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Unis sur le soutien à l’Ukraine, les députés se divisent sur la saisie des avoirs russes

Les députés ont commencé à examiner mercredi après-midi à l’Assemblée une proposition de résolution sur le renforcement du soutien à l’Ukraine, qui contient notamment un appel à la saisie des avoirs russes gelés, à laquelle s’oppose pour l’instant le gouvernement.L’examen de ce texte, qui sera suivi d’un vote, intervient en plein tumulte géopolitique, marqué par l’accélération des négociations de paix, avec l’accord de l’Ukraine à une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie.Le texte a essentiellement une valeur symbolique, mais les députés espèrent qu’il leur permette de peser sur la ligne du gouvernement – même si les principaux ténors étaient absents dans l’hémicycle. “Nous partageons pleinement l’objectif principal” du texte “qui est d’affirmer plus que jamais notre entier soutien à l’Ukraine face à la guerre d’agression qu’elle subit”, a déclaré en ouverture des discussions Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement, sans évoquer la question de la confiscation des avoirs.La proposition de résolution appelle l’Union européenne (UE), l’Otan et “les autres pays alliés” à “poursuivre et à accroître leur soutien politique, économique et militaire à l’Ukraine”.Elle contient aussi plusieurs points suscitant les débats, dont la question du processus d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, de la présence sur le sol ukrainien de soldats français en cas d’accord de paix, ou encore celle de l’importation de gaz russe par les pays de l’UE, à laquelle la résolution appelle à “mettre fin”.Mais le sujet des avoirs russes s’est particulièrement imposé, alors que les appels se multiplient en Europe en faveur d’une saisie.En l’état actuel, le texte “invite” l’Union européenne à “utiliser dès à présent les actifs russes gelés et immobilisés, (…) pour soutenir la résistance ukrainienne et la reconstruction de l’Ukraine”.Un amendement co-signé le président du groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR), Gabriel Attal, propose d’aller plus loin en utilisant ces avoirs pour “renforcer les capacités de défense de l’Europe”.- “Pour l’instant c’est non” -Des positions contraires à celle du gouvernement, officiellement opposé à une saisie des avoirs eux-mêmes (autour de 235 milliards d’euros), en dehors des intérêts qu’ils génèrent et qui servent déjà à aider Kiev. Une telle confiscation pourrait menacer la stabilité financière de l’Europe, a prévenu mardi le ministre des Finances, Eric Lombard.”Pour l’instant, c’est non. Mais le président de la République et le Premier ministre ont demandé à Éric Lombard d’étudier plus en profondeur les conséquences d’une telle décision”, a résumé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.L’hémicycle est lui-même divisé sur cette question.La saisie est défendue par les écologistes, socialistes, le parti d’Edouard Philippe Horizons, ou le groupe indépendant Liot, à l’initiative de la résolution. Le “droit coutumier” permet d’utiliser les avoirs “sous la réserve que ce soit fait au niveau européen d’une part, et d’autre part que ces avoirs financent directement soit l’effort de résistance de l’Ukraine, soit l’effort de reconstruction de l’Ukraine”, selon Laurent Mazaury (Liot), rapporteur du texte.”Nous attendons sur cette question des avoirs russes de pouvoir être rejoints par le gouvernement et par le président de la République”, a déclaré le député socialiste Thierry Sother.”J’entends le débat qui peut exister (…) mais je crois que ce débat est dépassé à partir du moment où notre allié américain a fait le choix du désengagement de l’Europe et où nous avons besoin de trouver les moyens de soutenir la résistance ukrainienne dans la durée”, a renchéri le député EPR Pieyre-Alexandre Anglade. La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) sont eux opposés à une telle saisie. Les deux groupes accusent en outre la résolution de porter un message belliciste. La résolution “va nourrir les hostilités et elle porte en elle les germes d’une nouvelle guerre”, a tonné la députée insoumise Sophia Chikirou. “Lorsqu’on vote la guerre, il faut être capable d’aller la mener. Vous avez des suppléants? Démissionnez quand nous rentrons en guerre et allez au front”, a même lancé le député RN Marc de Fleurian. Marine Le Pen avait fait savoir mardi être opposée à la résolution en raison d’un alinéa invitant l’UE à “faciliter le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union”.

Congrès: Boris Vallaud pose les jalons d’une candidature à la tête du PS

Ira, ira pas? Le patron des députés socialistes, Boris Vallaud, a fait un pas mercredi vers une candidature au poste de premier secrétaire du PS, avec la publication d’une tribune dans laquelle il pose les bases de ses ambitions pour le parti.Même si à ce stade, il n’exprime aucune intention claire dans ce texte publié dans le journal Libération, le député des Landes, que de nombreux socialistes pressaient de se lancer dans la course, pose des jalons pour vérifier sa capacité à rassembler.Dans la tribune intitulée “Pour un PS de combat face aux coups de boutoir des nationalistes et des libéraux”, qu’il signe avec déjà une cinquantaines d’élus et parlementaires, il appelle à faire du prochain congrès du parti, prévu en juin, “un congrès de réconciliation” et “de doctrine”, après celui de Marseille, en 2023, qui avait divisé le PS en deux. Alors qu’Olivier Faure a annoncé qu’il était candidat à sa succession, et que ses opposants de 2023, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, et Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin, se préparent aussi à retourner au combat, Boris Vallaud est poussé par plusieurs socialistes, dont le sénateur Alexandre Ouizille, qui le juge plus consensuel que l’actuel premier secrétaire.Parmi les signataires, se trouvent notamment sept sénateurs, les anciens ministres Marylise Lebranchu et François Lamy, ou les maires de Bourg-en-Bresse Jean-François Debat et de Clermont-Ferrand Olivier Bianchi.  “Le pire serait la rumination du passé, le ressentiment des uns et l’esprit de revanche des autres”, écrit le patron des députés PS dans sa tribune. A l’inverse, “le meilleur serait dans la préparation de l’avenir, un congrès de réconciliation, d’affirmation et d’idées pour nous mettre à l’heure du monde (…) Ainsi réconciliés, les socialistes pourront alors unir la gauche”, poursuit celui dont tout le monde loue la gestion pacifiée du groupe à l’Assemblée nationale.Mais l’énarque de 49 ans prévient: il souhaite “l’union à toute force mais pas l’union à tout prix”, et “une union dans laquelle des socialistes aux forces retrouvées pourront jouer le premier rôle. Mais celui-ci ne se décrète pas. Il se mérite”, ajoute-t-il. Une position qui rejoint celle de M. Faure.”Ce qui le distingue d’Olivier c’est la place qu’il fait aux idées. Nous avons fait sept ans de tactiques, mais pas sept ans de travail”, regrette son entourage.- “dézinguer Olivier Faure” -L’époux de l’ex-ministre socialiste, Najat Vallaud-Belkacem, qui se dit préoccupé par le fossé grandissant entre les politiques et les Français, reste une énigme.Il ne cache pas son peu d’intérêt pour les jeux d’appareils et reconnaît avoir “un rapport ambivalent à la politique: elle me fascine autant qu’elle me désespère”. Ira-t-il jusqu’à écrire un texte d’orientation, étape préalable pour être candidat? “Il a suffisamment de signatures pour aller au bout”, abonde son entourage.Mais il n’est pas le candidat de François Hollande, ajoute la même source, face à la petite musique qui voudrait qu’un candidat anti-Faure aurait forcément le soutien de l’ex-président. “Personne ne veut du retour de Hollande”.Dans le camp d’Olivier Faure, on reste circonspect: “Je ne sais pas très bien ce qu’il défendra. Sa ligne est assez proche de la nôtre, pour ne pas dire similaire”, note un proche du premier secrétaire. “Je les aime tous les deux, j’ai pas envie que l’un parte contre l’autre. Ils sont très alignés”, abonde un député socialiste.Boris a “le droit d’être d’accord avec Olivier, mais aussi de penser qu’il y a des choses qu’il peut faire mieux que lui”, réagit l’entourage du Landais. “Il est de son devoir de faire une proposition de rassemblement le plus large possible”.Il pourrait être soutenu à la fois par des partisans d’Olivier Faure et par ceux qui ont du ressentiment contre le premier secrétaire, ajoute un soutien de l’élu des Landes, qui espère de nombreux ralliements.Au final, il n’est “pas une candidature de plus”, mais “potentiellement trois candidatures de moins”, ajoute son entourage.Mais un membre de la direction relève qu’une candidature du député landais “apparaîtra comme une forme de volonté de dézinguer Olivier Faure. Cela serait assez peu apprécié des militants”.

Incidents et invectives à l’Assemblée: la présidente Yaël Braun-Pivet va réunir les présidents de groupe

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet va réunir la semaine prochaine les différents chefs de groupes politiques pour traiter la question des invectives et incidents lors des débats dans l’hémicycle, a-t-elle annoncé mercredi depuis le perchoir. “Nous avons évoqué ce matin au bureau de l’Assemblée nationale la question des débats dans notre hémicycle, qui sont trop souvent émaillés d’injures, d’insultes, d’invectives”, a déclaré la présidente (Ensemble pour la République/Renaissance).”J’ai décidé de réunir l’ensemble des présidents de groupe pour évoquer ce point la semaine prochaine. Et je compte sur eux pour être présents personnellement”, a-t-elle indiqué.Elle s’est exprimée au cours d’une séance de questions au gouvernement, après la réponse du ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola à une question posée par le député LR Vincent Jeanbrun au sujet du groupe La France insoumise (LFI). Dans sa question, l’élu de droite a accusé le groupe de Mathilde Panot d’être “un danger” pour le pays et les institutions, demandant au ministre quand il sera sanctionné pour certains “propos” et “agissements” qui constituent à ses yeux “une menace pour la démocratie”. “C’est vous la honte”, “vous nous insultez en permanence”, “la droite gaulliste est morte” ont lancé plusieurs députés insoumis à M. Jeanbrun durant sa prise de parole qui a été applaudie par la droite et certains députés du Rassemblement national.La veille, les députés LFI avaient tous quitté l’hémicycle pour dénoncer l’attitude du ministre François-Noël Buffet, membre des Républicains (LR), en réponse à une question d’un de leurs élus, l’accusant de “racisme”.De son côté, ces derniers mois, le groupe LFI a demandé à plusieurs reprises à la présidente de l’Assemblée Mme Braun-Pivet de prononcer des sanctions sévères contre des élus du Rassemblement national ou du groupe macroniste ayant accusé leur groupe ou certains de ses élus d’antisémitisme.

Mélenchon chez Vencorex dénonce le “baratin sur la souveraineté”

Le leader du parti de gauche radicale La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé mercredi les “contradictions” et “le mépris pour les gens” du gouvernement ainsi que son “baratin sur la souveraineté”, lors d’une visite à l’usine chimique Vencorex, menacée depuis des mois de liquidation.M. Mélenchon a été longuement reçu par des syndicalistes et des représentants du personnel sur le site de la plate-forme du Pont-de-Claix, au sud de Grenoble, principal site de production de ce groupe. Celui-ci est actuellement en redressement judiciaire avec une seule offre de rachat partielle de son activité par le groupe chinois Wanhua, et qui pourrait avoir d’importants effets dominos sur la chimie régionale en cas de fermeture. “On estime à 5.000 emplois qui pourraient être impactés si Vencorex arrêtait purement et simplement” de produire, lui a expliqué Séverine Dejoux, élue CGT au CSE de Vencorex et représentante des salariés dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire.Les salariés et les élus locaux sont mobilisés depuis des mois pour réclamer une nationalisation temporaire de Vencorex, mais cette option a été écartée le mois dernier par le Premier ministre François Bayrou, qui a estimé “que l’activité de Vencorex n’est pas viable selon tous les scénarios étudiés”.La CGT a depuis mis sur la table une nouvelle proposition avec la création d’une “société coopérative d’intérêt collectif”, a rappelé Mme Dejoux. Ce projet, qui “n’est pas finalisé”, a reçu à ce jour le soutien de trois collectivités locales et espère celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a-t-elle indiqué. “Il n’y a que l’Etat que ça n’intéresse pas ?”, s’est indigné M. Mélenchon.”Je pense que le ministre de l’Industrie (Marc Ferracci) ne sait rien du tout de ce qui se passe ici et n’y comprend rien”, notamment faute d’être venu sur place, a-t-il critiqué. “Assez de baratin sur la souveraineté, la réindustrialisation, etc., quand dans le même temps on laisse s’écrouler des pans entiers de la production, et surtout des endroits comme celui-ci”, qui fabrique des composants nécessaires au carburant de la fusée Ariane, a déploré le leader insoumis.”Nous voulons comprendre pourquoi tous ces gens-là ne font rien et nous leur rappelons que dans le temps long, de toutes façons, ils auront des comptes à rendre, et pas qu’électoraux”, a-t-il grondé.

Migrants: Retailleau veut allonger la durée maximale de rétention administrative à 18 mois

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a souhaité mercredi prolonger jusqu’à 18 mois, contre trois mois actuellement, la durée maximale dans les centres de rétention administrative des migrants en situation irrégulière.Fixée à 10 jours en 1993, la durée en centre de rétention administrative (CRA) a été portée de “manière exceptionnelle” à 90 jours avec la loi Collomb de 2018, et à 210 jours, soit sept mois environ, en matière terroriste. “Aujourd’hui, la durée de rétention maximale en France, elle est de trois mois. En Allemagne, elle est pratiquement d’un an et demi”, a souligné Bruno Retailleau sur RTL.”Au Sénat, un texte va être discuté (…) Nous avions prévu au départ d’aligner le régime de tous les individus les plus dangereux sur le régime terroriste qui prévoit 210 jours. Je pense qu’il faut aller au-delà, donc au maximum, c’est-à-dire 18 mois”, a-t-il ajouté.”Si demain il y a un nouveau Mulhouse et qu’on constate qu’il y a un Algérien avec un profil très, très dangereux qui commet un acte terroriste, qu’est-ce que diront les Français?”, a-t-il interrogé, en référence à l’attaque au couteau perpétrée le 22 février par un Algérien en situation irrégulière et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).”On est comptable de cela”, a estimé Bruno Retailleau, selon qui “le risque zéro n’existe pas, dans aucun pays du monde; mais à chaque fois qu’on constate qu’on a des trous dans la raquette, on doit changer la règle.”Le Sénat a d’ailleurs adopté en parallèle mercredi, en commission des Lois, la proposition mentionnée par le ministre, en se positionnant sur une durée maximale de 210 jours.Cette disposition, si elle était définitivement adoptée, concernerait les personnes condamnées pour les crimes ou délits les plus graves et faisant l’objet d’une décision d’éloignement, ainsi que celles non condamnées mais constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”.Le texte sera examiné mardi dans l’hémicycle du Sénat, au côté d’une autre proposition de loi sur l’immigration soutenue par M. Retailleau, qui vise à conditionner l’octroi de prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence en France d’au moins deux ans. Ce texte a lui aussi été adopté en commission mercredi.Sur l’Algérie, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a par ailleurs déclaré mercredi que “la fameuse liste des personnes qui présentent des dangers pour notre pays va sortir dans les prochains jours”, et “sera donc envoyée au gouvernement algérien avec la volonté de venir à bout de cette problématique-là”. Il s’agissait d’une promesse du gouvernement qui entend adresser une “réponse graduée” à l’encontre de l’Algérie, alors que les relations entre les deux pays sont au plus mal.

Gilets jaunes: l’Assemblée lance un appel à ouvrir les cahiers du Grand débat

Dévoiler un “trésor national”, c’est l’appel lancé par l’Assemblée nationale au gouvernement mardi, avec l’adoption à l’unanimité d’une résolution demandant une large diffusion et une restitution des cahiers de doléances issus du Grand débat national, réponse à la crise des “gilets jaunes”.Près de six ans ont passé depuis la consultation citoyenne, lancée par Emmanuel Macron entre le 15 janvier et le 15 mars 2019, en réponse aux manifestations des “gilets jaunes”. L’exercice démocratique, inédit à l’époque moderne, avait abouti au recueil de “19.000 cahiers citoyens”, un “trésor national”, selon la députée écologiste de la Drôme Marie Pochon, à l’origine de cette résolution. “Des milliers de cahiers noircis, des colères, des espoirs, des histoires de vie, des préoccupations et des propositions de nos concitoyens”, mais “des cahiers qui, malgré la promesse présidentielle, ne seront jamais rendus publics”, a-t-elle déploré à la tribune de l’hémicycle.”On les retrouve alors dans les archives soigneusement gardés, parfois encore dans les tiroirs des mairies”. En effet, la plupart de ces “doléances” reposent dans les archives départementales partout en France, et ne sont guère ouvertes que par des chercheurs. Le public, qui y a souvent accès sans le savoir, s’y fait rare. Adoptée à l’unanimité des députés dans l’hémicycle – de La France insoumise au Rassemblement national en passant par les macronistes – cette résolution appelle notamment le gouvernement à “rendre publiques ces doléances sur une plateforme” en ligne ouverte à tous. Pour se faire, l’Etat doit finaliser et financer “la numérisation de chaque cahier de doléances” mais aussi “leur anonymisation”.Car lorsque les citoyens ont écrit leurs doléances (parfois en-dehors du cadre du Grand débat national, certains gilets jaunes dès novembre 2018) ils ont souvent livré sur papier des récits très personnels, y laissant parfois des éléments susceptibles de les identifier. – Recours à l’IA -La loi prévoit ainsi de ne pouvoir mettre à disposition ces archives que cinquante ans après leur dépôt afin de protéger le secret de la vie privée.  En réponse, le gouvernement a annoncé s’engager à chercher de “nouvelles solutions techniques pour anonymiser les contributions et permettre (ainsi) un accès en ligne au contenu des cahiers de doléances”, selon le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola dans l’hémicycle. Il a notamment évoqué des tests pour “anonymiser” et “analyser” les contenus déja numérisés avec le recours à l’intelligence artificielle, et promis d’associer à son pilotage un comité constitué de parlementaires, d’élus locaux et du Conseil économique, social et environnemental (Cese). En outre, le ministre a annoncé qu’un arrêt signé dans les prochains jours par le gouvernement actera une dérogation “à la règle des 50 ans” pour permettre un accès libre aux cahiers de doléances numérisés et rassemblés au Service interministériel des Archives nationales, notamment pour les chercheurs. C’est là que se trouve une partie des écrits qui n’ont pas été rendus anonymes.  Pour Mme Pochon, les annonces du ministre semblent correspondre à l’appel lancé pour “engager un travail constructif et transparent” en vue de “la publicisation effective des doléances”, dans un communiqué après le débat. Les députés “resteront vigilants et mobilisés jusqu’à la pleine application de cette résolution”, a-t-elle cependant précisé.Fait rare à l’Assemblée, la résolution a été votée par tous les groupes politiques, n’empêchant cependant pas des débats animés. Comme lorsque le Rassemblement national a critiqué une proposition de résolution “ironiquement cosignée” par tous ceux responsables de la crise des gilets jaunes, selon les mots de la députée d’extrême droite Edwige Diaz. Elle a fustigé une “classe politique” qui “s’improvise pompier pyromane” et un entêtement de la “détestation des automobilistes” dans les mesures prises depuis 2018.Pour le député LFI Arnaud Le Gall, la publication des “cahiers peut permettre de rendre son vrai visage à une révolte dont les acteurs ont été largement diffamés et dont les principaux mots d’ordre ont été occultés”. Il a ciblé le camp gouvernemental, affirmant que certains “espèrent sans doute, avec cette publication, clore le cycle ouvert en 2018”, mais affirmé y voir “une étape du combat” pour “la dignité des gilets jaunes” et pour que “leur revendication de justice sociale, fiscale et de démocratie”.Lui comme Mme Pochon ont tenu à souligner la dernière fois que des doléances avaient été publiées. C’était en 1903, l’année où “Jean Jaurès initie un travail de recherche et de publication des doléances de la Révolution française, lui aussi devant l’Assemblée nationale”, selon Mme Pochon. “Aujourd’hui, nous aurons l’occasion de le faire en moins d’un siècle”.

Ukraine: Macron lance la planification des “garanties de sécurité” avec les armées de 34 pays

Emmanuel Macron a lancé mardi, devant les chefs des armées de plus de 30 pays réunis à Paris, les travaux opérationnels pour passer à la planification des “garanties de sécurité crédibles” à apporter à l’Ukraine en cas d’accord de paix avec la Russie.”Face à l’accélération des négociations de paix”, le président français à affirmé “qu’il fallait aujourd’hui +passer du concept au plan+ pour définir des garanties de sécurité crédibles, afin qu’une paix solide et durable soit possible en Ukraine”, a rapporté l’Elysée. Autrement dit, de la théorie à la pratique, après plusieurs sommets politiques organisés par la France ou le Royaume-Uni.Le chef de l’Etat a aussi appelé les alliés européens à prendre collectivement leurs “responsabilités”, car “c’est le moment où l’Europe doit peser de tout son poids, pour l’Ukraine, et pour elle-même”.Emmanuel Macron avait convié les chefs d’état-major des pays prêts à contribuer à ces garanties d’une manière ou d’une autre. En tout, 34 pays étaient représentés, appartenant à l’Union européenne et/ou à l’Otan pour la plupart, dont le Royaume-Uni et la Turquie, mais aussi certains qui n’appartiennent à aucune des deux organisations, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon.Des représentants de l’Alliance atlantique et de l’UE étaient aussi présents, ainsi qu’un émissaire ukrainien, mais pas les Etats-Unis.La rencontre à huis clos s’est déroulée en parallèle de pourparlers cruciaux entre diplomates américains et ukrainiens en Arabie saoudite qui ont marqué une nette accélération vers des négociations avec la Russie pour mettre fin à la guerre, trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine.Kiev a soutenu une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours avec Moscou, les Etats-Unis acceptant de leur côté de lever les restrictions sur l’aide militaire à l’Ukraine. Selon le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, les autorités ukrainiennes ont accepté des “négociations immédiates” avec la Russie.”La balle est aujourd’hui clairement dans le camp de la Russie”, a réagi Emmanuel Macron mardi soir, saluant ces “avancées”.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump se montre déterminé à mettre fin à ce conflit, quitte à opérer un rapprochement inédit avec le président russe Vladimir Poutine.Face à ce bouleversement géopolitique, les Européens se démènent pour ne pas être exclus des négociations, et martèlent que seul un accord de paix durable, assorti de garanties de sécurité pour l’Ukraine, pourra prévenir une reprise des combats.Selon la présidence française, les participants à la réunion de Paris “sont convenus que ces garanties de sécurité soient crédibles et s’inscrivent dans le temps long, s’accompagnent d’un soutien sans faille à l’armée ukrainienne”.Ils ont aussi estimé qu’elles ne devaient pas être “disjointes de l’Otan et de ses capacités”, au moment où de nombreux pays ne semblent prêts à s’engager qu’avec l’assurance d’un “filet de sécurité” des Etats-Unis, principal pays de l’Alliance atlantique.- “Première pierre” -La rencontre des chefs militaires était donc “importante”, a estimé le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, également présent, car elle “vient poser une première pierre sur ces garanties de sécurité”.L’idée de déployer des troupes européennes en Ukraine dans le cadre d’un accord de paix avec la Russie été évoquée à plusieurs reprises ces dernières semaines.Paris et Londres notamment sont étroitement impliqués dans les discussions sur cette option, qui devait être abordée dans la réunion de mardi. Le Premier ministre britannique Keir Starmer organise à son tour samedi une réunion virtuelle avec les dirigeants des pays prêts à s’engager.”La décision finale dépend de l’établissement de conditions claires: quelle est la mission, quel est l’objectif, quel est le mandat et quelles sont les garanties en termes de protection américaine”, a expliqué mardi à Paris le ministre néerlandais de la Défense Ruben Brekelmans, estimant que Washington restait un “allié fiable” dans l’Otan.Sébastien Lecornu réunira mercredi ses homologues du groupe E5 (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Pologne), ainsi que des représentants de l’Union européenne et de l’Otan avec, en visioconférence, le ministre ukrainien de la Défense.Le ministre des Armées doit ensuite rencontrer jeudi les présidents des groupes parlementaires, en présence du Premier ministre François Bayrou.Le chef de l’Etat doit enfin réunir vendredi les industriels français de la défense, appelés à augmenter leur cadence depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022 et qui doivent se préparer à un afflux potentiel de nouvelles commandes.mra-dab-la-fff/hj

LR: “On m’a planté des poignards dans le dos”, affirme Wauquiez

Le patron des députés Les Républicains Laurent Wauquiez, en lice pour la présidence du parti face au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, a affirmé mardi qu’on lui avait “planté des poignards dans le dos”, tout en assurant mener une campagne de terrain “à la Chirac”.”Oui j’ai des cicatrices. Oui, j’ai fait des erreurs. Oui j’ai été KO et oui, on m’a planté des poignards dans le dos, mais oui je suis toujours là”, a affirmé le député de Haute-Loire sur Europe 1 dans l’émission de Cyril Hanouna.Se laissant aller à des confessions personnelles inhabituelles dans ses interventions publiques, il s’est dit convaincu “qu’à un moment, les Français jugent aussi les cicatrices que vous avez sur le corps”.”Sur la durée, je pense qu’ils regardent et se disent +ok il est monté sur le ring de boxe, il n’a pas toujours gagné (…) mais il est toujours là et il n’a jamais cédé+”, a-t-il répondu à une question sur “l’insincérité” dont il est taxé dans les sondages face à un Bruno Retailleau beaucoup plus populaire.Sans mentionner directement son adversaire qui s’est lancé dans la bataille contre lui pour la présidence de LR, faisant craindre une nouvelle guerre des chefs à droite comme en 1995 entre Jacques Chirac et Edouard Balladur, Laurent Wauquiez a revendiqué la figure de l’ancien président qui s’était finalement imposé dans la course à l’Elysée.”Il y a une autre partie de moi, qui est la partie chiraquienne, qui aime le Cantal, qui est de Haute-Loire, bon vivant, qui aime la liqueur de verveine congelée”, a-t-il affirmé, promettant de sillonner toute la France pour aller à la rencontre des militants LR qui désigneront à la mi-mai leur nouveau président.Interrogé sur le rôle de Bruno Retailleau au gouvernement, il a assuré qu’il faisait du “travail utile, mais on ne lui donne pas les moyens d’agir”, réitérant “qu’avec la tutelle de François Bayrou, il n’est pas possible de faire une vraie politique de droite”. Il a soutenu que le ministre de l’Intérieur était “favorable à une primaire” pour la présidentielle de 2027, contrairement à lui qui prône “un candidat de la droite et pas un candidat de la droite, du centre et de la gauche en même temps”.    

La France doit lutter “en même temps” contre “les menaces géopolitiques” et “terroristes”, dit Macron

Emmanuel Macron a affirmé mardi que la France devait lutter “en même temps” contre “les menaces géopolitiques” et contre “les menaces sur son sol projetées par les terroristes”, rejetant les accusations de certains opposants qui l’accusent d’exagérer la menace représentée par la Russie.”J’entendais dans les débats ces derniers jours des gens qui, en quelque sorte, remettaient en cause la menace géopolitique. Le président de la République inventerait la menace russe”, a dit le chef de l’Etat lors du lancement du futur siège de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Saint-Ouen, près de Paris.”Ces gens là n’ont pas suivi l’actualité, manifestement”, a-t-il taclé.Alors qu’Emmanuel Macron a, selon ses propres mots, “sonné le tocsin” ces dernières semaines sur la “menace russe”, qui selon lui “nous touche” déjà, la leader du Rassemblement national Marine Le Pen a estimé la semaine dernière que “la première des menaces pour la France” n’était pas Moscou mais “le fondamentalisme islamiste”.”Si au bout de trois ans, la Russie a du mal à avancer en Ukraine, il y a peu de chances pour qu’elle ambitionne de venir jusqu’à Paris”, a-t-elle estimé.Le président de la République a ironisé mardi, sans la nommer, sur ceux qui disent que “la vraie menace, c’est le terrorisme”, ou ont “d’autres obsessions”.”On n’a pas attendu de lutter contre la menace terroriste”, a-t-il martelé après avoir longuement défendu son bilan en la matière.Selon lui, “une grande nation, elle n’a pas à choisir, elle a à répondre”. “Et elle n’a pas à décider de lutter contre les menaces géopolitiques qui s’imposent à elle ou contre les menaces sur son sol projetées par les terroristes. Elle a à faire les deux en même temps. C’est ce que nous faisons”, a-t-il insisté.”A l’heure où l’équilibre du monde se reconfigure, où ce qu’on croyait acquis s’éloigne, et où ce qui paraissait exclu se rapproche, il nous faut en effet défendre ces valeurs indéfectibles de notre République”, a poursuivi Emmanuel Macron. “Parce que nous n’avons aucunement envie de subir. Nous voulons choisir le destin qui est le nôtre”, a-t-il plaidé, invoquant un “droit” à “la vie tranquille”.

Terrorisme: “Plus ils nous haïssent, plus ils nous grandissent”, lance Macron

“Plus ils nous haïssent, plus ils nous grandissent”, a déclaré Emmanuel Macron lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes du terrorisme mardi à Strasbourg, alors que “la menace rôde toujours”.”Derrière les bombes, les balles et les larmes, à chaque fois la haine, la haine de notre culture, de la connaissance, de notre modèle de démocratie. Mais ils n’ont pas compris une chose, c’est que plus ils nous haïssent, plus ils nous grandissent. Plus ils décuplent notre courage”, a déclaré Emmanuel Macron. L’hommage s’est déroulé quelques semaines après l’attaque au couteau survenue le 22 février à Mulhouse (Haut-Rhin), “un scénario d’horreur dont nous sommes encore meurtris”, a déclaré le président de la République.Avec cet attentat, qui a fait un mort, “Mulhouse a rejoint un douloureux cortège” de villes frappées par le terrorisme, a poursuivi M. Macron, mentionnant également Israël, touché par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.”Nous ne pouvons nous résigner à l’innommable”, a déclaré le chef de l’Etat.”Cette mémoire est ce qui nous sépare de la barbarie”, a-t-il insisté devant des victimes et leurs proches présents à Strasbourg. “Nous n’oublions rien, aucun nom, aucun visage”.”Si neuf attentats ont été déjoués en 2024, la menace rôde toujours”, a aussi souligné Emmanuel Macron.Pour la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, “ce jour de mémoire doit être aussi un jour d’engagement. Un engagement absolu à lutter sans relâche contre le terrorisme”. “Nous travaillons avec nos États membres et nos partenaires dans le monde entier, pour combattre la radicalisation, anticiper la menace terroriste, prévenir les attaques et protéger nos citoyens”, a martelé Mme Metsola, présente à la cérémonie qui intervient en pleine session du Parlement européen à Strasbourg.”Il y a eu beaucoup d’actes de la part à la fois des pays européens individuellement et de l’Europe et ça a été des actes extrêmement sécuritaires qui étaient parfaitement nécessaires et qui ont permis de coordonner le renseignement, de mieux prévenir les attentats”, a réagi à l’issue de la cérémonie Arthur Dénouveaux, président de l’association Life For Paris et rescapé du Bataclan. “Là où on a vraiment péché, en revanche, c’est sur la radicalisation, sur notre capacité à aller contrer la propagande des jihadistes”, a-t-il estimé.D’autres responsables d’associations, ainsi que des victimes d’attentats et leurs proches ont assisté à cet hommage, qui se tient à la date anniversaire de l’attentat le plus meurtrier d’Europe, en 2004 à Madrid (191 morts).Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts), Michel Catalano, qui avait été pris en otage par les frères Kouachi dans son imprimerie de Dammartin-en-Goële, a témoigné.”Il y a dix ans, ma vie a basculé, la mort a frappé à ma porte, m’entraînant dans un cauchemar inimaginable”, a-t-il décrit, saluant l’action des associations et le rôle de sa famille qui a été “essentielle” dans sa “reconstruction”.Lui qui intervient dans des collèges, lycées et en milieu carcéral, espère pouvoir “peut-être même un petit peu changer le monde dans lequel nous vivons”.