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Sécurité: Retailleau veut “frapper la délinquance au coeur et en profondeur”

Refondation des opérations “places nettes”, “restauration de la sécurité au quotidien” dans les départements, nouveau plan anti stupéfiants, recours aux réservistes: Bruno Retailleau a présenté vendredi à Toulouse sa stratégie pour “frapper la délinquance au coeur et en profondeur”.Dans un discours à l’école nationale de police de Toulouse, lu simultanément dans les écoles de police de Roubaix, Chassieu, Nîmes, Montbéliard et Sens, le ministre de l’Intérieur a manié la rhétorique guerrière, appelant à “livrer une guerre sans pitié aux délinquants” ou citant le Maréchal Foch.”Ne laissez rien passer, jamais”, a lancé M. Retailleau. “Vous devez incarner la force de l’ordre. Force qui parce qu’elle est la seule légitime, est la plus nécessaire”.En prenant ses fonctions au ministère de l’Intérieur, M. Retailleau avait répété à trois reprises que sa feuille de route était de “rétablir l’ordre” devant son prédécesseur Gérald Darmanin, impassible devant cette mise en cause publique.A mots à peine couverts, il a ponctué son propos de piques à l’encontre de M. Darmanin.Les opérations “places nettes” aux résultats mitigés lancées par son prédécesseur seront ainsi “refondées” pour “obtenir des résultats plus durables que spectaculaires”. C’était d’ailleurs l’une des critiques faites à ces opérations.Il préconise à cet égard un travail en amont avec la justice pour mieux identifier les personnes à interpeller. Une circulaire commune avec le ministre de la Justice Didier Migaud sera ainsi élaborée.- Se démarquer de Darmanin -Pour tenter de se démarquer de son prédécesseur, réputé pour son volontarisme et sa capacité à saturer l’espace médiatique, le ministre a forcé le trait sur sa propre détermination et une approche au plus près du terrain de la délinquance, avec une “cartographie” précise et “évolutive” des “points chauds”.Il a annoncé ainsi qu’il réunirait “très prochainement” préfets, directeurs départementaux de la police et commandants de groupement de gendarmerie pour leur demander de concevoir “des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien”.En ces temps de disette budgétaire, Bruno Retailleau a plaidé pour une “montée en puissance des polices municipales” et un recours à des “patrouilles communes avec les policiers municipaux” qui auront alors de nouvelles attributions (accès à des bases de données).Il a assuré en outre que les collectivités pourraient engager des “réservistes de la police ou de gendarmerie” pour avoir des “renforts substantiels sur la voie publique”.”Le modèle que je veux privilégier, c’est celui de la patrouille au bon endroit et au bon moment”, a-t-il dit, quand le leitmotiv de Gérald Darmanin était de “mettre du bleu dans la rue” conformément au souhait du président Emmanuel Macron.Le ministre a enfin réitéré sa volonté de mettre en place un nouveau plan anti stupéfiants pour lutter contre le narcobandistime, qui reprend peu ou prou les conclusions de la commission d’enquête sénatoriale sur ce sujet.Ancien président des sénateurs LR, il a à coeur de voir la proposition de loi issue des travaux de la commission d’enquête reprise par le gouvernement pour, dit-il, “réarmer l’arsenal législatif”.Au menu, la création d’un statut du repenti, voire d’un parquet dédié, comme il l’appelle de ses voeux, un accroissement des saisies de biens et avoirs et une intensification du recours aux amendes forfaitaires délictuelles (AFD) contre les consommateurs car “fumer un joint ou prendre un rail de coke, c’est avoir du sang sur les mains”.Le tout pour pouvoir mener “un combat national” à l’image de ce qui a été fait contre le terrorisme.Mais compte tenu de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, la possibilité pour le gouvernement de voir des textes législatifs adoptés par le Parlement reste faible en l’état actuel des forces politiques. 

Sécurité: Retailleau veut “frapper la délinquance au coeur et en profondeur

Bruno Retailleau a dévoilé vendredi à Toulouse sa stratégie de lutte contre la délinquance qui passe par l’élaboration de plans départementaux, une refondation des opérations “places nettes” et un nouveau plan de lutte contre les stupéfiants.Dans un discours martial à l’école nationale de police de Toulouse, lu simultanément par les préfets dans celles de Roubaix, Chassieu, Nîmes, Montbéliard et Sens, le ministre de l’Intérieur a demandé aux nouveaux gardiens de la paix “fermeté”, “exemplarité” et “unité”. “Ne laissez rien passer, jamais”.”Plus qu’une simple lutte, c’est une guerre sans pitié (…) que nous voulons livrer aux délinquants”, a-t-il dit, en leur demandant d’appliquer la “maxime de guerre” du Maréchal Foch: “liberté d’action, économie de moyens, concentration des efforts”.Pour cibler au plus près l’action des services dédiés à la sécurité du quotidien, le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’il réunirait “très prochainement” préfets, directeurs départementaux de la police et commandants de groupement de gendarmerie pour leur demander de concevoir “des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien”.Ces plans, a-t-il ajouté, devront s’appuyer sur un “diagnostic territorial précis” pour “cibler “les points chauds”, dont la “cartographie sera évolutive”.S’agissant des opérations “places nettes” menées à l’initiative de son prédécesseur Gérald Darmanin et dont les résultats sont mitigés, M. Retailleau a annoncé leur “refondation” pour “obtenir des résultats plus durables que spectaculaires”. Il préconise à cet égard un travail en amont avec la justice pour mieux identifier les personnes à interpeller.Une circulaire commune avec le ministre de la Justice Didier Migaud sera ainsi élaborée, a-t-il dit.Le ministre de l’Intérieur a réitéré sa volonté de mettre en place un nouveau plan anti stupéfiants pour lutter contre le narcobanditisme, à l’image de ce qui a été fait contre le terrorisme, avec notamment la création d’un statut du repenti et celle d’un parquet dédié, qu’il appelle de ses voeux.Il a évoqué aussi une “intensification” de la délivrance des amendes forfaitaires délictuelles (AFD) contre les consommateurs de drogue, estimant que “fumer un joint ou prendre un rail de coke”, c’était “avoir du sang sur les mains”.En ces temps de disette budgétaire, Bruno Retailleau a préconisé une “montée en puissance des polices municipales” et des “patrouilles communes avec les policiers municipaux” qui auront de nouvelles attributions. Il a assuré en outre que les collectivités pourraient engager des “réservistes de la police ou de gendarmerie” pour avoir des “renforts substantiels sur la voie publique”.

Budget: le camp gouvernemental accusé d’obstruction à l’Assemblée

L’Assemblée a été le théâtre jeudi soir de vifs échanges, la gauche et le RN accusant les groupes gouvernementaux de faire de “l’obstruction”, en ayant déposé de nombreux amendements sur le budget 2025, ce qui pourrait in fine conduire à une transmission du texte au Sénat sans que l’Assemblée ait pu se prononcer.”Il ne s’est jamais vu dans un budget que les députés soutiens du gouvernement déposent 45% des amendements”, a attaqué la présidente du groupe LFI Mathilde Panot.”Monsieur le ministre, vous devez avoir des liens avec les groupes parlementaires qui vous soutiennent, et vous devez au moins leur demander d’enlever ces amendements (pour) terminer cette discussion”, a-t-elle lancé au ministre du Budget Laurent Saint-Martin.Le député Jean-Philippe Tanguy (RN) a lui reproché aux députés du camp gouvernemental de “faire en permanence de l’obstruction”.Une des craintes des députés est que les groupes gouvernementaux laissent délibérément se prolonger les débats, afin d’entrer dans le champ de l’article 47 de la Constitution, selon lequel si l’Assemblée n’arrive pas à se prononcer en première lecture sur un projet de loi de finances au bout de 40 jours (le 21 novembre), le gouvernement saisit le Sénat.En utilisant cet article, le gouvernement est en train “d’utiliser l’équivalent d’un 49.3 silencieux”, a accusé la députée Danielle Simonnet (groupe Ecologiste et Social), dans une allusion à ce désormais célèbre article de la Constitution, qui permet de faire adopter un texte sans vote.Le gouvernement de Michel Barnier a ouvert la voie à l’utilisation d’un 49.3 mercredi en Conseil des ministres. Mais la décision n’est pas prise d’en faire usage, assure une source gouvernementale.Au total, plus de 3.650 amendements ont été déposés par les députés sur la partie “recettes” du projet de loi de finances, dont environ 45% par le “socle commun” LR-macronie, 20% par la droite, selon les services de l’Assemblée.Au nom de la Droite républicaine, Véronique Louwagie a reconnu que son groupe avait “déposé beaucoup d’amendements”, mais a souligné que cela était dans la “culture” de la droite, et que les circonstances étaient “exceptionnelles” avec un gouvernement nommé tardivement, quelques semaines seulement avant le débat budgétaire.En réponse à ces critiques, M. Saint-Martin a dit souhaiter “avoir une fin des débats dès cette fin de semaine” et dit être disponible “autant que nécessaire”.- Ouverture samedi -Plus tôt dans la journée, les quatre groupes du Nouveau Front populaire avait annoncé leur intention de retirer un quart de leurs amendements, soit environ 270, pour aller au vote.EPR, présidé par Gabriel Attal, a pour sa part annoncé retirer “une centaine d’amendements”. Mais l’entourage du président de DR Laurent Wauquiez interrogé par l’AFP a indiqué qu’il n’était “pas prévu à ce stade” que la droite suive cet exemple. Même chose chez Horizons, qui estime avoir été vertueux. “On regarde”, a dit le MoDem.Jeudi vers 22H30, seuls 434 amendements avaient été discutés, quelque 2.500 devant encore l’être. L’examen du texte devait s’achever vendredi soir, mais il se poursuivra samedi, a décidé la conférence des présidents jeudi.Et si les débats ne sont pas terminés samedi, ils reprendront le 5 novembre, selon une source parlementaire. Un vote solennel est théoriquement prévu mardi.La coalition gouvernementale fait par ailleurs l’objet de nombreuses critiques des oppositions depuis lundi en raison de son absentéisme dans l’hémicycle.”Vous êtes 18 députés ce soir pour soutenir ce budget”, a grondé le député RN Sébastien Chenu.”Et moi, je vous le dis, s’il n’y avait pas les 60, 80 ou 100 députés RN et UDR ce soir, la France s’écroulerait sous les taxes de la France Insoumise (…) Donc en réalité, on est en train de sauver l’épargne des Français (…) par notre présence, au moment où vous fichez le camp pour déclencher un 49.4, parce que vous n’assumez même pas ce budget honteux”, a-t-il tonné.Si la copie gouvernementale est trop remaniée, et qu’il y a bien un vote, le camp gouvernemental pourrait également voter contre le texte, comme en commission, où il a critiqué une “boucherie fiscale”. En ce cas, il appartiendrait au Sénat de reprendre la copie du gouvernement, avant une éventuelle commission mixte paritaire.

La gauche et les macronistes veulent accélérer les débats sur le budget

Face à des débats sur le budget qui s’enlisent à l’Assemblée, la gauche et le principal groupe macroniste, Ensemble pour la République (EPR), ont annoncé jeudi vouloir retirer des amendements afin de pouvoir “aller jusqu’au vote” sur ce texte crucial pour le gouvernement Barnier.Les quatre groupes du Nouveau Front populaire vont retirer un quart de leurs amendements, soit environ 270, a affirmé à l’AFP le président de la commission des Finances, Eric Coquerel (LFI).EPR, présidé par Gabriel Attal, va pour sa part retirer “une centaine d’amendements”, a annoncé le député David Amiel.Au total, plus de 3.650 amendements ont été déposés par les députés sur la partie “recettes” du projet de loi de finances, dont environ 45% par le “socle commun” LR-macronie, 20% par la droite, selon les services de l’Assemblée.Jeudi en début de soirée, seuls 413 avaient été discutés, 2.567 restant à examiner. L’examen du texte devait normalement s’achever vendredi soir, mais il se poursuivra si nécessaire samedi, a décidé la conférence des présidents jeudi soir. Et si les débats ne sont pas terminés samedi, ils reprendront le 5 novembre, selon une source parlementaire. Un vote solennel est théoriquement prévu mardi.Interrogé par l’AFP, l’entourage du président de DR Laurent Wauquiez a indiqué qu’il n’était “pas prévu à ce stade” que la droite suive l’exemple d’EPR. Même chose chez Horizons, qui estime avoir été vertueux. “On regarde”, a dit le MoDem.L’enjeu pour la gauche est d'”aller jusqu’au vote”. M. Coquerel accuse la coalition gouvernementale d’utiliser des amendements comme des “ralentisseurs” pour l’éviter.”Manifestement, tout est fait par le gouvernement et les groupes gouvernementaux pour essayer de faire traîner les débats et essayer de passer à la fin sans vote au Sénat”, a-t-il expliqué à l’AFP.Le gouvernement pourrait soit utiliser l’article 49.3, qui permet de faire adopter un texte sans vote, au risque d’une motion de censure, soit utiliser l’article 47 de la Constitution, selon lequel si l’Assemblée n’arrive pas à se prononcer en première lecture sur un projet de loi de finances au bout de 40 jours (le 21 novembre), le gouvernement saisit le Sénat.David Amiel, au nom du groupe EPR, a lui aussi affirmé jeudi qu’il souhaitait “des votes et des débats”. A défaut, “les Français vont se demander à quoi sert l’Assemblée”, a-t-il dit.- “Pas digne” -Alors que la coalition de Michel Barnier est en difficulté, le gouvernement a ouvert la voie à l’utilisation d’un 49.3 mercredi en Conseil des ministres.Mais la décision n’est pas prise d’en faire usage, assure une source gouvernementale. “Pour l’instant, le Premier ministre souhaite en appeler à la responsabilité des députés, il respecte le travail du Parlement”, assure cette source.La coalition gouvernementale fait aussi l’objet de nombreuses critiques des oppositions depuis lundi en raison de sa présence relativement faible dans l’hémicycle.”Les députés du socle majoritaire sont moins de 30. Ils dénaturent, ils sabotent le débat budgétaire (…) en ne venant pas contribuer à ces séances”, a lancé dans l’hémicycle Sébastien Chenu (RN).Si la copie gouvernementale est trop remaniée, cela pourrait justifier pour le gouvernement de faire usage de l’article 49.3 de la Constitution, avait argué le député Jean-Philippe Tanguy (RN) mercredi sur X. Les députés du socle “anormalement absents de l’Assemblée, veulent saboter le budget pour justifier un 49.3!”, a-t-il tweeté.Le camp gouvernemental pourrait également voter contre le texte, comme en commission, où il a critiqué une “boucherie fiscale”. En ce cas, il appartiendrait au Sénat de reprendre la copie du gouvernement, avant une éventuelle commission mixte paritaire.Interrogé sur cet absentéisme relatif des députés du “socle commun”, M. Amiel a souligné qu’il y avait en parallèle “des travaux en commission sur des textes importants, en l’occurrence sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale”.Pouria Amirshahi (groupe Écologiste et Social), s’est lui inquiété d’une “dégradation inouïe de la qualité du débat démocratique”, avec de nombreuses discussions et votes simultanés dans l’hémicycle et dans les commissions. “Vous voyez des parlementaires courir un peu comme des poulets sans tête d’une salle à l’autre”, a-t-il pointé. “Ce n’est pas digne d’une démocratie moderne”, a-t-il dit.

Eglises en péril: Dati propose de faire payer l’entrée de Notre-Dame et relance le débat

En suggérant de faire payer l’entrée de Notre-Dame aux touristes, la ministre de la Culture Rachida Dati entend financer la restauration d’autres édifices religieux en s’inspirant de l’Italie, ce qui se heurte à la législation et a été jusqu’à présent refusé par l’Eglise en France.A quelques semaines de la fin du chantier de restauration de la cathédrale, ravagée par un incendie en 2019, Mme Dati a avancé cette proposition mercredi soir dans Le Figaro, alors que l’édifice est l’un des plus visités en Europe, avec “14 à 15 millions” de personnes attendues par le diocèse après la réouverture prévue le 7 décembre.”Partout en Europe, l’accès aux édifices religieux les plus remarquables est payant”, a souligné la ministre, également maire du 7e arrondissement de la capitale.Elle a précisé avoir “proposé à l’archevêque de Paris une idée simple: mettre en place un tarif symbolique pour toutes les visites touristiques de Notre-Dame et consacrer totalement cet argent à un grand plan de sauvegarde du patrimoine religieux”.En faisant payer “5 euros seulement par visiteur, on récolterait 75 millions d’euros par an”, a-t-elle avancé.Le Diocèse a rappelé jeudi “le principe de gratuité du droit d’entrée dans les églises et les cathédrales”, en soulignant que la “mission” de l’Eglise catholique est d'”accueillir de façon inconditionnelle tout homme et toute femme”. “À Notre-Dame, a-t-il ajouté, pèlerins et visiteurs n’ont jamais été distingués: les offices sont célébrés pendant les visites, et les visites se poursuivent durant les offices”.Selon Mme Dati, “les visiteurs hors UE” devraient aussi payer “davantage leur billet d’entrée” dans les musées, afin de “financer la rénovation du patrimoine national”.Le ministre de l’Intérieur chargé des cultes, Bruno Retailleau, a soutenu l’idée jeudi sur France Inter, prenant l’exemple de l’Espagne où il a “visité la Sagrada Familia, (où) on paye”.- Loi de 1905 -Si cette pratique est aussi courante en Italie notamment à la basilique Saint-Marc de Venise, la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat en France interdit en principe toute “taxe” ou “redevance” sur l’entrée des édifices religieux.La fondation du patrimoine, qui collecte des fonds pour la restauration du patrimoine en péril, s’est félicité de la proposition de Mme Dati qui ouvre “un débat sur les modes de financement disponibles”, en insistant pour que “toutes les ressources financières possibles, y compris innovantes, soient mobilisées pour venir au secours de ce patrimoine en péril”, même si le cas de la France est spécifique en raison de la Loi de 1905.L’animateur Stéphane Bern qui s’est vu confier une mission pour la sauvegarde du patrimoine par Emmanuel Macron en 2017 et est à la tête du “Loto du patrimoine”, qui permet chaque année de récolter des fonds à cette fin, avait déjà avancé l’idée d’une entrée payante dans les édifices religieux.”D’un côté, je pense que c’est bien pour payer l’entretien de ce monument qui coûte une fortune mais en même temps c’est un lieu de culte, un bien commun qui doit rester gratuit”, a estimé Marius Boulesteix, 32 ans, Français et paysagiste installé à Marrakech depuis 5 ans.”Personnellement, ça ne me choquerait pas de payer parce que plein d’autre monuments comme la Sainte-Chapelle sont payants”, a-t-il ajouté, interrogé par l’AFP avec d’autres passants jeudi.Roger Gillmann, Allemand de 59 ans et enseignant, estime en tant que “chrétien” qu’on “ne doit pas payer pour aller dans une église”, la question étant de savoir si on y vient pour son intérêt muséal ou pour le culte.Avant l’incendie, seules les tours de Notre-Dame et la crypte archéologique étaient payantes au même titre que la nécropole des rois de France à la Basilique Saint-Denis, selon le Centre des monuments nationaux.En France, 5.000 édifices religieux – sur environ 50.000 lieux de culte recensés – sont en très mauvais état et nécessitent une intervention urgente, avait rappelé Emmanuel Macron lors du lancement d’une souscription nationale en septembre 2023.Cette souscription doit permettre de “mobiliser 200 millions d’euros sur quatre ans” afin d’aider les petites communes à préserver leurs édifices religieux.Au printemps, l’exposition payante (3 euros) d’un chef d’oeuvre de Raphaël à la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var) avait permis de recueillir des fonds “conséquents” destinés à la restauration de l’édifice, selon les initiateurs privés de la démarche dont le propriétaire du tableau.

Taxe sur les billets d’avion: projet “légitime” pour le ministre Durovray

L’augmentation de la taxe sur les billets d’avion, prévue dans le budget 2025, est “légitime” et va se faire de manière équilibrée, a estimé jeudi le ministre des Transports, François Durovray, en marge d’un déplacement sur l’un des sites d’Airbus près de Toulouse.”Dans le projet de loi de finances, il y a effectivement une augmentation de la taxe sur les billets d’avion, qui me semble légitime compte tenu du poids de l’aviation dans les émission de gaz à effet de serre”, a expliqué à la presse le ministre dans un hangar abritant l’une des chaînes d’assemblage du géant aéronautique à Blagnac (Haute-Garonne), rappelant que l’aviation représentait “à peu près 3%” de ces émissions.Ce projet d’augmentation a “donné lieu à un travail très pointu avec l’ensemble des compagnies aériennes pour que ce soit à la fois supportable” et que cela puisse “préserver aussi les compagnies et le pavillon français”, a-t-il estimé.”Il y a aujourd’hui un projet équilibré qui permet de répondre à ces enjeux industriels, commerciaux, environnementaux également”, selon le ministre.Concernant cette taxe, le gouvernement avait confié mi-octobre être attentif aux  conséquences de son augmentation sur les billets d’avion pour les populations d’Outremer.M. Durovray a par ailleurs jugé “réalisable” l’objectif de décarbonation totale du secteur aéronautique d’ici 2050.Dans ce cadre, la France a “un rôle essentiel à jouer” car “aujourd’hui, Airbus c’est plus de la moitié des avions livrés dans le monde”, a-t-il dit. “Airbus est totalement impliqué dans ces enjeux”, s’est félicité le ministre, jugeant que “si ce virage n’est pas opéré, on sait très bien que l’aviation française, l’aviation européenne ne pourra pas jouer le même rôle qu’aujourd’hui”.

Budget 2025: la gauche veut “retirer des amendements” pour “aller jusqu’au vote”

Le Nouveau Front populaire veut retirer des amendements au texte du budget 2025 pour essayer “d’aller jusqu’au vote”, a déclaré jeudi sur BFMTV le président insoumis de la commission des Finances Éric Coquerel. Il a estimé que “les groupes gouvernementaux”, les Républicains et les macronistes, utilisent les amendements comme des “ralentisseurs” du débat parlementaire, relevant qu’ils en ont déposé “près de la moitié”.”Manifestement tout est fait par le gouvernement et les groupes gouvernementaux pour essayer de faire traîner les débats et essayer de passer à la fin sans vote au Sénat, c’est leur seule façon de s’en sortir”, a expliqué M. Coquerel à l’AFP.Le gouvernement pourrait soit utiliser l’article 49.3, qui permet de faire adopter un texte sans vote, au risque d’une motion de censure, soit utiliser l’article 47 de la Constitution, selon lequel si l’Assemblée nationale n’arrive pas à se prononcer en première lecture sur un projet de loi de finances au bout de 40 jours (le 21 novembre), alors le gouvernement saisit le Sénat.La fin de l’examen du texte est théoriquement prévu vendredi, avec un vote solennel mardi, mais l’Assemblée nationale doit décider jeudi après-midi si elle tient séance ce week-end.- “Retrait massif” -Le groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR) a annoncé à la mi-journée que le député David Amiel ferait “un point au nom du groupe” en début d’après-midi “concernant un retrait massif d’amendements”.Alors que la coalition Barnier est en difficulté au Palais Bourbon, le gouvernement a ouvert la voie à l’utilisation d’un 49.3 mercredi en Conseil des ministres.Mais la décision n’est pas prise d’en faire usage, assure une source gouvernementale. “Pour l’instant, le Premier ministre (Michel Barnier) souhaite en appeler à la responsabilité des députés, il respecte le travail du Parlement”, assure cette source.La coalition gouvernementale fait aussi l’objet de nombreuses critiques des oppositions depuis lundi en raison de sa relativement faible présence dans l’hémicycle.”Les députés du socle majoritaire sont moins de 30. C’est-à-dire qu’aujourd’hui ils dénaturent, ils sabotent le débat budgétaire en ne venant pas assister, en ne venant pas contribuer à ces séances de débats budgétaires. Je tenais à le dénoncer. Ce comportement est inadmissible”, a lancé dans l’hémicycle le député RN Sébastien Chenu en fin de matinée jeudi.Si la copie gouvernementale est trop remaniée, cela pourrait justifier pour le gouvernement de faire usage de l’article 49.3 de la Constitution, avait argué le député Jean-Philippe Tanguy mercredi soir. En multipliant les taxes, “la gauche tombe dans le piège de M. Barnier et de la Macronie dont les députés, anormalement absents de l’Assemblée, veulent saboter le budget pour justifier un 49.3 !”, a-t-il tweeté.Le camp gouvernemental pourrait aussi voter contre le texte, comme il l’a fait en commission des Finances, critiquant une “boucherie fiscale”. En ce cas, il appartiendrait au Sénat de reprendre le copie du gouvernement, avant une éventuelle commission mixte paritaire.ldp-sl-bpa-ab/hr/tes

Sur le site Sanofi de Lisieux, Olivier Faure lance un appel à la “souveraineté industrielle”

“Il n’est pas trop tard pour annuler cette vente”: en visite sur le site Sanofi en grève de Lisieux (Calvados), le patron du PS Olivier Faure a appelé mercredi à “poursuivre le combat” de “la souveraineté industrielle”.Le Doliprane, médicament le plus vendu en France devrait passer en 2025 sous contrôle du fonds d’investissement américain CD&R, le groupe pharmaceutique Sanofi ayant formalisé lundi son choix de lui céder 50% de sa filiale Opella qui produit l’antalgique.”Ce fonds d’investissement ne s’intéresse pas aux secteurs dans lesquels il investit et n’a qu’un seul but: faire une plus-value lors de la revente dans quelques années” a déclaré M. Faure devant le site Opella de Lisieux dédié à la fabrication du Doliprane.”CD&R a déjà investi chez But et Conforama avec à la clé 3.000 emplois en moins” a-t-il prévenu, “Sanofi a touché 1,5 milliard de CIR (crédit impôt recherche NDLR) en dix ans, ces entreprises n’ont aucun sens de l’intérêt général”.Le groupe pharmaceutique a précisé à l’AFP que ce crédit d’impôt n’était “pas un chèque de l’Etat à Sanofi mais bien un montant déduit des impôts que Sanofi paye en France en contrepartie d’un investissement annuel de 2,5 milliards d’euros dans la recherche de nouveaux vaccins et médicaments en France”.Le montant du CIR sur cette période est “50% moins élevé que ce qu’affirme M. Faure”, ajoute la direction de Sanofi.De son côté, le PDG de But et Conforama, Alexandre Falck, a dénoncé jeudi les “fausses” affirmations d’Olivier Faure: “l’arrivée de CD&R a permis de sauver l’ensemble des emplois et d’honorer près de 200 millions de dette publique”, selon une réaction transmise à l’AFP.”Depuis l’arrivée de CD&R en tant qu’actionnaire, But (2016) et Conforama (2020) ont chacune connu une trajectoire positive. But a pu ouvrir de nouveaux magasins chaque année tandis que Conforama, qui était dans une situation d’extrême fragilité (PSE en 2019 mis en place par l’ancien actionnaire), a pu se redresser et consolider son positionnement”, a-t-il poursuivi. Le projet de cession d’Opella suscite une vive émotion au sein de l’opinion publique et de la classe politique parce qu’il concerne un médicament de base utilisé par un grand nombre de Français pour soulager la douleur et la fièvre.”Contrairement à ce qui a été annoncé par le gouvernement, il n’y a aucune garantie sur le maintien de l’emploi” a ajouté Olivier Faure, considérant qu’avec “28% de rentabilité, personne n’est en danger si la production reste en France, nous devons mener une politique de souveraineté industrielle”.La pénalité “de 40 millions d’euros” en cas de délocalisation de la production est pour le premier secrétaire du PS “suffisamment faible pour que ces groupes à la logique purement financière puissent s’en affranchir”.”Le décret Montebourg (procédure de contrôle des investissements étrangers en France, NDLR) permet de s’opposer à cette vente et devrait être déclenché” par le gouvernement, a conclu M. Faure, fustigeant “un État impuissant face à des financiers qui font ce qu’ils veulent”.Le député PS du Calvados Arthur Delaporte qui l’accompagnait s’en est pris à la “machine à cash qui n’a que faire de l’intérêt public, c’est la stratégie de valorisation” de Sanofi, dont la présidente France Audrey Duval doit être auditionnée jeudi en commission des finances de l’Assemblée nationale.Dans un communiqué publié mercredi, la branche CGT de la Fédération nationale des industries chimiques demande à l’État de s’engager “publiquement devant les Français” à bloquer la vente d’Opella quand elle aura lieu.Cela serait, selon elle, “bien plus efficace qu’une place dans un conseil d’administration, où la France n’aurait aucun rôle décisionnaire”, en référence à l’entrée prévue de l’Etat via Bpifrance dans le capital d’Opella à hauteur “de 1 à 2%”.mac-pan-et-kd/mpm

Eglises en péril: Dati propose de faire payer l’entrée de Notre-Dame et relance le débat

En suggérant de faire payer l’entrée de Notre-Dame aux touristes, la ministre de la Culture, Rachida Dati, entend financer la restauration d’autres édifices religieux en s’inspirant notamment de l’Italie, ce qui se heurte à la législation et a été jusqu’à présent refusé par l’Eglise en France.A quelques semaines de la fin du chantier de restauration de la cathédrale, ravagée par un incendie en 2019, Mme Dati a avancé cette proposition mercredi soir dans Le Figaro, alors que l’édifice est l’un des plus visités en Europe, avec 12 millions de personnes en 2017 et “14 à 15 millions” attendues par le Diocèse après la réouverture prévue le 7 décembre.”Partout en Europe, l’accès aux édifices religieux les plus remarquables est payant”, a souligné la ministre, également maire du 7e arrondissement de la capitale.Elle a précisé avoir “proposé à l’archevêque de Paris une idée simple: mettre en place un tarif symbolique pour toutes les visites touristiques de Notre-Dame et consacrer totalement cet argent à un grand plan de sauvegarde du patrimoine religieux”. En faisant payer “5 euros seulement par visiteur, on récolterait 75 millions d’euros par an”, a-t-elle avancé.Selon elle, “les visiteurs hors UE” devraient aussi payer “davantage leur billet d’entrée” dans les musées, afin de “financer la rénovation du patrimoine national”.Le ministre de l’Intérieur chargé des cultes, Bruno Retailleau, a soutenu l’idée jeudi sur France Inter, prenant l’exemple de l’Espagne où il a “visité la Sagrada Familia, (où) on paye”.- Loi de 1905 -Si cette pratique est aussi courante en Italie, notamment à la basilique Saint-Marc de Venise réputée pour ses chefs-d’oeuvre en mosaïques sur fond doré, en France, la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat interdit en principe toute “taxe” ou “redevance” sur l’entrée des édifices religieux.”On pourrait imaginer, certes, de changer cette loi. Mais, compte tenu du caractère délicat d’un texte qui régit les rapports entre le culte et l’État, cela semble peu probable. D’autant que de manière constante l’Église, affectataire, s’est opposée à l’instauration d’une entrée payante, notamment par la voix de la Conférence des Églises de France en 2017 lorsque celle-ci avait été évoquée par Stéphane Bern”, estime Didier Rykner, patron de la Tribune de l’Art dans un article posté jeudi sur son site.Stéphane Bern, animateur de télévision populaire, passionné d’histoire, s’est vu confier une mission pour la sauvegarde du patrimoine par Emmanuel Macron en 2017. A la tête du “Loto du patrimoine”, qui permet chaque année de récolter des dons pour la restauration de ce patrimoine, il a également défendu l’idée de faire payer une entrée, même symbolique, afin d’en financer la restauration.Interrogé par l’AFP, le ministère de la Culture n’avait pas répondu dans l’immédiat.”Une église est un lieu qui doit rester ouvert à tous et les oeuvres d’art doivent rester accessibles”, oppose M. Rykner, interrogé par l’AFP.Il suggère plutôt “une taxe de 1,8% sur toutes les mises de la Française des Jeux et une augmentation d’un euro par nuitée de la taxe de séjour”, ce qui “diminuerait un peu les 70% redistribués aux joueurs” et “permettrait de rapporter 500 millions d’euros par an en plus”.En France, 5.000 édifices religieux – sur environ 50.000 lieux de culte recensés – sont dans un état qui fait craindre pour leur pérennité et nécessite une intervention urgente, avait rappelé Emmanuel Macron lors du lancement d’une souscription nationale en septembre 2023.Cette souscription doit permettre de “mobiliser 200 millions d’euros sur quatre ans” afin d’aider les petites communes de moins de 10.000 habitants (et de moins de 20.000 habitants en outre-mer) à préserver leurs édifices religieux.Au printemps, l’exposition payante, au tarif de trois euros par personne, d’un chef-d’oeuvre de Raphaël représentant un portrait de Marie-Madeleine daté de 1505, à la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), avait attiré nombre de visiteurs et permis de recueillir des fonds “conséquents” pour soutenir sa restauration, selon les particuliers, dont son propriétaire, à l’initiative de cette démarche.

Conflits d’intérêt: Pannier-Runacher ne pourra pas s’occuper de dossiers liés à la société DCI

La ministre de la Transition écologique et de l’Énergie Agnès Pannier-Runacher ne pourra pas s’occuper de sujets liés à la société Défense conseil international (DCI) indique un décret paru jeudi au Journal officiel, son compagnon y travaillant.”La ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques ne connaît pas des actes de toute nature relatifs au groupe Défense conseil international”, indique seulement le décret, sans autre précision.En 2022, lorsque ce même déport avait été été publié au JO dans le cadre d’un de ses précédents portefeuilles ministériels, l’entourage de Mme Pannier-Runacher avait indiqué à l’AFP que son compagnon Nicolas Bays avait rejoint la société de conseil militaire Défense conseil international.Au terme d’un bref renfort au ministère de l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher a pris la tête de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques du gouvernement Barnier, après avoir successivement occupé les fonctions de secrétaire d’Etat à l’Economie, ministre déléguée chargée de l’Industrie et ministre de la Transition énergétique.