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Budget: objectif 4,6% de déficit pour 2026, “des efforts” mais pas d’augmentation d’impôts généralisée

François Bayrou a assuré jeudi que son objectif était de ramener le déficit à 4,6% en 2026, évoquant “ici ou là des efforts particuliers”, mais sans augmentation d’impôts généralisée, dans un entretien sur LCI.Le déficit est “à 5,8%” du produit intérieur brut, “nous allons cette année passer à 5,4% et l’année prochaine, (…) nous allons aller vers 4,6%”, a-t-il affirmé, en soulignant que “le gouvernement va dire ce que sont les contraintes, les efforts nécessaires, les décisions à prendre pour qu’on se tire de ce piège mortel”, sans vouloir dévoiler ses pistes.”Je veux que tout le monde participe” à l’effort d’économie d’environ 40 milliards d’euros pour le prochain budget de la France, a expliqué le chef du gouvernement, en disant ne pas vouloir “qu’il y ait des catégories ciblées et d’autres qui ne le sont pas”, mais “avec un effort de justice qu’il va falloir évidemment mettre en place”.A quelques jours de la présentation d’un plan de redressement des finances publiques, “il peut y avoir ici ou là des efforts particuliers, mais je ne crois pas que ce soit par l’impôt qu’on résout des problèmes”, a en outre fait valoir M. Bayrou, mais par la baisse de “la dépense publique”.”Si la prospérité venait des impôts, puisque nous avons les impôts les plus importants du monde, nous serions les plus riches du monde”, a-t-il ajouté, en appelant au “bon sens”.

Accord franco-britannique sur un échange de migrants au dernier jour de la visite d’Etat de Macron

La France et le Royaume-Uni se sont mis d’accord jeudi sur un “projet pilote” d’échange de migrants à l’issue de la visite d’Etat du président français Emmanuel Macron, alors que les traversées de la Manche atteignent des chiffres record.Cet accord, qui doit encore être soumis à la Commission européenne avant d’être signé, repose sur le principe de “un pour un”. Il prévoit le renvoi en France d’un migrant arrivant au Royaume-Uni par petit bateau, en échange de quoi Londres s’engage à accepter un migrant se trouvant en France et exprimant sa volonté, via une plateforme en ligne, de s’installer au Royaume-Uni et justifiant de liens avec ce pays.”Pour la première fois, les migrants arrivant par petits bateaux seront arrêtés puis renvoyés rapidement en France”, a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer, lors d’une conférence de presse sur la base militaire de Northwood (nord-ouest de Londres), se réjouissant d’un accord “révolutionnaire” sur un projet susceptible de démarrer “dans les prochaines semaines”.Plus de 21.000 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l’année, un niveau record qui accroît la pression sur le dirigeant travailliste, au moment où le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage monte en puissance dans l’opinion.Emmanuel Macron a quant à lui mis en cause le Brexit, soulignant qu’il n’existait plus depuis lors “aucun accord migratoire avec l’Union européenne” et que cela créait une “incitation” à traverser la Manche. Il a estimé que ce projet pilote “exercera un effet très dissuasif sur le modèle des passeurs et sur les traversées”.Aucune précision chiffrée n’a été apportée sur cet accord, trouvé après d’intenses négociations lors d’un sommet bilatéral en conclusion d’une visite d’Etat de trois jours du président français, la première pour un chef d’Etat de l’UE depuis le Brexit en 2020.Le chiffre évoqué dans la presse de 50 migrants par semaine échangés – jugé insuffisant par l’opposition conservatrice – n’a pas été confirmé.- Dissuasion nucléaire -“Cet accord est une humiliation”, a fustigé Nigel Farage. “Nous avons agi comme un membre de l’Union européenne et nous sommes inclinés devant un président français arrogant”, a-t-il écrit sur X. L’ONG Médecins sans frontières a de son côté jugé que ce projet n’était “pas seulement absurde”, mais “aussi extrêmement dangereux”.Pour sa part, le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a salué un projet qui, “s’il est mis en œuvre de manière appropriée”, pourrait “offrir un accès à la protection aux demandeurs d’asile et réfugiés des deux côtés de la Manche”.Reste que cinq pays de l’UE -Espagne, Grèce, Italie, Malte et Chypre- avaient exprimé en juin leur “préoccupation”, craignant que la France ne renvoie ensuite les migrants vers le premier pays de l’UE dans lequel ils sont arrivés.La France et le Royaume-Uni ont aussi acté un rapprochement d’ampleur en matière de dissuasion nucléaire, en signant une déclaration stipulant que leurs moyens respectifs pourront “être coordonnés”.La souveraineté des deux pays – seuls à disposer du feu nucléaire en Europe – restera entière, mais “tout adversaire menaçant les intérêts vitaux du Royaume-Uni ou de la France pourrait être confronté à la puissance des forces nucléaires des deux nations”.Les deux Etats stipulent aussi “qu’il n’existe aucune menace extrême sur l’Europe qui ne susciterait une réponse des deux pays”.Un message à destination de Moscou, quand plusieurs pays de l’est de l’Europe craignent de possibles velléités expansionnistes russes.- Satellites -Outre le volet nucléaire, le Royaume-Uni et la France doivent accélérer le programme conjoint de missiles de croisière Scalp/Storm Shadow, et lanceront une nouvelle phase du projet de futurs missiles de croisière et de missiles antinavires, dont le développement s’était quelque peu enlisé.Les accords de Lancaster House encadrant la coopération militaire bilatérale depuis 2010 avaient entériné la création d’une force expéditionnaire conjointe franco-britannique. Cette force, qui pourrait servir de socle à une future force internationale de garantie d’un cessez-le-feu en Ukraine, va voir ses effectifs renforcés pour atteindre “jusqu’à 50.000 hommes” mobilisables “dans un engagement majeur”, a indiqué Emmanuel Macron.Les deux dirigeants ont assuré que les plans de la coalition des pays volontaires pour garantir un futur cessez-le-feu entre Kiev et Moscou étaient “prêts”, à l’occasion d’une réunion en visioconférence de représentants de ces pays, à laquelle ont également pris part l’émissaire américain Keith Kellogg, ainsi que le sénateur républicain Lindsay Graham et le sénateur démocrate Richard Blumenthal qui prônent des sanctions drastiques contre la Russie.Cette coalition a un nouveau quartier général à Paris, coprésidé par le Royaume-Uni et la France, qui sera transféré à Londres au bout de douze mois.Sur le Proche-Orient, le chef de l’Etat français a appelé à une reconnaissance commune de l’Etat de Palestine par la France et le Royaume-Uni, pour “initier (une) dynamique politique qui est la seule conforme à une perspective de paix”.Mais Keir Starmer a semblé peu convaincu de l’urgence d’une telle décision, estimant que “l’accent doit maintenant être mis sans relâche sur l’obtention d’un cessez-le-feu”.vl-ctx-alm-adm/lpt

Les députés entérinent la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille

A moins de neuf mois des municipales, les députés ont adopté définitivement jeudi la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille, qui va permettre selon ses défenseurs que “chaque voix compte” dans les trois métropoles.Le gouvernement a décidé de passer outre l’hostilité du Sénat pour donner le dernier mot à l’Assemblée nationale.Les députés ont approuvé la proposition de loi de Sylvain Maillard (Renaissance) par 112 voix contre 28. Le RN, la France insoumise, et la majorité de la coalition gouvernementale ont apporté leur soutien à la réforme, qui doit permettre de “rapprocher du droit commun” le mode de scrutin dans les trois métropoles, selon le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola (MoDem).La proposition de loi de M. Maillard met fin au mode de scrutin mis en place en 1982 via la “loi PLM”.Actuellement, les électeurs à Paris, Lyon et Marseille votent dans chaque arrondissement ou secteur pour une liste de conseillers, les élus du haut de la liste siégeant au conseil d’arrondissement et au conseil municipal.Le texte de M. Maillard prévoit à la place d’instaurer deux scrutins, l’un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, l’autre pour élire ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.Il modifie aussi la prime majoritaire accordée à la liste arrivée en tête, en la faisant passer de 50 à 25% – contrairement au droit commun, puisque c’est une prime de 50% qui s’applique dans toutes les communes de France.M. Maillard s’est félicité jeudi du fait que la loi permette de “mettre fin à un scrutin opaque et inégalitaire”, qui rendait possible “qu’un maire soit éventuellement élu à Paris, Lyon et Marseille sans avoir obtenu la majorité des voix”, comme ce fut le cas à Marseille en 1983, et qui liait l’issue du scrutin au vote de quelques arrondissements ou secteurs clés.La loi va permettre que “chaque voix compte”, s’est-il félicité.- Le PS divisé -Les opposants au texte – le PCF, les écologistes, une partie des socialistes, Horizons, le groupe centriste Liot – ont de leur côté martelé une nouvelle fois leurs critiques, tant sur la forme que sur le fond.Le député Stéphane Lenormand, du groupe indépendant Liot, a fustigé le calendrier de la réforme alors que le “code électoral (prévoit) explicitement qu’aucune modification de régime électoral ne peut avoir lieu dans l’année qui précède le premier tour d’un scrutin”. Il a aussi critiqué l’introduction d’une prime de 25% “surprenante car elle déroge au droit commun”, contrairement à l’intention affichée du gouvernement.Le PS parisien pointe une réforme conçue pour servir les intérêts de la ministre de la Culture Rachida Dati (LR), qui espère ainsi augmenter ses chances de ravir la mairie de Paris à la gauche.La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dénoncé une “manœuvre électorale” et un “coup politique de très bas niveau qui portent atteinte aux mairies d’arrondissement, abîment la démocratie”. Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a critiqué une réforme “brouillonne et clivante”, soulignant que, fait unique en France, les Lyonnais devront voter à trois reprises au niveau de l’arrondissement, de la ville et de la Métropole. A l’unisson, le patron de la métropole Bruno Bernard a jugé la réforme “inapplicable” dans la troisième ville de France, espérant que le Conseil constitutionnel “remette un peu d’ordre”.Le maire socialiste de Marseille Benoît Payan a lui salué un vote “qui met fin à un système dérogatoire qui a fait son temps, qui était injuste, qui ne fonctionnait plus”. Le député PS de Marseille Laurent Lhardit a voté pour le texte.- Fracture -La proposition de loi avait été rejetée pour la deuxième fois par le Sénat mercredi soir. La décision du gouvernement de s’asseoir sur le vote de la chambre haute est une fracture inédite entre le Premier ministre et le Sénat, devenu un allié fidèle de l’exécutif depuis l’entrée des Républicains dans la coalition gouvernementale.Le chef des sénateurs LR Mathieu Darnaud a dénoncé un “passage en force”, alors que François Bayrou avait assuré en février qu’il ne pouvait imaginer faire adopter ce texte sans compromis entre les deux assemblées.Gauche comme droite sénatoriales ont déjà promis de saisir le Conseil constitutionnel pour empêcher la promulgation du texte. A l’Assemblée, le député PS Stéphane Delautrette a annoncé qu’une “majorité de (son) groupe” saisirait les Sages “conjointement” avec les écologistes.

Tutelle du FMI: “nous n’en sommes pas là”, dit le gouverneur de la Banque de France

“Nous n’en sommes pas là”, a répondu jeudi le gouverneur de la Banque de France, interrogé sur le risque agité par le gouvernement d’une mise sous tutelle de la France par le FMI en cas de dérive des comptes, à quelques jours de l’annonce d’un grand plan d’économies par Matignon.Le Fonds monétaire international “intervient dans une situation extrême, quand un pays ne peut plus s’en sortir tout seul. Nous n’en sommes pas là, nous avons dans les mains notre destin, mais c’est maintenant qu’il faut agir”, a dit François Villeroy de Galhau en présentant devant la presse le rapport annuel de la balance des paiements à la Banque de France à Paris. “Je redis avec un peu de gravité, avec toute l’indépendance de la Banque de France, qu’il y a là un sujet d’intérêt national”, a affirmé le gouverneur, selon qui “il y a un lien très direct entre le niveau de notre dette et la liberté de la France”.”J’espère que nous n’avons pas besoin du FMI pour réaliser que le sujet est extrêmement sérieux”, a-t-il poursuivi, précisant qu’il n’avait lui-même “jamais employé cette expression”, à propos du mot tutelle.La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a de nouveau pointé mercredi le risque “qu’un jour, les institutions internationales décident pour nous”, après avoir à plusieurs reprises ces dernières semaines évoqué le risque d’une “tutelle” des institutions internationales, dont le FMI, en cas de dérive des comptes publics.Ces mises en garde surviennent avant que le gouvernement annonce, le 15 juillet, un grand plan d’économies qui doit représenter un effort budgétaire de 40 milliards d’euros.”Il faut évidemment tout faire pour éviter ça, notre destin budgétaire, il est entre nos mains”, a dit M. Villeroy de Galhau.Une intervention du FMI, comme en Grèce au tournant des années 2010, parait improbable, d’autant que l’Union européenne a depuis mis en place ses propres dispositifs d’intervention d’urgence, à travers le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Banque centrale européenne (BCE).L’économiste en chef de l’institution de Washington, interrogé mi-juin, avait affirmé que “la question pourrait se poser mais, j’ai envie de dire, ni demain ni après-demain. Si vraiment rien n’était fait (…), s’il n’y avait aucune volonté d’infléchir la trajectoire de la dette, évidemment qu’à un moment donné, la question se poserait”, avait estimé Pierre-Olivier Gourinchas.

Le Parlement adopte définitivement le projet de loi pour “refonder Mayotte”, sept mois après Chido

Sept mois après le passage de Chido, le Parlement a définitivement adopté jeudi le projet de loi pour “refonder” Mayotte, département le plus pauvre de France confronté avant même le cyclone à d’immenses défis.Un ultime vote favorable du Sénat, à 228 voix contre 16, a permis à ce texte d’aboutir. Il attend désormais sa promulgation par le président de la République.Ce texte constituera “une étape vers une meilleure protection des Mahorais, vers l’égalité réelle, vers un développement concret et puissant du territoire au service de la population”, a salué Manuel Valls, le ministre des Outre-merCette “loi-programme” décline notamment 4 milliards d’euros d’investissements publics sur six ans et inscrit pour la première fois dans la loi la convergence sociale, c’est-à-dire l’alignement des droits sociaux avec les montants de l’Hexagone, avec pour horizon 2031.A Mayotte, 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté national, et le RSA, par exemple, y est encore deux fois plus bas.Dernier texte de loi à passer les griffes du Parlement avant la pause estivale, il vient clore une session parlementaire extraordinaire assez fructueuse pour le gouvernement, qui aura réussi à faire aboutir plusieurs textes malgré son absence de majorité à l’Assemblée nationale.Cette loi pour “refonder Mayotte”, fruit d’un compromis entre députés et sénateurs, avait été validée mercredi par les députés, avec le soutien de la coalition gouvernementale et de l’extrême droite. Le Rassemblement national, très mobilisé durant les débats, a même revendiqué “une victoire politique”.Mais la gauche, à l’Assemblée comme au Sénat, s’est partagée entre opposition et abstention, mettant notamment en cause “l’obsession” du projet de loi pour l’immigration, ont accusé plusieurs parlementaires.Le texte s’attaque en effet à deux “fléaux”, la lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat illégal, “sans quoi” Mayotte risque d’être reconstruite sur du “sable”, selon les mots de Manuel Valls. Il prévoit par exemple de durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour alors que près de la moitié de la population y est étrangère. Plusieurs dispositions permettent de faciliter la destruction des bidonvilles, alors qu’un tiers de l’habitat est informel.Une mesure permet par exemple de déroger à l’obligation d’une offre de relogement au moment d’une évacuation.- Attentes des Mahorais -“À Mayotte, le droit commun ne s’applique plus. C’est devenu un laboratoire sécuritaire où l’on teste des lois que l’on n’oserait jamais appliquer ailleurs en France”, s’est indignée la sénatrice écologiste Antoinette Guhl.Le projet de loi prévoit en outre plusieurs mesures très attendues sur l’archipel. D’abord, la suppression d’ici 2030 du visa territorialisé, qui empêche un détenteur d’un titre de séjour mahorais de venir dans l’Hexagone. Les Mahorais y voient une injustice et un manque de solidarité de la France métropolitaine face à l’afflux massif d’immigrés clandestins venus notamment des Comores voisines.Le recensement exhaustif de la population à Mayotte dès 2025 est aussi inscrit dans la loi. Depuis des années, les élus locaux affirment que la population est sous-estimée avec pour conséquence des collectivités moins bien dotées qu’elles ne devraient l’être et des services publics saturés.Autre victoire pour les élus mahorais, la suppression de l’article facilitant les expropriations pour permettre la construction d’infrastructures dites essentielles. Cette mesure, ardemment défendue par le gouvernement et initialement votée par le Sénat, a provoqué une levée de boucliers sur l’archipel, les Mahorais s’inquiétant d’une mainmise de l’Etat sur le foncier.”Inédit”, “massif”, “historique”, les adjectifs laudateurs du gouvernement pour qualifier le texte ne manquent pas. Mais pour certains parlementaires, il passe à côté de nombreux enjeux de développement, notamment sur l’eau, la transition écologique et la santé. La députée mahoraise Anchya Bamana, qui siège au groupe RN, a par exemple rappelé que Mayotte vit toujours sous le régime des coupures d’eau, avant de lancer: “Comment justifier 1 milliard pour se baigner dans la Seine? Mais rien pour répondre à l’urgence de l’accès à l’eau potable pour les Mahorais”.

Prêts: le RN dénonce le “flou” des règles et l’absence d’accès au système bancaire

Le Rassemblement national, visé mercredi par une perquisition pour financement illicite de ses récentes campagnes électorales, a dénoncé jeudi le “flou” des règles régissant les prêts de particuliers aux organisations politiques auxquels le parti a recours faute d’accès aux prêts bancaires. “Nous n’avons jamais considéré évidemment que ces prêteurs pouvaient se substituer à un financement bancaire qui, malheureusement, nous est interdit”, a assuré sur RMC-BFMTV le président délégué du groupe RN à l’Assemblée, Jean-Philippe Tanguy, estimant que le refus des banques françaises de prêter au parti de Marine Le Pen était “le problème de base”. La perquisition du siège du parti d’extrême droite a été menée simultanément à d’autres au siège de plusieurs sociétés et au domicile de leurs dirigeants dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en juillet 2024 pour escroquerie commise au préjudice d’une personne publique. En cause principalement, des prêts de particuliers pour financer la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022 et les législatives qui ont suivi, ainsi que les européennes de 2024, a indiqué le parquet de Paris.Ces prêts autorisés par la loi dans un cadre précis ne doivent pas être “habituels” au risque de devenir des dons déguisés selon les règles de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Cette dernière précise qu’elle saisit le parquet “dès lors qu’un même prêteur a consenti au moins cinq prêts, répartis sur une ou plusieurs élections, d’un montant total égal ou supérieur à 75.000 euros”.”Le caractère habituel n’est pas défini (…) est-ce que c’est deux, trois, quatre fois? Comment voulez vous qu’on le sache? Comment voulez-vous que les partis politiques puissent deviner une disposition qui n’est même pas inscrite ni dans la loi ni dans le décret du Conseil d’État?”, s’est agacé Jean-Philippe Tanguy. “Nous avons posé la question et nous n’avons jamais eu de réponse”, a-t-il argué, critiquant “un flou dans le code électoral”.Les autres partis “ont des prêts, nous, aucune banque ne nous prête”, a insisté sur franceinfo le porte-parole du groupe RN à l’Assemblée Thomas Ménagé, rappelant la polémique sur l’emprunt réalisé auprès d’une banque tchéco-russe en 2014, faute d’en obtenir un dans un établissement français. “J’appelle solennellement François Bayrou à ouvrir de manière urgente (…) la banque de la démocratie pour que tous les partis puissent se présenter devant les Français, avoir un financement qui tient la route sans avoir la nécessité d’aller même demander à nos militants”, a-t-il complété.

Orly: couvre-feu plus strict mais pas de réduction du nombre de vols

Le gouvernement a annoncé jeudi avoir durci les conditions d’exploitation des vols nocturnes à l’aéroport de Paris-Orly pour réduire les nuisances sonores, sans aller jusqu’à abaisser leur nombre, comme le demandaient des écologistes et des riverains.Parmi les nouvelles mesures, “la mise en place d’un couvre-feu partiel, dès 22h00, pour les aéronefs les plus bruyants – seuls les aéronefs les plus vertueux pourront atterrir et décoller après 22h00”, a expliqué le ministère chargé des Transports dans un communiqué.Le gouvernement a également décidé une “limitation stricte des dérogations au couvre-feu, désormais limitées aux cas relevant de la sécurité, de la sûreté ou de l’ordre public”.Il a par ailleurs précisé que le couvre-feu nocturne serait “désormais fondé sur l’heure de départ du poste de stationnement (23h15), et non plus de l’heure de décollage (23h30)”.”Cette mesure, plus contraignante, tient compte du faible écart entre les deux horaires, généralement inférieur à 10 minutes et crée un référentiel plus clair”, selon le ministère.L’aéroport, le deuxième de France par la fréquentation après Charles-de-Gaulle, a accueilli 33,1 millions de passagers en 2024, soit 106,8% de son niveau de 2019, avant la crise sanitaire.Inauguré en 1961 et désormais enclavé dans un tissu urbain très dense, à une dizaine de kilomètres au sud de Paris, il a vu son nombre de décollages et atterrissages plafonné à 250.000 par an depuis 1994.Pour préserver le sommeil des riverains, il est en outre soumis à un strict couvre-feu entre 23h30 et 06h00 du matin.Son gestionnaire, le groupe ADP, prévoit d’ici à 2035 une hausse de 16% du nombre de voyageurs, mais une “stabilisation” du nombre de mouvements, à 229.000, fruit d’avions plus grands et mieux remplis.Selon le ministère, les mesures annoncées jeudi “constitue(nt) un compromis équilibré entre l’amélioration de la qualité de vie des riverains et le maintien des conditions d’activité de l’aéroport, structurant pour le développement économique et l’emploi sur le territoire”.En mars 2024, des centaines de militants écologistes et membres d’associations de riverains, notamment de la commune d’Orly (Val-de-Marne), s’étaient mobilisés dans toute la France contre les nuisances du trafic aérien, appelant à le plafonner.Outre les conséquences du secteur aérien sur le climat, ils avaient fait valoir, études sanitaires à l’appui, que le bruit des aéronefs affectait “directement et gravement la santé des populations survolées”.Jeudi, le gouvernement a promis “un plan national destiné à accroître le recours aux aides à l’insonorisation autour des grands aéroports français, aujourd’hui sous-utilisées”.

Macron et Starmer en quête de “progrès concrets” sur la lutte contre l’immigration illégale

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont convenu mercredi lors d’une rencontre à Downing Street de réaliser des “progrès concrets” dans la lutte contre les traversées de migrants dans la Manche, un sujet épineux entre les deux pays.Au deuxième jour de sa visite d’Etat au Royaume-Uni, Emmanuel Macron s’est entretenu avec le dirigeant travailliste de coopération en matière de défense, de soutien à l’Ukraine et d’investissements, ainsi que de lutte contre l’immigration illégale.Les deux hommes “visent des progrès concrets dans ces domaines” lors du sommet bilatéral qui aura lieu jeudi, a indiqué Downing Street à l’issue de la rencontre.Plus de 21.000 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l’année – un record, alors que Keir Starmer a promis de “reprendre le contrôle des frontières”. Le Premier ministre britannique a souligné auprès du dirigeant français les mesures prises par son gouvernement depuis son arrivée au pouvoir contre le travail clandestin, avec “une augmentation massive des arrestations”, afin de “mettre fin aux fausses promesses d’emplois utilisées (par les passeurs) pour vendre des places sur les bateaux”, a indiqué Downing Street.Paris a plusieurs fois affirmé que les possibilités de travailler sans papiers au Royaume-Uni rendaient le pays particulièrement attractif auprès des migrants.La France est quant à elle accusée de ne pas en faire assez contre les “small boats” – les embarcations de migrants – alors que depuis 2018, Londres a financé des actions visant à sécuriser la frontière pour plus de 750 millions d’euros, selon un rapport du parlement britannique. – “Solutions innovantes” -Emmanuel Macron et Keir Starmer “ont convenu de la nécessité (…) de progresser sur de nouvelles solutions innovantes, y compris une nouvelle mesure dissuasive pour briser le modèle économique de ces réseaux” de passeurs, selon Downing Street, qui n’a pas donné plus de détails.Les négociations entre Paris et Londres portent notamment sur une expérimentation d’un échange de migrants, qui reposerait sur le “principe d’un pour un”: la France reprendrait un migrant arrivé illégalement au Royaume-Uni et le Royaume-Uni s’engagerait à accueillir un demandeur d’asile se trouvant sur le sol français dont la requête lui semble légitime.A son arrivée à Downing Street, le président français a déclaré que sa “visite d’Etat et le sommet représentent une occasion unique en ces temps difficiles de travailler ensemble sur l’Ukraine et (…) de réaliser des avancées majeures sur la défense, la sécurité, la technologie”, mais il n’a pas mentionné la question migratoire.Les deux dirigeants, accompagnés de leurs épouses, se sont ensuite offert un intermède culturel au British Museum. Keir Starmer a remercié son “ami” Emmanuel Macron pour son “initiative formidable” de prêt de la Tapisserie de Bayeux, qui sera exposée dans ce musée. En échange le musée prêtera des pièces du trésor de Sutton Hoo.”C’est vraiment un morceau d’histoire formidable que nous avons sous les yeux”, a-t-il dit. “Ce n’est pas qu’un prêt, c’est un échange sacré”, a renchéri Emmanuel Macron.Emmanuel et Brigitte Macron avaient quitté mercredi matin le château de Windsor, à une trentaine de kilomètres de Londres. Ils ont pris congé du roi Charles III et de la reine Camilla avec des embrassades réciproques bien éloignées de l’étiquette royale.Le président avait démarré la journée en se recueillant sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022.La visite d’État, qui s’achève jeudi, est la première d’un président français au Royaume-Uni depuis Nicolas Sarkozy (2006-2012) en 2008, et la première d’un chef d’État de l’Union européenne depuis le Brexit en 2020.Les deux pays, qui avaient déjà renoué en 2023, après les tensions liées au Brexit, à l’occasion d’une visite d’État du roi Charles III et d’un sommet avec l’ex-Premier ministre Rishi Sunak en France, ont proclamé une nouvelle ère d'”Entente amicale”, à l’image de “l’Entente cordiale” scellée en 1904.Le président français a promis des résultats “tangibles” en matière de coopération économique, de défense et de lutte contre l’immigration. Côté défense, “nous franchirons une nouvelle étape qui changera l’échelle de (notre) coopération”, a assuré Emmanuel Macron dans un discours prononcé en anglais mardi devant le Parlement britannique.La coopération militaire entre les deux pays repose sur les accords de Lancaster House, signés en 2010, qui comprennent un volet nucléaire, la mise en place d’une force expéditionnaire conjointe et la fabrication en commun de missiles.Mercredi matin, le président français a échangé avec des entrepreneurs et scientifiques sur l’intelligence artificielle à l’Imperial College de Londres.Le Royaume-Uni et la France “mènent la course en Europe, mais nous sommes à la traîne par rapport aux États-Unis et à la Chine”, a-t-il déclaré. Un partenariat entre les deux pays est “crucial, car nous sommes confrontés exactement aux mêmes défis”.

Le RN perquisitionné dans une enquête sur le financement de ses campagnes électorales

Une perquisition a eu lieu mercredi au siège parisien du Rassemblement national dans le cadre d’une enquête pour financement illicite des campagnes électorales du parti d’extrême droite en 2022 et 2024, une procédure “politique” a accusé Jordan Bardella. “Tout sera mis en oeuvre pour nous empêcher d’accéder au pouvoir”, s’est insurgé le président du RN lors d’un point presse au Parlement européen à Strasbourg, après avoir révélé cette perquisition. Celle-ci a démarré mercredi à 08H50, au siège du parti dans le XVIe arrondissement de la capitale et a été menée par “une vingtaine de policiers de la brigade financière” et “deux juges d’instruction”.Le parquet a précisé que d’autres perquisitions avaient été menées simultanément dans des sociétés et au domicile de leurs dirigeants. “Tous les mails, documents et éléments de comptabilité” ont été saisis, a assuré Jordan Bardella. “L’intégralité des dossiers qui concernent les dernières campagnes régionales, présidentielles, législatives et européennes sont aujourd’hui entre les mains de la justice”, a-t-il ajouté, dénonçant un “acharnement judiciaire”. “Un prétexte pour fouiller mon bureau”, a encore affirmé celui qui pourrait devoir remplacer Marine Le Pen à la présidentielle de 2027 si celle-ci est déclarée inéligible l’an prochain par la Cour d’appel de Paris. Une information judiciaire avait été ouverte en juillet 2024 notamment pour escroquerie commise au préjudice d’une personne publique. Elle porte principalement sur des prêts de particuliers au parti de Marine Le Pen pour financer sa campagne présidentielle de 2022 et les législatives qui ont suivi ainsi que les européennes de 2024, a indiqué le parquet de Paris.- Prêts de particuliers -Ces investigations doivent aussi “permettre de déterminer si ces campagnes ont été notamment financées” par des “surfacturations de prestations ou des facturations de prestations fictives” ayant été remboursées par la suite, a ajouté le parquet. “Soupçonner d’+exercice illégal de la profession de banquier+” nos militants – souvent âgés, honnêtes, engagés – qui prêtent au RN faute de banque prête à le faire, c’est une farce”, a estimé le président du parti. L’information judiciaire s’appuie sur un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) pour des prêts accordés par des particuliers au mouvement d’extrême droite.Ces prêts aux partis politiques par des particuliers sont autorisés, selon des conditions précises et avec un plafond, mais le RN est “le parti qui les a le plus utilisés”, avait expliqué le 1er juillet dernier le président de la CNCCFP, Christian Charpy.Ces dernières années, il a “concentré une forte majorité” de ce type d’emprunts: 613 en 2021 sur un total de 764 tous partis confondus, puis 425 en 2022 (sur un total de 492) et encore 96 en 2023 (sur un total de 123), selon ce responsable.Au total, le RN affichait fin 2023 plus de 20 millions d’encours à rembourser “auprès de personnes physiques”, le plus ancien remontant à 2007, au risque de passer pour des “dons déguisés”, avait souligné M. Charpy la semaine dernière.- “Secrets de fabrication” -Ces perquisitions alourdissent l’actualité judiciaire autour du RN.Mardi, le parquet européen a ouvert une enquête sur la famille politique à laquelle appartenait le Rassemblement national au Parlement européen avant 2024 pour diverses irrégularités financières.Le 31 mars, Marine Le Pen a été condamnée  à une peine de quatre ans d’emprisonnement, 100.000 euros d’amende et surtout cinq ans d’inéligibilité immédiate, qui pourraient lui barrer la route de l’Élysée en 2027. Le tribunal correctionnel de Paris avait estimé qu’elle était au “cœur” d’un système de détournement de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen, entre 2004 et 2016, pour un montant total de 4,4 millions d’euros.Elle a fait appel de cette condamnation et la cour d’appel s’est engagée à rendre sa décision à l’été 2026. La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a par ailleurs rejeté mercredi la requête en urgence déposée la veille par Mme Le Pen afin de faire suspendre son inéligibilité immédiate, considérant que “l’existence d’un risque imminent d’atteinte irréparable à un droit protégé (…) n’est pas établie”, sans se prononcer sur le fond du dossier qui donnera lieu à un examen ultérieur.Toute la galaxie frontiste a repris mercredi l’argumentaire utilisé au moment de sa condamnation, criant au “harcèlement” et à la “peur” de voir le RN remporter la présidentielle. Il s’agissait “probablement de connaître nos secrets de fabrication et les futures stratégies pour les municipales, les législatives qui pourraient arriver et la présidentielle”, a avancé Laurent Jacobelli, le porte-parole du parti. Ces dernières années, plusieurs partis ont subi des perquisitions dans le cadre de diverses affaires judiciaires: le MoDem en 2017, La France insoumise en 2018 et Renaissance en 2022.

Le Parlement allonge la rétention d’étrangers jugés dangereux

Le Parlement a définitivement adopté mercredi un texte allongeant jusqu’à 210 jours la durée de rétention d’étrangers en instance d’expulsion et jugés dangereux, une mesure chère au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau mais rejetée par la gauche et les associations.La proposition de loi de la sénatrice Les Républicains Jacqueline Eustache-Brinio a été adoptée successivement mardi par l’Assemblée nationale – à 303 voix contre 168 – puis par le Sénat mercredi – à 228 voix contre 108, juste avant la suspension des travaux parlementaires en fin de semaine. Juste à temps, également, pour offrir au ministre de l’Intérieur un petit succès au Parlement, lui qui prône cette mesure depuis l’assassinat de la jeune Philippine, étudiante retrouvée morte à Paris en 2024. Son meurtrier présumé était un Marocain faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), qui venait de sortir d’un centre de rétention après plusieurs années en prison.”A quelques jours près, l’administration détenait le laissez-passer consulaire” qui aurait permis de l'”éloigner”, selon M. Retailleau, qui a salué devant ses anciens collègues sénateurs l’adoption d’un texte qui “va protéger les Français”.”La violence et la brutalité dont a été victime Philippine devraient mener à un consensus sur la nécessité d’assurer la sécurité de tous et partout”, avaient déjà réagi dans un communiqué les parents de la victime, Loic et Blandine Le Noir de Carlan, mardi au moment du vote des députés.- “Menace d’une particulière gravité” -Les débats ont aussi pris une tournure solennelle après le décès du député LR Olivier Marleix, qui en était le rapporteur pour l’Assemblée nationale et avait retravaillé la proposition de loi pour qu’elle convienne aux deux chambres du Parlement.A l’heure actuelle, la durée de maintien dans les centres de rétention administrative (CRA), où peuvent être enfermés des étrangers en vue de leur expulsion afin de “prévenir un risque de soustraction”, est de 90 jours maximum, sauf pour ceux ayant été condamnés pour terrorisme: elle peut alors aller jusqu’à 210 jours, soit sept mois.Le texte prévoit d’appliquer cette durée maximale de 210 jours aux étrangers dont le “comportement constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, ainsi qu’à ceux ayant été condamnés pour certains crimes ou délits graves (meurtre, viol, trafic de stupéfiants, vol aggravé avec violences…).Seraient également concernés les étrangers condamnés à une interdiction du territoire (ITF), ou visés par une décision d’expulsion ou d’interdiction administrative du territoire. Plusieurs associations, dont France terre d’asile et la Cimade, ont alerté la semaine dernière contre un allongement qui pourrait s’appliquer à “nombre” de personnes retenues en CRA. La “menace d’une particulière gravité pour l’ordre public” est une notion “floue, laissant la porte ouverte aux interprétations arbitraires”, se sont-elles inquiétées.Cette rétention prolongée, “dans le désoeuvrement quotidien et parfois la violence, va accroître inutilement les souffrances et traumatismes des personnes enfermées”, ont-elles ajouté. – Rétention de demandeurs d’asile -La gauche, vent debout, dénonce aussi une mesure inutile, arguant que l’allongement de la durée moyenne de rétention (33 jours en 2024, le double de 2020 selon un rapport d’associations) n’a pas permis d’augmenter le taux d’expulsion. En 2018, une loi avait déjà doublé la durée maximale de rétention de 45 à 90 jours.Le socialiste Christophe Chaillou a ainsi accusé le ministre de l’Intérieur de “surfer sur des faits divers alimentant une sorte de machine populiste dans une course mortifère avec l’extrême droite et ses funestes pulsions”.”Nous respectons les équilibres et nous respectons les règles de droit”, a rétorqué Bruno Retailleau, faisant valoir que le droit européen permet une durée de rétention pouvant aller jusqu’à 18 mois. Le texte intègre par ailleurs des mesures, parfois réécrites, de la dernière loi immigration, retoquées au Conseil constitutionnel. Comme le placement en rétention de certains demandeurs d’asile “dont le comportement constitue une menace à l’ordre public”. Ou encore la possibilité de relever des empreintes digitales et faire des photos d’identité sous la contrainte, dans le but de faciliter l’identification des personnes.