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Budget: la gauche unie sur une motion de censure en cas de 49.3

Les leaders du Nouveau Front populaire confirment jeudi, dans une tribune au Monde, que leurs groupes parlementaires déposeront une motion de censure en cas de recours au 49.3 par Michel Barnier pour faire adopter le budget.Si Michel Barnier “s’entête à vouloir contourner le Parlement et à piétiner le vote du 7 juillet des Françaises et des Français pour imposer son budget par 49.3 comme il l’a annoncé, nos groupes parlementaires déposeront une motion de censure”, écrivent Manuel Bompard (LFI), Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF), Marine Tondelier (Les Écologistes), ainsi que Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire à Matignon.”Avec un objectif simple: protéger nos concitoyens de l’impact d’un budget qui n’ouvre pas la voie à un nouvel avenir pour le pays mais prolonge la casse sociale, l’irresponsabilité écologique et la brutalité antidémocratique”, ajoutent-ils.Une motion de censure de la gauche, si elle est votée aussi par le RN, ferait tomber le gouvernement et le budget.Le budget, “profondément transformé à l’Assemblée nationale sous notre impulsion” en première lecture, “permettait d’améliorer les conditions de vie de la très grande majorité des Français en faisant reposer l’effort sur les seuls plus fortunés et les plus grandes entreprises”, estiment-ils.Si, à l’issue du débat au Sénat, le gouvernement reprend son projet de budget initial, celui-ci “aura pour effet de rendre encore plus difficile la vie des catégories populaires et moyennes. Il frappera les retraités, y compris modestes, les fonctionnaires et se traduira par une hausse des taxes sur l’électricité”.”Il conduira également à une nouvelle dégradation des services publics, déjà exsangues”, déplorent-ils. 

Agriculteurs: la ministre Genevard sur le terrain, la Coordination rurale toujours mobilisée

La ministre de l’Agriculture effectue jeudi dans le Pas-de-Calais sa première visite sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, la mobilisation semblant désormais surtout se circonscrire aux actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale.Dans le Sud-Ouest, fief de ce syndicat concurrent du tandem FNSEA-Jeunes agriculteurs, des blocages de plateformes logistiques se sont poursuivis mercredi, notamment les accès au port de commerce de Bordeaux et des centrales d’achat de la grande distribution. Des supermarchés étaient également visés. Toutefois, selon les autorités, “la mobilisation apparaît en baisse” à l’échelle du pays par rapport au début de la semaine.La ministre Annie Genevard est attendue en milieu de matinée dans une exploitation à 10 km au nord-est de Béthune, et prévoit de s’y entretenir avec des agriculteurs, selon son cabinet. Elle se rendra ensuite dans un établissement d’enseignement agricole d’Arras.Mercredi soir, la ministre a redit l’opposition du gouvernement à l’accord Mercosur, et sa volonté de réunir une minorité de blocage au sein de l’UE pour l’empêcher, un effort aux résultats incertains, tandis qu’un débat à ce sujet va se tenir à l’Assemblée nationale mardi prochain.”Personne ne peut dire aujourd’hui qu’il n’y a pas de minorité de blocage. On y travaille ardemment”, a promis Mme Genevard sur BFMTV: “on va faire tout ce qu’on peut pour empêcher cet accord qui est mauvais”.Sur les lieux de la manifestation de Bordeaux mercredi, Karine Duc, une responsable de la Coordination rurale, soulignait: “C’est dans ces ports que l’on importe des céréales qui ne sont pas soumises aux mêmes normes que les nôtres, et c’est quelque chose que l’on veut dénoncer.”Plusieurs dizaines de tracteurs et remorques de la CR du Lot-et-Garonne ont déversé de grandes quantités de pneus et de déchets sur les routes donnant accès aux installations portuaires.Plus tôt mercredi, la CR a levé son barrage de l’autoroute A9 reliant l’Espagne à la France qu’elle avait installé la veille.Ailleurs, des agriculteurs ont notamment bloqué la préfecture de Charleville-Mézières (Ardennes) et une autoroute dans la Nièvre, selon les autorités.Sur la mobilisation des agriculteurs, Mme Genevard a jugé mercredi soir qu'”on ne peut pas accepter qu’il y ait des débordements”. “On a fixé le cadre qui n’exclut pas le dialogue, qui n’exclut pas la protestation, parce qu’elle est légitime”, a-t-elle ajouté, alors que son collègue de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait évoqué dimanche une “tolérance zéro” en cas de “blocage durable”.Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d’élections professionnelles. La CR, deuxième syndicat du secteur, compte à cette occasion briser l’hégémonie de l’alliance majoritaire FNSEA-JA. Ces deux syndicats frères avaient prévenu qu’ils se mobiliseraient jusqu’à la mi-décembre contre l’accord commercial avec des pays du Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne a aussi organisé des actions pour dénoncer tous les traités de libre-échange.Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations emmenées par ses membres auraient lieu la semaine prochaine, “mardi, mercredi et jeudi”, “pour dénoncer les entraves à l’agriculture”.

Titres restaurant pour les courses alimentaires: l’Assemblée adopte une prolongation jusqu’à fin 2026

L’Assemblée nationale a adopté mercredi dans l’urgence la prolongation jusqu’à fin 2026 d’une dérogation qui permet d’utiliser les tickets restaurant pour acheter tous les produits alimentaires, une aide au pouvoir d’achat des travailleurs regrettée par les restaurateurs.Cette dérogation – permise par une loi en 2022 à la suite du Covid – avait déjà été reconduite pour un an en décembre 2023 du fait d’une inflation encore élevée. Elle devait prendre fin au 31 décembre, mais le vote de l’Assemblée (75 pour, 0 contre) l’a prolongée pour deux années supplémentaires. Une adoption qui doit encore être confirmée par un vote au Sénat.Avec ce vote, “il s’agit d’éviter toute mauvaise surprise pour nos concitoyens lorsqu’ils iront faire leurs courses au supermarché le 2 janvier”, a souligné dans son propos introductif la secrétaire d’Etat à la consommation Laurence Garnier, qui s’est engagée à commencer les discussions sur une réforme des titres restaurant dès 2025. Le dispositif permet à quelque 5,4 millions de salariés en France d’utiliser leurs “tickets resto” pour acheter en rayons des produits non consommables devant être préparés (farine, pâtes, riz, viande, etc…).La version initiale du texte, tel qu’arrivé en commission, prévoyait une prolongation d’un an, mais les députés ont dans ce cadre adopté un amendement de la députée EPR Olivia Grégoire pérennisant la mesure.Le vote dans l’hémicycle mercredi a fait l’objet d’un large consensus après l’adoption de plusieurs amendements identiques portés par des députés des groupes socialistes, GDR, MoDem et Liot, en faveur d’une prolongation de deux ans.”Si la mesure apparaît comme une rustine sur une crise qui nécessite des mesures d’un autre ordre” elles est un “soutien au pouvoir d’achat des ménages qui bénéficient de titres restaurant”, a fait valoir le député socialiste Karim Benbrahim lors des débats.Le groupe EPR s’est rallié en séance à cette prolongation de deux ans, la députée macroniste Françoise Buffet voyant dans cette mesure non pas seulement une aide au pouvoir d’achat, mais aussi une réponse “à une évolution des usages”, liés notamment au développement du télétravail.Les LR ont plaidé pour leur part pour une prolongation d’un an seulement, pour protéger les restaurateurs d’une plus grande perte de parts de marché face à la grande distribution.Les débats dans l’hémicycle ont été l’occasion pour les différents groupes de plaider en faveur d’une réforme “indispensable” des titres restaurant, créés en 1967.Chacun y allant de ses propositions:  accélération de la dématérialisation, baisse des commissions appliquées aux commerçants, levier pour une alimentation saine et durable, ouverture de la mesure aux étudiants, augmentation de la concurrence entre les émetteurs etc…

Au 3e jour de mobilisation des agriculteurs, divers blocages et un appel à poursuivre la semaine prochaine

Un blocage autoroutier levé mais le port de Bordeaux et des supermarchés visés: les agriculteurs ont maintenu la pression pour leur troisième journée de contestation mercredi même si la mobilisation a montré des signes de ralentissement.En fin d’après-midi, 745 agriculteurs et 200 engins agricoles étaient encore mobilisés sur 23 actions dans 12 départements, sans incident notable, ont rapporté les autorités.Une cinquantaine d’agriculteurs et une trentaine de tracteurs étaient ainsi rassemblés devant la préfecture des Ardennes, à Charleville-Mézières, a indiqué à l’AFP Thierry Lebègue, le vice-président de la branche locale de la Coordination rurale (CR), syndicat en première ligne des actions mercredi. Ils ont été délogés dans la soirée après une intervention des forces de l’ordre mais “dans le calme”, selon un communiqué de la préfecture.D’autres manifestants ont bloqué le port de commerce de Bordeaux dans la soirée: après un périple de huit heures depuis Agen, plusieurs dizaines de tracteurs et remorques de la CR47 ont déversé de grandes quantités de pneus et de déchets au niveau de deux ronds-points pour fermer la route donnant accès aux installations du Grand port maritime de la ville, 7e port du pays pour le trafic de marchandises.A la mi-journée, d’autres agriculteurs de la CR ont, eux, levé le blocage installé mardi sur l’autoroute A9 au Boulou (Pyrénées-Orientales), dans le sens Espagne-France, a indiqué la gendarmerie.La CR avait annoncé être là “pour tenir longtemps” mais disait mercredi matin attendre “des relais”.Egalement dans le collimateur du syndicat mercredi: la grande distribution. Dans le Sud-Ouest en particulier, des dizaines de tracteurs ont bloqué temporairement des centrales d’achats et grands magasins. Le convoi parti d’Agen à Bordeaux a par exemple fait étape sur le parking d’un magasin Leclerc à Marmande (Lot-et-Garonne), déversant pneus, bidons et citerne en plastique devant les entrées.”Aujourd’hui, le consommateur est volé et nous aussi, ces marges abusives de la grande distribution, ça suffit!”, a lancé José Pérez, coprésident du syndicat CR en Lot-et-Garonne, qui avait commencé la journée en téléphonant au Premier ministre.”Vous n’avez pas besoin de me convaincre de l’urgence, l’extrême urgence et du désarroi des agriculteurs”, a déclaré Michel Barnier lors de cet entretien capté par les caméras de plusieurs médias dont l’AFP.Le chef du gouvernement a par ailleurs appelé le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, pour lui assurer notamment, selon Matignon, que toutes les promesses gouvernementales seraient tenues.- Bientôt un 2e round -Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d’élections professionnelles. La CR, deuxième syndicat du secteur, compte à cette occasion briser l’hégémonie de l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA). Ces syndicats frères ont aussi manifesté en début de semaine, avec des actions symboliques comme l’allumage de “feux de la colère” à la nuit tombée, pour “faire bouger les lignes” et empêcher la signature d’un projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur.FNSEA et JA avaient prévenu qu’ils se mobiliseraient jusqu’à la mi-décembre contre le Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations auraient lieu la semaine prochaine, “mardi, mercredi et jeudi”, “pour dénoncer les entraves à l’agriculture”.”L’objectif est encore une fois de mettre la pression pour dénoncer aujourd’hui ce qui n’est pas acceptable. Et, je le redis, toujours dans le respect des biens et des personnes”, a poursuivi Arnaud Rousseau, tenant à se distinguer des actions organisées par la CR.Déchets déversés devant des préfectures, forçage de l’entrée d’un local de l’Office français de la biodiversité, blocage de la circulation depuis l’Espagne: les modes de protestation choisis par la CR lui ont valu mercredi un rappel à l’ordre de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard.Les “actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole” lors de manifestations de la CR ne sont “pas acceptables” et risquent d’entamer la “sympathie” des Français envers la profession, a-t-elle estimé sur France 2.Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne a aussi organisé des actions, à Rouen et près de Rennes, pour dénoncer tous les traités de libre-échange.En Ille-et-Vilaine, une dizaine de militants se sont rassemblés devant un site du géant des huiles Avril, une manière de viser aussi le patron de la FNSEA qui préside ce groupe, symbole selon eux d’un syndicat majoritaire servant les intérêts de l’agro-industrie.bur-cor-myl-eg/jum/dch   

Réforme des retraites: une abrogation adoptée en commission, rendez-vous pris dans l’hémicycle

La gauche, soutenue par le RN, a marqué mercredi un premier point dans son combat pour abroger la très décriée réforme des retraites, avec l’adoption en commission parlementaire d’un texte ramenant l’âge de départ à 62 ans, avant une nouvelle bataille programmée dans l’hémicycle le 28 novembre.”Immense victoire !”, s’est enthousiasmée après le vote la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot. Le texte, présenté par le groupe LFI dans le cadre de sa “niche” parlementaire, a été approuvé par 35 voix (de la gauche et du Rassemblement national), contre 16 (du centre et de la droite). Il sera examiné le 28 novembre dans l’hémicycle.La réforme, adoptée en 2023, était “injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement”, a plaidé le rapporteur Ugo Bernalicis (LFI).Le RN, qui avait présenté fin octobre une proposition similaire – que la gauche n’avait pas soutenue -, a voté pour. C’est “le même que le nôtre, et nous, nous ne sommes pas sectaires”, a argumenté Thomas Ménagé (RN).La proposition approuvée mercredi touche non seulement à l’âge de départ mais également à la durée de cotisation: celle-ci est ramenée de 43 à 42 annuités, ce qui revient à abroger également la réforme portée en 2013 par la ministre socialiste Marisol Touraine pendant le quinquennat de François Hollande.Les socialistes, qui auraient préféré conserver cette réforme de 2013, ont décidé d’approuver le texte global malgré tout.”Pour la première fois nous avons voté l’abrogation de la réforme des retraites, et à partir de maintenant elle est en sursis”, a salué sur RTL Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances.- Obstruction ? -Les représentants de la coalition gouvernementale, de leur côté, ont mis en garde contre un texte “pas sérieux” ou “irresponsable”.”Il faut être honnête vis-à-vis des Français: si cette réforme des retraites est abrogée, certes ils pourront partir” plus tôt, “mais avec une retraite beaucoup plus basse”, pour la députée macroniste Stéphanie Rist.Tous les yeux sont désormais tournés vers le 28 novembre, journée réservée aux textes LFI, qui s’ouvrira à 9H00 pour se conclure à minuit pile.La droite et le centre continuent de soupeser leur stratégie.”Certains plaident pour ne pas aller au vote”, en défendant des centaines d’amendements pour ralentir les débats et empêcher la tenue du scrutin dans les temps impartis, mais la tactique pourrait être “dangereuse en termes d’image”, estime un cadre de la coalition Barnier.”On ne va rien lâcher, pas de cadeau!”, anticipe un autre cadre macroniste, qui plaide pour l’obstruction.”On ne peut pas d’un trait de plume, sans que nous ayons la parole (…) abroger cette réforme”, a estimé pour sa part devant la presse parlementaire le député macroniste Mathieu Lefèvre, pour qui ce “débat mérite du temps”.- Énergie, femmes et salaires -Au-delà du 28 novembre, la gauche affirme être en mesure de porter cette proposition d’abrogation jusqu’au bout: elle a prévu de l’inscrire au Sénat le 23 janvier dans une niche communiste, puis en deuxième lecture à l’Assemblée le 6 février, dans un créneau écologiste.L’abrogation n’a cependant aucune chance d’aboutir à la chambre basse, dominée par la droite et le centre. Le texte des Insoumis pourrait même y être jugé irrecevable avant le vote, en raison de la charge qu’il ferait peser sur les finances publiques.Le groupe LFI a également fait adopter d’autres textes en commission, comme celui d’Alma Dufour sur les tarifs de l’électricité, avec notamment des mesures d’extension de tarifs réglementés et d’encadrement de marges de raffineurs, mais amputé d’un article important sur le blocage des prix. Matthias Tavel a lui fait adopter un texte visant à interdire les écarts de salaires d’un facteur supérieur à 20 entre salariés et patrons.Un texte de Gabrielle Cathala pour la reconnaissance de la pénibilité des métiers largement assurés par des femmes en instaurant des facteurs de risques professionnels a aussi été adopté. Avec un autre objectif : “permettre à plus de 4 millions de femmes qui exercent des métiers essentiels de partir plus tôt à la retraite”, selon la députée.Leur mise au vote dans l’hémicycle est toutefois hautement incertaine, en raison du temps que devrait prendre l’examen du texte sur les retraites. sl-ama-ab-sac/caz/sp

Narcotrafic: près de 45 tonnes de cocaïne déjà saisies en 2024, le double de 2023

Près de 45 tonnes de cocaïne ont déjà été saisies en 2024, soit le double des saisies de 2023, a indiqué mercredi le nouveau Directeur général de la police nationale (DGPN), notant une baisse du nombre de morts liés au narcotrafic.Sur les dix premiers mois de l’année, “44,8 tonnes” de cocaïne ont été saisies par les services français chargés de la lutte contre le trafic de stupéfiants, contre 23,2 tonnes sur l’ensemble de l’année 2023, a précisé Louis Laugier, auditionné par la commission des Lois du Sénat.Les saisies de “nouvelles drogues” sont “également en forte hausse” par rapport à 2023, a-t-il ajouté, citant notamment une augmentation de “33% pour les amphétamines et méta-amphétamines”. Sur le premier semestre 2024, il relève en revanche une baisse du nombre de victimes de règlements de comptes, avec 43 morts en 2024, contre 72 sur la même période de l’année 2023. “80 à 90% de ces règlements de comptes sont liés aux trafics”, a-t-il précisé.La police a interpellé “plus de 18.100 trafiquants en 2023” et “déjà 17.300 sur les dix premiers mois de l’année 2024”, a détaillé M. Laugier.Il a ajouté qu’au 10 septembre 2024, “plus de 16 .100 opérations” visant au démantèlement de points de deal avaient été conduites par la police nationale.Certaines de ces opérations étaient “labellisées +Place nette+”, du nom du dispositif mis en place par l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et dont l’efficacité avait été questionnée par les spécialistes.Les “résultats sont incontestables”, a soutenu le DGPN, en notant qu’en un an, 279 opérations de cette nature avaient été menées et avaient conduit à l’interpellation de 6.800 personnes ainsi qu’à la saisie de 690 armes, 115 véhicules, 7,5 millions d’euros d’avoirs criminels et “plus d’1,7 tonne de stupéfiants”. “Les opérations place nette doivent être maintenues dans leur principe”, a-t-il poursuivi, mais “nous n’avons jamais considéré qu’elles se suffisaient à elles seules”.- 29 principaux trafiquants interpellés -Le DGPN a écarté l’idée des sénateurs, auteurs d’une proposition de loi pour mieux lutter contre le narcotrafic, de placer l’Office antistupéfiants (Ofast) sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et de Bercy, au motif que cela risquait d'”affaiblir considérablement” l’Ofast, en le coupant des “infractions connexes” à celles du trafic de stupéfiants, citant par exemple le blanchiment d’argent.Il a souhaité que le texte, que le gouvernement espère voir prochainement examiné au Sénat, soit complété par cinq mesures : définir un cadre juridique permettant aux enquêteurs d’activer à distance des appareils connectés (micros, caméras etc.) dans les dossiers de criminalité organisée, une possibilité actuellement censurée par le Conseil constitutionnel. Le DGPN plaide aussi pour l’anonymisation des enquêteurs travaillant sur les enquêtes de criminalité organisée sans autorisation administrative comme dans les affaires de terrorisme. Il a encore dit vouloir faire entrer la corruption dans le régime de la criminalité organisée et interdire de paraître sur un point de deal et modifier le placement initial en garde à vue pour criminalité organisée en la portant à 48H00 (garde à vue maximale de 96H00).Saluant les résultats de l’Ofast, le DGPN a notamment relevé l’interpellation des principaux trafiquants de drogue français, qui figuraient parmi l’une des priorités assignées à l’office lors de sa création en 2020. “Sur la cinquantaine de noms initialement ciblés, 29 ont été interpellés, dont certains à l’étranger”, s’est félicité le DGPN.

Artificialisation des sols: Barnier annonce qu’il soutiendra un texte d’assouplissement des contraintes

Michel Barnier a annoncé mercredi que le gouvernement allait soutenir une proposition de loi visant à assouplir la mise en Å“uvre du “zéro artificialisation nette des sols” (ZAN) pour lutter contre la bétonisation, promettant de trouver “un chemin” entre “sobriété foncière” et “besoins des territoires”.”La législation, la réglementation enserrent les maires dans un carcan et (…) ils ne peuvent plus exercer cette mission qui est aussi la leur, d’être des maires bâtisseurs”, a déclaré le Premier ministre devant le Sénat, lors des questions au gouvernement, ajoutant qu’il soutenait la proposition des sénateurs Jean-Baptiste Blanc (Les Républicains) et Guislain Cambier (Union centriste).Ce texte “va nous permettre de faire des ajustements, des assouplissements, toujours avec pragmatisme, sur l’application du ZAN”, qui vise à stopper l’étalement urbain d’ici à 2050, a ajouté Michel Barnier.Mais “il faudra aussi nous assurer que l’objectif reste effectif”, a insisté le Premier ministre, alors que la mesure phare de la proposition sénatoriale entend supprimer un objectif intermédiaire visant à diviser par deux le rythme d’artificialisation au cours de la décennie 2021-2031 par rapport à la décennie précédente.”Aujourd’hui, le constat est clair, si nous sommes tous conscients de l’importance de la sobriété foncière, la loi +climat et résilience+, instaurant le ZAN est, en l’état, inapplicable”, a martelé de son côté le président du Sénat Gérard Larcher lors du Congrès des maires mercredi.- Nouveau nom pour le ZAN ? -Tendre vers davantage de sobriété foncière sans tomber dans un calcul d’apothicaire au mètre carré près: le débat sur la bonne méthode à adopter pour arrêter de bétonner les terres agricoles a animé mardi la première journée de ce Congrès annuel.En attendant l’examen de la proposition sénatoriale, le Premier ministre a promis de prendre “plusieurs dispositions pour apporter des souplesses avant même le vote de ce texte”.Il a ainsi invité les préfets “à se saisir de la circulaire dite des 20% qui permet de donner des marges supplémentaires aux collectivités qui en ont besoin immédiatement”, et promis de “modifier aussi les décrets pour que les jardins pavillonnaires ne soient plus considérés comme des surfaces artificialisées”.Il a également suggéré, comme la droite sénatoriale, de changer le nom du dispositif ZAN pour symboliser ce “nouvel état d’esprit”.La proposition de loi du Sénat “est inacceptable car elle remet en cause la trajectoire du ZAN”, a réagi auprès de l’AFP le sénateur écologiste Ronan Dantec, qui promet d’être “vigilant”. “Mais je note que Michel Barnier ne remet en cause à aucun moment cette trajectoire”, a-t-il ajouté.Le Premier ministre a aussi promis de considérer l’avis de l’Assemblée nationale, qui a lancé une mission d’information sur le sujet.Michel Barnier est attendu jeudi au Congrès des maires, où il viendra accompagné de 14 ministres.Devant le Sénat mercredi, il a multiplié les prises de positions vis-à-vis des élus locaux, promettant notamment de “réduire le poids de l’effort” demandé aux communes dans le budget parce que “dans certains cas, il n’était pas juste”.

Destitution de Macron: nouvel écueil à l’Assemblée pour le texte des Insoumis

La procédure de destitution d’Emmanuel Macron portée par LFI a connu mercredi deux épisodes contraires: le bureau de l’Assemblée l’a jugée recevable, mais le président de la commission des Lois a refusé de s’en saisir immédiatement, ce qui compromet une arrivée dans l’hémicycle le 28 novembre.Une proposition similaire avait déjà été examinée puis largement rejetée en commission début octobre par 54 députés sur les 69 ayant pris part au vote. Quinze députés (LFI, communistes ou écologistes) s’étaient prononcés pour.Dans la foulée, la conférence des présidents de l’Assemblée nationale avait choisi de ne pas inscrire le texte à l’agenda dans l’hémicycle, ce que demandait le Nouveau Front populaire dans son ensemble, malgré l’opposition des socialistes sur le fond de la procédure.Pour faire remonter la pression, les députés Insoumis espéraient faire examiner leur proposition de destitution dans leur “niche” parlementaire du 28 novembre prochain. Pour cela, il leur fallait cependant passer plusieurs obstacles.Le premier a été franchi sans embûches au bureau de l’Assemblée, qui a déclaré mercredi le texte recevable, selon plusieurs sources parlementaires. Le NFP est majoritaire dans cette instance depuis sa reconstitution post-dissolution.En revanche, le président macroniste de la commission des Lois, Florent Boudié, a annoncé que, “en l’absence d’éléments nouveaux susceptibles de justifier un nouvel examen”, il refusait de “convoquer dans l’urgence une réunion supplémentaire” de sa commission, préalable indispensable à son arrivée dans l’hémicycle.Début octobre, “après un débat approfondi”, il était apparu que le texte présenté par les Insoumis “ne remplissait pas les critères de gravité et de sérieux requis pour engager une telle procédure”, a insisté dans un communiqué M. Boudié, qui estime que la procédure de destitution “ne peut servir de support à des initiatives détournant son caractère exceptionnel”.La cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, avait par avance estimé que si M. Boudié refusait le texte, cela reviendrait à bafouer le “droit constitutionnel strict” du groupe Insoumis de “choisir les textes” de sa niche.En l’état actuel des choses, la procédure de destitution a de toute façon extrêmement peu de chances d’être adoptée in fine, puisqu’elle doit pour cela être approuvée par les deux tiers des parlementaires, députés et sénateurs réunis. Une gageure alors que même la gauche parlementaire n’est pas unanime pour la soutenir.

Agriculteurs: levée du barrage de la Coordination rurale à la frontière espagnole

En première ligne des manifestations d’agriculteurs mercredi, au troisième jour de mobilisation de la profession, la Coordination rurale a provoqué un échange avec le chef du gouvernement mais a dû lever son barrage à la frontière espagnole.Le blocage de l’autoroute A9 au Boulou, dans le sens Espagne-France, installé mardi par les agriculteurs de la Coordination rurale (CR), a été levé à la mi-journée, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.La CR avait annoncé être là “pour tenir longtemps” mais disait mercredi matin attendre “des relais”.”On est très satisfait, on a tenu 24 heures”, a affirmé à l’AFP Benjamin Bajada, président de la Coordination rurale de l’Hérault.La CR a mené d’autres actions mercredi, en particulier dans le Sud-Ouest où elle a ciblé des centrales d’achat et magasins de la grande distribution.Un convoi de tracteurs, parti d’Agen en direction de Bordeaux, a fait étape sur le parking d’un magasin Leclerc à Marmande (Lot-et-Garonne), déversant pneus, bidons et citerne en plastique devant les entrées.”Aujourd’hui, le consommateur est volé et nous aussi, ces marges abusives de la grande distribution, ça suffit!”, a lancé José Pérez, coprésident du syndicat en Lot-et-Garonne, qui avait commencé la journée en téléphonant au Premier ministre.”Vous n’avez pas besoin de me convaincre de l’urgence, l’extrême urgence et du désarroi des agriculteurs”, a déclaré Michel Barnier lors de cet entretien capté par les caméras de plusieurs médias dont l’AFP.Le chef du gouvernement a par ailleurs appelé le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, pour lui assurer notamment, selon Matignon, que toutes les promesses gouvernementales seraient tenues.- Bientôt un 2e round -Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d’élections professionnelles. La CR, deuxième syndicat du secteur, compte à cette occasion briser l’hégémonie de l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA). Ces syndicats frères ont aussi manifesté en début de semaine, avec des actions symboliques comme l’allumage de “feux de la colère” à la nuit tombée, pour “faire bouger les lignes” et empêcher la signature d’un projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur.FNSEA et JA avaient prévenu qu’ils se mobiliseraient jusqu’à la mi-décembre contre le Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations auraient lieu la semaine prochaine, “mardi, mercredi et jeudi”, “pour dénoncer les entraves à l’agriculture”.C’est aussi le thème d’une proposition de loi sénatoriale, qui reprend des revendications de la FNSEA comme le retour de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, réclamé par les producteurs de noisettes et de betteraves à sucre. Nocif pour les pollinisateurs, il est interdit en France mais utilisé dans d’autres pays de l’Union européenne.”L’objectif est encore une fois de mettre la pression pour dénoncer aujourd’hui ce qui n’est pas acceptable. Et, je le redis, toujours dans le respect des biens et des personnes”, a poursuivi Arnaud Rousseau, tenant à se distinguer des actions organisées par la CR.Déchets déversés devant des préfectures, forçage de l’entrée d’un local de l’Office français de la biodiversité, blocage de la circulation depuis l’Espagne: les modes de protestation choisis par la CR lui ont valu mercredi un rappel à l’ordre de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard.Les “actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole” lors de manifestations de la CR ne sont “pas acceptables” et risquent d’entamer la “sympathie” des Français envers la profession, a-t-elle estimé sur France 2.A la tête de trois chambres d’agriculture (Lot-et-Garonne, Vienne, Haute-Vienne), la CR entend en “prendre 15 à 20” à la FNSEA à l’issue des élections professionnelles de janvier, qui détermineront la gouvernance de ces chambres et les subsides versés à chacun.Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne a aussi organisé des actions, à Rouen et près de Rennes, pour dénoncer tous les traités de libre-échange.En Ille-et-Vilaine, une dizaine de militants se sont rassemblés devant un site du géant des huiles Avril, une manière de viser aussi le patron de la FNSEA qui préside ce groupe, symbole selon eux d’un syndicat majoritaire servant les intérêts de l’agro-industrie.

L’Université de Strasbourg interdit à son tour une conférence de Rima Hassan

L’Université de Strasbourg a interdit à son tour, au lendemain de Sciences-Po Paris, une conférence de l’eurodéputée de La France insoumise Rima Hassan, qui était prévue le 28 novembre, a annoncé mercredi l’élue sur le réseau X.”Le président de l’université de Strasbourg Michel Deneken a interdit une conférence que je devais assurer le jeudi 28 novembre organisée par le comité Palestine Unistras et Solidaires Étudiants et ce sans aucune justification”, a-t-elle indiqué dans son post. Selon elle, les étudiants ont reçu un mail leur indiquant qu'”un avis défavorable a été émis concernant l’organisation” du colloque.”L’autorisation de conférence n’a pas été accordée. Il y a un risque de trouble à l’ordre public”, a confirmé à l’AFP l’Université de Strasbourg, précisant que “la réponse aux étudiants qui ont demandé est en cours”.L’eurodéputée a indiqué qu’un recours allait être déposé pour contester cette décision, tout comme un recours a été déposé à la suite de l’interdiction de Sciences-Po Paris.La conseillère municipale socialiste de Strasbourg, Pernelle Richardot, a exprimé “tout (son) soutien” au président de l’Université de Strasbourg, “qui vient de prendre une décision courageuse”, a-t-elle écrit sur X. “Il est temps que notre université arrête de servir de tribune aux soutiens de groupuscules islamistes !”En avril, l’université de Lille avait interdit une conférence sur la situation à Gaza que devait donner Rima Hassan, élue de LFI au Parlement européen, avec Jean-Luc Mélenchon.Le mois suivant, c’était l’université Paris-Dauphine qui avait annulé une conférence similaire de Rima Hassan. Annulation finalement interdite par la justice. L’eurodéputée, qui multiplie les déclarations polémiques sur Israël, est visée par une enquête pour “apologie du terrorisme” après avoir estimé après le 7-Octobre dans une interview qu’il est “vrai” que le mouvement islamiste palestinien Hamas mène une action légitime.Un extrait d’interview tronqué, assure-t-elle.