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En Argentine, Macron défend auprès de Milei les accords sur le climat et les agriculteurs français

Emmanuel Macron a poursuivi dimanche à Buenos Aires où il s’est entretenu avec le président argentin Javier Milei le double objectif de “défendre” les agriculteurs français mobilisés contre l’accord commercial avec le Mercosur et de convaincre cet ultralibéral de ne pas faire cavalier seul sur le climat.Après un hommage très symbolique aux victimes, notamment françaises, de la dictature militaire argentine, le chef de l’Etat français a rejoint la Casa Rosada, le palais présidentiel, où il a été accueilli par son homologue, accusé de révisionnisme sur cette page sombre de l’histoire de son pays.Commerce, agriculture ou climat : avec Javier Milei, “on ne pense pas toujours la même chose sur beaucoup de sujets”, avait expliqué M. Macron en amont de la rencontre, “mais c’est très utile d’échanger pour préparer” le G20, auquel les deux hommes participeront lundi et mardi à Rio de Janeiro.En France, soutenus par une classe politique réunie dans une rare unanimité, les agriculteurs se mobilisent contre le traité de libre-échange que la Commission européenne, poussée par plusieurs pays comme l’Allemagne et l’Espagne, espère signer d’ici à la fin de l’année avec le Mercosur, le bloc régional qui inclut l’Argentine et le Brésil.Ils redoutent une déferlante de viande latino-américaine et mettent en garde contre une concurrence déloyale de produits n’étant pas soumis aux normes environnementales et sanitaires strictes en vigueur en Europe.- Climatoscepticisme -“J’ai dit de manière très sincère et très claire au président argentin que la France aujourd’hui ne signerait pas en l’état ce traité Mercosur”, a déclaré M. Macron devant la presse sur le tarmac de l’aéroport de Buenos Aires, avant de partir pour le Brésil. Javier Milei “m’a dit lui-même qu’il n’était pas satisfait” de ce texte, a-t-il ajouté.Dans ce dossier, ce sont en fait surtout les autres Européens que la France doit convaincre si elle veut éviter l’entrée en vigueur de l’accord. M. Macron a dit ne pas croire que l’Union européenne puisse passer outre la position française sur ce point. “On va continuer de travailler fermement pour défendre notre modèle”, a-t-il insisté, considérant que “si on est raisonnables tous, il y a un chemin possible, mais il ne se fera pas au détriment de nos agriculteurs”.Outre les normes environnementales sur l’agriculture, M. Macron réclame que l’accord UE-Mercosur intègre les préconisations de l’Accord de Paris sur le climat. Or Javier Milei est un admirateur du président élu américain Donald Trump, dont il partage le climatoscepticisme. L’Argentine vient de retirer sa délégation des négociations concernant le climat de la COP29 à Bakou. Sur ce sujet, “nous avons eu un débat, mais nous ne sommes pas d’accord pour autant”, a commenté M. Macron après sa rencontre avec M. Milei. Toutefois, le président argentin n’a “pas confirmé” qu’il souhaitait, comme Donald Trump sous son premier mandat à la Maison Blanche, retirer son pays de l’Accord de Paris, a-t-il souligné.- “On ne vous oublie pas” -Dimanche, le chef de l’Etat français, accompagné de son épouse Brigitte Macron, avait commencé la journée par un  hommage aux victimes de la dictature militaire argentine (1976-1983), organisé en l’église de la Santa Cruz, lieu de mémoire de la résistance contre le régime.”On ne vous oublie pas”, a-t-il lancé à des proches de victimes. En décembre 1977, plusieurs membres fondateurs du mouvement des Mères de la Place de Mai, qui réclamaient des informations sur leurs proches disparus, ont été arrêtés, torturés et assassinés après s’être réunis dans cette église.Parmi les victimes, figuraient les religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon, qui furent enlevées puis tuées. En tout, au moins 22 Français ont été recensés parmi les morts ou disparus sous la dictature.Javier Milei, au pouvoir depuis onze mois, et encore plus sa vice-présidente Victoria Villaruel, issue d’une famille de militaires, sont accusés de révisionnisme par les organisations de défense des droits humains. Ils n’hésitent pas à revisiter le bilan de la junte : alors que celui, généralement admis, des organisations de droits humains fait état de 30.000 morts, Javier Milei déclare qu’ils étaient moins de 9.000.En juillet, six députés du parti au pouvoir ont rendu visite en prison à Alfredo Astiz et à d’autres ex-militaires condamnés pour crimes contre l’humanité. Astiz, un ancien capitaine de marine aujourd’hui âgé de 73 ans, a été condamné à deux reprises en Argentine à la perpétuité, notamment pour l’enlèvement et la disparition des religieuses françaises. En France, il a été condamné en son absence à la prison à vie en 1990 dans le même dossier.

Barnier a déjeuné avec Attal, la baisse des allègements de charges au menu

Le Premier ministre Michel Barnier a déjeuné samedi avec son prédécesseur Gabriel Attal, occasion pour les deux hommes d’évoquer la question sensible de la baisse des exonérations de cotisations patronales, sans parvenir à un accord, ont affirmé dimanche des sources concordantes, confirmant une information du Figaro.”Gabriel Attal a réaffirmé la position qui est la sienne et celle du groupe” Ensemble pour la République, hostile à toute augmentation du coût du travail, a affirmé son entourage à l’AFP.Le groupe EPR, présidé par M. Attal, n’avait pas caché cette semaine son intention de monter au créneau sur ce sujet emblématique pour la macronie.Dans son projet initial, le gouvernement entendait réduire de quatre milliards d’euros ces allègements de charges, dont le montant a doublé en dix ans et tutoie aujourd’hui les 80 milliards d’euros. Dimanche, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin s’est dit “prêt à ce que seulement la moitié, deux milliards d’euros, puissent être demandés aux entreprises”.Insuffisantes concessions, selon plusieurs élus du groupe EPR interrogés par l’AFP. “Nous on est contre la hausse du coût du travail, on n’est pas à moitié contre la hausse du coût du travail”, a martelé Mathieu Lefèvre, l’un des députés macronistes en pointe sur les questions budgétaires.Alors qu’une commission mixe paritaire, réunissant sept sénateurs et sept députés, devrait accorder les violons des deux chambres sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, avant une adoption du texte dans chaque hémicycle, M. Lefèvre a affirmé que cette CMP ne pourra être conclusive “s’il y a cette hausse du coût du travail”.Pour le député David Amiel, “le schéma du gouvernement aboutit à concentrer les hausses de charges sur l’industrie: à l’heure de la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis et par la Chine, c’est une faute économique”.”Il faut tenir compte du contexte international, qui se dégrade, et des conséquences majeures de l’élection de Donald Trump”, a-t-il ajouté. Interrogé par l’AFP, l’entourage du Premier ministre a affirmé que les choses restaient “ouvertes”. Et semblé peu goûter les menaces, lancées par certains élus, de faire dérailler la CMP. “Il faut que la France tienne sa signature, donc on peut faire des menaces ici et là mais je ne suis pas sûr que ce soit la bonne manière de faire”, a commenté cette source.Matignon a par ailleurs confirmé que M. Barnier avait déjeuné cette semaine avec deux autres anciens Premiers ministres d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe mardi et Elisabeth Borne jeudi.

Jours de carence: Anne Genetet défend une “égalité de traitement” entre public et privé

La ministre de l’Education Anne Genetet a défendu dimanche la volonté du gouvernement d’instaurer trois jours de carence en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires, estimant qu’il n’y a pas de “raison” de s’opposer à une “égalité de traitement” avec le privé.”Le délai de carence, l’idée, c’est d’aligner. C’est ce qui a été proposé, que ce soit aligné sur les salariés du privé, qu’il n’y ait pas de différence. Moi, je ne vois pas la raison pour laquelle on s’opposerait à ce qu’il y ait une égalité de traitement entre tous les gens qui travaillent”, a déclaré Mme Genetet lors de l’émission “Questions politiques” de France Inter, France Télévisions et Le Monde.Les enseignants “sont des fonctionnaires comme les autres fonctions publiques, ils sont concernés par ces décisions”, a-t-elle encore dit, tout en ajoutant que “derrière, c’est moins ça qui est le sujet principal dans l’enseignement aujourd’hui que les difficultés d’exercice du métier et l’attractivité du métier”.”Si on s’occupe uniquement de l’absence de nos professeurs pour raison de maladie, ils sont la fonction publique la moins absente par rapport aux autres, hospitalière et territoriale”, a tempéré la ministre. “Ils ne sont pas plus ni moins absents que les salariés du privé”, a-t-elle ajouté.Le gouvernement a annoncé fin octobre des mesures d’économies sur la fonction publique à hauteur de 1,2 milliard d’euros, prévoyant notamment d’instaurer trois jours de carence (non payés) en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires, pour aligner les conditions d’indemnisation du public sur le privé. Alors que le privé bénéficie dans de nombreux cas de conventions collectives couvrant ces trois jours, ces annonces ont cristallisé la colère des syndicats, qui ont appelé à une journée nationale “d’action” et de “grève” le 5 décembre.Selon un rapport de la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) publié vendredi, les agents de la fonction publique se sont absentés 12 jours en moyenne en 2023, soit 1,7 jour de plus que les salariés du privé (10,3 jours). L’écart entre les jours d’absence des agents publics et des salariés du secteur privé s’est réduit par rapport à 2022, où il était de 2,8 jours.  

En Argentine, Macron défend auprès de Milei les accords climatiques et les agriculteurs français

Emmanuel Macron s’est entretenu dimanche à Buenos Aires avec le président argentin Javier Milei, avec le double objectif de “défendre” les agriculteurs français mobilisés contre l’accord commercial avec le Mercosur, et de convaincre cet ultralibéral de ne pas faire cavalier seul sur le climat.Après un hommage très symbolique aux victimes, notamment françaises, de la dictature militaire argentine, le chef de l’Etat français a rejoint la Casa Rosada, le palais présidentiel, où il a été accueilli par son homologue, accusé de révisionnisme sur cette page sombre de l’histoire du pays latino-américain.Un second tête-à-tête après le dîner de la veille, au début de cette tournée de six jours en Amérique latine.”On va parler de nos intérêts commerciaux, de nos échanges, de la défense de notre agriculture et de nos agriculteurs”, a dit samedi Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux dans l’avion qui l’emmenait en Argentine.”On ne pense pas toujours la même chose sur beaucoup de sujets”, a-t-il ajouté, “mais c’est très utile d’échanger pour préparer” le G20, auquel les deux hommes participeront lundi et mardi à Rio de Janeiro.La visite a lieu dans un contexte particulier.En France, soutenus par une classe politique réunie dans une rare unanimité, les agriculteurs se mobilisent contre le traité de libre-échange que la Commission européenne, poussé par plusieurs pays comme l’Allemagne et l’Espagne, espère signer d’ici la fin de l’année avec le Mercosur, le bloc régional qui inclut l’Argentine et le Brésil.Ils redoutent une déferlante de viande latino-américaine, et mettent en garde contre une concurrence déloyale de produits n’étant pas soumis aux normes environnementales et sanitaires strictes en vigueur en Europe.A Buenos Aires puis à Rio, Emmanuel Macron va se faire le porte-voix de ce refus, même si ce sont surtout les autres Européens qu’il doit convaincre de ne pas passer outre l’opposition française. Il martèle que Paris rejette ce texte “en l’état”, réclamant qu’il intègre le respect de ces normes et aussi l’Accord de Paris sur le climat.Or Javier Milei est un admirateur de Donald Trump, climatosceptique comme le républicain qui vient de faire un come-back tonitruant en remportant la présidentielle américaine.L’Argentine vient de retirer sa délégation des négociations climatiques de la COP29 à Bakou et les spéculations vont bon train sur sa possible sortie de l’Accord de Paris – un geste que Donald Trump avait effectué lors de son premier mandat.Emmanuel Macron espérait donc, selon son entourage, “raccrocher” le président argentin au “consensus international” et aux “priorités du G20”, notamment en matière de lutte contre le réchauffement.- “On ne vous oublie pas” -Dimanche, le chef de l’Etat français, accompagné de son épouse Brigitte Macron, a commencé la journée par son hommage en l’église de la Santa Cruz, lieu de mémoire de la résistance contre la dictature (1976-1983).”On ne vous oublie pas”, a-t-il dit à des proches de victimes. En décembre 1977, plusieurs membres fondateurs des Mères de la Place de Mai, qui réclamaient des informations sur leurs proches disparus, ont été arrêtés, torturés et assassinés après s’être réunis dans cette église.Parmi les victimes, figuraient les religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon, qui furent enlevées puis tuées par la dictature. En tout, au moins 22 Français ont été recensés parmi les morts ou disparus de cette époque.”Je vous remercie pour votre présence”, “surtout en ce moment”, a dit dimanche au président français l’un des proches de victimes. Un autre lui a demandé “que les intérêts politiques et économiques ne fassent pas oublier ni l’idéal ni (…) l’espoir de faire justice”.Javier Milei, au pouvoir depuis onze mois, et encore plus sa vice-présidente Victoria Villaruel, issue d’une famille de militaires, sont accusés de révisionnisme par les organisations de défense des droits humains. Ils n’hésitent pas à revisiter le bilan de la junte militaire: alors que celui, généralement admis, des organisations de droits humains fait état de 30.000 morts, Javier Milei évoque moins de 9.000 victimes.En juillet, six députés du parti au pouvoir ont rendu visite en prison à Alfredo Astiz et à d’autres ex-militaires condamnés pour crimes contre l’humanité. Astiz, ex-capitaine de marine de 73 ans, a été condamné à deux reprises en Argentine à la perpétuité, notamment pour l’enlèvement et la disparition des religieuses françaises. En France, il a été condamné en son absence à la prison à vie en 1990 pour le même dossier.

A Buenos Aires, l’hommage symbolique de Macron aux victimes de la dictature

“On ne vous oublie pas”. Emmanuel Macron a rendu dimanche à Buenos Aires un hommage symbolique aux victimes, notamment françaises, de la dictature militaire argentine, avant de retrouver le président ultralibéral Javier Milei, accusé de révisionnisme sur cette page sombre de l’histoire du pays latino-américain.Le président français est arrivé samedi soir dans la capitale de l’Argentine au début d’une tournée régionale et a déjà eu un dîner de travail avec son homologue. Objectif affiché: défendre sa position de refus catégorique, en l’état, de l’accord de libre-échange que la Commission européenne espère signer d’ici la fin de l’année avec le Mercosur, le bloc régional qui inclut l’Argentine et le Brésil.Le sujet est politiquement sensible en France où les agriculteurs se mobilisent à nouveau contre ce traité, et le président français a prévenu vouloir les “défendre” lors de ce voyage. Emmanuel Macron veut aussi “raccrocher” Javier Milei au “consensus international” et aux “priorités du G20″ auquel ils participeront ensuite lundi et mardi au Brésil.La tâche s’annonce compliquée, tant l’Argentin est un admirateur de Donald Trump, tenté comme le républicain qui vient d’être élu une deuxième fois président des Etats-Unis de tourner le dos à plusieurs engagements multilatéraux.L’Argentine vient de retirer sa délégation des négociations climatiques de la COP29 à Bakou et les spéculations vont bon train sur sa possible sortie de l’Accord de Paris sur le climat. Un geste que Donald Trump avait lui-même effectué lors de son premier mandat.Avant un nouvel entretien avec Javier Milei à la Casa Rosada, le palais présidentiel, le chef de l’Etat français, accompagné de son épouse Brigitte, a commencé la journée par son hommage en l’église de la Santa Cruz, lieu de mémoire de la résistance contre la dictature (1976-1983).”On ne vous oublie pas”, a dit le chef de l’Etat à des proches de victimes. En décembre 1977, plusieurs membres fondateurs des Mères de la Place de Mai, qui réclamaient des informations sur leurs proches disparus, ont été arrêtés, torturés et assassinés après s’être réunis dans cette église.Parmi les victimes, figuraient les religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon, qui furent enlevées puis tuées dans un “vol de la mort” de la dictature, jetées au large du Rio de la Plata depuis un avion.En tout, au moins 22 Français ont été recensés parmi les morts ou disparus de cette époque.- Bilan revisité -“Je vous remercie pour votre présence”, “surtout en ce moment”, a dit dimanche au président français l’un des proches de victimes.Un autre lui a demandé “que les intérêts politiques et économiques ne fassent pas oublier ni l’idéal ni (…) l’espoir de faire justice”. Emmanuel Macron n’est pas le premier dirigeant français à saluer la mémoire de ces victimes.Mais le contexte a changé depuis l’arrivée au pouvoir de Javier Milei il y a 11 mois. Le président, et encore plus sa vice-présidente Victoria Villaruel, issue d’une famille de militaires, sont accusés de révisionnisme par les organisations de défense des droits humains. Ils préfèrent parler de “guerre” contre des “guérillas” d’extrême gauche plutôt que de “dictature”, pour relativiser la responsabilité de l’armée.Et ils n’hésitent pas à revisiter le bilan de la junte militaire au pouvoir durant ces années: alors que celui, généralement admis, des organisations de droits humains fait état de 30.000 morts, Javier Milei évoque moins de 9.000 victimes.En juillet, six députés du parti au pouvoir ont rendu visite en prison à Alfredo Astiz et à d’autres ex-militaires condamnés pour crimes contre l’humanité. Le président Milei avait toutefois pris ses distances avec ce geste.Astiz, ex-capitaine de marine de 73 ans, a été condamné à deux reprises en Argentine à la perpétuité, notamment pour l’enlèvement et la disparition des religieuses françaises. En France, il a été condamné en son absence à la prison à vie en 1990 pour le même dossier.Des proches de Français disparus ont été reçus début novembre par des conseillers du président Macron à l’Elysée. Ils ont demandé au chef de l’Etat de transmettre à son homologue argentin leur “inquiétude” sur l’hypothétique libération d’Alfredo Astiz.”A ce stade, il n’y a pas de remise en cause des procédures judiciaires qui ont abouti à la condamnation des personnes responsables”, assure-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron, tout en précisant ne pas vouloir “interférer dans la politique intérieure argentine”.

Mobilisation des agriculteurs: “tolérance zéro” en cas de “blocage durable”, prévient Retailleau

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a prévenu dimanche les agriculteurs qu’il y aurait une “tolérance zéro” en cas de “blocage durable” des routes, avant un nouveau cycle de mobilisation du secteur qui débutera lundi.M. Retailleau a reçu cette semaine des responsables syndicaux agricoles pour “avoir un dialogue et pour leur dire aussi les limites”, a-t-il déclaré sur le plateau du Grand jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.Si le droit de manifester est garanti par la Constitution, le ministre a évoqué “trois limites: pas d’atteintes aux biens, pas d’atteintes aux personnes, et pas d’enkystement, pas de blocage durable parce que sinon ce sera tolérance zéro”, a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il n’hésitera pas “à mobiliser” les forces de l’ordre pour rétablir la circulation.A une question de journaliste qui lui demandait s’il serait “plus ferme” que son prédécesseur ne l’avait été un an plus tôt, quand il avait été “toléré” que des agriculteurs déposent du lisier devant les préfectures ou les aspergent de fumier, M. Retailleau a répondu: “Je n’ai pas parlé de fumier, je n’ai pas parlé d’action symbolique dès lors qu’il n’y a pas de dégradation de bien, d’atteinte à la personne ou de blocage, évidemment”.Il a dit avoir engagé le “dialogue” avec les organisations syndicales, “justement pour pouvoir éviter les dérapages”.Le ministre a par ailleurs distingué la mobilisation des agriculteurs de celle annoncée par les cheminots pour la fin de l’année. “Les cheminots, une partie – pas tous -, prennent régulièrement en otage les Français qui travaillent”, a-t-il affirmé.”Entre des agriculteurs qui n’arrivent plus à vivre du fruit de leur travail et des syndicats de cheminots qui veulent prendre en otage les Français, il y a deux poids deux mesures”, a-t-il poursuivi.Moins d’un an après un mouvement inédit de colère dans les campagnes, qui avait abouti en janvier à des blocages de sections d’autoroutes dans le pays, les principaux syndicats agricoles appellent leurs troupes à manifester à nouveau.Ils dénoncent toujours la bureaucratie et la faiblesse des revenus des agriculteurs, estimant qu’en dépit d’aides d’urgence et d’annonces du gouvernement, le compte n’y est pas. Ils rejettent également en bloc l’accord de libre-échange entre l’UE et des pays latino-américains du Mercosur, comme le gouvernement qui leur assure utiliser “tous les moyens” pour le bloquer.

Une “influence réelle” monnayée ? Pourquoi le PNF demande un procès pour Rachida Dati

Rachida Dati a-t-elle illégalement usé de son “influence réelle” au Parlement européen pour obtenir, en échange de 900.000 euros d’honoraires, des décisions favorables à Renault et Carlos Ghosn ? C’est ce que pense le Parquet national financier (PNF) dans ses réquisitions.Le ministère public a demandé un procès contre la ministre de la Culture et contre l’ex-tout puissant patron de Renault-Nissan pour corruption, trafic d’influence, mais aussi pour abus de pouvoir et abus de confiance ou recel de ces infractions.La décision finale revient aux juges d’instruction saisis de ce dossier ouvert en 2019 et aux lourds enjeux politiques, Rachida Dati étant l’une des principales figures du gouvernement de Michel Barnier.Ces 134 pages de réquisitions, consultées par l’AFP et également évoquées par Le Parisien et Le Monde, sont signées, fait rare, par le procureur de la République financier Jean-François Bohnert, en plus des deux magistrats financiers saisis.Le PNF y étrille la légalité des 900.000 euros d’honoraires versés entre 2010 et 2012 à Mme Dati pour un contrat de conseils juridiques au bénéfice de RNBV, la structure chapeautant l’alliance Renault-Nissan.La ministre, 58 ans, est soupçonnée d’avoir perçu, “en toute confidentialité, voire en toute opacité”, cette somme pour des prestations largement inexistantes, alors qu’elle était avocate et députée européenne (2009-2019).- “Pacte corruptif” -Les trois magistrats soulignent que “les nombreuses investigations” réalisées “n’ont permis d’identifier que très peu de preuves de l’existence et de la réalité des prestations réalisées par Mme Dati” en termes de conseils juridiques, “qu’il s’agisse de preuves matérielles (comptes rendus, mails, notes) ou testimoniales (auditions, attestations)”.”Les seuls éléments au soutien d’un travail effectif de Mme Dati sont essentiellement testimoniaux et émanent de personnes qui, visées par l’information, avaient intérêt à confirmer la réalité du travail réalisé par celle-ci”, ajoute le PNF.Pour l’accusation, Mme Dati exerçait en réalité une activité de lobbying pour le groupe, au prix d’un “contournement” et d’une “violation” du code électoral, et de “conflits d’intérêts évidents avec son mandat parlementaire” européen.Les magistrats financiers considèrent en effet que l’ex-garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy a bien effectué, “en contrepartie des paiements” issus de la convention, des prestations, mais illégales cette fois: elle aurait “conseillé le groupe Renault dans la promotion de ses droits et intérêts auprès du Parlement européen”, y aurait “pris des positions favorables” au constructeur et “usé de son influence réelle ou supposée pour mener des actions de lobbying”.Le PNF souligne l’intérêt pour M. Ghosn de recruter “une personnalité politique de premier plan comme l’était Mme Dati à l’époque des faits”, personnalité qui d’après le ministère public n’avait “jamais informé le Parlement européen des activités privées lucratives” avec la marque au losange.Au final, le contrat de conseils juridiques “était l’habillage juridique d’un pacte corruptif patent”, tranche le PNF.- “Infamant” -Alors que Mme Dati et “plus tardivement”, selon le ministère public, M. Ghosn, ont multiplié les recours, en vain, pour que soit reconnue la prescription des faits, le parquet reconnaît le “contentieux abondant” sur le sujet mais rappelle sa position selon laquelle ces infractions étaient occultes ou dissimulées, ce qui permet de reporter le début du délai de prescription.Vendredi, Mme Dati a qualifié dans un communiqué ce “réquisitoire” d'”infamant” et “choquant à plus d’un titre”, en dénonçant une “instrumentalisation de cette affaire par (s)es opposants politiques”. “Ce réquisitoire intervient à contre-courant de tous les éléments que nous avons apportés: témoignages, pièces, documents…” et qui attestent, ont affirmé ses avocats Mes Olivier Baratelli et Olivier Pardo, de “l’innocence” de leur cliente.Carlos Ghosn, 70 ans, réfugié au Liban depuis fin 2019 après une fuite rocambolesque du Japon, est visé depuis avril 2023 par un mandat d’arrêt international. Ses avocats, Me Jacqueline Laffont-Haïk, Cloé Fonteix, Martin Reynaud et Léon Del Forno, ont indiqué à l’AFP que leur client “conteste la régularité du mandat d’arrêt sur la base de laquelle le parquet sollicite son renvoi, car il constitue en l’état de cette situation un détournement de procédure. Enfin, il rappelle son impossibilité d’avoir accès aux éléments du dossier et de participer à l’instruction, en violation flagrante des droits de la défense”, ont-ils ajouté.

Macron en Argentine pour “raccrocher” Milei au “consensus international”

Emmanuel Macron est arrivé samedi soir en Argentine pour rencontrer le président ultralibéral Javier Milei, admirateur de Donald Trump, dans l’espoir de le “raccrocher” au “consensus international” notamment dans la lutte contre le réchauffement climatique, à la veille du G20 au Brésil.L’avion présidentiel a atterri vers 19H00 (22H00 GMT) à l’aéroport de Buenos Aires, selon l’Elysée. Le chef de l’Etat français, accompagné de son épouse Brigitte, devait ensuite dîner avec son homologue argentin et sa sÅ“ur Karina Milei, secrétaire générale de la présidence, avant un autre entretien dimanche.”On ne pense pas toujours la même chose sur beaucoup de sujets. Mais c’est très utile d’échanger” en amont du G20, a déclaré Emmanuel Macron dans une vidéo depuis son avion publiée sur TikTok.”On va parler de nos intérêts commerciaux, de nos échanges, de la défense de notre agriculture et de nos agriculteurs”, a-t-il ajouté.Lors de sa tournée en Amérique latine qui le mènera aussi au Chili, il doit notamment expliquer aux pays du Mercosur, qui inclut l’Argentine et le Brésil, pourquoi il s’oppose à la signature d’un accord de libre-échange entre ce bloc régional et l’Union européenne.Les agriculteurs français prévoient de se mobiliser dans les prochains jours contre ce traité que la Commission européenne, soutenue par plusieurs pays comme l’Allemagne et l’Espagne, espère signer d’ici la fin de l’année. Ils redoutent une déferlante de viande latino-américaine, et mettent en garde contre une concurrence déloyale de produits n’étant pas soumis aux normes environnementales et sanitaires strictes en vigueur en Europe.Le moment de cette visite est particulier. Javier Milei rentre de Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump en Floride, où il a participé à un forum conservateur au cours duquel il a prôné une “alliance” avec les Etats-Unis, l’Italie de Giorgia Meloni et Israël pour préserver “l’héritage occidental” menacé, à ses yeux, par “l’hégémonie culturelle de la gauche”.Le président élu américain et le dirigeant argentin caressent tous deux l’idée de tourner le dos aux grands accords et objectifs climatiques multilatéraux.Dans ce contexte, Emmanuel Macron espère “convaincre l’Argentine de continuer de participer au consensus international”, explique l’Elysée. Et donc “raccrocher le président Milei aux priorités du G20″, auquel ils participeront lundi et mardi à Rio de Janeiro.L’Argentine vient de retirer sa délégation des négociations climatiques de la COP29 à Bakou, et les spéculations vont bon train sur sa possible sortie de l’Accord de Paris sur le climat. Un geste que Donald Trump avait lui-même effectué lors de son premier mandat.A Paris, on avance qu’Emmanuel Macron est l’un des seuls dirigeants étrangers reçus à Buenos Aires depuis l’élection de son homologue.- Hommage aux victimes -Le président français aime afficher sa capacité à dialoguer avec des homologues controversés, voire ostracisés. Quitte à mettre en scène une certaine proximité, sans nier les divergences, même si les résultats de cette démarche ont été jusqu’ici mitigés.”Ce sera un test pour le poids et l’influence de Macron en Amérique latine”, estime Oscar Soria, un activiste argentin vétéran des négociations climatiques. “S’il n’arrive pas à convaincre Milei de rester dans l’Accord de Paris, cela montrera qu’il a perdu de son aura dans la région”, ajoute-t-il, redoutant que cela n’ouvre la voie à d’autres retraits “en cascade” de pays d’Amérique du Sud.Alors que les réformes à marche forcée et les coupes sombres dans les dépenses publiques pour ramener Buenos Aires vers l’équilibre budgétaire sont controversées pour leur coût social, la France se montre plutôt élogieuse, jugeant qu’elles “vont dans le bon sens”.Paris entend aussi approfondir les relations économiques, notamment dans le domaine des métaux critiques, alors que l’entreprise minière française Eramet vient d’inaugurer une mine de lithium en Argentine.Emmanuel Macron devrait également tenter de faire avancer la possible vente de sous-marins français Scorpène, même si la présidence française relativise l’état d’avancement des négociations.Dimanche, le président français rendra par ailleurs hommage à la vingtaine de Français disparus et assassinés sous la dictature militaire argentine entre 1976 et 1979, alors que Javier Milei est accusé par ses détracteurs de révisionnisme sur cette page sombre de l’histoire de son pays.Après l’Argentine, puis le G20, Emmanuel Macron se rendra au Chili, où il prononcera notamment jeudi devant le Congrès à Valparaiso un discours sur sa politique à l’égard de l’Amérique latine.

Sécurité: la gauche est-elle condamnée à trainer une image laxiste?

C’est un petit tabou qui a été brisé. La décision du maire écologiste de Bordeaux d’armer une partie de sa police municipale – au nom du “pragmatisme” – illustre le dilemme de la gauche sur les questions sécuritaires: échapper aux accusations de laxisme, tout en restant fidèle à ses politiques de prévention.”J’ai l’impression que le monde s’est aggravé, qu’il y a plus d’armes qui circulent”, a plaidé cette semaine Pierre Hurmic, qui avait un temps été accusé par les syndicats de police de “dogmatisme” sur le sujet.Le mois dernier, après un meurtre à Marseille impliquant un tueur à gages de 14 ans, c’est le patron du PS Olivier Faure qui avait déclaré qu’il fallait envisager d’écarter l’excuse de minorité pour des faits d’extrême violence, une proposition traditionnellement portée par la droite. “On a sans doute moins de pudeur qu’avant à parler de ces sujets” sécuritaires, reconnaît le sénateur socialiste Alexandre Ouizille.”Mais nous, on s’intéresse aussi aux causes et aux raisons de la violence. Pour la droite, c’est déjà l’excuser”, ajoute-t-il, alors que la cheffe des députés écologiste Cyrielle Chatelain dénonce une “démonstration de muscles” du camp conservateur et du gouvernement, inefficace à cause d’un “manque d’effectifs”.”La droite a gagné une victoire sémantique en faisant croire, depuis Nicolas Sarkozy, qu’elle était génétiquement efficace sur la sécurité, et que la gauche ne l’était pas”, dénonce pour sa part le député du Nord Roger Vicot, secrétaire national à la sécurité du PS, seul parti de gauche à avoir dirigé le pays.”Quand vous êtes un militant de gauche, globalement les premiers sujets qui vous donnent la graine de l’engagement ce sont les injustices sociales, la transition écologique, les questions d’égalité et la lutte contre les discriminations”, explique pour sa part le coordinateur de LFI Manuel Bompard, précisant que pour espérer diriger le pays, les cadres insoumis sont amenés à “diversifier [leurs] palettes”.- “Approche naïve” -Alors que la lutte contre le narcotrafic a récemment été érigée en “cause nationale” par le gouvernement après plusieurs fusillades et règlements de comptes à travers le pays, la gauche multiplie les initiatives pour montrer qu’elle n’est pas en reste sur la lutte contre le trafic de drogue, qui a fait par exemple 49 morts, dont sept mineurs, dans la seule ville de Marseille l’année dernière. “Il faut faire en sorte que nous puissions à la fois prévenir, sanctionner et guérir”, résume Olivier Faure, tandis qu’un sénateur socialiste, Jérôme Durain, va présenter une proposition de loi avec un LR, Etienne Blanc, émanant des travaux d’une commission d’enquête sénatoriale transpartisane sur le sujet.Et sur la question de la légalisation du cannabis, traditionnel marqueur de la différence entre la gauche et la droite, Olivier Faure a mis en garde ceux qui, par “une approche un peu naïve”, penseraient que “la seule légalisation serait en mesure de vaincre des réseaux puissants”.”C’est peut-être une partie de la solution mais il y a d’autres éléments qu’il faut mettre sur la table”, a-t-il insisté.- Police de proximité – Les Insoumis ont de leur côté présenté une série de propositions, en dénonçant “l’escalade répressive” prônée selon eux par le gouvernement.”Nous souhaitons notamment la légalisation du cannabis et le contrôle public sur la consommation. Il faut également faire des efforts pour assécher le trafic d’armes”, explique le député Hadrien Clouet.”Nos solutions parlent aux premiers touchés, les gens qui vivent dans les quartiers populaires, car ils choisissent plutôt nos solutions aux élections”, assure le cadre du mouvement de gauche radicale.Dans leur programme pour les législatives, les forces du Nouveau Front populaire se sont accordées sur une série de mesures, comme le rétablissement de la police de proximité, créée par le gouvernement de Lionel Jospin puis supprimée par Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l’Intérieur.”A gauche, on n’est pas forcément tous sur la même longueur d’onde, on n’est pas d’accord sur tout, mais sur l’essentiel”, résume le député Roger Vicot.Et au sein du NFP, le communiste Fabien Roussel est le plus prolixe sur les questions de sécurité.”Ma gauche ne sera pas laxiste”, avait-il lancé lors de la campagne présidentielle de 2022, en plaidant le “droit à la tranquillité” et en dénonçant les “quartiers où la République s’est retirée”.Des sorties qui avaient fait grincer des dents chez LFI.

Réquisitions d’inéligibilité: Marine Le Pen estime qu’on réclame sa “mort politique”

“C’est ma mort politique qui est réclamée”, a considéré vendredi sur TF1 Marine Le Pen après la peine d’inéligibilité avec exécution immédiate qui a été requise contre elle par les procureurs lors du procès des assistants d’eurodéputés RN.Le parquet a également demandé, contre la triple candidate malheureuse à la présidentielle, cinq ans d’emprisonnement dont deux ferme et 300.000 euros d’amende.Les plaidoiries de la défense sont attendues lundi, avant un jugement du tribunal correctionnel qui doit être rendu début 2025.”Ma survie politique, évidemment, va dépendre de la mise en Å“uvre de cette condamnation à la mort politique, avec exécution provisoire ou non”, a estimé Mme Le Pen lors d’un entretien au journal de 20H00. “Et c’est, je crois, le but depuis le départ de cette opération qui a été lancée par un socialiste, M. (Martin) Schulz, (à l’époque) président du Parlement européen, en accord avec la socialiste Mme (Christiane) Taubira, ministre de la justice de l’époque”, a-t-elle poursuivi.En évoquant un réquisitoire “outrancier” et “sans commune mesure avec le moindre réquisitoire du même type”, la députée du Pas-de-Calais a fait part d’un “sentiment de révolte”, selon elle également ressenti par “des millions de Français”, “et même au delà de mon propre camp politique, puisque l’indignation qu’a suscitée ce réquisitoire a traversé en quelque sorte toute la classe politique”.Les macronistes Gérald Darmanin, Christian Estrosi ou Karl Olive, mais également Jean-Luc Mélenchon ont fait part de leurs réserves quant à l’idée d’une condamnation à une peine d’inéligibilité avec effet immédiat.”En réalité, je me suis rendu compte que ce n’était pas la justiciable qui était jugée, que c’était la cible politique qui était jugée”, a encore protesté celle qui comparaît aux côtés de 24 autres prévenus, soupçonnés d’avoir embauché des assistants d’eurodéputés dont les missions n’étaient en fait qu’au seul bénéfice du parti d’extrême droite.Interrogée quant à une volonté de “faire pression sur la justice”, alors que le RN a notamment lancé une pétition en ligne pour protester contre ces réquisitions du parquet, Marine Le Pen a répondu “Jamais de la vie”.”Mais il a bien fallu donner la possibilité à ceux qui étaient indignés (…) d’exprimer cette indignation, mais de la manière la plus pacifique qui soit, c’est-à-dire par l’intermédiaire d’une pétition”, s’est-elle encore justifiée.