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Lecornu défend l’augmentation budgétaire prévue pour les armées

A la veille de la présentation du projet de budget sur lequel son gouvernement joue sa survie, le Premier ministre Sébastien Lecornu a jugé “indispensable” de respecter l’augmentation prévue du budget militaire pour faire face à la menace russe et au “durcissement du monde”.Dans un contexte d’économies budgétaires attendues, le ministère des Armées était l’un des rares à voir son enveloppe amenée à grossir.”Le 13 juillet dernier, le chef de l’Etat a annoncé un nouvel effort pour accélérer notre réarmement. Il est indispensable. Je veillerai à ce que cette parole soit respectée”, affirme dans un message aux Armées Sébastien Lecornu, qui vient de transmettre son poste de ministre des Armées à Catherine Vautrin.Le président Emmanuel Macron avait alors indiqué vouloir pour 2026 une rallonge budgétaire supplémentaire de 3,5 milliards d’euros, en plus des 3,2 milliards déjà prévus par la Loi de programmation militaire (LPM).Cet effort porterait le budget des Armées à 57,2 milliards d’euros, contre 50,5 milliards en 2025 (+13%).L’année suivante, entre la progression prévue par la LPM et une nouvelle “surmarche” souhaitée par le chef de l’Etat, celui-ci devrait atteindre 63,4 milliards d’euros, à la faveur d’une actualisation de la LPM.L’ambition affichée par Emmanuel Macron est de doubler le budget de la défense en dix ans sous ses deux mandats. Celui-ci était de 32,2 milliards d’euros en 2017.Face à la menace posée par la Russie pour la sécurité de l’Europe, sur fond de guerre en Ukraine, et les développements technologiques, “nul ne peut demeurer immobile. Nous avons une avance, mais demain, au même rythme, nous serions dépassés”, avait-il justifié dans son traditionnel discours aux armées à la veille de la Fête nationale.Cette hausse prévue du budget des Armées intervient alors que la France, deuxième économie de la zone euro, affiche une dette de 3.400 milliards d’euros (115,6% du PIB) et une croissance plombée par la frilosité des investissements.- “Préparation à la haute intensité” -Dans son message aux Armées publié sur X, Sébastien Lecornu appelle à continuer de “bâtir un nouveau modèle d’armée: hybride, d’active et de réserve, aux compétences durcies et à la résilience renforcée (…) un modèle d’engagement opérationnel avec nos alliés et nos partenaires pour la sécurité collective de l’Europe”, alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis février 2022.Mais tout cela dépend de l’absence de censure, déjà promise par La France insoumise et le Rassemblement national, et l’adoption du projet de loi de finances par une Assemblée nationale fragmentée et le Sénat.La tâche s’annonce ardue, alors que le Premier ministre a annoncé renoncer à utiliser l’article 49.3 de la Constitution qui permet d’adopter sans vote un projet de loi. Les budgets des trois dernières années ont tous été adoptés à la faveur de cette disposition.Alors que tous les pays d’Europe sont engagés dans un mouvement de réarmement – les membres de l’Otan ont promis d’atteindre 3,5% de leur PIB consacré à la défense -, la nécessité d’une augmentation des dépenses militaires n’a pour l’heure pas été remise en cause par les forces politiques en France.”Nous préférons l’économie de développement écologique plutôt que l’économie d’armement”, a toutefois pointé lundi sur la radio France inter le fondateur du parti LFI Jean-Luc Mélenchon.Le budget supplémentaire attendu par les Armées vise à la fois à assurer la “cohérence” de leur montée en puissance et “la préparation à la haute intensité”, résumait récemment le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Nicolas Vaujour.Cela passe par l’accélération du renouvellement de certains matériels, un entraînement accru et une maintenance améliorée ainsi que par des achats de munitions de tous types pour être en mesure de faire face à un éventuel conflit.A défaut de vote du budget, les Armées débuteront l’année 2026 avec le budget de 50,5 milliards de 2025. Le ministère disposera chaque mois du douzième de cette somme pour payer les soldes, l’entraînement des militaires et réaliser ses commandes.

Nouveau gouvernement: “On attend des actes”, déclare Sophie Binet (CGT) à l’AFP

La CGT jugera le nouveau gouvernement sur ses “actes” et en premier lieu sur une éventuelle suspension de la réforme des retraites, a déclaré lundi à l’AFP sa secrétaire générale Sophie Binet.Il y a une “attente très forte de rupture, avec des actes forts et immédiats notamment concernant la réforme des retraites”, a expliqué la dirigeante du deuxième syndicat français à la veille de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu.”Est-ce que le Premier ministre va enfin s’émanciper du président de la République et couper le cordon avec le patronat ? Pour l’instant on ne le voit pas”, estime-t-elle.Sur les retraites, elle s’inquiète de “la stratégie déployée depuis l’Elysée d’essayer de s’en sortir avec une nouvelle manœuvre de diversion, à savoir le décalage (dans le calendrier d’application de la réforme, ndlr). Ça voudrait dire confirmer les 64 ans avec une application qui serait seulement décalée de quelques mois, au mépris de la mobilisation de millions de travailleurs et travailleuses”.Pour la dirigeante syndicale, “la suspension, ça doit être le blocage de la réforme à 62 ans et 9 mois et 170 trimestres, un blocage immédiat qui ensuite permet au parlement de prendre ses responsabilités et de pouvoir voter sur l’abrogation dans un deuxième temps”.Concernant le nouveau ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, connu pour avoir négocié des accords avec les syndicats à la tête de la SNCF, “la question, c’est quelle va être sa marge de manoeuvre”.”Ce que l’on attend, ce sont des actes”, a ajouté la syndicaliste.”Est-ce que son mandat, c’est d’enterrer la réforme de l’assurance chômage, de trouver un chemin pour mener à l’abrogation de la réforme des retraites? Ou est-ce que tout va être décidé depuis Bercy” à partir d'”objectifs budgétaires” ?, a-t-elle détaillé.La leader de la CFDT Marylise Léon a de son côté estimé lundi sur TF1 que la nomination de M. Farandou était un “bon signal”. Sophie Binet rappelle toutefois que l’ancienne ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet “avait pris position initialement contre la réforme de l’assurance chômage et s’est retrouvée quand même à être la ministre du Travail qui a publié une lettre de cadrage pour nous imposer une réforme”. “On voit que le profil initial ne suffit pas à protéger contre ce genre de choses”, conclut-elle.

Maud Bregeon, voix du gouvernement Lecornu et fervente partisane de la réforme des retraites

Nouvelle porte-parole de l’exécutif, Maud Bregeon se retrouve face à une délicate équation personnelle: farouche défenseure des positions macronistes, à commencer par la réforme des retraites, elle sait que la survie du gouvernement tient en grande partie à l’annonce d’une suspension réclamée par les socialistes. La fonction de porte-parole d’un gouvernement sous la menace d’être censuré, avec la mission quasi-impossible de faire adopter un budget dans un Parlement sclérosé, n’est pas nouvelle pour cette députée des Hauts-de-Seine.  La responsable politique de 34 ans occupait déjà ce poste dans l’équipe de Michel Barnier, nommé Premier ministre en septembre 2024 après la dissolution… et tombée trois mois plus tard, en décembre.”Dans ce moment difficile pour le pays et souvent angoissant pour nos concitoyens, je n’ai qu’un objectif: aider à la réussite de Sébastien Lecornu et de ce gouvernement”, a-t-elle réagi sur X dans la foulée de sa nomination dimanche soir. Ses mots d’ordre: “Apaisement, stabilité, sobriété”. Un ton posé qui contraste avec les déclarations récentes, souvent franches, et parfois mal reçues par le Parti socialiste de cette figure médiatique du camp macroniste, proche du garde des Sceaux Gérald Darmanin.Dimanche soir, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet citait même son nom comme l’une des nominations qui ne donnaient pas de “très bons signes” au parti à la rose, qui détient pourtant la clé de la survie du gouvernement. Il rappelait notamment sur BFMTV que Mme Bregeon “était montée très fort” la semaine dernière contre la nomination d’un Premier ministre de gauche.- Une suspension “dramatique” -Sur les plateaux de télévision, cette femme politique réputée “puncheuse” était également montée au créneau pour défendre, avec ardeur, la réforme des retraites d’Elisabeth Borne, au moment où Sébastien Lecornu négocie avec le PS.Une réforme qu’elle “soutient depuis des années” et sur laquelle “elle a fait deux fois campagne” lors de son élection comme députée en 2022, puis en 2024, et dont la suspension “serait absolument dramatique”, martelait-elle encore trois jours avant sa nomination sur TF1.Dans une boucle interne au sein du groupe macroniste à l’Assemblée, Maud Bregeon écrit même: “Le compromis ce n’est pas mettre les deux genoux à terre par peur de la dissolution”. Lundi, sur RTL, la porte-parole du nouveau gouvernement ne s’est pas dérobée: “Je ne suis pas là pour prendre les gens pour des imbéciles. Ma position sur la réforme des retraites est connue. Pour autant, je suis démocrate, ça ne signifie pas que je refuse le débat. Chacun sera face à ses responsabilités”.Cette ancienne ingénieure d’EDF, spécialiste du nucléaire, originaire de Poitiers, a rejoint dès ses débuts la famille macroniste en adhérant à En Marche en novembre 2016. Elle est aujourd’hui en couple avec le député Renaissance Pierre Cazeneuve, lui même fils du député Renaissance Jean-René Cazeneuve.En mars 2020, elle devient conseillère municipale de Levallois-Perret, après avoir échoué à succéder à Patrick Balkany lors des municipales. Quelques mois plus tard, elle devient porte-parole du mouvement macroniste, puis démissionne d’EDF après son élection comme députée en 2022. Dans l’hémicycle, l’élue Renaissance s’était distinguée comme rapporteure du projet de loi de relance du nucléaire adopté en 2023. Réputée “fonceuse” dans son camp, elle est décrite comme “l’une des dernières incarnations du macronisme arrogant” par une source au sein du groupe socialiste.

Municipales: le RN a déjà investi 530 candidats, plus qu’en 2020

A cinq mois des élections municipales, le Rassemblement national a déjà désigné “530 têtes de listes”, soit davantage qu’au précédent scrutin de 2020, a indiqué lundi à l’AFP l’eurodéputé et directeur de campagne Julien Sanchez.Dissolution ou pas, le RN continue de miser sur les municipales des 15 et 22 mars 2026, pour récolter les fruits de son implantation locale. Signe de cette ambition: à date, “on a à peu près 530 têtes de listes”, assure M. Sanchez.C’est déjà plus qu’il y a six ans, quand le parti à la flamme avait présenté seulement 410 listes sous ses propres couleurs – et soutenu une vingtaine d’autres, comme celle de Robert Ménard à Béziers.Le nombre devrait encore augmenter jusqu’au dépôt officiel des listes fin février, et possiblement dépasser le seuil des 600 atteint en 2014. Mais “ce n’est pas un objectif en soi”, affirme le directeur de campagne, qui dit avoir examiné “plus de 1.200 candidatures à ce jour”.”Le but c’est d’être présents là où on a des gens compétents, pas d’y aller pour y aller”, insiste l’ancien maire de Beaucaire (Gard), même si le RN entend tout de même s’aligner “dans la majeure partie des chefs-lieux de départements” et en particulier dans “les villes de plus de 100.000 habitants” où il était parfois absent précédemment.Soulignant que l’extrême droite est “portée par une dynamique nationale” et que la sécurité – un de ses thèmes de prédilection – “arrive en tête des priorités” dans les sondages, M. Sanchez juge que la “qualité” de ses candidats sera primordiale: “On est dans une période où on va gagner des villes, donc il faut les sélectionner avec soin”.

Gouvernance de Gaza: la France jouera son “rôle” en soutien à l’Autorité palestinienne, assure Macron

Le président français Emmanuel Macron a assuré lundi que la France jouerait un “rôle tout particulier” pour veiller à ce que l’Autorité palestinienne soit intégrée à la future gouvernance de Gaza, insistant sur la représentation des Palestiniens dans ce processus.”Il est prévu que la France ait un rôle dans cette phase” de négociation de la suite du plan Trump pour Gaza, et “que nous soyons associés à cette gouvernance”, a-t-il dit en arrivant à Charm el-Cheikh en Egypte pour un sommet sur l’accord de paix en présence de Donald Trump.”Sur les questions de gouvernance, nous allons avoir un rôle tout particulier pour être au côté de l’Autorité palestinienne et veiller à ce qu’elle ait sa part, mais aussi qu’elle fasse ses réformes pour le jour d’après”, a-t-il ajouté.Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas sera “présent à ce sommet”, qui coïncide avec la libération des derniers otages détenus dans l’enclave, a-t-il ajouté, un “très bon signal” selon lui. “C’est la reconnaissance du rôle de l’Autorité palestinienne comme instance légitime”, a-t-il estimé, en plaidant pour que les Palestiniens soient “au cœur de la gouvernance de Gaza”.Plus d’une vingtaine de dirigeants sont attendus au sommet de Charm el-Cheikh, auquel le Hamas ne participera pas. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, initialement non attendu, participera finalement au sommet.Emmanuel Macron a aussi appelé à ne “pas oublier” la Cisjordanie, qui fait l’objet d’une colonisation accélérée par Israël, et à poursuivre les efforts pour la création d’un Etat palestinien, au côté de celui d’Israël.Il faut “faire le lien entre Gaza et la Cisjordanie” et “nous assurer qu’il y a un chemin pour permettre les deux Etats, la seule perspective politique qui permet véritablement une paix durable”, a-t-il insisté.Côté sécurité, Emmanuel Macron a indiqué que les Européens allaient “monter en charge” dans la formation des policiers palestiniens à Gaza mais que la France ne participerait pas à la force de stabilisation qui doit être mise en place. Il existe un “consensus” pour avoir “surtout des forces régionales et peut-être des contributions de certains pays comme l’Indonésie”, a-t-il dit. Ces pays demandent toutefois que cela se fasse dans un “cadre international”, c’est-à-dire à l’ONU, a-t-il insisté.La France co-organisera une conférence sur l’aide humanitaire à Gaza avec l’Egypte, qui l’accueillera, “dans les prochaines semaines”, a-t-il également précisé.

Gouvernement Lecornu: “le devoir de tous c’est d’oeuvrer à la stabilité”, exhorte Macron

Emmanuel Macron a appelé lundi les forces politiques à “oeuvrer à la stabilité” et non à “faire des paris sur l’instabilité”, au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu, déjà menacé de censure par LFI et le RN.”Je trouve que beaucoup de ceux qui ont nourri la division, les spéculations, n’ont pas été au niveau du moment où vit la France et de ce qu’attendent les Françaises et les Français”, a insisté le chef de l’Etat à son arrivée en Egypte où il assiste à un “sommet pour la paix” à Gaza. “Les forces politiques qui ont joué la déstabilisation de Sébastien Lecornu sont les seules responsables de ce désordre”, a-t-il martelé.Le gouvernement de Sébastien Lecornu, nommé dimanche soir, est déjà la cible d’une motion de censure initiée par La France insoumise et déposée lundi matin. Le Rassemblement national a également annoncé en avoir déposé une de son côté. M. Lecornu, reconduit vendredi, avait été contraint à la démission il y a une semaine, en voyant sa coalition gouvernementale voler en éclats avec la fronde des Républicains (LR).Face à ce chaos politique, M. Macron a demandé “à tout le monde de se ressaisir, de travailler avec exigence, respect”. Et, interrogé sur une possible dissolution en cas de nouvelle chute du gouvernement, il a assuré ne “faire aucun pari”.”Je souhaite que le pays puisse avancer dans l’apaisement, la stabilité, l’exigence et le service des Français”, a encore déclaré le président.

Le nouveau gouvernement de Lecornu “va évidemment tomber”, estime Mélenchon

Le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu “va évidemment tomber”, a pronostiqué Jean-Luc Mélenchon lundi, le leader de La France insoumise estimant que les socialistes allaient voter la motion de censure déposée dans la matinée par le groupe LFI à l’Assemblée.”Ce gouvernement est une comédie. Il va évidemment tomber puisqu’il n’y a aucune possibilité de suspension des retraites avec les gens qui sont là-dedans”, a déclaré le leader de La France insoumise au micro de France Inter.”Et donc les socialistes voteront la censure comme nous et comme la majorité de l’Assemblée”, a-t-il ajouté. Les socialistes ont dit qu’ils voteraient la censure du nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu si le Premier ministre n’annonçait pas mardi, dans sa déclaration de politique générale, une suspension de la réforme des retraites.En raison de la volonté du Rassemblement national et du reste de la gauche de censurer Sébastien Lecornu, le vote du PS devrait être déterminant. Si l’ensemble de la gauche et le RN votent la censure, Sébastien Lecornu devrait quitter Matignon, moins de 10 jours après sa démission choc.Le groupe parlementaire LFI a annoncé avoir déposé dans la matinée sa motion de censure, signée par 87 élus de gauche: l’ensemble des 71 députés insoumis et plusieurs élus écologistes et communistes. Le texte sera probablement examiné mercredi dans l’hémicycle.Ce gouvernement Lecornu 2 “durcit sur certains aspects les traits essentiels du précédent”, a estimé Jean-Luc Mélenchon, citant la présence de membres du parti Horizons, qui est “très hostile à la retraite à 64 ans, pour la raison qu’ils la veulent à 67”. “Ce gouvernement va tomber et dès lors qu’il tombera, il y aura une dissolution. Et dès lors qu’il y aura une dissolution, le gouvernement pourra faire passer par ordonnance son budget. Voilà le plan”, a également assuré le fondateur de LFI.

Nuñez exprime une “émotion insondable” et son “admiration” pour les agents de la préfecture de police

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, qui quitte la tête de la prestigieuse préfecture de police de Paris (PP), a fait part lundi de son “émotion insondable” et de son “admiration sans bornes” aux agents de la PP.Dans un courriel adressé aux 43.000 agents de la PP qu’il a dirigés pendant plus de trois ans – “1.179 jours” exactement -, Laurent Nuñez fait part de “la fierté qu’il a éprouvée d’être leur chef qui n’a d’égal que l’admiration sans bornes” qu’il “(leur) porte”.”Je veux m’incliner devant la force – dont on dirait qu’elle est inépuisable – de ce collectif (…) dévoué” grâce à laquelle la maison “a pu relever, ces trois dernières années, les défis séculaires aussi bien que les missions du quotidien”, écrit le nouveau ministre de l’Intérieur.”Je n’emporte d’ici aucun bilan ni succès que je ne vous doive pas; aucune satisfaction personnelle qui n’ait pas été notre victoire collective”, poursuit-il avant de promettre que place Beauvau, il “pourra défendre les couleurs de la préfecture de police”.”Vous pouvez compter sur mon éternelle fidélité”, conclut-il, en qualifiant son passage à la PP “d’engagement d’une vie”.Laurent Nuñez, 61 ans, est devenu dimanche le premier “flic de France” en succédant à Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur.

La nomination de Farandou au Travail, “plutôt un bon signal” pour la CFDT

La nomination du PDG sortant de la SNCF Jean-Pierre Farandou au ministère du Travail est “plutôt un bon signal”, a estimé lundi la numéro un de la CFDT Marylise Léon, insistant à nouveau sur la “condition sine qua non” de la suspension de la réforme des retraites. “Pour le moment, c’est un plutôt un bon signal”, a-t-elle dit sur TF1 au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement par le Premier ministre Sébastien Lecornu.”On a eu un très bon dialogue avec (Jean-Pierre Farandou, ndlr) quand il était à la SNCF, il avait négocié, notamment avec la CFDT, un accord sur la pénibilité il y a quelques mois”, a-t-elle ajouté. “Donc j’espère qu’il gardera ses convictions et cette façon de dialoguer avec les organisations syndicales aussi”.Marylise Léon a prévenu que la suspension de la réforme des retraites était “la condition sine qua non de la stabilité politique”.S’il y a un “enjeu de budget à construire”, la “question de l’apaisement démocratique est au moins aussi importante”, a-t-elle dit. “Et la suspension de la réforme des retraites, c’est le passage obligé pour pouvoir avoir un début d’apaisement”.”La priorité pour la CFDT, c’est figer l’âge légal (de départ à la retraite, NDLR) parce que c’est la mesure qui a le plus d’impact, quatre fois plus d’impact que le nombre de trimestres” à avoir pour pouvoir partir à taux plein. “On sait que ce sont des centaines de milliers de personnes qui vont être concernées par le fait qu’on bloque le compteur du décalage de l’âge légal à 62 ans et neuf mois”, a-t-elle souligné, une proposition avancée par le président Emmanuel Macron lorsqu’il a reçu des responsables de partis. 

Naïma Moutchou (Horizons), une ancienne avocate ministre des Outre-mer

La députée Horizons Naïma Moutchou, 44 ans, ministre démissionnaire de la Fonction publique, propulsée dimanche à la tête du ministère des Outre-mer, aura la lourde tâche de plancher sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, après la crise insurrectionnelle de mai 2024. Car le temps presse dans ce dossier érigé par Sébastien Lecornu, renommé Premier ministre vendredi, comme l’une de ses priorités. Le report des élections provinciales est une condition indispensable à la mise en œuvre de l’accord de Bougival négocié par le prédécesseur de Mme Moutchou, Manuel Valls. Un texte signé en juillet entre les non-indépendantistes, l’Etat et les indépendantistes, dont le FLNKS s’est depuis retiré.Sur le réseau social X, l’avocate de formation a déclaré accepter cette “responsabilité” “par fidélité à l’Etat et par devoir envers nos compatriotes des Outre-mer”. “Je mettrai toute mon énergie à leur service, avec une attention très immédiate pour la Nouvelle-Calédonie”, a-t-elle poursuivi.   Née le 4 novembre 1980 à Ermont (Val-d’Oise) de parents modestes d’origine marocaine arrivés en France en 1961, Naïma Moutchou est la benjamine d’une famille de six enfants et a grandi à Eaubonne. Après des études de droit à l’université de Cergy-Pontoise, puis d’Assas à Paris, elle exerce de 2010 à 2017 comme avocate au sein du cabinet Christian Charrière-Bournazel. Engagée bénévolement auprès de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme de 2008 à 2017, elle s’enorgueillit d’avoir “fait condamner l’un des premiers cas de racisme anti-blanc”.En 2017, elle est élue députée du Val-d’Oise et prend rapidement du galon: première vice-présidente du groupe LREM en 2019, elle devient vice-présidente de l’Assemblée en juin 2022.Elle a été réélue à ce poste après la dissolution et sa réélection, ne le délaissant que début octobre, à quelques jours de la composition du premier gouvernement de Sébastien Lecornu, alimentant les rumeurs la donnant entrante.Elle n’est restée que 14 heures ministre de la Fonction publique, avant la démission du gouvernement Lecornu 1 lundi.En 2021-2022, Mme Moutchou était vice-présidente de la mission d’information sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie à l’Assemblée nationale. Elle a également fait partie, en 2021, de la commission d’enquête sur la lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane.- Une parlementaire “courageuse” -Au fil des années, Mme Moutchou s’est rapprochée de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe et a pris la tête du pôle Idées d’Horizons. La députée se signale par des positions marquées à droite au sein du camp présidentiel et même de son parti, notamment lors de l’examen du projet de loi Immigration fin 2023.Dans une interview au Figaro, elle se dit “favorable à l’idée de transformer (…) l’aide médicale d’Etat (AME) en aide médicale d’urgence (AMU)” et estime qu’une mesure pour régulariser les sans-papiers travaillant dans les métiers en tension était “une forme d’encouragement à l’immigration clandestine”. Elle porte aussi depuis des années des propositions de loi sur les peines planchers, rejetées par les alliés au centre mais soutenues par la droite et l’extrême droite.”Edouard essayait de la caser à chaque remaniement, mais elle ne voulait que la Justice”, affirme un parlementaire membre d’Horizons.Auprès du JDD, le vice-président RN de l’Assemblée Sébastien Chenu louait en novembre 2023 une parlementaire “courageuse, impartiale, quelque peu dissonante dans cette majorité”. Dans la droite ligne des préconisations de Laurent Marcangeli, alors président des députés Horizons, Mme Moutchou n’hésite pas à ouvrir en mars 2024 à la signature des élus RN une proposition de loi sur les nuisances aériennes. Lors des législatives de 2024, la gauche dénonce aussi le retrait à son profit entre les deux tours du candidat ciottiste Sébastien Meurant. Ce dernier affirme à plusieurs médias avoir été appelé par Mme Moutchou, ce qu’elle dément. “Il n’y a jamais eu d’accord ou de compromission avec qui que ce soit”, assure-t-elle.sl-sac-ang-abo/jnd