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“Rèspektém nou!”: la diaspora ultramarine manifeste à Paris contre la vie chère

“A yen pou yo !” (on lâchera rien pour eux, en créole): plusieurs milliers de personnes issues de la diaspora ultramarine, vêtues de rouge, ont manifesté sans heurts dimanche à Paris contre la vie chère en Outre-mer, ont constaté des journalistes de l’AFP.C’est la première grande mobilisation de ce type dans l’Hexagone, depuis le début de la mobilisation en Martinique contre la cherté du coût de la vie.Dans une ambiance festive malgré la colère palpable, les manifestants se sont rassemblés place Denfert-Rochereau, à l’appel d’associations antillaises et kanak, pour rallier le ministère des Outre-mer qu’ils n’ont pu atteindre, arrêtés quelques centaines de mètres avant par un cordon policier.”Monopole criminel”, “Békés insatiables”, “Rèspektém nou” (respectez-nous), pouvait-on lire sur des pancartes. “Non à la vie chère !”, scandait la foule, drapeaux martiniquais, guadeloupéens et kanak au vent. “On a l’impression que la situation dans les Outre-mer ne concerne pas les Français de l’Hexagone. Cette manifestation est là pour faire du bruit et faire connaître la situation aux autres Français”, a expliqué à l’AFP Louis-Philippe Mars, vice-président de l’association Ultramarins Doubout (debout, en créole), l’une des organisatrices de la manifestation. “On demande la continuité territoriale et l’alignement des prix sur ceux de la métropole”, a-t-il poursuivi, disant espérer “qu’il y aura(it) un tournant avec ce rassemblement”. Dans le cortège, Corry Diomar, 31 ans, père de quatre enfants et qui a de la famille aux Antilles, ne décolère pas: “La plupart des gens en métropole ne sont pas au courant que chez nous, on paie le double pour manger des céréales. Les enfants là-bas n’ont pas le privilège d’en manger!”. “Un caddie chez Carrefour, on le paie le double, voire le triple d’ici!” Même situation en Nouvelle-Calédonie, note Céleste, travailleuse sociale de 32 ans et membre d’un collectif kanak qui a de la famille sur le “Caillou”. “Tout est plus cher” là-bas, témoigne-t-elle. “Les gens ont du mal à se nourrir, se soigner et s’éduquer correctement”.  “Ils s’enrichissent sur notre dos”, peste de son côté Sandrine Rosette 42 ans, une cheffe d’entreprise dont la famille vit en Martinique, en faisant référence notamment à la grande distribution.Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, arrivé la veille à Paris, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (Rpprac), participait lui aussi à la manifestation. Pour lui, il était “important de montrer à la diaspora qu’on voit le combat qu’ils sont en train de mener ici pour appuyer notre combat là-bas”.Aude Goussard, autre figure du Rpprac, a pour sa part fustigé une “grande distribution scélérate”, égrenant les noms des grands groupes présents en Martinique (Hayot, Fabre, etc.), hués en écho par la foule, en leur demandant de “changer (leur) mentalité coloniale”.Depuis septembre, la Martinique est régulièrement en proie à des émeutes urbaines et des violences, essentiellement nocturnes, dans ce contexte de mouvement contre la vie chère. Les négociations découlant de la mobilisation ont débouché sur un accord pour faire baisser les prix d’environ 6.000 produits alimentaires, mais le Rpprac a refusé de le signer, jugeant le nombre de produits concernés insuffisants.”Nous restons ouverts au ministère, nous souhaitons retourner chez nous avec des réponses claires. Le pacte colonial n’a plus sa place dans les Outre-mer”, a martelé Mme Goussard.

Bernard Cazeneuve veut présenter “un projet pour le pays au début de l’été”

L’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve affirme qu’il présentera “un projet pour le pays au début de l’été prochain”, assurant toutefois qu’il ne se construisait pas “un destin” pour lui-même, dans un entretien à Ouest-France paru dimanche.L’ex ministre de François Hollande, qui débute lundi une “tournée des régions”, formulera “un projet pour le pays au début de l’été prochain”, y voyant une “contribution à la réflexion collective”. “La reconstruction du camp social-démocrate ne peut pas se traduire par une juxtaposition d’ambitions personnelles. Ce qui compte, c’est ce que nous allons faire sur le fond”, plaide-t-il auprès du quotidien. Celui qui dirige le mouvement “La Convention”, et est cité parmi les postulants potentiels à gauche pour 2027, l’assure cependant: “je ne construis pas un destin pour moi-même. Cela n’aurait pas de sens dans le contexte politique actuel”. “La gauche de gouvernement ne peut se reconstituer que s’il y a suffisamment de gens désintéressés et conscients des difficultés du pays pour vouloir les surmonter ensemble. Le projet doit l’emporter sur toute considération personnelle”, insiste-t-il.S’il était cependant en bonne position en vue de la prochaine présidentielle, l’ancien ministre de l’Intérieur promet qu’il ne fuira pas ses “responsabilités”.”Mais je ne détruirai aucune autre hypothèse capable d’éviter l’accession au pouvoir du Rassemblement national. Dans les circonstances historiques où nous sommes, il faut être capable de dépasser ses ambitions pour construire un dessein commun”, fait-il valoir. M. Cazeneuve avait été reçu l’été dernier par Emmanuel Macron alors que ce dernier cherchait un Premier ministre capable de former un gouvernement. Mais faute de soutien à gauche où il défend une ligne anti LFI, y compris au sein du PS, M. Cazeneuve s’était finalement vu préféré Michel Barnier, dont il juge durement les premiers pas.”Si j’ai de la considération et de l’estime pour Michel Barnier, je condamne l’orientation politique de son gouvernement, incontestablement très à droite”, dit-il.

La diaspora ultramarine manifeste à Paris contre la vie chère

“A yen pou yo !” (plus rien à leur donner, en créole): quelques milliers de personnes issues de la diaspora ultramarine, vêtues de rouge, ont manifesté dimanche après-midi contre la vie chère en Outre-mer, ont constaté des journalistes de l’AFP.Dans une ambiance festive malgré la colère palpable, les manifestants se sont rassemblés sur la place Denfert-Rochereau, à l’appel d’associations antillaises et kanak, pour rallier le ministère des Outre-mer.”Monopole criminel”, “Békés insatiables”, “Rèspektém nous”, pouvait-on lire sur les banderoles de tête. “Non à la vie chère !”, scandait la foule, drapeaux martiniquais, guadeloupéens et kanak au vent. “On a l’impression que la situation dans les Outre-mer ne concerne pas les Français de l’Hexagone. Cette manifestation est là pour faire du bruit et faire connaître la situation aux autres Français”, a expliqué à l’AFP Louis-Philippe Mars, vice-président de l’association Ultramarins Doubout (debout, en créole), organisatrice de la manifestation. “On demande la continuité territoriale. (…) Il faut aligner les prix”, a-t-il poursuivi, disant espérer “qu’il y aura(it) un tournant avec ce rassemblement”. Dans le cortège, Corry Diomar, 31 ans, père de quatre enfants et qui a de la famille aux Antilles, ne décolère pas: “La plupart des gens en métropole ne sont pas au courant que chez nous, on paie le double pour manger des céréales. Les enfants là-bas n’ont pas le privilège d’en manger!”. La vie chère “s’est aggravée ces dernières années”, insiste-t-il. “Un caddie chez Carrefour, on le paie le double voire le triple d’ici!” Même situation en Nouvelle-Calédonie, note Céleste, travailleuse sociale de 32 ans et membre d’un collectif kanak qui a de la famille sur le “Caillou”. “Tout est plus cher” là bas, témoigne-t-elle. “Les gens ont du mal à se nourrir, se soigner et s’éduquer correctement”. Et “c’est en ville que c’est plus compliqué car il faut tout payer, on n’a pas de culture vivrière”, selon elle. “Ils s’enrichissent sur notre dos”, peste Sandrine Rosette 42 ans, une cheffe d’entreprise qui a de la famille en Martinique, en référence notamment à la grande distribution.Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, arrivé la veille à Paris, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), participe lui aussi à la manifestation. Pour lui, il était “important de montrer à la diaspora qu’on voit le combat qu’ils sont en train de mener ici pour appuyer notre combat là-bas”.”Ils nous ont dit que la France est une et indivisible, qu’on a le droit de circuler, alors pour se nourrir, ça devrait être pareil”, a-t-il estimé.

Martinique: arrivé à Paris, le leader du RPPRAC veut rencontrer le ministre des Outre-mer

Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), est arrivé samedi à Paris, souhaitant “être reçu par le ministre des Outre-Mer” et appelant à manifester dimanche.”Nous venons rapporter la souffrance du peuple, au plus près de ceux qui dirigent”, a déclaré à son arrivée à l’aéroport d’Orly M. Petitot, dit “le R”, reconnaissable à son chapeau et ses mocassins rouges. Sous le slogan de l’aéroport “Paris vous aime”, une trentaine de soutiens l’attendaient et ont crié “on est chez nous partout, même ici!”.Ce déplacement a lieu deux semaines après la signature d’un protocole entre Etat, élus martiniquais et acteurs de la distribution et de la logistique, que le RPPRAC a rejeté. Ce protocole vise à diminuer progressivement de 20% les prix de 6.000 produits dans les hypermarchés. “Ils ont signé entre eux un protocole, mais le peuple refuse ce protocole”, a dit à l’AFP M. Petitot. “Nous sommes les représentants du peuple et le moindre respect, ce serait de mettre le peuple à la table” des négociations, a-t-il insisté, au nom du mouvement lancé début septembre. “Dans l’urgence où se trouvent la Martinique, la Guadeloupe, les autres terres, au moment où des petits commerces sont pillés, où il y a de la casse, on n’a pas le temps d’attendre une invitation (du ministère, ndlr), c’est un état d’urgence où il faut agir rapidement, amener des solutions, pour que le peuple soit satisfait et que le calme revienne”, a-t-il ajouté.”Nous ne sommes pas venus mendier quoi que ce soit au gouvernement Barnier”, a souligné M. Petitot, insistant sur l’idée que “les Martiniquais sont dans l’attente (…) du même respect que les Français de l’Hexagone”.Le RPPRAC n’organise pas la manifestation prévue à Paris dimanche (au départ de la place Denfert-Rochereau à 13H00), à l’initiative notamment de collectifs kanaks, mais y participera, a dit M. Petitot, pour “faire le maximum de bruit”.Dans son comité d’accueil, figurait le vice-président de l’association Ultramarins Doubout, Louis-Philippe Mars, ingénieur de 51 ans, qui se bat notamment “contre les billets d’avion trop chers”. “Le mouvement (contre la vie chère) est né en Martinique et ce serait bien que ça fasse tache d’huile dans tous les territoires d’Outre-Mer et aboutisse à une prise de conscience des inégalités sur le territoire français”, a-t-il dit.

Le RN fait chou blanc sur sa journée à l’Assemblée et renvoie aux “prochaines élections”

Expulsions de délinquants étrangers, réforme des retraites… Le RN a poussé des marqueurs politiques jeudi dans sa journée réservée à l’Assemblée, l’occasion d’attaquer ses adversaires à gauche et à droite voire de piquer le gouvernement, sans pour autant engranger de succès législatif.Si le groupe présidé par Marine Le Pen a sensiblement progressé en nombre (125 députés), ceux-ci n’ont pas réussi à décrocher de victoire parlementaire, malgré le soutien du groupe Droite républicaine (ex-LR) à certaines mesures alignées avec les siennes sur le régalien.”Rendez-vous aux prochaines élections”, ont répété plusieurs élus du groupe d’extrême droite, qui avait démarré sa “niche” par une proposition d’abrogation de la réforme des retraites, vidée de sa substance en commission. Le RN a vu ses amendements de rétablissement repoussés par la présidente de l’Assemblée au titre de leur coût pour les finances publiques, mais a tout de même longuement défendu son texte amputé.Le rapporteur Thomas Ménagé a attaqué une réforme “injuste, inutile”, et fustigé “le sectarisme de la gauche”, qui n’a pas souhaité soutenir son texte en commission, autant que “l’entêtement” des macronistes qui leur ont fait la “courte échelle” pour le torpiller.Engagé dans un bras de fer avec le RN pour apparaître comme le meilleur combattant de la réforme, le NFP défendra son texte dans la “niche LFI” du 28 novembre. “Nous discuterons d’une vraie réforme d’abrogation (…) que vous n’avez jamais combattue”, a promis Anaïs Belouassa-Cherifi (LFI).Accusant la gauche de “trahir (ses) électeurs”, Marine Le Pen a assuré que son groupe voterait au contraire le texte LFI.- Débat houleux sur les expulsions -Dans la foulée, une proposition de loi RN sur les expulsions d’étrangers délinquants a été repoussée, dans une ambiance électrique. “Non, l’immigration n’est pas une chance”, a lancé le député RN Lionel Tivoli, avant de pointer les dangers selon lui d’une “immigration massive” en France.”Est-ce que je ne suis pas une chance pour la France en étant ici devant vous?”, a rétorqué Ayda Hadizadeh, députée PS fille d’exilés iraniens. Et Ludovic Mendes, député macroniste d’origine portugaise, d’enchaîner: “l’immigration n’a pas à être une chance ou une mauvaise chance pour la France: c’est l’histoire de la France”.”L’immigration désordonnée, massive, irrationnelle, hors de contrôle, est un problème et évidemment vous le savez”, a ensuite déclaré Marine Le Pen, sur fond d’anathèmes entre gauche et RN.Le texte d’Edwige Diaz, retiré après que son article-clé a été supprimé, entendait notamment systématiser les expulsions d’étrangers pour certains crimes ou délits “puni d’une peine d’au moins trois ans d’emprisonnement”, et supprimer un certain nombre de régimes de protection contre les expulsions.- Ministre entre deux feux -Nicolas Daragon, ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien, a donné en partie “raison” au RN sur son constat: “l’étranger qui assassine dehors, l’étranger qui viole dehors (…); l’étranger voleur, harceleur, agresseur trois fois dehors”, a-t-il poursuivi, filant une anaphore applaudie par le RN, mais qui a crispé dans la coalition gouvernementale macronistes-LR.”Nous nous sommes posé la question de savoir si c’était le socle commun qui parlait ou si vous représentiez une autre couleur politique”, a lancé Ludovic Mendes.Le ministre s’est toutefois opposé sur le fond, jugeant le texte inopérant, contre-productif pour les préfets, et contraire à la Constitution.Marine Le Pen, elle, a pointé sur X le rôle du “numéro 2 du ministre de l’Intérieur (Bruno) Retailleau”, favorable aux amendements de suppressions adoptés avec les voix de la gauche, et des groupes Ensemble pour la République (Renaissance), MoDem et Liot (centristes indépendants).En début de soirée le RN a aussi retiré son texte pour supprimer le critère de diagnostic de performance énergétique pour la location d’un logement, vidé de son objet par une coalition allant de la gauche aux macronistes.A minuit, les débats se sont interrompus au milieu de l’examen d’un texte de Pascale Bordes, visant à instaurer une nouvelle version des peines planchers instaurées sous Nicolas Sarkozy et abrogées sous François Hollande. Un manière de “redonner un sens à la peine”, selon son auteur.Le Garde des Sceaux Didier Migaud a critiqué un texte inconstitutionnel, soutenant qu’il s’appliquerait en l’état “aux mineurs non récidivistes”. Le ministre a aussi défendu une “justice pénale” qui “a gagné en efficacité”, en une quinzaine d’années, et argué que les peines planchers n’ont “pas eu d’impact sur la réduction du risque de récidive”.

Budget: 250 millions d’euros de plus alloués à la justice qui reste “une priorité”, selon Migaud

Didier Migaud s’est félicité jeudi d’avoir obtenu 250 millions d’euros supplémentaires dans le budget 2025, revenant en partie sur le coup de rabot de 500 millions du projet initial, preuve selon le garde des Sceaux que la Justice reste “une priorité” pour le gouvernement Barnier.Dès la passation de pouvoir avec son prédécesseur Éric Dupond-Moretti, puis lors de ses premières sorties publiques, le nouveau ministre de la Justice avait jugé insuffisant le budget alloué à son ministère. Les lettres-plafond publiées par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal prévoyaient une coupe de près d’un demi-milliard d’euros, moins d’un an après le vote d’une ambitieuse loi de programmation.Mais les 250 millions d’euros finalement récupérés permettront “d’honorer et de respecter tous les engagements qui ont été pris en direction des magistrats, des personnels de greffe, des juristes assistants, des personnels pénitentiaires” à l’occasion de cette loi de programmation, a assuré le garde des Sceaux dans un entretien accordé jeudi à l’AFP.”L’arbitrage nous permet de toujours considérer que la justice est effectivement une priorité pour le gouvernement”, a-t-il insisté.Concrètement, cette rallonge, qui doit faire l’objet d’un amendement gouvernemental, maintient les engagements “au niveau des effectifs, des mesures catégorielles de rémunération, aussi bien pour les magistrats que pour les personnels pénitentiaires”.”C’est une nouvelle rassurante”, a estimé Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature, pointant néanmoins que la justice française restait l’une des plus pauvres d’Europe. “C’est une excellente nouvelle pour la poursuite de la modernisation de l’institution judiciaire dont l’Union syndicale des magistrats se félicite”, a indiqué à l’AFP Ludovic Friat qui préside ce syndicat.- “Un effort” -Dans un contexte budgétaire contraint, “la Justice fait également un effort”. Mais les sommes non récupérées “sont essentiellement des dépenses d’investissement immobilier, que nous n’étions pas en mesure de réaliser, à partir du moment où des opérations ont pris du retard”, a précisé M. Migaud.Certains crédits prévus pour le programme immobilier et notamment pour la construction de nouvelles places de prison ne seront donc pas mobilisés en 2025, a-t-il ajouté. Sans remettre en cause, malgré un rééchelonnement, l’objectif de 18.000 places de prison supplémentaires initialement fixé pour 2027.Mais “on a des crédits pour poursuivre un programme immobilier à la fois pénitentiaire et judiciaire”, s’est réjoui M. Migaud.”Quand va-t-on raisonner en termes de besoins plutôt qu’en termes de coûts ?” s’est insurgé Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap-Unsa justice. “Encore une fois, les décisions politiques sont prises sans se soucier des moyens mis à disposition”.Adoptée en octobre 2023, la loi de programmation, destinée à renforcer le budget d’un ministère régalien historiquement considéré comme un parent pauvre de l’État, prévoit la création de 1.500 postes de magistrats, 1.800 greffiers ou personnels de greffe et 1.100 attachés de justice.En 2025, environ 1.550 emplois devraient être créés, soit presque 1.000 de plus que ce que permettait la lettre-plafond budgétaire, a-t-on précisé Place Vendôme.- “Crise de confiance” -Ex-député PS, premier président de la Cour des comptes de 2010 à 2020, puis président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, M. Migaud s’est dit préoccupé par la “crise de confiance entre les citoyens, les représentants publics et les institutions”, qui n’épargne pas la justice.”Je n’accepte pas qu’on puisse critiquer les magistrats. (…) Dans nos démocraties, dans les États de droit comme les nôtres, il y a l’indépendance de la justice, l’individualisation de la peine. Et ça, ça doit être respecté”.”En revanche, oui, la justice est lente. Parce qu’il y a un manque manifeste de moyens” et “des contentieux qui explosent”, a-t-il reconnu.Les premiers pas Place Vendôme de la seule véritable recrue de gauche du gouvernement Barnier se sont accompagnés de quelques échanges par presse interposée avec le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, sur l’État de droit, le laxisme supposé de la justice ou encore sur l’immigration.L’ex-sénateur LR “a aussi le souci (…) que les citoyens aient confiance dans leurs institutions et leurs responsables publics. Après, on peut avoir des nuances, des différences. C’est ce qui fait que le gouvernement n’est pas monocolore”, note M. Migaud.Les deux ministres se rendront ensemble le 8 novembre à Marseille, avec des annonces attendues sur la lutte contre la criminalité organisée.

Dans une Assemblée tendue, le RN voit son texte sur les expulsions d’étrangers délinquants repoussé

Les députés ont repoussé jeudi dans une ambiance houleuse une proposition de loi RN sur les expulsions d’étrangers délinquants, fracturant l’hémicycle sur le texte, mais surtout sur les arguments échangés entre le RN, le gouvernement et le reste de l’Assemblée.”Non, l’immigration n’est pas une chance”, a lancé le député RN Lionel Tivoli, avant de pointer les dangers selon lui d’une “immigration massive” en France. L’une des nombreuses interventions qui a tendu le Palais Bourbon dans une journée réservée aux propositions de loi du groupe de Marine Le Pen.”Est-ce que je ne suis pas une chance pour la France en étant ici devant vous?”, lui a rétorqué Ayda Hadizadeh, députée socialiste et fille d’exilés iraniens. “C’est une provocation qui est d’une extrême violence”, a abondé Naïma Moutchou, née en France de parents marocains.Et Ludovic Mendes, le macroniste d’origine portugaise d’enchaîner: “l’immigration n’a pas à être une chance ou une mauvaise chance pour la France: c’est l’histoire de la France”.”L’immigration désordonnée, massive, irrationnelle, hors de contrôle, est un problème et évidemment vous le savez”, a ensuite déclaré Marine Le Pen, sur fond d’anathèmes entre gauche et RN.Le texte de la députée RN Edwige Diaz, retiré après que son article principal a été supprimé, entendait notamment systématiser les expulsions d’étrangers pour certains crimes ou délits “puni d’une peine d’au moins trois ans d’emprisonnement”, et de supprimer un certain nombre de régimes de protection contre les expulsions.- Ministre entre deux feux -Le ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien, Nicolas Daragon, a donné en partie “raison” au RN sur son constat: “L’étranger qui assassine dehors, l’étranger qui viole dehors (…); l’étranger voleur, harceleur, agresseur trois fois dehors”, a-t-il poursuivi, filant une anaphore dont le ton a été attaqué à gauche et loué par le RN.”Quand vous avez commencé, nous nous sommes posé la question de savoir si c’était le socle commun qui parlait ou si vous représentiez une autre couleur politique”, lui a lancé Ludovic Mendes. Le ministre s’est toutefois opposé sur le fond, jugeant le texte inopérant, voire contre-productif pour le travail des préfets, et contraire à la Constitution.”Vous vous êtes cachés”, a tancé en retour Edwige Diaz, quand Marine Le Pen a souligné sur X que “le numéro 2 du ministre de l’Intérieur (Bruno) Retailleau”, avait donné un avis favorable aux amendements de suppressions adoptés avec les voix de la gauche, et des groupes Ensemble pour la République (Renaissance), MoDem et Liot (centristes indépendants). La plupart des députés Horizons se sont abstenus même si deux d’entre eux ont voté contre les amendements de suppression.- Tensions sur les retraites -Il s’agissait de deuxième revers de la journée pour le groupe RN, qui a longuement défendu un texte d’abrogation de la réforme des retraites vidé de sa substance en commission.Thomas Ménagé, rapporteur RN du texte, a attaqué une réforme “sacrificielle, injuste, inutile”, fustigeant dans un même mouvement “le sectarisme de la gauche et de l’extrême gauche”, qui n’a pas souhaité soutenir son texte en commission, autant que “l’entêtement” des macronistes qui leur ont fait la “courte échelle” pour le torpiller.L’atmosphère s’est là encore tendue, notamment lorsque M. Ménagé a égrené les noms des membres NFP de la commission des Finances ayant détricoté son texte. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, y a vu une “menace” de “jeter à la vindicte populaire” ces députés.Engagé dans un bras de fer avec le RN pour apparaître comme le meilleur combattant de la réforme, le NFP défendra son propre texte dans la “niche LFI” le 28 novembre. “Nous discuterons d’une vraie réforme d’abrogation des réformes des retraites que vous n’avez jamais combattue”, a promis l’oratrice LFI, Anaïs Belouassa-Cherifi.Accusant la gauche de “trahir (ses) électeurs”, Marine Le Pen a assuré que son groupe voterait au contraire le texte de la France insoumise.En début de soirée, le RN a ouvert l’examen d’un autre texte proposant de supprimer le critère de diagnostic de performance énergétique (DPE) pour la location d’un logement, qui précède un autre texte régalien sur l’établissement de peines planchers.

Le service national universel a du plomb dans l’aile

Le Service national universel, cher à Emmanuel Macron, pourrait-il disparaître? Le gouvernement a assuré jeudi vouloir poursuivre son expérimentation à défaut de le généraliser comme prévu, au lendemain de sa suppression pure et simple en commission à l’Assemblée et au Sénat. Le gouvernement “ne souhaite pas supprimer le Service national universel”, a déclaré jeudi la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, mais “la situation financière telle qu’elle est aujourd’hui ne permet pas la généralisation”, a-t-elle reconnu. Les deux chambres du Parlement ont voté simultanément mercredi dans leurs commissions des Finances respectives la suppression du SNU dans le budget de l’État, s’accordant, malgré des majorités différentes, sur sa disparition. “Il est temps d’abandonner” ce “gadget présidentiel” qui “ne marche pas” et “coûte cher”, a jugé le député écologiste Jean-Claude Raux, rejoint par le socialiste Pierrick Courbon pour qui cette “hérésie budgétaire” a “raté sa cible”. “Après cinq ans d’expérimentation, il n’apparaît pas que le SNU apporte une plus-value suffisante (…) pour justifier la poursuite de son déploiement”, a estimé de son côté le sénateur socialiste Éric Jeansannetas dans son rapport présenté mercredi en commission – réunie à huis-clos- et consulté par l’AFP.Le ministre des Sports et de la Jeunesse, Gil Avérous, avait lui-même reconnu mercredi devant le Sénat le peu de succès rencontré par le SNU. Ce dispositif lancé en 2019 par Emmanuel Macron qui en avait personnellement défendu les principes pendant sa campagne, a été repris par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal. Il avait promis de le généraliser en 2026 aux 15-17 ans. – “Solution tiède” -“Est-ce que le SNU peut être perfectionné ? Oui. Et des travaux ont été fait en ce sens. Mais soyons honnête, il n’y a pas de ministre en charge du SNU dans le gouvernement Barnier”, a déploré jeudi auprès de l’AFP l’ancienne secrétaire d’Etat chargée du dossier dans le gouvernement Borrne, Prisca Thevenot, en estimant que “la solution tiède vers laquelle s’oriente le gouvernement laisse penser qu’il n’assume pas de dire +Stop+”.Le SNU comporte une “mission d’intérêt général” et un “séjour de cohésion” comprenant des activités sportives, culturelles et intellectuelles, avec des journées qui débutent par la “levée des couleurs” (drapeau et hymne national) et port de l’uniforme. Mais si l’objectif initial était d’attirer 66.000 volontaires en 2025 (après 80.000 en 2024), seuls 35.700 jeunes s’étaient inscrits dans l’immédiat, a rapporté Gil Avérous. Et les crédits alloués par le gouvernement sont passés de 130 à 80 millions d’euros en raison du coup de rabot budgétaire. Maud Bregeon a de fait admis qu’il y avait “nécessité de réinterroger le dispositif tel qu’il est conçu aujourd’hui”, mais sans pour autant interrompre l’expérimentation dont les participants se disent très satisfaits, selon elle. Interrogé, l’entourage d’Emmanuel Macron a temporisé, en renvoyant à la position officielle du gouvernement “qui dit qu’il maintient les crédits et va évaluer” le dispositif.- “Multiples difficultés” -“Que les parlementaires votent cette suppression en commission, c’est quand même un signal plutôt encourageant pour la suppression du SNU, on sent bien que les lignes bougent à ce sujet”, s’est réjoui de son côté jeudi Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat enseignant du second degré. Comme les autres syndicats de l’Éducation, elle réclame la réaffectation des crédits pour l’école, alors que 4.000 suppressions de postes d’enseignants sont prévues.  Les causes du désamour pour le SNU ont plusieurs origines, le coût n’étant pas le moindre en période de disette budgétaire. Selon la Cour des comptes, dans un rapport publié en septembre, si le dispositif venait à être généralisé à une classe d’âge (environ 850.000 jeunes par an), son coût pourrait représenter entre 3,5 et 5 milliards d’euros. Les Sages avaient également déploré qu’en “matière de mixité sociale comme d’engagement, les ambitions du dispositif ne (soient) pas atteintes” et repéré les “multiples difficultés” de déploiement du SNU, notamment sur l'”identification de lieux d’hébergement susceptibles d’accueillir des mineurs dans le respect des jauges prévues par le cahier des charges, les conditions de recrutement” ou encore la “rémunération des encadrants, le transport des jeunes vers et depuis les centres”. “Le rapport de la Cour des comptes a été le dernier clou dans le cercueil du SNU”, souffle un ministre, pour qui c'”était une bonne idée, mais mal conçue et mal financée”. L’un de ses collègues enfonce: “On a laissé le temps aux oppositions de se structurer alors qu’au départ c’était bien reçu par la population”.

Assemblée: le RN s’offre une tribune sur les retraites, avant de tenter d’imprimer sur le régalien

Le RN a défendu sans succès jeudi sa proposition de loi pour abroger la réforme des retraites, qui avait préalablement été vidée de sa substance en commission, occasion pour le parti d’extrême droite de se poser en défenseur des travailleurs, face aux “sociaux-traîtres” du Nouveau Front populaire.Le texte était le premier des six inscrits par le RN à l’ordre du jour de la journée réservée à ses initiatives parlementaires, et qui seront débattus jusqu’à minuit au plus tard. A l’issue de plus de cinq heures de débats, il a été rejeté par 197 voix contre 119, les députés ciottistes s’étant abstenus. Les insoumis n’ont pas participé au vote.Le député RN Thomas Ménagé, rapporteur du texte, a attaqué une réforme “sacrificielle, injuste, inutile”, fustigeant dans un même mouvement “le sectarisme de la gauche et de l’extrême gauche”, qui n’a pas souhaité soutenir son texte en commission, et “l’entêtement” des macronistes, qui leur ont fait la “courte échelle” pour le torpiller.”Vous avez voté ensemble pour saborder notre texte afin de restreindre les débats en hémicycle”, a-t-il déploré.Après avoir vu sa proposition de loi amputée de son principal article en commission, le RN a vu ses amendements visant à le rétablir retoqués par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, au nom de l’article 40 de la Constitution qui empêche théoriquement les députés de grever les finances publiques. Engagé dans un bras de fer avec le RN pour apparaître comme le meilleur combattant de la réforme, le NFP défendra son propre texte dans la “niche LFI” le 28 novembre. “Ce jour-là, nous discuterons d’une vraie réforme d’abrogation des réformes des retraites que vous n’avez jamais combattue”, a promis l’oratrice LFI, Anaïs Belouassa-Cherifi, dénonçant “l’arnaque sociale” du RN.Au nom du groupe écologiste, Benjamin Lucas-Lundy a pointé le “slalom idéologique” du RN sur la question, fustigeant une “évolution opportuniste” et dénuée de “sincérité” pour faire un coup politique. “Vous êtes dans une course à l’échalote avec le Nouveau Front populaire”, a balayé le député MoDem Philippe Vigier, tandis que l’ancienne ministre Prisca Thevenot (Renaissance) a dénoncé un débat destiné seulement à permettre au RN de “(se) rouler en boule” et “crier au déni démocratique”.- “Vindicte populaire” -Les députés ont rejeté les uns après les autres les articles, dans une atmosphère tendue, notamment lorsque M. Ménagé a égrené les noms des membres NFP de la commission des Finances ayant détricoté sa proposition de loi. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, y a vu une “menace, celle de jeter à la vindicte populaire le vote et le nom des députés”.Débats houleux également à propos d’une demande de rapport sur la manière dont la relance de la natalité pourrait contribuer à pérenniser le système des retraites, la gauche accusant le RN d’avoir une vision “sexiste et patriarchale”. “Il fut un temps (…) où la gauche aussi défendait la natalité et la famille”, a répliqué Laure Lavalette.”Pour la énième fois, l’extrême gauche a contribué à repousser l’abrogation de la réforme d’Emmanuel Macron (…) Ils sont prêts à trahir leurs électeurs pour ne surtout pas voter autre chose que (leur) texte”, a déclaré à la presse la cheffe de file du RN, Marine Le Pen, en assurant que son groupe voterait au contraire le texte de la France insoumise.Passées les explications de texte avec la gauche, le RN a entamé un autre chapitre sur le régalien, le regard cette fois tourné vers la droite et les réactions des ministres de Michel Barnier, issu de LR.Le RN proposera notamment d’assouplir les conditions d’expulsion de certains délinquants étrangers, et d’instaurer des peines planchers pour certains crimes et délits.Toujours soucieux d’obtenir des victoires idéologiques, le parti lepéniste entend obtenir des voix du groupe Droite républicaine (ex-LR) de Laurent Wauquiez… qui ne compte pas rechigner à soutenir ces deux textes.Et la position de la droite pourrait encore fragiliser la coalition gouvernementale avec les macronistes. “On aurait un problème de cohérence si les députés DR votent des textes du RN. J’espère qu’ils ne le feront pas”, a déclaré à l’AFP la porte-parole du groupe macroniste EPR Marie Lebec.En plus de ces textes régaliens, le RN proposera de supprimer le critère de diagnostic de performance énergétique (DPE) pour la location d’un logement, un texte plus technique sur le régime de gestion des barrages hydroélectriques ou encore d’instaurer l’exonération d’impôt sur le revenu des médecins et infirmiers en cumul emploi-retraite.

Barrot juge “affligeante” la suspension d’un partenariat IEP Strasbourg/université israélienne

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a jugé jeudi “affligeante” la suspension par Sciences-Po Strasbourg de son partenariat avec une université israélienne, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) craint une “dynamique de boycott académique”.”C’est une décision qui est affligeante, qui me désole profondément”, a déclaré M. Barrot sur BMFTV/RMC, interrogé sur la suspension par l’Institut d’études politiques de Strasbourg de ses liens avec l’université Reichman, près de Tel-Aviv, en raison de “positions bellicistes” concernant la guerre à Gaza.”L’université, c’est le lieu du débat, de la tolérance, c’est le temple de l’esprit critique”, a déclaré M. Barrot.”Ce n’est pas cette université qui aujourd’hui bombarde au Liban ou à Gaza. Je rappelle que c’est d’ailleurs dans les universités israéliennes que l’on trouve les plus fervents partisans de la paix et de la solution à deux Etats”, a-t-il dit.”Je déplore cette décision adoptée à des fins de prise de position politique par le conseil d’administration d’un établissement public et en désaccord avec la direction de l’établissement”, avait commenté le ministre (LR) de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Patrick Hetzel, dans un message posté mercredi sur X (ex-twitter).En France, un mouvement étudiant propalestinien s’est développé en 2024 dans certains établissements d’enseignement supérieur et en particulier les instituts d’études politiques, avec à la clef des manifestations et parfois des occupations de bâtiments.M. Hetzel avait mis en garde début octobre les présidents d’université sur leur responsabilité dans le “maintien de l’ordre” avant l’anniversaire de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. En retour, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait appelé à “mettre des drapeaux palestiniens partout où c’est possible”.   La décision de Sciences-Po Strasbourg a été prise en juin mais révélée mercredi par le quotidien régional Les dernières Nouvelles d’Alsace (DNA).Tout en condamnant “sans réserve l’attaque terroriste subie par la population israélienne le 7 octobre 2023”, les auteurs de la motion ont dénoncé les “positions de l’université en question, profondément bellicistes et dénuées de toute perspective humaniste, pacifiste et critique au regard de la guerre en cours à Gaza”.La motion avait été soumise par la liste Solidarit’Etudiants, qui dispose de huit des 10 sièges des représentants étudiants au conseil d’administration, et a également été soutenue par certains enseignants.Le directeur de l’IEP, Jean-Philippe Heurtin, a exprimé à l’AFP sa “forte hostilité” à cette motion.C’est une mesure “discriminatoire”, estime l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), craignant une “dynamique de boycott académique” à l’encontre des établissements israéliens et une “recrudescence de l’antisémitisme” en France.L’UEJF prévoit de “contester” juridiquement cette décision qui menacerait “la sécurité des étudiants juifs”, selon son président Yossef Murciano.