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Les pertes d’emplois vont continuer dans l’industrie française

Après Michelin, les plans sociaux risquent de se poursuivre dans les usines françaises, craint le ministre de l’Industrie, l’automobile et la chimie étant particulièrement fragilisées, aussi bien en France qu’en Allemagne.”Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent”, a déclaré M. Ferracci au micro de France Inter samedi. Le bilan social “va se compter en milliers d’emplois”, selon le ministre, qui préconise une réponse européenne, notamment pour soutenir le secteur automobile.Il a passé trois heures vendredi à Cholet (Maine-et-Loire) sur le site d’une des deux usines Michelin promises à la fermeture, accueilli par dix minutes de huées.”Les salariés sont bouleversés, en colère, on peut le comprendre car la manière dont a été faite l’annonce (…) n’était pas une manière digne”, a estimé M. Ferracci lors de l’émission “On n’arrête pas l’Eco”: “Les salariés ont été prévenus très tard, la direction de Michelin ne s’est pas déplacée pour leur faire l’annonce en direct, les yeux dans les yeux (…) c’est regrettable.” Le géant français du pneu a annoncé le 5 novembre la fermeture avant 2026 des sites de Cholet et Vannes (Morbihan), qui comptent au total 1.254 salariés.”Nous sommes au début d’une violente saignée industrielle”, a averti la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, dans une interview à La Tribune Dimanche.Cette “saignée” va frapper “tous les secteurs”, et est “due chaque fois à la même stratégie de ces entreprises”. A savoir “toujours augmenter les marges”, d’une part, et “distribuer toujours plus de profits aux actionnaires”, d’autre part, a jugé la cheffe de la centrale syndicale.- “Chaînes de valeur complètement intégrées” – M. Ferracci a qualifié de “très constructifs” les contacts avec les élus locaux, les organisations syndicales du groupe et la direction, avec lesquels il compte suivre le plan d’action mis en place. “L’engagement de Michelin, c’est que personne ne soit laissé sans solution”, a-t-il rappelé.Plus largement, pour la filière automobile en difficulté, pour laquelle il a annoncé un plan d’urgence, M. Ferracci a prôné une “approche de soutien à l’industrie automobile européenne”.”Les chaînes de valeur sont complètement intégrées. Vous avez des fournisseurs en Allemagne pour des constructeurs qui sont en France, et vous avez des fournisseurs qui sont en France pour des constructeurs qui sont en Allemagne. La protection commerciale vis-à-vis des véhicules chinois doit se concevoir au niveau européen”, a-t-il dit.De son côté, le ministre de l’Economie, Antoine Armand, a réagi lors de sa visite du Salon Made in France, à Paris, samedi matin. “Nous sommes dans une conjoncture internationale extraordinairement exigeante avec le coût des matières premières, la question de l’énergie, des pratiques commerciales agressives venues de beaucoup de pays et donc il faut qu’on ne soit pas du tout naïfs, il faut qu’on soit extrêmement fermes et extrêmement exigeants vis-à-vis des autres plaques continentales qui viennent créer de l’instabilité et créer de la fragilité”, a-t-il déclaré.Les équipementiers automobiles européens ont tiré la sonnette d’alarme cette semaine face au nombre inédit de suppressions d’emplois dans le secteur.32.000 suppressions de postes en Europe ont été annoncées au premier semestre 2024, soit plus que pendant la pandémie de Covid, dans ce secteur qui emploie 1,7 million de salariés en Europe.L’industrie automobile, en perte de compétitivité par rapport à l’Asie et aux Etats-Unis, est touchée à la fois par le recul des ventes sur le continent, la concurrence chinoise à bas prix et la lenteur de l’électrification.- “Bonus écologique européen” – Parmi les mesures évoquées, M. Ferracci envisage “un bonus écologique à l’échelle européenne”, un “emprunt commun européen” pour financer des “mécanismes de soutien” à la filière. “Dès le 1er semestre 2025, la Commission européenne a dit qu’elle allait mettre en priorité un +clean industrial act+, c’est-à-dire une législation européenne sur l’industrie propre, dans laquelle nous pourrons mettre en place un certain nombre de mesures”.L’automobile n’est pas le seul secteur touché. Dans l’aéronautique, la branche défense et espace d’Airbus, qui fabrique notamment des satellites et compte 35.000 salariés, devrait supprimer 2.500 postes en 2026. M. Ferracci a indiqué qu’il veillerait à ce qu’il n’y ait pas de licenciements, les salariés ayant vocation à être reclassés dans d’autres entités d’Airbus.La chimie française, particulièrement sensible aux coûts de l’énergie et de l’électricité, a elle dit mi-octobre craindre de perdre “15.000 emplois” en trois ans sur 200.000, soit 8%.Déjà un millier de suppressions d’emplois ont eu lieu ces derniers mois chez Solvay, Syensqo, Weylchem Lamotte, qui s’ajoutent aux 670 prévues par le groupe pétrochimique ExxonMobil à Port-Jérome en Normandie.En région Auvergne-Rhône-Alpes, la faillite de Vencorex, sur la plateforme chimique de Pont-de-Claix (Isère), met “près de 5.000 emplois en jeu” dans d’autres secteurs industriels que le groupe alimente, estime la CGT.Là aussi, le décrochage est perceptible dans toute l’Europe. La chimie allemande, première du monde, paye les conséquences de la perte du gaz russe bon marché. Unilever, Evonik, BASF ont également annoncé des réductions d’effectifs.Pour faire face au déficit de compétitivité, des élus de tous bords, menés par le vice-président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de l’Industrie Roland Lescure, ont demandé au gouvernement dans une pétition publiée par La Tribune Dimanche de maintenir dans le budget 2025 les aides publiques aux entreprises pour la décarbonation de l’industrie.

Les pertes d’emploi vont continuer dans l’industrie française

Après Michelin, le dégraissage risque de se poursuivre dans les usines françaises, craint le ministre de l’Industrie, l’automobile et la chimie étant particulièrement fragilisées, aussi bien en France qu’en Allemagne.”Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent”, a déclaré M. Ferracci au micro de France Inter samedi. Le bilan social “va se compter en milliers d’emplois”, selon le ministre, qui préconise une réponse européenne, notamment pour soutenir le secteur automobile.Il a passé trois heures vendredi à Cholet (Maine-et-Loire) sur le site d’une des deux usines Michelin promises à la fermeture, accueilli par dix minutes de huées.”Les salariés sont bouleversés, en colère, on peut le comprendre car la manière dont a été faite l’annonce (…) n’était pas une manière digne”, a estimé M. Ferracci lors de l’émission “On n’arrête pas l’Eco”: “Les salariés ont été prévenus très tard, la direction de Michelin ne s’est pas déplacée pour leur faire l’annonce en direct, les yeux dans les yeux (…) c’est regrettable.” Dans son entourage, on précise néanmoins que “les gens qui sifflaient n’étaient souvent pas des salariés de Michelin”.Le géant français du pneu a annoncé le 5 novembre la fermeture avant 2026 des sites de Cholet et Vannes (Morbihan), qui comptent au total 1.254 salariés.- “Chaînes de valeur complètement intégrées” – M. Ferracci a qualifié de “très constructifs” les contacts avec les élus locaux, les organisations syndicales du groupe et la direction, avec lesquels il compte suivre le plan d’action mis en place. “L’engagement de Michelin, c’est que personne ne soit laissé sans solution”, a-t-il rappelé.Jeudi, à Colmar il avait promis “beaucoup de moyens” et affirmé vouloir trouver des “solutions dignes” pour les salariés touchés par des plans sociaux. Plus largement, pour la filière automobile en difficulté, pour laquelle il a annoncé un plan d’urgence, M. Ferracci a prôné une “approche de soutien à l’industrie automobile européenne”.”Les chaînes de valeur sont complètement intégrées. Vous avez des fournisseurs en Allemagne pour des constructeurs qui sont en France, et vous avez des fournisseurs qui sont en France pour des constructeurs qui sont en Allemagne. La protection commerciale vis-à-vis des véhicules chinois doit se concevoir au niveau européen”, a-t-il dit.Les équipementiers automobile européens ont tiré la sonnette d’alarme cette semaine face au nombre inédit de suppressions d’emplois dans le secteur.32.000 suppressions de postes en Europe ont été annoncées au premier semestre 2024, soit plus que pendant la pandémie de Covid, dans ce secteur qui emploie 1,7 million de salariés en Europe.L’industrie automobile, en perte de compétitivité par rapport à l’Asie et aux Etats-Unis, est touchée à la fois par le recul des ventes sur le continent, la concurrence chinoise à bas prix et la lenteur de l’électrification.- “Bonus écologique européen” – Parmi les mesures évoquées, Marc Ferracci envisage “un bonus écologique à l’échelle européenne”, un “emprunt commun européen” pour financer des “mécanismes de soutien” à la filière. “Dès le 1er semestre 2025, la Commission européenne a dit qu’elle allait mettre en priorité un +clean industrial act+, c’est-à-dire une législation européenne sur l’industrie propre, dans laquelle nous pourrons mettre en place un certain nombre de mesures”.L’automobile n’est pas le seul secteur touché. Dans l’aéronautique, la branche défense et espace d’Airbus, qui fabrique notamment des satellites et compte 35.000 salariés, devrait supprimer 2.500 postes en 2026. Marc Ferracci a indiqué qu’il veillerait à ce qu’il n’y ait pas de licenciements, les salariés ayant vocation à être reclassés dans d’autres entités d’Airbus.La chimie française, particulièrement sensible aux coûts de l’énergie et de l’électricité, a elle dit mi-octobre craindre de perdre “15.000 emplois” en trois ans sur 200.000, soit 8%.Déjà un millier de suppressions d’emplois ont eu lieu ces derniers mois chez Solvay, Syensqo, Weylchem Lamotte, qui s’ajoutent aux 670 prévues par le groupe pétrochimique ExxonMobil à Port-Jérome en Normandie.En région Auvergne-Rhône-Alpes, la faillite de Vencorex, sur la plateforme chimique de Pont-de-Claix (Isère), met “près de 5.000 emplois en jeu” dans d’autres secteurs industriels que le groupe alimente, estime la CGT.Là aussi, le décrochage est perceptible dans toute l’Europe. La chimie allemande, première du monde, paye les conséquences de la perte du gaz russe bon marché. Unilever, Evonik, BASF ont également annoncé des réductions d’effectifs.

Les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat s’envolent pour la Nouvelle-Calédonie

Les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher s’envolent samedi pour une mission de “concertation” périlleuse en  Nouvelle-Calédonie, six mois après le début des violences qui ont fait 13 morts et des milliards d’euros de dégâts.Dans un entretien au Monde publié samedi, ils appellent à ne pas se concentrer uniquement sur la question politique, mais aussi à avancer sur la crise du nickel calédonien, poumon économique de l’archipel. “Tout est lié”, il y a “une chance de parvenir à un règlement global”, estime Yaël Braun-Pivet. La question de l’élargissement du corps électoral aux élections provinciales ne doit être qu”un élément de l’accord d’ensemble” qui doit être trouvé, abonde le président du Sénat.”Nous sommes là pour aider avec humilité”, ajoute-t-il. “Il faut une nouvelle méthode (… ) attention à vouloir forcer”, les solutions doivent “être préparées en terre calédonienne”, souligne-t-il, estimant qu’il est possible de trouver “un chemin pour aller vers une autonomie très poussée sans rupture de lien avec la république”.Le duo parlementaire a été chargé par le Premier ministre Michel Barnier de se rendre en Nouvelle-Calédonie pour renouer le dialogue institutionnel entre les camps loyaliste et indépendantiste sur le statut de l’île, toujours au point mort.Au programme de leur déplacement, trois jours de rencontres avec les forces politiques, économiques, les syndicats et d’autres acteurs calédoniens.Ils se rendront notamment dès lundi matin – heure de Nouméa, dimanche soir en métropole – au Sénat coutumier, avant une séance solennelle au Congrès de Nouvelle-Calédonie, mardi, durant laquelle ils s’exprimeront face aux élus.Les émeutes historiques qui ont débuté en mai ont été déclenchées par la volonté de l’ancien gouvernement de faire adopter une réforme constitutionnelle ultrasensible sur l’élargissement du corps électoral, gelé depuis 2007, pour les élections provinciales.Depuis, la nouvelle coalition Barnier a abandonné la réforme et ces élections ont été reportées jusqu’en novembre 2025 au plus tard.Une volonté assumée d’apaisement, alors que l’élargissement du corps électoral est vécu comme un coup de force par le camp indépendantiste, qui craint de voir le peuple autochtone kanak marginalisé. Mais les interrogations demeurent sur l’avenir institutionnel de l’archipel alors que trois référendums d’autodétermination prévus par les accords de Nouméa en 1998 se sont tenus depuis 2021, avec la victoire du “non” à l’indépendance. La question de la reconstruction est aussi majeure. La facture des émeutes est évaluée à au moins 2,2 milliards d’euros par le gouvernement calédonien, soit 25% du PIB du territoire.

France: le ministre de l’Industrie s’attend à de nouvelles annonces de fermetures de sites

Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci s’attend à de nouvelles annonces de fermetures de sites industriels en France “dans les semaines et les mois qui viennent”, qui affecteront des “milliers d’emplois”, après celles concernant deux sites de Michelin cette semaine.”Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent”, a déclaré M. Ferracci au micro de France Inter samedi, en estimant que le bilan social “va se compter en milliers d’emplois”, et en préconisant une réponse européenne, notamment pour soutenir le secteur automobile.Le ministre, qui s’est rendu cette semaine à Cholet (Maine-et-Loire) sur le site d’une des deux usines Michelin promises à la fermeture et s’est fait huer par les salariés, a critiqué la manière dont l’annonce a été faite par le groupe.”Les salariés sont bouleversés, en colère, on peut le comprendre car la manière dont a été faite l’annonce à destination des salariés n’était pas une manière digne”, a déclaré M. Ferracci lors de l’émission “On n’arrête pas l’Eco”. “Les salariés ont été prévenus très tard, la direction de Michelin ne s’est pas déplacée pour leur faire l’annonce en direct, les yeux dans les yeux, et ça, je pense que c’est regrettable”, a ajouté le ministre.Le géant français du pneu a annoncé le 5 novembre aux salariés la fermeture avant 2026 de ses sites de Cholet et Vannes (Morbihan), qui comptent au total 1.254 salariés.”Au-delà de ça, il a qualifié de “très constructifs” les contacts avec les élus locaux et organisations syndicales du groupe. “L’engagement de Michelin, c’est que personne ne soit laissé sans solution”, a-t-il rappelé.Pour la filière automobile en difficulté, pour laquelle il a annoncé un plan d’urgence, M. Ferracci a vanté une “approche de soutien à l’industrie automobile européenne”.”Les chaînes de valeur sont complètement intégrées. Vous avez des fournisseurs en Allemagne pour des constructeurs qui sont en France, et vous avez des fournisseurs qui sont en France pour des constructeurs qui sont en Allemagne. La protection commerciale vis-à-vis des véhicules chinois doit se concevoir au niveau européen”, a-t-il dit.Parmi les mesures évoquées, il signale “un bonus écologique à l’échelle européenne”, un “emprunt commun européen” pour financer des “mécanismes de soutien” à la filière. “Dès le 1er semestre 2025, la Commission européenne a dit qu’elle allait mettre en priorité un +clean industrial act+, c’est-à-dire une législation européenne sur l’industrie propre dans laquelle nous pourrons mettre en place un certain nombre de mesures”.

Jordan Bardella sort son premier livre: “Ce que je cherche”

“Ce que je cherche”, livre signé par le président du Rassemblement national Jordan Bardella, paraît samedi, mêlant récit de campagne, souvenirs d’enfance et considérations politiques, et doit faire l’objet d’une intense campagne de promotion, notamment par les médias du groupe Bolloré, propriétaire de l’éditeur de l’ouvrage, Fayard.”Ce livre n’est ni un essai, ni un programme: il est le reflet de mon existence”: dès l’entame des quelque 320 pages qui doivent être tirées à plus de 150.000 exemplaires, le patron du Rassemblement national entend marquer un énième jalon d’une ascension politique fulgurante.Fait inédit, c’est le prestigieux éditeur Fayard qui publie “Ce que je cherche”, une première pour l’extrême droite lepéniste jusqu’alors cantonnée aux maisons confidentielles.Mais le fleuron de l’édition est depuis passé sous pavillon du groupe Bolloré, dont les antennes médiatiques doivent soutenir dans les prochains jours la sortie du livre. Vendredi, Fayard a par ailleurs annoncé un recours contre la filiale de la SNCF et de la RATP qui a refusé la campagne de publicité prévue dans les gares.La promotion doit commencer ce week-end dans le Lot-et-Garonne, avec un meeting suivi d’une séance de dédicaces, prélude à une tournée de signatures, à l’heure où le Rassemblement national est embourbé dans son procès dans l’affaire des assistants d’eurodéputés, pour laquelle Jordan Bardella n’est pas visé.Au fil de “Ce que je cherche” – une citation de Napoléon Bonaparte en épigraphe y répond immédiatement, “la grandeur” – , le leader d’extrême droite prend soin de tracer son sillon politique.Avec, pour modèle, la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy de 2007 et “l’idée de réunir dans un même élan les Français issus de la classe populaire et une partie de la bourgeoisie conservatrice”.Dès lors, “les victoires futures passeront par l’unité du camp patriote, par une capacité à agréger les orphelins d’une droite plus orléaniste”, estime le président du RN dans un discours proche de l”union des droites” prôné par Eric Zemmour, dont il singe d’ailleurs le slogan de 2022, “Pour que la France reste la France”: chez M. Bardella, cela devient “Notre désir ardent de demeurer la France”.- Culture française -L’ouvrage s’attarde sur une jeunesse à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), “quelques années avant que les dealers ne remplacent les enfants” dans les parcs de jeux.Jordan Bardella assure que, lors de l’arrivée de ses grands-parents immigrés d’Italie dans les années 1960, cette banlieue nord de Paris était un “paradis”, guidé par “l’entraide et la solidarité” de ses familles “européennes, maghrébines, africaines”, autour “d’une petite place au cÅ“ur de la cité (qui) abritait une grande fontaine, tel un halo de repos et de tranquillité”.Mais, lorsqu’il s’initie au bénévolat dans les années 2010 au sein d’une association d’alphabétisation des étrangers, notamment “Pakistanais, Afghans, Africains de l’ouest”, Jordan Bardella en tire une conclusion: “J’ai réalisé à quel point il était difficile de concilier des univers culturels qui semblaient si éloignés. Si l’intégration (de ses grands-parents) a si bien fonctionné, c’est qu’elle était européenne”.De cette “culture française”, Jordan Bardella dresse le panthéon. Charles de Gaulle, André Malraux, François Mitterrand, Victor Hugo: “Tous, avant de déclamer (leurs) grands discours, auront cherché la grandeur”. S’y croisent encore Raymond Aron, Pierre Soulages, mais aussi “Jeanne Moreau, Jean-Paul Belmondo, France Gall, Johnny Hallyday, Charles Aznavour”.- “J’en suis convaincue” -Celui qui affirme, à l’époque où il rejoint le Front national à l’âge de 16 ans, ignorer “tout de son histoire, de ses fondateurs et même de Jean-Marie Le Pen”, consacre en outre un chapitre entier – le dernier – à Marine Le Pen.”Je lui dois une part importante de ce que je suis devenu”, écrit-il, brocardant ceux qui “auront tenté de bousculer notre tandem, cherchant à nourrir des inimitiés, voire une rivalité, fantasmées”.A la faveur d’une balade en bateau au large du fort de Brégançon, résidence des présidents de la République, Jordan Bardella raconte qu’il a interrogé sa patronne: “Vous croyez que vous y serez un jour?”.”Le regard au loin, sa réponse, simple, déterminée, belle: +J’en suis convaincue+.” Elle lui avait tenu la même réponse quelques jours avant le second tour des législatives de juillet quant aux chances du jeune homme d’accéder à Matignon…Jordan Bardella est en tout cas devenu “un phénomène politique”, a souligné sur France Inter Sébastien Chenu, vice-président du RN. “Il est parti de la base, c’était un militant (..) Aujourd’hui, il est incontournable”.

Budget: fin de l’examen des recettes à l’Assemblée, vote crucial à suivre mardi

Les députés sont venus à bout, dans la nuit de vendredi à samedi, de la première partie du budget de l’Etat: le texte initial du gouvernement a été largement remanié, avec de nouvelles taxes à foison, que l’Assemblée doit encore valider par un vote d’ensemble mardi.Peu avant 03H00 du matin, l’Assemblée nationale a enfin achevé l’examen de la partie “recettes” du projet de loi de finances, et des plus de 3.000 amendements déposés par les députés.Un chantier entamé le 21 octobre, puis interrompu le temps des discussions sur le budget de la Sécu, et repris mercredi dans l’hémicycle, où la copie du gouvernement a été profondément transformée.Au bout du compte, la prévision de déficit de l’Etat pour 2025 est ramenée de 142 à 85 milliards d’euros, au prix notamment d’une “hausse d’impôts de 35 milliards”, a calculé en fin de séance le ministre du Budget Laurent Saint-Martin, jugeant cette amélioration “largement artificielle” car découlant aussi pour 23 milliards de la suppression de l’enveloppe destinée à l’Union européenne.”On n’a rien supprimé du tout, nous sommes toujours dans l’UE”, a acquiescé le député centriste Charles de Courson, rapporteur général du budget qui a pour sa part estimé les nouvelles recettes à “12 milliards en comptant large”, le reste étant “probablement euro-incompatible, ou inconstitutionnel”.Chiffrage logiquement contesté par le président de la commission des Finances, l’Insoumis Eric Coquerel, qui retient la “satisfaction” d’avoir “trouvé des dizaines de milliards de recettes nouvelles” et ainsi “baissé le déficit à moins de 3%” du PIB.- Actes de rébellion -De fait, la gauche a déroulé une bonne partie de son programme des dernières législatives. A grand renfort de nouvelles taxes sur les “superprofits”, les “super dividendes”, les rachats d’actions, les “grandes sociétés du numérique”, les multinationales ou encore le patrimoine de milliardaires.Le gouvernement n’a pu que constater les dégâts: des 41 articles de son texte initial, une douzaine ont été purement et simplement supprimés par l’Assemblée.Et non des moindres: exit ainsi la hausse de la taxe sur l’électricité, l’alourdissement du malus automobile et la surtaxe sur les grandes entreprises, à chaque fois avec les voix de la droite et du centre, pourtant censés soutenir l’exécutif.Hormis ces actes de rébellion, le “socle commun” a surtout brillé par son absence tout au long des débats, incapable de se mobiliser même lors du vote symbolique sur la contribution européenne.Le bloc central est même apparu divisé sur son traditionnel tabou fiscal. Ainsi, le Modem a voté pour rendre pérenne la surtaxe sur les hauts revenus, que le gouvernement voulait seulement limitée aux deux prochaines années. De même, le groupe Horizons est à l’initiative d’un coup de rabot sur le crédit impôt recherche, autre totem macroniste.Souvent en position d’arbitre, le Rassemblement national a parfois fait pencher la balance à gauche. Comme vendredi pour faire adopter une taxe sur l’importation de viande bovine, afin de marquer un refus partagé de l’accord de libre-échange européen avec le Mercosur sud-américain.- “Sentiment de gâchis” -Au terme de l’exercice, rares sont les motifs de satisfaction pour l’exécutif, qui a réussi à maintenir la hausse de TVA sur les chaudières à gaz et à introduire par amendement une hausse de la taxe sur les billets d’avion, au prix toutefois de plusieurs concessions.Reste à savoir si tout cela aura servi à quelque chose. L’ensemble de la partie “recettes” doit en effet faire l’objet d’un vote solennel dans l’hémicycle mardi après-midi.En l’état, ce “barbouillis fiscal” n’est “pas votable en l’état”, a affirmé le macroniste David Amiel. “Sentiment de gâchis” également pour le chef du groupe Modem, Marc Fesneau, qui a estimé que le rejet de l’article sur l’UE suffisait “à invalider ce budget”.A l’inverse, la gauche “va évidemment le voter”, a prédit M. Coquerel, s’interrogeant sur “ce que fera le RN” après avoir adopté ou s’être abstenu sur de nombreuses mesures.Plusieurs cadres du groupe d’extrême droite ont cependant fait savoir hors micros que leur groupe s’orientait vers un vote contre, au vu notamment du montant total des hausses d’impôts.Ce qui accrédite la piste d’un rejet du texte, qui serait alors transmis au Sénat dans sa version initiale, sans même examiner le volet “dépenses” du budget de l’Etat. En revanche, si les députés approuvent cette première partie, ils passeront dans la foulée à la discussion des crédits alloués aux différentes missions de l’Etat, avec l’obligation d’aboutir avant la date-butoir du 21 novembre.

Tags et manifestation propalestinienne contre la venue de Yaël Braun-Pivet dans une université de Lyon

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a été visée vendredi par des tags et des slogans hostiles de militants propalestiniens opposés à sa venue dans une université de Lyon, mais a finalement échangé dans le calme avec des étudiants.”J’ai proposé à ces jeunes qui ne voulaient pas que je vienne, de dialoguer. Ils ne l’ont pas souhaité, ils ont préféré une action violente”, a-t-elle regretté à la fin de sa visite, soulignant vouloir “toujours privilégier le dialogue”. “Nous sommes dans une démocratie, la présidente de l’Assemblée nationale que je suis doit pouvoir aller partout sur le territoire (…) C’est mon rôle et moi, je ne renoncerai jamais”, a-t-elle ajouté. “Yaël casse-toi”, “génocidaires hors de nos facs”, “Free Gaza” ou “Free Palestine”: plusieurs messages en grandes lettres avaient été tagués dans la nuit à proximité du campus. Certains ont été rapidement effacés.Au total, 53 tags ont été dénombrés, selon une source policière.Environ 200 manifestants ont poursuivi sur le même registre dans l’après-midi, avant l’arrivée de la députée macroniste, scandant “Israël criminel, Yaël complice” ou “Yaël, casse-toi de là, Lyon 3 n’est pas à toi”.Vers 15H30, une centaine de personnes ont tenté d’accéder à un amphithéâtre mais en ont été empêché, selon une source policière.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé sur X une “dérive fasciste de militants qui instrumentalisent le drame que vivent les Palestiniens”. “Soutien total à Yaël Braun-Pivet que des manifestants d’extrême gauche aux idées antisémites veulent interdire d’accès à une université. La République est partout chez elle”, a encore écrit le ministre Les Républicains (LR).Son collègue en charge de l’Enseignement supérieur Patrick Hetzel a de son côté condamné “avec force les insultes antisémites proférées à l’encontre de Yaël Braun-Pivet et les agissements inacceptables de groupes d’étudiants survenus à Lyon III”.”Ma fermeté contre l’antisémitisme et toute forme d’instrumentalisation politique de l’université est totale”, a-t-il réagi sur X.Dans un court communiqué, l’université Lyon 3 Jean-Moulin a condamné “avec la plus grande fermeté les inscriptions inacceptables et scandaleuses qui ont été taguées”, et annoncé avoir saisi la justice.Selon l’équipe de l’université, des images de vidéosurveillance montrent, peu après minuit, cinq auteurs de tags, habillés de vêtements sombres, encagoulés et encapuchonnés, dont une jeune fille.- “Cri de colère” -Yaël Braun-Pivet était en déplacement dans le Rhône vendredi dans le cadre de la politique d’ouverture du Parlement.Plusieurs organisations de gauche, dont les syndicats étudiants solidaires et Unef ou les jeunes LFI locaux, avaient dénoncé sa venue à Lyon 3, la qualifiant dans un communiqué de “figure éminente du soutien inconditionnel aux actions criminelles de l’Etat israélien”.”Alors que les morts causés par les opérations d’Israël se comptent en dizaines de milliers (plus de 41.000 morts!) Yaël Braun-Pivet a de nouveau osé défendre la livraison d’armes à un Etat criminel”, mettent en avant les signataires du communiqué.Le 6 octobre, sur BFMTV, elle avait déclaré qu’il ne “fallait pas désarmer Israël”, en réaction à des déclarations du président de la République Emmanuel Macron appelant à cesser les livraisons d’armes servant à mener des combats sur Gaza.La manifestation contre sa visite est “un cri de colère contre le soutien à Israël du gouvernement”, a expliqué Timothée Martin-Brossat, de l’Union étudiante, venu par ailleurs pour exprimer son mécontentement face à la précarité des étudiants.Dans une atmosphère tendue, le local du syndicat étudiant droitier Uni a été fracturé.A l’extérieur de l’université, une dizaine de personnes se sont présentées avec des pancartes affichant “Vous vous êtes habitués à l’antisémitisme ? Pas nous !” ou “L’antisémitisme est un délit”.Mme Braun-Pivet, qui n’a pas croisé les manifestants, a échangé pendant un peu plus d’une heure avec environ 200 étudiants.Dans l’amphithéâtre, Faustine Berges 18 ans, étudiante en droit et sciences politiques, s’est réjouie d’en apprendre davantage sur le parcours de l’ancienne avocate.”L’université est un endroit où on peut découvrir pleins de choses, où la liberté d’expression est présente”, a-t-elle dit à l’AFP, en ne prêtant pas plus d’attention aux “tensions” de la journée.

Violences contre des supporters israéliens: “Ferme condamnation” de Macron et indignation de la classe politique

Emmanuel Macron a “fermement” condamné vendredi les violences commises la veille à Amsterdam contre des supporters israéliens, des heurts “qui rappellent les heures les plus indignes de l’Histoire” et qui ont été vivement dénoncés par une grande partie de la classe politique française.”La France continuera de lutter contre l’odieux antisémitisme sans relâche”, a ajouté sur le réseau social X le président français, au lendemain des affrontements après un match de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv.L’antisémitisme, “cette abjection doit être combattue (…) sous toutes ses formes”, a réagi le Premier ministre Michel Barnier, le président du Sénat Gérard Larcher appelant à “sévèrement sanctionner (…) ce lynchage”.Cinq personnes ont été brièvement hospitalisées, selon la police néerlandaise, qui a procédé à 62 arrestations. Les forces de l’ordre ont dû “intervenir à plusieurs reprises, protéger les supporters israéliens et les escorter jusqu’à leurs hôtels”.Largement déployée avant le match, la police a également constaté des “violences” dès mercredi soir entre supporters “des deux côtés”, notamment la destruction d’un taxi par des partisans du Maccabi et l’incendie d’un drapeau palestinien.Et, si les supporters de ce club israélien ne sont pas particulièrement réputés violents, des images circulant vendredi sur les réseaux sociaux, présentées comme filmées à Amsterdam -dont l’AFP n’a pas encore pu vérifier l’origine- montrent ce qui semble être des dizaines de fans du club chantant en hébreu “Finir les Arabes ! On va gagner !” ou “Laissons Tsahal gagner pour finir les Arabes”.Dans d’autres vidéos, on voit des personnes mettre des ressortissants israéliens à terre et les frapper.Ces violences ont suscité l’indignation internationale, et Israël a envoyé des avions pour rapatrier les supporters du Maccabi.- France-Israël jeudi au Stade de France -L’ex-Premier ministre français, Gabriel Attal, a également commenté des “images effroyables”. “Un sursaut de tous est indispensable”, a ajouté le président du groupe macroniste à l’Assemblée nationale.Laurent Wauquiez, chef de file des députés LR, a évoqué “un pogrom (…) dans les rues d’une capitale européenne”.L’extrême droite avait été parmi les premières à réagir, Marine Le Pen appelant à “se montrer implacable face à ce déchaînement de violence antisémite qui souille et déshonore l’Europe”. Son allié Éric Ciotti a lui pointé “le retour d’une +Nuit de cristal+”, qui doit “provoquer un électrochoc”. A gauche, le patron du PS, Olivier Faure a condamné des agressions que “rien ne saurait justifier”, dénonçant aussi “les actes et les propos racistes des supporters de Tel-Aviv”, mais se défendant néanmoins d'”établir (une) équivalence” entre les deux.”S’il y a eu des agressions (…), elles sont inacceptables”, a réagi le leader LFI Manuel Bompard, évoquant aussi des “provocations racistes” de la part de supporters israéliens.”Je lis: +Les supporters israéliens ont provoqué+, mais ça va pas de justifier la violence comme ça?”, s’est indignée la députée écologiste Sandrine Rousseau.Les heurts d’Amsterdam ont par ailleurs relancé les interrogations quant à la tenue du match de Ligue des nations qui doit opposer les Bleus à la sélection nationale israélienne le 14 novembre au Stade de France.Devant les demandes d’annulation de la rencontre, notamment formulée par M. Bompard, ou sa délocalisation -le député RN Julien Odoul a suggéré qu’elle se tienne en Corse-, le ministre de l’Intérieur a estimé vendredi que cela “reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l’antisémitisme”.Bruno Retailleau a indiqué avoir au contraire demandé au préfet de police de “prendre les dispositions de sécurité nécessaires” pour le maintenir au Stade de France.

Budget: l’Assemblée nationale adopte une nouvelle salve de taxes contre l’avis du gouvernement

Malus pour les deux roues bruyants, taxe sur les rachats d’actions, renforcement de la taxe sur les transactions financières: l’Assemblée nationale a de nouveau adopté vendredi un florilège de taxes, sous l’impulsion de la gauche et du RN et contre l’avis du gouvernement.Lancés dans une course contre la montre pour finir l’examen de la partie recettes du budget de l’Etat avant minuit, les députés ont adopté en début d’après-midi un amendement proposé par La France insoumise visant à créer un mécanisme d’impôt sur les rachats d’actions par les entreprises, à hauteur de 10%.Ils ont aussi approuvé un amendement présenté par le président de la commission des Finances, Eric Coquerel (LFI), pour renforcer l’efficacité de la taxe sur les transactions financières, en élargissant son assiette, en augmentant son taux et en confiant le recouvrement de la taxe à la Direction générale des finances publiques.Adoption également d’un relèvement de la taxe Gafam sur les géants de numérique de 3 à 5%, du fait d’une alliance hétéroclite entre la gauche, le RN mais aussi la Droite républicaine; d’une taxe kilométrique “d’harmonisation environnementale” (avec les voix du RN et de la gauche); ou encore d’une taxe représentant 3% de la masse salariale pour les entreprises ne respectant pas la loi Copé-Zimmerman sur la féminisation des directions d’entreprise.Plus anecdotique, l’adoption d’un amendement d’Aymeric Caron, apparenté LFI, instaurant une taxe de 50 euros par animal utilisé dans le cadre d’une procédure de recherche scientifique ou éducative, et celle d’un amendement des écologistes instaurant un “malus bruit” sur les deux roues et trois roues motorisés les plus bruyants. Ou encore, cet amendement de députés Renaissance autorisant les brasseurs de bières à vendre sans licence.Le député RN Aurélien Lopez-Liguori a réussi à faire adopter, avec les voix d’une partie de la gauche, un amendement étendant aux Gafam le paiement de la taxe sur le chiffre d’affaires des opérateurs de communications électroniques.Une alliance fustigée par le député Renaissance Pierre Cazeneuve. “Tous les grands combattants de la lutte contre l’extrême droite, où êtes-vous ?”, a-t-il tancé.Une charge que lui a renvoyée quelques minutes plus tard le député écologiste Benjamin Lucas-Lundy, après la discussion de deux amendements portés par un député Renaissance et une députée LR visant à presque quadrupler le droit de timbre payé lors des demandes de naturalisation, de 55 à 200 euros. Ces amendements, tous deux rejetés, ont crispé les débats, Eric Coquerel, les qualifiant “d’inhumains”, avant que Véronique Louwagie, la députée LR à l’origine de l’un d’eux, ne s’en émeuve, disant le prendre comme une “attaque personnelle”. “Je ne considère pas que vous êtes une personne inhumaine”, a déclaré M. Coquerel dans une volonté d’apaisement, tout en lui répondant: “Vous me dites que ça vous blesse, mais moi ça me blesse, parce que pour moi, la droite républicaine française, ce n’est pas l’extrême droite”. “Je pense qu’il y a quelques années, vous n’auriez pas porté ce genre de proposition”, a-t-il lancé.Plus tôt dans la journée, une série d’amendements proches, voulant cette fois augmenter significativement la taxe sur les titres de séjour, avait déjà enflammé les discussions. Ils avaient été rejetés à une courte majorité lors de scrutins publics, laissant entrevoir un camp gouvernemental très divisé sur le thème de l’immigration, censé faire l’objet d’une nouvelle loi initiée par le gouvernement Barnier.

Une conférence avec Elisabeth Borne perturbée à Sciences-Po Strasbourg

Une conférence-débat avec l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne organisée par l’association Sciences Po Forum vendredi, à Strasbourg, a dû être délocalisée en raison d’une manifestation et d’un “risque sécuritaire”, a annoncé l’association.”Sciences Po Forum, association engagée depuis 2007 pour promouvoir le pluralisme et le débat d’idées, se voit contrainte de délocaliser la conférence-débat prévue ce jour avec la Première ministre Elisabeth Borne”, indique l’association dans un communiqué.”À la suite d’un appel à la mobilisation du collectif +IEP Strasbourg en lutte+, relayé par d’autres organisations syndicales strasbourgeoises, contestant la venue de l’ancienne Première ministre, nous avons été contraints de tenir cet événement en dehors des locaux de l’école ou de l’annuler en raison d’un risque sécuritaire”, poursuit Sciences Po Forum.Cette dernière “déplore cette décision qui interroge sur un recul préoccupant de la liberté d’expression, éloignant notre société des principes de dialogue et d’écoute, qui doivent être érigés en fondements essentiels de toute vie démocratique”.La conférence avec Mme Borne pourra toutefois avoir lieu: grâce à la mobilisation d’élus locaux ainsi que l’Institut national du service public (INSP, l’ex-ENA), un lieu alternatif pouvant accueillir les 350 participants déjà inscrits a été trouvé, salue l’association.La conférence-débat se tiendra ainsi dans un auditorium de l’INSP.L’Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg a déjà fait parler de lui il y a 10 jours après l’annonce de la suspension d’un partenariat avec l’université Reichman de Herzlya, près de Tel-Aviv, en raison des positions “profondément bellicistes et dénuées de toute perspective humaniste” au regard de “la guerre en cours à Gaza” de l’institution israélienne.Plusieurs enseignants-chercheurs de Sciences-Po Strasbourg ont publié un communiqué vendredi pour faire part de leur désaccord avec “cette motion, approuvée par seulement un tiers des membres du conseil d’administration”, qui “constitue une rupture profonde avec les valeurs fondamentales de Sciences Po Strasbourg”.Les 24 signataires de ce communiqué (dont trois anciens directeurs) demandent “le maintien du partenariat unissant Sciences Po Strasbourg à l’Université Reichman de Tel-Aviv”. Un communiqué soutenu par le président de l’Université de Strasbourg, Michel Deneken.