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Retraites, budget… négociations intenses, Lombard pense qu’on peut “avancer”

A l’approche de la déclaration de politique de générale de François Bayrou mardi, les tractations se sont intensifiées sur les retraites et le budget, le ministre de l’Économie Éric Lombard jugeant possible “d’avancer”, alors que les socialistes demandant une suspension de l’application de la mesure des 64 ans, le temps de sa renégociation.En fin de journée, Éric Lombard a estimé devant la presse, à l’issue d’une semaine-marathon entre Bercy et les partis politiques représentés au Parlement, que l’esprit qui a animé le dialogue “permettra d’avancer”. Dans le même temps, un écologiste a dit à l’AFP sentir les négociations “s’enliser”.Depuis plusieurs jours, déclenchant la fureur de Jean-Luc Mélenchon qui a dénoncé “leur servilité”, socialistes, Écologistes et communistes discutent avec le gouvernement, principalement Bercy. Avec l’objectif de trouver “un chemin” qui leur permettrait de ne pas voter la motion de censure que les Insoumis ont l’intention de déposer après la déclaration de politique générale.Le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner a évoqué sur franceinfo, à défaut d’une abrogation de la réforme des retraites entrée en vigueur en septembre 2023, une suspension de l’application du report progressif de l’âge de départ de 62 à 64 ans, pendant 6 mois, le temps d’une renégociation avec les partenaires sociaux.”Cette négociation de six mois pourrait commencer très vite et, pendant ce temps là, nous demandons une suspension ou l’équivalent d’une suspension”, a dit M. Kanner.Il a ensuite précisé à l’AFP que cette durée de six mois résultait d’une réflexion personnelle, qui n’engageait pas le Parti socialiste. “Si nous sommes entendus (…), il n’y aura pas de censure portée par les socialistes”, a assuré le sénateur. Les discussions porteraient notamment sur les “64 ans”, “j’ai senti quelques bougés au niveau du gouvernement”.Au final, “l’arbitrage va revenir à François Bayrou”, mais une des pistes envisagées est bien de faire “une pause” sur la réforme pour réenclencher des négociations, a confirmé à l’AFP un cadre de la majorité.Ces discussions poussées avec le gouvernement mettent en fureur La France insoumise, qui accuse désormais le PS de vouloir abandonner la retraite par répartition pour un système de retraite par points, cher à Emmanuel Macron, ce qu’a démenti le secrétaire général Pierre Jouvet, dénonçant une “fake news”.- discussion “jusqu’à lundi soir” -Une “synthèse” des échanges entre le gouvernement et les formations politiques sera transmise samedi au Premier ministre, a fait savoir Éric Lombard, saluant “l’esprit de responsabilité et de transparence qui a animé toute cette semaine”. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, qui l’accompagnait, s’est dite “très rassurée”: “il y a dans notre pays des responsables politiques qui (…) partagent le sentiment (…) qu’il nous faut un budget rapidement”.Les locataires de Bercy seront reçus samedi soir par François Bayrou, avec la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin, selon une source au sein de l’exécutif.Le débat porte avant tout sur le coût d’une remise en cause de la réforme alors que le gouvernement souhaite un effort budgétaire d’environ 50 milliards d’euros cette année.Selon la Caisse nationale d’assurance vieillesse, abroger le recul de l’âge de la retraite coûterait 3,4 milliards d’euros en 2025 et près de 16 milliards en 2032. Le PS propose de mettre à contribution le Fonds de réserve des retraites créé à la fin des années 1990, à hauteur de 2 à 3 milliards d’euros cette année. Le gouvernement ne doit pas non plus s’aliéner le soutien des macronistes qui ont défendu la réforme en dépit des manifestations massives des opposants. À côté des retraites, les socialistes ont mis d’autres questions sur la table, comme les suppressions de postes dans l’Éducation nationale ou la justice fiscale. Selon le journal L’Opinion, Amélie de Montchalin a évoqué devant eux la piste d’une taxation du patrimoine des plus riches.  A la presse vendredi soir, la ministre a simplement fait part de la “conviction” du gouvernement qu’il ne fallait pas “réduire le déficit en augmentant les impôts pour les classes moyennes”.Outre l’abandon de la réforme des retraites, les Écologistes réclament, eux, de “remettre 7 milliards a minima sur l’environnement”, a expliqué Marine Tondelier à l’AFP.  far-caz-od-sde/jp/

La méthode Bayrou: des poids lourds en première ligne, un Premier ministre en surplomb

Par pragmatisme ou pour limiter les risques, François Bayrou assume de rester en retrait des négociations sur le budget, laissant ses poids lourds à la manÅ“uvre pour tenter d’obtenir une non-censure de la gauche sans froisser ses partenaires de la droite et du centre.C’est le Premier ministre qui arbitrera néanmoins les choix budgétaires susceptibles d’éviter une censure des socialistes, qui devraient figurer dans sa déclaration de politique générale mardi.A défaut d’avoir pu faire entrer dans le gouvernement des ministres socialistes, François Bayrou a nommé des “poids lourds” qui ont une “histoire” avec la gauche, explique une source gouvernementale, dont Eric Lombard (Economie), un ancien banquier à la fibre rocardienne, qui a piloté l’essentiel des discussions.François Bayrou entend les laisser s’exprimer dans les médias et ne relira pas leurs interviews comme c’est d’usage, parce que c’est “infantilisant”, explique-t-on à Matignon.Au risque de réveiller des compétitions mortifères en vue de la présidentielle, comme celle entrevue dans les expressions multiples des ministres Bruno Retailleau (Intérieur, LR) et Gérald Darmanin (Justice, Renaissance), bien que ces derniers s’en défendent.- “Un pas vers l’autre” -Pour le budget, c’est Eric Lombard et sa collègue du Budget Amélie de Montchalin, et non le Premier ministre, qui ont reçu tour à tour les groupes parlementaires, et à deux reprises les représentants socialistes, sans les voix desquelles les députés LFI et du Rassemblement national ne peuvent pas faire tomber le gouvernement.Catherine Vautrin, en charge du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, a elle aussi entendu les forces politiques.Le ministre de l’Economie remettra, avec ses collègues, samedi soir à François Bayrou la “synthèse” de ce dialogue qui d’après lui “permettra d’avancer” sur le budget 2025. Eric Lombard “sait faire dans les négos”, souligne un de ses amis, ancien ministre macroniste, même si “ce n’est pas la même chose de négocier un accord politique et un closing bancaire”.Concernant la méthode Bayrou, un ancien député MoDem défend le “pragmatisme” du Béarnais car sur “quelques points”, les Français “ne sont ni de droite ni de gauche”. Une ancienne ministre macroniste salue, elle, la démarche de “laisser les ministres y aller”, sans “esbroufe”, en “respectant” le Parlement.François Bayrou a échangé de son côté avec les partenaires sociaux, qui se sont entretenus également avec M. Lombard. Une méthode qui diffère d’Emmanuel Macron, accusé de contourner les corps intermédiaires et d’oublier la gauche.”Jamais je n’abandonne l’idée que des gens, même très différents, acceptent de faire un pas l’un vers l’autre. C’est la condition même du redressement et de la reconstruction”, a-t-il affirmé vendredi soir lors de la présentation de ses voeux à Pau, ville dont il est resté maire.- “Responsabilité” -Le Premier ministre a préparé le terrain de ces concertations. “Il a compris ce que Barnier n’avait pas réussi. Il a pris contact avec tout le monde, très en amont”, alors qu’il avait été reproché à Michel Barnier de ne pas avoir reçu assez tôt les socialistes et le RN, fait valoir une source parlementaire.”C’est pas idiot de discuter en amont avec ceux qui ont les moyens de vous censurer plutôt que de les voir en dernier et de les braquer”, ajoute cette source.Le chef du gouvernement s’appuie par ailleurs au Parlement sur deux piliers de sa famille politique, le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola et le président du groupe MoDem, qui a déjà occupé ce ministère, Marc Fesneau.Rester en surplomb lui permet en outre de ne pas écorner son image, alors que seuls 20% des Français lui font confiance, un niveau très éloigné de ceux enregistrés par ses prédécesseurs à leurs débuts à Matignon, selon un sondage Elabe.Eric Lombard a salué vendredi soir “l’esprit de responsabilité” des socialistes.”Sur le terrain, les gens disent avoir besoin de stabilité et d’un budget. La gauche ne peut pas ne pas entendre ce son de cloche”, soutient un ministre macroniste.Si les discussions aboutissent à un accord avec le PS, il restera à convaincre les macronistes et la droite.Mais même si le groupe macroniste est opposé à une éventuelle suspension de la réforme des retraites, le “risque est faible” qu’il vote la censure, selon la source parlementaire.Gabriel Attal pour les députés macronistes et Laurent Wauquiez au nom des Républicains “ne vont pas s’opposer au fait qu’il y ait un budget, ils ne vont pas s’opposer à la loi agricole, ils ne vont pas s’opposer à Mayotte”, fait valoir cette source.Un ancien ministre du camp présidentiel estime qu'”il y aura moins d’impatience” chez les macronistes à voir tomber Bayrou.

Une proposition de loi pour restreindre le droit du sol à Mayotte à l’Assemblée le 6 février

Une proposition de loi visant à restreindre le droit du sol à Mayotte doit être débattue à l’Assemblée nationale lors de la journée réservée aux textes des Républicains (LR) le 6 février, a appris vendredi l’AFP, confirmant une information de L’Opinion.Depuis 2018, une dérogation existe déjà à Mayotte, qui restreint la possibilité de devenir Français pour les enfants nés sur l’archipel. Il faut que l’un des parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière en France depuis trois mois.Le texte porté par les élus du groupe LR propose d’élargir cette condition aux “deux parents”, et d’étendre la durée nécessaire de leur présence régulière sur le territoire à un an. Il est “impératif de stopper l’attractivité de Mayotte pour les flux migratoires”, explique l’exposé des motifs du texte. “Le droit du sol, dans sa forme actuelle, joue un rôle d’aimant en attirant des populations en situation irrégulière” en provenance de l’archipel voisin des Comores, ajoute-t-il.Une telle modification ne nécessiterait pas de réforme constitutionnelle, fait par ailleurs valoir la proposition, contrairement à une suppression du droit du sol à Mayotte, comme réclamée par le Rassemblement national. Le texte est “soutenu” par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, a déclaré à l’AFP le député LR Philippe Gosselin, qui sera rapporteur du texte. Mais aussi selon lui par “le gouvernement plus largement” et “le socle commun”.Une tribune publiée ce week-end et co-signée par le ministre des Outre-mer Manuel Valls mentionnait, parmi des mesures pouvant “être prises”, l’allongement de “la durée de résidence régulière des parents sur l’accès des enfants à la nationalité française”. Jeudi, en visite à Mayotte, la présidente macroniste de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est dite favorable “à ce que les deux parents soient concernés” par la dérogation au droit du sol actuellement en vigueur. Pour la députée RN de Mayotte Anchya Bamana, “si ce texte est voté, c’est tant mieux”, mais “on est en train de bricoler face à un phénomène qui mérite d’avoir une vraie politique de lutte” contre l’immigration, déplore-t-elle.  La proposition de loi sera examinée en premier le jour de la niche parlementaire, a précisé M. Gosselin, afin de s’assurer que les débats ne soient pas interrompus faute de temps.Le groupe LR présentera aussi durant cette journée réservée des textes visant notamment à prioriser les travailleurs dans l’attribution de logements sociaux ou à plafonner le cumul de prestations sociales en vue de créer une “aide sociale unique”.Le texte sur Mayotte avait été déposé avant le passage il y a moins d’un mois du dévastateur cyclone Chido. Il n’a pas “été fait à la va-vite sur un coin de table”, a martelé M. Gosselin. “C’est une démarche dans la durée, réfléchie.”Un projet de loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte doit par ailleurs être examiné en commission à l’Assemblée nationale à partir de lundi.Mais le texte ne contient pas de mesures migratoires, dont le gouvernement veut qu’elles fassent l’objet d’un autre projet de loi dans plusieurs mois.

Gabriel Attal appelle à “dénoncer l’accord franco-algérien de 1968”

L’ex-Premier ministre Gabriel Attal, appelle à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, pour “poser les limites et assumer le rapport de force avec l’Algérie”, après une séries d’événements qui ont envenimé les relations entre les deux pays.Dans une tribune au Figaro, il dénonce notamment l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le renvoi par l’Algérie d’un influenceur algérien expulsé quelques heures plus tôt de France, et “les provocations et les insultes des hiérarques du régime” algérien.L’accord de 1968, qui confère un statut particulier aux Algériens en matière de circulation, de séjour et d’emploi en France, “est aujourd’hui devenu une filière d’immigration à part entière, permettant le regroupement familial et l’installation de personnes, sans même qu’elles aient à connaître notre langue ou montrer leur intégration”, accuse Gabriel Attal. “Il rend pratiquement impossible de retirer des titres de séjour aux ressortissants algériens, même pour des motifs d’ordre public”.Alors que plusieurs influenceurs algériens “prêcheurs de haine”, ont été interpellés ces derniers jours en France après avoir posté en ligne des contenus appelant à des actes violents, l’ex-Premier ministre estime que remettre en cause l’accord de 1968 est “une première urgence”.  Face au régime algérien qui “balaie toutes nos mains tendues et ne cesse de tester notre pays”, “l’heure de la fermeté a sonné”, écrit le patron de Renaissance,dénonçant aussi l’arrestation en Algérie de Boualem Sansal. “Ce n’est pas seulement Boualem Sansal qui est pris en otage, c’est la France”. “La France doit poser des limites et assumer le rapport de force, “affirme-t-il. “La France est une grande puissance”, qu'”on n’intimide pas” et qu'”on ne provoque pas sans conséquence”.”Il est temps de se débarrasser des procès en culpabilisation et de la rente mémorielle”, ajoute-t-il, estimant que sa génération, qui “n’a pas vécu l’Algérie française, la guerre d’Algérie ou la décolonisation”, constitue “une opportunité historique pour établir une relation normale, dépassionnée”.Outre la remise en cause de l’accord franco-algérien de 1968, il réclame de “réduire le nombre de visas accordés” et de “pénaliser les hiérarques qui profitent de nos largesses”, en revenant sur un autre accord de 2007, qui “permet à tous les détenteurs de passeports diplomatiques algériens de venir et circuler librement et sans contrainte en France”. Enfin, “l’arme commerciale peut être un outil très utile”, menace-t-il, souhaitant des discussions au niveau européen pour, “s’il le faut, augmenter des tarifs douaniers avec l’Algérie”. 

Fonction publique: les syndicats optimistes après leur rencontre avec le nouveau ministre 

Les syndicats représentatifs de la fonction publique ont été reçus cette semaine par le nouveau ministre Laurent Marcangeli, et saluent une volonté affichée “d’apaisement”, sans avoir toutefois obtenu de garanties sur l’avenir de mesures contestées.”Je vous aime”, avait lancé Laurent Marcangeli aux agents publics lors de sa prise de fonction fin décembre, conscient d’arriver à la tête d’une fonction publique en crise, échaudée par trois mois de vives turbulences entre l’ancien locataire de la rue de Grenelle, Guillaume Kasbarian, et les organisations syndicales.La tension a atteint son paroxysme quand des centaines de milliers de personnes, enseignants en tête, ont défilé le 5 décembre dernier en France, à l’appel des organisations syndicales, pour dénoncer des mesures d’économies du gouvernement: notamment l’allongement du délai de carence de un à trois jours pour les agents publics en cas d’arrêt maladie, une baisse de leur rémunération de 100% à 90% en cas d’arrêt maladie, ou la suspension d’une prime de soutien au pouvoir d’achat. Les syndicats tançaient également la méthode de l’ex-ministre, accusé de “stigmatiser” les agents publics, d’encenser Elon Musk, en disant publiquement son impatience de partager avec lui les “bonnes pratiques” en matière de gestion de l’administration.En moins de trois mois, l’ensemble des organisations syndicales boycottaient les instances du dialogue social auxquelles participait M. Kasbarian.Depuis lundi, Laurent Marcangeli, l’ancien chef des file des députés Horizons à l’Assemblée, a reçu les huit formations syndicales représentatives au ministère, et les rencontres se sont terminées vendredi en fin d’après-midi.”Le contraste fait qu’on en sort presque soulagé, on revient à quelque chose de normal et ça parait extraordinaire”, a déclaré à l’AFP Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonction publique. “Il se montre dans le respect et l’écoute”, confirme Gaëlle Martinez, de Solidaires fonction publique. “Guillaume Kasbarian était violent dans sa pratique, là on a un ministre qui ne fera pas preuve de ça et qui nous a dit vouloir prendre le temps d’écouter nos propositions”, estime auprès de l’AFP Christophe Delecourt, secrétaire général de l’Union fédérale des syndicats de l’État de la CGT. – Contrepied -Et sur le fond? “Le ministre nous a dit qu’il ne saurait y avoir de copie conforme avec ce qui a été fait par Guillaume Kasbarian”, relève le représentant de la CGT.Selon plusieurs sources syndicales, le ministre s’est dit ouvert à la discussion sur plusieurs mesures contestées, en particulier concernant l’allongement du délai de carence, ou la suspension d’une prime en soutien au pouvoir d’achat, mais sans s’engager pour autant.Désormais, “il va devoir gagner ses arbitrages”, estime le représentant de la CGT. Une qualité qu’il reconnait à Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, qui, “malgré de nombreux désaccords et conflits, savait se dégager des marges de manÅ“uvres budgétaires”, lors de son passage au ministère de la fonction publique (juillet 2020 – mai 2022).Aux vÅ“ux du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), Laurent Marcangeli n’a rien dit des mesures de son prédécesseur, mais a esquissé quelques axes de travail.Il a dit vouloir aller “le plus vite possible” pour adapter dans la loi un “accord sur la protection sociale” des agents publics des collectivités, signé en juillet 2023, et qui définit un socle minimal de garanties en matière de financement des frais de prévoyance pour les deux millions d’agents des collectivités. A long terme, il a indiqué ne pas être opposé à l’ouverture de discussions sur une refonte de la grille indiciaire qui jalonne l’évolution des rémunérations des agents publics en cours de carrière. Dans un communiqué diffusé en fin de journée, le ministère a souhaité qu’une nouvelle rencontre avec les organisations syndicales “se tienne rapidement, dès les prochaines semaines”.

Retraites: la position du gouvernement encore “nébuleuse”, selon la CGT après un rendez-vous avec Lombard

La numéro un de la CGT Sophie Binet a jugé vendredi que la position du gouvernement était encore “nébuleuse” sur l’avenir de la réforme des retraites, et a souhaité n’avoir à discuter avec le patronat que du financement d’une abrogation.Eric Lombard, le ministre de l’Economie, “nous a (dit) que, sur les retraites, ils avaient compris qu’il fallait bouger. Mais pour le reste, les choses sont beaucoup trop nébuleuses, nous n’avons pas eu de réponse à nos questions sur la nécessité, un, de parler du financement de l’abrogation de la réforme des retraites et pas d’autres sujets, et deux, la nécessité de bloquer immédiatement l’application de la réforme”, a déclaré Mme Binet à l’issue d’un entretien à Bercy avec le ministre.Selon elle, il faut que le Premier ministre François Bayrou “annonce très clairement” dans son discours de politique générale, mardi, comment il compte “ouvrir un chemin” vers l’abrogation. Et sur cette question, “il faut redonner la main au Parlement, ou organiser un référendum”, a relevé la dirigeante syndicale.Pour la CGT, les choses “ne pourront pas se régler dans un tête-à-tête avec le patronat (qui) souhaite une retraite par capitalisation et confier nos systèmes de retraite à la spéculation”.Le gouvernement et les parlementaires “doivent prendre leurs responsabilités” et uniquement demander aux partenaires sociaux de réfléchir au financement de l’abrogation. “Ça, c’est une question simple à laquelle nous pouvons répondre”, a-t-elle affirmé, assurant avoir des propositions.Elle a jugé que la durée envisagée pour les discussions, cinq à six mois, était “beaucoup trop longue”. “Un ou deux mois suffiraient largement”, selon elle.Mme Binet souhaite aussi que le gouvernement Bayrou, “s’il veut s’inscrire dans la durée”, retire du budget “l’ensemble des reculs” qui figuraient dans le budget préparé par le gouvernement Barnier censuré en décembre.Il faut “augmenter les recettes, aller taxer les entreprises et les plus hauts revenus (…), il y a de l’argent en France et il faut aller le prendre où il est” a-t-elle ajouté.Reçue pour sa part jeudi, la numéro un de la CFDT Marylise Léon avait indiqué que la rencontre avait été “l’occasion de balayer les sujets du moment”, la réforme des retraites étant “un des sujets”, sur lequel sa délégation avait donné “sa vision de ce qui pourrait être des conditions de démarrage des discussions”.

Venezuela: le président Maduro investi pour un 3ème mandat, “un coup d’Etat” selon l’opposition

“Je le jure”: le président vénézuélien sortant Nicolas Maduro, fort du soutien de l’armée et d’une administration aux ordres, a prêté serment vendredi pour un troisième mandat de six ans lors d’une cérémonie qualifiée de “coup d’Etat” par l’opposition et dénoncée notamment par les Etats-Unis et l’Union européenne. “Je jure que ce nouveau mandat présidentiel sera celui de la paix, de la prospérité, de l’égalité et de la nouvelle démocratie”, a-t-il lancé devant le président de l’Assemblée Jorge Rodriguez qui a ensuite déclaré: “Vous êtes investi comme président constitutionnel”.Une fois autour du cou l’écharpe présidentielle et le grand “collier de la clef de l’Arche”, qui ouvre le sarcophage de Simon Bolivar, Maduro a insisté: “Dites ce que vous voulez, faites ce que vous voulez, mais cette investiture constitutionnelle (…) n’a pas pu être empêchée et est une grande victoire pour la démocratie vénézuélienne”.Nicolas Maduro a même plaisanté sur la présence de l’opposant Edmundo Gonzalez Urrutia qui revendique la victoire au scrutin présidentiel et avait promis de prêter serment en lieu et place du président sortant.Réagissant à un bruit qui a perturbé la cérémonie, M. Maduro a ironisé: “Quelqu’un est tombé ? Edmundo est arrivé ?”, avant de poursuivre : “Comme j’attends son arrivée, je suis un peu nerveux”. La cérémonie, initialement prévue à midi, a été avancée d’une heure et demie, sans préavis. Elle a duré deux heures environ. Nicolas Maduro est arrivé au Palais de l’Assemblée nationale vers 10H30 locales (14H30 GMT), passant entre une haie de soldats en tenue de gala. Il a longuement serré les deux mains du président cubain Miguel Diaz-Canel, l’un des rares chefs d’Etat présents avec le président nicaraguayen Daniel Ortega. La plupart des personnalités du pouvoir, dont le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello ou le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez, personnages-clefs dans la répression des troubles post-électoraux, étaient aussi là. “Un coup d’État a été accompli”, a réagi l’opposition dans un communiqué publié, dénonçant une “usurpation du pouvoir par Nicolas Maduro (…), soutenu par la force brute et ignorant la souveraineté populaire exprimée avec force le 28 juillet”. “C’est Edmundo Gonzalez Urrutia qui doit être investi aujourd’hui ou demain (…) La volonté du peuple se fera respecter”, conclut le texte.Alfredo Romero, le président de l’ONG Foro Penal qui documente les détentions politiques au Venezuela, a rapporté vendredi pendant la cérémonie avoir recensé depuis le début de l’année “49 arrestations à des fins politiques, dont 42 depuis le 7 janvier. Et cela continue”. Les alentours de l’Assemblée dans le centre de Caracas étaient quadrillés par les forces de l’ordre tandis que la télévision publique diffusait des images de centaines de partisans de M. Maduro défilant dans les rues. -“Simulacre”-Les Etats-Unis ont rapidement dénoncé un “simulacre” et imposé de nouvelles sanctions contre Caracas, portant notamment à 25 millions de dollars la récompense pour toute information permettant de traduire le dirigeant vénézuélien en justice.”Aujourd’hui, Nicolas Maduro a organisé une inauguration présidentielle illégitime au Venezuela dans une tentative désespérée de s’emparer du pouvoir”, a estimé le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.Londres a qualifié Nicolas Maduro d'”illégitime” et a imposé des sanctions contre quinze personnes-clefs du pouvoir. M. Maduro n’a “aucune légitimité démocratique”, a réagi pour sa part la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. La cérémonie d’investiture intervient au lendemain de manifestations de l’opposition qui conteste la victoire du chef de l’État socialiste de 62 ans à l’élection du 28 juillet, dont la proclamation a été suivie de troubles meurtriers et de milliers d’arrestations.Après la cérémonie d’investiture, le Secrétaire général de l’ONU a demandé, selon son porte-parole, la libération de toutes les personnes “détenues arbitrairement”. Edmundo Gonzalez Urrutia a répété jeudi, en République dominicaine, qu’il était le “président élu”. Sans faire plier celui qui a succédé en 2013 à Hugo Chavez et dirige depuis le Venezuela d’une main de fer.- L’armée, pilier du pouvoir -Jeudi, le pouvoir avait appelé à une marche de soutien au président Maduro dans la capitale, alors que l’opposition avait organisé une manifestation au cours de laquelle sa cheffe, Maria Corina Machado, qui vit dans la clandestinité depuis le scrutin, est apparue pour la première fois en public depuis août. “Nous n’avons pas peur !”, ont scandé des milliers de manifestants. Une certaine confusion a marqué la fin de journée, quand l’opposition a annoncé la “violente” arrestation de sa cheffe Maria Corina Machado, puis sa libération.Le pouvoir a démenti cette version des faits, le procureur général Tarek William Saab dénonçant “une opération psychologique en vue de déclencher la violence au Venezuela”.Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé M. Maduro vainqueur avec 52% des voix mais sans publier les procès-verbaux, se disant victime d’un piratage informatique, une hypothèse jugée peu crédible par de nombreux observateurs.L’annonce du CNE avait provoqué dans tout le Venezuela des manifestations, durement réprimées. Bilan des troubles post-électoraux : 28 morts, plus de 200 blessés et 2.400 personnes arrêtées pour “terrorisme”.

Retraites, budget… négociations intenses, le PS pose ses exigences

A l’approche du discours de politique de générale de François Bayrou mardi, les tractations s’intensifient sur les retraites et le budget, les socialistes demandant une suspension de l’application de la mesure des 64 ans, le temps de sa renégociation, comme prix de leur non-censure.Depuis plusieurs jours, et à la fureur de Jean-Luc Mélenchon qui a dénoncé “leur servilité”, socialistes, Écologistes et communistes discutent avec le gouvernement, principalement Bercy, du projet de budget 2025 et de la réforme des retraites. Avec l’objectif de trouver “un chemin” qui leur permettrait de ne pas voter la motion de censure que les Insoumis ont l’intention de déposer après la déclaration de politique générale de François Bayrou mardi à l’Assemblée.Le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner a évoqué sur franceinfo, à défaut d’une abrogation de la réforme des retraites, une suspension de l’application du report progressif de l’âge de départ en retraite de 62 à 64 ans, pendant 6 mois, le temps d’une renégociation de la réforme avec les partenaires sociaux.”Cette négociation de six mois pourrait commencer très vite et, pendant ce temps là, nous demandons une suspension ou l’équivalent d’une suspension”, a dit M. Kanner.Il a ensuite précisé à l’AFP que cette durée de six mois résultait d’une réflexion personnelle, qui n’engageait pas le Parti socialiste. “Ce qu’on demande c’est la suspension, Patrick Kanner n’avait pas besoin de fixer un délai”, a précisé un responsable PS.    “Si nous sommes entendus, et c’est une question de jours, voire même d’heures, sur les propositions que nous avons faites, il n’y aura pas de censure portée par les socialistes”, a assuré M. Kanner.La négociation permettrait de “retravailler la mesure d’âge de 64 ans”, sur laquelle “j’ai senti quelques bougés au niveau du gouvernement” et d’intégrer des “évolutions positives” sur “les carrières longues, les métiers pénibles, les carrières hachées”, a-t-il ajouté.La réforme des retraites, entrée en vigueur depuis le 1er septembre 2023, instaure notamment un recul progressif de l’âge minimum de départ de 62 à 64 ans, au rythme de trois mois supplémentaires par génération.Mais ces discussions poussées avec le gouvernement mettent en fureur La France insoumise, qui accuse le PS de vouloir abandonner la retraite par répartition pour un système de retraite par points, cher à Emmanuel Macron, ce qu’a démenti le secrétaire général Pierre Jouvet, dénonçant une “fake news”.- discussion “jusqu’à lundi soir” -En attendant le discours de politique générale de François Bayrou mardi, les discussions se sont poursuivies toute la journée de vendredi à Bercy, notamment avec le Rassemblement national.”On reste un peu sur notre faim sur ces échanges avec les ministres, on ne voit pas bien où ils veulent aller”, a déclaré le vice-président du parti, Sébastien Chenu. Son collègue Jean-Philippe Tanguy a dénoncé “une escroquerie politique” de la gauche sur les retraites.”Jusqu’à lundi soir, chacun travaille pour trouver le plus petit dénominateur commun”, a relevé de son côté la ministre du Travail Catherine Vautrin sur CNews/Europe 1. Le ministre de l’Économie Éric Lombard et la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin ont prévu une brève déclaration vendredi soir, à l’issue de leur série de rencontres avec les différents partis politiques.Ils seront ensuite reçus samedi soir par le Premier ministre, avec Mme Vautrin, selon une source au sein de l’exécutif.”L’ADN du macronisme, c’est le dépassement, l’attractivité du pays (…) pas l’âge de départ à la retraite”, plaide un conseiller gouvernemental, signe d’une inflexion au sein de l’exécutif.Le débat porte avant tout sur le coût d’une remise en cause de la réforme alors que le gouvernement souhaite un effort budgétaire d’environ 50 milliards d’euros cette année.Selon la Caisse nationale d’assurance vieillesse, abroger le recul de l’âge de la retraite coûterait 3,4 milliards d’euros en 2025 et près de 16 milliards en 2032. Le PS propose de mettre à contribution le Fonds de réserve des retraites créé à la fin des années 90, à hauteur de 2 à 3 milliards d’euros cette année. – Divergence entre gouvernement et députés macronistes ? -Le gouvernement ne doit pas non plus s’aliéner le soutien des macronistes qui ont défendu la réforme en dépit des manifestations massives des opposants. “Notre position, c’est qu’on ne veut pas toucher à la réforme des retraites”, a répété l’ancien ministre du Budget Thomas Cazenave sur TF1.À côté des retraites, les socialistes ont mis d’autres questions sur la table, comme les suppressions de postes dans l’Éducation nationale ou la justice fiscale.Selon le journal L’Opinion, Amélie de Montchalin a évoqué devant eux la piste d’une taxation du patrimoine des plus riches. Joint par l’AFP, son cabinet n’a pas souhaité faire de commentaires.

Le rapprochement de Meloni avec Musk inquiète le fabricant d’Ariane 6

Le PDG d’Arianegroup, qui produit la fusée européenne Ariane 6, a dénoncé vendredi les “mouvements centrifuges” qui mettraient à mal la souveraineté spatiale de l’Europe, en réagissant au rapprochement entre la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le milliardaire américain Elon Musk. “Notre culture, c’est la souveraineté européenne. Il est clair que les mouvements un peu centrifuges qui peuvent exister en Europe, c’est quelque chose qui nous préoccupe”, a déclaré Martin Sion, le patron d’Arianegroup, société franco-allemande créée en 2015 et détenue à parts égales par Airbus et Safran. “La notion de préférence européenne doit être en haut de l’agenda des différents pays européens. Parce que s’il n’y a pas de marché européen, il n’y aura pas d’initiatives durables dans lesquelles il y a un développement avec de l’investissement privé”, a poursuivi Martin Sion lors d’une rencontre organisée par l’AJPAE, association des journalistes de l’aérospatial.”Lorsque des États européens prennent des décisions de lancer des satellites institutionnels sur des lanceurs non européens, c’est franchement quelque chose qui affaiblit notre activité”, a-t-il ajouté.Dans la foulée de la visite éclair de Mme Meloni samedi chez le président élu Donald Trump en Floride, des médias italiens avaient affirmé que le gouvernement était en pourparlers avancés avec SpaceX pour un contrat de 1,5 milliard d’euros visant à fournir à l’Italie des télécommunications sécurisées.Mme Meloni a nié jeudi avoir discuté avec Elon Musk d’un contrat de cybersécurité entre l’Italie et sa société SpaceX, mais reconnu que SpaceX avait présenté au gouvernement “une technologie permettant de communiquer en sécurité au niveau national mais surtout au niveau planétaire, ce qui pour nous signifie surtout garantir des communications en sécurité avec nos représentations diplomatiques et, par exemple, nos contingents militaires à l’étranger”.Face aux puissances spatiales comme les Etats-Unis et la Chine, “pour que l’Europe tienne son rang de puissance mondiale, à un moment, il va falloir retrouver le chemin de la coopération”, a souligné Martin Sion. Dans l’attente d’Ariane 6 dont le vol inaugural s’est déroulé avec succès en juillet, l’Europe avait été privée pendant un an d’accès à l’espace alors que les Soyouz russes n’étaient plus utilisés après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Le prochain vol d’Ariane 6, son premier “opérationnel” avec le satellite d’observation militaire français CSO-3, initialement prévu en décembre, aura lieu “entre mi-février et fin mars”, a déclaré vendredi Caroline Arnoux, responsable d’Arianespace, filiale d’Arianegroup. 

Venezuela: le président Maduro, investi pour un 3ème mandat malgré la contestation de l’opposition

“Je le jure”: le président vénézuélien sortant Nicolas Maduro, fort du soutien de l’armée et d’une administration aux ordres, a prêté serment vendredi pour un troisième mandat de six ans malgré les accusations de l’opposition de fraudes électorales, un isolement sur la scène internationale et une situation économique épineuse.”Je jure que ce nouveau mandat présidentiel sera celui de la paix, de la prospérité, de l’égalité et de la nouvelle démocratie. Je le jure par l’histoire, je le jure sur ma vie. Je tiendrai parole!”, a-t-il lancé devant le président de l’Assemblée Jorge Rodriguez qui a ensuite déclaré: “Vous êtes investi comme président constitutionnel”.M. Maduro est arrivé au Palais de l’Assemblée nationale vers 10h30 locales (14H30 GMT), passant entre une haie de soldats en tenue de gala avant d’entrer dans le bâtiment où il a longuement serré les deux mains du président cubain Miguel Diaz-Canel, l’un des rares chefs d’Etat présents. La plupart des personnalités du pouvoir, dont le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello ou le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez, personnages-clefs dans la répression des troubles post-électoraux, étaient aussi là.La zone de l’Assemblée était quadrillée par les forces de l’ordre. Les autorités ont installé des podiums et des tentes qui doivent servir à faire la fête après l’investiture.Le pouvoir a fait fermer vendredi à l’aube la frontière avec la Colombie, invoquant un “complot international visant à troubler la paix des Vénézuéliens”.Cette annonce intervient au lendemain de manifestations de l’opposition qui conteste la victoire du chef de l’Etat socialiste de 62 ans à l’élection du 28 juillet, dont la proclamation a été suivie de troubles meurtriers et de milliers d’arrestations.Le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez Urrutia assure avoir remporté ce scrutin et a répété jeudi, en République dominicaine, à une heure d’avion de Caracas, qu’il était le “président élu”. Sans faire plier celui qui a succédé en 2013 à Hugo Chavez et dirige depuis le Venezuela d’une main de fer.”El 10, juro con Maduro por el futuro !” (le 10, je prête serment avec Maduro pour l’avenir) : le slogan en rimes faciles à retenir a été placardé sur de nombreux murs pendant des semaines. Jeudi, le pouvoir a enfoncé le clou, avec une marche de soutien au président sortant qui a traversé une partie de la capitale.- “Enlèvement” ? -La manifestation de l’opposition a réuni des milliers de personnes qui criaient “nous n’avons pas peur !” ou tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “la liberté ne se mendie pas, elle se conquiert”.Elle a donné lieu à une certaine confusion en fin de journée quand l’opposition a annoncé la “violente” arrestation de sa cheffe Maria Corina Machado. Quelques dizaines de minutes plus tard, l’équipe de l’opposante annonçait sa libération : “En quittant le rassemblement, Maria Corina Machado (…) a été emmenée de force. Pendant son enlèvement, elle a été forcée d’enregistrer plusieurs vidéos et a été relâchée par la suite”.Le pouvoir a démenti cette version des faits, le procureur général Tarek William Saab dénonçant “une opération psychologique en vue de déclencher la violence au Venezuela”.La cheffe de l’opposition vivait dans la clandestinité depuis la présidentielle à laquelle elle n’avait pas pu se présenter parce que déclarée inéligible. Elle a soutenu la candidature de M. Gonzalez Urrutia, qui s’est quant à lui exilé en septembre.Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé M. Maduro vainqueur avec 52% des voix mais sans publier les procès-verbaux, se disant victime d’un piratage informatique, une hypothèse jugée peu crédible par de nombreux observateurs.L’annonce du CNE avait provoqué dans tout le Venezuela des manifestations, durement réprimées. Bilan des troubles post-électoraux : 28 morts, plus de 200 blessés et 2.400 personnes arrêtées pour “terrorisme”.Une vague d’arrestations a également eu lieu dans les jours qui ont précédé l’investiture du chef de l’Etat.- L’armée, pilier du pouvoir -Comme pendant les manifestations de 2014, 2017 et 2019, qui ont fait plus de 200 morts, M. Maduro a pu compter sur le soutien de l’armée, un pilier de son pouvoir, ainsi que sur une justice aux ordres.”Le secteur militaire est encore plus crucial qu’il ne l’était avant l’élection (…). Sans le contrôle des institutions militaires, le gouvernement se retrouverait avec un pouvoir extrêmement précaire”, explique Mariano de Alba, un analyste spécialiste des relations internationales travaillant à Londres.Le président socialiste, qui a promis au cours de sa campagne électorale une amélioration de la situation économique, devra trouver des solutions pour renouer avec la croissance, le Venezuela ayant enregistré une contraction de son PIB de 80% entre 2013 et 2023.Isolé sur le plan international, il lui sera difficile de faire lever les sanctions qu’il devra donc tenter de contourner afin que son pays puisse exploiter ses immenses réserves pétrolières sans avoir à les brader en raison de l’embargo.