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Marine Le Pen veut l’annulation de l’obligation d’installer des thermostats sur chaque radiateur

Marine Le Pen a demandé jeudi au Premier ministre d’annuler la mesure obligeant particuliers et entreprises à installer un thermostat sur les radiateurs de chaque pièce à compter du 1er janvier 2027 afin de faire des économies d’énergie, Bercy précisant que l’obligation était “en cours de report à 2030”. La leader d’extrême droite a regretté sur le réseau social X la “charge énorme pour nombre de propriétaires”, assurant que ces thermostats obligatoires représentaient “un coût d’achat (…) entre 60 et 250 euros et un coût d’installation entre 150 et 300 euros”. “Les Français, déjà écrasés par les prix énergétiques et la hausse ininterrompue des taxes et impôts, ne peuvent plus faire face à ces folies normatives et idéologiques”, s’est-elle indigné, demandant l’annulation pure et simple du décret, qui date de 2023, imposant ces thermostats. Ce pilotage connecté du chauffage pièce par pièce, dans les bâtiments publics et privés, a été instauré dans le cadre du plan sobriété du gouvernement, en 2022, à l’époque assorti d’un coup de pouce financier de l’Etat qui a été supprimé il y a un an en raison de risques de fraude. Ce matériel, dont environ 27 millions de foyers restent à équiper, réduit la consommation de 15%.Le ministre des Finances Roland Lescure a affirmé un peu plus tard sur le réseau Blusky que l’obligation d’installer ces thermostats connectés était “en cours de report à 2030”. “Ce texte est une transposition stricte d’une directive européenne qui prévoit cette obligation. Ce décalage (de 2027 à 2030) vise à laisser plus de souplesse aux ménages et aux professionnels pour s’équiper”, a-t-il précisé, rappelant que ce dispositif “sert à mieux contrôler les dépenses de chauffage et donc améliorer le pouvoir d’achat et les prix de la facture des Français”. “Il y aura bientôt des contrôles sur l’épaisseur des pulls, une commission chargée de vérifier l’efficacité énergétique des couettes et une obligation de cultiver une pilosité optimale pour réduire notre facture énergétique”, avait déjà réagi mercredi le président de LR, Bruno Retailleau, également sur X. Fustigeant l’imagination “sans limite” des “bureaucrates”, le sénateur a appelé à “arrêter d’emmerder les Français”.Comme Marine Le Pen, il réagissait à une virulente diatribe de l’éditorialiste économique François Lenglet mercredi sur RTL contre ces dispositifs. 

Budget de la Sécu: Attal appelle Philippe à garder “son sang froid”

Le chef de Renaissance, Gabriel Attal, a appelé jeudi Édouard Philippe à garder son “sang froid” et ses “nerfs solides” alors que son homologue à Horizons a évoqué la possibilité que son groupe vote contre ou s’abstienne sur le budget de la Sécurité sociale, ce qui précipiterait son rejet.”Dans la période où l’air de la vie politique est devenu totalement irrespirable (…), on a besoin de points de repères”, a estimé l’ancien Premier ministre sur RTL. “Il faut tout faire pour avoir un budget d’ici la fin de l’année (…) et ce dont on a besoin aussi, c’est de sang froid et de nerfs solides dans ce contexte où les Français ne comprennent plus les décisions politiques”, a-t-il ajouté à destination de son prédécesseur à Matignon. Édouard Philippe “est une voix qui compte et je n’ai pas de raison de remettre en cause la sincérité de sa démarche ou de ses propos”, a ajouté Gabriel Attal. Mais selon lui, “il ne peut pas y avoir de budget parfait pour qui que ce soit, il faut accepter des concessions”. Le groupe LR hésitant également à voter contre ou s’abstenir, ce choix d’Horizons fait peser de sérieuse menace sur l’adoption du texte qui nécessiterait alors le vote pour du PS et l’abstention des écologistes, deux conditions loin d’être acquises.”Laisse le débat parlementaire se faire!”, a enjoint de son côté la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet sur TF1 à destination du maire du Havre, demandant “à chacun de laisser les députés travailler” avant d’annoncer son vote. Soucieux d’offrir “demain une rupture et un espoir” qui “interviendra en 2027”, Gabriel Attal a rappelé au passage à son adresse que lui est “retourné à l’Assemblée nationale” après avoir été Premier ministre alors que le chef d’Horizons a choisi de reprendre sa mairie du Havre et de se tenir à distance des débats politiques pour préparer la présidentielle. “J’aurais pu me dire +je ne retourne pas à l’Assemblée nationale, je reste en dehors, je viens à votre micro de temps en temps pour distribuer les bons et les mauvais points et puis j’en reste là+”, a-t-il persiflé. Édouard Philippe, candidat déclaré à la présidentielle, domine pour l’instant les sondages dans la camp macroniste, malgré une baisse récente, tout en restant largement derrière le Rassemblement national au premier tour. 

Les antécédents judiciaires des professionnels dans le handicap vérifiés à partir d’avril

Les antécédents judiciaires des personnes travaillant dans les établissements pour enfants handicapés vont être vérifiés avec le déploiement progressif “à compter d’avril” de “l’attestation d’honorabilité”, a annoncé mercredi la ministre Charlotte Parmentier-Lecocq.”Aucune personne condamnée pour les crimes de violences, d’agressions ou d’atteintes sexuelles ne doit pouvoir travailler auprès d’enfants”, a déclaré la ministre des Personnes handicapées lors d’un colloque organisé par la Commission Indépendante sur l’Inceste et les violences sexuelles (Ciivise). “C’est avec beaucoup d’impatience que j’attends cet outil qui doit arriver à compter d’avril 2026”, a-t-elle dit, soulignant qu’il serait “déployé progressivement sur le secteur du handicap”, en commençant par les services et établissements accompagnant les enfants.L’attestation d’honorabilité est un document qui certifie qu’une personne n’a pas de condamnation au casier judiciaire ou d’inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) qui l’empêchent d’intervenir auprès de mineurs.Ce dispositif a été généralisé début octobre pour tous les professionnels et bénévoles de la Protection de l’Enfance (personnels des foyers, assistants familiaux) et de l’accueil du jeune enfant (personnels des crèches et assistants maternels).Il a permis d’écarter 1.733 demandeurs – dont 80% travaillaient dans la Protection de l’Enfance – depuis son lancement en septembre 2024, selon un décompte de la Direction générale des Affaires sociales (DGCS) en octobre.”Professionnels, bénévoles, intervenants extérieurs devront donc présenter à l’embauche, à chaque changement de poste, puis tous les trois ans, cette attestation”, indique-t-elle.Cette attestation est demandée sur une plateforme internet dédiée qui, en l’absence de mention problématique dans les fichiers judiciaires, la délivre automatiquement en trois jours.Pour mieux lutter contre les violences sexuelles, “nous devons également renforcer la culture du signalement, de l’alerte et de la transparence au sein des structures” accueillant les enfants handicapés, a-t-elle poursuivi.”Nous devons faciliter l’accès à la justice. Trop d’enfants n’ont pas de moyens de signaler, trop de familles sont isolées, trop de procédures qui restent encore inadaptées aux besoins spécifiques des enfants en situation de handicap”, a-t-elle dit.

Le gouvernement veut revoir le soutien public aux énergies renouvelables

Le Premier ministre a annoncé mercredi une “mission” pour évaluer le coût des énergies renouvelables pour les finances publiques, en plein débat sur le futur énergétique de la France.Cette mission consacrée à “l’optimisation des soutiens publics aux énergies renouvelables électriques et au stockage d’électricité”, a été confiée à Jean-Bernard Lévy, ancien PDG d’EDF, le géant tricolore du nucléaire, et au haut fonctionnaire Thierry Tuot, conseiller d’Etat. Leurs conclusions sont attendues sous 3 mois. “Dans un contexte budgétaire exigeant et face à la maturité croissante des filières, la mission aura pour objectif de proposer un modèle de soutien plus efficace, plus soutenable et mieux partagé entre acteurs publics et privés”, explique Matignon dans un communiqué.En octobre, Sébastien Lecornu avait donné le ton, en indiquant vouloir réexaminer “la manière dont l’argent public est employé” pour financer les renouvelables.Le sujet est électrique politiquement. Ces derniers mois, le coût des énergies éoliennes et solaires s’est invité dans des débats houleux entre parlementaires pro-renouvelables et pro-nucléaires. A l’occasion de l’examen d’une proposition de loi, un moratoire sur l’installation de nouvelles capacités d’énergies éoliennes et solaires avait même été voté à l’Assemblée nationale, à l’initiative d’un député LR, soutenu par le Rassemblement national, avant d’être écarté. – Prix négatifs -Aujourd’hui, les centrales solaires et éoliennes bénéficient pour la plupart de contrats avec l’Etat, garantissant un prix fixe au producteur, qui ont permis d’accompagner l’essor du secteur. Mais dans l’actuel contexte de demande électrique en berne, ces installations peuvent générer des surplus d’électricité, parfois accompagnés de prix négatifs. Ce phénomène pèse sur les finances publiques car l’Etat doit payer au producteur la différence entre le prix sur le marché et le prix de référence. Ces mécanismes de soutien représentent “aujourd’hui un engagement financier majeur pour la puissance publique”, estimé à 8,2 milliards d’euros dans le projet de budget 2026, souligne Matignon.”Après plusieurs années de montée en charge (…) il y a une volonté de remettre les choses à plat”, indique à l’AFP une source à Matignon.La mission devra notamment proposer des pistes “pour mettre en place davantage de flexibilité et de stockage” par batteries, afin de mieux intégrer les renouvelables intrinsèquement intermittentes dans le réseau électrique. M. Lévy apportera sa compétence d’industriel, en tant qu’ancien patron du géant nucléaire EDF, dont il a aussi piloté la diversification dans les renouvelables, fait valoir Matignon. Thierry Tuot a, lui, été le premier directeur général de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).Sur le principe, les syndicats des énergies renouvelables ne sont pas contre cet audit qui doit permettre de corriger des situations de “rentes”. Mais l’absence du nucléaire dans cette étude interroge, alors que son coût “est celui qui par définition est le plus important”, souligne Daniel Bour, chez Enerplan.Le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) Jules Nyssen a lui évoqué une “provocation”, ironisant sur le fait qu'”en matière de coûts”, le chantier du réacteur EPR de Flamanville, “conduit en grande partie” lors du mandat de M. Lévy à EDF, “est un bon exemple”. “Si le travail mené est complet et sérieux, il confirmera que les retombées” des renouvelables “dépassent largement leurs coûts”, en évitant de coûteuses importations de pétrole et de gaz, a commenté auprès de l’AFP Bastien Cucq, du Réseau action climat.Le gouvernement ne compte en tout cas pas attendre la fin de ces travaux pour mettre en place ses annonces sur l’énergie, notamment des mesures pour baisser les prix de l’électricité et accélérer l’électrification des usages.Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN, très critique des renouvelables, a réclamé “une mesure forte” sur les prix, lors d’un entretien mercredi avec Sébastien Lecornu, selon un communiqué du RN. En parallèle, le gouvernement poursuit ses consultations avec les parlementaires pour publier le décret sur la stratégie énergétique française (dite PPE3) qui accuse déjà deux ans de retard. Matignon promet une décision “courant décembre”.

Budget: Lecornu ferme clairement la porte au 49.3 malgré les demandes

Sébastien Lecornu a clairement fermé la porte au retour du 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale malgré des appels de plus en plus nombreux, et a exhorté les députés à la “cohérence” et à la “responsabilité” pour trouver un compromis in extremis.Le Premier ministre est intervenu dans l’après-midi à l’Assemblée nationale alors que plusieurs pans de la fragile coalition censée soutenir le gouvernement menacent de ne pas voter pour le texte.”Il n’y aura pas d’utilisation du 49.3 de la Constitution et d’engagement de la responsabilité du gouvernement. Ça veut donc dire que vous avez la responsabilité finale de cette copie”, a-t-il confirmé pour couper court à la pression qui monte des rangs du centre et de la droite.Après le leader d’Horizons Edouard Philippe mardi, ce sont les ténors du parti Les Républicains qui sont montés au créneau mercredi.”Je lui dis en toute liberté que pour donner un budget à la France, Sébastien Lecornu doit envisager le 49.3″, a lancé le président du Sénat Gérard Larcher dans un entretien au Figaro, disant préférer “clairement le 49.3 aux ordonnances ou la loi spéciale”.”Je suis persuadé que jamais les socialistes ne voteraient une censure. Donc pourquoi n’utilise-t-il pas ce que la Constitution lui permet ?”, s’est interrogé pour sa part le président de LR Bruno Retailleau.Sébastien Lecornu a renoncé début octobre à utiliser cet outil constitutionnel pour redonner la main au Parlement, un geste alors en direction des socialistes qui depuis… ne l’exigent plus vraiment.- “Petits épargnants” -Dans l’hémicycle, le chef du gouvernement a aussi appelé les “présidents de groupes parlementaires” à “un moment de cohérence” pour parvenir à contenir le déficit de la Sécu “autour de 20 milliards d’euros”, “ce qui est déjà absolument colossal”. Les députés ne peuvent pas vouloir “des dépenses” ou “refuser de faire des économies” s’ils commencent par “une multiplication de niches qui par définition vont priver la Sécurité sociale de recettes”, a-t-il mis en garde.Les députés ont encore de nombreux compromis à trouver à gauche mais aussi à droite et même au sein du camp présidentiel. Ils sont repartis de la copie du Sénat, qui a profondément remanié le texte en écartant la suspension de la réforme des retraites, concédée par l’exécutif en échange d’une non-censure du PS.Si cette suspension devrait être réintégrée à l’Assemblée, un autre sujet bloque: la hausse de la CSG sur les revenus du capital, dont LR et Horizons ne veulent pas.”Un budget dans lequel il y a des augmentations d’impôts (…) je ne le voterai pas”, a affirmé le chef des députés LR Laurent Wauquiez sur TF1.Les socialistes tiennent eux à cette mesure qui rapporterait 2,8 milliards d’euros et pourrait financer certaines dépenses, y compris la suspension de la réforme des retraites.”Augmenter la CSG sur les revenus du capital, c’est mettre à contribution le patrimoine plutôt que le travail pour épargner les retraités, les malades, les personnes en situation de handicap”, a répliqué le président des députés PS Boris Vallaud à son homologue LR.La cheffe des députés du Rassemblement national Marine Le Pen, reçue par Sébastien Lecornu dans le cadre d’une nouvelle série de consultations des forces parlementaires, a érigé “la supression de la hausse de la CSG sur les petits épargnants votée en première lecture” au rang de ses “exigences”, avec le “dégel des prestations sociales”. Sans pour autant “présumer du vote du groupe RN sur le texte qui dépendra de la copie finale”, selon un communiqué.Le Premier ministre a lui aussi assuré ne pas vouloir “que les petits épargnants soient touchés dans le cadre de ce débat sur le patrimoine”, demandant à Bercy de trouver des aménagements en ce sens.Autre piste évoquée par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon: un gel de la revalorisation d’une partie des retraites, comme l’a voté le Sénat, au-dessus de 1.400 euros, alors que les députés avaient voté un dégel total en première lecture.- Heure de vérité -Mais rien ne dit que cela pourrait satisfaire une majorité, le “dégel total” étant défendu à droite comme à gauche.L’Assemblée doit voter mardi sur l’ensemble du texte. Mais l’heure de vérité pourrait intervenir avant, puisqu’elle doit d’abord se prononcer sur la partie recettes, potentiellement dès jeudi.Rejetée, elle emporterait le projet de loi. Cela laisserait peu d’espoir d’adoption d’un budget de la Sécu avant le 31 décembre.Le déficit de la Sécu pourrait alors filer jusqu’à 30 milliards, prévient le gouvernement.far-parl-are-fff/jmt/cbn

Le budget de la “Sécu” de retour à l’Assemblée, la coalition gouvernementale part désunie

Les députés ont recommencé mardi à plancher sur le projet de budget de la Sécurité sociale, à l’avenir très incertain, avec encore des compromis à trouver à gauche et une coalition gouvernementale qui affiche ses divisions.En l’état, “on ne peut pas voter pour” le texte, a jugé mardi matin Edouard Philippe devant le groupe des députés Horizons, qui oscillent entre vote contre et abstention.Mardi soir lors de la discussion générale, l’oratrice Horizons, Nathalie Colin-Oesterlé, a enfoncé le clou : un budget de la Sécurité sociale “qui renonce à assumer le coût réel de ses choix, qui affaiblit le travail, qui menace l’équité entre les générations, ne peut obtenir notre assentiment”, a-t-elle asséné.Cette prise de position – une “petite bombe” selon un cadre Renaissance – complique la tâche du Premier ministre, en négociation depuis plusieurs semaines avec la gauche, particulièrement le PS, et qui doit désormais éteindre l’incendie qui gagne sa coalition.Présent dans l’hémicycle en début de soirée, Sébastien Lecornu n’y a pas reparu après 21H30.Cette nouvelle lecture, après l’échec de la commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs la semaine dernière, est “décisive”, comme l’a souligné le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou.Un rejet du texte constituerait un revers majeur pour le Premier ministre, et laisserait peu d’espoir de voir un budget de la Sécurité sociale adopté avant le 31 décembre.”Il n’y a pas de plan B, pas de loi spéciale pour la Sécurité sociale”, a averti le ministre devant les députés. En l’absence de budget, le déficit de la Sécurité sociale pourrait filer jusqu’à 30 milliards d’euros, met en garde le gouvernement.La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a, elle, redit souhaiter contenir le déficit de la Sécu “autour des 20 milliards d’euros” en 2026, alors que certains s’inquiètent qu’il ne soit creusé par les compromis recherchés.- “Ingénieurs du chaos” -Les députés repartent de la copie du Sénat, qui a profondément remanié le projet de loi en écartant la suspension de la réforme des retraites, concédée par le gouvernement en échange de la non-censure du PS. Les débats sur quelque 900 amendements pourront aller jusqu’à dimanche, avant un vote solennel le 9 décembre. A mi-parcours, les députés voteront d’abord sur la partie recettes. Rejetée, elle emporterait l’ensemble du texte.Le Rassemblent national et son allié le groupe UDR ont redit à l’ouverture des débats leur franche hostilité à un texte qu’ils entendent “combattre (…) article après article”, selon le député RN Christophe Bentz.Même chose pour La France insoumise, qui a dénoncé dans ce budget un “désastre”.Face à ce rejet des députés RN, UDR et LFI, qui regroupent 210 députés, l’adoption repose sur la bienveillance d’une partie de la gauche hors LFI, via son abstention voire son soutien, a fortiori si une partie du “socle commun” se dérobe.Mais les Ecologistes n’entendent pas “compenser” d’éventuelles défections.”Le premier devoir du Premier ministre, c’est un peu de remettre de l’ordre chez lui”, a dit la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, après un rendez-vous avec M. Lecornu mardi. “Il y a beaucoup de travail pour avoir une copie ne serait-ce que acceptable”, a-t-elle ajouté.Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s’est emporté devant la presse contre la prise de position d’Edouard Philippe et de Bruno Retailleau, le président des Républicains, très hostiles à la suspension de la réforme des retraites: “Si Edouard Philippe et Bruno Retailleau considèrent qu’il n’y a pas assez d’ingénieurs du chaos, qu’ils le disent”, a-t-il déclaré, les accusant de travailler “uniquement pour leur candidature à l’élection présidentielle”.- “Qu’un chemin, le compromis” -Le gouvernement pourrait-il ressusciter le 49.3 pour passer l’obstacle ? Certains députés le souhaitent, estimant plus facile pour les socialistes, voire pour Horizons et LR, de ne pas censurer le gouvernement que de voter ce compromis. “La meilleure solution reste le 49.3 car personne ne veut assumer ce budget”, a encore estimé le président du groupe MoDem, Marc Fesneau.Pour le secrétaire général d’Horizons, Christophe Béchu, cité dans L’Opinion, “c’est (au Premier ministre) de prendre ses responsabilités, nous n’avons jamais été favorables à la fin du 49.3”.Une piste écartée par l’entourage de M. Lecornu: “Il n’y a qu’un chemin, le compromis parlementaire”.Mardi soir, les débats se sont déroulés sans éclats. Mme de Montchalin a annoncé peu avant minuit le souhait du gouvernement de reporter l’examen de plusieurs mesures clés à la fin de la partie “recettes” du texte. Parmi elles, l’augmentation de la CSG sur les revenus du patrimoine, obtenue de haute lutte en première lecture par le PS, et dont LR ne veut pas entendre parler.la-sac-bpa-sl-cma/leo/dsa

Accusé à droite de dérive “autoritaire”, Macron réfute tout projet de “label d’Etat” pour les médias

Emmanuel Macron a réfuté mardi vouloir instaurer un “label d’Etat” pour la presse ou un “ministère de la Vérité”, face aux accusations des médias Bolloré, de la droite et de l’extrême droite qui voient dans ses initiatives contre la désinformation une dérive “autoritaire” voire “totalitaire”.Le chef de l’Etat s’est lancé depuis fin octobre dans un vaste chantier pour “sonner le tocsin” sur les risques que les réseaux sociaux font peser, à ses yeux, sur la démocratie.Au fil des rendez-vous, il esquisse des pistes de régulation qu’il entend traduire en “décisions concrètes” début 2026. Au programme, une “majorité numérique” à 15 ans, la transparence des algorithmes, ou encore une action judiciaire en “référé” pour bloquer en urgence les “fausses informations” sur les réseaux.La réflexion se déroulait jusqu’ici plutôt à bas bruit.Mais ce week-end, le Journal du Dimanche, propriété de Vincent Bolloré, a reproché à Emmanuel Macron une “dérive totalitaire”. En cause, un projet, évoqué par le chef de l’Etat il y a deux semaines à Arras, de “labellisation faite par des professionnels” pour distinguer les sites et les réseaux qui font de l’information, selon les règles déontologiques, des autres.L’hebdomadaire a dénoncé “la tentation du ministère de la Vérité”, comme dans le roman dystopique “1984” de George Orwell.Une accusation aussitôt relayée par les autres antennes de l’homme d’affaires conservateur, de CNews à Europe 1, dont le présentateur vedette Pascal Praud a étrillé un “président mécontent du traitement médiatique et qui souhaite imposer un récit unique”. Comme une réponse aussi aux critiques d’Emmanuel Macron contre les “milliardaires” qui détiennent des médias “à des finalités d’influence de l’opinion”.L’attaque a ensuite été reprise à droite.”Toucher à la liberté d’expression est une tentation autoritaire, qui correspond à la solitude d’un homme (…) qui a perdu le pouvoir et cherche à le maintenir par le contrôle de l’information”, a protesté sur CNews le président du RN Jordan Bardella.”Nul gouvernement n’a à trier les médias ni à dicter la vérité”, a abondé le patron des Républicains, Bruno Retailleau, sur le réseau social X. L’ex-ministre de l’Intérieur a ensuite lancé mardi une pétition contre le “projet de labellisation des médias”.Face à ces critiques, l’Elysée s’est fendu lundi soir d’un rare message sur X pour déplorer que “parler de lutte contre la désinformation suscite la désinformation”.- “Vidéo indigne” -“On nous taxe de totalitarisme en déformant totalement ce qu’a dit le président”, soupire un proche d’Emmanuel Macron, qui s'”attriste de voir de prétendus représentants de la droite républicaine” comme Bruno Retailleau reprendre ces mêmes arguments “sans vérifier” les véritables propos présidentiels.Mais cette réaction officielle de la présidence, visant notamment des médias, a déclenché une nouvelle cascade de commentaires enflammés y voyant la démonstration de velléités de contrôle macronistes.”Une vidéo indigne”, s’est offusquée mardi sur BFMTV/RMC la leader du RN Marine Le Pen. “Ce n’est pas le rôle de la présidence de la République”, a-t-elle ajouté, évoquant une volonté “de maîtriser l’information”.L’Etat “ne va pas créer tel ou tel label destiné à la presse”, et “encore moins de ministère de la Vérité”, a martelé mardi le chef de l’Etat en Conseil des ministres pour tenter de couper court à la polémique. Le gouvernement ne sera “pas l’arbitre des élégances”, ce sera “le choix de votre profession”, a abondé sur CNews la ministre de la Culture Rachida Dati, à l’adresse des journalistes. Cette idée de “label” vient des Etats généraux de l’information, dont le comité de pilotage avait recommandé en 2024 aux “professionnels de l’information” de s’engager dans une telle démarche pour “renforcer la confiance” du public.Le président avait d’ailleurs souligné à Arras que ce n’était pas au gouvernement de dire “ceci est une information, ceci n’en est pas”, invoquant plutôt une initiative de labellisation déjà lancée par l’ONG Reporters sans frontières avec la Journalism Trust Initiative. “C’est pas l’Etat qui doit vérifier”, sinon “ça devient une dictature”, avait-il dit à Mirecourt, dans les Vosges, la semaine dernière.La polémique s’inscrit dans une bataille de plus en plus vive pour une “liberté d’expression” supposée être menacée, menée notamment par la sphère Bolloré, dans le sillage de la défense du “free speech” aux Etats-Unis par la galaxie trumpiste.Le président Macron a commencé à essayer de battre en brèche cette idée ces dernières semaines, en appelant à la régulation des réseaux sociaux et de leurs algorithmes qui, martèle-t-il, sont “le Far West et pas le +free speech+”.”C’est pas la liberté de parole que de dire n’importe quoi”, a-t-il lancé mi-novembre à Toulouse, “c’est la loi du plus fort”.

Le budget de la “Sécu” de retour à l’Assemblée, avec une issue très incertaine

C’est un acte 2 décisif: les députés ont recommencé mardi à plancher sur le projet de budget de la Sécurité sociale, à l’avenir très incertain, avec encore des compromis à trouver à gauche et une coalition gouvernementale qui part divisée.Retraites, franchises, déficit à contenir… Les sujets explosifs ne manquent pas, tous facteurs d’une équation difficile pour rassembler des voix de groupes aux positions souvent opposées.Une adoption du texte mardi prochain serait une victoire majeure pour le gouvernement de Sébastien Lecornu, privée de majoirté à l’Assemblée. Mais un rejet serait un désaveu cinglant de la méthode gouvernementale.”Le compromis majoritaire est possible”, a lancé le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou en ouverture des débats. “Voter pour ce budget, ce n’est pas un vote de soutien au gouvernement, c’est un vote pour la Sécurité sociale”, a-t-il ajouté, cherchant à convaincre les groupes réticents.”Il n’y a pas de plan B, pas de loi spéciale pour la Sécurité sociale”, a averti le ministre.Devant les députés, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a redit souhaiter contenir le déficit de la Sécu “autour des 20 milliards d’euros” en 2026, alors que certains s’inquiètent qu’il soit creusé par les compromis recherchés.Les députés repartent de la copie du Sénat, qui a profondément remanié le projet de loi en écartant la suspension de la réforme des retraites, concédée par le gouvernement en échange de la non-censure du PS. Le moment est crucial car si le dernier mot est donné à l’Assemblée nationale après un nouveau passage au Sénat, la copie finale ne pourra que très peu différer de celle écrite par les députés cette semaine.L’examen du texte a commencé en fin d’après-midi par l’examen d’une motion de rejet préalable des Insoumis, qui a été largement rejetée. Le Premier ministre pourrait prendre la parole dans la soirée.Les débats sur quelque 900 amendements pourront aller jusqu’à dimanche, avant un vote solennel le 9 décembre. A mi-parcours, les députés voteront d’abord sur la partie recettes. Rejetée, elle emporterait l’ensemble du texte.- “Ingénieurs du chaos” -Face au rejet attendu du texte par le RN, ses alliés et LFI qui regroupent 210 députés, l’adoption pourrait reposer sur l’abstention des communistes, des écologistes et des socialistes, voire sur le soutien de ces derniers, alors qu’une partie du camp gouvernemental pourrait faire défection. En l’état, “on ne peut pas voter pour”, a jugé Edouard Philippe devant le groupe Horizons, qui oscille entre vote contre et abstention. Une “petite bombe”, selon un cadre Renaissance.Le groupe LR n’a pas encore arrêté de position, et est divisé, selon plusieurs sources internes, mais le président des Républicains, Bruno Retailleau, est très opposé à la suspension de la réforme des retraites.Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s’est emporté devant la presse contre ces prises de positions: “si Edouard Philippe et si Bruno Retailleau considèrent qu’il n’y a pas assez d’ingénieurs du chaos, qu’ils le disent”, a-t-il déclaré, les accusant de travailler “uniquement pour leur candidature à l’élection présidentielle”.Le Premier ministre doit “remettre de l’ordre chez lui” et “avoir le soutien des groupes qui se sont engagés à soutenir le gouvernement”, a estimé la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, après un rendez-vous avec M. Lecornu mardi. “Il y a beaucoup de travail pour avoir une copie ne serait-ce que acceptable”, a-t-elle ajouté.Les débats pourraient se tendre sur la question de l’augmentation de la CSG sur les revenus du patrimoine, obtenue de haute lutte en première lecture par le PS, et dont LR ne veut pas entendre parler.Autre point brûlant: les franchises médicales, reste à charge payé par les patients par exemple sur les médicaments, que le gouvernement entend doubler par décret.Les députés devraient ré-indexer sur l’inflation les minimas sociaux et pensions de retraite. Et suspendre de nouveau la réforme des retraites.- “Qu’un chemin, le compromis” -Le gouvernement, qui alerte sur un déficit de la Sécurité sociale approchant “30 milliards” d’euros en l’absence de budget, pourrait-il ressusciter le 49.3 pour passer l’obstacle ? Certains députés le souhaitent, estimant plus facile pour les socialistes, voire pour Horizons et LR, de ne pas censurer le gouvernement que de voter ce compromis. “La meilleure solution reste le 49.3 car personne ne veut assumer ce budget”, a encore estimé le président du groupe MoDem, Marc Fesneau.Une piste écartée par l’entourage de M. Lecornu: “Il n’y a qu’un chemin, le compromis parlementaire”.Pour M. Faure, qui avait demandé au Premier ministre d’y renoncer, “le 49.3, c’est la politique pour les paresseux”. Mme Chatelain a aussi dit n’être “pas favorable” à son retour. la-sac-bpa-sl-cma/sde/swi

Wauquiez retoqué par la justice sur la coupe d’une subvention régionale en 2021

La justice a ordonné mardi à la région Auvergne-Rhône-Alpes de verser à un centre culturel de Villeurbanne des subventions supprimées en 2021, sous la présidence de Laurent Wauquiez, à la suite d’une polémique sur un festival antifasciste.La Région “fait évidemment appel de cette décision”, a réagi l’institution dans un communiqué, “et appelle la préfecture à interdire la tenue de ce festival”.La Région avait initialement accordé des subventions “pour le fonctionnement du centre culturel, la formation des bénévoles et la construction d’une salle de spectacle”, rappelle le tribunal administratif de Lyon dans un communiqué.En 2021, une vidéo promotionnelle du festival “Lyon Antifa Fest” montrait deux rappeurs tenant “des propos insultants contre les forces de l’ordre”, poursuit le tribunal. Dans la foulée, le président de la Région Laurent Wauquiez, aujourd’hui chef des députés LR, avait annoncé par voie de presse supprimer les subventions du centre culturel, qui proposait une salle à la location pour le festival.Or, note le tribunal dans son jugement, le centre culturel n’était pas l’organisateur et s’est désolidarisé des propos tenus. De plus, au moment de la vidéo, l’organisation de l’édition à venir du festival “n’était qu’à l’état de projet” et aucun contrat de location n’avait été signé en 2021.Le tribunal estime donc que la région a commis une faute et doit verser les sommes dues, pour un total de plus de 272.000 euros.La Région avait “le devoir de suspendre tout versement à ce lieu qui héberge et donc tolère que soient diffusés” des propos “intolérables à l’encontre des forces de l’ordre”, a répondu mardi l’institution.Elle relève par ailleurs que “le ministère de la Culture a souhaité retirer la possibilité d’accéder à ce même festival via le Pass culture”, une décision que la Région “a salué”.En octobre, le tribunal administratif avait déjà ordonné à la région de verser à un théâtre une subvention de 149.000 euros dont la suppression en 2023 avait déclenché un tollé sur la politique culturelle de Laurent Wauquiez. 

David Rachline officialise sa mise en retrait du RN

Il avait gravi à toute vitesse les échelons au RN, qui avait fait de sa ville Fréjus une vitrine: devenu très discret depuis deux ans et des soupçons de malversations, David Rachline a renoncé mardi à sa vice-présidence du parti.Conseiller municipal à 20 ans, maire et sénateur à 26, réélu dès le premier tour en 2020, M. Rachline a dirigé le Front national de la jeunesse et la campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2017.Le RN a souvent organisé ses rentrées politiques à Fréjus, où Jordan Bardella s’affichait enthousiaste avec le jeune maire sur fond de palmiers, de grande bleue et de plans de conquête.Mais mardi matin, Marine Le Pen, présidente des députés RN, a déclaré qu’elle ne souhaitait plus que M. Rachline garde la deuxième vice-présidence du parti, qu’il occupe depuis 2022, et que la question était “en voie de règlement”.Dans un communiqué à la mi-journée, M. Rachline a reconnu qu’il était “en retrait” de ses fonctions de direction au sein du parti depuis “quelques mois” et ajouté: “Je prends également la décision de démissionner de ma vice-présidence du Rassemblement National, pour éviter que les accusations médiatiques portées à mon encontre ne soient utilisées de façon malveillante pour nuire à la dynamique du RN”.Il restera adhérent, même s’il n’a pas sollicité l’investiture du RN dans la perspective d’une candidature pour un troisième mandat à la mairie de Fréjus en 2026.Déjà en 2020, il s’était présenté officiellement sans étiquette, dans un souci affirmé de rassemblement “au-delà des étiquettes partisanes et des débats nationaux”. Il avait été réélu dès le premier tour.- Diner avec des infréquentables -La fin de l’idylle date en réalité d’il y a deux ans, après la publication du livre “Les Rapaces” de la journaliste Camille Vigogne Le Coat, qui accuse M. Rachline de vivre au-dessus de ses moyens officiels et dénonce des marchés truqués et des arrangements avec un puissant entrepreneur local de BTP. De “pures inventions”, répète M. Rachline, qui poursuit la journaliste en justice mais fait aussi l’objet d’une enquête pour corruption. Dans cette affaire, des perquisitions ont été menées en mars à la mairie et chez des entrepreneurs.Lors de la sortie du livre, plusieurs responsables du RN étaient montés au créneau pour le soutenir: “Je ne crois pas un mot de ce qui est écrit”, a assuré Sébastien Chenu. “Il n’y a aucune raison de douter de (son) intégrité”, a abondé Jean-Philippe Tanguy.Mais depuis, le RN a boudé Fréjus et M. Rachline n’est plus apparu en public à leurs côtés. En revanche, Mediapart a repéré en octobre sur ses réseaux sociaux la photo d’un dîner avec d’anciennes figures du GUD devenus infréquentables pour le RN comme Frédéric Chatillon, un temps mentor de M. Bardella, ou Logan Djian.”Fidèle à ma famille de pensée politique, je reste attaché aux idées que je défends depuis l’âge de 15 ans, et continuerai à les défendre avec conviction et détermination”, a promis M. Rachline dans son communiqué.Début octobre, il avait fait salle comble lors de sa rentrée politique à Fréjus, avec un discours résolument local, en présence de centaines d’habitants enthousiastes.La semaine précédente, il était pourtant devant le tribunal correctionnel de Draguignan, jugé pour prise illégale d’intérêt pour ne pas être sorti pendant des délibérations du conseil municipal portant sur ses nominations à la tête de deux sociétés d’économie mixte. Le tribunal doit se prononcer le 27 janvier. Le parquet a requis 10.000 euros d’amende et suggéré que la peine complémentaire d’inéligibilité, automatique en cas de condamnation, soit assortie du sursis, sans exécution provisoire.