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“FB Direct”, suite: Bayrou en appelle aux “questions” et aux “suggestions” des Français pour le budget

François Bayrou a lancé jeudi la “deuxième étape” de son entreprise de “communication directe” pour convaincre du bien-fondé de son plan budgétaire, et appelé les Français à participer en écrivant directement au Premier ministre ou via l’application gouvernementale Agora.”Je m’étais engagé, lorsque nous avons commencé cette communication, à faire que vous puissiez, si vous le souhaitez, par vos questions, vos propositions, vos suggestions, participer à cet effort si difficile de redressement du pays. Avec ce double objectif de redresser nos comptes publics autant que possible, progressivement, et de produire plus pour la France progressivement”, a expliqué le Premier ministre dans une vidéo publiée jeudi.”Je ne laisserai pas se construire, se mettre en place un conflit entre les responsables du gouvernement, le pouvoir et les Français. Parce que je sais qu’il n’en sort jamais rien de bon. Et je sais que sans le soutien des Français, cette tâche est impossible”, a également déclaré François Bayrou.Pour ce faire, une nouvelle version de l’application Agora, créée et portée en 2023 par l’ancien porte-parole du gouvernement Olivier Véran, a été mise en place. Les Français peuvent également directement écrire au chef du gouvernement via l’adresse mail fbdirect@premier-ministre.gouv.fr”Il faut que vous soyez informés, associés et que vous puissiez participer” et “je vous donnerai ce que je crois être la ligne directrice à suivre face à ces questions et face à ces suggestions”, a conclu M. Bayrou.”Je ne répondrai pas aux injures, tout le monde sait comment fonctionnent les réseaux sociaux”, a averti le Premier ministre.Invoquant régulièrement l’exemple de Pierre Mendès France –qui rendait compte de son action de chef du gouvernement (1954-1955) à la radio nationale–, M. Bayrou entend poursuivre cette “opération de communication directe” jusqu’au début du mois de septembre, en abordant les différents enjeux des textes financiers qui seront examinés au Parlement à partir d’octobre.Sur Youtube, la première vidéo –également disponible en podcast– a été visionnée à plus de 126.000 reprises. Les suivantes ont généré entre 7.400 à 37.000 vues.Dépourvu de majorité à l’Assemblée, menacé de censure par la gauche et le Rassemblement national, le Premier ministre a présenté le 15 juillet les grandes lignes de cet effort budgétaire.Il a notamment prôné le gel de la plupart des dépenses de l’État en 2026 au niveau de 2025, une “année blanche” gelant le barème des impôts, des prestations sociales et des retraites ou encore la suppression de deux jours fériés.

Budget: les 44 milliards d’économies doivent être “réduits de moitié”, prévient un député PS

Le plan d’économies de près de 44 milliards d’euros pour 2026, présenté mi-juillet par François Bayrou, “doit être réduit” d’environ “la moitié” s’il “souhaite ouvrir le dialogue et que la France ait un budget”, a affirmé jeudi le député socialiste Philippe Brun.”L’effort doit être réduit” de 43,8 milliards à “à peu près la moitié”, a estimé sur franceinfo l’élu de l’Eure, expliquant que le PS vooulait ainsi “éviter l’austérité” et “étaler dans le temps” la réduction du déficit public.Son parti présentera son propre plan “dès le début de la rentrée en septembre” et “nous souhaitons que ce soit la base de discussion avec le gouvernement”, a-t-il ajouté, appelant le Premier ministre à “changer radicalement de posture s’il souhaite ouvrir le dialogue et que la France ait un budget”.Il a notamment suggéré de “mettre à contribution ceux qui ont profité de la crise”, en l’occurrence “les grandes fortunes qui ont été totalement exonérées d’efforts”, via “une contribution différentielle sur les hauts patrimoines, qui permette d’éviter les optimisations fiscales”.Tout l’inverse selon lui d’un “plan Bayrou (dont) il n’y a quasiment rien à retenir”, car il “tape la France qui travaille (et) qui se lève tôt” en mettant “à contribution essentiellement les classes populaires et moyennes”.Le PS, qui détient une des clés de la censure du gouvernement à l’Assemblée, avait déjà fait savoir mi-juillet par la voix de son premier secrétaire Olivier Faure que “sur les bases actuelles” du budget 2026 cette révocation était “la seule perspective possible”.

Nouvelle-Calédonie: le FLNKS rejette l’accord de Bougival, Valls regrette un choix “incompréhensible”

Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), principal mouvement indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, a acté mercredi son rejet de l’accord sur l’avenir du territoire signé en juillet, choix jugé “incompréhensible” par le ministre des Outre-mer Manuel Valls qui appelle à poursuivre le dialogue.”Ma porte reste évidemment ouverte pour comprendre les raisons peu explicites de ce choix incompréhensible”, a-t-il déclaré dans un message publié sur Facebook, assurant “ne pas se résigner” à trouver un compromis alors qu’il doit se rendre dans l’archipel la semaine prochaine.Défendant un accord “inédit” permettant la création d’un “État de Nouvelle-Calédonie” doté d’une loi fondamentale, d’une nationalité calédonienne et de la compétence en relations internationales, Manuel Valls a aussi assuré que le texte de Bougival reconnaissait l’identité kanak. Plus tôt, le FLNKS avait confirmé sans surprise qu’il rejetait l’accord signé début juillet avec l’Etat et les non-indépendantistes à l’issue de plusieurs jours de négociations entre les différentes forces politiques calédoniennes.Le “projet d’accord de Bougival” est incompatible “avec les fondements et acquis de notre lutte”, a affirmé Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS, lors d’une conférence de presse à Nouméa, quelques jours après un congrès extraordinaire du mouvement.Le texte, pourtant signé par les délégués du FLNKS, a suscité une levée de boucliers chez une partie du camp indépendantiste qui estime qu’il ne va pas assez loin dans la souveraineté du territoire français du Pacifique.En visioconférence depuis Mulhouse (Haut-Rhin), où il a été incarcéré pendant près d’un an, le président du FLNKS, Christian Tein, a dénoncé “un accord à marche forcée proposé par Macron”.”Bougival est derrière nous”, a affirmé Marie-Pierre Goyetche (Parti travailliste), également membre du bureau politique du FLNKS: “C’est un rejet en bloc, nous ne participerons pas au comité de rédaction” proposé par Manuel Valls pour clarifier certains termes de l’accord.  L’accord de Bougival continue d’être défendu localement par l’ensemble du camp non-indépendantiste, par l’Eveil océanien, parti “ni-ni” (ni indépendantiste, ni loyaliste), et par le Parti de libération kanak (Palika) et l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), deux mouvements indépendantistes qui ont quitté le FLNKS en 2024. – “Nouvelle trahison” -Dans un communiqué, les deux principaux mouvements non-indépendantistes (Les Loyalistes et le Rassemblement-LR) ont déploré la décision du FLNKS, y voyant “un reniement de sa signature” et “une nouvelle trahison”.Ils appellent à la création “d’un comité ad hoc, composé de loyalistes et d’indépendantistes favorables à l’accord de Bougival, de membres de la société civile et d’experts” pour en “approfondir certains aspects techniques”.Sans attendre l’officialisation de ce rejet, Manuel Valls avait annoncé se rendre “la semaine du 18 août” en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver l’accord.”Je rencontrerai toutes les délégations politiques, j’installerai le comité de rédaction. Nous examinerons le projet”, a-t-il déclaré mercredi, expliquant que “chacun devra assumer ses responsabilités”.Le FLNKS souhaite lui “ouvrir le dialogue” pour la “signature d’un accord de Kanaky (nom donné au territoire par les indépendantistes, NDLR) le 24 septembre 2025”, conduisant à “l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté avant l’élection présidentielle de 2027”, selon Dominique Fochi.Il a également insisté sur la tenue de discussions “sous la supervision” de M. Tein. Libéré de prison en juin, celui-ci reste mis en examen pour son rôle présumé dans les émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts et plusieurs milliards d’euros de dégâts. Le leader politique a toujours nié avoir appelé à la violence.”Nous en profiterons pour lui dire que nous voulons que les élections provinciales se tiennent en novembre (…) pour connaître la réelle légitimité des uns et des autres”, a-t-il ajouté.Ces élections, cruciales en Nouvelle-Calédonie, auraient dû se tenir fin 2024. Mais elles avaient été repoussées à novembre 2025 au plus tard après les émeutes causées l’an passé par le projet d’élargissement du corps électoral calédonien.Selon Manuel Valls, une proposition de loi organique (PPLO) a justement été déposée mercredi par six présidents de groupe du Sénat pour reporter ces élections à juin 2026, conformément au calendrier fixé par l’accord de Bougival.

Jours fériés supprimés: une députée macroniste fustige une mesure “contraire à ses valeurs”

La suppression de deux jours fériés, proposée par François Bayrou pour réduire le déficit public, est “un très mauvais signe du gouvernement”, a estimé mercredi la députée macroniste Violette Spillebout, jugeant même la mesure “contraire à (ses) valeurs”.”Je ne défends pas une mesure de suppression de jours fériés, je suis contre cette suppression de jours fériés. C’est extrêmement clair parce que c’est contraire à mes valeurs”, a déclaré l’élue du Nord sur Europe 1.Le Premier ministre a pourtant invité syndicats et patronat à engager dès la rentrée une négociation visant à retirer le “caractère férié de deux jours” – qui pourraient être le lundi de Pâques et le 8-Mai – afin d’abonder le budget de l’Etat de plus de 4 milliards d’euros dès l’an prochain.”On a besoin de faire rentrer de l’argent dans les caisses, mais ça veut dire qu’il faut remettre plus de personnes à l’emploi”, a objecté Mme Spillebout, pour qui “ce n’est pas sur les travailleurs qu’il faut faire peser l’effort national”.”Ces jours fériés, c’est un très mauvais signe du gouvernement, parce que c’est comme une marque de défiance envers ceux qui paient le plus aujourd’hui. C’est vrai que ça me révolte”, a-t-elle ajouté.Pour faire des économies, la députée du groupe Ensemble pour la République a défendu, à l’instar de son leader Gabriel Attal, une nouvelle réforme de l’assurance chômage “qui rende encore plus contraignante l’accès aux indemnités et accompagne encore plus fortement (…) vers le retour à l’emploi”.Sur ce sujet, l’ex-socialiste désormais proche de Gérald Darmanin est sur la même ligne que M. Bayrou, qui a demandé aux partenaires sociaux une autre négociation avec un objectif de 2 à 2,5 milliards d’euros d’économies dès 2026.Mme Spillebout a en outre plaidé pour “un effort supplémentaire” et “temporaire” de “ceux qui ne travaillent pas”, en l’occurrence des retraités dont “certains qui sont très aisés sont prêts à faire l’effort (et) le disent eux-mêmes”.

Macron brise un tabou en reconnaissant la “guerre” de la France au Cameroun pendant la décolonisation

Le président Emmanuel Macron a officiellement reconnu que la France avait mené “une guerre” au Cameroun contre des mouvements insurrectionnels avant et après l’indépendance de 1960, un mot jusqu’ici absent des discours officiels, signalant à nouveau sa volonté d’introduire plus de transparence dans l’histoire coloniale française.”Il me revient d’assumer aujourd’hui le rôle et la responsabilité de la France dans ces événements”, souligne le chef de l’Etat dans un courrier à son homologue camerounais Paul Biya rendu public mardi, actant ainsi un tournant mémoriel entre les deux pays.M. Macron endosse les conclusions d’un rapport d’historiens qui lui avait été remis en janvier et qui a “clairement fait ressortir qu’une guerre avait eu lieu au Cameroun, au cours de laquelle les autorités coloniales et l’armée française ont exercé des violences répressives de nature multiple”.En outre, ajoute Emmanuel Macron, “la guerre s’est poursuivie au-delà de 1960 avec l’appui de la France aux actions menées par les autorités camerounaises indépendantes”.Le président français avait annoncé en juillet 2022 au Cameroun le lancement de travaux d’une commission mixte franco-camerounaise visant à faire la lumière sur la lutte de la France contre les mouvements indépendantistes et d’opposition au Cameroun entre 1945 et 1971.Le rapport de cette commission, présidée par l’historienne Karine Ramondy, s’inscrit dans la politique mémorielle du président Macron vis-à-vis de l’Afrique, à la suite de rapports similaires sur le Rwanda et l’Algérie, autres pages sombres de la politique française en Afrique.- “renforcer la relation” -Le rapport sur le Cameroun et les recherches appelées à le prolonger “vont nous permettre de continuer à bâtir l’avenir ensemble, de renforcer la relation étroite qui unit la France et le Cameroun, avec ses liens humains entre nos sociétés civiles et nos jeunesses”, a appelé de ses voeux M. Macron.”C’est bien, parce qu’il reconnaît” ce qu’il s’est passé, a réagi auprès de l’AFP Mathieu Njassep, président de l’Association des vétérans du Cameroun (Asvecam) qui réunit d’anciens combattants indépendantistes, assurant toutefois qu’il ne pourra être satisfait que si la France verse des réparations. Un sujet qui n’est pas abordé dans sa lettre par M. Macron.”La France a commis beaucoup de crimes au Cameroun. Elle peut payer des réparations. Elle a détruit des villages, des routes, tant de choses… Il y a beaucoup de choses qu’elle doit faire”, a expliqué l’ancien combattant camerounais.Paul Biya, âgé de 92 ans, a annoncé en juillet qu’il briguerait un huitième mandat à la présidentielle prévue le 12 octobre prochain. Le Conseil constitutionnel a de son côté rejeté début août la candidature de son principal opposant, Maurice Kamto.Le rapport de plus de mille pages étudie notamment le glissement de la répression des autorités coloniales françaises vers une véritable “guerre”. Se déroulant dans le sud et l’ouest du pays entre 1956 et 1961, elle a sans doute fait “des dizaines de milliers de victimes”, selon les historiens.Le rapport souligne que “l’indépendance formelle (du Cameroun en janvier 1960) ne constitue absolument pas une rupture nette avec la période coloniale”. Ahmadou Ahidjo, Premier ministre puis président en 1960, met en place “un régime autocratique et autoritaire avec le soutien des autorités françaises, représentées par des conseillers et administrateurs, qui accordent leur blanc-seing aux mesures répressives adoptées”, selon les historiens.L’actuel président Paul Biya a été un proche collaborateur de M. Ahidjo dans les années 1960, jusqu’à devenir Premier ministre en 1975, avant d’accéder à la présidence à partir de 1982.M. Macron, qui suggère la création d’un groupe de travail dédié entre le Cameroun et la France, “s’engage à ce que les archives françaises soient rendues facilement accessibles pour permettre la poursuite des travaux de recherche”.Il évoque “certains épisodes spécifiques de cette guerre, comme celui d’Ekité du 31 décembre 1956, qui a fait de nombreuses victimes, ou la mort lors d’opérations militaires menées sous commandement français des quatre leaders indépendantistes Isaac Nyobè Pandjock (17 juin 1958), Ruben Um Nyobè (13 septembre 1958), Paul Momo (17 novembre 1960) et Jérémie Ndéléné (24 novembre 1960)”.En revanche, concernant l’assassinat de l’opposant Félix-Roland Moumié à Genève le 3 novembre 1960, “l’absence d’éléments suffisants dans les archives françaises et le non-lieu rendu par la justice suisse en 1980 n’ont semble-t-il pas permis d’apporter un nouvel éclairage sur les responsabilités” de sa mort, estime M. Macron.

Macron promulgue la loi Duplomb après la censure partielle du Conseil constitutionnel

Emmanuel Macron a promulgué la loi Duplomb après la censure par le Conseil constitutionnel de sa disposition la plus contestée qui prévoyait la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes, selon le Journal officiel publié mardi.Les “Sages” avaient en revanche validé le 7 août les simplifications administratives accordées aux plus gros élevages, ainsi qu’à la construction d’ouvrages de stockage d’eau à finalité agricole. Néanmoins, les mesures adoptées ne doivent pas permettre de prélèvement dans des nappes inertielles – qui se vident ou se remplissent lentement – et devront pouvoir être contestées devant un juge.Le Conseil constitutionnel avait par ailleurs validé sans réserve des dispositions très attendues par certains agriculteurs facilitant l’agrandissement ou la construction de bâtiments d’élevages de porcs ou de volailles.Cette loi, adoptée au Parlement début juillet avec le soutien des macronistes, LR et l’extrême droite, a fait l’objet d’un vaste mouvement de protestation, y compris au sein du monde scientifique. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, du jamais-vu, permettant la tenue d’un futur débat dans l’hémicycle essentiellement symbolique.Malgré cette forte mobilisation citoyenne contre le texte, le chef de l’Etat a en revanche, après la censure partielle du Conseil constitutionnel, écarté la possibilité de demander une nouvelle délibération du Parlement.- “Risques pour la santé” -La réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, interdit depuis 2018 en France mais autorisé ailleurs en Europe, a cristallisé la contestation contre la loi Duplomb. Son retour était réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes pour lutter contre les ravageurs.Le Conseil constitutionnel a estimé que “faute d’encadrement suffisant”, cette mesure était contraire au “cadre défini par sa jurisprudence, découlant de la Charte de l’environnement”, inscrite en 2005 dans la Constitution française.Dans leur décision, les Sages ont rappelé que les néonicotinoïdes “ont des incidences sur la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux” et “induisent des risques pour la santé humaine”.En 2020, ils avaient consenti à une dérogation temporaire à leur interdiction, cantonnée à la filière des betteraves et à l’enrobage des semences.Cette fois, ils ont censuré la dérogation introduite dans la loi en relevant qu’elle n’était pas limitée dans le temps, ni à une filière particulière, et concernait aussi la pulvérisation, aux risques élevés de dispersion des substances.Une “bataille gagnée” pour le député LFI Antoine Léaument, qui a toutefois regretté mardi sur franceinfo que le chef de l’Etat ait promulgué le texte “plutôt que de demander un nouveau vote” au Parlement. L’élu de gauche radicale a au passage réclamé des “mesures fortes pour empêcher l’entrée de produits qui utilisent ce pesticide sur le territoire français”.Revendication partagée à l’extrême droite par la députée RN Edwige Diaz, qui a déploré sur Cnews une décision qui “n’interdit pas les importations de produits cultivés avec ce néonicotinoïde”. Tout en se disant “inquiète pour les filières” agricoles concernées, puisque le gouvernement “n’a pas dit qu’il allait proposer une nouvelle loi”. – “Réévaluer au niveau européen” -Pour l’heure, le ministre français de la Santé Yannick Neuder a seulement appelé vendredi à réévaluer au niveau européen l’impact sur la santé humaine de l’acétamipride pour “interdire ce produit” en cas de risques avérés.”Il s’agit bien de mettre la France au même niveau de principe de précaution que les autres pays européens”, a-t-il souligné, faisant état d'”études en cours sur notamment le rôle perturbateur endocrinien potentiel ou neurotoxique”.De son côté, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a estimé que la décision du Conseil constitutionnel maintenait “une divergence entre le droit français et le droit européen” et les “conditions d’une concurrence inéquitable faisant courir un risque de disparition de certaines filières”, en promettant que le gouvernement serait “à leurs côtés pour ne pas les laisser sans solution”.La FNSEA, premier syndicat agricole, a qualifié d'”inacceptable” la décision des Sages.Quant au groupe écologiste à l’Assemblée, il a fait part de son intention de déposer une proposition de loi pour tenter d’obtenir “une abrogation totale” de la loi.Laurent Duplomb, sénateur LR qui a porté la loi agricole partiellement censurée, n’a pas exclu vendredi un nouveau texte pour réintroduire le pesticide acétamipride contesté, mais en tenant compte cette fois des critères imposés par les Sages.

Nouvelle-Calédonie: le FLNKS donnera mercredi sa position sur l’accord de Bougival

Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), principale alliance indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, fera finalement connaître mercredi sa position sur l’accord signé mi-juillet avec l’État et les non-indépendantistes, a annoncé mardi le mouvement.Une conférence de presse se tiendra mercredi à 10H00 locales à Nouméa (01H00 à Paris), a précisé le bureau politique du FLNKS, revenant sur la date de mardi initialement avancée par plusieurs responsables à l’AFP.L’issue ne fait guère de doute: toutes les structures (partis et syndicats) composant le FLNKS se sont déjà prononcées contre l’accord de Bougival, signé le 12 juillet au terme de dix jours de négociations entre indépendantistes et non-indépendantistes sous l’égide du ministre des Outre-mer, Manuel Valls.Ce texte prévoit notamment la création d’un “État de Nouvelle-Calédonie” et d’une nationalité calédonienne, ainsi que la possibilité de transférer des compétences régaliennes (monnaie, justice, police). Mais il ne prévoit pas de nouveau référendum sur l’indépendance, suscitant une levée de boucliers chez les militants indépendantistes.Samedi, à l’ouverture du congrès extraordinaire du FLNKS, son président Christian Tein avait appelé, dans une déclaration lue par une militante, à un rejet “clair et sans ambiguïté” de l’accord. Il considère ce dernier comme “l’illustration du mépris de la puissance administrante à l’égard de notre combat pour la reconnaissance en tant que peuple colonisé”.Sous contrôle judiciaire, Christian Tein est interdit de séjour dans l’archipel français du Pacifique. Il n’avait pas participé aux négociations à Bougival, en région parisienne.De son côté, Manuel Valls a annoncé se rendre la semaine prochaine en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver l’accord, qu’il présente comme “un compromis historique, fruit de mois de travail (…) avec toutes les délégations, y compris celle du FLNKS”.

Gaza: Macron donne “la priorité” à “une mission de stabilisation sous mandat de l’ONU”

Emmanuel Macron a réitéré lundi sa proposition d’une “mission de stabilisation sous mandat de l’ONU” pour sécuriser la Bande de Gaza, dénonçant “un désastre annoncé” et “une fuite en avant dans la guerre permanente” après l’annonce d’un plan israélien de conquête de la ville de Gaza.L’annonce faite par les autorités israéliennes “d’une expansion de son opération à Gaza ville et aux camps de Mawasi et d’une réoccupation par Israël constitue un désastre annoncé d’une gravité sans précédent et une fuite en avant dans la guerre permanente”, a déclaré le président français, selon l’Elysée. Les otages israéliens et les populations de Gaza “vont continuer d’être les premières victimes de cette stratégie”, a-t-il ajouté.Le président français réagissait pour la première fois au projet du gouvernement de Benjamin Netanyahu de prendre le contrôle de la ville de Gaza et de cibler les derniers bastions du Hamas, un plan qui a suscité de vives critiques à travers le monde. Le Premier ministre israélien affirme de son côté que cette option est “le meilleur moyen de terminer la guerre” contre le Hamas à Gaza.Emmanuel Macron propose “une coalition internationale sous mandat de l’ONU”, “la priorité” pour “lutter contre le terrorisme, stabiliser Gaza, soutenir ses populations et mettre en place une gouvernance de paix et de stabilité”.”Nous en avons posé les seules bases crédibles avec l’Arabie saoudite à New York, en obtenant pour la première fois un appel unanime à un désarmement du Hamas et à la libération des otages par les acteurs régionaux”, a-t-il ajouté.L’idée d’une telle mission avait été avancée le 30 juillet lors d’une conférence à l’ONU qui avait abouti à une déclaration de 17 pays, dont le Qatar et l’Egypte. Cette mission serait destinée notamment à protéger la population civile, à “soutenir le transfert des responsabilités de sécurité” à l’Autorité palestinienne et à fournir des “garanties de sécurité pour la Palestine et Israël, y compris la surveillance” d’un futur cessez-le-feu, avait-il été décidé.”Le Conseil de sécurité doit maintenant travailler pour mettre en place cette mission et la doter d’un mandat. J’ai demandé à mes équipes d’y travailler sans tarder avec nos partenaires”, a conclu le président Macron.

Suppression de deux jours fériés: le gouvernement invite les partenaires sociaux à négocier

Le gouvernement a confirmé viser un rendement de 4,2 milliards d’euros dès 2026 pour le budget de l’État avec la suppression de deux jours fériés, et invite les partenaires sociaux à dire s’ils sont prêts à négocier d’ici le 1er septembre.Matignon a envoyé un document d’orientation à ce sujet aux partenaires sociaux, que l’AFP a pu consulter dimanche.Dans ce document révélé par le quotidien Les Echos, le gouvernement souhaite “porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours, le lundi de Pâques et le 8 mai”, pour les salariés du secteur privé comme du public, ajoutant que le choix des deux jours concernés peut encore être “discuté”.”Les salariés mensualisés et les agents publics ne seront pas rémunérés davantage pour ces nouvelles heures de travail” et “en contrepartie, les employeurs du secteur privé s’acquitteront d’une contribution qui sera affectée au budget de l’Etat”, un dispositif calqué sur celui de la journée de solidarité.Le Premier ministre François Bayrou avait évoqué le 15 juillet la suppression de deux jours fériés pour participer à l’effort budgétaire.- “Effort demandé aux actifs” -“C’est un effort demandé aux actifs” qui doit “nous permettre de réduire notre déficit d’activité et de production”, souligne le chef du gouvernement dans une lettre accompagnant le document.Le gouvernement invite les partenaires sociaux à lui faire savoir “d’ici au 1er septembre” s’ils souhaitent engager une négociation, qui devra le cas échéant se conclure “au plus tard le 30 septembre”.Les modalités de la mise en œuvre de cette mesure, présentée comme un levier pour augmenter le volume annuel de travail, produire davantage et renforcer la compétitivité de la France, doivent encore être précisées.Il s’agira notamment de définir jusqu’où les entreprises peuvent disposer de flexibilité dans l’organisation de ces deux journées de travail supplémentaires, par exemple pour les salariés qui travaillent déjà le lundi de Pâques et le 8 mai. Le document envisage d'”éventuelles spécificités à prévoir pour l’Alsace, la Moselle et Saint-Pierre-et-Miquelon” où la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat ne s’applique pas. “Le choix des jours fériés identifiés peut également être discuté” à condition que “le rendement de la mesure soit préservé”, selon le texte.- Remise en cause des acquis sociaux -Plus de 20 ans après la conversion du lundi de Pentecôte en “journée de solidarité”, travaillée mais non payée, la suppression programmée de deux autres jours fériés fait bondir les syndicats qui dénoncent “une volonté explicite de revenir sur 70 ans de luttes et d’acquis sociaux””L’article L1 du Code du Travail s’inscrit dans une volonté, par la négociation, de maintenir un équilibre et une cohésion au sein de la société. Avec une négociation supprimant deux jours fériés, le projet du gouvernement vise exactement l’inverse”, a réagi dans un communiqué l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC, CFTC).Elles ont reçu le document d’orientation en même temps que la lettre de cadrage sur l’assurance chômage datée du 8 août, visant à atteindre “2 à 2,5 milliards d’euros” d’économies par an de 2026 à 2029.Cette nouvelle réforme intervient alors que les partenaires sociaux ont conclu un accord en novembre 2024, avec de nouvelles règles pour quatre ans, entrées en vigueur pour la plupart au 1er avril de cette année.Au micro de franceinfo, le secrétaire national de la CFDT, Olivier Guivarc’h a estimé dimanche que  “rien ne justifie que le gouvernement demande de renégocier six mois plus tard, ou même un an plus tard”.La décision de participer aux négociations sera “prise collectivement au cours du mois de septembre, sans doute lors de la première quinzaine”, a-t-il ajouté.Les organisations syndicales ont prévu de se réunir le 1er septembre pour définir ensemble “les moyens de réagir”.

Maire agressé en Isère: le suspect mis en examen pour tentative de meurtre

Un sexagénaire a été en examen dimanche pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique, après avoir admis avoir frappé à l’arme blanche le maire de son village isérois dans le cadre d’un litige “enkysté”, tout en niant avoir voulu le tuer.Cet habitant de Villeneuve-de-Marc, âgé de 60 ans et sans antécédent judiciaire, “a été placé en détention provisoire”, a précisé le procureur de la République de Grenoble Etienne Manteaux dans un communiqué.Interpellé vendredi, il a déclaré lors de sa garde à vue avoir “pété un plomb” à cause d’un conflit lié à l’effondrement du toit d’un bâtiment municipal sur son abri de jardin en 2022. Le litige s’est “enkysté” et a “manifestement généré chez cet homme un sentiment d’injustice”, a expliqué le magistrat lors d’une conférence de presse.  Le maire Gilles Dussault, à la tête depuis 2014 de cette commune de 1.171 habitants située entre Lyon et Grenoble, avait été agressé mercredi en pleine journée devant chez lui, alors qu’il arrachait du lierre de son mur. Après lui avoir porté plusieurs coups à l’arme blanche, lui transperçant un poumon et un bras, son assaillant était revenu quelques instants après en voiture et avait tenté de le renverser, lui et son fils venu à son secours.”Ses jours ne sont plus en danger aujourd’hui et on peut espérer qu’il sorte de l’hôpital dans les jours à venir”, a indiqué M. Manteaux.Son agresseur avait pris la fuite dans les bois, non sans avoir pris la précaution de se mettre en “tenue commando”, selon les gendarmes. Repéré par une connaissance, il sera arrêté sans résistance 36 heures plus tard dans un village voisin.Né en Algérie mais de nationalité française, dépeint comme “très intelligent”, le suspect fait preuve d’un “vécu persécutif, une tendance à la réinterprétation de ce qu’il vit”, a rapporté Etienne Manteaux. Lors de ses auditions, il a déclaré que le maire exerçait une “surveillance” sur lui et voulait “racheter” son terrain. Deux couteaux ont par ailleurs été retrouvés sous son oreiller, ce qu’il a expliqué par une volonté de “se défendre”, au motif que sa soeur, décédée en avril 2025, aurait été selon lui “assassinée”.- “Sourire sadique” -Juste avant son acte, le maire l’aurait regardé “avec un sourire sadique”, a-t-il avancé. “C’est l’accumulation des choses qui m’a fait péter un plomb”, a-t-il aussi dit aux enquêteurs, expliquant avoir saisi “une ferraille dans son atelier” et avoir frappé le maire, sans intention de toucher un organe vital. S’il était revenu en voiture sur les lieux quelques instants après l’agression, c’était “pour voir ce qu’il avait fait”, a-t-il poursuivi, affirmant que le maire et son fils s’étaient “jetés” sur son véhicule, a rapporté le magistrat. Il s’agit d’un homme qui avait “plutôt réussi dans la vie”, propriétaire de quatre appartements, ayant travaillé jusqu’à son licenciement en 2021 et auteur de deux livres, dont l’un portant sur l’intelligence artificielle, a souligné le procureur.Sa mise en examen pour une double tentative de meurtre sur le maire, mais aussi de tentative de meurtre sur le fils de l’élu ouvre désormais une période d’instruction qui pourrait affiner son analyse psychologique. Pour Etienne Manteaux, “on n’est a priori pas dans un tableau d’abolition du discernement” puisqu’il est conscient” de la gravité de son acte, mais plutôt “d’altération du discernement”.L’agression du maire avait été suivie de nombreuses réactions. “Quand un élu est attaqué, c’est la Nation qui est à ses côtés. Quand on s’attaque à ses représentants, la République se doit d’être sévère et intraitable”, avait réagi le président de la République Emmanuel MacronLes agressions d’élus ont augmenté de 13,5% en 2023 avant de baisser de 9,3% en 2024 avec 2.501 faits recensés, soit 48 par semaine, selon le rapport 2023-2025 publié en mai par le Centre d’analyse et de lutte contre les atteintes aux élus (Calae).