AFP Politics

Macron juge que Bayrou a “les capacités” pour tenir jusque 2027

Emmanuel Macron juge que François Bayrou “a les capacités” pour tenir le gouvernement jusque la fin de son mandat et répète qu’il ne veut pas de nouvelle dissolution, estimant que c’est “aux responsables politiques de savoir travailler ensemble”.François Bayrou “est mon ami… mon compagnon de route. Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n’est pas habituel”, plaide mardi dans Paris Match le président qui “espère” que le Premier ministre puisse rester jusque 2027.Il défend le plan d’économies budgétaires “lucide et courageux” du Premier ministre, “que nous avons longuement préparé ensemble”.Ce plan prévoit notamment le gel de la plupart des dépenses de l’État en 2026 au niveau de 2025, une “année blanche” gelant le barème des impôts, des prestations sociales et des retraites ou encore la suppression de deux jours fériés.Face au risque d’une censure du gouvernement par le Rassemblement national et la gauche sur le budget à l’automne, le chef de l’Etat avertit que “les responsables politiques doivent vraiment faire attention à ce qu’ils feront”. “Dans le contexte international, le pays a vraiment besoin de stabilité. Donc pas de coups politiques. Et du courage pour prendre les décisions fortes”, juge-t-il.Il répète qu’il ne veut pas de nouvelle dissolution. “On a un Parlement qui reflète les fractures du pays. C’est aux responsables politiques de savoir travailler ensemble. Regardez ce qui se passe en Allemagne. C’est ainsi que s’organise la coalition du chancelier Merz”, argumente-t-il.

Pour Macron, Poutine est un “ogre” qui “a besoin de continuer à manger” pour survivre

Vladimir Poutine est “un prédateur, un ogre à nos portes” qui “a besoin de continuer de manger” pour “sa propre survie”, a averti mardi Emmanuel Macron, appelant les Européens à “ne pas être naïfs” face à la Russie qui sera “durablement une puissance de déstabilisation”. “Depuis 2007-2008 (l’intervention russe en Géorgie, ndlr), le président Poutine a rarement tenu ses engagements. Il a constamment été une puissance de déstabilisation. Et il a cherché à revoir les frontières pour étendre son pouvoir”, a souligné le président français dans un entretien sur LCI.Le président français pense que “la Russie est devenue durablement une puissance de déstabilisation et une menace potentielle pour beaucoup d’entre nous”.”Un pays qui investit 40% de son budget dans de tels équipements, qui a mobilisé une armée de plus d’1,3 million d’hommes, ne reviendra pas à un état de paix et un système démocratique ouvert du jour au lendemain”, a-t-il prévenu. “Donc, y compris pour sa propre survie, il (Poutine) a besoin de continuer de manger. Voilà. Et donc c’est un prédateur, c’est un ogre à nos portes. Je ne dis pas que dès demain, c’est la France qui sera attaquée, mais enfin c’est une menace pour les Européens (…) Il ne faut pas être naïfs”, a insisté le chef de l’État.Cet entretien a été réalisé à l’issue de la réunion à Washington entre Donald Trump et plusieurs dirigeants européens où a été annoncée la tenue d’une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.Mais, dans un autre entretien à la chaîne américaine NBC News, Emmanuel Macron n’a pas caché qu’il ne partageait pas l’optimisme de Donald Trump sur la possibilité d’arriver à un accord de paix. “Quand je regarde la situation et les faits, je ne vois pas le président Poutine vouloir la paix maintenant mais peut-être je suis trop pessimiste”, a-t-il déclaré.

Pour LFI, le mouvement de blocage du 10 septembre ne vient pas d’extrême droite

Le mouvement “bloquons tout le 10 septembre”, qui prend essor sur les réseaux sociaux, n’est pas d’extrême droite, a estimé lundi le coordinateur de LFI Manuel Bompard qui appelle à y participer pour “empêcher le plan Bayrou de s’appliquer”.”Je ne crois pas du tout que les revendications qui émergent de ce mouvement soient positionnées à l’extrême droite. On a dit la même chose au moment des mobilisations des gilets jaunes et le mouvement des gilets jaunes s’est traduit par des revendications pour plus de démocratie, pour plus de justice fiscale, pour plus de justice sociale”, a déclaré M. Bompard sur franceinfo.Venus d’horizons divers, des appels à “tout bloquer” en France le 10 septembre se multiplient sur les réseaux sociaux en se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou. Sur de nombreux comptes déjà établis ou spécialement créés, les messages de ce mouvement à l’état gazeux peuvent mentionner le référendum d’initiative citoyenne, réclamer des hausses de salaires et des retraites ou appeler à la “résistance”, au confinement volontaire ou à la grève générale. “La revendication principale, c’est que le plan Bayrou qui a été annoncé avant l’été soit retiré. Pour empêcher ce plan de s’appliquer, la bataille doit se mener sur tous les terrains”, a jugé M. Bompard.”Le 10 septembre, j’appelle tout le monde à se mettre à disposition de ce mouvement, à participer à cette volonté de bloquer le pays”, a-t-il répété, relayant un appel déjà lancé pendant le week-end par le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon.

Ukraine: les dirigeants européens avec Zelensky lundi à Washington

Tous à Washington: après le sommet Trump-Poutine en Alaska (États-Unis) qui n’a débouché sur aucune annonce concrète, les dirigeants européens font bloc autour du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’ils accompagneront lundi à la Maison Blanche.Dimanche, la “coalition des volontaires” – qui rassemble les soutiens de Kiev, la plupart des grands pays européens, l’UE, l’Otan et des pays non-européens comme le Canada – a examiné ce que pourraient être les contours d’un éventuel accord de paix Ukraine-Russie.Résultat d’intenses tractations diplomatiques, la rencontre de Washington autour du président américain Donald Trump sera une première depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022.La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président finlandais Alexander Stubb et le chef de l’Otan Mark Rutte ont confirmé leur présence.Le dirigeant ukrainien a salué cette “unité” européenne lors d’un point de presse à Bruxelles, ajoutant ne pas savoir “exactement” de quoi les présidents russe et américain avaient parlé en Alaska.L’émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, a assuré qu’en Alaska, la Russie avait fait “des concessions” territoriales concernant cinq régions ukrainiennes.”De grands progrès sur la Russie. A suivre!”, a posté Donald Trump dans un message lapidaire sur son réseau Truth Social. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a néanmoins menacé Moscou de nouvelles sanctions si un accord sur l’Ukraine n’était pas conclu.Après la réunion dimanche de la “coalition des volontaires”, Emmanuel Macron a critiqué son homologue russe Vladimir Poutine, qui “ne veut pas la paix” mais une “capitulation” de l’Ukraine selon lui.Une déclaration qualifiée de “mensonge abject” par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dimanche sur Telegram.Quant à la réunion lundi à Washington, “notre volonté est de présenter un front uni entre Européens et Ukrainiens” et demander aux Américains “jusqu’à quel point” ils sont prêts à contribuer aux garanties de sécurité offertes à l’Ukraine dans un éventuel accord de paix, a expliqué le président français.En rentrant d’Alaska, M. Trump a évoqué une solution inspirée de l’article 5 de l’Otan, en dehors toutefois du cadre de l’Alliance considérée par Moscou comme une menace existentielle à ses frontières.M. Zelensky a salué dimanche la décision “historique” des Etats-Unis sur les garanties de sécurité.D’après la Première ministre italienne, il s’agirait de définir une clause de sécurité collective qui permettrait à l’Ukraine d’obtenir le soutien “de tous ses partenaires, y compris des États-Unis”, en cas de nouvelle attaque.- Pas de cessez-le-feu -Ces initiatives diplomatiques interviennent après un sommet vendredi à Anchorage, en Alaska, n’ayant débouché sur aucun accord de cessez-le-feu.Sans engagements de Vladimir Poutine sur ce point, Donald Trump a dit préférer un accord global, tout en restant évasif sur son contenu.Il soutient aussi une proposition de la Russie renforçant sa présence dans l’est de l’Ukraine, a indiqué à l’AFP un responsable au courant d’échanges téléphoniques samedi entre Donald Trump et des dirigeants européens.Selon cette source anonyme, le président russe “demande dans les faits que l’Ukraine quitte le Donbass” et cède ce territoire rassemblant les régions de Donetsk et Lougansk, dans l’est de l’Ukraine. Il propose aussi un gel du front dans les régions ukrainiennes de Kherson et Zaporijjia (sud).Quelques mois après avoir lancé son invasion de l’Ukraine, la Russie avait proclamé en septembre 2022 l’annexion de ces quatre régions ukrainiennes, mais ses troupes n’en contrôlent toujours aucune en totalité.M. Zelensky a jusqu’ici rejeté toute concession territoriale.- Sommet tripartite? -Donald Trump a aussi évoqué un sommet tripartite avec MM. Poutine et Zelensky si “tout marche bien” lorsqu’il recevra le président ukrainien, six mois après l’avoir humilié dans le Bureau ovale, lors d’une scène télévisée qui avait stupéfié le monde.Une telle rencontre doit avoir lieu “aussi rapidement que possible”, a martelé Ursula von der Leyen dimanche. Mais le président ukrainien a fait part de son pessimisme, ne voyant “aucune indication de la part de la Russie que le sommet tripartite aura lieu”.Après trois ans et demi du conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, l’armée russe occupe environ 20% du territoire ukrainien, notamment la quasi-totalité de la région de Lougansk et une grande partie de celle de Donetsk, où sa progression s’est accélérée récemment. Ce n’est pas le cas des régions de Zaporijjia et Kherson, dont les principales villes sont sous contrôle ukrainien.Sur le terrain, les hostilités continuent. Kiev et Moscou se sont mutuellement attaqués avec des drones dans la nuit de samedi à dimanche, faisant plusieurs morts.Et dans celle de dimanche à lundi, les autorités ukrainiennes ont fait état de 13 blessés dans des frappes russes à Kharkiv (est) et dans la région de Soumy (nord-est). 

Sommet Trump/Poutine: Macron appelle à la vigilance et à maintenir la pression sur Moscou

Le président français Emmanuel Macron a appelé samedi à maintenir “la pression” sur la Russie tant “qu’une paix solide et durable respectueuse des droits de l’Ukraine n’a pas été conclue”.Dans un message posté sur X après les différents contacts diplomatiques consécutifs au sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska, Emmanuel Macron a également jugé “essentiel de tirer toutes les leçons de ces 30 dernières années, et en particulier de la propension bien établie de la Russie à ne pas tenir ses propres engagements”.”Il est indispensable de continuer à soutenir l’Ukraine et de faire pression sur la Russie tant que sa guerre d’agression se poursuit et qu’une paix solide et durable respectueuse des droits de l’Ukraine n’a pas été conclue”, a-t-il écrit, en précisant que les leaders européens avaient poursuivi leurs échanges après leurs discussions avec le président américain Donald Trump samedi matin.Dans ce message, le président français salue également “la disponibilité des États-Unis” à contribuer aux garanties de sécurité pour l’Ukraine qui devront accompagner tout accord de paix.”Nous y travaillerons avec eux et avec tous nos partenaires de la Coalition des volontaires, avec qui nous nous réunirons prochainement à nouveau, pour avancer de manière concrète”, a-t-il précisé.Donald Trump a rendu compte aux Européens tôt samedi matin du contenu de ses discussions avec le président russe. Le président des Etats-Unis a fait savoir dans un message sur son réseau social Truth Social qu’il privilégiait désormais un accord de paix permettant de mettre fin à la guerre sans passer par l’étape d’un cessez-le-feu.

Enquête ouverte après l’abattage d’un olivier à la mémoire d’Ilan Halimi, indignation unanime

Une enquête a été ouverte à la suite de l’abattage à Epinay-sur-Seine, près de Paris, d’un olivier planté en hommage à Ilan Halimi, jeune Juif torturé à mort en 2006, Emmanuel Macron dénonçant “un acte de haine” à l’unisson de la classe politique.L’enquête, pour destruction de bien d’utilité publique, a été confiée aux policiers de la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis, a précisé vendredi le parquet de Bobigny à l’AFP.L’olivier avait été planté en 2011 au jardin d’Alcobendas de cette commune d’un peu plus de 50.000 habitants située en Seine-Saint-Denis, à une dizaine de kilomètres au nord de Paris.Son abattage a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi et a été constaté jeudi par des agents de l’établissement public territorial Plaine Commune, dont Epinay-sur-Seine fait partie. D’après le maire sans étiquette de la commune Hervé Chevreau, se basant sur les caméras de vidéosurveillance extérieures au jardin, un homme portant un sac à dos s’y est introduit à 1h50 alors que le parc ferme à 21H30. “Abattre l’arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c’est chercher à le tuer une deuxième fois. Il n’en sera rien: la Nation n’oubliera pas cet enfant de France mort parce que Juif. Tous les moyens sont déployés pour punir cet acte de haine”, a écrit sur X le président Emmanuel Macron.Présent à Epinay-sur-Seine, aux côtés du préfet Julien Charles, le grand rabbin de France Haïm Korsia a dit trouver “émouvant que l’Etat, la mairie, les citoyens se mobilisent pour dire que ce n’est pas juste un arbre qui a été coupé, c’est une espérance qu’on a cherché à saboter”,  avant de prier devant la stèle avec d’autres membres de la communauté juive.Vendredi, le tronc de l’olivier apparaissait sectionné juste au-dessus de la plaque commémorative portant le nom d’Ilan Halimi.Ce jeune Français juif de 23 ans avait été séquestré et torturé en janvier 2006 à Bagneux (Hauts-de-Seine) par un groupe d’une vingtaine de personnes qui se faisaient appeler le “gang des barbares”, sous la direction de Youssouf Fofana.Découvert nu, bâillonné, menotté et portant des traces de tortures et de brûlures à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l’Essonne, le jeune homme était mort pendant son transfert à l’hôpital un peu moins d’un mois plus tard.Son calvaire avait suscité une vive émotion dans le pays.- Arbre replanté -Plusieurs responsables politiques ont exprimé vendredi sur X leur émotion, alors que la communauté juive est confrontée à une très forte hausse des faits antisémites depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et le début de la guerre à Gaza.”L’arbre pour Ilan Halimi, vivant rempart contre l’oubli, a été fauché par la haine antisémite”, avait réagi dans la matinée sur X le Premier ministre François Bayrou, tandis que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dit éprouver “dégoût et colère”.Eric Coquerel, député LFI de la circonscription, a dénoncé un acte antisémite “abject”. A droite, Eric Ciotti, patron de l’UDR alliée au Rassemblement national, y voit “un abominable symbole de l’explosion de l’antisémitisme dans notre pays”.Deux autres arbres plantés en hommage à Ilan Halimi, dont l’un portait sa photo, avaient été sciés en 2019 à Sainte-Geneviève-des-Bois, où il avait été retrouvé agonisant au bord d’une voie ferrée.D’autres arbres avaient été replantés. Mathieu Hanotin, président de Plaine Commune, et Hervé Chevreau, maire d’Epinay-sur-Seine, se sont engagés à le faire “dans les meilleurs délais”.Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés, contre 662 sur la même période en 2024, soit une baisse de 24%, selon des chiffres diffusés début juillet par le ministère de l’Intérieur.Ces faits restent toutefois en augmentation de 134% par rapport à janvier-mai 2023, avait précisé le ministère, qui souligne leur “niveau très élevé”. En 2024, 1.570 actes antisémites avaient été recensés en France. 

L’ex-secrétaire d’Etat Charlotte Caubel nommée procureure adjointe à Paris

Charlotte Caubel, ancienne secrétaire d’Etat sous le gouvernement d’Elisabeth Borne, a été nommée procureure de la République adjointe à Paris, selon la parution vendredi au Journal officiel de son décret de nomination par Emmanuel Macron.L’ex-secrétaire d’Etat à l’Enfance entre 2022 et 2024, magistrate de métier, a été nommée à ce poste au tribunal judiciaire de Paris après “l’avis du Conseil supérieur de la magistrature lors de sa séance du 1er juillet 2025”, peut-on lire dans ce décret daté du 12 août. Ce même CSM avait rendu un avis défavorable fin avril à la nomination de Charlotte Caubel au poste plus prestigieux de procureure de Créteil, selon plusieurs médias, alors qu’elle était déjà soutenue par le ministre de la Justice Gérald Darmanin.La perspective de son arrivée à la tête d’un important parquet de la région parisienne avait suscité des interrogations dans la magistrature, compte tenu de son expérience, jugée plus faible que celle d’autres candidats.Pour le poste de procureure adjointe à Paris, le garde des Sceaux ainsi qu’Elisabeth Borne ont soutenu sa candidature, selon le décret paru vendredi.La carrière de Charlotte Caubel, 53 ans, s’est partagée entre la politique et les affectations dans différentes juridictions comme Meaux, Bobigny ou Paris, où elle a été cheffe de la section affaires économiques, financières et commerciales entre 2014 et 2017. Elle est également passée par Tracfin, l’organisme de lutte contre la criminalité financière rattaché à Bercy. En politique, outre son portefeuille dans le gouvernement Borne, elle a notamment été la conseillère justice d’Edouard Philippe entre 2017 et 2020.Elle a également été directrice de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de 2020 à 2022.

Annulation d’une projection de “Barbie”: une enquête ouverte pour menace et intimidation

Une enquête a été ouverte jeudi en Seine-Saint-Denis pour menace, violence ou acte d’intimidation, après l’annulation de la projection du film “Barbie” le 8 août dans un quartier de Noisy-le-Sec sous la pression d’un groupe de jeunes habitants, a-t-on appris auprès du parquet de Bobigny.Le parquet a reçu la plainte déposée jeudi matin par le maire de Noisy-le-Sec, Olivier Sarrabeyrouse (PCF) qui avait décidé d’annuler la projection de “Barbie” afin de protéger les agents de la mairie agressés verbalement ce soir-là selon lui. “Une enquête a été ouverte pour menace, violence ou acte d’intimidation envers un chargé de mission de service public pour qu’il accomplisse ou s’abstienne d’acte de sa mission et confiée au commissariat de Noisy-le-Sec”, a précisé une source judiciaire.La ville avait annulé la diffusion sur écran géant du film “Barbie”, en plein air dans le quartier du Londeau, parce qu’une dizaine de jeunes hommes avaient proféré des “menaces insistantes”, selon le maire, de mettre un terme eux-mêmes à la séance.Devant la presse vendredi, M. Sarrabeyrouse a rappelé qu’il avait qualifiée “d’obscurantisme et de fondamentalisme” leur attitude et condamné leur argument “totalement fallacieux” selon lequel ce film prônait l’homosexualité et portait atteinte à l’image de la femme”. La mairie travaille à “la reprogrammation de ce film” dans des délais raisonnables, a-t-il annoncé, en souhaitant un moment de débat pour ne pas laisser “un groupe d’hommes se poser en censeurs moraux”.Mais l’élu s’est indigné du caractère “totalement disproportionné” de la polémique ayant suivi. “Je condamne avec encore plus de fermeté la récupération politicienne, la spéculation et la haine raciste islamophobe qui se déverse depuis 24 heures par la droite et l’extrême droite”, a-t-il insisté.Réalisé par Greta Gerwig, le film est une satire féministe qui voit Barbie, interprétée par Margot Robbie, découvrir la misogynie du monde réel.Sur l’esplanade où le film devait être projeté, plusieurs jeunes hommes ont estimé jeudi auprès de l’AFP que pour les nombreux enfants de moins de 10 ans présents le 8 août, le film n’était “pas adapté”, “pas correct”, “trop “vulgaire”, tout en affirmant que ce rejet “n’a rien à voir avec l’islam ou la religion”.Selon des propos rapportés jeudi par BFMTV, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé des “pressions d’une minorité violente qui veut +hallaliser+ l’espace public”, les jugeant “pas acceptables, comme n’est pas acceptable le moindre recul face à ces revendications communautaires”.

Annie Genevard annonce un fonds d’urgence sur les vignobles de l’Aude sinistrés par le feu

Dans le village viticole de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, en partie brûlé par l’incendie de la semaine dernière, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a annoncé jeudi un fonds d’urgence de huit millions d’euros pour les agriculteurs sinistrés, en majorité des viticulteurs, et exprimé “la solidarité nationale” à l’égard des Corbières “balafrées” par le feu.En bordure du village, où une habitante a trouvé la mort dans l’incendie, des vignes calcinées et d’autres épargnées par le feu s’étendent au pied de la colline recouverte de cendres.Le feu d’une ampleur exceptionnelle a parcouru 16.000 hectares, dont 13.000 ont brûlé, détruit 36 maisons ainsi qu’une vingtaine de hangars agricoles et dévasté 1.000 à 1.500 hectares de vignes, à quelques semaines des vendanges.Après avoir rencontré élus et viticulteurs sinistrés, la ministre a annoncé “un fonds d’urgence de huit millions d’euros, qui servira à indemniser à la fois les pertes de récoltes, les pertes de fonds, quand la vigne par exemple est détruite, et la destruction de bâtiments et de matériels agricoles”.L’aide au monde agricole, en majorité viticole, sera complétée, a-t-elle dit, par un “dispositif fiscal qui permettra d’exonérer aussi les taxes foncières” et par “une avance de jusqu’à 10.000 euros” par producteur, dont le gouvernement a demandé le versement “dans la prochaine quinzaine”.”Le premier objectif est atteint après cette annonce. Ces 8 millions d’euros sont vitaux pour notre profession et on attend la suite”, a réagi Ludovic Roux, président de la chambre d’agriculture de l’Aude à l’issue de la table ronde avec la ministre, à la cave coopérative de Saint-Laurent.- “Situation catastrophique” -“Nous sommes dans une situation catastrophique”, estime-t-il, car “beaucoup ont tout perdu”.”Les remontées de terrain font état de 1.000 à 1.500 hectares fortement impactés (…) c’est-à-dire avec des pertes de fonds, des pertes de récoltes, des vignes qui ont reçu du produit retardant, qui ont été exposées pendant plusieurs jours à de la fumée”, a estimé Jérôme Despey, vice-président de la FNSEA.”Aider les viticulteurs à se relever de ce drame est une absolue nécessité”, a déclaré Mme Genevard, promettant de revenir “avant la fin de l’année pour le temps de la reconstruction”.”Ce traumatisme (…) marque profondément les populations, les exploitants agricoles, mais au-delà tout le pays”, a déclaré la ministre aux élus et aux vignerons, “parce que le sens de la venue du Premier ministre [le 6 août], comme de ma venue, c’est aussi l’expression de la solidarité nationale à l’égard de votre territoire”.- “Laboratoire du réchauffement climatique” -Dans ce territoire des Corbières “balafré par l’incendie”, Mme Genevard a souhaité que l’Aude devienne un “laboratoire de ce réchauffement climatique qui n’est pas étranger à l’épisode qu’on vient de connaître”. “À l’occasion de ce désastre, il faut qu’on se pose de bonnes questions et qu’on apporte des réponses appropriées”, en matière de “choix de cultures, en matière de production, en matière d’activité agricole, en matière d’adduction d’eau”, a-t-elle ajouté.Selon la ministre, il faut “un retour d’expérience pour savoir où ça a brûlé, qu’est-ce qui a brûlé, pourquoi à certains endroits ça n’a pas brûlé, pour qu’on puisse véritablement penser l’avenir”.Les viticulteurs mettent en avant le rôle essentiel de coupe-feu joué par les vignes toujours présentes, qui limitent ou stoppent la propagation des incendies. – Statut spécial -“Voir le patrimoine familial partir en fumée, ça fait mal”, a confié à l’AFP Baptiste Cabal, président de la cave coopérative “le Cellier des demoiselles”, où s’est tenue la réunion.Ce viticulteur a vu “100% des vignes enfumées ou cendrées”.Déjà accablés par des aléas climatiques et économiques, les viticulteurs des Corbières, sinistrés par cette “catastrophe d’une ampleur inédite”, selon l’expression de François Bayrou, attendent aussi que l’État accorde un statut spécial au département.”Ici, on n’est pas dans la Beauce, difficile d’avoir de la rentabilité dans une zone méditerranéenne comme les Corbières, du fait de la sécheresse et du climat. On a besoin d’un accompagnement spécifique. D’une indemnité compensatoire de handicap climatique, comme les zones de montagne bénéficient d’une indemnité compensatoire de handicap naturel dans le cadre de la PAC”, plaide M. Roux.Également présente sur place, la présidente de la région Occitanie Carole Delga a appelé le président Macron à lancer un grand plan national “Occitanie résiliente” d’investissement massif à l’image de “Marseille en grand”.

“Tout bloquer” le 10 septembre: sur les réseaux, une mobilisation à plusieurs inconnues

Des appels à “tout bloquer” en France le 10 septembre, venus d’horizons très divers, se multiplient sur les réseaux sociaux, en se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou. Leur possible concrétisation dans la rue reste une inconnue.Les premières références à cette date, dont le choix ne semble pas avoir de justification particulière, remontent à mai, au moins. Mais c’est en juillet, à la faveur des mesures d’économies annoncées par le Premier ministre, qu’elles ont gagné en visibilité.Lancé à l’origine par une chaîne Telegram plutôt confidentielle, décliné sur un site nommé “Les essentiels France”, ce mot d’ordre est relayé par divers groupes de discussion. Avec un canal principal d’organisation, “Indignons-nous”, réunissant plusieurs milliers d’internautes.Sur de nombreux comptes (TikTok, Facebook, X, Telegram), déjà établis ou spécialement créés, les messages de ce mouvement à l’état gazeux peuvent mentionner le RIC (referendum d’initiative citoyenne), réclamer des hausses de salaires et des retraites ou appeler à la “résistance”, au confinement volontaire ou la grève générale. Près de sept ans après le mouvement des Gilets jaunes, qui avait interpellé par son ampleur, “les ingrédients de la colère (sentiment de déclassement du bas de la classe moyenne, fin de mois difficiles pour les catégories populaires et ras-le-bol fiscal généralisé) n’ont pas disparu”, relève le directeur du département Opinion à l’Ifop Jérôme Fourquet dans Le Point.- “Allume-feu” -“Et c’est sur ces braises encore rougeoyantes que le gouvernement a versé un bidon d’essence avec son plan de rigueur (…), l’allume-feu étant, pour filer la métaphore du barbecue, la suppression de deux jours fériés”, selon lui.”Depuis les Gilets jaunes, il apparaît désormais envisageable de construire des mobilisations hors champ politique ou syndical traditionnel, en faisant usage des réseaux sociaux”, observe pour l’AFP l’historien Stéphane Sirot.Ce spécialiste des mouvements sociaux note toutefois que le 10 septembre tombe un mercredi, alors que les Gilets jaunes manifestaient le samedi, jour chômé pour la majorité des salariés.Les actions prévues sont tantôt classiques, de “type grève”, et “moins classiques, comme ne vous servez plus de votre carte bancaire à partir du 10 septembre” ou “n’allez plus faire vos courses dans les supermarchés”, relève M. Sirot.Sur le terrain, fin juillet, quelques dizaines de personnes se sont réunies pour débattre dans des parcs, à Paris ou Strasbourg, selon Franceinfo et Mediapart.Comment ce mouvement peut-il résonner ou pas avec la stratégie des syndicats? Les confédérations ont rendez-vous le 1er septembre pour discuter des actions à mener, après avoir dénoncé notamment le projet de suppression de deux jours fériés.Sans attendre, plusieurs unions départementales et fédérations de la CGT, dont celles de la chimie et du commerce, ont d’ores et déjà prévu de mobiliser le 10 septembre.”Il y a de quoi être en colère, il faut des mobilisations, elles seront nombreuses comme celle du 10 septembre, et il y en aura d’autres”, a déclaré à l’AFP Thomas Vacheron, secrétaire confédéral du syndicat.- “Début de la lutte” -La fédération Mines-Energies de la CGT appelle elle à faire grève à partir du 2 septembre.Contre les mesures budgétaires, Force ouvrière a aussi annoncé un préavis de grève à compter du 1er septembre et une grève est envisagée dans les hôpitaux parisiens.Quelques responsables politiques soutiennent l’appel du 10 septembre, comme les députés Clémentine Autain et Alexis Corbiere, ex-LFI siégeant dans le groupe Ecologiste. Ils sont signataires d’une tribune publiée par la revue Regards appelant à faire de cette date “le début de la lutte” pour “une vie digne et heureuse”.Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a assuré sur son blog se reconnaître dans les “motifs de cette action”, tout en soulignant l’importance de son “indépendance” comme “condition de son succès”.”On suit, on regarde ce qui se passe sur les réseaux, on est vigilants”, indique à l’AFP le député PS Arthur Delaporte. “Quand on appelle à rejoindre un mouvement, c’est dans le cadre d’une intersyndicale, là ce n’est pas le cas.”Même réserve, à l’extrême-droite, chez la députée RN Edwige Diaz. Son parti “par principe ne s’improvise pas instigateur de manifestations”, a-t-elle souligné sur France Inter, tout en “compren(ant) la détresse de ces Français”. “Je n’ai pas l’impression que ça marche très fort”, confie pour sa part une source gouvernementale à l’AFP. Tout en restant prudente: “On peut se tromper, il y avait beaucoup qui ne ressentaient pas les Gilets jaunes et ils sont arrivés…”pim-cln-caz-bpa-boc/alu/pcl/cbn