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Eglises en péril: Dati propose de faire payer l’entrée de Notre-Dame et relance le débat

En suggérant de faire payer l’entrée de Notre-Dame aux touristes, la ministre de la Culture Rachida Dati entend financer la restauration d’autres édifices religieux en s’inspirant de l’Italie, ce qui se heurte à la législation et a été jusqu’à présent refusé par l’Eglise en France.A quelques semaines de la fin du chantier de restauration de la cathédrale, ravagée par un incendie en 2019, Mme Dati a avancé cette proposition mercredi soir dans Le Figaro, alors que l’édifice est l’un des plus visités en Europe, avec “14 à 15 millions” de personnes attendues par le diocèse après la réouverture prévue le 7 décembre.”Partout en Europe, l’accès aux édifices religieux les plus remarquables est payant”, a souligné la ministre, également maire du 7e arrondissement de la capitale.Elle a précisé avoir “proposé à l’archevêque de Paris une idée simple: mettre en place un tarif symbolique pour toutes les visites touristiques de Notre-Dame et consacrer totalement cet argent à un grand plan de sauvegarde du patrimoine religieux”.En faisant payer “5 euros seulement par visiteur, on récolterait 75 millions d’euros par an”, a-t-elle avancé.Le Diocèse a rappelé jeudi “le principe de gratuité du droit d’entrée dans les églises et les cathédrales”, en soulignant que la “mission” de l’Eglise catholique est d'”accueillir de façon inconditionnelle tout homme et toute femme”. “À Notre-Dame, a-t-il ajouté, pèlerins et visiteurs n’ont jamais été distingués: les offices sont célébrés pendant les visites, et les visites se poursuivent durant les offices”.Selon Mme Dati, “les visiteurs hors UE” devraient aussi payer “davantage leur billet d’entrée” dans les musées, afin de “financer la rénovation du patrimoine national”.Le ministre de l’Intérieur chargé des cultes, Bruno Retailleau, a soutenu l’idée jeudi sur France Inter, prenant l’exemple de l’Espagne où il a “visité la Sagrada Familia, (où) on paye”.- Loi de 1905 -Si cette pratique est aussi courante en Italie notamment à la basilique Saint-Marc de Venise, la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat en France interdit en principe toute “taxe” ou “redevance” sur l’entrée des édifices religieux.La fondation du patrimoine, qui collecte des fonds pour la restauration du patrimoine en péril, s’est félicité de la proposition de Mme Dati qui ouvre “un débat sur les modes de financement disponibles”, en insistant pour que “toutes les ressources financières possibles, y compris innovantes, soient mobilisées pour venir au secours de ce patrimoine en péril”, même si le cas de la France est spécifique en raison de la Loi de 1905.L’animateur Stéphane Bern qui s’est vu confier une mission pour la sauvegarde du patrimoine par Emmanuel Macron en 2017 et est à la tête du “Loto du patrimoine”, qui permet chaque année de récolter des fonds à cette fin, avait déjà avancé l’idée d’une entrée payante dans les édifices religieux.”D’un côté, je pense que c’est bien pour payer l’entretien de ce monument qui coûte une fortune mais en même temps c’est un lieu de culte, un bien commun qui doit rester gratuit”, a estimé Marius Boulesteix, 32 ans, Français et paysagiste installé à Marrakech depuis 5 ans.”Personnellement, ça ne me choquerait pas de payer parce que plein d’autre monuments comme la Sainte-Chapelle sont payants”, a-t-il ajouté, interrogé par l’AFP avec d’autres passants jeudi.Roger Gillmann, Allemand de 59 ans et enseignant, estime en tant que “chrétien” qu’on “ne doit pas payer pour aller dans une église”, la question étant de savoir si on y vient pour son intérêt muséal ou pour le culte.Avant l’incendie, seules les tours de Notre-Dame et la crypte archéologique étaient payantes au même titre que la nécropole des rois de France à la Basilique Saint-Denis, selon le Centre des monuments nationaux.En France, 5.000 édifices religieux – sur environ 50.000 lieux de culte recensés – sont en très mauvais état et nécessitent une intervention urgente, avait rappelé Emmanuel Macron lors du lancement d’une souscription nationale en septembre 2023.Cette souscription doit permettre de “mobiliser 200 millions d’euros sur quatre ans” afin d’aider les petites communes à préserver leurs édifices religieux.Au printemps, l’exposition payante (3 euros) d’un chef d’oeuvre de Raphaël à la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var) avait permis de recueillir des fonds “conséquents” destinés à la restauration de l’édifice, selon les initiateurs privés de la démarche dont le propriétaire du tableau.

Taxe sur les billets d’avion: projet “légitime” pour le ministre Durovray

L’augmentation de la taxe sur les billets d’avion, prévue dans le budget 2025, est “légitime” et va se faire de manière équilibrée, a estimé jeudi le ministre des Transports, François Durovray, en marge d’un déplacement sur l’un des sites d’Airbus près de Toulouse.”Dans le projet de loi de finances, il y a effectivement une augmentation de la taxe sur les billets d’avion, qui me semble légitime compte tenu du poids de l’aviation dans les émission de gaz à effet de serre”, a expliqué à la presse le ministre dans un hangar abritant l’une des chaînes d’assemblage du géant aéronautique à Blagnac (Haute-Garonne), rappelant que l’aviation représentait “à peu près 3%” de ces émissions.Ce projet d’augmentation a “donné lieu à un travail très pointu avec l’ensemble des compagnies aériennes pour que ce soit à la fois supportable” et que cela puisse “préserver aussi les compagnies et le pavillon français”, a-t-il estimé.”Il y a aujourd’hui un projet équilibré qui permet de répondre à ces enjeux industriels, commerciaux, environnementaux également”, selon le ministre.Concernant cette taxe, le gouvernement avait confié mi-octobre être attentif aux  conséquences de son augmentation sur les billets d’avion pour les populations d’Outremer.M. Durovray a par ailleurs jugé “réalisable” l’objectif de décarbonation totale du secteur aéronautique d’ici 2050.Dans ce cadre, la France a “un rôle essentiel à jouer” car “aujourd’hui, Airbus c’est plus de la moitié des avions livrés dans le monde”, a-t-il dit. “Airbus est totalement impliqué dans ces enjeux”, s’est félicité le ministre, jugeant que “si ce virage n’est pas opéré, on sait très bien que l’aviation française, l’aviation européenne ne pourra pas jouer le même rôle qu’aujourd’hui”.

Budget 2025: la gauche veut “retirer des amendements” pour “aller jusqu’au vote”

Le Nouveau Front populaire veut retirer des amendements au texte du budget 2025 pour essayer “d’aller jusqu’au vote”, a déclaré jeudi sur BFMTV le président insoumis de la commission des Finances Éric Coquerel. Il a estimé que “les groupes gouvernementaux”, les Républicains et les macronistes, utilisent les amendements comme des “ralentisseurs” du débat parlementaire, relevant qu’ils en ont déposé “près de la moitié”.”Manifestement tout est fait par le gouvernement et les groupes gouvernementaux pour essayer de faire traîner les débats et essayer de passer à la fin sans vote au Sénat, c’est leur seule façon de s’en sortir”, a expliqué M. Coquerel à l’AFP.Le gouvernement pourrait soit utiliser l’article 49.3, qui permet de faire adopter un texte sans vote, au risque d’une motion de censure, soit utiliser l’article 47 de la Constitution, selon lequel si l’Assemblée nationale n’arrive pas à se prononcer en première lecture sur un projet de loi de finances au bout de 40 jours (le 21 novembre), alors le gouvernement saisit le Sénat.La fin de l’examen du texte est théoriquement prévu vendredi, avec un vote solennel mardi, mais l’Assemblée nationale doit décider jeudi après-midi si elle tient séance ce week-end.- “Retrait massif” -Le groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR) a annoncé à la mi-journée que le député David Amiel ferait “un point au nom du groupe” en début d’après-midi “concernant un retrait massif d’amendements”.Alors que la coalition Barnier est en difficulté au Palais Bourbon, le gouvernement a ouvert la voie à l’utilisation d’un 49.3 mercredi en Conseil des ministres.Mais la décision n’est pas prise d’en faire usage, assure une source gouvernementale. “Pour l’instant, le Premier ministre (Michel Barnier) souhaite en appeler à la responsabilité des députés, il respecte le travail du Parlement”, assure cette source.La coalition gouvernementale fait aussi l’objet de nombreuses critiques des oppositions depuis lundi en raison de sa relativement faible présence dans l’hémicycle.”Les députés du socle majoritaire sont moins de 30. C’est-à-dire qu’aujourd’hui ils dénaturent, ils sabotent le débat budgétaire en ne venant pas assister, en ne venant pas contribuer à ces séances de débats budgétaires. Je tenais à le dénoncer. Ce comportement est inadmissible”, a lancé dans l’hémicycle le député RN Sébastien Chenu en fin de matinée jeudi.Si la copie gouvernementale est trop remaniée, cela pourrait justifier pour le gouvernement de faire usage de l’article 49.3 de la Constitution, avait argué le député Jean-Philippe Tanguy mercredi soir. En multipliant les taxes, “la gauche tombe dans le piège de M. Barnier et de la Macronie dont les députés, anormalement absents de l’Assemblée, veulent saboter le budget pour justifier un 49.3 !”, a-t-il tweeté.Le camp gouvernemental pourrait aussi voter contre le texte, comme il l’a fait en commission des Finances, critiquant une “boucherie fiscale”. En ce cas, il appartiendrait au Sénat de reprendre le copie du gouvernement, avant une éventuelle commission mixte paritaire.ldp-sl-bpa-ab/hr/tes

Sur le site Sanofi de Lisieux, Olivier Faure lance un appel à la “souveraineté industrielle”

“Il n’est pas trop tard pour annuler cette vente”: en visite sur le site Sanofi en grève de Lisieux (Calvados), le patron du PS Olivier Faure a appelé mercredi à “poursuivre le combat” de “la souveraineté industrielle”.Le Doliprane, médicament le plus vendu en France devrait passer en 2025 sous contrôle du fonds d’investissement américain CD&R, le groupe pharmaceutique Sanofi ayant formalisé lundi son choix de lui céder 50% de sa filiale Opella qui produit l’antalgique.”Ce fonds d’investissement ne s’intéresse pas aux secteurs dans lesquels il investit et n’a qu’un seul but: faire une plus-value lors de la revente dans quelques années” a déclaré M. Faure devant le site Opella de Lisieux dédié à la fabrication du Doliprane.”CD&R a déjà investi chez But et Conforama avec à la clé 3.000 emplois en moins” a-t-il prévenu, “Sanofi a touché 1,5 milliard de CIR (crédit impôt recherche NDLR) en dix ans, ces entreprises n’ont aucun sens de l’intérêt général”.Le groupe pharmaceutique a précisé à l’AFP que ce crédit d’impôt n’était “pas un chèque de l’Etat à Sanofi mais bien un montant déduit des impôts que Sanofi paye en France en contrepartie d’un investissement annuel de 2,5 milliards d’euros dans la recherche de nouveaux vaccins et médicaments en France”.Le montant du CIR sur cette période est “50% moins élevé que ce qu’affirme M. Faure”, ajoute la direction de Sanofi.De son côté, le PDG de But et Conforama, Alexandre Falck, a dénoncé jeudi les “fausses” affirmations d’Olivier Faure: “l’arrivée de CD&R a permis de sauver l’ensemble des emplois et d’honorer près de 200 millions de dette publique”, selon une réaction transmise à l’AFP.”Depuis l’arrivée de CD&R en tant qu’actionnaire, But (2016) et Conforama (2020) ont chacune connu une trajectoire positive. But a pu ouvrir de nouveaux magasins chaque année tandis que Conforama, qui était dans une situation d’extrême fragilité (PSE en 2019 mis en place par l’ancien actionnaire), a pu se redresser et consolider son positionnement”, a-t-il poursuivi. Le projet de cession d’Opella suscite une vive émotion au sein de l’opinion publique et de la classe politique parce qu’il concerne un médicament de base utilisé par un grand nombre de Français pour soulager la douleur et la fièvre.”Contrairement à ce qui a été annoncé par le gouvernement, il n’y a aucune garantie sur le maintien de l’emploi” a ajouté Olivier Faure, considérant qu’avec “28% de rentabilité, personne n’est en danger si la production reste en France, nous devons mener une politique de souveraineté industrielle”.La pénalité “de 40 millions d’euros” en cas de délocalisation de la production est pour le premier secrétaire du PS “suffisamment faible pour que ces groupes à la logique purement financière puissent s’en affranchir”.”Le décret Montebourg (procédure de contrôle des investissements étrangers en France, NDLR) permet de s’opposer à cette vente et devrait être déclenché” par le gouvernement, a conclu M. Faure, fustigeant “un État impuissant face à des financiers qui font ce qu’ils veulent”.Le député PS du Calvados Arthur Delaporte qui l’accompagnait s’en est pris à la “machine à cash qui n’a que faire de l’intérêt public, c’est la stratégie de valorisation” de Sanofi, dont la présidente France Audrey Duval doit être auditionnée jeudi en commission des finances de l’Assemblée nationale.Dans un communiqué publié mercredi, la branche CGT de la Fédération nationale des industries chimiques demande à l’État de s’engager “publiquement devant les Français” à bloquer la vente d’Opella quand elle aura lieu.Cela serait, selon elle, “bien plus efficace qu’une place dans un conseil d’administration, où la France n’aurait aucun rôle décisionnaire”, en référence à l’entrée prévue de l’Etat via Bpifrance dans le capital d’Opella à hauteur “de 1 à 2%”.mac-pan-et-kd/mpm

Eglises en péril: Dati propose de faire payer l’entrée de Notre-Dame et relance le débat

En suggérant de faire payer l’entrée de Notre-Dame aux touristes, la ministre de la Culture, Rachida Dati, entend financer la restauration d’autres édifices religieux en s’inspirant notamment de l’Italie, ce qui se heurte à la législation et a été jusqu’à présent refusé par l’Eglise en France.A quelques semaines de la fin du chantier de restauration de la cathédrale, ravagée par un incendie en 2019, Mme Dati a avancé cette proposition mercredi soir dans Le Figaro, alors que l’édifice est l’un des plus visités en Europe, avec 12 millions de personnes en 2017 et “14 à 15 millions” attendues par le Diocèse après la réouverture prévue le 7 décembre.”Partout en Europe, l’accès aux édifices religieux les plus remarquables est payant”, a souligné la ministre, également maire du 7e arrondissement de la capitale.Elle a précisé avoir “proposé à l’archevêque de Paris une idée simple: mettre en place un tarif symbolique pour toutes les visites touristiques de Notre-Dame et consacrer totalement cet argent à un grand plan de sauvegarde du patrimoine religieux”. En faisant payer “5 euros seulement par visiteur, on récolterait 75 millions d’euros par an”, a-t-elle avancé.Selon elle, “les visiteurs hors UE” devraient aussi payer “davantage leur billet d’entrée” dans les musées, afin de “financer la rénovation du patrimoine national”.Le ministre de l’Intérieur chargé des cultes, Bruno Retailleau, a soutenu l’idée jeudi sur France Inter, prenant l’exemple de l’Espagne où il a “visité la Sagrada Familia, (où) on paye”.- Loi de 1905 -Si cette pratique est aussi courante en Italie, notamment à la basilique Saint-Marc de Venise réputée pour ses chefs-d’oeuvre en mosaïques sur fond doré, en France, la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat interdit en principe toute “taxe” ou “redevance” sur l’entrée des édifices religieux.”On pourrait imaginer, certes, de changer cette loi. Mais, compte tenu du caractère délicat d’un texte qui régit les rapports entre le culte et l’État, cela semble peu probable. D’autant que de manière constante l’Église, affectataire, s’est opposée à l’instauration d’une entrée payante, notamment par la voix de la Conférence des Églises de France en 2017 lorsque celle-ci avait été évoquée par Stéphane Bern”, estime Didier Rykner, patron de la Tribune de l’Art dans un article posté jeudi sur son site.Stéphane Bern, animateur de télévision populaire, passionné d’histoire, s’est vu confier une mission pour la sauvegarde du patrimoine par Emmanuel Macron en 2017. A la tête du “Loto du patrimoine”, qui permet chaque année de récolter des dons pour la restauration de ce patrimoine, il a également défendu l’idée de faire payer une entrée, même symbolique, afin d’en financer la restauration.Interrogé par l’AFP, le ministère de la Culture n’avait pas répondu dans l’immédiat.”Une église est un lieu qui doit rester ouvert à tous et les oeuvres d’art doivent rester accessibles”, oppose M. Rykner, interrogé par l’AFP.Il suggère plutôt “une taxe de 1,8% sur toutes les mises de la Française des Jeux et une augmentation d’un euro par nuitée de la taxe de séjour”, ce qui “diminuerait un peu les 70% redistribués aux joueurs” et “permettrait de rapporter 500 millions d’euros par an en plus”.En France, 5.000 édifices religieux – sur environ 50.000 lieux de culte recensés – sont dans un état qui fait craindre pour leur pérennité et nécessite une intervention urgente, avait rappelé Emmanuel Macron lors du lancement d’une souscription nationale en septembre 2023.Cette souscription doit permettre de “mobiliser 200 millions d’euros sur quatre ans” afin d’aider les petites communes de moins de 10.000 habitants (et de moins de 20.000 habitants en outre-mer) à préserver leurs édifices religieux.Au printemps, l’exposition payante, au tarif de trois euros par personne, d’un chef-d’oeuvre de Raphaël représentant un portrait de Marie-Madeleine daté de 1505, à la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), avait attiré nombre de visiteurs et permis de recueillir des fonds “conséquents” pour soutenir sa restauration, selon les particuliers, dont son propriétaire, à l’initiative de cette démarche.

Conflits d’intérêt: Pannier-Runacher ne pourra pas s’occuper de dossiers liés à la société DCI

La ministre de la Transition écologique et de l’Énergie Agnès Pannier-Runacher ne pourra pas s’occuper de sujets liés à la société Défense conseil international (DCI) indique un décret paru jeudi au Journal officiel, son compagnon y travaillant.”La ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques ne connaît pas des actes de toute nature relatifs au groupe Défense conseil international”, indique seulement le décret, sans autre précision.En 2022, lorsque ce même déport avait été été publié au JO dans le cadre d’un de ses précédents portefeuilles ministériels, l’entourage de Mme Pannier-Runacher avait indiqué à l’AFP que son compagnon Nicolas Bays avait rejoint la société de conseil militaire Défense conseil international.Au terme d’un bref renfort au ministère de l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher a pris la tête de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques du gouvernement Barnier, après avoir successivement occupé les fonctions de secrétaire d’Etat à l’Economie, ministre déléguée chargée de l’Industrie et ministre de la Transition énergétique.

Budget 2025: le NFP veut “retirer des amendements” pour “aller jusqu’au vote”

Le Nouveau Front populaire veut retirer des amendements au texte du budget pour essayer “d’aller jusqu’au vote”, et éviter l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement, a déclaré jeudi le président insoumis de la Commission des finances Éric Coquerel. “On va essayer de retirer des amendements” pour “que l’on puisse aller jusqu’au vote” et “déjouer cette espèce de piège” de la coalition gouvernementale, a-t-il dit sur BFMTV.Il a estimé que “les groupes gouvernementaux”, les Républicains et les macronistes, utilisent les amendements comme des “ralentisseurs” du débat parlementaire, relevant qu’ils en ont déposé “près de la moitié”.”L’idée, ça peut être de retirer des doublons, des amendements mineurs, pour voir si eux (les députés LR et macronistes) font la même chose”, a indiqué Eric Coquerel, ajoutant que si la coalition gouvernementale à l’Assemblée ne jouait pas le jeu, alors “ce sera très clair”. Pour le président de la commission des finances, certains amendements prioritaires doivent être conservés. C’est le cas de ceux concernant l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), de l’imposition des multinationales ou encore le budget des collectivités locales. Alors que la coalition Barnier est en difficulté à l’Assemblée nationale, le gouvernement a ouvert la voie à l’utilisation d’un 49.3 mercredi en Conseil des ministres. 

Budget: les députés renforcent l'”exit tax” et maintiennent la “flax tax”

Les députés, qui examinent le budget 2025 de l’Etat, ont approuvé mercredi le renforcement de l'”exit tax”, impôt créé en 2011 pour freiner l’exil fiscal des contribuables, mais ont rejeté une proposition de la gauche visant à alourdir la taxation sur les revenus du capital.Une large majorité associant la gauche, le RN et la droite LR a décidé de revenir à la version initiale de l'”exit tax”, instaurée sous Nicolas Sarkozy. Ce dispositif permettait de taxer les plus-values latentes des chefs d’entreprise décidant de transférer leur domiciliation fiscale à l’étranger, sauf s’ils conservaient leurs actions pendant au moins 15 ans après leur départ. En 2018, le délai avait été rabaissé à deux ans par Emmanuel Macron, au nom de l’attractivité de la France pour les investisseurs, mais l’Assemblée a donc voté pour le ramener à 15 ans. Il s’agit de “faire en sorte que des personnes ne puissent pas quitter la France avec les poches pleines d’actions, sans rien payer, pour ensuite aller toucher la plus-value ailleurs”, a résumé Aurélien Le Coq (LFI).Seuls les élus du groupe “Ensemble pour la république”, Horizons et Modem s’y sont opposés.L’Assemblée a rejeté en revanche plusieurs amendements déposés par la gauche, qui visaient à alourdir la “flat tax” sur les revenus du capital. Le RN a joint ses voix à celles de la macronie et de la droite pour s’y opposer, au nom de la défense des “petits porteurs” et des “chefs d’entreprise”.Cette taxe avait été instaurée en 2018, après la suppression de l’ISF par Emmanuel Macron, avec l’objectif de pousser les contribuables les plus aisés à investir dans l’économie.La semaine dernière, la commission des Finances avait décidé de relever son taux de 30 à 33%, une disposition adoptée grâce à l’abstention bienveillante du RN. En séance dans l’hémicycle, l’Assemblée a toutefois rejeté toutes les tentatives de la gauche d’augmenter la taxe, le RN ayant cette fois choisi de s’y opposer. – “Culbutes spéculatives” -“Les petits porteurs, les chefs d’entreprise, (…) se sont sentis concernés injustement par cette mesure”, a expliqué Jean-Philippe Tanguy. “Nous n’avons pas voulu accumuler des taxes qui donnent l’impression que c’est l’opposition les taxeurs, alors que le gouvernement fait 30 milliards de taxes”, a-t-il expliqué à l’AFP après le vote. Le RN, “terrifié” par la perspective d’un 49-3, a voulu “sauver le gouvernement Barnier”, a commenté le LFI David Guiraud dans l’hémicyle. “Vous êtes donc plus intéressés par votre survie politique que par la taxation des plus hauts revenus et par la justice fiscale”, a-t-il accusé.Les députés ont par ailleurs adopté deux amendements pour mieux lutter contre les pratiques dite “CumCum”, consistant à échapper à l’imposition sur les dividendes en confiant temporairement ses actions à un intermédiaire à l’étranger.En matière de logement, un amendement a été approuvé qui resserre les conditions d’exemption de la taxe sur la plus-value due par un propriétaire qui revend sa résidence principale. Pour être exempté, il faudra désormais avoir habité son logement pendant cinq ans, au lieu de six mois jusqu’à présent, et ce afin de décourager les “culbutes spéculatives”, qui contribuent à la hausse des prix de l’immobilier. Les députés ont également décidé de mieux encadrer les opérations de “ventes à la découpe” d’immeubles, en approuvant une taxation plus stricte des opérations de ce type lorsqu’elles génèrent une plus-value supérieure à 2%.Enfin l’Assemblée a rétabli la “demi-part fiscale des veufs et veuves”, un avantage supprimé en 2014, sous la présidence de François Hollande. Tous les veufs et veuves ayant élevé au moins un enfant devraient à nouveau en bénéficier, et ainsi payer moins d’impôts. La mesure, qui pourrait concerner deux millions de contribuables et coûter un milliard d’euros, a toutefois peu de chance d’être maintenue dans le texte final par le gouvernement lorsqu’il déclenchera l’article 49-3, a observé auprès de l’AFP l’une des députés l’ayant soutenue, Anne Le Hénanff (Horizons).

“Flat tax”: à l’Assemblée, la gauche échoue à surtaxer les revenus du capital

La gauche a échoué mercredi à l’Assemblée nationale à alourdir la taxation sur les revenus du capital, le RN ayant joint ses voix à celles de la macronie et de la droite pour s’opposer à cette mesure, au nom de la défense des “petits porteurs” et des “chefs d’entreprise”.Une série d’amendements sur le taux de la “flat tax”, proposés par des élus du Nouveau Front populaire (NFP) dans le cadre de l’examen du budget 2025 de l’Etat, ont été retoqués. La “flat tax”, ou “prélèvement forfaitaire unique” (PFU) sur les revenus du capital, a été instaurée en 2018, après la suppression de l’ISF par Emmanuel Macron, avec l’objectif de pousser les contribuables les plus aisés à investir dans l’économie.La gauche a proposé d’en rehausser le taux – actuellement à 30% – pour le porter à 31, 33, 35 ou 40%. “Aujourd’hui, ce sont les actionnaires qui vivent (…) très bien et très grassement du travail des autres, qui non seulement sont gavés de dividendes, mais en plus sont moins imposés”, a argumenté l’ex-Insoumis François Ruffin. “Vous détestez le capital”, a répondu aux élus de gauche Véronique Louwagie (LR). “A vouloir faire les poches, vous pouvez faire fuir” les contribuables, a-t-elle mis en garde. La semaine dernière, la commission des Finances avait décidé de relever le taux de la taxe de 30 à 33%, une disposition adoptée grâce à l’abstention bienveillante du RN. La mesure, qui aurait rapporté 1,5 milliard d’euros au budget de l’Etat, émanait alors de l’élu Modem Jean-Paul Mattéi, qui y a depuis renoncé.En séance dans l’hémicycle, l’Assemblée a toutefois rejeté toutes les tentatives d’augmenter la taxe, le RN ayant cette fois choisi de s’opposer à tout changement. “Les petits porteurs, les chefs d’entreprise, (…) se sont sentis concernés injustement par cette mesure”, a expliqué Jean-Philippe Tanguy. “Nous n’avons pas voulu accumuler des taxes qui donnent l’impression que c’est l’opposition les taxeurs, alors que le gouvernement fait 30 milliards de taxes”, a-t-il expliqué à l’AFP après le vote. “C’est un piège dans lequel tombe la gauche”, a-t-il ajouté.Pour le LFI David Guiraud, par ce vote le RN a voulu “sauver le gouvernement Barnier”. “Vous le faites parce que vous êtes terrifiés à l’idée d’avoir à vous positionner sur une motion de censure à l’issue d’un 49.3. Vous êtes donc plus intéressés par votre survie politique que par la taxation des plus hauts revenus et par la justice fiscale”, a-t-il accusé.

Soupçons de corruption d’un député français: les indices autour d’un Qatar commanditaire se multiplient

Le politologue Nabil Ennasri, mis en examen dans une affaire d’ingérence étrangère présumée, est soupçonné d’avoir corrompu l’ancien député français Hubert Julien-Laferrière. D’après les derniers éléments de l’enquête, une commission qatarie pourrait l’avoir rémunéré.Cette affaire retentissante, instruite à Paris, avait débuté après une plainte de BFMTV et une enquête internationale en février 2023 du collectif de journalistes Forbidden Stories. Elle pointait les activités d’une société israélienne, surnommée Team Jorge, spécialisée dans la désinformation au profit de différents clients, dont différents Etats.Le Parquet national financier (PNF) avait ensuite ouvert une enquête. Jusqu’à maintenant, les enquêteurs avaient seulement identifié les intermédiaires et bénéficiaires présumés de ces schémas de corruption – un journaliste, un lobbyiste, un politologue et un ancien parlementaire ont été mis en examen.Mais l’enquête a récemment bien avancé: les derniers éléments des investigations, dont l’AFP a eu connaissance, nourrissent l’hypothèse de commanditaires qataris.- “Contre-feux médiatiques” -Le spécialiste du Qatar Nabil Ennasri, 42 ans, mis en examen et écroué depuis un an, est soupçonné d’avoir été l’agent de la monarchie qatarie pour influencer la politique et l’actualité françaises.Lors d’un interrogatoire le 27 septembre dont l’AFP a eu connaissance, le juge d’instruction a confronté M. Ennasri à des notes enregistrées entre 2021 et 2023, qui évoquaient un paiement d’au moins 277.500 euros d’une commission gouvernementale qatarie, National Human Rights Committee (NHRC). Ces notes laissent “entendre qu’une entité qatarie a pu vous rémunérer”, a fait remarquer le magistrat.”J’ai le souvenir d’un montant de cet ordre-là”, a reconnu Nabil Ennasri, mais il lui a été versé par un homme sans lien avec Doha, a-t-il assuré.M. Ennasri aurait-il pu être financé par le Qatar, à son insu ? “Improbable voire impossible”, assure le suspect, auteur de plusieurs ouvrages sur ce pays : jamais cet Etat ne l’aurait rémunéré alors qu’il avait déjà critiqué sa politique publiquement.C’est “classique en matière de désinformation de justement tenir des propos négatifs à l’endroit des personnes dont on soutient les intérêts”, lui a rétorqué le magistrat.Joint par l’AFP, le NHRC n’était pas joignable dans l’immédiat.L’avocat de M. Ennasri s’est de son côté indigné d’un “acharnement judiciaire” contre son client, le seul écroué dans ce dossier.”J’ai le sentiment qu’on le maintient en détention pour lui faire du chantage à la liberté”, a-t-il déploré lors d’une conférence de presse mercredi soir.”Le juge attend que Nabil Ennasri dise s’il existe des commanditaires” des opérations d’influence, “mais la difficulté est que Nabil n’a pas ces réponses”, a affirmé l’avocat, qui a annoncé qu’il allait prochainement demander la récusation du magistrat.- “Jamais été mensualisé” -M. Ennasri est soupçonné, d’une part, d’avoir, avec le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, corrompu l’ex-journaliste vedette de BFMTV Rachid M’Barki, également mis en examen, pour diffuser à la télévision des brèves controversées sur des pays étrangers.Et d’autre part, d’avoir corrompu l’ancien député écologiste Hubert Julien-Laferrière pour qu’il intervienne sur des sujets à l’Assemblée nationale, à hauteur de 5.000 euros par mois, d’après les derniers éléments de l’enquête.Jean-Pierre Duthion, aussi mis en examen, a expliqué au magistrat que le Qatar voulait ainsi “générer des contre-feux médiatiques en amont de la Coupe du Monde du football”. Il a aussi affirmé avoir eu des précisions sur “les commanditaires des opérations d’influence”. M. Ennasri lui aurait dit que ces donneurs d’ordres étaient “des Algériens et des Franco-Algériens”, mais avec une “tête de réseau qatarie”. “Je n’ai jamais été mensualisé”, s’est de son côté défendu Hubert Julien-Laferrière auprès du magistrat, à la mi-septembre.Il a rencontré le lobbyiste et le politologue, en présence d’une connaissance de Lyon, en août 2020. MM. Duthion et Ennasri ont “joué un rôle sur mon activité politique” car “ils m’ont sensibilisé sur des sujets”, a expliqué l’ancien député.Mais il n’a jamais perçu d’argent de leur part, a-t-il affirmé, que ce soit pour des interventions, ou pour l’aider financièrement lors de sa campagne de réélection.Pourtant, dans une conversation de juin 2022, lui et M. Duthion “paraissent s’accorder” en se plaignant de leur rémunération par M. Ennasri, lui a fait remarquer le juge.”J’ai dit oui à tout” ce que disait le lobbyiste car j’étais “paniqué”, découvrant les “relations financières” entre M. Ennasri et M. Duthion, s’est défendu l’ex-parlementaire, qui a quitté le groupe écologiste à l’Assemblée en février.Contactés par l’AFP, Robin Binsard et Marie Dosé, qui défendent respectivement le lobbyiste et l’ancien parlementaire, n’ont pas souhaité s’exprimer.