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Budget Sécu: le Sénat alourdit les taxes sur le tabac, les sodas et les jeux d’argent

Les sénateurs ont voté jeudi plusieurs hausses de taxes “comportementales” sur les boissons sucrées, les jeux d’argent et le tabac, dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025.Une hausse de taxe pour “donner un coup de pied dans l’industrie” alimentaire. C’est ainsi que la sénatrice centriste Elisabeth Doineau, rapporteur général du budget de la Sécu, a présenté ses amendements visant à relever la fiscalité sur les “boissons à sucres ajoutés”.Propositions adoptées avec le soutien du gouvernement: il en coûtera donc 4 centimes par litre pour les breuvages les moins sucrés, et jusqu’à 35 centimes par litre pour les plus sucrés. Un barème sensiblement alourdi par rapport à celui voté par les députés, qui avaient fixé la première tranche à 3,5 centimes et la dernière à 28 centimes.Objet d’un large consensus à l’Assemblée, cette mesure avait été reprise par l’exécutif dans le texte transmis au Sénat, où son renforcement a de nouveau fait l’objet d’un large accord de droite à gauche. De même que la hausse de la taxe sur les “boissons édulcorées”, votée contre l’avis du gouvernement.Les sénateurs ont également passé outre l’opinion de la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, sur la fiscalité du tabac. Le paquet de cigarettes passera ainsi à 12,70 euros en moyenne l’an prochain, soit 40 centimes de plus que prévu dans le plan national de lutte contre le tabagisme présenté il y a à peine un an.”Si on change sans arrêt de plan, ça me paraît un petit peu compliqué”, a justifié la ministre. En vain: la mesure, censée rapporter 200 millions d’euros dès l’an prochain tout en maintenant la cible d’un paquet à 13 euros en 2027, a été largement validée par 241 voix contre 2, avec une large abstention de la gauche qui défendait plutôt un paquet à 16 euros d’ici deux ans.- L’alcool épargné -Mme Darrieussecq n’a pas été plus suivie sur les “pouches”, ces sachets de nicotine en gommes ou en billes à placer dans la bouche, qu’elle “préfère interdire que taxer”. Intention saluée par le président de la commission des Affaires sociales, Philippe Mouiller (LR), mais en attendant “nous mettons dans le texte” cette nouvelle taxe, qui deviendra “automatiquement caduque” lorsque ces produits seront prohibés.Le gouvernement a en revanche obtenu gain de cause sur les jeux d’argent et de hasard. Rejeté à l’Assemblée, son amendement visant à relever les taxes sur les loteries, casinos et autres paris sportifs a été redéposé par Mme Doineau, en épargnant cette fois-ci les paris hippiques qui avaient fait se cabrer la filière équine.Les sénateurs se sont en revanche opposés consciencieusement à tous les amendements visant l’alimentation et l’alcool, à l’exception d’une taxe sur les publicités pour les boissons alcooliques à La Réunion, votée là encore contre l’avis de la ministre.Plus tôt dans la journée, les sénateurs avaient approuvé plusieurs mesures visant l’industrie pharmaceutique, notamment sur la “clause de sauvegarde” du secteur afin de garantir “600 millions d’euros d’économies supplémentaires” sur le médicament en 2025 après le dérapage des dépenses cette année. Même chose pour les dispositifs médicaux, afin de récupérer 150 millions de plus l’an prochain.Une batterie d’amendements contre la fraude sociale a aussi été adoptée, souvent contre l’avis du gouvernement. Certains à l’initiative de la gauche, contre les employeurs condamnés pour travail dissimulé et les soignants “reconnus coupables de fraude”.D’autres poussés par la droite, pour informer les employeurs en cas d’arrêt de travail frauduleux et permettre ainsi “une éventuelle sanction disciplinaire”. Ou encore pour ouvrir aux agents des caisses de Sécu l’accès au fichier des passagers aériens, dans le cas des allocations soumises à condition de résidence comme le RSA.

Barnier veut traiter les communes en “partenaires” et pas en “sous-traitants”

Michel Barnier a souhaité jeudi “simplifier” la vie des communes, qui ne sont pas “des sous-traitants” de l’État mais des “partenaires” sans s’étendre sur leur contribution au budget de l’Etat qu’elles contestent.En clôture du 106e Congrès des maires, très remontés contre les économies budgétaires demandées aux collectivités, le Premier ministre a dit vouloir “renverser ce sentiment avec vous, pas sans vous, d’être sous tutelle normative et financière” de l’État.La vocation des communes “n’est pas” d’être des “sous-traitants de l’État” mais “davantage des partenaires”, a-t-il souligné.Michel Barnier avait promis de “réduire le poids de l’effort” demandé aux communes dans le projet de budget, actuellement examiné par le Sénat, mais il n’a pas chiffré jeudi cette contribution. “Les efforts que nous devons faire, on n’aura pas à les faire contre les communes, ni sans elles”, a-t-il redit.Une contribution de cinq milliards d’euros est demandée aux collectivités, dont trois milliards aux 450 plus grandes, mais les associations d’élus évaluent plutôt la facture entre 10 et 11 milliards d’euros.Michel Barnier a dit partager avec les élus locaux une “blessure” à propos du déficit. “Vous avez dit avec beaucoup de force votre exaspération, la blessure qui a été celle de tous les élus locaux, d’entendre dire (par le gouvernement précédent, ndlr) que si la France était en déficit, c’était leur faute”.”Vous ne m’entendrez pas dire ça parce que je ne le pense pas”, a-t-il assuré, en ajoutant qu’il partageait la “même blessure” quand il a “entendu de hauts responsables, ancien Premier ministre, ministre, dire que le déficit de la France était la faute du gouvernement actuel”.L’ex-ministre des Finances Bruno Le Maire avait ces derniers jours pointé du doigt la responsabilité du gouvernement actuel qui n’aurait pas mis en oeuvre des mesures préparées plus tôt dans l’année pour contenir les déficits.Désireux que la vie des élus soit “plus simple”, il a promis de consacrer dans la loi “un statut de l’élu en bonne et due forme, qui figurera en tête du code général des collectivités territoriales”.Après s’être dit, devant les départements, ouvert à une réflexion sur le cumul des mandats, il a déclaré être “prêt à des évolutions” sur le scrutin municipal, en évoquant une “extension du scrutin de liste paritaire aux communes de moins de 1.000 habitants”, qui représenterait “une démarche plus positive que le scrutin majoritaire” qui “ne facilite pas toujours la vie des élus”.Il a promis d’accélérer sur “la simplification législative, la sobriété normative”, et évoqué un prochain décret qui va “renforcer très considérablement le pouvoir des préfets de département”.

Retraites: le rapporteur général du budget de la Sécu à l’Assemblée défend le compromis annoncé par Wauquiez

Le rapporteur général du budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée, Yannick Neuder (LR), a défendu jeudi auprès de l’AFP la mesure de revalorisation des retraites annoncée par le chef de file de son groupe Laurent Wauquiez, critiquée jusque dans les rangs de la droite.”Le dispositif proposé par la Droite républicaine est protecteur pour nos retraités, qu’ils soient au-dessus ou en dessous du Smic”, assure M. Neuder.M. Wauquiez a annoncé le 11 novembre sur TF1 ce compromis, qui prévoit d’augmenter les retraites de la moitié de l’inflation au 1er janvier, puis d’une deuxième moitié au 1er juillet pour les seules pensions sous le Smic.Le projet initial du gouvernement prévoyait de reporter de six mois, du 1er janvier 2025 au 1er juillet 2026, l’indexation des retraites sur l’inflation, une mesure censée rapporter trois milliards d’euros.Critiquée sur la forme, l’annonce de M. Wauquiez a aussi mécontenté sur le fond, y compris au sein des partis de la coalition gouvernementale.La députée EPR Olivia Grégoire a ainsi soulignée auprès de la presse que fin 2025 les retraites seraient plus basses que prévu pour les retraités au-dessus du Smic, et qu’en plus cette moindre revalorisation se répercuterait sur les années suivantes.Le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a lui demandé à Michel Barnier de “revenir” sur cette mesure qui fait selon lui “neuf millions de perdants parmi les retraités”.Car, a détaillé l’ancien ministre du Travail, ceux qui ne bénéficieront que d’une revalorisation de la moitié de l’inflation, “il va leur manquer à peu près 1%” cette année mais aussi “en 2026 et en 2027, jusqu’à la fin de leurs jours”.Auprès de l’AFP, M. Neuder rétorque, tableaux à l’appui, que “jusqu’en décembre 2026 personne ne perd rien”. Selon le député, le projet du gouvernement prévoyait pour 2026 une revalorisation en juillet, alors que la proposition LR avance cette dernière à janvier; de sorte que le cumul des pensions perçues en 2025 et 2026 est quasiment identique dans les deux configurations.Interrogé, un député du bloc central contredit cependant sous couvert d’anonymat cet argument: “Laurent Wauquiez dit que le projet du gouvernement c’était de décaler de manière pérenne l’indexation tous les ans en juillet mais rien n’indique cela”, a-t-il affirmé jeudi.

Accalmie judiciaire entre Noël Le Graët et Amélie Oudéa-Castera

Après le classement récent de l’enquête le visant pour harcèlement, l’ancien patron du football français Noël Le Graët a retiré sa plainte en diffamation contre l’ex-ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera, qui ne sera donc pas jugée comme prévu par la Cour de justice de la République (CJR) début décembre.L’ancienne ministre a annoncé elle-même sur X ce retrait de plainte: “Noël Le Graët a fait savoir à la CJR qu’il retirait sa plainte en diffamation contre moi. En cas de procès, il aurait eu à revenir devant la Cour sur les écarts répétés de langage et de comportement qui l’avaient conduit à démissionner de la Fédération française de football”, a écrit Mme Oudéa-Castera jeudi.”Comme à l’époque pour sa démission, il prend une sage décision pour lui comme pour la Fédération française de football (FFF)”, a encore lancé l’éphémère ministre de l’Education nationale, début 2024.Après onze années de règne, entre succès sportifs, redressement économique et épilogue dans la tempête médiatique, M. Le Graët avait quitté la tête de la FFF fin février 2023 sous pression, après un rapport d’audit accablant de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) sur sa gestion, sur fond d’accusations de harcèlement sexuel. Des accusations que M. Le Graët niait farouchement.- Perte de temps -Quelques heures après le départ de M. Le Graët fin février, son avocat avait annoncé la plainte contre Mme Oudéa-Castera, affirmant que la ministre avait “menti” sur ce rapport de l’IGESR, qui n’avait pas été rendu public.La plainte pour diffamation concernait des propos tenus par Amélie Oudéa-Castera, dans l’exercice de ses fonctions de ministre, à l’occasion d’une conférence de presse du 15 février 2023 et d’une interview du 5 mars 2023. Me Marembert soulignait également à l’époque une différence entre la synthèse du document, publiée le 15 février qui mentionnait des “paroles” et des SMS, “des propos ou des écrits ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d’autres”, et son intégralité.Sollicité par l’AFP, Me Thierry Marembert a “confirmé le retrait de la plainte, qui date de mardi”. “La justice a tranché. Noël Le Graët s’est longuement expliqué, a été crû et a été innocenté”, a-t-il poursuivi.L’ex-patron du foot français, contacté plusieurs fois, n’a pas pu pour le moment commenter sa décision. M. Le Graët a bénéficié le 17 octobre d’un classement du parquet de Paris pour infraction insuffisamment caractérisée, dans l’enquête pour harcèlement moral et sexuel ouverte 18 mois plus tôt et qui avait précipité sa chute.”Les Français n’ont pas besoin de Noël Le Graët pour se faire leur opinion de +AOC+”, telle qu’est surnommée l’ex-ministre, a cinglé Me Marembert. “Inutile de perdre du temps.” Son client “entend se consacrer à sa famille et au monde du football, ses deux grandes passions, à qui il a encore beaucoup à apporter”, a-t-il ajouté.- Procédure administrative -Une source judiciaire a confirmé à l’AFP la réception par la CJR d’un courrier daté de mardi “émanant des conseils de M. Le Graët et faisant état de son intention de se désister de (sa) plainte en diffamation”. “Il appartiendra à la CJR de tirer les conséquences de ce désistement, s’il était confirmé, lors de l’audience qui s’ouvrira le 3 décembre” et qui était prévue pour durer jusqu’au lendemain, a ajouté cette source.Comme le prévoit le droit de la presse et sauf cas particuliers, le désistement du plaignant met procéduralement un terme à l’action engagée, lorsqu’il est effectif.Me Thierry Marembert a indiqué que la procédure devant la justice administrative pour obtenir l’annulation du rapport de l’IGESR était toujours en cours, sans date d’audience prévue à ce stade.

Face aux menaces de censure, Barnier plaide pour la “stabilité” et “l’intérêt général”

Face aux menaces de censure brandies par la gauche et l’extrême droite, Michel Barnier a plaidé pour la “stabilité” et défendu “l’intérêt général” au-delà “des petites combines”.”Le temps que j’ai devant moi, ça dépend d’une éventuelle coalition des contraires, si je puis dire, à l’Assemblée nationale. Je ne sais pas si cela se produira. J’y suis prêt”, a déclaré le Premier ministre devant le 106e Congrès des maires, assurant que les Français souhaitent “la stabilité”.Fragilisé aussi au sein de son gouvernement par les macronistes qui contestent ses mesures fiscales, il a estimé qu’il y avait “un intérêt commun plus important que nos propres intérêts à travailler ensemble”, ajoutant, dans une allusion au ministre de l’Economie Antoine Armand, que “quand on est loyal (…) on a de meilleures chances de faire face à l’adversité”.Le locataire de Bercy a déclenché une mini-tempête en s’opposant au Premier ministre sur les suppressions d’allègements de cotisations patronales, même réduites de quatre à trois milliards d’euros par le Sénat. Elles déplaisent à Gabriel Attal, chef de file des députés macronistes, pour qui elles vont à rebours de la politique de l’offre soutenue depuis 2017.- “Dos au mur” -Au-delà du budget, un “moment particulièrement difficile”, Michel Barnier a souhaité relever “la ligne d’horizon” et promis de présenter en début d’année prochaine “une cinquantaine” de mesures qui seront “mises en chantier” dans les trois ans. “Je ne suis pas là seulement à Matignon pour, avec le gouvernement, gérer en défensive, le dos au mur, un budget difficile et faire des économies effrénées”, a-t-il expliqué.Après le RN, la gauche, dans une tribune au Monde jeudi, a agité à son tour la menace d’une censure si “Michel Barnier “s’entête à vouloir contourner le Parlement et à piétiner le vote du 7 juillet des Françaises et des Français pour imposer son budget par 49.3”.Le texte, visant à montrer l’unité du Nouveau Front populaire, est cosigné par Manuel Bompard (LFI), Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF), Marine Tondelier (Les Écologistes) mais aussi Lucie Castets, toujours présentée comme “candidate du Nouveau Front populaire à Matignon”.Une manière de rappeler, au lendemain des déclarations de Marine Le Pen menaçant de voter la censure “si le pouvoir d’achat des Français est amputé”, que la gauche est la première force d’opposition, même si elle ne peut faire tomber le gouvernement qu’avec le soutien du RN.Comme Marine Le Pen, les responsables parlementaires de la gauche seront reçus à Matignon en début de semaine prochaine mais il est peu probable qu’ils en ressortent satisfaits. – La censure, et après ? -La possibilité d’une crise financière, agitée par l’exécutif en cas de rejet du budget, tout comme l’appel “à la stabilité” lancé par le président de la République Emmanuel Macron depuis le G20, ne semblent guère avoir de prise sur eux.  D’autant plus que, selon un sondage Elabe, 51% des Français (dont 61% des électeurs RN et 72% des électeurs NFP) souhaitent une motion de censure.Pour autant, les leaders de gauche n’évoquent pas dans leur tribune de stratégie commune après avoir renversé Michel Barnier.Quand bien même Lucie Castets reste leur candidate officielle, me premier secrétaire du PS Olivier Faure a indiqué sur BFMTV ne pas croire qu’Emmanuel Macron l’appellera à Matignon. Si une partie des socialistes pourraient soutenir une nomination de Bernard Cazeneuve, cela supposerait une alliance avec le bloc central qui les diviserait et serait rejetée par le reste du NFP. Et, en cas de crise prolongée, Olivier Faure juge qu’une présidentielle anticipée “ne serait pas une bonne solution” au contraire de LFI qui mise dessus pour imposer une candidature de Jean-Luc Mélenchon.Côté macronistes, si Antoine Armand a reçu le soutien de son homologue macroniste de l’Industrie Marc Ferracci, il s’est fait tacler sur RMC par celui des Transports, le LR François Durovray, pour qui “on doit s’exprimer en famille, pas à l’extérieur”.Et M. Armand a relancé les spéculations sur une sortie du gouvernement des macronistes en se disant “surtout” membre de la “famille Ensemble pour la République” avant d’être “ministre de Michel Barnier”.far-lum-sl-are/sde/gvy

Le président Macron accuse les Haïtiens qui ont limogé leur Premier ministre d’être “complètement cons”

Le président français Emmanuel Macron a accusé d’être “complètement cons” les responsables haïtiens qui ont limogé Garry Conille, nommé Premier ministre il y a cinq mois pour tenter de stabiliser son pays, selon une vidéo tournée mercredi à Rio qui circule sur les réseaux sociaux.Dans cette vidéo tournée en marge du G20 avant son départ vers le Chili en dehors de la présence de la presse, le chef de l’État répond, selon son entourage, à un Haïtien qui l’interpellait “de manière insistante” en l’accusant lui et la France “d’être responsables de la situation en Haïti”. “Là franchement, c’est les Haïtiens qui ont tué Haïti, en laissant le narcotrafic”, lui répond Emmanuel Macron. “Et là, ce qu’ils ont fait, le Premier ministre était super, je l’ai défendu, ils l’ont viré!”, a-t-il ajouté en référence au limogeage de Garry Conille par le conseil présidentiel de transition haïtien.”C’est terrible. C’est terrible. Et moi, je ne peux pas le remplacer. Ils sont complètement cons, ils n’auraient jamais dû le sortir, le Premier ministre était formidable”, poursuit-il avant que la vidéo s’interrompe.Emmanuel Macron a ensuite mentionné la crise haïtienne jeudi lors d’un discours sur la relation avec l’Amérique latine prononcé devant le Congrès du Chili dans la ville de Valparaiso.”La France continuera d’apporter son soutien au peuple haïtien et de soutenir toutes les initiatives visant à rétablir la sécurité et recréer un chemin vers une situation politique stable. Les Haïtiens le méritent”, a-t-il déclaré.En proie à des crises politique, sécuritaire, socio-économique et humanitaire, attisées par la violence des gangs qui contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince, ce pays des Caraïbes est en plein chaos. La décision de démettre Garry Conille de ses fonctions est survenue le 10 novembre alors que le Conseil de transition souhaitait changer des responsables des ministères de la Justice, des Finances, de la Défense et de la Santé, contre son avis. Pour M. Conille, “la résolution du Conseil présidentiel de transition (…) est clairement entachée d’illégalité”. 

Budget de la Sécu: les députés macronistes trancheront mardi sur leur position en commission mixte paritaire

Les députés Ensemble pour la République (EPR) trancheront mardi sur la position que devra adopter leur représentant au sein de la commission mixte paritaire qui se réunira le lendemain pour tenter de parvenir à un compromis sur le budget de la Sécurité sociale, selon des sources parlementaires.”La position du groupe sera tranchée mardi”, a affirmé jeudi à l’AFP l’entourage du président du groupe macroniste Gabriel Attal. “On votera probablement”, a indiqué de son côté un député sous couvert d’anonymat.Une commission mixte paritaire, composée de sept sénateurs et sept députés, doit se réunir mercredi à 14H00 pour accorder les points de vue du Sénat et de l’Assemblée sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. L’examen de ce PLFSS est en cours au Sénat, après n’avoir pu se terminer dans les délais constitutionnels impartis à l’Assemblée nationale.Plusieurs députés EPR envisagent sous couvert d’anonymat que cette CMP n’aboutisse pas. La voix de la représentante du groupe, Stéphanie Rist, y sera décisive, la coalition gouvernementale comptant huit membres titulaires sur quatorze.Le groupe EPR fait depuis plusieurs jours monter la pression sur la question de la baisse des exonérations de cotisations patronales, protestant contre une mesure du gouvernement incluse dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui aboutirait à alourdir le coût du travail de quatre milliards d’euros.Si un député juge “impossible” que les siens censurent le gouvernement de Michel Barnier, il envisage une forme de riposte graduée, avec d’abord l’éventualité de faire échouer la CMP, et ensuite celle que les ministres EPR sortent du gouvernement.Le ministre de l’Économie Antoine Armand a ainsi rappelé dans une interview au Parisien mercredi qu’il était  “ministre de Michel Barnier et surtout [qu’il appartenait] à la famille Ensemble pour la République”, laquelle dit “attention à l’impôt de trop!”.Invité de l’Association des journalistes parlementaires, le député EPR Mathieu Lefèvre a affirmé considérer “à titre personnel qu’une copie où il y a un euro d’augmentation de coût du travail n'[était] pas acceptable”. “C’est tout ou rien”, a-t-il insisté, alors que le gouvernement a proposé de diviser par deux l’effort demandé aux entreprises.Un autre député, s’exprimant sous couvert d’anonymat jeudi, estime lui “qu’en deçà du milliard” un accord pourrait s’esquisser.”La loi du tout ou rien ne pourra pas marcher dans cette CMP, parce que si tout le monde fait ça, ce sera rien”, a affirmé le rapporteur général du budget de la Sécurité sociale Yannick Neuder (LR).

Des députés du NFP recommandent 17 mesures pour lutter contre l’évasion fiscale

Taxe sur le patrimoine mondial des milliardaires, interdiction des montages complexes, lutte contre les pratiques des Etats non coopératifs: un rapport de députés du Nouveau front populaire présenté à la presse jeudi recommande 17 mesures pour lutter contre l’évasion fiscale.Mathilde Feld (LFI) et Nicolas Sansu (PCF), les deux co-rapporteurs, ont mis sur la table un bouquet de 17 recommandations contre la fraude et l’évasion fiscales, tout en dénonçant un manque de “volonté politique” des “gouvernements successifs” pour combattre ce phénomène. Parmi ces mesures: interdire “les campagnes de publicité faisant la promotion de mécanismes d’évitement fiscal”, instaurer un “impôt minimum” de 2% du patrimoine pour les foyers fiscaux français disposant d’un patrimoine supérieur à un milliard d’euros, élargir la liste des Etats et territoires non-coopératifs en incluant notamment les Pays-Bas, la Suisse, le Luxembourg…  L’un des autres co-rapporteurs, le député communiste Nicolas Sansu, a défendu l’idée d’interdire la publicité des “cabinets d’avocats fiscalistes dans tous les grands magazines”, dénonçant des annonces qui expliquent “comment échapper à l’impôt”. Les rapporteurs reprennent également l’idée d’une taxe “mondiale” pour les milliardaires à hauteur de 2% de leur patrimoine, une proposition de l’économiste franco-américain spécialiste des inégalités, Gabriel Zucman. “Fixer un taux d’imposition de 2 % sur les patrimoines dépassant un milliard d’euros (…) permettra de créer environ 13 milliards de recettes supplémentaires”, a notamment estimé Mathilde Feld.Le rapport dresse également le constat d’une administration et d’une législation fiscale “trop affaiblies depuis des années” et qui “ne sont plus en mesure de lutter efficacement contre l’évasion fiscale”.  Un total de “30.000 postes ont été supprimés à la direction générale des Finances publiques (DGFIP)” depuis sa création en 2008, soit “un quart” des effectifs, a expliqué Mathilde Feld. Le rapport recommande notamment que les effectifs de la DGFIP soient a minima “stables en 2025”.

Noël Le Graët retire sa plainte contre Amélie Oudéa-Castera qui ne sera pas jugée pour diffamation par la CJR

Noël Le Graët a retiré sa plainte pour diffamation contre l’ex-ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera qui ne sera donc pas jugée comme prévu par la Cour de justice de la République (CJR), a indiqué jeudi à l’AFP Thierry Marembert, avocat de l’ancien patron du football français.L’ancienne ministre a annoncé elle-même sur X ce retrait de plainte : “Noël Le Graët a fait savoir à la CJR qu’il retirait sa plainte en diffamation contre moi. En cas de procès, il aurait eu à revenir devant la Cour sur les écarts répétés de langage et de comportement qui l’avaient conduit à démissionner de la Fédération française de football”, a écrit Mme Oudéa-Castera jeudi.”Comme à l’époque pour sa démission, il prend une sage décision pour lui comme pour la Fédération française de football (FFF)”, a encore lancé l’éphémère ministre de l’Education nationale, début 2024.Sollicité par l’AFP, Me Marembert a “confirmé le retrait de la plainte, qui date de mardi”.”La justice a tranché. Noël Le Graët s’est longuement expliqué, a été crû et a été innocenté”, a-t-il poursuivi.M. Le Graët a bénéficié le 17 octobre d’un classement du parquet de Paris pour infraction insuffisamment caractérisée, dans l’enquête pour harcèlement moral et sexuel ouverte 18 mois plus tôt et qui avait précipité la chute du “menhir” du football français.”Les Français n’ont pas besoin de Noël Le Graët pour se faire leur opinion de +AOC+”, telle qu’est surnommée l’ex-ministre, a cinglé Me Marembert. “Inutile de perdre du temps.” Son client “entend se consacrer à sa famille et au monde du football, ses deux grandes passions, à qui il a encore beaucoup à apporter”, a-t-il ajouté.Une source judiciaire a confirmé à l’AFP la réception par la CJR d’un courrier daté de mardi “émanant des conseils de M. Le Graët et faisant état de son intention de se désister de (sa) plainte en diffamation”. “Il appartiendra à la CJR de tirer les conséquences de ce désistement, s’il était confirmé, lors de l’audience qui s’ouvrira le 3 décembre” et qui était prévue pour durer jusqu’au lendemain, a ajouté cette source.Comme le prévoit le droit de la presse et sauf cas particuliers, le désistement du plaignant met procéduralement un terme à l’action engagée lorsqu’il est effectif.Après onze années de règne, entre succès sportifs, redressement économique et épilogue dans la tempête médiatique, M. Le Graët avait quitté la tête de la FFF fin février 2023 sous pression.Il avait été fragilisé par des déclarations maladroites sur l’icône Zinédine Zidane et surtout par des témoignages de femmes lui imputant un comportement inapproprié, notamment à travers des “SMS ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d’autres”. Des accusations que M. Le Graët niait farouchement.

Agriculteurs: la Coordination rurale bloque toujours le port de Bordeaux

La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l’Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais.La ministre Annie Genevard est arrivée peu avant 10H30 dans une exploitation d’endives à La Couture, première étape de son déplacement dans le Pas-de-Calais, sans s’exprimer immédiatement auprès de la presse sur place.Les panneaux d’entrée et de sortie du village et des alentours étaient barrés d’autocollants “Paraguay”, “Brésil” ou “Argentine”, en référence à l’accord de libre-échange UE-Mercosur en négociation avec ces pays d’Amérique latine et auquel les agriculteurs comme la classe politique française s’opposent.Il s’agit de la première visite de la ministre sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, une mobilisation surtout marquée en fin de semaine par les actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale.A Bordeaux, ils bloquent ainsi les accès au port et au dépôt pétrolier DPA: des pneus, des câbles et un tracteur entravent l’entrée du site. Sous une pluie battante, les agriculteurs s’abritent autour d’un feu et de deux barnums tanguant avec le vent. Une file de camions bloqués dont des camions citernes s’allonge aux abords. Les manifestants ont tenté dans la matinée de joindre Annie Genevard, sans succès.”On bloque tant que Mme Genevard et M. Barnier [Michel Barnier, Premier ministre] ne mettent pas en place des solutions pour la profession. Des choses structurelles, (…), on ne veut pas un peu d’argent aujourd’hui pour rentrer dans nos fermes, on veut des réformes pour vivre, avoir un salaire décent”, a déclaré à l’AFP Aurélie Armand, directrice de la CR du Lot-et-Garonne.”Le temps est avec nous parce que quand il pleut on ne peut pas travailler dans les fermes, donc c’est très bien”, a-t-elle lancé, alors qu’une pluie battante balaye la Gironde avec le passage de la tempête Caetano.Plus au sud, dans les Landes, des agriculteurs de la CR40 occupent toujours une centrale d’achat Leclerc à Mont-de-Marsan mais les autorités leur ont donné jusqu’à vendredi inclus pour libérer les lieux, a-t-on appris auprès de la préfecture. – Tassement du mouvement, avant une reprise -La préfète du département a par ailleurs condamné “les dégradations commises par des membres de la Coordination rurale” mercredi soir sur des sites de la Mutualité sociale agricole (MSA), visée par des dépôts sauvages, et de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), ciblée par un incendie “volontairement déclenché” dans son enceinte.Sur Europe1/Cnews, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a redit que les agriculteurs avaient “parfaitement le droit de manifester”, mais qu’il y avait “des lignes rouges” à ne pas dépasser: “pas d’enkystement”, “pas de blocage”.A l’autre bout de la France, à Strasbourg, des membres de la CR se sont installés dans le centre avec une dizaine de tracteurs pour y distribuer 600 kilos de pommes aux passants.”Nous, on propose un pacte avec le consommateur, c’est-à-dire lui fournir une alimentation de qualité en quantité suffisante et en contrepartie, le consommateur nous paye un prix correct”, a souligné le président de la CR départementale, Paul Fritsch.Les autorités constatent une “légère baisse” de la mobilisation à l’échelle du pays par rapport au début de la semaine, quand les syndicats majoritaires FNSEA et JA étaient aussi sur le terrain.Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d’élections professionnelles. La CR, qui préside aujourd’hui trois chambres d’agriculture, espère à cette occasion briser l’hégémonie de l’alliance FNSEA-JA et ravir “15 à 20 chambres” supplémentaires.Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations emmenées par ses membres auraient lieu la semaine prochaine, “mardi, mercredi et jeudi”, “pour dénoncer les entraves à l’agriculture”.FNSEA et JA avaient prévenu qu’ils se mobiliseraient jusqu’à la mi-décembre contre l’accord le Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne organise aussi des actions ponctuelles, contre les traités de libre-échange ou les installations énergétiques sur les terres agricoles.