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Sommet Trump/Poutine: Macron appelle à la vigilance et à maintenir la pression sur Moscou

Le président français Emmanuel Macron a appelé samedi à maintenir “la pression” sur la Russie tant “qu’une paix solide et durable respectueuse des droits de l’Ukraine n’a pas été conclue”.Dans un message posté sur X après les différents contacts diplomatiques consécutifs au sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska, Emmanuel Macron a également jugé “essentiel de tirer toutes les leçons de ces 30 dernières années, et en particulier de la propension bien établie de la Russie à ne pas tenir ses propres engagements”.”Il est indispensable de continuer à soutenir l’Ukraine et de faire pression sur la Russie tant que sa guerre d’agression se poursuit et qu’une paix solide et durable respectueuse des droits de l’Ukraine n’a pas été conclue”, a-t-il écrit, en précisant que les leaders européens avaient poursuivi leurs échanges après leurs discussions avec le président américain Donald Trump samedi matin.Dans ce message, le président français salue également “la disponibilité des États-Unis” à contribuer aux garanties de sécurité pour l’Ukraine qui devront accompagner tout accord de paix.”Nous y travaillerons avec eux et avec tous nos partenaires de la Coalition des volontaires, avec qui nous nous réunirons prochainement à nouveau, pour avancer de manière concrète”, a-t-il précisé.Donald Trump a rendu compte aux Européens tôt samedi matin du contenu de ses discussions avec le président russe. Le président des Etats-Unis a fait savoir dans un message sur son réseau social Truth Social qu’il privilégiait désormais un accord de paix permettant de mettre fin à la guerre sans passer par l’étape d’un cessez-le-feu.

Enquête ouverte après l’abattage d’un olivier à la mémoire d’Ilan Halimi, indignation unanime

Une enquête a été ouverte à la suite de l’abattage à Epinay-sur-Seine, près de Paris, d’un olivier planté en hommage à Ilan Halimi, jeune Juif torturé à mort en 2006, Emmanuel Macron dénonçant “un acte de haine” à l’unisson de la classe politique.L’enquête, pour destruction de bien d’utilité publique, a été confiée aux policiers de la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis, a précisé vendredi le parquet de Bobigny à l’AFP.L’olivier avait été planté en 2011 au jardin d’Alcobendas de cette commune d’un peu plus de 50.000 habitants située en Seine-Saint-Denis, à une dizaine de kilomètres au nord de Paris.Son abattage a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi et a été constaté jeudi par des agents de l’établissement public territorial Plaine Commune, dont Epinay-sur-Seine fait partie. D’après le maire sans étiquette de la commune Hervé Chevreau, se basant sur les caméras de vidéosurveillance extérieures au jardin, un homme portant un sac à dos s’y est introduit à 1h50 alors que le parc ferme à 21H30. “Abattre l’arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c’est chercher à le tuer une deuxième fois. Il n’en sera rien: la Nation n’oubliera pas cet enfant de France mort parce que Juif. Tous les moyens sont déployés pour punir cet acte de haine”, a écrit sur X le président Emmanuel Macron.Présent à Epinay-sur-Seine, aux côtés du préfet Julien Charles, le grand rabbin de France Haïm Korsia a dit trouver “émouvant que l’Etat, la mairie, les citoyens se mobilisent pour dire que ce n’est pas juste un arbre qui a été coupé, c’est une espérance qu’on a cherché à saboter”,  avant de prier devant la stèle avec d’autres membres de la communauté juive.Vendredi, le tronc de l’olivier apparaissait sectionné juste au-dessus de la plaque commémorative portant le nom d’Ilan Halimi.Ce jeune Français juif de 23 ans avait été séquestré et torturé en janvier 2006 à Bagneux (Hauts-de-Seine) par un groupe d’une vingtaine de personnes qui se faisaient appeler le “gang des barbares”, sous la direction de Youssouf Fofana.Découvert nu, bâillonné, menotté et portant des traces de tortures et de brûlures à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l’Essonne, le jeune homme était mort pendant son transfert à l’hôpital un peu moins d’un mois plus tard.Son calvaire avait suscité une vive émotion dans le pays.- Arbre replanté -Plusieurs responsables politiques ont exprimé vendredi sur X leur émotion, alors que la communauté juive est confrontée à une très forte hausse des faits antisémites depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et le début de la guerre à Gaza.”L’arbre pour Ilan Halimi, vivant rempart contre l’oubli, a été fauché par la haine antisémite”, avait réagi dans la matinée sur X le Premier ministre François Bayrou, tandis que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dit éprouver “dégoût et colère”.Eric Coquerel, député LFI de la circonscription, a dénoncé un acte antisémite “abject”. A droite, Eric Ciotti, patron de l’UDR alliée au Rassemblement national, y voit “un abominable symbole de l’explosion de l’antisémitisme dans notre pays”.Deux autres arbres plantés en hommage à Ilan Halimi, dont l’un portait sa photo, avaient été sciés en 2019 à Sainte-Geneviève-des-Bois, où il avait été retrouvé agonisant au bord d’une voie ferrée.D’autres arbres avaient été replantés. Mathieu Hanotin, président de Plaine Commune, et Hervé Chevreau, maire d’Epinay-sur-Seine, se sont engagés à le faire “dans les meilleurs délais”.Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés, contre 662 sur la même période en 2024, soit une baisse de 24%, selon des chiffres diffusés début juillet par le ministère de l’Intérieur.Ces faits restent toutefois en augmentation de 134% par rapport à janvier-mai 2023, avait précisé le ministère, qui souligne leur “niveau très élevé”. En 2024, 1.570 actes antisémites avaient été recensés en France. 

L’ex-secrétaire d’Etat Charlotte Caubel nommée procureure adjointe à Paris

Charlotte Caubel, ancienne secrétaire d’Etat sous le gouvernement d’Elisabeth Borne, a été nommée procureure de la République adjointe à Paris, selon la parution vendredi au Journal officiel de son décret de nomination par Emmanuel Macron.L’ex-secrétaire d’Etat à l’Enfance entre 2022 et 2024, magistrate de métier, a été nommée à ce poste au tribunal judiciaire de Paris après “l’avis du Conseil supérieur de la magistrature lors de sa séance du 1er juillet 2025”, peut-on lire dans ce décret daté du 12 août. Ce même CSM avait rendu un avis défavorable fin avril à la nomination de Charlotte Caubel au poste plus prestigieux de procureure de Créteil, selon plusieurs médias, alors qu’elle était déjà soutenue par le ministre de la Justice Gérald Darmanin.La perspective de son arrivée à la tête d’un important parquet de la région parisienne avait suscité des interrogations dans la magistrature, compte tenu de son expérience, jugée plus faible que celle d’autres candidats.Pour le poste de procureure adjointe à Paris, le garde des Sceaux ainsi qu’Elisabeth Borne ont soutenu sa candidature, selon le décret paru vendredi.La carrière de Charlotte Caubel, 53 ans, s’est partagée entre la politique et les affectations dans différentes juridictions comme Meaux, Bobigny ou Paris, où elle a été cheffe de la section affaires économiques, financières et commerciales entre 2014 et 2017. Elle est également passée par Tracfin, l’organisme de lutte contre la criminalité financière rattaché à Bercy. En politique, outre son portefeuille dans le gouvernement Borne, elle a notamment été la conseillère justice d’Edouard Philippe entre 2017 et 2020.Elle a également été directrice de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de 2020 à 2022.

Annulation d’une projection de “Barbie”: une enquête ouverte pour menace et intimidation

Une enquête a été ouverte jeudi en Seine-Saint-Denis pour menace, violence ou acte d’intimidation, après l’annulation de la projection du film “Barbie” le 8 août dans un quartier de Noisy-le-Sec sous la pression d’un groupe de jeunes habitants, a-t-on appris auprès du parquet de Bobigny.Le parquet a reçu la plainte déposée jeudi matin par le maire de Noisy-le-Sec, Olivier Sarrabeyrouse (PCF) qui avait décidé d’annuler la projection de “Barbie” afin de protéger les agents de la mairie agressés verbalement ce soir-là selon lui. “Une enquête a été ouverte pour menace, violence ou acte d’intimidation envers un chargé de mission de service public pour qu’il accomplisse ou s’abstienne d’acte de sa mission et confiée au commissariat de Noisy-le-Sec”, a précisé une source judiciaire.La ville avait annulé la diffusion sur écran géant du film “Barbie”, en plein air dans le quartier du Londeau, parce qu’une dizaine de jeunes hommes avaient proféré des “menaces insistantes”, selon le maire, de mettre un terme eux-mêmes à la séance.Devant la presse vendredi, M. Sarrabeyrouse a rappelé qu’il avait qualifiée “d’obscurantisme et de fondamentalisme” leur attitude et condamné leur argument “totalement fallacieux” selon lequel ce film prônait l’homosexualité et portait atteinte à l’image de la femme”. La mairie travaille à “la reprogrammation de ce film” dans des délais raisonnables, a-t-il annoncé, en souhaitant un moment de débat pour ne pas laisser “un groupe d’hommes se poser en censeurs moraux”.Mais l’élu s’est indigné du caractère “totalement disproportionné” de la polémique ayant suivi. “Je condamne avec encore plus de fermeté la récupération politicienne, la spéculation et la haine raciste islamophobe qui se déverse depuis 24 heures par la droite et l’extrême droite”, a-t-il insisté.Réalisé par Greta Gerwig, le film est une satire féministe qui voit Barbie, interprétée par Margot Robbie, découvrir la misogynie du monde réel.Sur l’esplanade où le film devait être projeté, plusieurs jeunes hommes ont estimé jeudi auprès de l’AFP que pour les nombreux enfants de moins de 10 ans présents le 8 août, le film n’était “pas adapté”, “pas correct”, “trop “vulgaire”, tout en affirmant que ce rejet “n’a rien à voir avec l’islam ou la religion”.Selon des propos rapportés jeudi par BFMTV, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé des “pressions d’une minorité violente qui veut +hallaliser+ l’espace public”, les jugeant “pas acceptables, comme n’est pas acceptable le moindre recul face à ces revendications communautaires”.

Annie Genevard annonce un fonds d’urgence sur les vignobles de l’Aude sinistrés par le feu

Dans le village viticole de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, en partie brûlé par l’incendie de la semaine dernière, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a annoncé jeudi un fonds d’urgence de huit millions d’euros pour les agriculteurs sinistrés, en majorité des viticulteurs, et exprimé “la solidarité nationale” à l’égard des Corbières “balafrées” par le feu.En bordure du village, où une habitante a trouvé la mort dans l’incendie, des vignes calcinées et d’autres épargnées par le feu s’étendent au pied de la colline recouverte de cendres.Le feu d’une ampleur exceptionnelle a parcouru 16.000 hectares, dont 13.000 ont brûlé, détruit 36 maisons ainsi qu’une vingtaine de hangars agricoles et dévasté 1.000 à 1.500 hectares de vignes, à quelques semaines des vendanges.Après avoir rencontré élus et viticulteurs sinistrés, la ministre a annoncé “un fonds d’urgence de huit millions d’euros, qui servira à indemniser à la fois les pertes de récoltes, les pertes de fonds, quand la vigne par exemple est détruite, et la destruction de bâtiments et de matériels agricoles”.L’aide au monde agricole, en majorité viticole, sera complétée, a-t-elle dit, par un “dispositif fiscal qui permettra d’exonérer aussi les taxes foncières” et par “une avance de jusqu’à 10.000 euros” par producteur, dont le gouvernement a demandé le versement “dans la prochaine quinzaine”.”Le premier objectif est atteint après cette annonce. Ces 8 millions d’euros sont vitaux pour notre profession et on attend la suite”, a réagi Ludovic Roux, président de la chambre d’agriculture de l’Aude à l’issue de la table ronde avec la ministre, à la cave coopérative de Saint-Laurent.- “Situation catastrophique” -“Nous sommes dans une situation catastrophique”, estime-t-il, car “beaucoup ont tout perdu”.”Les remontées de terrain font état de 1.000 à 1.500 hectares fortement impactés (…) c’est-à-dire avec des pertes de fonds, des pertes de récoltes, des vignes qui ont reçu du produit retardant, qui ont été exposées pendant plusieurs jours à de la fumée”, a estimé Jérôme Despey, vice-président de la FNSEA.”Aider les viticulteurs à se relever de ce drame est une absolue nécessité”, a déclaré Mme Genevard, promettant de revenir “avant la fin de l’année pour le temps de la reconstruction”.”Ce traumatisme (…) marque profondément les populations, les exploitants agricoles, mais au-delà tout le pays”, a déclaré la ministre aux élus et aux vignerons, “parce que le sens de la venue du Premier ministre [le 6 août], comme de ma venue, c’est aussi l’expression de la solidarité nationale à l’égard de votre territoire”.- “Laboratoire du réchauffement climatique” -Dans ce territoire des Corbières “balafré par l’incendie”, Mme Genevard a souhaité que l’Aude devienne un “laboratoire de ce réchauffement climatique qui n’est pas étranger à l’épisode qu’on vient de connaître”. “À l’occasion de ce désastre, il faut qu’on se pose de bonnes questions et qu’on apporte des réponses appropriées”, en matière de “choix de cultures, en matière de production, en matière d’activité agricole, en matière d’adduction d’eau”, a-t-elle ajouté.Selon la ministre, il faut “un retour d’expérience pour savoir où ça a brûlé, qu’est-ce qui a brûlé, pourquoi à certains endroits ça n’a pas brûlé, pour qu’on puisse véritablement penser l’avenir”.Les viticulteurs mettent en avant le rôle essentiel de coupe-feu joué par les vignes toujours présentes, qui limitent ou stoppent la propagation des incendies. – Statut spécial -“Voir le patrimoine familial partir en fumée, ça fait mal”, a confié à l’AFP Baptiste Cabal, président de la cave coopérative “le Cellier des demoiselles”, où s’est tenue la réunion.Ce viticulteur a vu “100% des vignes enfumées ou cendrées”.Déjà accablés par des aléas climatiques et économiques, les viticulteurs des Corbières, sinistrés par cette “catastrophe d’une ampleur inédite”, selon l’expression de François Bayrou, attendent aussi que l’État accorde un statut spécial au département.”Ici, on n’est pas dans la Beauce, difficile d’avoir de la rentabilité dans une zone méditerranéenne comme les Corbières, du fait de la sécheresse et du climat. On a besoin d’un accompagnement spécifique. D’une indemnité compensatoire de handicap climatique, comme les zones de montagne bénéficient d’une indemnité compensatoire de handicap naturel dans le cadre de la PAC”, plaide M. Roux.Également présente sur place, la présidente de la région Occitanie Carole Delga a appelé le président Macron à lancer un grand plan national “Occitanie résiliente” d’investissement massif à l’image de “Marseille en grand”.

“Tout bloquer” le 10 septembre: sur les réseaux, une mobilisation à plusieurs inconnues

Des appels à “tout bloquer” en France le 10 septembre, venus d’horizons très divers, se multiplient sur les réseaux sociaux, en se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou. Leur possible concrétisation dans la rue reste une inconnue.Les premières références à cette date, dont le choix ne semble pas avoir de justification particulière, remontent à mai, au moins. Mais c’est en juillet, à la faveur des mesures d’économies annoncées par le Premier ministre, qu’elles ont gagné en visibilité.Lancé à l’origine par une chaîne Telegram plutôt confidentielle, décliné sur un site nommé “Les essentiels France”, ce mot d’ordre est relayé par divers groupes de discussion. Avec un canal principal d’organisation, “Indignons-nous”, réunissant plusieurs milliers d’internautes.Sur de nombreux comptes (TikTok, Facebook, X, Telegram), déjà établis ou spécialement créés, les messages de ce mouvement à l’état gazeux peuvent mentionner le RIC (referendum d’initiative citoyenne), réclamer des hausses de salaires et des retraites ou appeler à la “résistance”, au confinement volontaire ou la grève générale. Près de sept ans après le mouvement des Gilets jaunes, qui avait interpellé par son ampleur, “les ingrédients de la colère (sentiment de déclassement du bas de la classe moyenne, fin de mois difficiles pour les catégories populaires et ras-le-bol fiscal généralisé) n’ont pas disparu”, relève le directeur du département Opinion à l’Ifop Jérôme Fourquet dans Le Point.- “Allume-feu” -“Et c’est sur ces braises encore rougeoyantes que le gouvernement a versé un bidon d’essence avec son plan de rigueur (…), l’allume-feu étant, pour filer la métaphore du barbecue, la suppression de deux jours fériés”, selon lui.”Depuis les Gilets jaunes, il apparaît désormais envisageable de construire des mobilisations hors champ politique ou syndical traditionnel, en faisant usage des réseaux sociaux”, observe pour l’AFP l’historien Stéphane Sirot.Ce spécialiste des mouvements sociaux note toutefois que le 10 septembre tombe un mercredi, alors que les Gilets jaunes manifestaient le samedi, jour chômé pour la majorité des salariés.Les actions prévues sont tantôt classiques, de “type grève”, et “moins classiques, comme ne vous servez plus de votre carte bancaire à partir du 10 septembre” ou “n’allez plus faire vos courses dans les supermarchés”, relève M. Sirot.Sur le terrain, fin juillet, quelques dizaines de personnes se sont réunies pour débattre dans des parcs, à Paris ou Strasbourg, selon Franceinfo et Mediapart.Comment ce mouvement peut-il résonner ou pas avec la stratégie des syndicats? Les confédérations ont rendez-vous le 1er septembre pour discuter des actions à mener, après avoir dénoncé notamment le projet de suppression de deux jours fériés.Sans attendre, plusieurs unions départementales et fédérations de la CGT, dont celles de la chimie et du commerce, ont d’ores et déjà prévu de mobiliser le 10 septembre.”Il y a de quoi être en colère, il faut des mobilisations, elles seront nombreuses comme celle du 10 septembre, et il y en aura d’autres”, a déclaré à l’AFP Thomas Vacheron, secrétaire confédéral du syndicat.- “Début de la lutte” -La fédération Mines-Energies de la CGT appelle elle à faire grève à partir du 2 septembre.Contre les mesures budgétaires, Force ouvrière a aussi annoncé un préavis de grève à compter du 1er septembre et une grève est envisagée dans les hôpitaux parisiens.Quelques responsables politiques soutiennent l’appel du 10 septembre, comme les députés Clémentine Autain et Alexis Corbiere, ex-LFI siégeant dans le groupe Ecologiste. Ils sont signataires d’une tribune publiée par la revue Regards appelant à faire de cette date “le début de la lutte” pour “une vie digne et heureuse”.Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a assuré sur son blog se reconnaître dans les “motifs de cette action”, tout en soulignant l’importance de son “indépendance” comme “condition de son succès”.”On suit, on regarde ce qui se passe sur les réseaux, on est vigilants”, indique à l’AFP le député PS Arthur Delaporte. “Quand on appelle à rejoindre un mouvement, c’est dans le cadre d’une intersyndicale, là ce n’est pas le cas.”Même réserve, à l’extrême-droite, chez la députée RN Edwige Diaz. Son parti “par principe ne s’improvise pas instigateur de manifestations”, a-t-elle souligné sur France Inter, tout en “compren(ant) la détresse de ces Français”. “Je n’ai pas l’impression que ça marche très fort”, confie pour sa part une source gouvernementale à l’AFP. Tout en restant prudente: “On peut se tromper, il y avait beaucoup qui ne ressentaient pas les Gilets jaunes et ils sont arrivés…”pim-cln-caz-bpa-boc/alu/pcl/cbn

“FB Direct”, suite: Bayrou en appelle aux “questions” et aux “suggestions” des Français pour le budget

François Bayrou a lancé jeudi la “deuxième étape” de son entreprise de “communication directe” pour convaincre du bien-fondé de son plan budgétaire, et appelé les Français à participer en écrivant directement au Premier ministre ou via l’application gouvernementale Agora.”Je m’étais engagé, lorsque nous avons commencé cette communication, à faire que vous puissiez, si vous le souhaitez, par vos questions, vos propositions, vos suggestions, participer à cet effort si difficile de redressement du pays. Avec ce double objectif de redresser nos comptes publics autant que possible, progressivement, et de produire plus pour la France progressivement”, a expliqué le Premier ministre dans une vidéo publiée jeudi.”Je ne laisserai pas se construire, se mettre en place un conflit entre les responsables du gouvernement, le pouvoir et les Français. Parce que je sais qu’il n’en sort jamais rien de bon. Et je sais que sans le soutien des Français, cette tâche est impossible”, a également déclaré François Bayrou.Pour ce faire, une nouvelle version de l’application Agora, créée et portée en 2023 par l’ancien porte-parole du gouvernement Olivier Véran, a été mise en place. Les Français peuvent également directement écrire au chef du gouvernement via l’adresse mail fbdirect@premier-ministre.gouv.fr”Il faut que vous soyez informés, associés et que vous puissiez participer” et “je vous donnerai ce que je crois être la ligne directrice à suivre face à ces questions et face à ces suggestions”, a conclu M. Bayrou.”Je ne répondrai pas aux injures, tout le monde sait comment fonctionnent les réseaux sociaux”, a averti le Premier ministre.Invoquant régulièrement l’exemple de Pierre Mendès France –qui rendait compte de son action de chef du gouvernement (1954-1955) à la radio nationale–, M. Bayrou entend poursuivre cette “opération de communication directe” jusqu’au début du mois de septembre, en abordant les différents enjeux des textes financiers qui seront examinés au Parlement à partir d’octobre.Sur Youtube, la première vidéo –également disponible en podcast– a été visionnée à plus de 126.000 reprises. Les suivantes ont généré entre 7.400 à 37.000 vues.Dépourvu de majorité à l’Assemblée, menacé de censure par la gauche et le Rassemblement national, le Premier ministre a présenté le 15 juillet les grandes lignes de cet effort budgétaire.Il a notamment prôné le gel de la plupart des dépenses de l’État en 2026 au niveau de 2025, une “année blanche” gelant le barème des impôts, des prestations sociales et des retraites ou encore la suppression de deux jours fériés.

Budget: les 44 milliards d’économies doivent être “réduits de moitié”, prévient un député PS

Le plan d’économies de près de 44 milliards d’euros pour 2026, présenté mi-juillet par François Bayrou, “doit être réduit” d’environ “la moitié” s’il “souhaite ouvrir le dialogue et que la France ait un budget”, a affirmé jeudi le député socialiste Philippe Brun.”L’effort doit être réduit” de 43,8 milliards à “à peu près la moitié”, a estimé sur franceinfo l’élu de l’Eure, expliquant que le PS vooulait ainsi “éviter l’austérité” et “étaler dans le temps” la réduction du déficit public.Son parti présentera son propre plan “dès le début de la rentrée en septembre” et “nous souhaitons que ce soit la base de discussion avec le gouvernement”, a-t-il ajouté, appelant le Premier ministre à “changer radicalement de posture s’il souhaite ouvrir le dialogue et que la France ait un budget”.Il a notamment suggéré de “mettre à contribution ceux qui ont profité de la crise”, en l’occurrence “les grandes fortunes qui ont été totalement exonérées d’efforts”, via “une contribution différentielle sur les hauts patrimoines, qui permette d’éviter les optimisations fiscales”.Tout l’inverse selon lui d’un “plan Bayrou (dont) il n’y a quasiment rien à retenir”, car il “tape la France qui travaille (et) qui se lève tôt” en mettant “à contribution essentiellement les classes populaires et moyennes”.Le PS, qui détient une des clés de la censure du gouvernement à l’Assemblée, avait déjà fait savoir mi-juillet par la voix de son premier secrétaire Olivier Faure que “sur les bases actuelles” du budget 2026 cette révocation était “la seule perspective possible”.

Nouvelle-Calédonie: le FLNKS rejette l’accord de Bougival, Valls regrette un choix “incompréhensible”

Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), principal mouvement indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, a acté mercredi son rejet de l’accord sur l’avenir du territoire signé en juillet, choix jugé “incompréhensible” par le ministre des Outre-mer Manuel Valls qui appelle à poursuivre le dialogue.”Ma porte reste évidemment ouverte pour comprendre les raisons peu explicites de ce choix incompréhensible”, a-t-il déclaré dans un message publié sur Facebook, assurant “ne pas se résigner” à trouver un compromis alors qu’il doit se rendre dans l’archipel la semaine prochaine.Défendant un accord “inédit” permettant la création d’un “État de Nouvelle-Calédonie” doté d’une loi fondamentale, d’une nationalité calédonienne et de la compétence en relations internationales, Manuel Valls a aussi assuré que le texte de Bougival reconnaissait l’identité kanak. Plus tôt, le FLNKS avait confirmé sans surprise qu’il rejetait l’accord signé début juillet avec l’Etat et les non-indépendantistes à l’issue de plusieurs jours de négociations entre les différentes forces politiques calédoniennes.Le “projet d’accord de Bougival” est incompatible “avec les fondements et acquis de notre lutte”, a affirmé Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS, lors d’une conférence de presse à Nouméa, quelques jours après un congrès extraordinaire du mouvement.Le texte, pourtant signé par les délégués du FLNKS, a suscité une levée de boucliers chez une partie du camp indépendantiste qui estime qu’il ne va pas assez loin dans la souveraineté du territoire français du Pacifique.En visioconférence depuis Mulhouse (Haut-Rhin), où il a été incarcéré pendant près d’un an, le président du FLNKS, Christian Tein, a dénoncé “un accord à marche forcée proposé par Macron”.”Bougival est derrière nous”, a affirmé Marie-Pierre Goyetche (Parti travailliste), également membre du bureau politique du FLNKS: “C’est un rejet en bloc, nous ne participerons pas au comité de rédaction” proposé par Manuel Valls pour clarifier certains termes de l’accord.  L’accord de Bougival continue d’être défendu localement par l’ensemble du camp non-indépendantiste, par l’Eveil océanien, parti “ni-ni” (ni indépendantiste, ni loyaliste), et par le Parti de libération kanak (Palika) et l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), deux mouvements indépendantistes qui ont quitté le FLNKS en 2024. – “Nouvelle trahison” -Dans un communiqué, les deux principaux mouvements non-indépendantistes (Les Loyalistes et le Rassemblement-LR) ont déploré la décision du FLNKS, y voyant “un reniement de sa signature” et “une nouvelle trahison”.Ils appellent à la création “d’un comité ad hoc, composé de loyalistes et d’indépendantistes favorables à l’accord de Bougival, de membres de la société civile et d’experts” pour en “approfondir certains aspects techniques”.Sans attendre l’officialisation de ce rejet, Manuel Valls avait annoncé se rendre “la semaine du 18 août” en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver l’accord.”Je rencontrerai toutes les délégations politiques, j’installerai le comité de rédaction. Nous examinerons le projet”, a-t-il déclaré mercredi, expliquant que “chacun devra assumer ses responsabilités”.Le FLNKS souhaite lui “ouvrir le dialogue” pour la “signature d’un accord de Kanaky (nom donné au territoire par les indépendantistes, NDLR) le 24 septembre 2025”, conduisant à “l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté avant l’élection présidentielle de 2027”, selon Dominique Fochi.Il a également insisté sur la tenue de discussions “sous la supervision” de M. Tein. Libéré de prison en juin, celui-ci reste mis en examen pour son rôle présumé dans les émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts et plusieurs milliards d’euros de dégâts. Le leader politique a toujours nié avoir appelé à la violence.”Nous en profiterons pour lui dire que nous voulons que les élections provinciales se tiennent en novembre (…) pour connaître la réelle légitimité des uns et des autres”, a-t-il ajouté.Ces élections, cruciales en Nouvelle-Calédonie, auraient dû se tenir fin 2024. Mais elles avaient été repoussées à novembre 2025 au plus tard après les émeutes causées l’an passé par le projet d’élargissement du corps électoral calédonien.Selon Manuel Valls, une proposition de loi organique (PPLO) a justement été déposée mercredi par six présidents de groupe du Sénat pour reporter ces élections à juin 2026, conformément au calendrier fixé par l’accord de Bougival.

Jours fériés supprimés: une députée macroniste fustige une mesure “contraire à ses valeurs”

La suppression de deux jours fériés, proposée par François Bayrou pour réduire le déficit public, est “un très mauvais signe du gouvernement”, a estimé mercredi la députée macroniste Violette Spillebout, jugeant même la mesure “contraire à (ses) valeurs”.”Je ne défends pas une mesure de suppression de jours fériés, je suis contre cette suppression de jours fériés. C’est extrêmement clair parce que c’est contraire à mes valeurs”, a déclaré l’élue du Nord sur Europe 1.Le Premier ministre a pourtant invité syndicats et patronat à engager dès la rentrée une négociation visant à retirer le “caractère férié de deux jours” – qui pourraient être le lundi de Pâques et le 8-Mai – afin d’abonder le budget de l’Etat de plus de 4 milliards d’euros dès l’an prochain.”On a besoin de faire rentrer de l’argent dans les caisses, mais ça veut dire qu’il faut remettre plus de personnes à l’emploi”, a objecté Mme Spillebout, pour qui “ce n’est pas sur les travailleurs qu’il faut faire peser l’effort national”.”Ces jours fériés, c’est un très mauvais signe du gouvernement, parce que c’est comme une marque de défiance envers ceux qui paient le plus aujourd’hui. C’est vrai que ça me révolte”, a-t-elle ajouté.Pour faire des économies, la députée du groupe Ensemble pour la République a défendu, à l’instar de son leader Gabriel Attal, une nouvelle réforme de l’assurance chômage “qui rende encore plus contraignante l’accès aux indemnités et accompagne encore plus fortement (…) vers le retour à l’emploi”.Sur ce sujet, l’ex-socialiste désormais proche de Gérald Darmanin est sur la même ligne que M. Bayrou, qui a demandé aux partenaires sociaux une autre négociation avec un objectif de 2 à 2,5 milliards d’euros d’économies dès 2026.Mme Spillebout a en outre plaidé pour “un effort supplémentaire” et “temporaire” de “ceux qui ne travaillent pas”, en l’occurrence des retraités dont “certains qui sont très aisés sont prêts à faire l’effort (et) le disent eux-mêmes”.