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Le choc Dati/Barnier à Paris fait perdre la tête au socle commun

Un avant-goût des tensions fratricides pour les municipales et la présidentielle? La législative partielle, à la rentrée, au cœur de Paris, donne lieu à une bataille d’ambitions entre Rachida Dati et Michel Barnier, qui pourrait déclencher une guerre ouverte entre ces barons LR, mais aussi avec la macronie.La candidature dans la deuxième circonscription de Paris de l’ancien Premier ministre, qui se présente pourtant comme le garant du socle commun bâti à son arrivée à Matignon entre la macronie et LR, a franchement contrarié certains partenaires de la coalition gouvernementale. Aux dires d’un cadre de Renaissance, qui déplore “une méthode maladroite”, il aurait même “fait voler en éclats” les discussions en cours entre Rachida Dati et le parti macroniste pour désigner un successeur au député Jean Laussucq, qui siégeait avec Renaissance et a été déclaré inéligible vendredi dernier par le Conseil constitutionnel.Selon ses proches, le sang de la ministre de la Culture n’a en tout cas fait qu’un tour après la sortie de Michel Barnier, adoubé par le président de LR Bruno Retailleau. D’autant que le parti a aussitôt désigné sur les réseaux sociaux le Savoyard comme son “prochain député”… sans attendre qu’il soit éventuellement élu et même officiellement investi.Ces tensions surgissent à moins de neuf mois des municipales où Rachida Dati entend conquérir Paris. Et à moins de deux ans de la présidentielle où les divisions risquent de plomber une candidature unique du socle commun. – Sourde oreille -“Ni elle ni Gabriel Attal n’ont répondu aux appels de Michel Barnier”, s’agace auprès de l’AFP un dirigeant des Républicains. Une information nuancée par le cadre Renaissance qui évoque un coup de fil entre les deux ténors LR mardi en fin d’après-midi, “mais il a voulu passer en force”.Mme Dati a alors fait chauffer son téléphone pour annoncer à ses interlocuteurs son intention de briguer également cette circonscription huppée, qui s’étend le long de la Seine, du VIIe arrondissement dont elle est la maire jusqu’au Ve.Les alarmes ont aussitôt retenti chez Les Républicains, qui doivent se réunir le 28 juillet pour investir leur candidat. Les différents dirigeants du parti se sont aussi efforcés de démentir la rumeur qui circulait sur une candidature de Michel Barnier à la mairie de Paris en mars “si Rachida Dati était empêchée”, après sa mise en examen dans une affaire de corruption avec l’ex-patron de Renault Carlos Ghosn.Autre source de discorde entre les deux barons: lors de l’élection du président LR en mai, Michel Barnier a soutenu Bruno Retailleau, tandis que l’entourage de Rachida Dati a milité pour Laurent Wauquiez, le patron des députés LR qui a voté la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon, Marseille comme le voulait la ministre.Dans une lettre publiée jeudi par le JDD, adressée aux adhérents LR de la capitale, elle assure être “restée fidèle à notre Mouvement” et se “refuse aux conflits de personnes”.       “Elle confond les enjeux”, commente à l’AFP le numéro 2 de la fédération LR de Paris, Jack-Yves Bohbot, qui craint “une division de la droite” dans une circonscription où la socialiste Marine Rosset avait créé la surprise l’an dernier en arrivant en tête au premier tour et en obtenant 44% des voix au second, finalement remporté par Jean Laussucq.   La victoire est désormais “plus dure” à obtenir dans ce fief historique de la droite surtout si les deux figures LR se lancent dans la course, observe un dirigeant macroniste. “Les deux ont trop à perdre”, estime cette source, qui refuse de céder le siège Renaissance “en pure perte” aux Républicains, d’autant que la droite lui a déjà ravi un député lors d’une autre partielle en début d’année à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).Au final, pour le dirigeant LR, Mme Dati n’a pas l’intention de se présenter, mais cherche juste à intimider M. Barnier “pour qu’il retire sa candidature”.Les macronistes pourraient aussi vouloir entrer dans la danse: la ministre Clara Chappaz serait disposée à se lancer dans la course, selon le journal Le Parisien.Une autre figure s’est en outre invitée jeudi dans la bataille: l’ancien ministre LR Thierry Mariani, qui porte désormais les couleurs du Rassemblement national.Dati, Barnier, Chappaz … La balle est chez Bruno Retailleau. “Il a les clés et il doit trouver une porte de sortie”, relève le dirigeant macroniste. Et de lancer un avertissement: “lIs ont besoin de nous”.

L’ex-secrétaire d’Etat écologiste Jean-Vincent Placé menacé d’un procès pour agressions sexuelles

L’une des premières affaires MeToo visant un homme politique en France, bientôt jugée devant un tribunal? Le parquet de Paris a requis un procès contre l’ex-secrétaire d’État écologiste Jean-Vincent Placé, soupçonné d’agressions sexuelles sur deux femmes, dont une ancienne collaboratrice.Le parquet de Paris a confirmé à l’AFP avoir requis une audience correctionnelle pour ce dossier instruit depuis 2022, pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction concernant cette dernière, et agression sexuelle concernant une seconde plaignante.Contactée, l’avocate de M. Placé, Me Jade Dousselin, n’a pas souhaité s’exprimer.Aujourd’hui âgé de 57 ans, il est soupçonné par le parquet d’avoir utilisé un même “mode opératoire”, “à l’arrière d’une voiture”, dans un “contexte d’alcoolisation”, d’après les réquisitions du ministère public datées du 11 juillet et dont l’AFP a eu connaissance.En détails, il se voit d’abord reprocher d’avoir touché les seins d’une ancienne collaboratrice, lors d’une soirée à Séoul en Corée du Sud en mai 2016. Les “déclarations précises et constantes” de cette ancienne collègue sont “corroborées par l’un des deux témoins présents dans la voiture”, a souligné le ministère public.- “Trophée sexuel” -Le parquet requiert également que M. Placé soit jugé pour harcèlement sexuel de novembre 2015 à juillet 2016 sur cette femme, qui l’avait suivi du Sénat au secrétariat d’État à la Réforme et à la Simplification.Le suspect est ainsi accusé de quatre faits d’agressions sexuelles parmi lesquels, “une main sur (sa) cuisse” lors d’un dîner en 2014, ou encore “une main sur (sa) fesse” lors d’une soirée en discothèque en août 2015, en marge du rassemblement estival d’Europe Écologie-Les Verts (EELV).La plaignante a décrit aux enquêteurs s’être sentie particulièrement vulnérable lors d’un séjour professionnel en Italie, en juillet 2016: lors de la soirée du 14 juillet, M. Placé lui ordonnait de “revenir participer” à une soirée, qu’elle avait quittée, et exigeait qu’elle danse un slow avec un homme, qui “se plaquait” contre elle. L’ancienne collaboratrice se sentait, de manière générale, comme “un trophée sexuel à exhiber”.”Ces propos et comportements répétés ont porté atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant et ont créé à son encontre une situation intimidante”, a estimé le parquet.Sa position hiérarchique constitue une circonstance aggravante, même si M. Placé affirmait être dans une relation professionnelle “relativement égalitaire” lors d’un interrogatoire devant le magistrat instructeur en janvier 2023.La deuxième plaignante, qui n’entretenait pas de lien professionnel avec M. Placé, l’accuse de lui avoir touché les seins, les cuisses et d’avoir tenté de mettre sa main entre ses jambes lors d’une soirée à l’occasion de la journée internationale de la francophonie, en Corée du Sud en mars 2017.Des scènes qu’elle a rapportées à plusieurs personnes, souligne le ministère public.- “Un tout petit peu tactile” -Ces réquisitions du parquet sont “l’heure de vérité”, a réagi après de l’AFP Me Tewfik Bouzenoune, avocat des deux plaignantes. “C’est l’aboutissement d’une procédure au cours de laquelle la défense a pu exercer ses droits”, a relevé le conseil, M. Placé ayant formé des recours.”Nous attendons avec impatience l’ordonnance du magistrat” instructeur qui tranchera sur la tenue d’un procès ou non, a-t-il ajouté.Au cours de l’enquête, l’ex-figure écologiste, actuellement sous contrôle judiciaire, a nié ces accusations, se disant notamment “abasourdi et triste” des dénonciations portées par son ancienne collaboratrice et “ne plus se souvenir” avoir agressé sexuellement la deuxième femme, “notamment en raison de sa consommation d’alcool”.Lors de sa première mise en examen en mars 2022, il se décrivait comme “volubile et un tout petit peu tactile, mais sans l’être beaucoup”. Il assurait avoir diminué sa consommation d’alcool et faire désormais “le choix de rester chez lui quand il buvait”.Selon un examen psychologique réalisé en mai 2022, M. Placé “reconnaît certains de ses actes mais nie toute agression sexuelle ou harcèlement”. D’après cet examen, cité dans les réquisitions, M. Placé est toutefois “conscient que certains de ses agissements ont pu être inappropriés”, “assumant ses responsabilités et ne cherchant pas d’excuse”.

87% des Français pensent que le budget de Bayrou nuira à leur pouvoir d’achat, selon un sondage Odoxa

87% des Français pensent que le budget de François Bayrou nuira à leur pouvoir d’achat et 78% ne font pas confiance au Premier ministre pour redresser les finances du pays, selon un sondage Odoxa – Le Figaro, tandis que 74% ne considèrent pas ce budget “juste”, selon un autre sondage Ifop – LCI, tous deux publiés jeudi.Les mesures les plus impopulaires sont les économies sur la santé (74% de rejet) et la suppression de jours fériés (73%), selon ce sondage. Deux propositions suscitent cependant un “vrai soutien” selon l’institut: le gel des dépenses de l’État (80%) et une contribution des plus riches (79%).71% des Français voteraient contre ce budget s’ils étaient députés, conclut le sondage.L’enquête a été menée par Odoxa – Backbone Consulting auprès d’un échantillon de 1.005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. L’enquête a été réalisée par internet les 16 et 17 juillet 2025. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.Si 57% des Français pensent que le plan annoncé mardi par François Bayrou est “nécessaire” compte tenu de la situation de la dette, 72% trouvent qu’il ne “répartit pas équitablement les efforts demandés”, selon un autre sondage de l’Ifop publié jeudi pour LCI.Seuls 43% des Français sondés par l’Ifop jugent ce plan “courageux”, 69% pensent en revanche qu’il n’est pas “réaliste”, et 74% ne le considèrent pas “juste”.Par famille politique, le plan est jugé nécessaire par 90% des sympathisants Renaissance, 81% des LR mais aussi 51% des RN, 50% des écologistes et 45% des socialistes. Les Insoumis ne sont en revanche que 27% à le juger ainsi.Mais seuls les sympathisants Renaissance le jugent majoritairement équitable(61%).77% des sondés désapprouvent la suppression de deux jours fériés, mesure la plus impopulaire du plan de François Bayrou dont l’objectif est de réaliser 43,8 milliards d’euros d’économies en 2026.74% approuvent la création d’une contribution de solidarité pour les plus hauts revenus, seule mesure majoritairement approuvée par les Français, selon le sondage.L’enquête a été menée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne le 16 juillet 2025. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Le parquet de Paris requiert un procès pour agressions sexuelles contre l’ex-secrétaire d’Etat Jean-Vincent Placé

Le parquet de Paris a requis un procès contre l’ex-secrétaire d’Etat écologiste Jean-Vincent Placé, soupçonné d’avoir agressé sexuellement une ancienne collaboratrice en 2016 et une autre femme en 2017, a appris jeudi l’AFP de sources proches du dossier.Le ministère public a demandé un procès devant le tribunal correctionnel pour ce dossier instruit depuis 2022 et l’une des premières affaires MeToo visant un homme politique.Il dénonce un même “mode opératoire”, “à l’arrière d’une voiture”, dans un “contexte d’alcoolisation”.M. Placé, aujourd’hui âgé de 57 ans, est soupçonné d’avoir touché les seins d’une ancienne collaboratrice, lors d’une soirée à Séoul en Corée du Sud en mai 2016. Les “déclarations précises et constantes” de cette ancienne collègue sont “corroborées par l’un des deux témoins présents dans la voiture”, a souligné le ministère public dans ses réquisitions dont l’AFP a eu connaissance.Le parquet requiert également qu’il soit jugé pour harcèlement sexuel sur cette collègue, qui l’avait suivi du Sénat au secrétariat d’Etat à la Réforme et à la Simplification: M. Placé est accusé d’avoir ainsi posé “une main sur (sa) cuisse” lors d’un dîner en 2014 ou encore “une main sur (sa) fesse” lors d’une soirée en discothèque en août 2015, en marge du rassemblement estival d’Europe Ecologie Les Verts (EELV).”Ces propos et comportements répétés ont porté atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant et ont créé à son encontre une situation intimidante”, a estimé le parquet.Sa position hiérarchique constitue une circonstance aggravante, pour les soupçons d’agression sexuelle comme de harcèlement sexuel.La deuxième plaignante, qui n’entretenait pas de lien hiérarchique avec M. Placé, l’accuse de lui avoir touché les seins, les cuisses et d’avoir tenté de mettre sa main entre ses jambes lors d’une soirée à l’occasion de la journée internationale de la francophonie, en Corée du Sud en mars 2017.Au cours de l’enquête, M. Placé, actuellement placé sous contrôle judiciaire, a nié ces accusations. Contactée jeudi, son avocate Me Jade Dousselin n’a pas souhaité s’exprimer.

Hollande demande “une révision profonde” du budget pour ne pas censurer

François Hollande demande au gouvernement “une révision profonde” de son projet de budget pour 2026 s’il veut éviter une censure du Parti socialiste à l’automne. “Si le gouvernement veut écarter le risque de la censure, il doit réviser profondément ce budget. Il doit bouger et chercher des compromis”, a estimé l’ancien chef de l’Etat dans un entretien jeudi au Monde, deux jours après les annonces choc de François Bayrou sur un plan d’économies de 43,8 milliards d’euros.Le député de Corrèze liste quatre conditions: “une augmentation de la fiscalité sur les hauts patrimoines, qu’il s’agisse du principe de la taxe Zucman ou du rétablissement d’un impôt modernisé sur la fortune”. Il demande ensuite de “revenir sur certaines aides aux entreprises et notamment sur les exonérations de cotisations sociales qui représentent plus de 70 milliards d’euros contre 35 milliards à la fin de mon quinquennat”. Le socialiste appelle aussi à “protéger les revenus des plus faibles, c’est-à-dire les petites retraites et les prestations familiales” ainsi qu’à “préserver les aides aux collectivités locales pour soutenir l’équipement du pays”.Déjà défavorable – mais minoritaire au sein de son groupe – à la dernière censure déposée par les socialistes sur les retraites, l’ancien président préférerait qu’on n’en arrive pas à la censure du gouvernement.Sans budget, la France “entrera dans une double instabilité, financière car les marchés seront cruels, et politique avec le spectre d’une nouvelle dissolution. Qui a vraiment intérêt à ce désordre ?”, prévient-il.Mais “l’esprit de responsabilité ne revient pas exclusivement à l’opposition. C’est d’abord à l’exécutif d’en faire la démonstration”, juge-t-il. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Budget: Le Pen “croit peu” à une non-censure, et entend bien se présenter en cas de dissolution

Marine Le Pen dit croire “peu” à une version du budget de François Bayrou qui ne soit pas censurée par le Rassemblement national, se disant décidée en cas de dissolution à concourir aux législatives, malgré sa peine d’inéligibilité.”Il faudrait que François Bayrou inverse quasiment totalement les grandes masses qu’il a annoncées. J’y crois peu”, a résumé la patronne des députés RN dans un entretien au Parisien mis en ligne mercredi soir, au lendemain des annonces budgétaires du Premier ministre.”En l’état, il est impossible pour le RN de ne pas censurer ce gouvernement”, a-t-elle répété. “L’effort fiscal est encore concentré sur deux catégories : les retraités et les classes moyennes”, a-t-elle estimé, fustigeant l’absence d’économies suffisantes selon elle sur les dépenses liées à l’immigration, le périmètre de l’Etat, ou encore la suppression annoncée de deux jours fériés.”En quoi le fait de priver les Français de deux jours fériés fait faire des économies à l’État ? C’est un effort financier supplémentaire demandé à ceux qui travaillent. Ce n’est pas exactement la même chose”, a-t-elle critiqué, évoquant un “leurre”. “C’est la mesure choquante sur laquelle, évidemment, M.Bayrou reviendra en disant +ah, vous voyez, j’ai quand même fait énormément d’efforts+”.Interrogée sur son propre cas, dans l’hypothèse d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée, la députée du Pas-de-Calais a répondu : “je me présenterai et j’irai défendre ma candidature auprès des instances chargées de la valider”. Elle déposerait dans ce cas une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au Conseil constitutionnel sur le sujet de l’exécution immédiate d’une peine d’inéligibilité.Marine Le Pen a été condamnée en première instance dans l’affaire des assistants d’eurodéputés FN (devenu RN) à une peine immédiate de cinq ans d’inéligibilité, qui l’empêche à ce stade de concourir à la prochaine présidentielle ou à de nouvelles législatives, et ce même si elle a fait appel.”L’autorité constitutionnelle pourrait enfin analyser la validité de cette exécution provisoire de l’inéligibilité (…) j’avais dit que j’utiliserai tous les recours possibles, je le ferai”, a-t-elle argué.

Législative partielle: Dati envisage elle aussi de se présenter à Paris

Moins de vingt-quatre heures après l’annonce de la candidature de Michel Barnier, la ministre de la Culture Rachida Dati a fait savoir mercredi qu’elle envisageait aussi de se présenter à la législative partielle de la 2e circonscription de Paris, ont indiqué à l’AFP des sources LR, confirmant une information du Parisien.”Elle a appelé différentes personnalités de LR pour leur faire part de sa volonté d’y aller”, ont affirmé deux sources des Républicains interrogées sur les intentions de la maire du VIIe arrondissement de Paris de se lancer dans la course contre son ancien Premier ministre, qui appartient pourtant au même parti. “Elle a été très agacée par la manière dont Michel Barnier a annoncé sa candidature, mais aussi par la réaction du parti qui présentait dès mardi soir l’ancien Premier ministre comme (son) +prochain député+”, a ajouté l’une des sources consultées.Un argument rejeté par un dirigeant LR qui doute que Rachida Dati se présente à cette législative partielle prévue en septembre, et dont le député sortant Jean Laussucq, ex LR passé à Renaissance en 2024, a été déclaré inéligible vendredi par le Conseil constitutionnel.Il lui est reproché d’avoir réglé “des dépenses de campagne au moyen de son compte bancaire personnel” et d’avoir laissé des tiers régler “directement une part significative des dépenses” de sa campagne électorale de 2024.Mme Dati “veut mettre la pression sur Michel Barnier pour qu’il renonce à sa candidature”, explique cette source, qui rappelle qu’elle avait déjà livré “une guerre atomique contre François Fillon” en 2012, quand le Premier ministre de Nicolas Sarkozy s’était présenté dans cette même circonscription, qui s’étend le long de la rive gauche de la Seine, des jardins du Luxembourg jusqu’à la Tour Eiffel. Il s’était toutefois imposé.- “Voler en éclat” -L’entourage de Mme Dati donne une version différente et évoque un parachutage du Savoyard Michel Barnier à Paris.Rachida Dati “est engagée auprès de son territoire depuis longtemps, elle a toujours défendu le fait que les Parisiens avaient besoin d’élus implantés”, a expliqué cette source à l’AFP. Elle “va demander à être entendue par la commission d’investiture des Républicains”, a-t-elle ajouté.Selon l’une des sources consultées, la candidate potentielle à la mairie de Paris en mars n’aurait pas apprécié non plus la rumeur chez LR sur une candidature aux municipales à Paris de Michel Barnier “au cas où elle serait empêchée”, en allusion à sa mise en examen dans une affaire de corruption avec Carlos Ghosn.”Ce qui intéresse Michel Barnier, c’est la présidentielle de 2027, pas la mairie de Paris”, a rétorqué la même source, rejetant la possibilité d’une candidature de l’ancien locataire de Matignon à l’Assemblée nationale pour se positionner favorablement dans la course à la succession d’Anne Hidalgo. Chez Renaissance, un cadre juge “extrêmement maladroite” la candidature de Michel Barnier, qui “a voulu passer en force, sans avoir échangé en amont avec Gabriel Attal”, chef du parti, ni avec les élus locaux, et alors que Rachida Dati “lui avait dit avant qu’elle se présenterait”.Renaissance travaillait avec la ministre “à une solution consensuelle” pour cette circonscription, mais “la candidature de Barnier a tout fait voler en éclat et aujourd’hui chacun récupère ses billes”, déplore-t-il, expliquant préparer désormais une candidature propre au parti macroniste.Avant son élection, Jean Laussucq était l’adjoint de Rachida Dati à la mairie du VIIe arrondissement. Il avait obtenu l’investiture de Renaissance au détriment du député sortant Gilles Le Gendre, pourtant un “marcheur” historique.

Budget: critiqué de toutes parts, Bayrou veut croire un compromis possible

Certains alliés critiques, des oppositions virulentes… François Bayrou est sur la corde raide pour faire adopter son plan de rigueur budgétaire et échapper à la censure à l’automne, mais le gouvernement veut croire qu’il existe des marges de négociation du côté des socialistes.Au lendemain des annonces choc du Premier ministre, dont la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, pour réaliser 43,8 milliards d’euros “d’économies” en 2026, ses fidèles ont continué à défendre un effort “indispensable” et “équitablement réparti”.Emmanuel Macron a salué en conseil des ministres un plan qui a “la vertu du courage, de l’audace et de la lucidité”, selon la porte-parole du gouvernement. Depuis Lourdes, il a défendu une “stratégie solide” dont “le pays a besoin”, notamment pour “réformer”. Et si d’autres forces politiques “ont des idées plus intelligentes”, le Premier ministre “les recevra”, a lancé le chef de l’État.Il ne s’est en revanche pas prononcé sur la proposition du gouvernement de supprimer deux jours fériés. En 2019 il avait dit qu’il n’y était “pas favorable”.Mais les partenaires du Premier ministre au sein du socle commun ont semblé divisés.Le chef de file des députés Renaissance Gabriel Attal a salué sur X “la volonté du Premier ministre” de faire face à “l’ampleur du redressement budgétaire à faire, et la reprise de notre désendettement”.Alors que le patron d’Horizons et candidat à la présidentielle Édouard Philippe ne trouvait, dans Le Parisien, “quasiment rien dans ce que propose François Bayrou” qui “règle le problème”, sauf “un plan d’urgence” qui a “tout le mérite d’un plan d’urgence, mais aussi ses limites”.- “Jalons” -A droite, le président des Républicains et ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a estimé qu’un “parti de gouvernement” comme le sien “ne peut pas se défausser” sur le budget et promis de travailler à des “propositions”, tout en reconnaissant que M. Bayrou avait posé “un certain nombre de jalons” sur la dette.Dans un communiqué, il a souhaité “amender” les mesures touchant les retraités. “Tout est négociable, sauf les 43,8 milliards d’économies”, lui a répondu sur BFMTV la porte-parole LR du gouvernement, Sophie Primas, en défendant un effort “collectif”.Pour le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, le plan a “le mérite de chercher des solutions” mais il doit être “corrigé et amélioré” en s’attaquant à “l’assistanat” et aux “dépenses indues liées à l’immigration”.Enfin, rien ne semblait trouver grâce au RN ou chez LFI.  Dès mardi, Marine Le Pen a agité la censure avant de cibler mercredi la baisse du taux du livret A, jugée “désastreuse et confiscatoire pour les classes moyennes et populaires”.Chez LFI, le président de la commission des Finances, Eric Coquerel, veut censurer “au plus vite ce budget trumpiste” et attend “évidemment les socialistes au rendez-vous”.”Personne ne veut voter un tel budget”, a jugé le rapporteur du budget Charles de Courson (Liot), qui se demande si “le Premier ministre, en faisant cela, n’organise pas sa sortie”.- “Discuter” -Aucune censure ne pourra toutefois être votée sans le PS. Et le gouvernement veut croire un “compromis” possible comme pour le budget 2025.”Nous allons discuter avec tous les partis. Évidemment, il y a probablement davantage de possibilités de parvenir à un accord avec le Parti socialiste”, a reconnu Eric Lombard, ministre de l’Economie.Mais si le PS n’a pas fermé la porte à une discussion, il tire à boulets rouges sur la copie gouvernementale.”Les propositions du gouvernement ne sont pas acceptables et n’offrent pas de base de négociation”, a prévenu le chef de file des députés PS Boris Vallaud, dénonçant un “musée des horreurs libérales”.Les socialistes entendent discuter sur la base de leurs propres propositions, dont la taxe dite Zucman, qui consiste à imposer à hauteur de 2% le patrimoine des milliardaires.Mais le gouvernement ne veut pas de cet impôt “extrêmement injuste” qui entraînerait “une fragilisation de notre système économique”, selon Mme Primas. Il se contente de maintenir la contribution différentielle sur les hauts revenus aux contours encore flous.Pour arriver à un accord, le gouvernement mise sur le temps, les discussions budgétaires ne démarrant qu’en octobre.”On a devant nous beaucoup de temps, ce qui est une chance” même si “nous ne voulons pas que ce compromis ressemble à une entente de couloir”, a plaidé la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Mais le temps peut jouer dans les deux sens. Côté syndical, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé à la “mobilisation” à la rentrée “pour empêcher ces régressions sociales”.

Loïk Le Floch-Prigent, un capitaine d’industrie au parcours marqué par l’affaire Elf

Loïk Le Floch-Prigent, décédé mercredi à l’âge de 81 ans, est un ancien grand patron d’industrie, socialiste, dont le parcours a été marqué par un passage en prison pour avoir détourné des fonds à la tête de l’ancien géant pétrolier Elf.Breton barbu aux yeux bleus, apparaissant costaud au temps de sa réussite, il se déclarait brisé, en 2003, par plusieurs mois de détention et apparaissait fébrile devant les juges, niant inlassablement les malversations financières qu’on lui reprochait.Il a finalement été condamné en 2003 à cinq ans de prison pour abus de biens sociaux dans le volet principal du dossier Elf, impliquant près de 305 millions d’euros de détournements.En liberté conditionnelle en avril 2004, après plus de 19 mois de détention, il avait dû, en septembre 2010 retrouver quelques mois la prison, après révocation de cette liberté conditionnelle.Lors de sa libération anticipée, l’ex-PDG de grandes sociétés publiques françaises, Rhône-Poulenc (1982-1986), Elf Aquitaine (1989-1993), GDF (1993-1995) et la SNCF (1995-1996), invoquait alors des raisons médicales.Libéré, déchu de la Légion d’honneur, il s’offusquait d’avoir été le seul patron d’Elf poursuivi et vivait mal d’être retombé si durement et de voir ses anciens amis lui tourner le dos.- Gouvernement Mauroy -Loïk Le Floch-Prigent, depuis son début de carrière en 1969, n’avait pratiquement fréquenté que les ors de la République et les plus importants présidents d’entreprises.Diplômé de l’Institut polytechnique de Grenoble et de l’Université du Missouri (Etats-Unis), né le 21 septembre 1943 à Brest, il avait refusé d’intégrer Polytechnique pour ne pas porter l’uniforme. C’est le Parti socialiste, où il entre en 1971, qui le propulsera dans le monde de l’industrie: Pierre Dreyfus, ministre de l’Industrie du gouvernement Mauroy, le choisit en 1981 comme directeur de cabinet. Un an plus tard, il est promu PDG du groupe public Rhône-Poulenc, d’où il sera débarqué par le gouvernement Chirac en juillet 1986.Après trois ans de traversée du désert, Le Floch rebondit: il est nommé à la tête d’Elf Aquitaine en juin 1989.En août 1993, après l’arrivée d’Edouard Balladur à Matignon, il doit quitter Elf mais retrouve aussitôt un poste à la présidence de Gaz de France puis, quand explose le conflit des cheminots, à l’hiver 1995, il se retrouve à la tête de la SNCF. Mais sa mise en examen le 4 juillet 1996, puis sa détention provisoire pendant quelques mois, obligent le gouvernement à lui trouver un successeur.Loïk Le Floch-Prigent avait écrit en 2006 un livre de témoignage, “Une incarcération ordinaire”. Il y dressait un catalogue des brimades et humiliations subies en prison, formulait un réquisitoire contre le système carcéral “qui date du XIXe siècle” et, avec un regard “d’ancien responsable industriel”, suggérait une remise en question de la prison.- Conseiller d’Eric Zemmour -Au début des années 2010, il disait avoir tourné la page du scandale, étant devenu consultant dans le pétrole, voyageant notamment à Brazzaville, Abidjan, Addis Abeba et Dubaï, mais aussi en Italie et en Europe de l’Est.Mais en 2012, Loïk Le Floch-Prigent a aussi été incarcéré à Lomé dans le cadre d’une enquête ouverte par la justice togolaise sur une plainte pour escroquerie d’un homme d’affaires émirati.Libéré pour raisons médicales après cinq mois de détention provisoire, il était rentré en France le lendemain, ne cessant alors de clamer son innocence.Ces dernières années, l’ancien patron socialiste s’était rapproché des cercles d’extrême-droite.Quand Eric Zemmour s’est lancé en politique, en amont de l’élection présidentielle de 2022, Loïk Le Floch-Prigent “conseillait un peu” celui qui était devenu son “ami”, surtout sur les questions industrielles, explique à l’AFP sa femme Marlène Le Floch-Prigent. Mais “il n’a jamais été de son parti”, insiste-t-elle.Lors d’une rencontre de la candidate du RN, Marine Le Pen, avec les chefs d’entreprises du mouvement patronal Ethic, en janvier 2022, Loïk Le Floch-Prigent avait souligné les progrès de Marine Le Pen en matière économique.Le patron du RN, Jordan Bardella, a salué mercredi sur X la mémoire d’un “capitaine d’industrie respecté”.Longtemps amateur de pêche à pied, Loïk Le Floch-Prigent était père de trois enfants.

Loïk Le Floch-Prigent, ancien grand patron, homme de l’affaire Elf, est décédé

Après des années à la tête des plus grandes entreprises françaises et quelques autres en détention, Loïk Le Floch-Prigent, ex-PDG d’Elf, est décédé mercredi à Paris, d’un cancer à l’âge de 81 ans. “Jusqu’au bout, le grand capitaine d’industrie qu’il était se sera battu aussi bien pour ses entreprises que pour la défense de l’industrie française”, a écrit Marlène Le Floch-Prigent, sa femme, dans une déclaration transmise à l’AFP.Il a dirigé des grandes sociétés françaises comme Rhône-Poulenc (1982-1986), Elf Aquitaine (1989-1993) racheté par Total en 1999, GDF (1993-1995) et la SNCF (1995-1996). “Loïk avait une passion pour la France qu’il a servie avec détermination aussi bien dans le monde du privé qu’en grand serviteur de l’Etat “, ajoute Mme Le Floch-Prigent dans son message. C’est le Parti socialiste, où il entre en 1971, qui le propulsera dans le monde de l’industrie. Pierre Dreyfus, ministre de l’Industrie du gouvernement Mauroy, le choisit comme directeur de cabinet. Un an plus tard, ce Breton barbu aux yeux bleus est promu PDG du groupe public Rhône-Poulenc.Il est aussi connu pour avoir passé environ deux ans en prison pour des malversations financières.La juge Eva Joly avait mis au jour un réseau de trafic d’influences, de corruption et de détournements de fonds impliquant les dirigeants du groupe, dont Loïk Le Floch-Prigent, et des ministres comme Roland Dumas et Charles Pasqua de 1989 à 1993. Loïk Le Floch-Prigent a été condamné en 2003 à cinq ans de prison pour abus de biens sociaux dans le volet principal de ce dossier Elf, impliquant près de 305 millions d’euros de détournements.Il avait été libéré avec trois ans d’avance en avril 2004, invoquant des raisons de santé, mais avait dû, en septembre 2010, retrouver quelques mois cette prison qu’il ne supportait pas.”Comme il a été président d’Elf, il a payé les pots cassés”, estime sa veuve auprès de l’AFP. En 2012, il est arrêté en Côte d’Ivoire puis extradé au Togo, où il est placé cinq mois en détention provisoire dans une affaire d’escroquerie. Rentré en France l’année suivante, il clame son innocence. – “Conseiller” -“Cet homme, qui avait été le seul à avoir dirigé trois entreprises nationales majeures Elf, GDF et la SNCF” avait “par-dessus tout l’amour et le souci de notre souveraineté et de notre industrie qui l’auront guidé toute sa vie durant”, a estimé mercredi l’avocat Patrick Klugman, qui a connu l’ancien grand patron alors détenu au Togo “dans le cadre d’un règlement de compte sordide où il n’avait rien à voir”. Ces dernières années, il exerçait des activités de “conseiller” dans l’industrie, son “cheval de bataille”, et “jusqu’au bout, il travaillait encore”, explique sa femme à l’AFP.L’ancien patron socialiste a “conseillé beaucoup de monde” en politique, “la droite, la gauche, tous les partis sont venus le chercher”, indique son épouse. “J’avais pris le réflexe de l’appeler régulièrement pour lui demander conseil sur l’énergie, sur l’industrie”, a commenté sur X mercredi l’eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo, qui le qualifie d'”ami”.Réagissant sur X à la “triste nouvelle” de sa disparition, Erik Tegnér, directeur du média d’extrême droite Frontières, indique qu’il en était notamment “membre du comité stratégique”.”C’était un très grand chef d’entreprise, un passionné d’industrie, un personnage. Il a tout risqué et il a payé”, a écrit dans un communiqué Sophie de Menthon, la présidente du mouvement patronal Ethic qu’avait rejoint Loïk Le Floch-Prigent.