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Immigration: Retailleau demande aux préfets “des résultats”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau demande aux préfets une “complète mobilisation” afin de “renforcer le pilotage de la politique migratoire” et obtenir des “résultats”, dans une circulaire dont l’AFP a eu connaissance mardi. “L’obtention des résultats demandés par nos concitoyens exige votre complète mobilisation”, écrit le ministre aux représentants de l’État dans ce document de sept pages qui donne aux préfets la marche à suivre, décidée par le nouveau locataire de la place Beauvau, en attendant une possible nouvelle loi sur l’immigration annoncée pour l’exécutif pour 2025. “Ces orientations visent tant les étrangers en situation régulière (…) que ceux en situation irrégulière, pour ce qui concerne le maintien en rétention administrative et les mesures et dispositifs de suivi à mettre en place lorsque les possibilités de recourir à cette dernière sont épuisées”, écrit le ministre. “Elles visent, avant et surtout, une mobilisation orientée vers les résultats”, demande Bruno Retailleau.  Tenant d’une ligne dure sur l’immigration, le ministre liste dans la circulaire une série de mesures destinées par exemple à “amplifier” et “systématiser” les mesures d’éloignement visant les étrangers susceptibles de présenter des menaces à l’ordre public en France.Ces orientations ne doivent pas se “limiter aux flux de situations nouvelles”, mais doivent “porter sur les dossiers qui n’avaient pu, par le passé, faire l’objet de mesures appropriées, désormais rendues possibles” par la loi Darmanin promulguée début 2024. Soucieux d’utiliser toutes les dispositions ouvertes par la loi “immigration” du précédent ministre, Bruno Retailleau veut par exemple que les préfets mobilisent “pleinement le levier de l’interdiction de retour en complément de l’OQTF (obligation de quitter le territoire français)”, “lorsqu’un arrêt d’expulsion n’est pas juridiquement valable”.  Pour mener à bien cette politique, le ministre demande aux préfets d’abonder “en ressources humaines, matérielles et budgétaires” les services des étrangers afin d’absorber la charge de travail supplémentaire. Il souhaite également “chaque mois des réponses exhaustives” sur l’activité de police des étrangers de chaque préfecture.   La circulaire insiste par ailleurs sur la situation des étrangers sortants de prison, quelques semaines après le viol et le meurtre d’une étudiante parisienne, Philippine, par un Marocain visé par une OQTF. Ainsi parmi le rappel des mesures déjà existantes, la circulaire ordonne aux préfets de “systématiquement faire appel” après la remise en liberté d’un étranger potentiellement dangereux décidée par un magistrat.

Gouvernement démissionnaire: audition de Gabriel Attal à l’Assemblée le 12 novembre

Le gouvernement démissionnaire a-t-il outrepassé certaines prérogatives cet été? C’est la question creusée par une “mission flash”, mardi à l’Assemblée nationale, qui entend notamment auditionner en novembre Gabriel Attal, a appris l’AFP auprès des deux co-rapporteurs.Menée par le macroniste Stéphane Mazars et l’écologiste Léa Balage El Mariky, cette “mission flash”, le nom donné à des travaux réalisés par des parlementaires en général sur un ou quelques mois, débute ses travaux mardi par les auditions des professeurs de droit Denis Baranger et Benjamin Morel. Elle avait auparavant auditionné d’autres professeurs de droit mais également le Secrétariat général du Gouvernement.Quant à l’ex-Premier ministre, il sera entendu le “12 novembre”, ont annoncé à l’AFP les deux co-rapporteurs. Selon M. Mazars, leurs travaux pourraient aussi conduire à auditionner l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, l’ex-ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné ou encore leur collègue des Sports Amélie Oudéa-Castéra.Démissionnaire mi-juillet après la défaite du camp présidentiel aux élections législatives anticipées, le gouvernement de Gabriel Attal était resté en fonctions jusqu’en septembre pour expédier les affaires courantes, jusqu’à la nomination de Michel Barnier à Matignon puis de ses ministres.Léa Balage El Mariky estimait début octobre que “des décisions majeures ont été prises par des anciens ministres démissionnaires, sans légitimité démocratique ni contrôle parlementaire”. Elle avait également annoncé vouloir se servir de cette mission parlementaire pour clarifier dans le droit les règles d’exercice des gouvernements démissionnaires.Il y a dix jours, le Conseil d’État a jugé qu’un décret pris par Gabriel Attal lorsqu’il était à la fois Premier ministre démissionnaire et député était bien valable, car si les deux fonctions sont incompatibles selon la Constitution, cette règle est “dépourvue d’effet sur l’exercice des fonctions de membre du gouvernement”.

Renaissance: la voie est libre pour Attal, qui obtient le ralliement d’Elisabeth Borne

Il n’y aura pas de duel d’anciens Premiers ministres pour s’emparer du parti du président: Élisabeth Borne s’est retirée mardi de la course à la tête de Renaissance pour une “candidature d’union” avec Gabriel Attal, qui conforte sa position de premier héritier, quoique rebelle, d’Emmanuel Macron.Un peu plus de deux mois après l’annonce de sa candidature, dans un entretien accordé mi-août au Parisien, l’ancienne Première ministre se rallie à son successeur à Matignon, dont la grande majorité des cadres du parti considéraient la victoire comme acquise.Le Congrès de Renaissance est prévu les 23 et 24 novembre et l’élection du successeur de Stéphane Séjourné, récemment nommé commissaire européen, se tiendra le 7 décembre.Les candidats ont jusqu’à lundi pour déposer une liste pour l’élection du Conseil national. Lequel concourra, avec les présidents d’assemblées départementales, les membres du bureau exécutif du parti et ceux de l’Assemblée des territoires, à l’élection du nouveau secrétaire général.Mais il semble peu probable qu’une seconde liste vienne concurrencer celle du nouveau président du groupe macroniste à l’Assemblée.”Gabriel Attal a fait savoir qu’il souhaitait être candidat au poste de secrétaire général. Dans cette période déterminante pour notre pays et pour notre famille politiques, des discussions se sont engagées pour rechercher une solution de complémentarité plutôt que de division”, écrivent les deux camps dans un communiqué commun.”Gabriel Attal et Élisabeth Borne ont ainsi fait le choix d’une candidature d’union et de rassemblement. Ni la situation de notre pays, ni celle de notre parti ne supporteraient la division”, poursuivent-ils.”Si les militants le confirment par leur vote, Gabriel Attal sera alors le secrétaire général de Renaissance. Élisabeth Borne sera présidente du Conseil national” (sorte de parlement du parti), selon le texte.Les deux anciens Premiers ministres d’Emmanuel Macron “s’engagent pour créer les conditions du rassemblement le plus large possible”.- “fin du macronisme” -Mme Borne, qui vient de publier un livre sur son expérience à Matignon dans lequel elle n’épargne guère le président, avait reçu le soutien de plusieurs cadres du mouvement présidentiel comme les anciens ministres Aurore Bergé et Clément Beaune et l’ancien patron du groupe à l’Assemblée Sylvain Maillard.Surtout, la députée du Calvados avait d’emblée tenté de placer la pression sur son concurrent non déclaré en estimant qu’il n’était pas d'”usage” de cumuler les fonctions de premier dirigeant du parti et de président du groupe à l’Assemblée. Or Gabriel Attal s’est fait élire président du groupe macroniste en juillet. Un point qui n’est pas abordé dans le communiqué commun.Renoncer à cumuler ? “Je pense que ce n’est pas impossible qu’il le fasse une fois élu, mais il ne le mettra jamais dans le deal”, expliquait lundi un soutien de M. Attal.L’entente au sommet porte également, selon plusieurs sources, sur la place accordée aux soutiens de Mme Borne au sein du futur bureau exécutif du parti.”On a obtenu un très bon accord. Au forceps. Un bon accord qui garantit une véritable représentation dans le parti”, assure un soutien de Mme Borne.Depuis plusieurs semaines, et malgré plusieurs rencontres de négociations, les deux dirigeants sillonnaient les fédérations du parti présidentiel, se succédant parfois dans un même lieu dans une sorte de jeu du chat et de la souris.Le ralliement de Mme Borne ôte un obstacle sur la route de Gabriel Attal, en froid avec Emmanuel Macron depuis la dissolution. L’Élysée avait déjà échoué à obtenir le report de l’élection à la présidence du groupe en juillet. Et avait tenté, sans aller jusqu’au bout, d’obtenir un report de ce Congrès.Cet accord annoncé mardi “correspond à la volonté d’union maintes fois réitérée par le président de la République, donc cela va dans le bon sens”, juge mardi un conseiller de l’exécutif.Fondateur d’En Marche en 2016, devenu La République en marche en 2017, Emmanuel Macron est le président d’honneur de Renaissance, nouveau nom du parti depuis 2022.”Le fait qu’Attal prenne le parti et le groupe, ça acte définitivement la fin du macronisme, et le début de l’attalisme”, juge un des soutiens de l’ancien Premier ministre.

Législatives: LFI investit le militant des droits de l’enfant Lyes Louffok en Isère

La France insoumise a annoncé mardi avoir investi le militant des droits de l’enfant Lyes Louffok comme candidat à l’élection législative partielle dans la 1ère circonscription de l’Isère, où les socialistes locaux ont également proposé une candidate.”Lyes Louffok mènera une campagne décisive pour renforcer les rangs du Nouveau Front populaire, seule opposition à Emmanuel Macron”, a déclaré dans un communiqué ce Comité électoral de LFI, alors que la question d’une candidature unique à gauche dans cette circonscription divise les forces du Nouveau Front populaire (NFP). Le siège est vacant depuis la démission le 9 octobre de l’insoumis Hugo Prévost, accusé de violences sexistes et sexuelles. Selon le Dauphiné Libéré, les militants insoumis locaux ont approuvé la candidature de Lyes Louffok à l’unanimité. Alors que des tensions traversent l’alliance de gauche, LFI invite les forces locales du NFP à se réunir mercredi à Grenoble pour “engager avec elles la campagne pour l’élection de Lyes Louffok”, indique le député insoumis Paul Vannier à l’AFP. Le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a confirmé à l’AFP qu’une réunion locale des partis du NFP était prévue mercredi soir, à l’initiative du Parti communiste.Mais il s’agit pour lui de “se mettre autour de la table pour discuter de la meilleure stratégie et de la meilleure candidature”, explique-t-il, au regard d'”un contexte politique particulier” avec la démission du député et dans “une circonscription difficile”, où “l’implantation politique locale aura une influence plus grande”. “Notre obsession au Parti socialiste, c’est que cette élection législative partielle ne soit pas pour nos oppositions le moyen de dire: +regardez, la faiblesse du NFP, qui dès qu’il y a une élection, la perd+”.”Nous considérons que pour garder cette circonscription dans le giron de NFP, la meilleure candidate est Amandine Germain”, conseillère départementale présidente du groupe communiste, socialiste, écologiste et insoumis au Conseil départemental.- Soutien des écologistes -Après cette discussion des partenaires locaux, “on verra quelle décision on prend”, a-t-il ajouté.”Il n’y a aucune volonté de notre part de briser le NFP”, assure-t-il, mais envoyer “un candidat parachuté, malgré toutes ses qualités, ne nous parait pas le scenario optimal pour conserver cette circonscription”.  Mais dans un tweet, la patronne des écologistes Marine Tondelier a déjà choisi son camp, évoquant le “total soutien des Ecologistes” à Lyes Louffok.  La candidate du Nouveau Front populaire à Matignon, Lucie Castets, avait un temps envisagé de se présenter dans cette circonscription, avant de renoncer. Les Insoumis exigeaient qu’elle siège au sein de leur groupe, en vertu de l’accord du Nouveau Front populaire conclu au mois de juin, qui leur réserve cette circonscription. Candidat dans le Val-de-Marne en juin dernier, Lyes Louffok avait été battu au second tour par le candidat des Républicains. C’est donc dans l’ancienne circonscription de l’ex-ministre Olivier Véran, qui reste silencieux sur ses intentions potentielles de briguer un nouveau mandat, que le jeune homme, travailleur social et porte-voix des enfants placés, va tenter de s’imposer.Lyes Louffok, “personnalité engagée n’appartenant à aucune formation politique”, proposera une “grande réforme de l’Aide sociale à l’enfance”, un combat “urgent et essentiel”, a plaidé LFI dans son communiqué. 

Les députés insoumis veulent relancer la procédure de destitution de Macron

Le groupe de la France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale va tenter de déposer une nouvelle proposition de destitution du président Emmanuel Macron, malgré l’échec début octobre de sa première tentative, a annoncé mardi la députée Clémence Guetté, au nom du groupe.”On ne va pas lâcher” cette procédure, a souligné la députée lors d’une conférence de presse au Palais Bourbon. Les insoumis, qui reprochent à M. Macron d’avoir “volé” le résultat des dernières élections, espèrent profiter de leur “niche” parlementaire du 28 novembre, un créneau qui leur permet d’avoir la main sur l’ordre du jour.Lors de leur première tentative, il y a quelques semaines, ils s’étaient heurtés au refus de la conférence des présidents d’inscrire leur texte à l’agenda de l’Assemblée. Cette fois, il leur faudra cependant encore obtenir que leur texte soit à nouveau considéré comme recevable par le Bureau de l’Assemblée. Le groupe LFI, a expliqué Mme Guetté, a donc demandé à la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, de convoquer le Bureau à titre exceptionnel avant jeudi – date limite pour fixer l’ordre du jour de la “niche” LFI. “Si jamais ce Bureau nous est refusé, nous demandons quand même de pouvoir mettre (la proposition) à l’ordre du jour” le 28 novembre, “sous réserve” qu’elle soit déclarée recevable ultérieurement, a-t-elle indiqué.Les chances de succès de cette procédure sont cependant très faibles, puisqu’une destitution du président requiert une majorité des deux tiers à l’Assemblée et au Sénat.Même à gauche, l’initiative ne fait d’ailleurs pas l’unanimité. 

Macron au Maroc: l’humoriste controversé Yassine Belattar dans une délégation éclectique

Emmanuel Macron est accompagné au Maroc par une délégation aussi pléthorique qu’éclectique de plus de 130 personnes du monde politique, économique ou culturel, dont certaines ont créé la polémique comme l’humoriste controversé Yassine Belattar.Il était notamment présent lundi soir à la cérémonie d’accueil du chef de l’Etat, à Rabat, en présence du roi Mohammed VI, au début d’une visite d’Etat de trois jours. Son nom a été ajouté tard lundi dans une liste actualisée de la délégation diffusée par l’Elysée. Ce Franco-Marocain quadragénaire est la cible de longue date de la droite et de l’extrême droite qui l’accusent de proximité avec l’islamisme.”Comment ce prétendu humoriste, condamné pour menaces de mort, proche des antisémites du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), peut-il être présent à un voyage de cette importance en compagnie du président de la République? C’est aussi irrespectueux pour la France que pour le Maroc”, a réagi sur le réseau social X le président du Rassemblement national Jordan Bardella.Son alliée Marion Maréchal a aussi affirmé que sa présence, “qui plus est en survêtement”, faisait “honte à la délégation française en visite au pays ami qu’est le Maroc”.L’entourage du président a fait valoir qu’il s’agissait d’une “personnalité franco-marocaine” et a assuré que sa présence dans la délégation ne valait “en aucun cas adhésion à ses idées”.Une polémique avait déjà surgi en novembre 2023 lorsque Yassine Belattar avait été reçu par des conseillers d’Emmanuel Macron, après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël et peu avant la grande marche contre l’antisémitisme en France à laquelle le chef de l’Etat avait décidé de ne pas participer. Les prises de parole de Yassine Belattar sur les banlieues lui avaient valu l’attention d’Emmanuel Macron, qui l’avait nommé en 2018 au Conseil présidentiel des villes, destiné à alimenter la réflexion de l’exécutif sur les quartiers prioritaires.L’humoriste a été condamné en septembre 2023 à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort et de crime visant plusieurs personnalités du monde du spectacle.Outre dix ministres, dont celui de l’Intérieur Bruno Retailleau, classé très à droite, la délégation comprend de nombreux patrons d’entreprise, qui ont signé plusieurs contrats dès lundi soir.Le volet culturel est aussi très étoffé. A côté de Yassine Belattar figure ainsi l’intellectuel Bernard-Henri Lévy, très engagé envers Israël notamment depuis le 7 octobre 2023.Mais aussi le photographe François-Marie Banier, condamné en appel en 2016 à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse contre la milliardaire Liliane Bettencourt.Dans la délégation figure également l’ex-député macroniste M’jid El Guerrab, condamné en appel en 2023 à un an de prison ferme et deux ans d’inéligibilité pour avoir agressé en 2017 l’ex-responsable socialiste Boris Faure.Des compagnons de route historiques du chef de l’Etat, comme Jean-Marc Borello, fondateur du groupe associatif SOS, ou encore l’ancien banquier Christian Dargnat, artisan des levées de fonds des campagnes présidentielles de 2017 et 2022, sont aussi du voyage.afptv-vl-fff/jmt/ale/pta

Immigration, Sahara: Macron invite le roi du Maroc à sceller un nouveau partenariat

Un “nouveau livre ensemble pour répondre aux défis du 21e siècle”: le président français Emmanuel Macron a invité mardi le roi du Maroc Mohammed VI à sceller un nouveau partenariat, réaffirmant son soutien à la “souveraineté marocaine” au Sahara occidental mais demandant plus de “résultats” dans la lutte contre l’immigration illégale.En ce 25e anniversaire du règne de Mohammed VI, “je vois l’occasion et la nécessité d’écrire ce livre nouveau”, a lancé le chef de l’Etat dans une allocution solennelle de 45 minutes devant le Parlement à Rabat.C’est “même un devoir stratégique” entre la France et le Maroc, mais aussi entre “l’Union européenne et le Maghreb et au-delà”, a-t-il insisté au deuxième jour de sa visite d’Etat au Maroc.Emmanuel Macron a invité le souverain à signer un nouveau “cadre stratégique” bilatéral en 2025 à Paris à l’occasion du 70e anniversaire de la Déclaration qui scella l’indépendance du Maroc de la France, à la Celle-Saint-Cloud le 6 novembre 1955.Très attendu sur le Sahara Occidental, véritable “cause nationale” au Maroc, le président a réaffirmé que “le présent et l’avenir” de ce territoire disputé “s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine”, suscitant les applaudissements nourris des élus.L’ex-colonie espagnole du Sahara occidental, considérée comme un “territoire non autonome” par l’ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.”Cette position n’est hostile à personne”, a assuré Emmanuel Macron dans une réponse aux critiques de l’Algérie, qui a rappelé son ambassadeur à Paris après le pas de la France vers le royaume. – “Attente forte” -“Et je le dis ici aussi avec beaucoup de force, nos opérateurs et nos entreprises accompagneront le développement de ces territoires au travers d’investissements, d’initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales”, a-t-il ajouté.Sur la lutte contre l’immigration illégale, qui constitue une “attente forte en France”, le chef de l’Etat a appelé à une “coopération naturelle et fluide” avec le Maroc et à “davantage encore de résultats”.Le nouveau ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a fait de ce sujet son cheval de bataille, doit rencontrer dans l’après-midi son homologue Abdelouafi Laftit pour voir comment accélérer les retours de Marocains en situation irrégulière arrêtés en France.   La décision de la France de diviser par deux le nombre de visas accordés aux Marocains en 2021-2022 pour pousser Rabat à reprendre plus de ressortissants avait conduit à de fortes crispations entre les deux pays.Le nouveau gouvernement de droite de Michel Barnier a promis d’entamer des discussions “dans un esprit dialogue”, en tirant les leçons des “erreurs du passé”.Le président français a été accueilli lundi en grande pompe par le roi Mohammed VI afin de retisser des liens aussi historiques que profondément distendus depuis trois ans par des brouilles, avec à la clé des contrats et investissements “jusqu’à dix milliards d’euros”.- Nouveaux contrats – Emmanuel Macron clôturera dans l’après-midi les Rencontres entrepreneuriales Maroc-France, l’occasion d’engranger de nouveaux contrats après déjà une série de 21 accords signés la veille en présence du monarque.Et il participera à une séquence dédiée aux jeux vidéo en présence de professionnels français et marocains, afin d’aider au développement de la filière au Maroc.Les accords portent sur le transport ferroviaire, les énergies renouvelables dont le Maroc entend devenir un champion, l’eau, le secteur portuaire ou encore la transition énergétique.Alstom doit notamment prendre part à la réalisation du deuxième tronçon de la ligne de train à grande vitesse Tanger-Marrakech en fournissant 12 à 18 rames. Le premier tronçon avait été inauguré par le roi et le président français en 2018.Le Français TotalEnergies a pour sa part signé un des plus gros accords pour le développement de la filière d’hydrogène vert au Maroc.Autre gros volet, Engie et l’Office chérifien des phosphates ont signé un accord de “partenariat dans la transition énergétique”, dont les énergies renouvelables.Accompagné par son épouse Brigitte Macron et une pléthorique délégation de ministres, patrons d’entreprise, intellectuels ou personnalités du spectacle, le président français a été salué lundi à sa descente d’avion par une longue poignée de main du monarque, en costume sombre et s’appuyant sur une canne, au son de 21 coups de canon.

Le ministre du Budget ouvert au débat sur la suppression d’un deuxième jour férié

Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a semblé ouvert, mardi, à une discussion parlementaire sur la suppression d’un deuxième jour férié, jugeant, de manière générale, que travailler davantage pour participer à l’effort de redressement allait “dans le bon sens”.Alors que des parlementaires souhaitent la suppression d’un deuxième jour férié, outre le lundi de Pentecôte transformé en jour de solidarité travaillé, M. Saint-Martin a répondu sur TF1 : “cela fait partie des débats qu’on aura au Parlement”.”Je pense que tout ce qui permet à notre pays de montrer qu’on peut travailler davantage pour participer à l’effort de redressement va dans le bon sens”, a-t-il avancé.Il n’a cependant pas voulu désigner un jour particulier du calendrier : “Il faut laisser de la souplesse pour que ça marche”.Sur LCI dimanche, le ministre de l’Economie et des Finances Antoine Armand avait lui aussi jugé “la proposition très intéressante, à regarder de près”.M. Saint-Martin a par ailleurs qualifié de “mesure de bon sens, d’équité”, l’alignement prévu des indemnisations de congés maladie des agents du public sur ceux du privé, qui met en colère les syndicats de la Fonction publique. “On ne comprend pas pourquoi il y a encore des différences entre le secteur public et le secteur privé”, a-t-il estimé.Il a confirmé l’intention du gouvernement de laisser les débats budgétaires aller à leur terme à l’Assemblée, tout en rappelant que, si le Parlement “dispose d’autant d’amendements qu’il le veut”, le texte devra être transmis au Sénat au bout du délai constitutionnel de 40 jours.Le ministre a laissé entendre que le gouvernement avait bien l’intention de réintroduire ultérieurement la hausse de la taxe sur l’électricité et le malus automobile supprimés lors des débats à l’Assemblée. Sur la baisse envisagée des aides à l’achat d’un véhicule électrique, qui devrait être introduite par amendement gouvernemental la semaine prochaine, M. Saint-Martin a justifié : “Si le rôle de l’Etat c’est de toujours dire +je branche de la subvention et je ne sais pas la retirer quand le mécanisme a fait ses preuves+ ce n’est pas de la bonne gestion”.

Budget 2025: le département du Doubs en “résistance”

La présidente du Conseil départemental du Doubs, Christine Bouquin (LR), a annoncé maintenir le vote du budget 2025 de sa collectivité dans un “esprit combatif et de résistance”, sans inclure les mesures d’économies que pourrait lui imposer l’Etat.”Nous avons fait le choix de garder notre calendrier budgétaire et de maintenir le vote de notre budget au mois de décembre prochain”, a déclaré lundi Christine Bouquin en séance plénière, faisant ainsi le choix inverse d’autres collectivités, qui ont reporté le vote de leur budget pour y intégrer les mesures qui seront décidées à l’issue du vote au Parlement du projet de loi de finances (PLF) 2025 de l’Etat.Selon elle, “si l’ensemble des mesures envisagées dans le PLF 2025 étaient appliquées, ce sont 25 millions d’euros qui seraient retirés au département du Doubs”, ce qui affecterait aussi bien “la rénovation des collèges” que la “modernisation des Ehpad”, et entraînerait “l’abandon de 80%” des investissements sur les routes départementales.”Nous devons être combatifs et certainement pas nous avouer déjà vaincus. Même si le temps presse, nous avons encore du temps pour refuser, convaincre et proposer”, a-t-elle affirmé devant les élus du département, vilipendant les “techniciens de Bercy”, “enfermés dans leur tour d’ivoire, si loin des réalités du terrain”.La position de Christine Bouquin a été soutenue à l’unanimité des membres du Conseil départemental, qui ont également adopté la résolution de l’association des départements de France alertant le gouvernement et les parlementaires sur “l’ampleur de l’effort demandé”.L’Assemblée nationale examine actuellement le PLF 2025, qui prévoit un plan massif d’économies et un effort de 60 milliards d’euros pour ramener le déficit à 5% du PIB – toujours loin au-dessus du seuil maximal de 3% autorisé par les règles budgétaires européennes.Sur ces 60 milliards d’euros, 20 milliards proviennent de hausses d’impôts et 40 milliards de réduction des dépenses, dont 5 milliards pour les collectivités.”Si par malheur, le Parlement validait en l’état le PLF 2025, et bien il nous appartiendra (…) d’adapter notre budget en prenant des mesures douloureuses”, a reconnu Mme Bouquin.

Budget: à l’Assemblée, le camp gouvernemental laisse le champ libre aux oppositions

Les bancs des quatre groupes de la coalition gouvernementale sont clairsemés à l’Assemblée depuis le début de la discussion budgétaire, signe d’une forme de “démobilisation” à l’heure où le budget s’écrit ailleurs, qui pourrait in fine faire le jeu des oppositions.Cette défection, encore vérifiée lundi pour l’ouverture du débat sur le budget de la Sécurité sociale, a suscité railleries et colère à gauche et à l’extrême droite.Le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian “avant de s’en prendre à l’absentéisme des fonctionnaires, devrait se poser la question de l’absentéisme de ses propres députés”, a ironisé lundi sur France Inter le coordinateur de LFI Manuel Bompard, alors que le gouvernement vient d’annoncer son projet de moins bien indemniser les jours d’arrêt maladie des fonctionnaires.Par leur absence, ces parlementaires laissent “finalement l’extrême gauche, La France insoumise, abîmer ce budget”, a grondé le vice-président du RN Sébastien Chenu. Absentéisme “inadmissible”, a tonné le président du MoDem François Bayrou, au grand dam de ses propres troupes. Le député du Bas-Rhin Charles Sitzenstuhl a également regretté que ses collègues du bloc gouvernemental “ne soient pas assez sur les bancs” de l’Assemblée. “Il y a une surmobilisation des groupes de gauche”, a expliqué mardi le député EPR sur Radio J, estimant que la gauche est “en train de remporter le combat idéologique”. Interviewé sur BFMTV, le député Renaissance Karl Olive a assumé de ne “pas faire le concours Lépine du plus présent à l’Assemblée nationale, quand on n’a pas grand chose à y faire de façon concrète”.Les armes du parlementarisme rationalisé laissent en effet peu d’espace aux députés pour influer réellement sur les textes budgétaires, en l’absence de majorité à l’Assemblée: si les débats se prolongent trop, l’article 47 permet à l’exécutif de transmettre les projets de loi de finances au Sénat, où la majorité est désormais acquise au gouvernement, sans que l’Assemblée les ait votés.Et le 49.3, dont le gouvernement devrait faire usage pour l’adoption finale des textes, lui permet de choisir en toute liberté les amendements qu’il veut conserver.”En fait, le vrai budget va être fait au Sénat”, pointe un élu du “socle commun” à la Chambre haute. Les députés “se disent +de toute façon, ça va être le 49.3, rien ne sera retenu, on s’en fout, pourquoi y gâcher un samedi soir+”, résume-t-il sans fard.Une source au sein du groupe Renaissance souligne que beaucoup de députés mènent des négociations en coulisses, avec le gouvernement ou les sénateurs. Et dit ne pas redouter de retombées négatives dans l’opinion face aux bancs vides du bloc central. Plus dommageable serait le spectacle des défaites inévitables du camp gouvernemental, si LR et les macronistes menaient franchement bataille, plaide-t-elle. “Le fait qu’on soit peu là banalise” les victoires de l’opposition, pense-t-elle.- “Perte de sens” -Un cadre RN estime, lui, que les députés du camp gouvernemental “ont tort” de se montrer si peu présents. “Les gens considèrent que les députés, pour voter le budget, doivent être dans l’hémicycle”.Interrogé par l’AFP, le constitutionnaliste Benjamin Morel dit comprendre leur attitude à titre individuel. “Ils ont plutôt intérêt à se désolidariser” d’un budget qui ciblent leurs électeurs, les catégories socio-professionnelles supérieures et les retraités, et à “jouer sur (…) leur ancrage local”, souligne-t-il.Mais ce comportement “nourrit des discours anti-parlementaires”. Surtout, les oppositions peuvent sortir “vainqueurs de la séquence”, estime M. Morel. Le RN en jouant la carte du “sérieux”, de la “crédibilité”, de la “protection des catégories que (la coalition gouvernementale, ndlr) est réputée représenter: les retraités, les classes moyennes”.Et la gauche, qui peut apparaître comme le camp de “l’alternance”, avec “un projet construit en matière budgétaire”. Au milieu, “le camp du sauve-qui-peut”, sans chef clairement identifié pour “tenir les grenouilles dans la brouette”, décrit-il.Auprès de l’AFP, un député Renaissance estime que l’absentéisme de ses collègues “n’a rien d’étonnant”, et qu’il se manifeste dans l’hémicycle mais aussi en commission ou en réunion de groupe. “Je ne connais pas un collègue qui sache précisément où on va, pourquoi et avec qui”, dit-il, évoquant une “perte de sens” et même une forme de “burn-out”. “L’origine du problème, c’est qu’à aucun moment ni Michel Barnier ni nous n’avons essayé de conclure un accord politique (…) et donc il n’y a pas de sens, pas de direction”, soupire-t-il.