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Législative partielle de Paris: l’ex-ministre Frédérique Bredin candidate du PS face à Dati et Barnier

Une ancienne ministre de François Mitterrand, Frédérique Bredin, 68 ans, sera la candidate du Parti socialiste dans la législative partielle de la 2e circonscription de Paris, face à Michel Barnier et Rachida Dati, a-t-on appris mercredi auprès du parti à la rose.Le conseil fédéral parisien du PS a officiellement proposé mercredi soir, à l’unanimité, son nom au Bureau national du parti, qui devrait l’entériner dans les prochaines semaines.”Frédérique Bredin est une femme solide et expérimentée, la meilleure des candidatures pour représenter la gauche dans la deuxième circonscription de Paris”, face “à Rachida Dati et Michel Barnier qui nous proposent une bataille des egos”, a expliqué à l’AFP Emma Rafowicz, en charge des élections à la fédération. Ancienne ministre socialiste des Sports (1991-1993) dans le gouvernement d’Edith Cresson puis de Pierre Bérégovoy, Frédérique Bredin s’était mise en retrait de la vie politique après avoir rejoint le groupe Lagardère Medias en 2000, mais a ré-adhéré depuis quelques années au PS. Elle soutenait Emmanuel Grégoire dans la primaire socialiste pour les municipales de 2026. Un temps jugée Macron-compatible, elle faisait partie de ceux dont le nom était évoqué lors d’un remaniement en 2018.Nommée présidente du Centre national du Cinéma (CNC) de 2013 à 2019, elle avait cependant refusé de porter la réforme du financement du cinéma souhaitée par Emmanuel Macron.  Parisienne et fille de l’académicien, écrivain et avocat Jean-Denis Bredin, Frédérique Bredin avait rejoint l’Inspection générale des Finances à la sortie de l’ENA.Après avoir intégré à 28 ans le cabinet de Jack Lang, alors ministre de la Culture, elle était entrée deux ans plus tard à l’Elysée, où elle était chargée des dossiers culturels.Cette proche de Laurent Fabius a été députée de Seine-Maritime (1988-1991, réélue en 1995 puis en 1997), maire de Fécamp de 1989 à 1995, et brièvement députée européenne (1994-96).L’ancienne candidate PS dans cette circonscription très marquée à droite, Marine Rosset, est pressentie pour être sa suppléante. Mme Rosset vient de quitter son poste de présidente des Scouts et guides de France, confrontée à une vague de harcèlement qu’elle lie à son homosexualité.Mme Bredin devrait être opposée à l’ancien Premier ministre Michel Barnier, qui a obtenu l’investiture LR, et à la ministre de la Culture Rachida Dati, qui a affirmé qu’elle serait candidate “quoi qu’il arrive”. Le RN Thierry Mariani est également candidat.

Macron prône la fermeté de la France face à l’Algérie inflexible

Emmanuel Macron a demandé au gouvernement d’agir “avec plus de fermeté et de détermination” à l’égard de l’Algérie, prenant acte de l’inflexibilité des autorités algériennes sur les questions migratoires et sur la détention de deux ressortissants français que la France juge arbitraire.Paris et Alger sont empêtrés depuis plus d’un an dans une crise diplomatique sans précédent qui s’est traduite par des expulsions de fonctionnaires de part et d’autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.Autre conséquence: la cessation de la coopération des consulats algériens présents en France avec les services de l’État français en matière de réadmission d’Algériens jugés dangereux, pourtant sous le coup d’une obligation de quitter le territoire.La crainte du gouvernement français est de devoir remettre en liberté des ressortissants algériens actuellement détenus dans des centres de rétention faute de pouvoir les maintenir dans ces centres indéfiniment.”La France doit être forte et se faire respecter”, fait désormais valoir le chef de l’État français dans une lettre à son Premier ministre, François Bayrou, publiée par le quotidien Le Figaro. “Elle ne peut l’obtenir de ses partenaires que si elle-même leur témoigne le respect qu’elle exige d’eux. Cette règle de base vaut pour l’Algérie aussi”, écrit-il encore.Parmi les mesures demandées au gouvernement, le chef de l’État appelle à suspendre “formellement” l’accord de 2013 avec Alger “concernant les exemptions de visa sur les passeports officiels et diplomatiques”. Une décision qui acte une situation de fait: le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, avait annoncé le 14 mai dernier “le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n’auraient pas actuellement de visa”. La France réagissait alors à une décision “injustifiée et injustifiable” d’Alger d’expulser des fonctionnaires français, avait-il dit.Emmanuel Macron demande également au gouvernement d’user “immédiatement” d’une disposition de la loi immigration de 2024, le “levier visa-réadmission (LVR)”, qui “permet de refuser les visas de court séjour aux détenteurs de passeports de service et diplomatiques, tout comme les visas de long séjour à tous types de demandeurs”.Pour éviter que les diplomates algériens puissent malgré tout venir en France via un pays tiers, la France va demander à ses partenaires Schengen de coopérer.Le président demande en outre à son Premier ministre “d’instruire le ministre de l’Intérieur”, Bruno Retailleau, tenant d’une ligne dure vis-à-vis d’Alger, “de trouver au plus vite les voies et moyens d’une coopération utile avec son homologue algérien”. Il “souhaite également que, face à la délinquance des individus algériens en situation irrégulière, le ministre de l’Intérieur et ses services agissent sans repos et sans répit”.- Canaux de communication -Outre la question migratoire, Emmanuel Macron motive le tour de vis par la situation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à 5 ans de prison ferme notamment pour “atteinte à l’unité nationale”, et du journaliste français Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison en Algérie pour “apologie du terrorisme”.Paris juge arbitraires leurs condamnations et demande leur libération.Pour Boualem Sansal, octogénaire et malade, à l’Elysée, on espérait encore en juillet que l’essayiste puisse bénéficier d’un geste humanitaire, ce qui aurait permis d’apaiser les tensions diplomatiques. En vain.Dès le 23 juillet, le ministre français de l’Intérieur avait indiqué que la France était “en train” de restreindre les conditions de déplacement en France d’un “certain nombre de dignitaires algériens” après le refus d’Alger de reprendre 120 ressortissants sous obligation de quitter le territoire français (OQTF).Visant le président Emmanuel Macron, il avait aussi estimé que “la diplomatie des bons sentiments a(vait) échoué” et réclamé un changement de ton vis-à-vis d’Alger.En dépit de la fermeté demandée, le président de la République promet que son “objectif reste de retrouver des relations efficaces et ambitieuses avec l’Algérie”.A Paris, on estime que les canaux de communication ne sont pas complètement rompus mais on attend un geste d’Alger.

La France doit agir avec “plus de fermeté et de détermination” vis-à-vis de l’Algérie, exhorte Macron

La France doit agir “avec plus de fermeté et de détermination” vis-à-vis de l’Algérie, a exhorté mardi Emmanuel Macron qui invoque le “sort réservé” à Boualem Sansal et Christophe Gleizes pour demander au gouvernement français “des décisions supplémentaires”.”La France doit être forte et se faire respecter”, fait valoir le chef de l’État français dans une lettre à son Premier ministre, François Bayrou, publiée par Le Figaro. “Elle ne peut l’obtenir de ses partenaires que si elle-même leur témoigne le respect qu’elle exige d’eux. Cette règle de base vaut pour l’Algérie aussi”, écrit-il encore, dans une missive qui marque une nouvelle étape dans la crise diplomatique aiguë que traversent les deux pays.Pour justifier ce tour de vis, Emmanuel Macron mentionne en premier lieu les emprisonnements de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à 5 ans d’emprisonnement ferme notamment pour “atteinte à l’unité nationale”, et du journaliste français Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison en Algérie pour “apologie du terrorisme”.Mais, il fait également référence au “non-respect par l’Algérie de ses obligations” en matière migratoire, ainsi que “la cessation de la coopération des 18 consulats algériens présents sur notre sol avec les services de l’Etat”. Parmi les mesures demandées au gouvernement, le chef de l’État appelle à suspendre “formellement” l’accord de 2013 avec Alger “concernant les exemptions de visa sur les passeports officiels et diplomatiques”. Une décision qui acte une situation de fait: le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, avait annoncé le 14 mai “le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n’auraient pas actuellement de visa”. La France réagissait alors à une décision “injustifiée et injustifiable” d’Alger d’expulser des fonctionnaires français, avait-t-il dit.Emmanuel Macron demande également au gouvernement d’user “immédiatement” d’une disposition de la loi immigration de 2024, le “levier visa-réadmission (LVR)” qui “permet de refuser les visas de court séjour aux détenteurs de passeports de service et diplomatiques, tout comme les visas de long séjour à tous types de demandeurs”.Le président demande en outre à son Premier ministre “d’instruire le ministre de l’Intérieur”, Bruno Retailleau, tenant d’une ligne dure vis-à-vis d’Alger, “de trouver au plus vite les voies et moyens d’une coopération utile avec son homologue algérien”. Il “souhaite également que, face à la délinquance des individus algériens en situation irrégulière, le ministre de l’Intérieur et ses services agissent sans repos et sans répit”.”Dans le même esprit, lorsque vous estimerez que les conditions sont réunies s’agissant de notre dispositif diplomatique, vous pourrez autoriser les trois consuls algériens déjà présents sur notre territoire à exercer leur mandat, en exigeant toutefois une reprise de la coopération migratoire”. “Seule cette reprise nous permettra d’admettre cinq autres consuls en attente d’autorisation”, écrit encore le président français.”La réponse des autorités algériennes à nos exigences en matière de coopération migratoire et consulaire déterminera la suite de nos démarches”, poursuit M. Macron, ajoutant que “dès lors que le dialogue aura été rétabli, il nous faudra également traiter d’autres dossiers bilatéraux sensibles”, citant “la dette hospitalière”, “les menées de certains services de l’État algérien sur le territoire national, mais également les questions mémorielles en suspens”.

“FB Direct”: Bayrou lance une série de vidéos estivale pour convaincre du bien-fondé de son plan budgétaire

François Bayrou a inauguré mardi, par une vidéo postée sur Youtube, une opération de “communication directe” avec les Français, censée durer jusqu’au mois de septembre, pour les convaincre du bien-fondé des mesures de redressement des finances publiques annoncées dans le cadre des budgets 2026.”Le but de cette communication directe que je vous propose, c’est que vous vous forgiez vous-mêmes votre propre opinion. (…) Ma certitude, c’est qu’il n’y a pas d’autre chemin que cet effort supportable et choisi. Nous sommes un peuple qui s’est relevé de bien des choses. On est tout à fait capable de vaincre cet obstacle-là. Mais c’est maintenant que ça se joue et c’est vous qui allez décider de cela”, explique le Premier ministre dans cette vidéo de quelque 8 minutes, intitulée “FB Direct”.Invoquant régulièrement l’exemple de Pierre Mendès France –qui rendait compte de son action de chef du gouvernement (1954-1955) à la radio nationale–, M. Bayrou rééditera l’exercice quotidiennement, déclinant jusqu’au début du mois de septembre les différents enjeux des textes financiers qui seront examinés au Parlement à partir d’octobre.”Ca n’est pas une épreuve de force entre le pouvoir, les pouvoirs et les Français”. “Ma conviction, c’est qu’on ne peut réaliser des changements aussi importants, aussi profonds et aussi bienfaisants sans les Français, jamais sans les Français. Et c’est tout le but de cet échange”, a-t-il expliqué mardi.Les internautes pourront, à partir de la semaine prochaine, poser des questions et formuler des propositions, auxquelles le Premier ministre répondra, alors que le député Insoumis Antoine Léaument a raillé l’impossibilité de poster des commentaires sous cette première vidéo primo-ministérielle.”On peut améliorer, rééquilibrer. Je suis ouvert à toutes les propositions. Mais si nous n’acceptons pas la dimension de cet effort, alors je vous le dis, quels que soient les gouvernements qui suivront, nous serons contraints, obligés, forcés de le faire par le fait que nous ne trouverons plus de prêteurs”, a averti M. Bayrou.Dépourvu de majorité à l’Assemblée, menacé de censure par la gauche et le Rassemblement national, le Premier ministre a présenté le 15 juillet les grandes lignes de cet effort budgétaire.- “Livrer bataille auprès des Français” -Il a notamment prôné le gel de la plupart des dépenses de l’État en 2026 au niveau de 2025, une “année blanche” gelant le barème des impôts, des prestations sociales et des retraites, ou encore la suppression de deux jours fériés.”Aujourd’hui, il n’y a pas de demain. On ne peut pas repousser à demain quand on a atteint la somme de dettes de, écoutez bien, 3.400 milliards d’euros”. “Si nous ne décidons pas de nous ressaisir, alors c’est que nous sommes irresponsables devant nos enfants. Ce que je refuse, pas seulement par principe, mais parce que c’est complètement immoral”, a-t-il dit.Une manière de jouer l’opinion contre les politiques ? “On ne peut pas prétendre que je sois hostile aux organisations politiques ou parlementaires: j’en ai fondées, j’en préside depuis longtemps. Mais je sais que les conservatismes sont très forts dès l’instant qu’on s’approche des élections. A plus forte raison quand il n’y a pas de majorité. A plus forte raison quand on est comme maintenant dans des temps tourmentés”, a répondu M. Bayrou, interrogé par l’AFP.”Je sais que le réflexe le plus facile et donc le plus tentant c’est de refuser les efforts, de refuser de participer. Et il n’y a qu’auprès des Français qu’on peut livrer cette bataille”, a-t-il ajouté.Deux mois pour convaincre avant l’épreuve parlementaire ? “Pour lui ce n’est que du gain. Il n’est pas populaire, tout le monde pense qu’il est en fin de CDD, que c’est sa dernière rentrée. Il a donc deux solutions : soit se dire +c’est foutu+, soit +foutu pour foutu, je vais jusqu’au bout de la responsabilité et de la pédagogie+”, estime un communicant macroniste.”Il pourra dire: +j’ai alerté, j’ai fait un discours le 15 juillet, j’ai parlé aux Français tout l’été, j’ai parlé à la classe politique à la rentrée, moi j’ai fait le maximum+. Il peut réussir à faire émerger le sujet”, ajoute-t-on de même source.

Bijoux, GDF Suez, outrage à magistrat: des signalements visant Dati examinés par la justice

Des signalements visant la ministre de la Culture Rachida Dati, concernant des bijoux, GDF Suez et un outrage à magistrat, sont à l’analyse par le parquet de Paris et le Parquet national financier, a-t-on appris vendredi auprès du parquet et de source judiciaire.Le dernier signalement a été transmis fin juillet par le militant écologiste anticorruption de Grenoble Raymond Avrillier, après une violente charge de la ministre contre les magistrats qui ont ordonné qu’elle soit jugée notamment pour corruption aux côtés de l’ancien patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.Dans ce signalement pour “outrage à magistrat en tentant de porter atteinte à la dignité et au respect dû à la fonction”, révélé vendredi par Le Monde et que l’AFP a pu consulter, M. Avrillier vise des propos tenus le 22 juillet sur la chaîne LCI par Mme Dati.La ministre y vilipende “des magistrats qui refusent de faire leur travail conformément évidemment au code de procédure”, qui “marchent” sur les droits de la défense et perpétueraient des “atteintes graves” à ces droits.Sollicité par l’AFP, un des conseils de Mme Dati, Me Olivier Pardo, a exprimé son “étonnement” au sujet de ce signalement.Ces propos virulents de l’ancienne garde des Sceaux ont suscité l’indignation des magistrats, le président du tribunal judiciaire de Paris Peimane Ghaleh-Marz dénonçant “l’opprobre jetée publiquement” sur leur profession.Ce signalement est “à l’analyse”, a indiqué à l’AFP le parquet de Paris, qui a également confirmé que des signalements concernant des bijoux présumés non déclarés faisaient “l’objet d’une analyse du parquet en lien avec la HATVP”, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.Deux signalements sur le même sujet ont été transmis après que le quotidien Libération a affirmé en avril que la ministre avait omis 19 pièces de joaillerie, pour un montant total de 420.000 euros, détenues depuis 2017, dans sa déclaration de patrimoine à la HATVP.L’un a été transmis le 18 juin par M. Avrillier et l’autre le 26 juin par l’élu socialiste et sénateur parisien Rémi Féraud.Mme Dati a assuré début mai n’avoir “rien à régulariser” dans sa déclaration de patrimoine.Le troisième sujet de signalement concerne une enquête de L’Obs et de Complément d’enquête (France 2) d’après laquelle Mme Dati aurait perçu 299.000 euros d'”honoraires” non déclarés de GDF Suez en 2010-2011 quand elle était eurodéputée et avocate.Une source judiciaire a indiqué à l’AFP que ce signalement de M. Féraud concernant GDF Suez avait été “adressé par le parquet de Paris pour compétence” au Parquet national financier (PNF) et était “actuellement en cours d’analyse”.Interrogés début juin à ce sujet par l’AFP, ses avocats, Mes Olivier Baratelli et Pardo, avaient indiqué que “Mme Dati a donné toutes ses explications et n’a jamais été l’avocate de GDF Suez”.

Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été “un peu seule”

Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été “un peu seule” dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d’un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l’accord commercial conclu entre l’Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une “soumission” de l’Europe, a estimé que ce n’était “pas la fin de l’histoire”, et qu’il fallait “un processus encore pas totalement élucidé de ratification” de cet accord.”Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d’une manière ou d’une autre leur mot à dire”, a-t-il ajouté. “Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu’on considérait comme excessives”, a-t-il affirmé avant de s’interroger: “Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui”. “Est-ce qu’on a le sentiment qu’à l’intérieur de l’Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui”, a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, “la voie pour l’Europe est une voie d’affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible”.La classe politique française a été unanime à dénoncer l’accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes. Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l’Union européenne n’ait pas été assez “crainte” dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre “d’exigence et de fermeté” dans la suite des discussions.

LGV Sud-Ouest: des collectivités poussent pour le maintien du financement du projet

Inquiètes d’un potentiel abandon du projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux, Toulouse et Dax sur fond de rigueur budgétaire, plusieurs collectivités du Sud Ouest ont appelé l’État jeudi à tenir “ses engagements financiers”.Cette nouvelle infrastructure, évaluée à 14,3 milliards d’euros en 2020, doit être financée à 40% par l’État, 40% par des collectivités locales d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et à 20% par l’Union européenne.Ce plan de financement a été validé la semaine dernière par la justice administrative après le recours d’opposants.Mais selon les journaux l’Humanité et les Echos, citant ces dernières semaines des sources au sein du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) et du ministère de l’Économie, le gouvernement pourrait “réexaminer” son soutien au projet, figurant parmi “les plus fragiles” dans la liste d’infrastructures de transports à financer en temps de rigueur budgétaire.- “Aucune décision” – Sollicité jeudi par l’AFP, Bercy a renvoyé au ministère des Transports. “Aucune décision n’a été prise dans ce sens”, a réagi celui-ci, expliquant que le “projet avance à bon rythme” et que les travaux actuels “participent à libérer la capacité des nœuds de Bordeaux et Toulouse et sont indispensables”.Lancé il y a 18 mois au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse, “le chantier ne peut être interrompu par une vision comptable et court-termiste”, alertent jeudi dans un communiqué commun ces deux métropoles, les régions d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine, et les départements de la Haute-Garonne et des Landes.Pour ces collectivités, qui pressent le gouvernement à tenir “ses engagements financiers”, ce projet financé sur 40 ans représenterait  pour l’Etat “un investissement dans l’avenir d’environ 140 millions d’euros par an” , soit “0,03% de son budget annuel”.- “Chantier du siècle” – “On a un chantier du siècle, pour un projet européen, de décarbonation massif. Si l’État sur 40 ans ne peut pas financer sa part de quelques milliards, où va-t-on?”, s’interroge le président socialiste de la région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset.La LGV Sud-Ouest doit relier, en 2032, Toulouse à Paris en 3H10, gagnant une heure sur l’itinéraire actuel. Un embranchement doit rallier Dax à Bordeaux en 20 minutes de moins qu’actuellement et, un jour, permettre des liaisons directes avec l’Espagne.Selon ses partisans, la ligne devrait, en libérant des voies au fret ferroviaire, concurrencer les 10.000 camions de marchandises circulant quotidiennement entre l’Espagne et Bordeaux.Les 358 km de voies nouvelles permettront aussi de “doubler nos capacités ferroviaires, tant en faveur des TER que des Intercités, des trains de nuit et des TGV, et de mettre en service les RER métropolitains de Toulouse et Bordeaux”, parie la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga, dans la Dépêche du Midi.Si le projet est largement soutenu en Occitanie, quelques collectivités de Nouvelle-Aquitaine s’y opposent, comme la mairie de Bordeaux ou la communauté d’agglomération Pays basque, et certaines ont renoncé à le financer ou voté une contribution plus faible qu’attendu.En cas de changement de position de l’État, “la question du maintien de notre engagement va se poser au regard de la situation financière du département”, s’est notamment inquiété jeudi le président du département des Pyrénées-Atlantiques Jean Jacques Lasserre, pro-LGV.- Alternative – Selon le collectif d’opposants LGV Non merci, qui rappelle que le chiffrage du projet date de 2020, avant plusieurs années de forte inflation, les dépenses engagées depuis le début du chantier ont déjà dépassé de 10% le budget initialement prévu sur cette phase de travaux.”Les collectivités peuvent encore dire stop”, a martelé le collectif, qui promet de nouvelles actions en justice contre le projet.Au premier rang des élus locaux anti-LGV, le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic et le président Renaissance de l’agglomération basque et maire de Bayonne Jean-René Etchegaray ont appelé jeudi à une solution alternative de “moindre coût”, en modernisant la ligne existante entre Bordeaux, le Pays basque et l’Espagne.Mais pour Alain Rousset, cette alternative “bloquerait la seule ligne existante pendant au moins de 10 ans de travaux” pour “un coût sensiblement équivalent”. 

Couvre-feux pour mineurs: une efficacité difficile à mesurer

Cet été, plusieurs communes ont instauré des couvre-feux pour mineurs après des violences urbaines. Mais sur le terrain, les maires peinent à en mesurer les effets, faute de sanctions rapides ou d’effectifs de police suffisants.A Triel-sur-Seine (Yvelines), comme dans d’autres villes de tous bords politiques, un couvre-feu a été instauré de 23h00 à 05h00 pour les moins de 18 ans, après une série de dégradations de mobilier urbain et de vols.  En patrouille dans la nuit de lundi à mardi, la police municipale surveille les points sensibles de la ville. Sur une des places souvent fréquentées, les agents interpellent un groupe de mineurs encore dehors 45 minutes après le début du couvre-feu, constate l’AFP.Certains adolescents disent ne pas être au courant. “On a fait beaucoup plus de prévention que de répression à ce niveau-là”, confie Anthony Rouet, chef de la police municipale de Triel-sur-Seine, qui assure que l’arrêté “permet de faire de la prévention avant que la dégradation ne soit faite”.Mais il reconnaît aussi les limites du dispositif pour certains mineurs verbalisés. “Ils n’ont pris aucune sanction et sont revenus, et ont recommencé les dégradations, les vols”, assure-t-il.Trois semaines après la mise en place du couvre-feu, “c’est devenu super calme”, affirme de son côté le maire sans étiquette Cédric Aoun.”Les parents font beaucoup plus attention (…), ils n’ont pas envie de faire partie des parents démissionnaires”, assure l’édile qui dit également avoir fait “cinq signalements à la protection de l’enfance” cette année pour des mineurs ayant récidivé.”Ici, la plupart des enfants qui traînent jusqu’à 02H00 du matin, leurs parents disent qu’il n’y a pas de souci. Et quand ils font des bêtises, ils disent que ce n’est pas leur fils”, constate un habitant engagé dans la vie de la commune préférant garder l’anonymat. D’autres habitants, comme Mickaël Chapparelli, 35 ans, père de famille, soutiennent néanmoins la mesure: “À 17 ans, on n’est pas dehors” la nuit, tranche-t-il. – “Efficacité psychologique” -À Nîmes (Gard), un arrêté interdit depuis le 21 juillet aux moins de 16 ans de circuler seuls la nuit dans six quartiers sensibles, après des violences urbaines liées au trafic de stupéfiants. Béziers (Hérault), Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ou encore Villecresnes (Val-de-Marne) ont pris des arrêtés similaires. Mais dans nombre de ces communes, difficile d’évaluer l’efficacité du dispositif. À Villecresnes, la police municipale n’intervient pas la nuit en semaine. L’éclairage public est coupé dans certains secteurs pour limiter les regroupements. “Ce sont souvent les appels au 17 qui déclenchent des contrôles”, note le maire Patrick Farcy (SE), déplorant “un manque d’effectifs” de la police nationale.D’après lui, une quarantaine de verbalisations liées au couvre-feu ont été recensées depuis le début de l’été, mais il regrette “les lenteurs” du traitement judiciaire: “Entre la constatation et l’amende, il se passe trop de temps”. “Ce sera complètement efficace quand les parents auront reçu les verbalisations”, abonde une habitante qui préfère rester anonyme en raison de son engagement local.Ce n’est pas encore le cas d’après le maire qui anticipe lui aussi des améliorations. Le maire divers centre des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), Michel Amiel, avait instauré pendant quatre mois en 2024, de fin avril à fin août, un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, de 23H00 à 06H00 du matin. Il n’a pas remis en place de couvre-feu cette année.”L’efficacité (de cette mesure), c’est difficile à quantifier. C’est une efficacité surtout psychologique”, relève l’édile de cette ville de 22.000 habitants limitrophe de Marseille, qui toutefois “ne regrette pas” d’avoir pris cette décision l’an dernier.À Carpentras (Vaucluse), le maire Serge Andrieu (DVG) estime que l’arrêté permet surtout “à la police (municipale) de demander les papiers et d’intervenir”, ce qu’elle ne pourrait pas faire sans infraction constatée.Sur le fond, la mesure reste très contestée. La section des Yvelines de la Ligue des droits de l’homme a notamment attaqué l’arrêté de Triel-sur-Seine en justice.”Ce n’est pas la réponse efficace”, dit à l’AFP Nathalie Tehio, présidente de la LDH, qui appelle à développer le “volet éducatif” plutôt que “répressif”.elt-jra-vxm-bdq/asl/ab

Droits de douane: “pas de tabou à avoir” sur les services américains, répète le gouvernement

Il n’y a “pas de tabou à avoir” pour que les échanges avec les Etats-Unis soient rééquilibrés en tenant compte également des services qu’exportent les Américains, a déclaré le ministre délégué chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, après l’accord commercial UE-Washington qui porte uniquement sur les biens. “Si la volonté de Donald Trump était de rééquilibrer la balance des biens, alors je crois qu’il n’y a pas de tabou à avoir sur la balance des services également”, qui est excédentaire en faveur des Etats-Unis, a déclaré mercredi Laurent Saint-Martin à l’issue d’une réunion à Bercy avec les filières économiques concernées par l’accord commercial instaurant 15% de droits de douane au 1er août.”Ce que nous poussons de façon très claire, c’est une exemption pour le secteur (…) des vins et des spiritueux, en plus de l’aéronautique”, a-t-il ajouté à propos des secteurs qui pourraient être exonérés de droits de douane. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, également présente à cette rencontre, a avancé que “que selon toute probabilité, il pourrait y avoir un accord +0 pour 0+ pour les spiritueux, mais pour les vins, nous n’en savons rien.””Je suis réduite à un niveau d’information qui n’est pas loin du vôtre”, a-t-elle lancé aux journalistes lors d’une conférence de presse.La France exporte autour de 4 milliards d’euros de vins et de spiritueux vers les Etats-Unis, a indiqué la ministre de l’Agriculture.En les additionnant au milliard d’euros d’exportations lié à l’agroalimentaire, des taxes portées à 15% sur les produits européens, selon les conditions connues de l’accord trouvé dimanche, représenteraient 800 millions d’euros de taxes supplémentaires, a rappelé Mme Genevard. “Le niveau d’inquiétude du secteur est maximal.”Des exemptions de droits de douane dans le secteur de l’aéronautique et concernant certains dispositifs médicaux exportés outre-Atlantique ont déjà été confirmées, mais aucune pour l’heure vis-à-vis des vins et spiritueux.La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) estimait lundi que “la catastrophe (était) évitée” avec cet accord qui “évite l’application de droits de 30% à compter du 1er août.”Plusieurs organisations patronales, comme le Medef ou la CPME, et des fédérations, comme celle du commerce et de la distribution, rencontraient mercredi des membres du gouvernement à Bercy.Interrogée sur la possibilité que l’Etat vienne en aide aux secteurs, notamment des vins et spiritueux, particulièrement impactés par les nouveaux droits de douane, Mme Genevard a répondu “qu’avant de parler d’aide, il faut déjà parler des termes de cet accord, (…) qui n’est pas encore signé.””Mais l’Etat ne s’est jamais dérobé dans son soutien aux filières”, a-t-elle ajouté.

Corse: Retailleau a exprimé son “désaccord” avec le projet de loi lors du conseil des ministres

Bruno Retailleau a exprimé son “désaccord”, mercredi lors du conseil des ministres, avec le projet de loi initial de révision constitutionnelle sur la Corse n’intégrant pas les modifications suggérées par le Conseil d’Etat, a appris l’AFP dans son entourage.”Je voudrais dans un souci de transparence, mais également de cohérence avec ce que je crois – et que j’ai toujours cru – vous faire part de mon désaccord quant à ce texte sur la Corse, dans sa version originelle”, a dit le ministre de l’Intérieur et président du parti Les Républicains (LR), lors d’une déclaration en conseil des ministres et dont l’AFP a eu copie.Bruno Retailleau a regretté que n’aient pas été retenues “les modifications suggérées par le Conseil d’Etat”, selon lui “salutaires, compte tenu du risque de fuite en avant que ce texte comporte et qui, du point de vue de nos principes républicains, marquerait un recul”.L’avis du Conseil d’Etat, consulté par l’AFP, enlevait notamment la notion de “communauté” corse, “de lien singulier (de cette communauté) à sa terre” et refusait un pouvoir législatif autonome à la Collectivité de Corse. “Je crains que ce projet de loi ne suscite, en définitive, que des frustrations”, a ajouté M. Retailleau, arguant qu'”il n’existe pas, au Parlement, de majorité qualifiée pour adopter cette révision constitutionnelle”. “Que la République fasse une promesse tout en sachant ne pas pouvoir la tenir, ce n’est pas la bonne manière de renforcer le lien de confiance entre les citoyens et leurs institutions, et le lien d’appartenance entre nos compatriotes corses et la patrie française”, a-t-il poursuivi.”Je crois à l’enracinement mais je ne pense pas que la force d’un sentiment d’appartenance repose uniquement sur des transferts de compétences”, a relevé le ministre de l’Intérieur, évoquant un “équilibre républicain fragilisé à travers ce projet de loi”. Bruno Retailleau a “fait connaître sa position” qui “n’a pas changé”, a déclaré à la presse à l’issue du conseil des ministres le ministre de l’Aménagement du territoire, François Rebsamen, chargé du dossier corse. Le projet de révision constitutionnelle visant à octroyer à l’île “une autonomie dans la République” a été lancé en 2022 par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, et ce à la demande d’Emmanuel Macron, pour mettre un terme aux violences sur l’île provoquées par la mort en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna.Le texte a été adopté à l’unanimité moins une voix par l’Assemblée de Corse.