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Les tractations de Bayrou avec le PS au point mort à la veille de la déclaration de politique générale

Malgré plusieurs heures d’échanges lundi entre le gouvernement et le Parti socialiste, les négociations pour trouver un accord de non-censure ont achoppé, à la veille de la déclaration de politique générale de François Bayrou. Avec au coeur des discussions, encore et toujours, la réforme des retraites.L’équation reste toujours aussi délicate pour le Premier ministre, engagé dans des tractations avec la gauche non-mélenchoniste, sans pour autant braquer ses alliés LR et même macronistes, qui haussent le ton face à un possible retour en arrière sur les retraites.Et pour l’heure, les pourparlers semblent dans l’impasse avec le PS, dont une délégation emmenée par le premier secrétaire Olivier Faure a d’abord été reçue par les ministres Catherine Vautrin (Travail et Santé), Eric Lombard (Economie) et Amélie de Montchalin (Comptes publics), puis deux heures durant par François Bayrou à Matignon en début de soirée.”Au moment où je vous parle, les propositions qui sont sur la table ne sont pas acceptables pour le Parti socialiste et nous le regrettons”, a résumé sur BFMTV le secrétaire général du PS Pierre Jouvet, soulignant l’absence “d’avancée significative”. Quant à la revendication majeure du parti à la rose, ses représentants n’ont reçu “aucune garantie concernant la suspension de la réforme des retraites”.De quoi précipiter le PS dans les bras de la censure, puisqu’une motion sera sans nul doute déposée par les Insoumis mardi, dans la foulée de la très attendue déclaration de politique générale de François Bayrou programmée à 15H00 à l’Assemblée.Si, faute de soutien du Rassemblement national au texte LFI, le gouvernement ne devrait pas tomber, l’incapacité de M. Bayrou à rallier le PS jette un doute sur la pérennité de ce gouvernement qui pourrait, comme son prédécesseur, se heurter au mur du vote du budget en cours de négociation.- Un “gage” qui divise -Au centre des tensions, les socialistes réclament que cette suspension soit effective dès le début de la renégociation de la réforme envisagée pour six mois avec les partenaires sociaux, et non pas uniquement en cas de succès de celle-ci. “La suspension c’est le gage donné à une discussion qui ne peut pas être un enfumage”, soutient Olivier Faure dans Libération.Si cette pause était techniquement faisable, cela voudrait dire que les personnes nées en 1963 pourraient partir à 62 ans et 6 mois (avec une durée de cotisation de 42 ans et un trimestre) au lieu de 62 ans et 9 mois (avec une durée de 42,5 ans) comme prévu.Mais cette suspension divise le camp présidentiel.Certains semblent prêts à l’accepter, comme prix de la stabilité politique, à l’instar de Yaël Braun-Pivet qui a affirmé “ne pas être opposée par principe” au fait d'”arrêter” brièvement la réforme des retraites pour en “rediscuter”.D’autres en revanche s’y opposent, faisant valoir son coût, estimé autour de 3 milliards d’euros pour la seule année 2025. “Suspendre c’est abroger, il faut arrêter de jouer sur les mots. On ne peut pas se permettre de détricoter la réforme des retraites”, a prévenu le député macroniste Mathieu Lefèvre sur RMC.”Ca n’est jamais mauvais de discuter (…) Mais revenir en arrière, perdre du temps (et) placer la France dans une situation financière plus critique me paraît une mauvaise idée”, a également mis en garde Edouard Philippe depuis sa ville du Havre.- “Sauter dans le vide” -Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a, lui, jugé qu'”il y a des choses qu’on peut négocier à nouveau”, notamment sur “l’usure professionnelle” et “l’emploi des seniors”.Mais “c’est une réforme qui est systémique et si demain on atteignait le cÅ“ur du réacteur en termes de rendement budgétaire de cette réforme, alors on mettrait la France, pour le plaisir de la gauche, en danger, notamment budgétaire et financier”, a-t-il aussi averti lundi soir.Le PS propose de financer cette suspension par le Fonds de réserve des retraites, créé à la fin des années 90, mais “ce n’est pas une cagnotte”, a prévenu la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet sur Radio J.La droite menace de son côté de quitter le gouvernement si François Bayrou fait trop de concessions à la gauche.Dans un entretien accordé au Parisien, le patron des députés LR Laurent Wauquiez a estimé que “suspendre (la réforme) sans scénario alternatif” reviendrait à “sauter dans le vide sans parachute. Ce sera sans la Droite républicaine !”.Les échanges vont donc se poursuivre, avec jamais loin de M. Bayrou l’ombre du président de la République, dont le bilan est étroitement lié à la réforme des retraites. 

Bayrou poursuit ses tractations à la veille de la déclaration de politique générale

A quelques heures de la déclaration de politique générale, François Bayrou et ses ministres ont multiplié les négociations avec le Parti socialiste pour tenter de décrocher un accord de non-censure. Avec au coeur des discussions, encore et toujours, la réforme des retraites, sans signe d’ouverture majeure.L’équation reste toujours aussi délicate pour le Premier ministre, engagé dans des tractations avec la gauche non-mélenchoniste, sans pour autant braquer ses alliés LR et même macronistes, qui haussent le ton face à un possible retour en arrière sur les retraites.Cela a donné lieu à longue chorégraphie de pourparlers lundi, notamment à Matignon où François Bayrou a accueilli une délégation socialiste en fin d’après-midi, après s’être entretenu avec les présidents des deux chambres du Parlement, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet.Alors que le Premier ministre doit prononcer mardi à 15H00 devant l’Assemblée sa déclaration de politique générale, l’attention de l’exécutif se concentre sur le parti d’Olivier Faure et les gages à lui donner pour obtenir un accord de non-censure. Déjà reçus dans l’après-midi par les ministres Catherine Vautrin (Travail et Santé), Eric Lombard (Economie) et Amélie de Montchalin (Comptes publics), les négociateurs socialistes ont déploré qu’on leur présente une copie budgétaire “inacceptable en l’état”. Surtout, de même source, les ministres auraient fermé la porte à une suspension de la réforme des retraites, pourtant réclamée à cor et à cri par la gauche. “Au moment où on parle, il n’y a pas de big deal. C’est assez fâcheux parce que la semaine dernière on a vécu un moment inédit (…): on avait un gouvernement qui acceptait de négocier”, a regretté sur France 5 le député socialiste Jérôme Guedj.La réception à Matignon a-t-elle permis d’ouvrir le jeu ? Les représentants du parti à la rose, dont Olivier Faure et Boris Vallaud attendus dans des émissions matinales mardi, se sont murés dans le silence à la sortie.Les Insoumis, qui ne participent pas aux négociations, ont d’ores et déjà annoncé qu’ils déposeraient une motion de censure, qui sera examinée jeudi ou vendredi. Faute de soutien du RN à cette motion, le gouvernement ne devrait de toute façon pas tomber cette semaine. – Un “gage” qui divise -Les socialistes réclament que cette suspension soit effective dès le début de la renégociation de la réforme envisagée pour six mois avec les partenaires sociaux, et non pas uniquement en cas de succès de celle-ci. “La suspension c’est le gage donné à une discussion qui ne peut pas être un enfumage”, soutient Olivier Faure dans Libération.Si cette pause était techniquement faisable, cela voudrait dire que les personnes nées en 1963 pourraient partir à 62 ans et 6 mois (avec une durée de cotisation de 42 ans et un trimestre) au lieu de 62 ans et 9 mois (avec une durée de 42,5 ans) comme prévu.Mais cette suspension divise le camp présidentiel.Certains semblent prêts à l’accepter, comme prix de la stabilité politique, à l’instar de Yaël Braun-Pivet qui a affirmé “ne pas être opposée par principe” au fait d'”arrêter” brièvement la réforme des retraites pour en “rediscuter”.D’autres en revanche s’y opposent, faisant valoir son coût, estimé autour de 3 milliards d’euros pour la seule année 2025. “Suspendre c’est abroger, il faut arrêter de jouer sur les mots. On ne peut pas se permettre de détricoter la réforme des retraites”, a prévenu le député macroniste Mathieu Lefèvre sur RMC.”Ca n’est jamais mauvais de discuter (…) Mais revenir en arrière, perdre du temps (et) placer la France dans une situation financière plus critique me paraît une mauvaise idée”, a également mis en garde Edouard Philippe depuis sa ville du Havre.- “Sauter dans le vide” -Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a, lui, jugé qu'”il y a des choses qu’on peut négocier à nouveau”, notamment sur “l’usure professionnelle” et “l’emploi des seniors”.Mais “c’est une réforme qui est systémique et si demain on atteignait le cÅ“ur du réacteur en termes de rendement budgétaire de cette réforme, alors on mettrait la France, pour le plaisir de la gauche, en danger, notamment budgétaire et financier”, a-t-il aussi averti lundi soir.Le PS propose de financer cette suspension par le Fonds de réserve des retraites, créé à la fin des années 90, mais “ce n’est pas une cagnotte”, a prévenu la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet sur Radio J.La droite menace de son côté de quitter le gouvernement si François Bayrou fait trop de concessions à la gauche.Dans un entretien accordé au Parisien, le patron des députés LR Laurent Wauquiez a estimé que “suspendre (la réforme) sans scénario alternatif” reviendrait à “sauter dans le vide sans parachute. Ce sera sans la Droite républicaine !”.Les échanges vont donc se poursuivre, avec jamais loin de M. Bayrou l’ombre du président de la République, dont le bilan est étroitement lié à la réforme des retraites. 

Reçus par Bayrou, les syndicats agricoles maintiennent la pression

“Place aux actes”: les principaux syndicats agricoles, reçus tour à tour lundi à Matignon, maintiennent la pression sur le gouvernement Bayrou pour obtenir la concrétisation des promesses arrachées en 2024 après leur mobilisation, espérant aussi galvaniser leur campagne pour les chambres d’agriculture.L’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs a donné rendez-vous pour un “point d’étape” au Salon de l’agriculture, organisé à partir du 22 février, afin de mesurer les avancées obtenues, qu’il s’agisse du budget ou des suites du projet de loi d’orientation agricole examiné au Sénat à partir du 4 février.La Coordination rurale (CR), coutumière des actions coup de poing, a pour sa part limité le délai accordé au gouvernement à “demain” mardi, en fonction du contenu du discours de politique générale de François Bayrou.Quant à la Confédération paysanne, opposée aux modèles proposés par les textes de loi en attente, elle a déploré l’absence de réponse du Premier ministre “sur les questions centrales du revenu, de la rémunération, des prix, des droits sociaux des paysans”.Si les syndicats partagent le constat des difficultés du monde agricole après un an de mobilisation, ils ont exposé leurs divergences lundi soir sur les réponses à apporter, lors d’un débat télévisé inédit, organisé sur LCP dans le cadre de leurs élections professionnelles.Aujourd’hui détenteur de 97 chambres sur 101, le duo JA, avec son président Pierrick Horel, et FNSEA, représentée par Arnaud Rousseau, a mis en avant “un goût d’entreprendre” dans l’agriculture.En face, Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, a fait un “constat d’échec des politiques publiques” et de “l’accompagnement des chambres d’agriculture”, face à la disparition de dizaines de milliers de fermes ces dernières années.Pour Véronique Le Floc’h, de la CR, qui dirige déjà trois chambres et vise bien plus, ces élections seront “un référendum: chaque agriculteur doit choisir s’il souhaite continuer sur ce modèle”.- “Eloigné du terrain” -Cette élection, organisée du 15 au 31 janvier, est particulièrement scrutée après une année 2024 marquée par de forts aléas climatiques, de piètres récoltes et une flambée des maladies animales.Les agriculteurs ont relancé cet automne leur mouvement de protestation, bien qu’en ordre dispersé, rencontrant ce lundi leur 4e Premier ministre en un an sur fond d’instabilité politique générée par la dissolution de l’Assemblée nationale.Arnaud Rousseau, a évoqué une “course contre-la-montre pour apporter des solutions”, à l’issue du rendez-vous avec François Bayrou, dont il a salué “l’écoute”.D’ici le Salon de l’agriculture, l’organisation attend notamment la confirmation d’un budget agricole de 450 millions d’euros, incluant mesures fiscales d’urgence, réforme des retraites agricoles… “Il n’est pas question de revenir sur les promesses faites en 2024”, indiquait-on à Matignon en amont des rencontres.Son de cloche différent à la CR dont certains membres ont tenté, en vain, de manifester dans la capitale la semaine dernière: “le Premier ministre nous est apparu comme étant éloigné de la réalité du terrain”, a déclaré Véronique Le Floc’h lors du débat.Le deuxième syndicat agricole comptait réclamer deux mesures immédiates: une égalité des normes au niveau européen et un “arrêt des contrôles des exploitations au profit des contrôles des produits d’importation”.- Petite avancée pour Mayotte -La Confédération paysanne, qui défend des prix rémunérateurs et un accompagnement dans la transition agroécologique, n’a guère obtenu satisfaction.Seule avancée “peut-être”, selon Mme Marandola, le renouvellement d’une aide de 1.000 euros promise aux agriculteurs sinistrés de Mayotte, seule chambre d’agriculture contrôlée par l’organisationAu sujet des élections professionnelles, elle dit avoir reçu un “non” catégorique à sa demande d’instaurer plus de proportionnelle, alors même que le Modem de M. Bayrou plaide depuis longtemps pour ce mode de scrutin en politique.Le mode de scrutin actuel favorise la liste arrivée en tête, qui obtient d’office la moitié des sièges aux chambres. Lors du débat, JA et FNSEA ont balayé la question de le réformer.

A son procès, Nicolas Sarkozy s’enflamme sur sa campagne “exceptionnelle” de 2007

De l’argent étranger pour financer sa campagne de 2007 ? “Je n’en avais pas besoin”: “les meetings débordaient”, “les soutiens se pressaient”, a balayé lundi Nicolas Sarkozy à son procès pour corruption à Paris, décrivant l’engouement “exceptionnel” qu’avait suscité sa candidature à la présidentielle.Nicolas Sarkozy est jugé, depuis le 6 janvier et jusqu’au 10 avril, aux côtés de onze autres prévenus, pour des soupçons de financement de sa campagne présidentielle 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, en échange de contreparties.Au premier jour des interrogatoires, la présidente Nathalie Gavarino revient sur la carrière politique de l’ancien locataire de l’Elysée qui a dit avoir commencé, dès son élection à la mairie de Neuilly en 1983, à se bâtir une “stature présidentielle”.”Je voulais faire de la politique au plus haut niveau, je m’imaginais pouvoir me bâtir un destin et j’y ai consacré ma vie jusqu’à très exactement 2016″, déclare l’ancien président, 69 ans, en costume et cravate noires. Très à l’aise à la barre, il se plie de bonne grâce à confirmer les grandes étapes de son CV, jusqu’à sa candidature à la présidentielle 2007, évoquant dans une réponse son “énergie quand il était jeune” – “vous n’en manquez pas”, l’interrompt la présidente. “Alors, imaginez à 21 ans !” réplique-t-il.”Jamais” il n’a pensé au “financement” de sa campagne, car “ça n’a jamais été un problème”. A l’époque, l’UMP était “le premier parti de France”, il “n’a cessé d’engranger des milliers de soutiens, il y avait 335.000 adhérents” soit “un niveau que personne n’a jamais obtenu”, “les meetings débordaient de monde”, s’emballe le prévenu.Tout au plus se rendait-il aux “déjeuners ou diners de levée de fonds” organisés par “toute l’équipe autour d’Eric Woerth”. “Je n’ai jamais choisi un prestataire de ma campagne ni rencontré un prestataire”, ajoute-t-il, tenant à se distinguer d’emblée du trésorier de sa campagne, lui aussi prévenu mais absent lundi.”Donc, vous n’avez pas la tentation d’aller demander de l’argent à un chef d’Etat étranger fin 2006 ?”, relance Nathalie Gavarino.”Non. Un: je n’en avais pas l’idée, je ne suis pas un fou. Deux: je n’en avais pas le besoin. Trois: il y a des tas de chefs d’Etat que je connaissais, car j’étais un ministre de l’Intérieur qui n’a cessé de voyager”, fanfaronne-t-il.- “Jamais, jamais !” -Mais quand plus tard c’est l’accusation qui aborde le sujet du financement, Nicolas Sarkozy se tend. “J’aimerais qu’enfin, si quelqu’un a le moindre élément, qu’il me le donne !”, s’emporte-t-il, prenant comme souvent l’assistance à partie. “C’est épuisant de devoir répondre à des allégations qui ne reposent sur rien !””Je vous assure qu’on vous posera des questions sur des faits objectifs, et pas sur des allégations”, rétorque le procureur financier Quentin Dandoy. Au cours de trois heures d’un interrogatoire confus dont on peine à cerner le sujet, Nicolas Sarkozy se défend sans relâche, choisissant l’esquive, l’indignation ou l’attaque quand les questions lui déplaisent.Comme quand on l’interroge sur Ziad Takieddine, intermédiaire sulfureux au coeur du dossier, lui aussi jugé mais en fuite au Liban.Un “escroc” et un “menteur” avec qui il n’a eu “aucun rapport”, martèle-t-il. Un homme qui “fait des élucubrations dans son coin” et a, lui, reçu de l’argent libyen – “mais il se le garde, croyez-moi, il n’est pas si généreux !”L’ex-femme de l’intermédiaire a témoigné l’avoir vu recevoir en 2008 un coup de fil de condoléances pour la mort de sa mère de la part de Nicolas Sarkozy ? “Jamais, jamais”, “je démens formellement”, jure ce dernier, joignant les mains comme pour supplier le tribunal de le croire.Et quand le PNF le questionne sur l’affaire Karachi, où apparaissent Ziad Takieddine et des hommes dont il a été proche, il est “stupéfait”: les procès, “j’ai assez à faire avec les miens pour m’occuper de ceux des autres”, ironise celui qui en est à son cinquième en cinq ans.A un avocat des parties civiles qui le titille sur sa “conception de la vérité”, il finit par lâcher: “Ca fait bien longtemps que je sais que le mot vérité ne se conjugue qu’au pluriel”.

X et la classe politique, le fossé entre la parole et les actes

Le réseau social X et son propriétaire Elon Musk, accusés de propager la désinformation et les contenus haineux, sont de plus en plus dans le viseur des responsables politiques en France. Mais si certains à gauche s’interrogent, ils sont finalement peu nombreux à se retirer de la plateforme.La députée écologiste Sandrine Rousseau a appelé dimanche ses collègues du Nouveau Front populaire à quitter X (ex-Twitter), y voyant une “machine de désinformation” et une “caisse de résonance de l’extrême droite”.Elle a également fustigé les tentatives d’Elon Musk d'”influencer” les élections en Allemagne et le débat politique en Grande-Bretagne. Pour Sandrine Rousseau, l’homme le plus riche du monde, également propriétaire de Tesla et de SpaceX et aujourd’hui allié bruyant de Donald Trump, “représente un danger réel pour nos démocraties”.”L’idéal serait que quelqu’un, hors opposition, dise clairement qu’il faut réguler X”, estime auprès de l’AFP Philippe Moreau Chevrolet, professeur en communication à Sciences Po. “Il n’est pas possible (pour l’Élysée) de continuer à promouvoir un tel réseau social”, insiste-t-il.- “Internationale réactionnaire” -Car le président Emmanuel Macron poursuit ses publications sur X, en dépit d’une charge sévère lancée le 6 janvier devant les ambassadeurs de France réunis à l’Élysée.”Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l’aurait imaginé?”, avait-il questionné.Ces dernières semaines, sur son propre réseau social, Elon Musk s’en est pris à de nombreux dirigeants européens, dont le social-démocrate allemand Olaf Scholz, confronté à des législatives délicates, ou le travailliste britannique Keir Starmer. Et il a soutenu ouvertement des partis d’extrême droite, comme l’allemand AfD, en deuxième position dans les sondages avant le scrutin du 23 février.”Emmanuel Macron pourrait décider de quitter la plateforme”, estime Philippe Moreau Chevrolet qui voit trois possibilités pour la classe politique: une régulation de X au niveau européen, une interdiction en France ou un départ des politiques vers un autre réseau social.Mais les départs effectifs sont rares et concernent très peu de personnalités de premier plan.Si la maire de Paris, Anne Hidalgo, a été la première personnalité politique française à suspendre son compte sur X en novembre 2023, d’autres ont récemment fait part de leur décision de quitter la plateforme, comme Yannick Jadot, qui a annoncé qu’il allait couper X le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump.”Je refuse d’être le complice, même passif, des attaques d’Elon Musk contre nos démocraties ! #QuitX”, écrit-il, reprenant le hashtag apparu fin novembre sur X : “#HelloQuitX”, qui appelle à un exil collectif du réseau social.- Réseaux sociaux d’opinion -Il y a un risque de “compartimentation” des forces politiques, s’inquiète Philippe Moreau Chevrolet, avec des personnalités s’exprimant exclusivement dans des “espaces idéologiques” sécurisés, des “réseaux sociaux d’opinion”. Pour lui, Elon Musk en est le premier instigateur, ayant décidé d’utiliser son réseau social comme “outil de conquête des esprits”.La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a elle estimé que l’Europe devait développer “des réseaux sociaux souverains (…)”. Mais “basculer de Twitter à un autre réseau qui reste sous la domination américaine ne me semble pas être la panacée”, a-t-elle ajouté.La patronne des Écologistes, Marine Tondelier, a de son côté reconnu qu’un départ groupé du NFP aurait “de l’impact”, tout en soulignant que X devait être “interdit en Europe”. Le patron du PS Olivier Faure a reconnu qu’il se posait la question et le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a assumé lundi qu’il fallait “poser l’interdiction de ce réseau social en Europe (…). Et sans état d’âme, ça nous ferait du bien à tous”.Côté Insoumis, l’idée d’un retrait n’est pas évoquée, et Jean-Luc Mélenchon se félicite de la caisse de résonance que représente X, où il compte près de 3 millions d’abonnés.A droite et à l’extrême droite, le débat n’existe pas. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a ainsi publié une vidéo sur X lundi, critiquant la vision “profondément arriérée, défaitiste et dangereuse” de ceux qui souhaitent l’interdiction de la plateforme. “Jamais la liberté d’expression ne doit être entravée, la controverse est toujours préférable à la censure et les excès de liberté aux dérives de l’arbitraire”. 

Loi d’urgence pour Mayotte: Valls face au feu roulant des critiques

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a fait face lundi à l’Assemblée nationale aux nombreuses critiques des oppositions concernant le projet de loi d’urgence sur Mayotte, premier texte proposé par le gouvernement de François Bayrou, et “une des pièces d’un ensemble plus vaste et beaucoup plus ambitieux” pour Mayotte, selon lui.Le texte vise à accélérer les règles et les procédures pour la reconstruction de l’archipel français. Il autorise notamment l’État à déroger pendant deux ans aux règles d’urbanisme, facilitant l’expropriation, mais contient aussi des mesures sociales plus temporaires.Jugé insuffisant par beaucoup, il devrait cependant être adopté sans difficulté, car la sensible question migratoire n’y est pas abordée, remise à plus tard.Cet examen débute alors que l’archipel a subi le passage de la tempête tropicale Dikeledi qui a provoqué d’importantes inondations, moins d’un mois après les ravages du cyclone Chido. L’alerte rouge déclenchée samedi a été levée.Manuel Valls a introduit les débats de la commission des affaires économiques, faisant à cette occasion son grand retour dans le chaudron parlementaire. “Nous avons cet après-midi un mandat clair, celui de poser les premières pierres de (la) refondation” de Mayotte, a-t-il dit.- Amendements irrecevables -Nommée rapporteure du projet de loi, la députée de Mayotte Estelle Youssouffa (Liot) a jugé sévèrement un texte “sans réelle ambition”, élaboré “sans consultation avec les élus locaux ni les parlementaires”, et qui “reste largement muet sur des sujets essentiels tels que l’immigration”.”Nous avons tous, nous les élus locaux et parlementaires mahorais, demandé en vain la destruction des bidonvilles, mais aussi la suspension des délivrances des titres de séjour et demandes d’asile dans notre département”, a-t-elle regretté.À sa suite, la seconde députée de Mayotte, Anchya Bamana (RN), s’est dite “en colère” contre un projet de loi “qui passe à côté de son sujet”, en ne permettant pas de lutter contre la “submersion migratoire”.L’ancienne ministre écologiste de l’Environnement Dominique Voynet, qui a été directrice de l’Agence régionale de santé de Mayotte de 2019 à 2021, a fustigé un “projet bancal”, regrettant notamment qu’il n’y ait “pas un mot” sur les “moyens déployés pour mener à bien la réhabilitation des installations de production d’eau et de distribution”.Au nom de LR, membre de la coalition gouvernementale, le député Philippe Gosselin a déploré que l’exécutif ait introduit sous forme d’amendements des mesures de lutte contre la reconstruction des bidonvilles – s’exposant à ce qu’elles soient déclarés irrecevables, car sans rapport direct ou indirect avec le texte. Ce qui a effectivement été le cas. – “Restriction” du droit du sol -“Ce projet de loi est une réponse incontournable. Mais il n’est qu’une première réponse”, a plaidé Manuel Valls, rappelant qu’un autre projet de “loi programme” contenant des mesures de plus long terme est prévu pour mars. Une proposition de loi visant à restreindre le droit du sol à Mayotte sera par ailleurs examinée le 6 février, dans le cadre de la “niche” parlementaire du groupe LR. “Nous devrons prendre des mesures fermes” pour lutter contre l’immigration illégale, allonger la durée de résidence des parents pour l’accès de leurs enfants à la nationalité française, limiter les reconnaissances frauduleuses de paternité, et accélérer le retour des ressortissants africains dans leur pays d’origine, a listé M. Valls, sixième ministre à détenir ce portefeuille depuis 2022.”Nous devons augmenter les éloignements de clandestins de 25.000 à 35.000, sans doute plus. Cela suppose également un rapport très ferme avec les Comores”, a-t-il poursuivi.Les débats, dans l’ensemble feutrés, ont été marqués par une passe d’arme entre M. Valls et le député Aurélien Taché (ancien macroniste devenu LFI), qui l’a accusé de vouloir construire au “rabais”, et mettre fin au droit du sol, dans le prolongement de son soutien à la déchéance de nationalité en 2017.”Je vois que ni vous ni moi n’avons changé”, a ironisé M. Valls, répondant que le défi était “précisément” de “ne pas construire au rabais”, et récusant être favorable à la suppression du droit du sol. “C’est la restriction de ce droit” qu’il soutient, comme “tous les Mahorais”.Après son examen en commission, le texte sera débattu dans l’hémicycle à partir du 20 janvier. Le Sénat prévoit de s’en emparer le 3 février.

Reçus par Bayrou, les syndicats agricoles poussent pour du “concret”

“Place aux actes”: les principaux syndicats agricoles, reçus lundi à Matignon, maintiennent la pression sur le gouvernement Bayrou pour concrétiser les promesses obtenues en 2024 grâce à leur mobilisation, espérant aussi galvaniser leurs campagnes pour les chambres d’agriculture.L’alliance majoritaire FNSEA-JA a fixé un “point d’étape”: le Salon de l’agriculture qui aura lieu à partir du 22 février, pour mesurer les avancées après la présentation du budget mais aussi du projet de loi d’orientation agricole, examiné au Sénat à partir du 4 février.La Coordination rurale, coutumière des actions coup de poing, a laissé planer le doute sur ses intentions en disant attendre le discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou, qui a souvent mis en avant ses racines paysannes.La Confédération paysanne, opposée aux modèles proposés par les textes de loi en attente, a elle déploré l’absence de réponse “sur les questions centrales du revenu, de la rémunération, des prix, des droits sociaux des paysans”.Lundi soir, ces quatre syndicats se retrouveront pour un débat télévisé, sur LCP, une première selon eux, dans le cadre des élections professionnelles (du 15 au 31 janvier) particulièrement scrutées après une année 2024 marquée par de forts aléas climatiques, de piètres récoltes et une flambée des maladies animales.Les agriculteurs ont relancé cet automne leur mouvement de protestation, en ordre dispersé. Après avoir obtenu des promesses de quatre premiers ministres différents, ils attendent leur concrétisation d’aides d’urgence, de mesures fiscales ou de “simplification” dans des textes retardés par la dissolution puis la censure.- Contre-la-montre -Cette “course contre-la-montre pour apporter des solutions” a “un rendez-vous d’étape qui est le Salon de l’agriculture”, a déclaré le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, à l’issue du rendez-vous avec François Bayrou, en présence de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.”On estime que la fin du premier trimestre sera un bon temps d’évaluation”, a renchéri dans la cour de Matignon le président des Jeunes Agriculteurs (JA) Pierrick Horel, pour qui la présentation du budget à l’Assemblée devrait aussi permettre une première mesure de l’action du gouvernement pour les agriculteurs.”L’absence d’annonces concrètes pourrait remettre le feu aux poudres”, avait-il prévenu la veille dans Les Echos.”Il n’est pas question de revenir sur les promesses faites en 2024″, indiquait-on à Matignon en amont des rencontres.”Si nous avons mesuré sa volonté d’apporter des réponses, nous le ferons comme depuis le début, avec des choses concrètes”, a ajouté M. Rousseau lundi.Son de cloche différent à la Coordination rurale dont certains membres ont tenté, en vain, de manifester dans la capitale la semaine dernière: “Il n’y aura pas besoin d’appel à ce que les agriculteurs montent sur Paris, puisqu’ils pourront constater par eux-mêmes l’avancée ou la non-avancée des annonces du Premier ministre” après son discours de politique générale mardi, a déclaré sa présidente Véronique Le Floc’h à Matignon.Le deuxième syndicat agricole comptait réclamer deux mesures immédiates, selon son secrétaire général Christian Convers, qui se disait “dubitatif” quant aux réponses à attendre: “un engagement précis pour une égalité des normes au niveau européen, et aussi arrêter les contrôles des exploitations au profit des contrôles des produits d’importation”.La Confédération paysanne, qui défend des prix rémunérateurs et un accompagnement dans la transition agroécologique, n’a pas caché sa déception: “sur les questions centrales du revenu, de la rémunération, des prix, des droits sociaux des paysans, il n’y a clairement pas eu de réponse ce (lundi) matin”, a déclaré sa porte-parole Laurence Marandola.Seule avancée “peut-être”, le renouvellement d’une aide de 1.000 euros promise aux agriculteurs sinistrés de Mayotte, seule chambre d’agriculture contrôlée par l’organisation, a-t-elle ajouté.Au sujet des élections professionnelles agricoles, Laurence Marandola a affirmé avoir fait face à un “non” catégorique à sa demande d’instaurer plus de proportionnelle, alors même que le Modem de M. Bayrou plaide depuis longtemps pour ce mode de scrutin en politique.Le mode de scrutin actuel favorise la liste arrivée en tête, qui obtient d’office la moitié des sièges aux chambres. A ce jour, l’alliance entre les JA et le syndicat historique FNSEA détient 97 chambres sur 101.

Retraites: Borne lira devant le Sénat la déclaration de politique générale de Bayrou

Alors que François Bayrou prononcera mardi sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, Élisabeth Borne sera chargée de la lire en parallèle au Sénat, où elle pourrait devoir faire des concessions sur sa propre réforme des retraites de 2023, a-t-on appris auprès de la chambre haute.La scène risque d’être assez frappante: l’ancienne Première ministre, désormais N.2 de l’actuel gouvernement, qui propose aux sénateurs des ajustements à une réforme qu’elle a elle-même portée deux ans plus tôt… L’usage veut en effet que le N.2 du gouvernement s’exprime devant la chambre haute à la même heure que le Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale: Bruno Le Maire l’avait fait pour Gabriel Attal, Jean-Yves Le Drian pour Jean Castex par exemple. Pour Michel Barnier, c’est l’ex-ministre de la Justice Didier Migaud qui s’en était chargé.Mais cette habitude revêt un caractère particulier cette fois-ci. La N.2 du gouvernement est en effet Mme Borne, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Et le sujet le plus sensible de cette déclaration de politique générale n’est autre que la réforme des retraites de 2023, adoptée via l’utilisation du 49.3 activé à l’époque par… Élisabeth Borne.Ce dossier est au cÅ“ur des tractations entre François Bayrou et ses oppositions, notamment la gauche non-mélenchoniste qui réclame la suspension de la réforme, le temps que celle-ci soit renégociée par les partenaires sociaux au cours des prochains mois. Une option qui divise le camp gouvernemental.Mme Borne s’exprimera comme François Bayrou à 15H00 mardi. Et selon la vitesse de son discours, elle pourrait même annoncer les arbitrages gouvernementaux sur les retraites avant le Premier ministre devant l’Assemblée.François Bayrou viendra en revanche lui-même mercredi au Sénat à 15H00 pour lire une déclaration similaire suivie d’un débat. L’usage veut que le Premier ministre récapitule sa déclaration de politique générale prononcée la veille, tout en rentrant plus en détails sur les sujets propres au Sénat comme les collectivités territoriales.

Reçus par Bayrou, les syndicats agricoles attendent du “concret”

Un an de mobilisation, quatre Premiers ministres, des promesses… “maintenant place aux actes!”: les principaux syndicats agricoles sont reçus lundi matin à Matignon par François Bayrou, particulièrement remontés en pleine campagne pour les chambres d’agriculture.”Nous avons dit au Premier ministre que nous sommes dans une course contre la montre pour apporter des solutions”, a déclaré le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, à l’issue du rendez-vous en présence de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.Après une année 2024 marquée par de forts aléas climatiques, de piètres récoltes et une flambée des maladies animales, les agriculteurs ont relancé cet automne leur mouvement de protestation, en ordre dispersé.L’alliance syndicale majoritaire, FNSEA-JA, attend un calendrier de tenue des promesses obtenues à la suite de leur mobilisation en début d’année mais retardées par la dissolution puis la censure: suites du projet de loi d’orientation agricole, aides d’urgence, mesures fiscales, de “simplification”…”Nous avons dit que cette course contre-la-montre avait aussi un rendez-vous d’étape qui est le Salon de l’agriculture qui aura lieu à partir du 22 février”, a ajouté Arnaud Rousseau.Une rhétorique reprise par les Jeunes Agriculteurs (JA), reçus à la suite de la FNSEA, avant la Coordination rurale et la Confédération paysanne.”On estime que la fin du premier trimestre sera un bon temps d’évaluation”, a déclaré dans la cour de Matignon son président Pierrick Horel, pour qui la présentation du budget à l’Assemblée devrait aussi permettre une première mesure de l’action du gouvernement pour les agriculteurs.”L’absence d’annonces concrètes pourrait remettre le feu aux poudres”, avait-il prévenu la veille dans Les Echos. “On a envie de passer un meilleur Salon de l’agriculture que celui de l’année dernière.””Il n’est pas question de revenir sur les promesses faites en 2024″, indiquait-on à Matignon en amont des rencontres en évoquant notamment les mesures de simplification ou la réponse à l’urgence sanitaire et économique.”Si nous avons mesuré sa volonté d’apporter des réponses, nous le ferons comme depuis le début, avec des choses concrètes”, a ajouté M. Rousseau lundi.A la veille de sa déclaration de politique générale, François Bayrou, qui a souvent mis en avant ses racines paysannes, rencontre des syndicats en pleine campagne pour les élections au sein des chambres d’agriculture qui auront lieu du 15 au 31 janvier.- Prudence -La Coordination rurale, dont la délégation est actuellement reçue par François Bayrou, compte réclamer deux mesures immédiates, selon son secrétaire général Christian Convers: “un engagement précis pour une égalité des normes au niveau européen, et aussi arrêter les contrôles des exploitations au profit des contrôles des produits d’importation”.Ces mesures, le Premier ministre peut les prendre tout de suite et “lui-même”, pour “montrer sa volonté de garder l’agriculture en France”, assure l’éleveur, qui se dit “dubitatif” quant aux autres réponses à attendre.La présidente du syndicat, Véronique Le Floc’h, a également réclamé dimanche une “année blanche en termes de remboursements de prêts ou de paiement des charges sociales”, au micro d’Europe 1.La Confédération paysanne, pour sa part, montre la même prudence que les autres syndicats, mais pour des raisons différentes: elle est opposée aux modèles proposés par les textes de loi en attente.Parmi ses priorités, des prix rémunérateurs et un accompagnement dans la transition agroécologique. Elle demandera aussi le renforcement des aides aux agriculteurs sinistrés de Mayotte, seule chambre d’agriculture contrôlée par l’organisation.A ce sujet, “sur les élections professionnelles agricoles, on redira, car c’est encore possible, combien il est indispensable et urgent de faire évoluer le mode de scrutin” vers plus de proportionnel, ajoute sa porte-parole Laurence Marandola.Le mode de scrutin actuel favorise la liste arrivée en tête, qui obtient d’office la moitié des sièges aux chambres. A ce jour, l’alliance entre les JA et le syndicat historique FNSEA détient 97 chambres sur 101.Mais sur le terrain, le duo voit son hégémonie contestée, notamment par la CR, depuis le mouvement de colère agricole de l’hiver dernier.Lundi soir, ces quatre syndicats se retrouveront pour un débat télévisé, sur LCP, une première selon eux.

Le ministre des Transports Philippe Tabarot visé par une enquête pour détournement de fonds publics

Le ministre des Transports Philippe Tabarot est visé par une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts à la suite d’un signalement de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) en juillet 2021, a indiqué lundi une source judiciaire, confirmant une information du Monde.Cette enquête, ouverte également pour recel de ces deux infractions par le Parquet national financier (PNF), porte sur les postes occupés par M. Tabarot au sein du groupement d’intérêt public (GIP) touristique et culturel puis à la communication pour la commune du Cannet (Alpes-Maritimes) entre 2018 et 2020.Cette ville de 40.000 habitants a été dirigée entre 1995 et 2017 par sa soeur, la députée LR Michèle Tabarot.”Une perquisition a eu lieu le 30 novembre 2022 au domicile de M. Tabarot et dans les locaux de la mairie du Cannet et du GIP du Cannet”, a ajouté la source judiciaire. “L’enquête préliminaire est toujours en cours”, a-t-elle précisé.Selon la déclaration d’intérêts enregistrée le 30 novembre 2020 et consultée par Le Monde, M. Tabarot a été directeur du GIP d’avril 2018 à juillet 2020 et a touché pour ce poste 82.473 euros net en 2019, soit près de 6.900 euros par mois. Puis il était rémunéré 17.997 euros net entre août et novembre 2020, soit près de 4.500 euros par mois, en tant que chargé de mission de ce GIP pour le développement touristique et culturel de la ville du Cannet. Parallèlement, en 2019, il était rémunéré 15.318 euros en tant que chargé de communication de cette commune, soit 1.276 euros par mois.A cette époque, il était également élu au conseil régional de Provence-Alpes-Côté d’Azur et a touché environ 40.000 euros nets par an en tant que vice-président chargé des transports entre 2015 et 2021.Le nouveau ministre a déclaré, toujours selon le quotidien, 137.872 euros nets pour la seule année 2019.Le nouveau ministre des Transports Philippe Tabarot, élu sénateur LR des Alpes-Maritimes en septembre 2020, est un spécialiste du secteur: il a défendu un texte pour encadrer le droit de grève dans les chemins de fer avant les Jeux olympiques, et est partisan d’une ligne dure en matière de sûreté.Au conseil régional, ce Cannois de 54 ans avait géré le dossier de la privatisation de la ligne TER entre Marseille et Nice, dont l’exploitation avait été confiée en 2021 au groupe Transdev, au grand dam des syndicats. Il s’agissait alors d’une première en France.Â