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Antisémitisme: “Jean-Luc Mélenchon est le Jean-Marie Le Pen d’aujourd’hui”, attaque Aurore Bergé

La ministre chargée de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé a estimé dimanche la France insoumise donnait “un permis” aux Français pour être antisémite et a accusé son leader Jean-Luc Mélenchon d’être le “Jean-Marie Le Pen d’aujourd’hui” avec ces “petites phrases” et “blagues nauséabondes”.LFI “donne un permis aux Français de pouvoir être antisémite parce que Jean-Luc Mélenchon, c’est le Jean-Marie Le Pen aujourd’hui. En fait, Jean-Luc Mélenchon, c’est les petites phrases, c’est des petites blagues nauséabondes”, a-t-elle déclaré sur BFMTV en comparant l’ex-président du Front national plusieurs fois condamné pour apologie de crimes de guerre, provocations à la haine et à la discrimination ou antisémitisme, avec le leader de gauche très critiqué mais jamais condamné sur ces chefs de poursuites.”Quand vous prenez des propos comme celui qu’il a tenu il y a peu de temps en disant +On va leur couper les cheveux en quatre pour en faire des édredons+. Jean-Luc Mélenchon, c’est un homme cultivé (…) qui connaît très bien l’histoire et les références historiques. Ça ne peut pas être autre chose qu’une référence directe à Auschwitz”, où on coupait les cheveux des déportés “pour ensuite les commercialiser et en faire des matelas”, a dénoncé la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.Lors d’un meeting à Brest, le leader insoumis dénonçant les accusations d’antisémitisme à propos d’une affiche visant l’animateur TV Cyril Hanouna, a fustigé les journalistes et les propriétaires de médias qui selon son propos, acceptent de perdre de l’argent alors que “le reste du temps, (ils) vous couperaient les cheveux pour en faire des édredons”. Mme Bergé a considéré qu’en matière d’antisémitisme, le RN cherche à “dissimuler son histoire, son passé” tandis que LFI agissait comme une” “gomme magique qui permet d’effacer l’ardoise du Rassemblement national et du Front national sur la question de l’antisémitisme”.Le RN, “par l’histoire qui est la sienne, par les candidats qui ont été investis il y a quelques semaines à peine”, dont certains “tenaient des propos négationnistes”, montre qu’il y a encore, évidemment, des relents qui sont des relents antisémites (au sein de ce parti)”, a-t-elle estimé.

Le Pen “ne croit pas” qu’une peine d’inéligibilité immédiate sera prononcée contre elle

Marine Le Pen, qui sera fixée sur son sort lundi dans le dossier des assistants parlementaires d’eurodéputés RN, “ne croit pas” que les juges iront jusqu’à prononcer une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire à son encontre.”Je lis ici et là que nous serions fébriles. Personnellement, je ne le suis pas, mais je comprends qu’on puisse l’être : avec l’exécution provisoire, les juges ont un droit de vie ou de mort sur notre mouvement”, a commenté la cheffe de file du Rassemblement national dans La Tribune Dimanche. “Je ne crois pas qu’ils iront jusque là”, a-t-elle ajouté, dans une de ses rares expressions publiques sur cette échéance.A la surprise générale, l’accusation a requis en novembre à l’encontre de la triple candidate malheureuse à la présidentielle une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (s’appliquant immédiatement, même en cas d’appel) en plus de cinq ans de prison dont deux fermes (une peine aménageable), et 300.000 euros d’amende.Le jugement de lundi pourrait donc bouleverser sa carrière politique et l’empêcher de se présenter en 2027.”Si je suis interdite de me présenter avec exécution provisoire, c’est-à-dire avec l’impossibilité en réalité que mon appel puisse avoir une influence sur la décision qui a été prise, ce serait incontestablement une décision profondément antidémocratique”, avait récemment estimé Marine Le Pen, assurant qu’elle ferait dans ce cas, malgré tout, appel de la décision.- En tête de sondage -Selon un sondage publié samedi, si une élection présidentielle se tenait aujourd’hui, Marine Le Pen arriverait en tête du premier tour avec entre 34% et 37% des intentions de vote, en fonction des candidats face à elle.Quatre cas de figure ont été testés dans cette enquête Ifop pour Le Journal du Dimanche.La cheffe de file du RN obtient son meilleur score dans un scénario où sont aussi candidats le premier secrétaire du PS Olivier Faure (5%), l’ex-Premier ministre macroniste Gabriel Attal (20%), et le patron des députés LR Laurent Wauquiez (8%). Elle passe en revanche à 34% d’intentions de vote lorsque Gabriel Attal est remplacé par le patron d’Horizons Edouard Philippe (21%) et Laurent Wauquiez par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (11%). L’enquête a été réalisée en ligne du 26 au 27 mars, auprès d’un échantillon de 1.119 personnes inscrites sur les listes électorales. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Nouvelle-Calédonie: Valls remet un projet d’accord aux délégations politiques

Manuel Valls, en visite jusqu’à mardi en Nouvelle-Calédonie, a remis dimanche matin aux délégations politiques indépendantistes et loyalistes un projet d’accord sur l’avenir institutionnel de l’archipel, meurtri par les émeutes de 2024, a appris l’AFP auprès d’un membre de la délégation loyaliste.Ce document, transmis lors de rencontres bilatérales, marque une nouvelle étape des négociations engagées samedi à Nouméa par le ministre des Outre-mer, en déplacement sur le “Caillou” jusqu’à mardi.”Le ministre a pris des initiatives. Il a remis un document à toutes les délégations politiques, un projet d’accord que chacun est en train d’examiner”, a déclaré à l’AFP Pascal Vittori, membre de la délégation des Loyalistes. Selon lui, “c’est un texte rédigé avec une proposition sur chaque sujet mais qui reste à négocier. Nous en sommes là à ce stade”.Une réunion plénière est prévue lundi après-midi, au Haut-commissariat, pour réunir l’ensemble des partenaires autour du projet d’accord et tenter d’avancer dans les discussions vers un compromis.Dès l’ouverture des discussions samedi après-midi, Manuel Valls a insisté sur l’importance d’aboutir à un compromis. “Nous devons faire un pas décisif vers un compromis global”, a-t-il lancé. Il a appelé les responsables calédoniens à “faire preuve d’audace” et à “se hisser à la hauteur de ce moment décisif et historique”, soulignant que “l’Histoire ne repassera pas les plats”.Le ministre a détaillé les grands axes de travail : modalités de l’autodétermination, répartition des compétences régaliennes, gouvernance locale, citoyenneté calédonienne, corps électoral et élaboration d’une loi fondamentale propre au territoire ayant vocation à être inscrite dans la Constitution.Un participant aux négociations confie que “les bases pressent aujourd’hui leurs partis pour trouver un accord même si les enjeux sont différents: pour les Loyalistes, il s’agit d’assurer la sécurité sur le long terme. Pour les indépendantistes, dont les populations souffrent le plus de la situation aujourd’hui, il s’agit d’aller vite pour permettre de trouver des solutions aux problèmes du quotidien”.Dimanche, Manuel Valls a également rencontré les maires calédoniens pour évoquer leurs situations. Les échanges ont porté sur la sécurité, les finances locales, la reconstruction et les enjeux de scolarité. Les deux associations de maires doivent se réunir la semaine prochaine pour formuler des propositions sur la place des communes dans le futur statut.A l’occasion de ces échanges, le ministre a confirmé la notification des dotations communales pour 2025, le déblocage des subventions d’investissement et du Fonds communal de développement, ainsi que la mise en Å“uvre d’une enveloppe de 200 millions d’euros devant encore faire l’objet d’arbitrages, alors que les communes, en première ligne face aux difficultés sociales croissantes – scolarité, sécurité, précarité – peinent à maintenir leurs services.En parallèle du volet institutionnel, Manuel Valls a également annoncé l’extension immédiate du dispositif de défiscalisation pour soutenir la reconstruction des commerces détruits en 2024. L’objectif affiché est de soutenir une reprise économique rapide. “Il en va de l’avenir et de la paix civile”, a insisté M. Valls.Le ministre doit quitter le territoire mardi soir, après quatre jours essentiellement consacrés aux discussions sur l’avenir institutionnel.

Présidence des Républicains: “je suis sûr que je vais gagner”, affirme Wauquiez

Boudé par la majorité des ténors du parti qui lui préfèrent son rival Bruno Retailleau, devancé dans les sondages, Laurent Wauquiez se dit toutefois convaincu qu’il va remporter la présidence des Républicains, la tendance étant “en train de s’inverser”, assure-t-il dans un entretien à l’AFP.A un mois et demi du congrès des 17 et 18 mai qui doit désigner le nouveau patron du parti, le député de Haute-Loire, accompagné de sa mère, de sa femme et de son fils, est revenu samedi dans son fief du Puy-en-Velay puiser “l’énergie pour la suite” auprès de quelque 500 sympathisants.”Cela me fait du bien de revenir ici”, confie-t-il après un meeting où il s’est félicité de “la forte hausse” du nombre d’adhérents dans le département, passé selon lui de “200 à 1.400” depuis la mi-février. Il espère atteindre les “2.000 adhésions” dans les prochaines semaines.Le vote pour désigner le nouveau patron de LR, après le départ fracassant d’Eric Ciotti rallié au Rassemblement national, est ouvert aux adhérents qui auront pris leur carte avant le 17 avril. D’ici là, Laurent Wauquiez, qui entend avoir effectué un total de 120 déplacements pendant la campagne pour aller à la rencontre des militants au rythme d’un minimum de sept meetings par semaine, multiplie les rencontres présentées comme “le meilleur côté de la politique avec une forme de vérité et de simplicité, sans calcul ou arrière-pensée”. – “Un scénario Balladur-Chirac” – Décrit par un soutien de Bruno Retailleau comme quelqu’un qui “refuse habituellement l’obstacle” et par une autre source proche du ministre de l’Intérieur comme un homme politique qui “se défile dès qu’il y a quelqu’un de fort en face”, le député de Haute-Loire ne s’avoue pas vaincu.”Là où il ne faut absolument pas se tromper, c’est que je suis sûr que je vais gagner”, assure-t-il. “Je ne suis pas du tout dans l’idée où je me dis que je suis au fond du trou et que je viens me remonter le moral au Puy-en-Velay. Je suis au contraire dans un tempérament de conquérant”.”Je suis convaincu que l’on est dans une trajectoire où les choses sont en train de se retourner”, affirme encore le patron des députés LR.Au début de la campagne, lorsque Bruno Retailleau lui a brûlé la politesse en annonçant sa candidature avant lui, il admet “qu’il y a eu une gigantesque vague. Mais les choses sont en train de s’inverser jour après jour”, estime-t-il, n’hésitant pas à pronostiquer “un scénario Balladur-Chirac” comme en 1995 qui, au final, lui sera favorable. – “Percer l’armure” face à Retailleau – “Petit à petit, les gens sont en train de comprendre que Bruno Retailleau n’a pas le temps de faire campagne et qu’il n’aura pas le temps de s’occuper ensuite du parti”, lance-t-il.Son adversaire a engrangé les soutiens de quasiment tous les ténors nationaux des Républicains – dont, dernier en date, l’ancien Premier ministre Michel Barnier – et a pris énormément la lumière depuis son arrivée place Beauvau en septembre, enregistrant d’importants gains dans l’opinion.”Le message de Bruno Retailleau, c’est : +je suis le meilleur dans les sondages, mettez-moi à la tête du parti+. Mais ce n’est pas ça ce que veulent les Français. Ils veulent qu’il fasse son job de ministre de l’Intérieur et nos adhérents, eux, veulent quelqu’un qui s’occupe d’eux”, lance Laurent Wauquiez.Interrogé sur les propos de l’un de ses soutiens, qui estime que le fait “d’être challengé” par le ministre de l’Intérieur “lui a fait du bien”, Laurent Wauquiez admet qu’il a été obligé de “percer l’armure, à sortir d’un aspect un peu mécanique que je pouvais avoir dans mes interventions avec les médias”.”Quelque part, ça m’aide à dévoiler une partie de moi-même qui est différente, que je ne suis pas qu’une machine à délivrer des éléments de langage”, confie-t-il.

Marine Le Pen dans l’attente d’un jugement qui peut faire basculer sa carrière politique

Attendue par ses juges lundi matin pour connaître son sort judiciaire dans l’affaire des assistants d’eurodéputés, Marine Le Pen joue son avenir politique depuis que le parquet a réclamé son inéligibilité immédiate, qui l’empêcherait de concourir à la présidentielle de 2027.”Je lis ici et là que nous serions fébriles. Personnellement, je ne le suis pas, mais je comprends qu’on puisse l’être (…) les juges ont un droit de vie ou de mort sur notre mouvement”, a commenté la cheffe de file du Rassemblement national dans La Tribune Dimanche.Mais “je ne crois pas qu’ils iront jusque là”, s’est-elle empressée d’ajouter.Outre l’inéligibilité, cinq ans d’emprisonnement dont deux fermes et 300.000 euros d’amende ont été requis à son encontre au terme d’un procès de deux mois à l’automne.Et, si la triple candidate malheureuse à la présidentielle a répété encore cette semaine dans le Figaro son mantra – “la peur n’écarte pas le danger” -, le compte à rebours tourne au supplice chinois pour sa garde rapprochée.Parmi les troupes lepénistes, on s’inquiète aussi d’une échéance qu’on juge mal préparée. “Il y a un côté amateur…”, s’agace un influent député RN, en rembobinant un film qu’il juge mal monté: “D’abord, on a dit que c’était pas un procès politique pour, en fait, après les réquisitions dire: +Si, quand même, un peu…+”. Le scénario s’est révélé, selon le même, mal écrit: “Ce procès a révélé que si vous ne travaillez pas, vous ne pouvez pas prouver que vous avez travaillé…””Et puis il y a eu quoi depuis la fin du procès?”, interroge-t-il. “Un 20H de TF1, le hashtag +Je soutiens Marine+ sur Twitter… et puis c’est tout.”Qui sera présent lundi aux côtés de Marine Le Pen dans la salle d’audience pour lui témoigner de son soutien? “On ne sait pas, on ne nous dit rien, on ne nous demande rien, parce qu’on en parle pas: tout le monde fait le tatou, en se rentrant dans sa carapace, et le sujet est tabou”, illustre un autre proche, qui glisse au passage “ne pas comprendre” que Jordan Bardella ne daigne pas s’afficher aux côtés de sa mentor au palais de justice.Une réunion devrait néanmoins avoir lieu ce week-end autour du président du RN pour déterminer les “éléments de langage”.- “Plan B” comme Bardella -Quoi qu’il arrive, Marine Le Pen sera confrontée à une équation à multiples inconnues une fois la décision connue.Si les magistrats du tribunal correctionnel devaient la condamner, la députée du Pas-de-Calais a assuré dans Le Figaro qu’elle “défendra à nouveau (son) innocence” en interjetant appel.Ses proches s’interrogent néanmoins tout haut quant à l’opportunité d’un deuxième procès si aucune peine d’inéligibilité n’était prononcée, ou si l’empêchement de se présenter aux élections était inférieur à deux ans, ce qui lui permettrait de recouvrer ses droits civiques suffisamment tôt pour concourir à la prochaine présidentielle. Inconvénient: ne pas faire appel d’une condamnation reviendrait à admettre sa culpabilité.Une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire, c’est-à-dire immédiate, ainsi que l’a réclamé le parquet pour les cinq prochaines années, ouvrirait par ailleurs un abysse d’incertitudes.Seule une hypothétique décision en appel davantage clémente pourrait alors lui permettre de se placer sur la ligne de départ pour 2027… à condition que ce deuxième procès ait lieu avant l’échéance électorale. “Et puis si elle est condamnée à l’exécution provisoire, ça fait une préparation à la présidentielle particulière, quand même, c’est une épée de Damoclès”, observe un proche.Un autre, pessimiste, convoque pour commenter cette affaire l’antienne lepéniste du “Système”, supposément derrière les malheurs du parti à la flamme, qu’il compare “au bus du film Speed: ils ne peuvent plus s’arrêter, sinon le bus explose”. Manière de s’attendre à une lourde condamnation.Jusqu’à imaginer que Marine Le Pen renonce? “Non. Le verbe est créateur”, coupe court un député, refusant l’évocation même de cette hypothèse. Si l’idée d’un “plan B”, comme Bardella, pour porter les couleurs du parti dès la présidentielle de 2027 est réclamée par certains militants – aucun cadre, en revanche, ne s’y risque.L’opinion publique, si: dans une étude Ifop-Fiducial parue début mars, 60% des Français pronostiquaient une candidature de Jordan Bardella à la présidence de la République dans deux ans. Mieux, 43% la “souhaitent”. Un point de plus que Marine Le Pen.

Risque d’inéligibilité: Marine Le Pen n’est pas “au-dessus des lois”, pour le PS et le PC

Les chefs des Partis socialiste et communiste ont estimé samedi que Marine Le Pen, qui risque une peine d’inéligibilité dans le dossier des assistants parlementaires d’eurodéputés RN, ne devait pas bénéficier d’un traitement spécial face à la loi.Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, était interrogé sur LCI pour savoir s’il serait “mal à l’aise” face à une telle peine, qui pourrait empêcher la cheffe de file du Rassemblement nationale de se présenter à la présidentielle de 2027, si elle était prononcée avec exécution provisoire.  “Je ne comprends pas pourquoi on a cette espèce de regard particulier pour Marine Le Pen, alors que quand vous avez quelqu’un qui vole une voiture, qui vole une mobylette, qui agresse quelqu’un, il n’y a aucune forme de tremblement au moment où la décision va être prise”, a-t-il dit. “Vous pensez que quand quelqu’un désormais vole une voiture et qu’il se déclare candidat à la présidentielle, on devra aussi l’exempter de sa peine ?” “La loi s’applique à Marine Le Pen comme à moi, comme à toutes celles et ceux qui font de la politique et qui ne sont pas au-dessus des lois”, a ajouté le patron des socialistes, précisant qu’il “respecterai(t) évidemment la décision de justice, quelle qu’elle soit”.Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a lui aussi été interrogé sur la question.”Je ne vois pas pourquoi madame Le Pen devrait bénéficier d’une exemption à la loi”, a-t-il estimé sur Ouest-France. “Et je ne dirai pas que c’est un acte antidémocratique. Cette manière de penser a quelque chose de Trump dont nous devons nous garder”, a-t-il estimé.Le tribunal correctionnel de Paris doit se prononcer lundi sur le sort de Marine Le Pen. L’accusation a requis contre elle une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (s’appliquant immédiatement, même en cas d’appel).Si la demande de peine d’inéligibilité réclamée par le parquet était attendue, car obligatoire en cas de condamnation pour détournement de fonds publics, celle d’exécution immédiate l’était beaucoup moins.

Le ministère du Commerce extérieur dénonce des “ingérences inacceptables” américaines visant des entreprises françaises

Le ministère français du Commerce extérieur a dénoncé samedi des “ingérences américaines” après l’envoi d’une lettre de l’ambassade des Etats-Unis à Paris à plusieurs entreprises françaises leur demandant si elles mettaient en place des programmes internes de lutte contre les discriminations.”Les ingérences américaines dans les politiques d’inclusion des entreprises françaises, comme les menaces de droits de douanes injustifiés, sont inacceptables”, indique le ministère dans un communiqué transmis à l’AFP. “La France et l’Europe défendront leurs entreprises, leurs consommateurs, mais aussi leurs valeurs”, assure également le ministère.Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l’ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l’existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec l’Etat américain. Les destinataires du courrier ont été informés du fait que “le décret 14173”, pris par Donald Trump dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche pour mettre fin aux programmes promouvant l’égalité des chances au sein de l’Etat fédéral, “s’applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain”, comme le montre un document révélé vendredi par Le Figaro. Les entreprises liées par un contrat commercial à l’Etat américain seraient dans l’obligation de rompre avec les politiques de discrimination positive éventuellement mises en place.”Cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain” avait réagi vendredi l’entourage du ministre de l’Economie Eric Lombard. “Ce ne sont pas les nôtres”, ajoutait le cabinet de Bercy dans sa réaction transmise à la presse, précisant que “le ministre le rappellera à ses homologues au sein du gouvernement américain”.Interrogée par l’AFP, l’ambassade des Etats-Unis à Paris n’a pas réagi dans l’immédiat.  

Le “racisme anti-Blancs”, une bataille culturelle de l’extrême droite

Le “racisme anti-Blancs”, concept scientifiquement contesté mais objet politique de plus en plus en débattu. Successivement ces derniers jours, la porte-parole du gouvernement et le chef des communistes ont soutenu son existence, signe que cette idée née à l’extrême droite infuse dans une société polarisée.Plusieurs chercheurs interrogés par l’AFP estiment que le terme de racisme ne peut s’appliquer car des “cas isolés”, y compris très violents, ne peuvent masquer que ce sont les minorités ethniques qui subissent en majorité des discriminations en France.Pourtant, des responsables politiques de droite et de gauche n’hésitent plus à y faire référence, espérant traduire le ressenti de leurs électeurs. Au risque pour les partis traditionnels d’offrir une victoire à l’extrême droite dans sa bataille culturelle.Dimanche dernier, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a ainsi affirmé sur Cnews ne pas avoir de “pudeur” à dire que le “racisme anti-Blancs” était une réalité. En témoigne selon elle sa fille à qui “il est arrivé de se faire traiter de +sale Blanche+” dans son lycée des Yvelines.Deux jours plus tard, également sur cette chaîne appartenant au milliardaire conservateur Vincent Bolloré, le patron du parti communiste Fabien Roussel assurait que “bien sûr, il existe”, ce “racisme anti-Blancs”. “L’écosystème médiatique s’est transformé ces dernières années et reprendre ces mots-là, c’est l’assurance d’une visibilité” pour les politiques, analyse Samuel Bouron, maître de conférence à Paris-Dauphine, grâce à “une certaine viralité sur les réseaux sociaux” et la garantie d’être “repris par tous les médias conservateurs”.- “Droite décomplexée” -D’une provocation du fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen, dénonçant en 1985 un “racisme anti-Français”, le terme de “racisme anti-Blancs” a prospéré au début des années 2000 accompagnant l’essor des mouvements identitaires, expliquent des chercheurs à l’AFP. L’expression se retrouve en 2005 dans une tribune d’intellectuels – Alain Finkielkraut, Pierre-André Taguieff, Jacques Julliard, Bernard Kouchner… – condamnant des “ratonnades anti-Blancs” commises dans des manifestations lycéennes. S’ils assurent refuser toute récupération par le FN, ils sont très vite contredits dans les faits.Mais “la droite classique apporte aussi sa contribution à l’émergence du mot dans le débat public, notamment Jean-François Copé” dans son “Manifeste pour une droite décomplexée” paru en 2012, rembobine Samuel Bouron.Et plus récemment l’affaire d’homicide à Crépol (Drôme), où un adolescent a été tué en 2023, a été décrite comme un acte de “racisme anti-Blancs” voire un “francocide” par le RN et Reconquête. L’enquête n’a toujours pas permis de déterminer qui était l’auteur des coups de couteau mortels.Après ce crime, l’ex-Premier ministre Édouard Philippe, candidat à la présidentielle, avait estimé “bien possible” qu’il y ait “une forme nouvelle de racisme anti-Blancs”.Au départ, l’idée “centrale” de l’extrême droite, détaille Samuel Bouron, est de “dire qu’il y a une forme de +grand remplacement+, c’est-à-dire l’idée d’une offensive du monde musulman vis-à-vis de ceux qui seraient +les Français de souche+”. La popularisation de cette dernière expression comme celle du “racisme anti-Blancs” ou du “choc des civilisations” accompagnent cet objectif avec un certain succès, poursuit-il. – Pluralité de conceptions du racisme -La réalité d’actes hostiles à des personnes blanches n’est pas en cause. Mais l’absence de discrimination systémique entraîne un questionnement sur l’emploi du mot de racisme: “La distinction est entre racisme et discrimination. Il y a effectivement des comportements individuels qu’on peut considérer comme racistes”, explique Alain Policar, chercheur au Cevipof. “Ce n’est pas acceptable, mais dans un pays démocratique comme le nôtre, à majorité blanche, les Blancs ne subissent pas de discriminations” au logement, à l’emploi, etc., explique-t-il. Il y voit une manière d’établir “implicitement une équivalence entre le racisme du dominant et celui du dominé”.Un argument proche de celui de la militante féministe et antiraciste Rokhaya Diallo qui, en 2023, écrivait que “des discriminations et des préjugés peuvent émaner de n’importe qui mais le racisme, produit d’une histoire de domination, est nécessairement la combinaison de la détention d’un pouvoir et de privilèges”.Des constats que nuance Daniel Sabbagh, directeur de recherche à Science Po. “Il n’y a pas une et une seule conception du racisme validée par les sciences sociales en bloc. Il y a une pluralité de conceptions du racisme” qui peut “être conçu comme une idéologie ou bien comme un ensemble d’émotions négatives, ou bien comme un système”, explique-t-il. Il recommande donc de ne pas nier la réalité d’un phénomène mais bien de ne pas “offrir sur un plateau à l’extrême droite l’argument que le racisme anti-Blancs fait l’objet d’un tabou dans l’université française et que, du coup, eux seuls auraient le courage de briser le tabou en question”.

Retraites: si le Parlement n’est pas saisi, la censure serait “une obligation morale”, selon Faure

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a déclaré samedi que sur la question des retraites, le Parlement devrait être saisi à l’issue des discussions entre partenaires sociaux, sans quoi la censure du gouvernement de François Bayrou serait une “obligation morale”. Mi-mars, François Bayrou a fermé la porte à un retour à la retraite à 62 ans, en pleines discussions de ce “conclave” sur les retraites. Le Premier ministre a donc “déjà donné la conclusion qu’il en tirait lui-même”, a critiqué Olivier Faure lors d’une interview sur LCI. “Malgré tout, vous avez des syndicats et le patronat qui ont décidé de continuer à discuter”, a-t-il relevé. “C’est dire que la question de l’âge légal est toujours sur la table. Tant que la discussion a lieu, il faut la laisser se prolonger.”Ensuite, le Premier ministre s’est “engagé à saisir le Parlement, qui doit avoir le dernier mot sur la question des retraites”, a ajouté Olivier Faure. “Il faut que le Parlement, à un moment, soit saisi. S’il ne l’était pas, alors effectivement, la censure serait évidemment pour moi une obligation morale par rapport aux Françaises et aux Français qui nous ont fait confiance pour porter ce message”, a-t-il martelé.En arrivant à Matignon, François Bayrou avait proposé aux partenaires sociaux de rediscuter de la réforme contestée des retraites, obtenant en contrepartie que les socialistes ne le censurent pas sur le budget.En campagne pour un quatrième mandat à la tête du Parti socialiste, Olivier Faure, se disant “confiant” dans sa réélection, a également défendu samedi son bilan. Durant “les deux ans qui viennent de s’écouler, toutes les décisions que j’ai proposées au vote de nos instances nationales et aux militants ont été adoptées à l’unanimité ou à la quasi unanimité”, a-t-il fait valoir, citant notamment la censure du gouvernement de Michel Barnier et la non-censure de celui de M. Bayrou. 

LR: Barnier apporte sa “voix” à Retailleau, entretient le mystère pour 2027

L’ancien Premier ministre Michel Barnier apporte vendredi sa “voix” à Bruno Retailleau dans la course à la présidence des Républicains, tout en entretenant le mystère sur ses propres ambitions pour 2027, dans une interview mise en ligne sur le site du Figaro.”Je vais apporter ma voix à Bruno Retailleau parce qu’il a été mon ministre et que nous avons travaillé en confiance” à l’automne, affirme l’ancien chef du gouvernement sans citer à aucun moment le nom de l’autre candidat à la présidence du parti, Laurent Wauquiez, même s’il se dit convaincu que la droite a besoin des deux.Avec le soutien de Michel Barnier, le ministre de l’Intérieur a engrangé pratiquement ceux de tous les ténors nationaux des Républicains, du président du Sénat Gérard Larcher aux présidents de région Valérie Pécresse (Ile-de-France) et Xavier Bertrand (Hauts-de-France), en passant par David Lisnard, le patron de l’Association des maires de France (AMF).   Pour l’élection qui se tiendra les 17 et 18 mai, Laurent Wauquiez compte sur le soutien de l’ancien ministre et maire de Valence Nicolas Daragon, le porte-parole des députés LR Vincent Jeanbrun et la vice-présidente d’Ile-de-France Florence Portelli, ainsi que de l’ancien patron du parti Christian Jacob et des présidents départementaux.Dans son entretien, Michel Barnier assure avoir “pu vérifier” la “solidité” du ministre de l’Intérieur sur trois points qui sont prioritaires pour lui: “la fidélité à une ligne gaulliste de souveraineté nationale et de cohésion sociale, une ambition exigeante et vigilante pour l’Europe (et) la prise en compte du changement climatique et d’une croissance écologique”.Entretenant le mystère sur ses ambitions élyséennes, l’ancien Premier ministre, qui a créé un microparti appelé “Les amis de Barnier”, n’écarte pas complètement un éventuel ticket avec Bruno Retailleau, se retranchant derrière des “spéculations qui ne veulent pas dire grand-chose aujourd’hui”.”Mais ce qui est vrai, c’est que nous avons déjà travaillé en équipe, en confiance, l’un avec l’autre”, souligne-t-il, plaidant pour le maintien du “socle commun” dont il se dit “comptable” pour l’avoir “patiemment construit pendant trois mois” à Matignon. “Je peux d’ailleurs imaginer, compte tenu de la fragmentation sans doute durable de l’espace politique, que le prochain président de la République, que j’espère issu de la droite et du centre, organise sa majorité en proposant une culture de compromis dynamique, dans le respect de chaque sensibilité”, conseille Michel Barnier qui publiera un livre le 4 juin intitulé “Ce que j’ai appris de vous”.Interrogé sur les relations tendues entre la France et l’Algérie, Michel Barnier, qui a négocié le Brexit pour l’UE, semble se différencier de Bruno Retailleau qui a plaidé pour un rapport de force avec Alger, défendant au contraire “un langage et une attitude qui conduisent à des résultats et non pas à des blocages”.Quant à la menace de démission du ministre s’il n’était pas entendu sur l’Algérie, l’ancien Premier ministre évite de se prononcer.”Il appartient à Bruno Retailleau d’en juger”, estime-t-il, ajoutant que “si, un jour, il ne se trouve plus en situation d’avoir les moyens de travailler, il le dira lui-même”.