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Pour la sécurité de l’Ukraine, LFI prône “le désarmement” des belligérants

Les garanties de sécurité pour l’Ukraine passent par “une politique de désarmement” des belligérants, a estimé mardi le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard, à rebours du discours dominant au gouvernement ou chez les socialistes.”Les garanties de sécurité sur lesquelles on doit travailler, ça doit passer par du désarmement, pas par du surarmement des uns et des autres”, a déclaré M. Bompard sur franceinfo.Pour surveiller le respect ces garanties, LFI ne pourrait accepter l’envoi de soldats français que dans le cadre de “forces de maintien de la paix sous mandat de l’Organisation des Nations Unies”, a-t-il ajouté.Il s’est dit “en désaccord” avec Emmanuel Macron sur l’imminence de la menace russe et la réponse à y apporter.”Il n’est pas nécessaire de partir dans une course à l’armement avec de plus en plus de missiles, de bombes, d’obus” si “la menace dont on est en train de nous parler est de l’ordre de la cybersécurité ou de la déstabilisation de nos démocraties”, a-t-il jugé. M. Bompard réfute pour autant toute convergence entre la position de LFI et du RN sur la politique étrangère. “La position de la France insoumise, c’est le non-alignement, +ni Trump, ni Poutine+ alors que le Rassemblement national, c’est +et Trump et Poutine+”, a-t-il résumé. Le RN “a déjà affiché à plusieurs reprises ses complicités avec le pouvoir russe et dit son admiration pour le nouveau pouvoir américain”, a-t-il souligné. En dépit de ces divergences à gauche, l’ex-LFI Clémentine Autain, qui siège désormais au sein du groupe écologiste à l’Assemblée a estimé sur Public Sénat que les gauches n’étaient pas “irréconciliables” sur l’international comme l’affirme Raphaël Glucksmann.”L’atlantisme était une pomme de discorde entre nous, un aveuglement à l’égard du régime de Poutine a également existé. Ces deux pommes de discorde, là, elles sont à terre”, a-t-elle jugé. “C’est le moment de reconstituer une doctrine internationale qui fédère les gauches et les écologistes. Je pense que c’est possible. On ne peut pas dire +le monde bascule+ et nous on reste à mouliner chacun dans son coin en expliquant que jamais on pourra se mettre d’accord. C’est une faute morale”, a-t-elle jugé. 

Bistrots: l’Assemblée facilite l’obtention de licences IV dans les petites villes mais renforce le contrôle du marché

Les députés ont adopté lundi un texte pour faciliter l’installation des bistrots et cafés servant des alcools forts dans les villes de moins de 3.500 habitants qui en sont dépourvus, mais en renforçant aussi sensiblement le pouvoir des maires sur les transferts de licences IV.”Les deux tiers des communes françaises aujourd’hui ne disposent plus de commerces. En toute logique, plus encore ne disposent ni d’un bistrot ni d’un café”, s’inquiète l’ancien ministre macroniste Guillaume Kasbarian, auteur du texte, et qui a dénoncé à la tribune un “cadre législatif ancien et obsolète”, une licence IV à la main.Le texte du député de l’Eure-et-Loir reprend et pérennise une expérimentation menée entre 2019 et 2022, qui permettait de créer une licence IV sur une commune de moins de 3.500 habitants si celle-ci n’en comptait pas. La mouture initiale prévoyait un régime déclaratif, mais un amendement socialiste est venu conditionner l’ouverture de l’établissement à une approbation du maire de la commune, lui octroyant un veto défendu à gauche comme au RN. La dérogation reste toutefois importante car la création de licences IV, qui permettent de servir des alcools plus forts que de la bière ou du vin, et notamment ceux au-delà de 18 degrés, est aujourd’hui prohibée.Un établissement qui souhaite en obtenir une doit le plus souvent, après autorisation du préfet, l’acquérir auprès d’un autre établissement du département ou du département limitrophe, lorsque ce dernier met la clé sous la porte par exemple.La ministre du Commerce Véronique Louwagie a soutenu un texte pour “la revitalisation de nos territoires ruraux” et “simplifier la vie des entrepreneurs”. Et la proposition a été adoptée à la quasi-unanimité de l’Assemblée avec le soutien de tous les groupes (156 pour, 2 contre).- Veto des maires -En théorie, la dérogation prévue par la loi n’est censée servir qu’une fois, pour créer une licence IV dans une commune qui n’en a pas. Mais un amendement MoDem est venu étendre le dispositif, en autorisant le conseil municipal à permettre l’ouverture d’un “nouvel établissement” supplémentaire.Si l’idée défendue est de permettre à ces villes d’avoir un débit de boisson dans le centre comme en périphérie, les députés ont appelé à affiner la rédaction de l’amendement, qui pourrait laisser penser que les dérogations peuvent s’enchaîner sans limite.Les débats ont en partie tourné sur le risque de l’ouverture de nouveaux bistrots pour la santé publique et la consommation d’alcool, responsable de plus de 40.000 décès prématurés par an en France, selon plusieurs rapports.Mais c’est sur les questions du marché des licences IV et de contrôle des maires que les débats ont été les plus vifs.Les députés de gauche, mais aussi le député Horizons François Gernigon, craignent en effet de voir les nouvelles licences IV captées dans les prochaines années par d’autres communes plus grandes ou attractives.Cette loi “va conduire à ouvrir des débits de boisson dans les grandes métropoles”, avait assuré le député LFI Hadrien Clouet en ouverture des débats.Contre l’avis de Guillaume Kasbarian, tenant assumée d’une ligne très libérale au sein de la macronie, les députés ont voté un amendement pour interdire que les licences créées via sa loi puissent être cédées dans une autre commune.Surtout, un amendement de Yannick Monnet (groupe communiste) est venu conditionner le transfert d’une licence IV d’une commune à une autre à l’approbation du maire de la commune de départ.Une disposition qui viendrait s’appliquer à tous “ceux qui tiennent des bars aujourd’hui” avec une licence IV, a tancé Guillaume Kasbarian, frontalement opposée à la mesure, adoptée avec le soutien de députés allant de la gauche au RN en passant par LR.En l’état actuel du droit, un maire peut déjà s’opposer au départ d’une licence IV, mais cela ne vaut que lorsqu’il s’agit de la dernière existant sur sa commune.Yannick Monnet n’a lui pas boudé son plaisir, estimant important que “le maire puisse organiser l’activité économique” de la commune.La proposition de loi devra désormais aller au Sénat.

Moldavie: Macron dénonce des “tentatives russes de plus en plus désinhibées de déstabilisation”

Emmanuel Macron a dénoncé lundi des “tentatives russes de plus en plus désinhibées de déstabilisation” à l’encontre de la Moldavie et de ses “institutions démocratiques”, en recevant son homologue moldave Maia Sandu à l’Elysée.”Nous avons décidé de renforcer encore notre coopération pour accroître la résilience de la Moldavie vis-à-vis des ingérences étrangères”, a déclaré le président français à l’occasion de la signature d’un accord bilatéral dans ce domaine.”Aujourd’hui, nous nous engageons à joindre nos forces dans le combat contre la désinformation. Car dans le monde d’aujourd’hui, la vérité est aussi vitale que la sécurité”, a dit pour sa part Maia Sandu.Elle a assuré que la Moldavie avait “appris en première ligne que la Russie ne respecte aucune promesse”, accusant Moscou de mener un “impérialisme moderne” — en écho aux accusations récurrentes d’Emmanuel Macron.Viginum, l’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, va ainsi consolider sa coopération avec le centre moldave de communication stratégique, notamment dans “la protection des processus électoraux”, selon l’Elysée.Maia Sandu a été réélue à l’automne lors d’une élection présidentielle assombrie par des soupçons d’ingérences russes. Un soulagement pour l’UE, qui a officiellement ouvert en juin des négociations d’adhésion avec la petite ex-république soviétique de 2,6 millions d’habitants.Emmanuel Macron s’était alors réjoui que la “démocratie” ait “triomphé de toutes les interférences et de toutes les manÅ“uvres”.Ces derniers jours, alors qu’il met en garde contre la “menace russe” qui “touche” déjà l’Europe, il a accusé Moscou de “manipuler les élections en Roumanie, en Moldavie”. Si le président russe Vladimir Poutine, qui a envahi l’Ukraine depuis 2022, n’est pas freiné, “il ira à coup sûr sur la Moldavie et peut-être au-delà sur la Roumanie”, a-t-il aussi prévenu début mars.Lundi, le président français a salué le “courage” de son homologue, à la tête d’un pays qui depuis trois ans “subit de plein fouet les conséquences humaines et économiques de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine”, et “dont l’espace aérien est régulièrement violé par des drones et missiles russes”.Il a réaffirmé son “soutien indéfectible à l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République de Moldavie dans ses frontières internationalement reconnues”. Et il a promis de continuer à l’accompagner “sans faille” dans son ambition d’accomplir les “aspirations européennes” de son pays.

Congrès du PS: Hélène Geoffroy pour une candidature socialiste ou social-démocrate en 2027

La maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) Hélène Geoffroy, qui n’exclut pas d’être candidate au poste de première secrétaire du PS face à Olivier Faure au prochain congrès, défend lundi “une candidature socialiste ou sociale-démocrate en 2027” et appelle à “un Epinay II” pour rassembler “la famille des socialistes et sociaux-démocrates dispersés”.L’opposante à Olivier Faure affirme que “seule une candidature socialiste ou sociale-démocrate en 2027 dotée d’un projet de transformation du pays” pourra entraîner l’adhésion des Français et empêcher “le RN d’arriver au pouvoir”, dans un texte préfigurant la contribution générale que son courant Debout les socialistes va porter en vue du congrès de juin prochain.Dans ce texte baptisé “Le temps des socialistes et de la gauche républicaine”, elle prône le lancement d'”assises de la Gauche”, “un +Epinay II+, en référence au Congrès d’Epinay de 1971, qui marque l’unité des socialistes derrière François Mitterrand, autour d’une “union de la gauche” avec le Parti communiste (PCF) et les radicaux de gauche.Elle veut ainsi rassembler “les militants regroupés autour” de Benoit Hamon (Générations), Emmanuel Maurel (Gauche républicaine et socialiste), l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, le leader de Place Publique Raphaël Glucksmann, ou l’ex-macroniste Sacha Houlié, écrit-elle. “C’est au sein de cette nouvelle formation politique, que les militants désigneront leur candidat ou candidate à l’élection présidentielle à l’automne 2026”, promet-elle. Refusant le “mantra” de l’union des gauches, elle précise que “la question des accords se posera ensuite”, et qu'”il nous faudra travailler sur un contrat de législature et de gouvernement commun avec les écologistes et les communistes”. “Avec LFI, nous mettrons en Å“uvre les désistements de second tour face au RN”, ajoute-t-elle.Elle refuse par ailleurs l’idée d’une primaire “sous la forme de la primaire populaire (qui) n’a pas de sens”, et souligne que “jamais une candidature unique de la gauche à l’élection présidentielle n’a été victorieuse”.

Réforme de l’audiovisuel public: Dati confie une mission à Laurence Bloch

La ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé lundi avoir confié à Laurence Bloch, ex-directrice des antennes de Radio France, une “mission d’accompagnement sur la réforme de gouvernance de l’audiovisuel public”, maintes fois repoussée mais qu’elle appelle de ses vÅ“ux.Fin janvier, la ministre a assuré qu’elle mènerait à son terme, “d’ici l’été”, cette réforme qui prévoit la création d’une holding, France Médias, chapeautant quatre filiales (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, Institut national de l’audiovisuel) sous l’autorité d’un ou d’une présidente.Le texte, à l’origine une proposition d’un sénateur centriste, Laurent Lafon, adoptée par le Sénat en juin 2023, aurait dû être examiné en décembre mais a été retardé après la chute du gouvernement Barnier. Il peine depuis à être inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale en séance publique et son avenir est incertain.L’année dernière, Rachida Dati défendait même une fusion des entreprises de l’audiovisuel public mais ce projet avait été suspendu une première fois par la dissolution de l’Assemblée en juin.”Dans la perspective de la confirmation d’un nouveau débat (…) une mission d’accompagnement est confiée à Laurence Bloch”, annonce le ministère dans un communiqué.Objectif ? “Contribuer à la réflexion sur la mise en Å“uvre des coopérations, les possibilités nouvelles et concrètes de coordination et en particulier les possibilités de renforcer la visibilité des offres de service public”, est-il précisé.Ancien pilier de Radio France, qu’elle a rejoint à la fin des années 1970, Laurence Bloch, 72 ans, a dirigé France Inter de 2014 à 2022, en faisant la première radio du pays, avant de devenir directrice des antennes et de la stratégie éditoriale de la maison ronde, jusqu’à son départ à la retraite l’année dernière. “Avec la concurrence des grandes plateformes et l’évolution des usages, il est indispensable que l’audiovisuel public accélère sa transformation”, justifie le ministère, invoquant “un enjeu à la fois démocratique et de souveraineté nationale”.Mais le projet est fortement contesté. Les syndicats de l’ensemble de l’audiovisuel public (Radio France, France Télévisions…) ont notamment dénoncé en février une “fausse solution”, dans un texte co-signé par plus de 2.000 élus locaux et parlementaires.La présidente de Radio France, Sibyle Veil, a qualifié de “bonne nouvelle” le “choix de Laurence Bloch”, qui “permettra de mettre la radio au cÅ“ur des réflexions sur l’audiovisuel public”, dans une déclaration transmise à l’AFP.

Congrès: Hollande pense que le PS adoptera la ligne qu’il souhaite

François Hollande, qui réclame un programme porté par un candidat socialiste ou social-démocrate à la présidentielle, pense que le PS adoptera cette ligne lors du prochain congrès du PS, a-t-il affirmé dimanche dans le grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.  L’ex-président a affirmé qu’il ne soutenait “personne” dans la bataille du congrès, et qu’il “ne prendrait pas position”, avant de préciser qu’il attendait “de voir quels sont les protagonistes”. Pour l’instant, outre le premier secrétaire sortant Olivier Faure, qui se représente, son opposant le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol a indiqué qu’il était également candidat. La maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy n’exclut pas de l’être non plus. Et le patron des députés socialistes Boris Vallaud devrait se décider dans les prochains jours.”Ce que j’attends du congrès, c’est qu’il prenne, pour le Parti socialiste, la dimension du changement du monde dans lequel nous sommes entrés”, a expliqué François Hollande, qui estime qu'”on ne peut pas avoir le même programme aujourd’hui, et a fortiori demain que celui qu’on a présenté hier”.”Deuxièmement, le Parti socialiste doit s’affirmer de manière autonome au sein de la gauche pour mieux la rassembler”, a-t-il exigé. Enfin, “il faut qu’il y ait, et c’est pour moi l’essentiel, un programme qui puisse être porté par un candidat socialiste ou social-démocrate”, a-t-il affirmé.Si la ligne qui l’emporte n’est pas la sienne, il ne quittera pas le PS, a-t-il prévenu. “Mais je pense que le Parti socialiste adoptera la ligne que je souhaite”, a-t-il assuré. Interrogé sur le leader de Place publique, Raphael Glucksmann, qui organise son congrès dimanche prochain, François Hollande a indiqué qu’il suivrait “avec attention parce que je pense que le parti de Raphaël Glucksmann et le Parti socialiste ont à travailler ensemble”. “Ça aurait été même mieux que finalement ce soient les mêmes partis, peut-être que demain ça sera le même”, a-t-il conclu.

Macron a été “trop discret” sur le “lâchage de l’Ukraine par Donald Trump”, selon Hollande

Emmanuel Macron a été “lucide” sur la menace russe lors de son allocution télévisée, mais il a été “trop discret” sur le “lâchage de l’Ukraine par Donald Trump”, a jugé dimanche l’ex-président François Hollande dans le grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.François Hollande considère, à propos de l’intervention télévisée du président Macron, qu’il ne fallait “pas rassurer pour rassurer” mais “être lucide. Il l’a été sur la menace russe”.”Cette menace s’exerce bien sûr sur l’Ukraine, mais aussi à travers des cyberattaques dont notre pays est l’objet, à travers des interruptions sur les routes maritimes par les bateaux russes. Donc il a eu raison de dire qu’il y a une menace venant de la Russie”, a estimé le député de Corrèze.Mais “là où il a été discret, trop discret, c’est sur le lâchage de l’Ukraine par Donald Trump”, a déploré François Hollande. “Parce que, en réalité, c’est en ce sens qu’il y a un risque pour la sécurité du continent européen”, a-t-il ajouté.”Je ne dis pas qu’il est faible, mais je pense qu’il est trop discret. Il ne dit pas ce que nous devons quand même penser, à partir de ce qui s’est passé, pas simplement dans le bureau ovale, mais par les décisions de Donald Trump” sur la suspension de l’aide militaire à l’Ukraine et du renseignement, a poursuivi l’ex-chef de l’Etat.”La guerre, elle est provoquée bien sûr par Vladimir Poutine. C’est lui l’agresseur. Mais elle est amplifiée paradoxalement par Donald Trump puisque Poutine se sent finalement renforcé et agit autant qu’il est possible, puisque l’aide à l’Ukraine est suspendue”, a-t-il insisté, estimant que comme lui, Emmanuel Macron aurait pu dire que Donald Trump n’est plus “notre allié”. “Je pense que Emmanuel Macron imagine qu’il est encore possible de discuter. De ce point de vue là, il faut discuter. Donald Trump reste un partenaire”, a-t-il concédé, mais “il faut bien prendre en compte, peut-être ne l’a-t-il pas fait jusqu’à présent suffisamment, que ce qu’il s’est passé une rupture”. 

Proportionnelle aux législatives: Braun-Pivet “réservée” sur l’urgence d’une réforme

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est dite dimanche “réservée” sur la pertinence de faire du scrutin proportionnel un “sujet prioritaire” d’examen, au regard des “circonstances” internationales notamment.Comme François Bayrou, qui en a fait de longue date un cheval de bataille et a promis d’avancer sur ce dossier, Mme Braun-Pivet considère que la proportionnelle “est un vrai sujet”, a-t-elle rappelé sur France 3.”Sur le fond, je pense qu’effectivement les députés devraient être élus à la proportionnelle et je suis plutôt pour une dose de proportionnelle et non pas une proportionnelle intégrale”, a-t-elle précisé sur le plateau de Dimanche en politique.”Après la question, c’est dans les temps qui sont les nôtres aujourd’hui, est-ce bien le sujet prioritaire que le Parlement doit examiner? Et là, pour le coup, vous me permettrez d’être un peu plus réservée”, a-t-elle ajouté.Mme Braun-Pivet, par ailleurs députée Renaissance des Yvelines, a fait valoir que “les circonstances ont quand même beaucoup changé”. “Je regarde ce qui se passe et je me dis qu’aujourd’hui, le mode d’élection des parlementaires n’est pas nécessairement le premier texte que nous devons examiner à l’Assemblée nationale”, a-t-elle appuyé. “Je pense qu’il y en a bien d’autres qui concernent les Français directement”, comme “l’effort que nous devons avoir pour nous réarmer”, “l’accès aux soins”, “la simplification”, ou encore “le narcotrafic qui gangrène nos villes”.Lors de sa déclaration de politique générale en janvier, François Bayrou avait prôné “un principe de proportionnelle”, souhaitant ouvrir en même temps la question du retour du cumul des mandats.Mais depuis, le gouvernement n’a rien dévoilé de ses intentions ni la manière dont il compte ouvrir ce chantier.

Congrès du PS: Mayer-Rossignol et ses partisans promettent un nouveau rassemblement de la gauche avec Glucksmann

Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et candidat pour succéder à Olivier Faure à la tête du PS, promet en cas de victoire au congrès un “nouveau rassemblement de la gauche”, notamment avec Place Publique de Raphaël Glucksmann, dans une tribune co-signée avec la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente d’Occitanie Carole Delga.Pour la quinzaine de signataires de cette tribune publiée dans l’Opinion, tous membres du mouvement Refondations de Nicolas Mayer-Rossignol, “il faut bâtir un nouveau rassemblement de la gauche et des forces de progrès”.Mais ils refusent “une union sans cohérence de fond, réduite à des accords électoraux circonstanciels”, comme ce fut le cas selon eux avec la Nupes en 2022 ou le Nouveau Front populaire en 2024.Tout comme lors du précédent congrès en 2023, ils dénoncent “une partie de la gauche”, qui “depuis le 7-octobre notamment s’est éloignée de nos valeurs et agit comme une force répulsive de fracturation”, visant La France insoumise sans jamais la nommer, à qui ils reprochent d’agir “expressément pour faire battre la gauche aux élections municipales”.”Nous refuserons toute alliance ou appel à voter pour quiconque alimente la haine antisémite, comme raciste, sexiste ou homophobe”, préviennent-ils, défendant “un Parti socialiste qui n’a pas peur de s’affirmer” et “met toutes ses forces derrière les candidatures socialistes aux élections municipales”.Revenant sur la stratégie du PS aux élections européennes, qui s’était allié avec le leader de Place publique Raphaël Glucksmann, ils appellent “au dépassement et à la fondation rapide d’une nouvelle plateforme commune”, co-élaborée avec Place Publique et “toutes celles et ceux, conventions, mouvements et think-tanks, personnalités politiques et acteurs citoyens de sensibilité écologiste, communiste, socio-démocrate, radicale ou réformiste” qui veulent Å“uvrer ensemble.Les signataires, parmi lesquels se trouvent aussi le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner et le maire de Montpellier Michael Delafossse prévoient que cette “nouvelle force politique, à laquelle pourront adhérer directement celles et ceux qui le souhaitent, se constituera à l’issue d’états généraux”, et “définira le cadre et les modalités de désignation de son ou de sa candidate commune à la prochaine élection présidentielle”.Dans La Tribune Dimanche, Michael Delafosse affirme que le congrès “doit ouvrir un nouveau cycle politique pour la gauche en France pour permettre de contribuer à sa victoire aux municipales de 2026 et à l’élection présidentielle”. Mais “si on fait un congrès pour une histoire de casting, on se trompera”, prévient-il.

Ukraine: Macron “inquiète excessivement” les Français, critique Hervé Morin

Le président de la région Normandie Hervé Morin a reproché dimanche à Emmanuel Macron “d’inquièter excessivement” les Français au sujet de la menace russe, l’accusant de “dramatisation” pour occulter “les sujets qui fâchent”.En offensive médiatique dans La Journal du Dimanche, puis sur Cnews/Europe1, l’ancien ministre de la Défense du gouvernement Fillon (2007-2010) a fustigé l’attitude du chef de l’Etat face à Vladimir Poutine: “est-ce qu’on a besoin d’être dans une provocation, d’être facteur d’escalade”, s’est-il interrogé sur le plateau du Grand rendez-vous.Après l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron mercredi soir, qui a décrit une “menace russe” qui “nous touche” avec une “agressivité” qui “ne semble pas connaître de frontières”, M. Morin a déploré que le chef de l’Etat s’inscrive “dans une provocation” et soit “facteur d’escalade”.”Notre rôle, c’est d’essayer de trouver les voies et moyens pour qu’on obtienne le plus rapidement possible un cessez-le-feu et un processus de paix. Est-ce qu’on obtient un processus de paix, un cessez-le-feu, en provoquant Poutine par les médias”, s’est-il demandé. “Certainement pas”.”Et est-ce qu’on a besoin d’inquiéter excessivement nos compatriotes en leur disant grosso modo que la menace ultime aux frontières de la France c’est la Russie”, a-t-il insisté.M. Morin a ainsi minimisé le potentiel d’une armée russe qui a été “incapable d’écraser une armée qui était une armée de va-nu-pieds en 2022” lors de l’invasion de l’Ukraine. Il rejoint ainsi une position exprimée par Marine Le Pen vendredi au Figaro: la leader du RN avait estimé qu’il y avait “peu de chances pour qu’elle (la Russie) ambitionne de venir jusqu’à Paris”, alors qu’elle avait “du mal à avancer en Ukraine”.Selon le centriste, M. Macron alimente une stratégie “d’effets d’annonce, de dramatisation” qui correspond à “un mode de mise en scène permanent”, ironise-t-il dans le JDD.Et “tant qu’on parle de guerre, plus personne ne parle de la démission du gouvernement ou d’élections anticipées en juillet. Et surtout, ça évite de parler des sujets qui fâchent comme la réduction de la dépense publique ou le rééquilibrage du régime des retraites”, fait encore valoir M. Morin dans l’hebdomadaire.