant à troubler la paix des Vénézuéliens”.Cette annonce intervient au lendemain de manifestations de l’opposition qui conteste la victoire du chef de l’Etat socialiste de 62 ans à l’élection du 28 juillet, dont la proclamation a été suivie de troubles meurtriers et de milliers d’arrestations.Le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez Urrutia assure avoir remporté ce scrutin et a répété jeudi, en République dominicaine, à une heure d’avion de Caracas, qu’il était le “président élu”. Sans faire plier celui qui a succédé en 2013 à Hugo Chavez et dirige depuis le Venezuela d’une main de fer.”El 10, juro con Maduro por el futuro” (le 10, je prête serment avec Maduro pour l’avenir) : le slogan en rimes faciles à retenir a été placardé sur de nombreux murs pendant des semaines. Jeudi, le pouvoir a enfoncé le clou, avec une marche de soutien au président sortant qui a traversé une partie de la capitale.- “Enlèvement” ? -La manifestation de l’opposition a réuni des milliers de personnes qui criaient “nous n’avons pas peur !” ou tenant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “la liberté ne se mendie pas, elle se conquiert”.Elle a donné lieu à une certaine confusion en fin de journée quand l’opposition a annoncé la “violente” arrestation de sa cheffe Maria Corina Machado. Quelques dizaines de minutes plus tard, l’équipe de l’opposante annonçait sa libération : “En quittant le rassemblement, Maria Corina Machado (…) a été emmenée de force. Pendant son enlèvement, elle a été forcée d’enregistrer plusieurs vidéos et a été relâchée par la suite”.Le pouvoir a démenti cette version des faits, le procureur général Tarek William Saab dénonçant “une opération psychologique en vue de déclencher la violence au Venezuela”.La cheffe de l’opposition vivait dans la clandestinité depuis la présidentielle à laquelle elle n’avait pas pu se présenter parce que déclarée inéligible. Elle a soutenu la candidature de M. Gonzalez Urrutia, qui s’est quant à lui exilé en septembre.Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé M. Maduro vainqueur avec 52% des voix mais sans publier les procès-verbaux, se disant victime d’un piratage informatique, une hypothèse jugée peu crédible par de nombreux observateurs.L’annonce du CNE avait provoqué dans tout le Venezuela des manifestations, durement réprimées. Bilan des troubles post-électoraux : 28 morts, plus de 200 blessés et 2.400 personnes arrêtées pour “terrorisme”.Une vague d’arrestations a également eu lieu dans les jours qui ont précédé l’investiture du chef de l’Etat.- L’armée, pilier du pouvoir -Comme pendant les manifestations de 2014, 2017 et 2019, qui ont fait plus de 200 morts, M. Maduro a pu compter sur le soutien de l’armée, un pilier de son pouvoir, ainsi que sur une justice aux ordres.Il avait même activé un plan national sécuritaire comprenant toutes les forces de sécurité (armée, police, milices, paramilitaires, etc.) après avoir dit être la cible de nouveaux complots.”Le secteur militaire est encore plus crucial qu’il ne l’était avant l’élection (…). Sans le contrôle des institutions militaires, le gouvernement se retrouverait avec un pouvoir extrêmement précaire”, explique Mariano de Alba, un analyste spécialiste des relations internationales travaillant à Londres.Le président socialiste, qui a promis au cours de sa campagne électorale une amélioration de la situation économique, devra trouver des solutions pour renouer avec la croissance, le Venezuela ayant enregistré une contraction de son PIB de 80% entre 2013 et 2023.Isolé sur le plan international, il lui sera difficile de faire lever les sanctions qu’il devra donc tenter de contourner afin que son pays puisse exploiter ses immenses réserves pétrolières sans avoir à les brader en raison de l’embargo.Réagissant à la brève interpellation de Mme Machado, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a déploré jeudi “un nouvel acte inacceptable de répression”, estimant que “les aspiration légitimes à la liberté et à la démocratie du peuple vénézuélien doivent finalement devenir réalité”.Promettant d’agir dès le lendemain de son investiture, le chef de l’Etat vénézuélien a promis ces dernières semaines des révisions constitutionnelles qui comportent des dispositions que de nombreuses ONG jugent liberticides et à même de fragiliser la démocratie.

Le Venezuela boucle sa frontière avec la Colombie avant l’investiture de Maduro

Le Venezuela a fermé vendredi sa frontière avec la Colombie, invoquant un “complot international”, quelques heures avant l’investiture du président sortant Nicolas Maduro qui doit prêter serment pour un troisième mandat de six ans malgré les accusations portées par l’opposition de fraudes électorales.”Nous avons des informations concernant un complot international visant à troubler la paix des Vénézuéliens” et “nous allons ordonner, sur instructions du président Nicolas Maduro, la fermeture de la frontière avec la Colombie”, a déclaré Freddy Bernal, le gouverneur de l’Etat régional de Tachira, à la frontière avec ce pays.La fermeture est effective à partir de 05H00 (09H00 GMT) et jusqu’à lundi même heure, a-t-il précisé.Cette annonce intervient quelques heures avant la cérémonie d’investiture de M. Maduro, à la mi-journée, au lendemain de manifestations de l’opposition qui conteste la victoire du socialiste de 62 ans à la présidentielle du 28 juillet, dont la proclamation a été suivie de troubles meurtriers et de milliers d’arrestations.Le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez Urrutia assure avoir remporté ce scrutin et a répété jeudi, de la République dominicaine, à une heure d’avion de Caracas, qu’il était le “président élu”. Sans faire plier celui qui a succédé en 2013 à Hugo Chavez et dirige depuis d’une main de fer le Venezuela.”El 10, juro con Maduro por el futuro” (le 10, je prête serment avec Maduro pour l’avenir) : le slogan en rimes faciles à retenir a été placardé sur de nombreux murs pendant des semaines. Jeudi, le pouvoir a enfoncé le clou, avec une marche de soutien au président sortant qui a traversé une partie de la capitale.- “Enlèvement” ? -La manifestation de l’opposition a réuni des milliers de personnes qui criaient “nous n’avons pas peur !” ou tenant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “la liberté ne se mendie pas, elle se conquiert”.Elle a donné lieu à une certaine confusion en fin de journée quand l’opposition a annoncé la “violente” arrestation de sa cheffe Maria Corina Machado. Quelques dizaines de minutes plus tard, l’équipe de l’opposante annonçait sa libération : “En quittant le rassemblement, Maria Corina Machado (…) a été emmenée de force. Pendant son enlèvement, elle a été forcée d’enregistrer plusieurs vidéos et a été relâchée par la suite”.Le pouvoir a démenti cette version des faits, le procureur général Tarek William Saab dénonçant “une opération psychologique en vue de déclencher la violence au Venezuela” et rappelant que Mme Machado était visée par une enquête pénale.La cheffe de l’opposition vivait dans la clandestinité depuis la présidentielle à laquelle elle n’avait pas pu se présenter parce que déclarée inéligible. Elle a soutenu la candidature de M. Gonzalez Urrutia, qui s’est exilé en septembre.Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé M. Maduro vainqueur avec 52% des voix mais sans publier les procès-verbaux, se disant victime d’un piratage informatique, une hypothèse jugée peu crédible par de nombreux observateurs.L’annonce du CNE avait provoqué des manifestations dans tout le Venezuela, durement réprimées. Les troubles post-électoraux se sont soldés par un bilan de 28 morts, de plus de 200 blessés et de 2.400 personnes arrêtées pour “terrorisme”.Une vague d’arrestations a également eu lieu dans les jours qui ont précédé l’investiture du chef de l’Etat.- L’armée, pilier du pouvoir -Comme pendant les manifestations de 2014, 2017 et 2019, qui ont fait plus de 200 morts, M. Maduro a pu compter sur le soutien de l’armée, un pilier de son pouvoir, ainsi que sur une justice aux ordres.Il avait même activé un plan national sécuritaire comprenant toutes les forces de sécurité (armée, police, milices, paramilitaires, etc.) après avoir dit être la cible de nouveaux complots.”Le secteur militaire est encore plus crucial qu’il ne l’était avant l’élection (…). Sans le contrôle des institutions militaires, le gouvernement se retrouverait avec un pouvoir extrêmement précaire”, explique Mariano de Alba, un analyste spécialiste des relations internationales travaillant à Londres.Le président socialiste, qui a promis au cours de sa campagne électorale une amélioration de la situation économique, devra trouver des solutions pour renouer avec la croissance, le Venezuela ayant enregistré une contraction de son PIB de 80% entre 2013 et 2023.Isolé sur le plan international, il lui sera difficile de faire lever les sanctions qu’il devra donc tenter de contourner afin d’exploiter les immenses réserves pétrolières du pays sans avoir à les brader en raison de l’embargo.La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a à cet égard déploré jeudi “un nouvel acte inacceptable de répression du régime” de M. Maduro, “dont nous ne reconnaissons pas la victoire électorale proclamée”, après l’interpellation la veille de Mme Machado.”Les aspiration légitimes à la liberté et à la démocratie du peuple vénézuélien doivent finalement devenir réalité”, a-t-elle encore dit.Le chef de l’Etat vénézuélien a par ailleurs promis des révisions constitutionnelles qui comportent des dispositions que de nombreuses ONG jugent liberticides et à même de fragiliser la démocratie. 

Retraites: FO se félicite de l’ouverture d’une discussion “par le bon bout”

Le secrétaire général de Force Ouvrière Frédéric Souillot a estimé qu'”on va enfin discuter retraites en prenant les choses par le bon bout” sans parler “de recul de l’âge de départ ni d’allongement de la durée de cotisation”, à l’issue d’un entretien avec François Bayrou.FO, qui réclame comme l’ensemble des syndicats l’abrogation de la réforme des retraites de 2023, était reçu par le Premier ministre dans le cadre des consultations qu’il mène avant sa déclaration de politique générale mardi, qui doit fixer les orientations de son gouvernement, notamment sur ce sujet épineux.Frédéric Souillot a souligné qu'”il n’y a pas d’équilibre financier” de la réforme de 2023 notamment parce qu'”encore aujourd’hui, 50% de ceux qui liquident leur retraite ne sont plus en emploi”, mais “ou à l’assurance chômage, ou en maladie professionnelle, et 18% d’entre eux sont au RSA”.En conséquence, “parlons de l’emploi des 55-64 ans”, a demandé le dirigeant syndical qui attend notamment la transposition dans la loi de l’accord sur l’emploi des seniors et la retraite progressive signé entre partenaires sociaux en novembre dernier.Le dialogue engagé par François Bayrou avec les partenaires sociaux “commence mal” sur la question des retraites, a jugé pour sa part un peu plus tôt le président de la CFE-CGC François Hommeril à l’issue de son entretien avec le chef du gouvernement.Le dirigeant du syndicat de l’encadrement reproche à M. Bayrou de “raisonner globalement, comme s’il n’y avait qu’un seul système” de retraite entre le secteur privé et celui du public, “qui n’est pas un régime par répartition”.D’après M. Hommeril, le Premier ministre estime en effet “que ce n’est pas à l’Etat de payer le coût, finalement, du régime des fonctionnaires”.Or, pour le dirigeant syndical, on ne peut pas “traiter de la même façon la question du régime de la sécurité sociale, de l’Agirc-Arrco (retraites complémentaires), des différents régimes séparés”. Il souligne que “la question est liée à l’engagement nécessaire de l’Etat à payer les pensions des fonctionnaires en retraite”.L’actuel chef du gouvernement avait rédigé en décembre 2022, lorsqu’il était Haut commissaire au Plan, une note selon laquelle “pour leurs fonctions publiques, l’État et les collectivités territoriales ou les hôpitaux, assument des cotisations en moyenne presque trois fois plus élevées que pour les employeurs du reste de l’économie française”.François Bayrou, qui a reçu la CFDT mardi et la CGT mercredi, a confirmé vouloir ouvrir des concertations sur la réforme des retraites sans “aucun tabou”, y compris sur l’âge légal de départ, que la réforme porte progressivement à 64 ans, selon ses propos rapportés par la numéro un de la CFDT Marylise Léon.Le Premier ministre a reçu en soirée Michel Picon, le président de l’organisation patronale U2P, qui s’est dit “rassuré” après l’entrevue auprès de l’AFP. Le dirigeant a indiqué qu'”il n’était pas dans ses intentions d’avoir une fiscalité supplémentaire” pour les petites entreprises représentées par l’U2P, a rapporté M. Picon. Il a assuré également qu’il n’y aurait pas d’abaissement des allègements de charges pour les petites entreprises, a ajouté le président de l’U2P, qui avait pointé la “fragilité” de celles-ci après des crises successives. Les deux hommes ont également abordé la question du coût du travail et de la baisse des aides à l’apprentissage, que l’U2P souhaite voir maintenues pour les petites entreprises.

Le PS à la recherche d’une victoire sur la réforme des retraites

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, tente d’arracher au gouvernement la suspension de la réforme des retraites en contrepartie d’une non-censure, ce qui lui permettrait d’obtenir une victoire pour la gauche mais compliquerait encore davantage sa relation avec LFI.Alors que le précédent Premier ministre, Michel Barnier, avait rapidement refusé toute évolution de cette réforme controversée et majoritairement dénoncée par les Français, M. Faure a désormais le sentiment d’une ouverture du côté du nouveau gouvernement Bayrou. “J’ai compris une chose simple, c’est qu’il n’y a pas de veto” de leur part, a-t-il dit jeudi matin sur TF1, “ce qui est un changement déjà en soi, parce que jusqu’ici il y avait toujours une espèce de mur qui tombait avec l’idée qu’on ne touchait à rien”.Il est vrai que le nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard, aux convictions de gauche, et qui est, de l’aveu de M. Faure, “un ami dans la vie”, semble privilégier le dialogue avec la gauche en vue de la préparation du projet de budget 2025 pour éviter une motion de censure. Le locataire de Bercy a aussi reconnu que, sur la réforme des retraites, il y avait “du grain à moudre”. “Nous allons regarder les curseurs que nous pouvons bouger”, a-t-il affirmé sur France Inter, y compris sur l’âge de départ repoussé de 62 à 64 ans en 2023. “On n’a pas dit qu’on n’y touchait pas”.Après une première rencontre lundi avec le ministre, le PS est revenu mercredi à la table des négociations, avec les Ecologistes et les communistes. Trois heures de discussions, et à la sortie, le sentiment que “c’est une vraie négociation”, pour Olivier Faure.L’absence de veto du gouvernement porte, selon lui, “sur l’ensemble” de la réforme, y compris sur l’âge de départ.- “la gauche du rien” -Le PS, qui martèle régulièrement son ambition de redevenir un parti de gouvernement, plaide à tout le moins pour une suspension de la réforme et l’organisation d’une conférence de financement “pendant plusieurs mois”, pour “changer de système”.M. Faure se veut pragmatique: à l’échéance de la décennie, “il faudra trouver 15 milliards (d’euros) par an” pour financer les retraites, rappelle-t-il.  Un document de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, révélé par le journal économique Les Echos en octobre, indiquait ainsi qu’abroger le recul progressif de l’âge de la retraite coûterait 3,4 milliards d’euros en 2025, et près de 16 milliards en 2032.Olivier Faure joue en tout cas son maintien à la tête du parti lors du prochain congrès du PS prévu dans l’année. “Ce que nous faisons en ce moment, c’est de voir s’il y a de bonnes raisons de ne pas censurer”, explique-t-il. Son partenaire au sein du Nouveau Front populaire, La France insoumise a de son côté déjà promis une motion de censure après la déclaration de politique générale de François Bayrou le 14 janvier.   La négociation en cours, à laquelle LFI refuse de participer, a déclenché la colère de Jean-Luc Mélenchon. Il a dénoncé mercredi soir sur X la “forfaiture” et la “servilité” des représentants socialistes, écologistes et communistes. LFI fustige aussi les “reniements” vis-à-vis du programme du Nouveau Front populaire. “La gauche du tout ou rien, c’est aujourd’hui la gauche du rien”, a regretté M. Faure, qui dit vouloir “arracher des victoires” et notamment une “inflexion” de la politique conduite depuis sept ans.”Il ne faut pas croire au père Noël. Jamais ce gouvernement ne reviendra sur la réforme des retraites”, a rétorqué le coordinateur insoumis Manuel Bompard auprès de l’AFP.Communistes et Ecologistes font également d’une abrogation, ou à tout le moins, d’une suspension de la réforme, le préalable à un accord avec le gouvernement. Mais “au vu des discussions que nous avons eues à ce stade, nous n’avons aucune raison de ne pas voter la censure”, a déclaré la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain lors des journées parlementaires de son parti à Rennes. L’abandon de la réforme des retraites est selon elle “une condition nécessaire si ce gouvernement ne veut pas tomber, mais ce n’est pas un geste suffisant”, a-t-elle ajouté.  

Sarkozy, une vie politique pied au plancher désormais engluée dans les déboires judiciaires

L’ex-président Nicolas Sarkozy, dont le procès du présumé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 s’ouvre lundi, est un boulimique de la politique qui a encore récemment usé de toute son influence pour tenter d’empêcher son rival François Bayrou de rejoindre Matignon. Bien que condamné définitivement mi-décembre à un an sous bracelet dans l’affaire des écoutes, il est toujours considéré par une partie de la droite comme une référence et multiplie les rendez-vous dans ses bureaux où il reçoit à deux pas de l’Elysée, dans le quartier parisien de Miromesnil.Le tempo du ballet des amis et courtisans s’est même accéléré au cours des dernières semaines avant et après la censure du Premier ministre Michel Barnier, issu de la même famille politique que lui. Affichant une entente cordiale avec Emmanuel Macron qu’il rencontre régulièrement, tout en déplorant qu’il “ne l’écoute pas toujours”, il s’est rendu à l’Elysée le dimanche 8 décembre à la nuit tombée pour y dire tout le mal qu’il pensait de François Bayrou. “Il le déteste, c’est épidermique”, affirme un responsable LR qui, comme d’autres élus du parti, a rencontré récemment l’ancien patron de la droite, attribuant ses tentatives de torpiller François Bayrou à son choix de soutenir le socialiste François Hollande contre lui en 2012.Son influence sur son parti s’est confirmée en septembre lorsqu’il a appelé les siens à rejoindre l’exécutif dans une interview au Figaro, les incitant à renoncer au “pacte législatif” qu’ils défendaient pour rejoindre l’exécutif de Michel Barnier.- Revers judiciaires -Devant la justice, il enchaîne les revers. Le 18 décembre, il est devenu le premier ancien président à être condamné à de la prison ferme – dans ce cas sous bracelet électronique – son mentor Jacques Chirac s’étant vu infliger en 2011 deux ans de prison avec sursis dans le dossier des emplois fictifs de la Ville de Paris. La décision de la Cour de cassation a été rendue deux semaines avant l’ouverture du procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, qui se tient du 6 janvier au 10 avril au tribunal de Paris, après une décennie d’investigations.”Je suis habitué à subir ce harcèlement depuis dix ans”, répète l’ex-président qui fête ses 70 ans en janvier. Après sa défaite de 2012, celui que les Français surnomment “Sarko” avait pourtant juré qu’on “n’entendrait plus parler de lui”.Mais ses démêlés judiciaires autant que sa vie médiatique, parfois aux côtés de son épouse, l’ex-mannequin et chanteuse franco-italienne Carla Bruni, ont fait mentir cette prédiction.Eternelle figure tutélaire de la droite, bien que contesté par certaines de ses figures, son évocation dans les meetings de son parti Les Républicains continue de déclencher des tonnerres d’applaudissements, de même que ses livres de souvenirs demeurent des succès d’édition.- “Petit Français de sang-mêlé” -Celui qui aime à se définir comme un “petit Français de sang-mêlé” – père hongrois, grand-père maternel juif grec – n’avait que 28 ans lorsqu’il remporte en 1983 la mairie de Neuilly, située dans le prolongement des beaux quartiers de l’ouest parisien.Doté d’un enthousiasme communicatif, d’une fougue verbale liée à une gestuelle débridée, Nicolas Sarkozy a eu le don de se faire autant aimer que détester, parfois par les mêmes, au long d’une carrière politique de quarante années à l’Assemblée nationale, dans plusieurs ministères ou à la présidence de l’UMP, l’ancien nom de LR.Un temps exclu du jeu à droite, il était redevenu incontournable lors de la campagne de réélection de Jacques Chirac à la présidentielle de 2002, avant de défier ce dernier depuis les rangs du gouvernement, comme très populaire ministre de l’Intérieur, et de s’ouvrir les portes de l’Élysée en 2007.”Président bling-bling” pour certains, gestionnaire habile de la crise financière de 2008 pour d’autres, il avait été le premier président depuis Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981) à être battu en sollicitant un second mandat en 2012.Mais les luttes fratricides à droite lui ouvrent la voie vers un premier retour. Dès 2013, un “Sarkothon” permet d’engranger 11 millions d’euros pour compenser l’invalidation de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel.”Moi, j’ai un lien particulier avec les Français. Il peut se distendre, il peut se retendre, mais il existe”, affirmait-il en 2013. Pêché d’orgueil? En 2017, il est écarté d’une nouvelle course à l’Élysée par un vote des militants de son parti, qui lui préfèrent son ancien Premier ministre François Fillon.

“Pas un centime” d’argent libyen dans sa campagne, jure Sarkozy à son procès

“Pas un centime” d’argent libyen: Nicolas Sarkozy a juré pour sa première prise de parole devant le tribunal au procès des soupçons de financement libyen de sa campagne 2007 qu’il n’avait “rien” à se reprocher, et qu’il n’y avait “rien” dans le dossier.Premier à prendre la parole à la barre, l’ancien président commence par déclamer, solennel: “Dix années de calomnie, 48 heures de garde à vue, 60 heures d’interrogatoire”.Au total, dit-il, “10 ans d’enquête” où “on a fait le tour de la Terre” pour entendre divers témoins et chercher des preuves. Et au final, “on a trouvé quoi ? Rien”, s’emporte-t-il plusieurs fois.”Rien, me concernant”, précise l’ex-chef de l’Etat, qui est jugé au côté de 11 personnes, dont les trois anciens ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth. Ce dernier est absent à l’audience du jour.Avec l’aide des deux premiers, ses proches, Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir passé en 2005 un “pacte de corruption” secret avec le richissime dictateur libyen Mouammar Kadhafi, pour qu’il finance sa campagne victorieuse à la présidentielle de 2007.En costume sombre, chemise blanche et cravate noire, il s’exprime d’une voix forte pendant une quinzaine de minutes, faisant de grands gestes et prenant à témoin son auditoire.- “Escrocs” -Il se replonge, des tremolos dans la voix, dans le contexte général de l’époque: ses discussions “avec Barack Obama”, l’ancien président américain, sa “fierté” d’avoir “sauvé” les infirmières bulgares en 2007, puis l’intervention militaire en Libye votée à l’ONU.Pour lui, il y a trois “catégories d’escrocs” dans ce dossier: d’abord les anciens du “clan Kadhafi”, qui ont été les premiers à évoquer l’hypothèse d’un financement libyen juste avant la chute de Kadhafi en 2011, chassé par des rebelles notamment soutenus par la France qu’il dirigeait. Il attaque ensuite “ceux qui ont fabriqué” la note libyenne évoquant un accord de financement à hauteur de 50 millions d’euros, publiée par Mediapart, pendant l’entre-deux-tours de la présidentielle 2012 -“Quelle étrange coïncidence !”. Un “faux grossier”, martèle-t-il encore.Et enfin le sulfureux intermédiaire libanais Ziad Takieddine -prévenu au procès mais en fuite- et ses “16 versions” au cours de l’enquête. “Je ne sais pas pourquoi cet individu me poursuit d’une haine tenace.””L’argent de la corruption est le grand absent de ce procès et pour une raison simple: il n’y a pas d’argent de la corruption car il n’y a pas eu de corruption du candidat”, insiste l’ancien chef de l’Etat. “Y a de quoi avoir la colère”, justifie-t-il entre deux envolées.Jugé jusqu’au 10 avril pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, M. Sarkozy encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à cinq ans.- “Colère” -L’ex-locataire de l’Elysée (2007-2012), 69 ans, assure à la présidente du tribunal Nathalie Gavarino qu’il répondra “à toutes les questions”. “Comme je l’ai toujours fait, j’ai toujours assumé mes responsabilités et je compte bien le faire pendant ces quatre mois” d’audience, ajoute celui qui débute ici son cinquième procès en cinq ans.”Je veux deux choses, la vérité et le droit, si ce n’est pas un gros mot, le droit”, grince-t-il.”Je n’ai aucun compte à régler et certainement pas avec l’institution dont je sais pourtant qu’une partie m’a violemment combattu lorsque j’étais président. Naïf ou enthousiaste, je fais confiance”, assure enfin Nicolas Sarkozy, qui a régulièrement nommément mis en cause des magistrats dans les multiples procédures judiciaires le visant.Brice Hortefeux se lève à son tour. “Après 12 ans d’enquête”, assure-t-il en écho, “il n’y a rien. Je vous le dis avec une grande lassitude et une grande colère, rien ne justifie que je sois ici devant vous”.L’ancien bras droit du chef de l’Etat, Claude Guéant, promet lui de se “défendre pied à pied”. “Je l’ai dit cent fois, je le redis aujourd’hui, je n’ai jamais bénéficié d’argent libyen, je n’ai jamais sollicité d’argent libyen, je n’ai jamais vu circuler d’argent libyen”, dit l’octogénaire. “Le pacte corruptif n’a jamais existé.”

Zemmour et Knafo invités à l’investiture de Trump le 20 janvier

Le président de Reconquête!, Eric Zemmour, et l’eurodéputée Sarah Knafo, se rendront à la cérémonie d’investiture du républicain Donald Trump le 20 janvier à Washington, a indiqué jeudi le parti d’extrême droite à l’AFP.L’eurodéputée qui a suivi un séminaire l’été dernier au Claremont Institute, un groupe de réflexion conservateur proche de Donald Trump, a confirmé auprès de l’AFP l’invitation transmise aux dirigeants de Reconquête!Sarah Knafo, qui prend Donald Trump comme modèle pour la droite conservatrice française, a notamment assisté à l’un des derniers meetings de la campagne du président élu, en Pennsylvanie.Elle le présente comme le “candidat de l’identité nationale et de la paix”, celui qui “défend la liberté d’expression aux côtés d’Elon Musk contre tous les censeurs”.L’entourage de Marine Le Pen avait indiqué mercredi à l’AFP qu’aucune invitation à la cérémonie d’investiture n’avait pour l’instant été reçue par les dirigeants du Rassemblement national.

Négociations du budget: Mélenchon dénonce la “forfaiture” et la “servilité” du PS, des Ecologistes et du PCF

Le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a dénoncé la “forfaiture” contre l’alliance du Nouveau Front populaire et la “servilité” des représentants socialistes, Ecologistes et communistes qui négocient mercredi soir avec le gouvernement autour du budget.”Cette façon de négocier dans le dos du NFP et contre son programme est une forfaiture d’un irrespect total pour notre alliance”, a écrit sur X M. Mélenchon. “La petite gauche traditionnelle n’a rien à offrir et ses négociateurs sont juste ridicules de servilité”, a-t-il ajouté.”Aucun accord de non censure du PS et de EELV ne nous concernera jamais”, a encore insisté le chef de file des Insoumis, alors que le gouvernement cherche une voie de passage, notamment à gauche, pour bâtir un budget qui ne suscite pas l’adoption d’une nouvelle motion de censure.Les Insoumis ont pour l’heure refusé d’entamer les concertations avec le ministre de l’Economie Eric Lombard et celle des Comptes publics Amélie de Montchalin, préférant attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou le 14 janvier. Ils fustigent depuis plusieurs jours la position de leurs alliés de gauche qui, eux, ont accepté de telles discussions.”Si vous votez le budget vous êtes dans le soutien du gouvernement”, a fait valoir le coordinateur de LFI Manuel Bompard mercredi soir.”Je commence à sentir le retour d’une détestation populaire du PS à un niveau post-Hollande. Olivier Faure a eu la chance d’avoir la Nupes, ça a permis au PS de revenir en manifestation. Attention, je les mets en garde, les sifflets pourraient revenir plus vite que prévus”, a-t-il encore glissé à quelques journalistes, en marge d’un meeting du député Louis Boyard.

Sophie Binet réclame l’abrogation de la réforme des retraites à Bayrou

La numéro un de la CGT Sophie Binet a demandé mercredi soir au chef du gouvernement François Bayrou d’abroger la réforme des retraites et d’organiser une “table ronde” sur les licenciements qui se multiplient.”La CGT a redit son exigence d’abrogation de cette réforme (des retraites)”, a déclaré Sophie Binet à la sortie d’un entretien avec François Bayrou. Elle a également plaidé pour que soit “immédiatement bloquée l’application” de cette réforme. “Nous lui avons demandé d’organiser une conférence de financement” avec “les acteurs sociaux, le gouvernement et les parlementaires”, a-t-elle poursuivi.Le Premier ministre “nous a annoncé qu’il souhaitait ouvrir des discussions dans un délai rapide” et dit comprendre que “6 mois ou 9 mois (de concertation, Ndlr), c’était un délai trop long”, a-t-elle rapporté.Sophie Binet a estimé que “pour que ce gouvernement puisse s’inscrire dans la durée, il fallait qu’il réponde aux urgences sociales autour de cinq priorités”.Parmi celles-ci, elle a pointé “la question de l’emploi et de l’industrie” et rappelé la liste des 300 plans sociaux en cours depuis l’automne et qui menacent jusqu’à 300.000 emplois.”Je lui ai demandé qu’une table ronde soit organisée immédiatement à Matignon sous sa présidence avec l’ensemble des acteurs sociaux pour prendre des mesures d’urgence” et demandé “un moratoire sur les licenciements”, a déclaré Mme Binet.”La première revendication des salariés c’est toujours la question des salaires”, a poursuivi Mme Binet, qui demande au Premier ministre “d’annoncer un coup de pouce au Smic”.Enfin, elle a plaidé pour l’organisation d'”une conférence sociale avec tous les acteurs sociaux de Mayotte pour travailler sur la reconstruction” de l’île dévastée par le cyclone Chido en décembre.Le Premier ministre François Bayrou reçoit depuis mardi les partenaires sociaux, avec en toile de fond le sujet épineux de la très contestée réforme des retraites de 2023. Des rencontres organisées avant son discours de politique générale, mardi, qui doit donner le cap de son mandat.A cette occasion, “nous lui demandons d’envoyer des signaux très forts qui montrent sa volonté de répondre immédiatement aux urgences sociales, environnementales et économiques”, a prévenu Sophie Binet.Jeudi, seront reçus les leaders de la CFE-CGC François Hommeril, de FO Frédéric Souillot et le président de l’U2P (entreprises de proximité) Michel Picon.Le patron de la CFTC, Cyril Chabanier, sera reçu le lundi suivant.