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Comme Macron avec la dissolution, Bayrou tente le coup risqué de la “clarification”

L’histoire se répète? Quatorze mois après la dissolution décidée par Emmanuel Macron au nom d’une nécessaire “clarification”, François Bayrou dramatise les enjeux avec les mêmes mots pour se soumettre à un vote de confiance qui risque, lui aussi, de déboucher sur un désaveu cinglant.La France traverse “un moment d’hésitation et de trouble” qui “impose une clarification”, a déclaré lundi le Premier ministre lors d’une conférence de presse de rentrée. Cette “clarification” passera par un vote de confiance qu’il demandera à l’Assemblée nationale le 8 septembre pour valider le principe d’un effort de près de 44 milliards d’euros de réduction du déficit.Le chef du gouvernement a, une fois de plus, dépeint un sombre tableau de la situation de “surendettement” de la France. Et il a pris l’opinion à témoin, en martelant sa “conviction inarrachable que les Français prendront conscience de la gravité de la situation” et “accepteront de participer à l’effort”.En juin 2024, le président de la République avait lui aussi surpris les Français, et justifié la dissolution de l’Assemblée au soir d’une sévère défaite de son camp aux élections européennes par la volonté de “clarification”.Le résultat est connu: un mois plus tard, les législatives anticipées aboutissaient à un paysage politique plus fragmenté que jamais, sans majorité, à l’origine de l’instabilité qui risque aujourd’hui d’emporter le gouvernement de François Bayrou comme celui, éphémère, de Michel Barnier à l’automne dernier.”En dissolvant l’Assemblée, Emmanuel Macron demandait une clarification aux Français et à l’opinion de se mobiliser en sa faveur”, souligne la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina.”Pour le Premier ministre, le pari consiste plutôt à consolider sa base parlementaire et éviter que les députés du socle commun”, cette fragile coalition du centre et de la droite qui soutient le gouvernement, “ne tirent contre leur camp”, dit-elle à l’AFP, évoquant une “logique plus fidèle à la Ve République”.Le résultat est toutefois plus qu’incertain: les oppositions menacent toutes de voter contre la confiance, ce qui ferait tomber le gouvernement. Pour Anne-Charlène Bezzina, “ça dépendra du niveau des abstentions”, mais “la dramatisation n’est pas forcément la meilleure technique pour obtenir du soutien parlementaire, surtout si les mesures du plan budgétaire ne changent pas”.-“Hara-kiri”-“Cela semble être un hara-kiri” de la part de François Bayrou, tranche Mathieu Gallard, directeur de recherche à l’institut de sondage Ipsos.Selon lui, “le président, il y a un an comme le Premier ministre aujourd’hui, pense pouvoir gagner des soutiens en dramatisant les enjeux, en prenant l’opinion à témoin”.Mais “ça ne peut marcher que si on avance des pistes acceptables par l’opinion, au moins en partie”, explique-t-il à l’AFP. Ce qui, au vu des sondages, n’est pas le cas des deux jours fériés supprimés ou du gel des prestations sociales et des pensions, les mesures phares du plan Bayrou concocté en concertation avec le chef de l’État.La cheffe des Écologistes Marine Tondelier estime que la décision de François Bayrou est “de fait une démission”. Et si le gouvernement tombe, les options du président Macron seront très réduites.Soit il nomme un autre membre de son camp à Matignon, comme son fidèle ministre des Armées Sébastien Lecornu, mais ce sera “perçu comme une provocation” par les oppositions, estime Mathieu Gallard.Soit il tente de nommer une personnalité de gauche comme Bernard Cazeneuve, ce qu’il n’avait pas voulu faire il y a un an, “mais c’est probablement trop tard” tant les positions se radicalisent à l’approche de la présidentielle de 2027, ajoute-t-il.Une nouvelle dissolution, que la cheffe des députés du Rassemblement national Marine Le Pen a appelé de ses vœux, deviendrait peut-être inéluctable. Alors même qu’Emmanuel Macron, échaudé par l’échec de la précédente, a dit publiquement vouloir éviter d’y recourir.

Congé menstruel: Strasbourg fait appel pour appliquer la mesure

La ville et la métropole de Strasbourg ont annoncé lundi avoir fait appel de la décision du tribunal administratif les empêchant d’instaurer un congé gynécologique pour leurs salariées.”Ce vendredi 22 août, la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg ont conjointement fait appel du jugement prononcé par le Tribunal administratif de Strasbourg sur le dispositif expérimental de congé de santé gynécologique instauré depuis septembre 2024 au profit des agentes de la collectivité”, ont indiqué les deux collectivités dans un communiqué.Le tribunal administratif de Strasbourg, saisi par la préfecture du Bas-Rhin, a annulé fin juin cette mesure, estimant qu’elle ne pouvait pas être instituée par une collectivité, faute de cadre légal.”Le signal qui est envoyé aux femmes, c’est que leur corps n’est pas pris en compte, que leur santé et que leur souffrance n’est pas prise en compte”, a déclaré lors d’un point presse la maire (Les Ecologistes) de Strasbourg, Jeanne Barseghian. “J’ai l’impression que la vague réactionnaire qu’on connaît met à mal un certain nombre d’avancées qui sont portées par des collectivités comme Strasbourg, et donc nous faisons appel de cette décision.”La mesure retoquée permettait aux agentes souffrant de douleurs menstruelles, d’endométriose ou de symptômes de la ménopause de disposer de 13 jours annuels d’absence exceptionnelle, sur présentation d’un certificat médical.Plusieurs collectivités, majoritairement dirigées par la gauche, expérimentent une forme de congé menstruel, ciblant les règles douloureuses, ou gynécologique, qui englobe des pathologies plus larges.Parmi elles, la région Nouvelle-Aquitaine, la métropole de Lyon, la ville de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ou plusieurs communes de la métropole grenobloise.Ces mesures sont souvent attaquées en justice par les préfectures, qui en contestent la légalité.Des propositions de loi visant à permettre aux collectivités de l’instaurer ont été rejetées en 2024 au parlement.”Nous, on est convaincus qu’on va dans le sens de l’histoire, et qu’avec nos parlementaires, nous allons pouvoir faire bouger la loi et on espère aussi que le recours participera de cette évolution”, a déclaré Jeanne Barseghian.”C’est pas beaucoup demander de juste pouvoir travailler sans être perclus de produits pour arrêter de souffrir et sans être perclus de douleurs. Pour n’importe quelle autre personne on trouverait ça normal. C’est normal pour tous, sauf pour les femmes”, a ajouté la députée (Les Ecologistes) du Bas-Rhin Sandra Regol.

GPA: une idée “totalement contraire” à la “dignité des femmes”, selon Aurore Bergé

La ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé a jugé lundi que la GPA (gestation pour autrui), dont Gabriel Attal veut débattre de la légalisation, est “totalement contraire” à “la dignité des femmes”, sur Europe1/CNews.”Je ne nie pas le désir puissant d’enfant qui peut exister. (…) Je peux totalement comprendre la douleur de celles et ceux qui n’arrivent pas à être parents”, a expliqué la ministre invitée à réagir à la proposition du secrétaire général du parti Renaissance qui souhaite aboutir à une GPA présentée comme “éthique”. Mais Mme Bergé “ne souhaite pas que pour répondre à ce désir d’enfant sincère qui peut exister, on mette en balance la question du corps des femmes et de la dignité humaine”.Le président des députés macronistes Gabriel Attal souhaite mettre la légalisation de la GPA au débat interne du parti Renaissance, dans le cadre d’une convention thématique qui fera l’objet d’un vote des adhérents.La GPA est la pratique consistant à une femme, désignée généralement sous le nom de “mère porteuse”, de porter un enfant pour le compte d’un couple de parents d’intention, à qui il sera remis après la naissance.Le président Emmanuel Macron avait dit l’an dernier ne pas être favorable à la GPA, qui n’est selon lui “pas compatible avec la dignité des femmes” et constitue “une forme de marchandisation de leur corps”.

Antisémitisme: le gouvernement français mène un “combat sans ambiguïté”, selon Bergé

Le gouvernement français mène un “combat (…) sans ambiguïté” contre l’antisémitisme qui a atteint des seuils “intolérables”, a assuré lundi Aurore Bergé, la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, alors que les Etats-Unis accusent la France d’être trop peu engagée en la matière.”Le combat du gouvernement français est sans ambiguïté face à l’antisémitisme”, a déclaré Mme Bergé sur Europe 1-CNews. “Le sujet est trop grave. Il est trop important à mon avis, pour être pris à partie dans des enjeux diplomatiques.”L’ambassadeur américain en France, Charles Kushner, est convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères après des critiques qui ont provoqué la colère de Paris sur “l’absence d’action suffisante” du président Emmanuel Macron contre l’antisémitisme.Dans une lettre adressée au chef de l’Etat obtenue dimanche par l’AFP, l’ambassadeur exprime “sa profonde inquiétude face à la flambée de l’antisémitisme en France et à l’absence d’action suffisante de (son) gouvernement pour le combattre”, rejoignant les critiques du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Face à ces critiques, Mme Bergé a insisté lundi sur son attitude “lucide” face à la réalité de l’antisémitisme.”Tous les jours, il y a des remontées de faits antisémites et cet été notamment, je trouve qu’on a atteint des seuils qui sont absolument intolérables, comme si on s’habituait à l’idée qu’il puisse y avoir une forme d’antisémitisme d’atmosphère”, a-t-elle dit. “Parce qu’ici, on interdit à des vacanciers parce qu’ils sont Israéliens de pouvoir entrer dans un lieu, parce que là, on exclut des jeunes Français d’un vol commercial…”, a-t-elle illustré, alors que le gérant d’un parc de loisirs vient d’être mis en examen pour avoir refusé l’accès de son site à un groupe de 150 jeunes Israéliens.”Il y a une forme d’antisémitisme d’atmosphère qui s’installe et qui s’installe dans toutes nos démocraties et que nous combattons”, a jugé Mme Bergé.”Aucun pays ne peut donner de leçons et tous doivent revoir leur copie”, a de son côté réagi sur X Patrick Klugman, président du comité français pour Yad Vashem.”Quelles que soient les positions, parfois contestables, de la France à l’égard d’Israël, les pouvoirs publics mènent une action constante, incontestable et résolue contre l’antisémitisme”, a-t-il ajouté.Le président d’honneur de la Licra, Alain Jakubowicz, a également estimé lundi sur BFMTV et RMC que ce n’est “pas aux USA de donner des leçons à la France sur le sujet”. Selon l’avocat néanmoins, “on a assisté à un été antisémite, clairement, chaque jour un fait nouveau”.

Budget: Hollande hostile “à une censure immédiate” de Bayrou s’il négocie la répartition des efforts

François Hollande ne veut pas de “censure immédiate” du gouvernement Bayrou si celui-ci ouvre une négociation sur le budget dans laquelle le socialiste demande à revoir sensiblement la répartition des efforts demandés entre dépenses et recettes.Alors que les Insoumis entendent déposer une motion de censure dès la reprise des travaux parlementaires la semaine du 22 septembre, François Hollande a admis lundi sur France Inter “ne pas voir comment il serait possible de dire dialoguons, si cette proposition est faite, et censurons en même temps”. “Je ne dis pas que la censure n’est pas à un moment envisageable, elle est aujourd’hui probable, mais s’il doit y avoir un dialogue, il faut qu’il soit poursuivi jusqu’au bout” de la discussion budgétaire à l’automne, a déclaré l’ancien président socialiste.Le député de Corrèze, qui “ne pense pas que ce soit bon pour le pays qu’il y ait un chaos”, ne “peut pas imaginer que ce sera le même texte dans un ou deux mois”.Pour éviter la censure, François Hollande demande à François Bayrou, qui tient une conférence de presse de rentrée lundi après-midi, de revoir fortement la répartition des 43,8 milliards d’économies demandées.”Ce serait mieux si c’était effectivement 22 milliards en matière de dépenses, 22 milliards du côté de la recette” en regardant vers les plus favorisés, a-t-il suggéré. “S’il n’y a pas de rectifications sur le plan de la fiscalité du patrimoine, si les entreprises ne sont pas mises à contribution (…) alors oui, je ne vois pas comment il peut échapper à ce résultat (la censure)”, a-t-il jugé, Alors que le PS s’est dit prêt à “accompagner” les appels au blocage du pays le 10 septembre, nés sur les réseaux sociaux, François Hollande se veut prudent car “il faut avoir un débouché, l’idée de blocage n’est pas suffisante”.”Quand je ne connais pas les initiateurs et la direction d’un mouvement, quand je ne maîtrise pas les revendications, je regarde”, a-t-il averti. Quant à la récupération de ce mouvement par Jean-Luc Mélenchon, il estime que ce n’est pas “à un responsable politique de décréter la grève générale”. “Je crois à la démocratie politique et à la démocratie sociale. C’est aux organisations syndicales de fixer les mouvements, les revendications et même les dates de mobilisation”, a-t-il jugé. 

Rock en Seine: concert sous surveillance pour Kneecap, qui évoque sur scène la situation à Gaza

Le trio nord-irlandais Kneecap, dont l’un des membres est poursuivi par la justice britannique pour soutien au Hezbollah, a donné dimanche un concert sous haute surveillance au festival Rock en Seine, où il a de nouveau critiqué la politique israélienne à Gaza.Ce concert d’une heure s’est tenu devant plusieurs milliers de personnes à Saint-Cloud (ouest de Paris), précédé d’une controverse sur sa tenue car ce groupe de Belfast a pris l’habitude de faire de ses shows une tribune pour la cause palestinienne sur fond de guerre dans la bande de Gaza.”Free, free Palestine !” a ainsi crié au début et à la fin de son spectacle le groupe, dont la musique oscille entre rap et punk, en haranguant une foule enthousiaste où étaient visibles des keffiehs et des maillots irlandais. “Nous ne sommes pas contre Israël”, a-t-il également affirmé, ajoutant: “Je sais que nous sommes en colère mais nous sommes seulement ici pour nous amuser”.Durant son spectacle, Kneecap a tout de même évoqué à plusieurs reprises la situation au Proche-Orient: “Netanyahu est un criminel de guerre” et “Si vous n’appelez pas cela un génocide, comment appelez-vous cela ?”, a-t-il notamment lancé.Les autorités avaient prévenu qu’elles allaient avoir ce concert à l’oeil. L’un des trois membres du groupe, Liam O’Hanna dit Mo Chara, est en effet poursuivi pour “infraction terroriste” après s’être couvert, lors d’un concert à Londres en 2024, d’un drapeau du Hezbollah. Ce mouvement islamiste libanais pro-iranien, ennemi juré d’Israël, est classé terroriste au Royaume-Uni. Soutenu par des centaines de partisans, Mo Chara a comparu mercredi dans la capitale britannique puis est reparti libre, la décision étant ajournée au 26 septembre.Ces péripéties judiciaires n’empêchent pas Kneecap de poursuivre sa tournée à guichets fermés, comme à Glastonbury fin juin, où il avait accusé Israël d’être un Etat “criminel de guerre”. Il a en revanche été privé du festival Sziget de Budapest, après une interdiction d’entrée sur le territoire rendue par le gouvernement hongrois, proche allié d’Israël.- “Gagné beaucoup en notoriété” -“On a l’assurance que le groupe va se tenir tout à fait correctement”, avait expliqué à l’AFP Matthieu Ducos, directeur de Rock en Seine, quelques jours avant l’ouverture du festival.”C’est un groupe qui reste relativement confidentiel en France mais qui a gagné beaucoup en notoriété ces derniers temps, pour des très bonnes raisons artistiques, mais aussi toute cette polémique qui a fait qu’il a gagné énormément en visibilité et en fans”, avait-il ajouté.Dans ce contexte, la ville de Saint-Cloud a retiré sa subvention de 40.000 euros à Rock en Seine, une première.La région Ile-de-France a également annulé ses aides pour l’édition 2025. La subvention s’élevait à 295.000 euros en 2024, à laquelle s’ajoutent 150.000 euros d’aides indirectes à travers l’achat de billets.Le désengagement de ces collectivités ne met toutefois pas en jeu la viabilité du festival, dont le budget est compris entre 16 et 17 millions d’euros cette année.- Sans incident en France -En France, Kneecap – “rotule” en anglais, référence à la pratique des milices paramilitaires qui tiraient dans les genoux de leurs victimes pendant le conflit nord-irlandais – s’est déjà produit à deux reprises cet été.Leurs concerts aux Eurockéennes de Belfort début juillet et au Cabaret vert de Charleville-Mézières mi-août ont eu lieu sans incident mais des voix se sont élevées pour demander leur déprogrammation à Saint-Cloud. “Ils profanent la mémoire des 50 Français victimes du Hamas le 7-Octobre comme de toutes les victimes françaises du Hezbollah”, avait dénoncé sur X Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait pour sa part affirmé que la vigilance serait de mise envers “tout propos à caractère antisémite, d’apologie du terrorisme ou appelant à la haine”.Rock en Seine est détenu par le géant américain des tournées AEG et Combat, groupe de l’homme d’affaires français Matthieu Pigasse, qui voit dans la présence de Kneecap un enjeu de “liberté de création et d’expression”.”Il ne faut pas accepter le principe de censure parce que, sinon, c’est une vague qui va déferler sur les festivals et sur les médias”, a-t-il dit au média musical Billboard France.

LFI déposera une proposition de loi pour abroger la loi Duplomb

La France insoumise déposera dans sa prochaine “niche” parlementaire à l’Assemblée nationale une proposition de loi pour abroger l’ensemble de la loi Duplomb sur l’agriculture, après la censure partielle par le Conseil constitutionnel de sa disposition la plus contestée sur un pesticide, a annoncé dimanche Mathilde Panot.”Le groupe parlementaire insoumis déposera dans sa niche parlementaire une loi d’abrogation totale de la loi Duplomb”, a déclaré la cheffe des députés LFI, lors d’un discours aux universités d’été du mouvement de gauche radicale.”Grâce à la mobilisation exceptionnelle qu’il y a eu pendant l’été, grâce au recours que nous, Insoumis, avons déposé au Conseil constitutionnel, nous avons gagné une première victoire”, a-t-elle lancé.Mais “il ne reste absolument que des horreurs dans cette loi”, a estimé la députée du Val-de-Marne, accusant cette dernière de “favoriser les fermes-usines (…) et les mégabassines”. “Entre les intérêts de l’argent et la survie de l’espèce humaine, il faut choisir. Et nous avons choisi”, a-t-elle encore dit. La prochaine “niche” parlementaire de La France insoumise, journée au cours de laquelle un groupe fixe l’ordre du jour à l’Assemblée, sera le 27 novembre. La loi Duplomb destinée à lever les contraintes pesant sur le métier d’agriculteur, adoptée au Parlement début juillet avec le soutien des macronistes, de LR et l’extrême droite, a fait l’objet d’un vaste mouvement de protestation, y compris au sein du monde scientifique. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, du jamais vu, permettant la tenue d’un futur débat, essentiellement symbolique, à l’Assemblée.Le 7 août, le Conseil constitutionnel a censuré la disposition la plus contestée de la loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions d’un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes.La semaine suivante, Emmanuel Macron a promulgué la loi, en écartant la possibilité de demander une nouvelle délibération du Parlement.

10 septembre: le blocage ne peut être la réponse à la crise budgétaire, dit Bayrou

Le Premier ministre François Bayrou estime, dans des confidences à la presse dominicale, que le blocage du pays le 10 septembre, prôné par des groupes sur les réseaux sociaux, ne peut être “la réponse” à la crise budgétaire, tandis qu’un de ses ministres dénonce le “cynisme” de LFI qui soutient ces appels.”Tout le monde a le droit de protester, mais je ne crois pas que, devant une telle crise, la réponse des Français puisse être de bloquer le pays”, a-t-il déclaré dans des propos rapportés par la Tribune Dimanche.”Le pays est devant de grands risques, tiens, nous allons le bloquer ! Comment défendre ça ?”, s’interroge-t-il également dans le Parisien.François Bayrou, qui tiendra lundi à 16H00 une conférence de presse de rentrée, fait face à une menace de censure brandie par la gauche et le Rassemblement national sur ses propositions budgétaires. Il doit aussi affronter ces appels à bloquer le pays le 10 septembre.La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon a la première décidé de soutenir le mouvement “Bloquons tout”, rapidement suivi par les autres partis de gauche.Le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola se dit surpris que la gauche soutienne un mouvement lancé, selon lui, pour dénoncer la pression fiscale qui pèse sur les actifs, ceux qui se reconnaissent dans le slogan +C’est Nicolas qui paie+ qui a fait florès ces derniers mois.”À sa source, le mouvement du 10 septembre est apparu comme le prolongement de la mobilisation des +Nicolas+”, dit-il dans le Journal du dimanche (JDD). “Je ne peux que m’étonner que Jean-Luc Mélenchon, qui propose exactement l’inverse, s’en soit autoproclamé le leader : c’est à la fois l’expression d’un immense cynisme et de son incontestable talent pour la récupération”, a-t-il déclaré.Jean-Luc Mélenchon a souhaité, lors des universités d’été de son mouvement, que les actions du 10 septembre se transforment en “grève générale”.François Bayrou, qui propose des économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros en 2026, espère que le dialogue avec les formations politiques et le débat parlementaire puissent encore lui permettre d’échapper à la censure.”J’ai dit que j’étais prêt à entendre d’autres propositions (…) Mais la seule chose pour moi qui n’est pas possible, c’est qu’on renonce à la prise de conscience et à la volonté de sortir du piège infernal dans lequel nous sommes, celui du surendettement”, a-t-il confié à l’AFP.

Guadeloupe: Retailleau annonce de nouveaux moyens contre la délinquance et le narcotrafic

Bruno Retailleau a annoncé “le renforcement des filières d’investigations” en Guadeloupe pour lutter contre la violence et le narcotrafic, enjeu majeur dans les Antilles françaises, où le ministre de l’Intérieur est actuellement en visite.Ce sont “13 enquêteurs supplémentaires” qui viendront grossir les rangs de l’Ofast, l’office anti-stupéfiants, “dans les prochains mois”, a indiqué le ministre qui, avant son arrivée en Guadeloupe, était resté deux jours en Martinique.Lors d’un discours, M. Retailleau a également annoncé l’inauguration d’un “laboratoire d’analyse balistique” en Guadeloupe, qui permettra “d’économiser huit à 10 mois d’enquêtes”. Jusqu’à présent, ces analyses étaient envoyées à Ecully, en région lyonnaise.Par ailleurs, Bruno Retailleau a confirmé l’installation de “deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine”, mais aussi de “deux brigades nautiques”, une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre.Le ministre a en outre détaillé les moyens techniques déployés sur l’archipel des Caraïbes : “deux radars qui surveilleront les canaux de la Dominique et des Saintes, pour surveiller les arrivées, et un drone”, pour le contrôle des côtes, très problématique en Guadeloupe qui n’en compte pas moins de 700 km répartis sur six îles différentes. Enfin, le ministre a rappelé le rôle de point d’entrée du port et de l’aéroport et les moyens déjà mis en œuvre dans ces zones stratégiques : le scanner mobile pour les conteneurs, qui a permis, vendredi, de saisir 55 kg de cocaïne, mais aussi le dispositif du 100% contrôle à l’aéroport.- “Rien lâcher” -Cependant, “compte tenu du fait que le Grand port maritime de Guadeloupe va devenir un hub pour les Antilles et la Caraïbes”, une mission du secrétariat général de la mer sera menée d’ici quelques semaines pour “auditer l’ensemble des process du port”, a ajouté M. Retailleau.En effet, la nouvelle physionomie du port, qui doit passer d’un terminal de débarquement à un terminal de transbordement, fait craindre aux autorités, notamment judiciaires, un regain du trafic de drogue.La même mission sera conduite au Grand Port Maritime de la Martinique, autre composante du projet “Hub Antilles” qui vise à transformer ces deux ports en un centre logistique et maritime régional majeur.”La république n’entend rien lâcher sur l’ordre public”, a insisté M. Retailleau, alors que la Guadeloupe affronte une vague d’homicides. Dans la nuit de vendredi à samedi, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été tué par balle, portant à “27 le nombre d’homicides par armes à feu” dans l’année, soit presque autant qu’à la fin de l’année 2024.L’année 2024 s’était soldée par 33 homicides en Guadeloupe et 29 en Martinique, plaçant ces territoires aux 2e et 3e rangs de France en termes d’homicides, derrière la Guyane.

Le PCF va proposer un “pacte pour la France” avec 500 milliards d’euros d’investissements

Le Parti communiste (PCF) va proposer un “pacte pour la France” prônant “un plan d’investissement de 500 milliards d’euros sur cinq ans”, “au service du climat et de la réponse aux urgences sociales”, a déclaré samedi son secrétaire national Fabien Roussel.”Nous mettrons, à la Fête de l’Huma (12-14 septembre), à la disposition des forces de gauche et de tous les Français, une proposition de pacte pour la France”, a exposé M. Roussel en lors de son discours à l’Université d’été du PCF, samedi à Montpellier.Les communistes, a-t-il développé, prônent notamment “un plan d’investissement de 500 milliards d’euros sur cinq ans, en reprenant l’argent, la main sur l’argent qui existe dans nos banques, dans la Caisse des dépôts, à la Banque centrale européenne”, afin de “prêter à taux zéro aux collectivités, aux entreprises, à l’État sur la base de critères définis et au service du climat” et des “urgences sociales”.Pour ce faire, il est “indispensable de nationaliser une partie du secteur bancaire”, a ajouté M. Roussel.Le PCF propose “d’augmenter les salaires tout de suite, d’augmenter les retraites, de baisser les taxes sur les produits de première nécessité, de baisser tout de suite aussi le prix de l’électricité”, ainsi que la construction de “200.000 logements par an”.Sont également contenus dans ce programme “la production de vingt nouvelles centrales nucléaires” et un “plan d’investissement dans le réseau ferré pour pouvoir préférer le train, mais baisser aussi le prix des billets”.Le PCF entend également “planifier l’embauche et la formation, sous statut, de centaines de milliers d’enseignants, de soignants, de travailleurs sociaux, de douaniers, de policiers, d’agents territoriaux”.Si “la copie” budgétaire de François Bayrou “ne bouge pas” et si le Premier ministre “entend encore une fois passer en force”, “il y aura une motion de censure et nous la voterons”, a ajouté le patron du PCF, qui “soutiendra” toutes les mobilisations syndicales ainsi que le mouvement, né sur internet, appelant à “bloquer” la France le 10 septembre. Fabien Roussel a également dénoncé l’accord douanier entre l’Union européenne et les États-Unis, réclamant un “Conseil européen exceptionnel”, la saisine des Parlement européen et nationaux et un référendum en France.Sur le conflit russo-ukrainien, M. Roussel a évoqué “un nouveau traité européen”, “intégrant tous les pays du continent européen, de Brest à Vladivostok” (Russie), en prônant à nouveau “la neutralité de l’Ukraine et sa non-intégration dans l’Otan”.