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En cas de dissolution, un accord programmatique avec LFI n’est “pas concevable”, estime Boris Vallaud (PS)

En cas de dissolution de l’Assemblée, un accord programmatique entre le PS et LFI tel que celui négocié avec le NFP en 2024 “ne paraît pas concevable”, estime le chef des députés socialiste Boris Vallaud dans Libération, mais la question se posera “circonscription par circonscription” pour faire barrage à l’extrême droite.Alors que le Premier ministre François Bayrou, confronté au rejet de son plan d’économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros d’économies, a annoncé lundi qu’il demanderait la confiance de l’Assemblée le 8 septembre et semble, sauf surprise, voué à tomber ce jour-là, le patron des députés PS précise que “vu la situation du pays, nous n’espérons pas la dissolution” que souhaite le Rassemblement national.Mais “s’il y a une dissolution, nous voulons être prêts au PS. Nous y travaillons”, ajoute-t-il. Il affirme ne pas appeler non plus “à une démission du Président de la République et donc à la tenue d’une élection présidentielle dans 35 jours dans des circonstances qui ne permettraient pas une campagne sérieuse et apaisée”. La France insoumise souhaite, elle, le départ d’Emmanuel Macron et va déposer à l’Assemblée une nouvelle motion de destitution contre le chef de l’Etat.  En cas de dissolution, Boris Vallaud souligne que “vu les désaccords importants avec La France insoumise”, qui a notamment scandé lors de ses universités d’été à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme) “tout le monde déteste le PS”, “un accord programmatique tel qu’on a pu le connaître l’année dernière ne paraît pas concevable”. “En revanche, notre obsession de faire échec à l’extrême-droite au premier comme au second tour nous amènera à nous poser la question circonscription par circonscription”, concède-t-il.Interrogé pour savoir si le PS, qui a annoncé qu’il voterait contre la confiance au Premier ministre, était prêt à gouverner, le député des Landes affirme que le PS se tient “prêt à toutes les hypothèses mais aucune n’est entre nos mains…”.”La logique voudrait que le président de la République laisse sa chance à la gauche, mais Emmanuel Macron nous a montré à quel point il est imprévisible”, souligne-t-il.Les socialistes profiteront de leurs universités d’été, de jeudi à samedi, à Blois pour présenter leur propositions de budget.

Suppression des jours fériés: “La CFDT ne participera pas à cette négociation”, dit Marylise Léon

“La CFDT ne participera pas à cette négociation” sur la suppression de deux jours fériés proposée par le gouvernement, “quelles qu’en soient les modalités”, a déclaré mardi sa responsable Marylise Léon.Estimant que “tout est décidé d’avance” dans cette affaire, la secrétaire générale de la CFDT a souligné que “le dialogue social, ce n’est pas une formalité administrative. C’est un espace exigeant, parfois dur, mais où chacun doit venir avec la volonté réelle de construire.””Quand cette volonté n’existe pas, quand les conclusions sont posées d’avance, avant même l’échange, il ne s’agit pas d’un dialogue, mais plutôt d’une mise en scène”, a-t-elle estimé après avoir reçu dans l’après-midi François Bayrou et la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, qui ont convié les partenaires à négocier sur cette suppression.Lundi, le secrétaire général de FO Frédéric Souillot avait déclaré à l’AFP que son organisation n’irait pas non plus négocier sur la suppression de deux jours fériés.La cheffe de file de la CFDT a appelé par ailleurs le gouvernement à abandonner son “projet de nouvelle réforme de l’assurance chômage”, devant les responsables de son organisation réunis de mardi à jeudi à Bierville, dans l’Essonne, pour leur unversité d’été.”Les demandeurs d’emploi ont déjà fait des efforts avec les précédentes réformes. Quatre réformes menées depuis 2019, plus de 12 milliards d’euros ponctionnés par l’État depuis 2023. On ne peut pas dire que les demandeurs d’emploi n’ont pas fait leur part”, a-t-elle justifié.

Manuel Valls quitte une Nouvelle-Calédonie à l’avenir toujours incertain

Après une semaine sur l’archipel et deux rencontres avec les indépendantistes, le ministre des Outre-mer Manuel Valls repart mardi de Nouvelle-Calédonie sans avoir convaincu le FLNKS d’accepter l’accord de Bougival, dont l’avenir reste fragile et contesté.Une nouvelle réunion de plus de trois heures avec le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) n’a rien changé: le principal mouvement indépendantiste calédonien a réaffirmé son rejet catégorique de l’accord signé le 12 juillet dans les Yvelines.Mardi matin, le FLNKS a “réitéré son rejet catégorique du projet d’accord”, selon un communiqué publié à l’issue de la rencontre alors que le ministre répète que sa “porte est ouverte”.Pour parvenir à ce second rendez-vous, le ministre a prolongé à deux reprises un déplacement qui devait initialement s’achever samedi. Avant de quitter le territoire français du Pacifique mardi, il a annoncé que “de nouveaux échanges” devaient avoir lieu “dans les prochains jours” à Paris, assurant qu'”un espace de discussion existe” et qu’il “faut le saisir”.”La société calédonienne attend un accord mais la société calédonienne, ce n’est pas que le FLNKS. Donc je les invite aussi à reprendre contact avec les autres groupes politiques”, a insisté Manuel Valls.Le Front, dont les délégués avaient accepté de défendre le texte de Bougival avant d’être désavoués par les militants, souhaite en effet discuter avec l’État uniquement, en “réunion bilatérale” et sur “l’accession à la pleine souveraineté avant la présidentielle de 2027”, selon la motion adoptée par son congrès extraordinaire le 9 août.Une demande jugée impossible à accepter par le ministre alors que tous les autres partis du territoire, y compris deux composantes indépendantistes – l’Union progressiste en Mélanésie (UPM) et le Palika – ont confirmé leur soutien au compromis de Bougival.Ce texte prévoit la création d’un État de Nouvelle-Calédonie, doté d’une nationalité propre, mais inscrit dans la Constitution française. Il implique aussi le report à mi-2026 des élections provinciales, une échéance cruciale dans l’équilibre politique local.Mais les militants du FLNKS estiment qu’il est “incompatible avec les fondamentaux de la lutte indépendantiste”, notamment l’exercice du droit à l’autodétermination. “Affirmer que sans Bougival le pays plongerait dans le néant est une contre-vérité”, a martelé le mouvement la semaine dernière.- Un accord sans le FLNKS ? – Malgré ce blocage, Manuel Valls se veut optimiste. “Je repars avec le sentiment que l’accord de Bougival est conforté et que nous avons beaucoup avancé”, a-t-il affirmé mardi, à l’issue de son quatrième déplacement en huit mois.Lundi, le “comité de rédaction” chargé de mettre en forme la future loi constitutionnelle a achevé ses travaux après trois sessions. Le Sénat coutumier, invité à y participer, s’est toutefois retiré dès la deuxième réunion, estimant que ses propositions n’étaient pas entendues.Mais parmi les signataires toujours engagés en faveur de l’accord, l’absence du FLNKS interroge. “Peut-on conclure un accord de décolonisation sans le FLNKS ? Je ne crois pas”, a averti Milakulo Tukumuli, président de l’Éveil océanien, formation charnière ni indépendantiste, ni non-indépendantiste, appelant le mouvement à revenir à la table des discussions.La tension est autant politique que sécuritaire. En mai 2024, le projet de réforme du corps électoral défendu par le gouvernement malgré l’opposition des indépendantistes avait provoqué des émeutes, qui ont fait 14 morts et causé plus de deux milliards d’euros de dégâts.”L’État cette fois ne se laissera pas surprendre”, a assuré Manuel Valls.Un autre obstacle guette désormais le calendrier, déjà serré: le projet de loi constitutionnelle traduisant l’accord doit être présenté en Conseil des ministres le 17 septembre, avant une réunion du Congrès à Versailles pour son adoption en décembre.Ce ne sera possible que si le gouvernement n’est pas renversé le 8 septembre, lors du vote de confiance sollicité à l’Assemblée nationale par le Premier ministre François Bayrou.

Bayrou veut redonner aux partenaires sociaux la gestion de la protection sociale

Le Premier ministre François Bayrou a assuré mardi vouloir refaire “pleinement et entièrement confiance aux partenaires sociaux en leur confiant la gestion des principaux piliers du système de protection sociale”, dans une intervention à l’université d’été de la CFDT.”Au regard des réussites par exemple des partenaires sociaux dans la gestion de certains régimes, notamment des complémentaires retraites, je propose que nous changions de cap” et que nous leur confiions “la gestion des principaux piliers du système de protection sociale, notamment les assurances chômage et vieillesse”, a-t-il dit.”Et cela avec une règle d’or que la condition d’équilibre financier soit fixée dans la loi afin de ne pas faire peser sur les générations futures le poids du surendettement et des dérives financières”, a-t-il ajouté.”Nous laisser gérer, c’est bien, mais il faut qu’on puisse décider des règles”, a répondu devant la presse la cheffe de file de la CFDT Marylise Léon.”Et c’est exactement le problème qu’on a sur l’assurance chômage. On dit +vous gérez+ et quand les règles ne nous conviennent pas, on va décider à votre place. C’est pas comme ça que ça peut marcher”, a estimé la dirigeante syndicale.Le Premier ministre a envoyé début août une lettre de cadrage aux partenaires sociaux pour renégocier les conditions d’indemnisation des chômeurs, en leur demandant de dégager 2,5 milliards d’euros d’économies par an avant 2030, et 4 milliards d’euros à partir de 2030.Sur la question du transfert de la gestion de “l’ensemble du régime des retraites aux organisations syndicales et patronales, c’est une responsabilité qu’on est prêt à prendre”, a assuré Marylise Léon.Mais “tout dépend des conditions dans lesquelles ça peut se faire”, a expliqué la numéro un du premier syndicat français, ajoutant que “la règle d’or et d’équilibre annuel (des comptes), c’est un non-sens”. “C’est comme des systèmes d’assurance chômage où on est sur des régimes contracycliques, où on sait qu’il y a des périodes difficiles, des périodes d’excédent, et que ça se gère pas à l’année”, a-t-elle détaillé.Elle a rappelé que le sujet a déjà été discuté dans le cadre du conclave sur les retraites qui s’est tenu de février à juin sans permettre de dégager un accord pour amender la réforme de 2023.Malgré cet échec, “ces discussions sur les retraites n’ont pas été inutiles, loin de là”, a estimé Marylise Léon.

Retailleau appelle “à la résistance” face au “risque que la France se défasse”

Le ministre de l’Intérieur et président de LR Bruno Retailleau a appelé mardi à “la résistance contre la fatalité”, estimant qu’il y avait “un risque que la France se défasse” dans “ce monde en voie de liquéfaction avancée”.Au lendemain de la décision de François Bayrou de demander le 8 septembre la confiance de l’Assemblée nationale, Bruno Retailleau a saisi l’occasion d’un discours pour la 81e anniversaire de la libération de Paris à la préfecture de police pour brosser à grands traits la situation du pays, qu’il juge dramatique. “Certes 2025 n’est pas 1944, et rien ne serait plus vain que de vouloir dresser de faux parallèles entre les époques”, a-t-il dit, “mais nous vivons à nouveau des temps tragiques”.”Et dans ces temps, le risque n’est plus que la France soit défaite mais qu’elle se défasse”, a poursuivi le ministre.A ses yeux, le pays est “confronté à l’hydre islamiste qui corrompt les esprits”, à “la pieuvre du narcotrafic qui étend son emprise sur tous les territoires de la République”, à “l’antisémitisme” et “à la violence désinhibée d’une société ensauvagée, décivilisée”.Le ministre et président de LR a appelé la police “à tenir bon”. “Dans ce monde en voie de liquéfaction avancée, vous incarnez la solidité des murs porteurs de notre idéal républicain, d’un idéal de dévouement contre la tentation du chacun pour soi”.Gratifiant les policiers d’un “esprit de résistance contre la fatalité, contre le désespoir”, il a jugé que c’était “une flamme d’espoir, la flamme de l’espoir de protéger les plus vulnérables, de réparer notre société, de redresser notre pays”.”Cette flamme surgira des plus grands feux”, a ajouté le ministre dans la cour d’honneur de la préfecture de police, face aux plus hauts responsables de la police et de la préfecture, aux élus dont la maire de Paris Anne Hidalgo et à nombre de personnalités parmi lesquelles l’ancien Premier ministre Michel Barnier.

Mélenchon reconnaît “une montée de l’antisémitisme” en France

Jean-Luc Mélenchon a reconnu mardi “une montée de l’antisémitisme” en France depuis les attaques du Hamas le 7 octobre 2023, tout en estimant que l’antisémitisme est “encouragé” par “l’assimilation” qui est faite avec les critiques à l’encontre du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu.”Nous sommes malheureusement dans un pays où l’antisémitisme a été encouragé par l’assimilation qui a été faite avec la critique de M. Netanyahu et ceux qui le critiquaient ont été traités d’antisémites, le pape, le secrétaire général de l’ONU et même le président Macron qui en quelque sorte a été l’arroseur arrosé de cette histoire”, a déclaré le leader de La France insoumise sur France inter.”Oui, il y a une montée de l’antisémitisme dans notre pays”, a ajouté M. Mélenchon qui avait écrit il y a quelques mois que “l’antisémitisme reste résiduel en France” et est régulièrement accusé d’entretenir volontairement une certaine ambiguïté sur cette question.Le leader insoumis s’est aussi déclaré “totalement solidaire du président de la République” face aux critiques de l’ambassadeur américain en France Charles Kushner sur “l’absence d’action suffisante” contre l’antisémitisme d’Emmanuel Macron.”Il est inadmissible que la mode soit devenue que l’ambassadeur d’Israël se prononce sur la politique intérieure de la France. Il est insupportable que l’ambassadeur des États-Unis en fasse autant. Que veulent ces gens à la fin ? Décider de la politique de notre pays à notre place ?”, a dénoncé M. Mélenchon.Le chef de l’Etat, dont l’intention de reconnaître un État palestinien ulcère Israël et les États-Unis, “a bien fait de convoquer cet ambassadeur et j’estime que le mieux serait que cet ambassadeur rentre chez lui”, a-t-il ajouté. Lundi, le représentant de M. Kushner, absent, s’est vu signifier que les critiques émises “constituaient une ingérence dans les affaires intérieures (de la France) et dressaient un constat qui ne correspondait pas à la réalité”.Benjamin Netanyahu avait lui-même accusé le 19 août Emmanuel Macron “d’alimenter le feu antisémite” avec son intention de reconnaître l’Etat palestinien lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU fin septembre.Les actes antisémites sont en nette progression en France depuis le 7 octobre 2023, date des attaques sans précédent du Hamas contre Israël et du déclenchement de la guerre à Gaza.Entre janvier et juin 2025, 646 actes antisémites ont été recensés en France, en baisse de 27% par rapport au premier semestre 2024, selon des chiffres diffusés lundi par le ministère de l’Intérieur. Mais ils représentent plus du double que les 304 actes recensés entre janvier et juin 2023.

Vote de confiance: “Nous sommes à la bataille pour avoir une majorité le 8 septembre”, assure Lombard

Le ministre de l’Economie Eric Lombard a assuré mardi être “à la bataille” pour que le gouvernement emporte une majorité lors du vote de confiance du 8 septembre à l’Assemblée nationale grâce à un travail de “conviction” de l’opposition.Le ministre a affirmé sur France Inter qu’il n’anticipait “absolument pas” une chute du gouvernement lors de ce vote, en dépit des annonces faites par les principaux partis d’opposition lundi soir, en remarquant que “la vie politique est pleine de surprises”: “Nous sommes à la bataille dans un travail de conviction pour avoir cette majorité le 8 septembre”, a-t-il déclaré.Le ministre a observé que le gouvernement avait déjà, “par le dialogue, par la négociation, fait passer le budget” cette année alors que “quand nous avons été nommés le 23 décembre, tout le monde nous disait qu’il n’y aurait pas de majorité” pour cela.Selon lui, le calendrier de rencontres avec les oppositions pour la préparation du budget 2026, qui était déjà d’actualité avant l’annonce du vote de confiance, “doit être tenu”.M. Lombard a assuré être “très ferme” sur les 44 milliards d’euros d’économies à réaliser en 2026. “Mais sur leur répartition, on peut travailler”, a-t-il glissé.Il est ainsi revenu sur une demande chère au parti socialiste, qui souhaite voir les Français les plus fortunés contribuer davantage. “La part des plus fortunés, de ceux qui sont favorisés par la fortune, l’héritage, doit être évidemment plus forte pour que chacun voie que l’effort est partagé”, a affirmé le ministre. “Nous souhaitons en dialoguer avec l’ensemble des partis représentés au Parlement, et pas seulement le Parti socialiste”, a-t-il déclaré. Interrogé sur le risque de crise financière en cas de rejet du vote de confiance, M. Lombard a tenu un discours mi-inquiétant mi-rassurant.”La France est un pays extrêmement solide, les finances publiques sont tenues cette année et nous sommes exactement dans les clous de notre trajectoire” pour abaisser le déficit public à 5,4% du PIB cette année, après 5,8% l’an dernier, selon lui.Mais, toute cette situation inquiétant les marchés, il a aussi “parié que dans les quinze jours qui viennent, nous paierons notre dette plus cher que l’Italie” qui était encore récemment considérée comme “le mauvais élève de l’Union européenne”.”Nous serons vraiment en queue des 27 en Europe, ce qui pour un pays comme la France est un vrai souci. Mais malgré tout, cette dette est soutenable, les refinancements se passent bien”, a-t-il commenté.Interrogé enfin sur le risque que le Fonds monétaire international (FMI) finisse par devoir prendre les rênes financières du pays, le ministre a indiqué “que c’est un risque que nous souhaitons éviter, que nous devons éviter. “Mais je ne peux pas vous dire que le risque n’existe pas”, a-t-il conclu.

Bayrou “soigne plus sa sortie que le pays”, tacle Boris Vallaud

Le Premier ministre “a plus soigné sa sortie que le pays”, a jugé mardi sur RMC-BFMTV le chef des députés socialistes Boris Vallaud, confirmant que son groupe voterait “contre la confiance” à François Bayrou le 8 septembre.”Il faut changer de politique, et ce que je constate aujourd’hui, c’est que pour changer de politique, il faut manifestement changer de Premier ministre puisqu’il n’entend pas changer de politique”, a déclaré Boris Vallaud.Il a précisé avoir réuni les députés PS lundi soir: “nous voterons contre la confiance de ce gouvernement”, a-t-il expliqué, face à un budget “qui est d’une telle violence, d’une telle injustice”, et “qui mécontente les Français, les organisations syndicales, et celles et ceux avec lesquels il pourrait éventuellement dialoguer”.M. Vallaud a ajouté que son parti allait faire des propositions de budget “pour montrer qu’il existe un autre chemin”, que celui présenté par François Bayrou, qui prévoyait de trouver 44 milliards d’euros d’économies.François Bayrou “ne préparait pas la rentrée et le budget, il préparait sa sortie”, a-t-il encore dénoncé. “Il ne choisit pas le dialogue, il choisit la liquidation. La responsabilité est la sienne, elle n’est que la sienne”.  “On ne peut pas exonérer ceux qui ont bénéficié des largesses du gouvernement, qui ont été à certains égards des passagers clandestins depuis des années de la solidarité nationale”, a-t-il affirmé, visant “les très grandes entreprises” et “les très hauts patrimoines qui se sont enrichis, même dans la crise”.Interrogé sur une possible candidature de Lucie Castets ou d’une autre personnalité de gauche à Matignon, si François Bayrou tombe le 8 septembre, il a répondu que “nous n’en sommes pas là”, et qu’il s’agissait d’abord de justifier le choix de voter contre la confiance.Pour le député des Landes, François Bayrou “a son destin entre ses mains”. “Il a choisi la fuite, l’esquive, la dérobade. Il n’est pas dans l’action, il est dans la démission”, a-t-il ajouté. Il a affirmé que le Premier ministre ne l’avait pas appelé ni cet été, ni depuis le mois de février, alors que le PS avait négocié le budget 2025 avec le gouvernement et renoncé à la censure. “On peut dire que la confiance qui était déjà ténue est désormais quasi inexistante”, a-t-il ajouté.

Mélenchon appelle au départ de Macron si Bayrou n’obtient pas la confiance

Emmanuel Macron “doit partir” si François Bayrou n’obtient pas la confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre, a estimé mardi le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a annoncé le dépôt à l’Assemblée d’une nouvelle motion de destitution contre le chef de l’Etat.”Il faut empêcher M. Macron de nommer pour la troisième fois un Premier ministre qui ferait la même politique. Voilà pourquoi il faut le destituer. Le chaos, c’est Macron”, a déclaré M. Mélenchon sur France inter. “Le sujet c’est Monsieur Macron, il doit s’en aller et le peuple français doit choisir entre la politique de l’offre de baisse du prix du travail et la politique de la relance écologique et sociale”, a-t-il insisté.M. Mélenchon a salué “la réponse digne” de François Bayrou de solliciter un vote de confiance de l’Assemblée alors “qu’il y a un doute sur la solidarité politique dont il peut disposer”.Mais “il y a une crise de régime (…) Ce qui est à l’ordre du jour, c’est le passage à une VIème République (…) La Vème République a atteint sa limite parce qu’elle confie un pouvoir excessif à une personne qui peut gouverner pendant si longtemps sans aucune majorité”, a-t-il estimé.

Bayrou abat la carte du vote de confiance, le gouvernement suspendu à un fil

François Bayrou va solliciter le 8 septembre la confiance de l’Assemblée nationale, abattant une périlleuse carte pour faire adopter son plan d’économies budgétaires, mais son gouvernement semble voué à tomber tant les oppositions refusent unanimement de lui accorder un sursis.”J’ai demandé au président de la République, qui l’a accepté, de convoquer le Parlement en session extraordinaire le lundi 8 septembre” et “j’engagerai ce jour-là la responsabilité du gouvernement sur une déclaration de politique générale”, a annoncé lundi le Premier ministre.A cette occasion, “si vous avez une majorité, le gouvernement est confirmé. Si vous n’avez pas de majorité, le gouvernement tombe”, a-t-il explicité après cette annonce surprise qui a provoqué une nette baisse de la Bourse de Paris et risque d’ouvrir une nouvelle période d’instabilité politique et d’incertitudes financières.Le chef du gouvernement a été immédiatement pris au mot par La France insoumise, qui comptait déposer une motion de censure à la reprise des travaux parlementaires, les communistes et les écologistes, pour qui cette démarche de M. Bayrou est “de fait une démission”, selon les termes de leur secrétaire nationale Marine Tondelier.Le Rassemblement national “votera évidemment contre”, a immédiatement réagi Marine Le Pen, tandis que Jordan Bardella a prédit “la fin du gouvernement Bayrou”.- “Autodissolution” -Les socialistes, sur lesquels compte Matignon pour trouver d’éventuelles voies de compromis, n’entendent pas venir au secours du gouvernement. “Il est inimaginable que les socialistes votent la confiance au Premier ministre”, a prévenu leur patron Olivier Faure dans Le Monde, évoquant “une autodissolution” de sa part.Le vote se fera à la majorité absolue des suffrages exprimés.La France traverse “un moment préoccupant et donc décisif”, “un moment d’hésitation et de trouble” qui “impose une clarification”, a déclaré François Bayrou, justifiant ainsi cette prise de risques.Les positions exprimées dès lundi par les oppositions semblent vouer le gouvernement à la chute dans deux semaines.Quel scénario dans ce cas? Le Premier ministre a renvoyé aux récentes déclarations d’Emmanuel Macron, défavorable sur le principe à une nouvelle dissolution de l’Assemblée, encore réclamée lundi par Marine Le Pen. Un proche du président a vu dans l’initiative de son allié “une manière de mettre chacun devant ses responsabilités”.Une manière aussi, pour François Bayrou, de tenter de reprendre la main alors que les mesures annoncées le 15 juillet, dont l’année blanche fiscale et la suppression de deux jours fériés, ont suscité une opposition massive dans l’opinion.Mais “ne débattre que des mesures, c’est oublier la nécessité du plan d’ensemble. Or, c’est le plan d’ensemble, sa nécessité et son urgence qui est la vraie question”, a expliqué M. Bayrou, qui a évoqué un débat “dévoyé” et “déplacé”.”Y a-t-il ou pas urgence nationale à rééquilibrer nos comptes publics et à échapper, parce que c’est encore possible, à la malédiction du surendettement (…) ? Et cela en choisissant une trajectoire de retour à la maîtrise de la dette en quatre ans d’ici à 2029, en dépensant moins et en produisant plus”, a martelé le Premier ministre d’un ton grave et solennel.- “Désordre” -M. Bayrou a aussi évoqué les appels à bloquer le pays le 10 septembre, nés sur les réseaux sociaux et les messageries, et désormais soutenus par la gauche.”La France, ce n’est pas ceux qui veulent l’abattre par le désordre, c’est ceux qui veulent la construire par le courage et la générosité”, a déclaré M. Bayrou.Tout à sa volonté de recadrer le débat, le Premier ministre n’a pas abordé le fond des mesures qui composeront son budget, ni esquissé de concessions.Après l’expérience de Michel Barnier, renversé au bout de trois mois, François Bayrou “ne veut pas subir la rentrée”, explique un de ses proches. Il s’exprimera mardi à l’évènement de rentrée de la CFDT, puis jeudi à celui du Medef. Il doit se rendre vendredi à la Foire de Châlons-en-Champagne (Marne).Circonspects face au mouvement du 10 septembre – “nébuleux” selon Sophie Binet (CGT) – qui évoque la crise des “gilets jaunes”, les syndicats de salariés, opposés au budget Bayrou comme au projet gouvernemental de réformer à nouveau l’assurance-chômage, réfléchissent à leurs moyens d’action, avant une intersyndicale qu’ils ont avancée à ce vendredi.Sans attendre, plusieurs unions départementales et fédérations de la CGT et de Solidaires – SUD Rail et Sud Industrie – ont elles prévu de se mobiliser le 10 septembre.Le Premier ministre, qui avait été reçu par Emmanuel Macron jeudi à Brégançon (Var), plaide pour une approche en deux temps. D’abord, le vote de confiance à l’Assemblée, puis si son gouvernement passe l’obstacle, la discussion sur le détail des mesures.Il est notamment attendu sur les contours de la “contribution des plus fortunés” évoquée le 15 juillet.Il est “prêt à bouger” sur le sujet, assure un de ses soutiens, alors que des membres du MoDem rappellent leur opposition à la suppression de l’ISF en 2017.bpa-fff/dch