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Borne invoque le besoin de “stabilité” et de “moyens préservés” pour l’éducation

Ministre de l’Education en sursis, Elisabeth Borne a tenu mercredi sa première – et peut-être dernière – conférence de presse de lancement de la rentrée scolaire, affirmant le besoin de “stabilité” dans un contexte politique et budgétaire incertain.Après avoir réuni les recteurs mardi, et avant la pré-rentrée des enseignants vendredi, la ministre, en poste depuis huit mois, a donné le coup d’envoi de la rentrée de quelque 12 millions d’élèves le 1er septembre.Alors que les spéculations sur la chute du gouvernement vont bon train après la décision de François Bayrou de solliciter la confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre, l’ex-Première ministre a souligné le “besoin de stabilité pour notre pays” avec “les finances publiques telles qu’elles se présentent”. Elle a fait part de “la nécessité de pouvoir mener des politiques avec constance dans les différents ministères”, et assuré être “aux côtés des enseignants”. Malgré son départ sans doute prochain, la ministre s’est voulu rassurante sur le budget de l’Education nationale, le premier de l’Etat, qui suscite des inquiétudes après la présentation par François Bayrou en juillet de son plan d’économies de près de 44 milliards d’euros.”La rentrée se fait avec des moyens préservés, près de neuf mois après l’adoption du budget 2025, pour lequel je me suis pleinement engagée. Si l’adoption du budget 2026 s’annonce compliquée, je n’ai pas de doutes, nous devons garder ce cap”, a-t-elle dit.Mais pour la FSU-Snuipp, principal syndicat de l’enseignement primaire, “il est clair que l’Education nationale ne sera pas épargnée en 2026”. “S’engager sur le budget 2026 à cette date, c’est assez audacieux”, estime de son côté Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU (collèges et lycées).Pour les syndicats et personnels de l’éducation, c’est à nouveau l’expectative, avec déjà six ministres depuis le début du deuxième quinquennat Macron: Pap Ndiaye (14 mois), Gabriel Attal (resté un peu plus de cinq mois), Amélie Oudéa-Castéra (un mois), Nicole Belloubet (sept mois), Anne Genetet (trois) et Elisabeth Borne.- “Valeur du baccalauréat” -“On est vraiment agacés, on est fatigués de changer en permanence de ministre”, a souligné Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE Unsa, pour qui “l’urgence” est aussi de “reconsidérer l’école et les personnels”, qui “voient leurs conditions de travail se dégrader”. Pour cette rentrée comme pour les précédentes, l’enjeu restera notamment d’assurer la présence d’un enseignant devant chaque classe, alors que la crise d’attractivité perdure. “Tous les rectorats sont sur le pont pour qu’il y ait un professeur devant chaque classe”, a souligné Mme Borne. “A ce stade, les éléments sont rassurants”.Soulignant avoir “entendu les interrogations sur la valeur du baccalauréat”, la ministre a dit souhaiter une réforme du contrôle continu pour cet examen, pour “diminuer la pression sur les élèves” tout en “reflétant plus fidèlement leur niveau”.Il ne faut pas laisser “s’installer le doute sur la valeur de ce diplôme”, désormais obtenu par plus de 80% d’une classe d’âge, a-t-elle ajouté. “Dès cette semaine”, les proviseurs seront chargés “d’élaborer un projet d’évaluation précisant clairement quelles évaluations seront prises en compte pour le contrôle continu du baccalauréat, donc aussi pour Parcoursup”, a-t-elle affirmé. Sur les “modalités de correction” du bac, Mme Borne a indiqué qu’il ne “serait plus possible” dès cette session que “des élèves ayant obtenu moins de 8 sur 20 puissent encore être rattrapés pour accéder à l’oral”.Quant aux nouveautés de la rentrée, la ministre s’est félicitée de la généralisation progressive du dispositif “portable en pause” (interdiction totale du téléphone dans les collèges) pour lutter contre “le fléau de la surexposition aux écrans”. Il est déjà interdit depuis 2018, mais devrait être laissé pendant les cours dans des casiers, mallettes ou pochettes dans les établissements où cela peine à s’appliquer.La ministre a aussi jugé nécessaire de “permettre la pleine implication des parents” à l’école. “Dès septembre, une réunion de rentrée par niveau sera systématisée dans chaque école, dans chaque collège et dans chaque lycée”, a-t-elle indiqué, soulignant que chaque école et chaque établissement devront en outre “disposer d’une charte des relations école-parents”. 

La gauche au défi d’incarner une alternative crédible à Bayrou

La gauche, qui a unanimement annoncé qu’elle voterait contre la confiance à François Bayrou le 8 septembre, se trouve confrontée au défi d’incarner une alternative crédible au Premier ministre, mais en étant plus divisée qu’au moment du Nouveau Front populaire il y a un an.Toutes les formations politiques du Nouveau Front populaire, y compris le PS, qui avait refusé de voter la censure en février et négocié avec le gouvernement sur le budget 2025, ont promis de faire chuter le Premier ministre, et se projettent déjà dans l’après-Bayrou.”La logique voudrait que le président de la République laisse sa chance à la gauche”, estime le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud. Marine Tondelier, la patronne des Ecologistes, considère également qu’il reste un peu moins de deux semaines “pour préparer ce qui se passera ensuite”.Comme lors des législatives anticipées de juin 2024, quand la gauche s’était réunie dans l’urgence au sein du NFP, elle a appelé ses partenaires, y compris La France insoumise, à travailler ensemble pour proposer une alternative politique.Mais le contexte n’est plus le même. Les  divergences se sont exacerbées entre socialistes et insoumis et Jean-Luc Mélenchon a déjà installé le match de la prochaine présidentielle entre lui et Raphaël Glucksmann, le dirigeant de Place publique. Ce dernier, partenaire des socialistes, avait accepté à contrecoeur l’accord du Nouveau Front populaire et plaide désormais pour qu’il y ait en 2027 “deux offres politiques” à gauche, la sienne et celle de LFI, qui “ne sont pas solubles l’une dans l’autre”.Les socialistes et Ecologistes, avec les ex-insoumis de l’Après et Générations, ont déjà affirmé dans un communiqué commun être “prêts” à être l’alternative à François Bayrou.”Je ne vois pas trop comment la gauche va réussir à se mettre d’accord. Elle est plus divisée qu’en 2024, où déjà un Premier ministre de gauche avec toutes les composantes du NFP était minoritaire à l’Assemblée”, remarque le politologue Rémi Lefebvre.De toute façon, “il n’y a pas de discussions avec LFI”, souffle un socialiste.La plupart des partis de gauche vont présenter dans les prochains jours leurs propositions de budget, basées sur la recherche de recettes supplémentaires, avec un effort demandé aux plus aisés, dans l’idée de défendre leur crédibilité sur le sujet. Et chacun échafaude des scénarios.- “Politique fiction” -Marine Tondelier rappelle que plusieurs options avaient été envisagées l’an dernier, comme la non participation de LFI à un gouvernement, avec soutien parlementaire chaque fois qu’il irait dans le bon sens.”Je ne vois pas trop cette option-là”, remarque Rémi Lefebvre, car “ça serait pour LFI une manière d’entériner le fait qu’elle a perdu la bataille du leadership à gauche”. Or Jean-Luc Mélenchon a d’ores et déjà revendiqué un Premier ministre insoumis.Mais les Insoumis auraient des difficultés à justifier de censurer un gouvernement de gauche “dont l’objectif serait de ne pas présenter un budget d’austérité comme celui de Bayrou”, souligne un député socialiste, qui défend l’idée “d’un gouvernement de gauche minoritaire”, capable de faire des compromis, après “deux gouvernements de droite minoritaires” qui n’en ont pas ou peu fait. Le patron des socialistes Olivier Faure s’exprimera dans les prochains jours aux universités du PS à Blois. “La ligne qu’on va défendre c’est pas du tout celle d’un gouvernement d’union républicaine du LR au PS”, affirme le même député. “Il n’y a rien qui peut justifier ça.”Quant à l’option d’un candidat issu de l’aile droite des rangs socialistes, comme l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, dont le nom était déjà revenu précédemment, c’est “de la politique fiction”, assure le même. Tout comme un retour de Lucie Castets, l’éphémère candidate du NFP pour Matignon, en 2024, admettent plusieurs élus de gauche.”Je doute qu’on réitère le processus de juillet 2024, avec des réunions pour désigner quelqu’un”, estime un élu socialiste. “Le sujet n’est pas +qui+ mais +qu’est-ce qu’on propose+” 

Municipales: à Nice le duel Estrosi/Ciotti officiellement lancé

Eric Ciotti, ex-patron des Républicains désormais rallié à l’extrême droite, a officiellement annoncé mercredi sa candidature aux municipales à Nice, lançant un duel qui s’annonce saignant avec son ex-mentor, le maire sortant Christian Estrosi (Horizons).Cela fait maintenant plusieurs années qu’Eric Ciotti, 59 ans, tire à boulets rouges sur son grand rival, âgé de 70 ans, qui a pris un chemin politique inverse en ralliant le camp macroniste.Et il a choisi de se lancer dans l’arène en duplex depuis Nice au journal télévisé de TF1 plutôt que de l’annoncer lors de sa rentrée politique prévue dimanche à Levens, dans l’arrière-pays.”Je souhaite offrir une nouvelle espérance aux Niçois”, a-t-il lancé, pointant à nouveau la “mauvaise gestion” de M. Estrosi, “élu au conseil municipal depuis quatre décennies”.Nice, où les touristes se pressent mais où plus d’un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, “souffre aujourd’hui de l’insécurité”, “se trouve dans une situation financière extrêmement dégradée, avec plus de 3 milliards d’euros de dette”, a estimé le député, promettant d'”effacer l’augmentation de 25% des impôts” locaux ou de mettre de la climatisation dans toutes les écoles.Très rapidement, le président du Rassemblement national Jordan Bardella lui a apporté son soutien sur X, actant qu’il serait “le candidat de l’union des patriotes”. – Adversaire “comme les autres” ? -Christian Estrosi, lui aussi ex-LR et désormais proche d’Edouard Philippe, avait été réélu pour un troisième mandat en 2020 avec près de 60% des voix au second tour. Mardi sur Sud Radio, interrogé sur Eric Ciotti, il a balayé: c’est pour lui “un adversaire comme les autres”.Un adversaire de premier plan en tous cas dans une ville où les idées d’extrême droite prospèrent et où la gauche, à la traîne, aimerait profiter de ce duel fratricide mais peine à se mettre d’accord.Les deux sont des enfants du pays. Après une carrière de champion de moto, Christian Estrosi a été à la tête de la région Provence-Alpe-Côte d’Azur, député, ministre de François Fillon ou de Dominique de Villepin. Avec son ami Renaud Muselier, actuel président de la région, il se présente comme un rempart au Rassemblement national.Eric Ciotti a, lui, commencé par être attaché parlementaire du jeune député Estrosi, avec qui il finira par se brouiller. Jamais maire ni ministre, il deviendra député, prendra la tête des Alpes-Maritimes et surtout celle du parti Les Républicains, avant un divorce fracassant.L’histoire politique retiendra qu’il a été le premier chef du parti gaulliste à rompre le cordon sanitaire avec l’extrême droite, en s’alliant à Marine Le Pen après la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024.Pour lui, ce ralliement était la seule stratégie “porteuse d’avenir” pour la droite. Il est désormais à la tête d’un nouveau parti, l’UDR (Union des droites pour la République), qui a remporté 16 sièges aux dernières législatives dans le cadre de cette alliance avec le RN et notamment les trois circonscriptions niçoises.Le maire sortant, qui a modifié le centre ville, y construisant notamment une immense coulée verte, devra donc se renouveler s’il souhaite emporter un quatrième mandat.Ses adversaires l’attaquent sur ses dépenses, sa politique d’urbanisme avec notamment la destruction de l’emblématique théâtre de Nice, pour y construire justement ce qu’il présente comme une “forêt urbaine”.La campagne s’annonce saignante. A moins que la justice ne rattrape l’un ou l’autre. Les noms des deux rivaux apparaissent dans plusieurs enquêtes, sans qu’aucun des deux ne soit poursuivi à ce stade. Eric Ciotti est notamment cité dans une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics, ouverte en mai autour de soupçons de cumuls d’emplois au conseil départemental des Alpes-Maritimes. Christian Estrosi a, lui, été placé en garde à vue au début de l’été dans une enquête sur l’organisation de plusieurs événements à Nice. D’autres enquêtes sont en cours notamment sur la reconstruction après la tempête Alex ou sur les conditions de sécurisation de la Promenade des Anglais le soir du terrible attentat du 14 juillet 2016.

Budget: les syndicats veulent mobiliser ensemble, mais sont divisés sur le 10 septembre

La CGT a annoncé mercredi son soutien au mouvement du 10 septembre, vu comme une “première étape” pour mobiliser contre le projet de budget du gouvernement, mais la CFDT, premier syndicat, ne s’y joindra pas: une divergence qui n’empêchera pas l’ensemble des organisations syndicales de chercher à se mettre d’accord vendredi sur une autre date.”La dynamique de l’initiative citoyenne du 10 septembre démontre l’ampleur de la colère sociale”, affirme la CGT à l’issue d’une réunion mardi et mercredi de son instance dirigeante, et “souhaite que cette journée soit une première étape réussie, ce qui passe en particulier par la grève sur les lieux de travail”.”Un mouvement citoyen a émergé contre la violence sociale et c’est une très bonne nouvelle”, a déclaré à l’AFP Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT, à propos du mouvement appelant à “tout bloquer”.La numéro un de l’organisation Sophie Binet avait pourtant affiché sa prudence par rapport à ces appels disparates nés sur les réseaux sociaux qu’elle avait qualifiés de “nébuleux”, craignant un “noyautage de l’extrême droite”.Plusieurs fédérations de la CGT, dont celle de la chimie ainsi que commerce et services, tout comme plusieurs unions départementales, avaient cependant déjà appelé ces dernières semaines à se mobiliser le 10 septembre.La direction du syndicat dénonce mercredi un projet de budget d’une “violence inédite”, citant “le vol de deux jours fériés”, le “doublement des franchises médicales”,  le “gel du salaire des fonctionnaires, des pensions des retraités et de toutes les allocations sociales”.- “efforts disproportionnés” -L’Union syndicale Solidaires a aussi annoncé mercredi son soutien au mouvement “bloquons tout”, qui  “exprime la colère sociale multiforme et grandissante face aux annonces budgétaires du gouvernement Bayrou”.”La CGT et Sud Solidaires appellent à la grève le 10 septembre. Des sections de FSU en font autant. La France du travail écrit son calendrier de libération du libéralisme. Le 8 septembre : on vote pour faire partir Bayrou. Le 10 septembre : on agit pour faire partir Macron”, s’est réjoui le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, sur X.Une récupération politique qui n’est pas du goût de tous les syndicats. “Tout bloquer, la désobéissance, ce n’est pas la méthode de la CFDT. Et le syndicat ne répond pas aux injonctions des partis politiques”, déclaré au journal Le Monde sa chef de file Marylise Léon.Pour autant la numéro un du premier syndicat n’a pas mâché ses mots mardi à l’égard du projet de budget du Premier ministre, qu’elle recevait dans l’Essonne pour l’université d’été de son organisation.Elle a dénoncé un “projet de budget qui demande des efforts disproportionnés au monde du travail tandis que d’autres sont trop largement épargnés”, prévenant aussi qu’elle ne participerait pas à une négociation sur la suppression de deux jours fériés.La CFDT proposera vendredi à tous les syndicats une date de mobilisation pour le mois de septembre, et cet appel à l’unité a été entendu par la CGT, tout comme Solidaires.A l’occasion de l’intersyndicale, FO, le troisième syndicat, devrait officiellement se déterminer par rapport au 10 septembre. Son chef de file Frédéric Souillot a toutefois déjà prévenu qu’il se tenait “à distance” d’un mouvement dont certains groupes rejettent les syndicats représentatifs, d’après lui.

Les élections municipales auront lieu les 15 et 22 mars 2026, annonce le gouvernement

Les élections municipales se tiendront les 15 et 22 mars 2026, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas à l’issue du Conseil des ministres.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a présenté un décret fixant ces dates en Conseil des ministres, a-t-elle précisé.Ces élections municipales marqueront en particulier l’entrée en vigueur d’un nouveau mode de scrutin pour Paris, Lyon et Marseille.La réforme votée début juillet par le Parlement va conduire à un système de double élection, et donc deux urnes, l’une pour élire les membres du Conseil de la mairie centrale (Conseil de Paris, Conseils municipaux de Lyon et de Marseille) – lesquels élisent ensuite le maire -, l’autre pour élire ceux de l’arrondissement (à Paris) ou du secteur (à Lyon et Marseille).Elle met un terme pour les trois grandes villes au mode de scrutin instauré par la “loi PLM” en 1982: les électeurs à Paris, Lyon et Marseille votaient jusqu’alors dans chaque arrondissement ou secteur pour une liste de conseillers, les élus du haut de la liste siégeant à la fois au conseil d’arrondissement/secteur et au conseil de la mairie centrale.

La “REF” du Medef s’ouvre, à nouveau sous le signe de l’inconnue politique

La “REF” du Medef se tient mercredi et jeudi pour la première fois à Roland-Garros, et pour la deuxième année consécutive en plein désordre politique, situation d’incertitude que la plus grosse organisation patronale de France juge redoutable pour les entreprises.La Rencontre des Entrepreneurs de France, visible aussi sur les réseaux sociaux du Medef, s’intitule cette année “Jeu décisif”, clin d’œil au temple du tennis sur terre battue qui l’abrite, plus pratique en cas de pluie que l’hippodrome de Longchamp qui l’accueillait depuis 2019, après 20 ans d’universités d’été sur le campus d’HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines).Aux côtés de chefs de très grandes entreprises et d’experts invités à s’exprimer lors des tables rondes thématiques, figureront plusieurs ministres comme Eric Lombard (Economie), Marc Ferracci (Industrie), ou Sébastien Lecornu (Armées).François Bayrou y prononcera un discours jeudi, le troisième de la semaine après sa conférence de presse de lundi, au cours de laquelle le Premier ministre a annoncé qu’il demanderait un vote de confiance aux députés le 8 septembre – qu’à ce stade il semble quasiment assuré de perdre – et une intervention mardi devant la CFDT.- “On ne joue pas avec l’économie” -Mercredi sur Franceinfo, le président du Medef – qui représente 240.000 entreprises employant 12 millions de personnes – a observé que M. Bayrou n’avait finalement “fait qu’anticiper un choix qui de toute façon aurait dû avoir lieu lors du vote du budget” à l’automne. Néanmoins, a déploré Patrick Martin, cela “surajoute dans l’esprit des entrepreneurs à ce climat d’incertitude qui n’est pas bon pour l’économie”, dû aussi au “durcissement de la concurrence internationale”.M. Martin a lancé “un appel à la responsabilité” aux politiques : “on ne joue pas avec l’économie”. Il a bien l’intention de “leur dire ce (qu’il a) à leur dire” lors du clou de la REF, un débat de clôture qui rassemblera les chefs de partis : Bruno Retailleau (LR), Jordan Bardella (RN), Gabriel Attal (Renaissance), Fabien Roussel (PCF), Manuel Bompard (LFI) et Marine Tondelier (Ecologistes). Olivier Faure (PS) et Edouard Philippe (Horizons) sont retenus par d’autres engagements.Patrick Martin a dit mercredi s’attendre dans le cadre du budget qui finira par émerger “à un certain nombre de décisions désagréables”, soulignait-il mardi dans Les Echos, ajoutant que “le Parti socialiste reste le pivot”, lui qui avait permis au budget 2025 d’être adopté, en ne le censurant pas.Si un point d’accord consistait à surtaxer très fortement les plus riches, M. Martin a mis en garde contre le risque d’expatriation: “la mobilité des patrimoines et des talents est énorme”.- “Sans concertation” -Il compare régulièrement l’incapacité de la France à réduire son déficit public (5,8% du PIB en 2024, presque deux fois plus que le maximum de 3% toléré par Bruxelles) et les efforts couronnés de succès des pays du Sud de l’Europe, ex-mauvais élèves. Mais pour augmenter le taux d’emploi, clé selon lui de la solution, il n’approuve pas vraiment la proposition des deux jours fériés travaillés faite en juillet par François Bayrou.Il regrette l’absence de concertation en amont et recommande de “laisser les partenaires sociaux discuter entre eux” de ces sujets. Malgré leurs divergences de vues, patronat et syndicats s’entendent bien, souligne régulièrement M. Martin, avec régulièrement des accords sociaux, même si le récent conclave sur les retraites a été un échec.Le patron du Medef a aussi déclaré “regarder avec intérêt” ce qui adviendra le 10 septembre lors de la journée “Bloquons tout”. “Il faut être très prudent, ça peut déborder”.Enfin, il n’est pas pour une démission du Président de la République pour clarifier la situation politique : “ajouter du chaos au chaos ne réglerait rien”.

Marine Tondelier appelle Macron à nommer un Premier ministre de gauche

La patronne des Ecologistes Marine Tondelier appelle, dans un entretien à l’AFP accordé mardi soir, Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre de gauche après la chute du gouvernement qu’elle juge inéluctable.Question: Demandez-vous au président de la République de nommer un Premier ministre de gauche?Réponse: On ne devrait même pas avoir à lui demander, c’est le résultat des élections qu’il a lui-même provoquées. On est dans des inquiétudes multiples, institutionnelles, politiques, sociales, économiques, environnementales. Ceux qui nous gouvernent démontrent jour après jour leur irresponsabilité. Les Ecologistes, et plus largement notre camp politique, doivent faire preuve de crédibilité, de solidité.Il n’y a pas de suspense sur le fait que François Bayrou tombera le 8 septembre. Il nous reste treize jours pour préparer ce qui passera ensuite. J’appelle les formations politiques de gauche et écologistes à travailler ensemble à une réponse politique.Nous, Ecologistes, comptons bien y prendre toute notre part. Notre mouvement travaille en ce moment à un plan de sortie de crise qu’on dévoilera avant le 8 septembre. Un Premier ministre de droite, ça a été tenté, ça n’a pas fonctionné. Un Premier ministre macroniste, ça a été tenté, ça n’a pas fonctionné. Peut être qu’enfin le Président de la République va laisser les gagnants de l’élection de l’été dernier gouverner. Q: Allez-vous vous réunir avec vos partenaires de gauche?R: Je pense que c’est ce qu’il faudrait faire. En tout cas, on les appelle à travailler ensemble. Evidement qu’on a chacun ses idées, ses préférences, mais ce ne serait pas responsable que chacun aille dans sa matinale dire ce qu’il a envie de dire. On est dans une situation où on doit au moins se réunir pour aborder les sujets un par un. Celui du gouvernement, travailler ensemble sur le budget… On ne doit laisser aucune excuse à Macron pour ne pas nommer un Premier ministre de gauche.  L’été dernier, plusieurs scénarios avaient été envisagés. Un gouvernement avec tout le Nouveau Front populaire (NFP) d’abord. Il y avait eu aussi une proposition des Insoumis de ne pas participer au gouvernement mais de le soutenir en tant que parlementaires à chaque fois qu’il ira dans le bon sens. Q: Allez-vous proposer un nom?R: On ne va pas refaire le sketch sur les noms. Les propositions, il y en a beaucoup qui ont été mises sur la table. La charge de la responsabilité, elle ne doit pas être dans notre camp. C’est à Emmanuel Macron de prendre ses responsabilités.Franchement la question du nom est secondaire. L’année dernière, quand on a fini par donner le nom qui cochait toutes les cases (Lucie Castets, ndlr), on s’est bien rendu compte que ce n’était pas une question de nom, mais une question d’obstruction d’Emmanuel Macron.Q: Souhaitez-vous une nouvelle dissolution?R: On n’a pas peur d’une nouvelle dissolution. Mais ce n’est pas l’Assemblée nationale qui est illégitime, c’est le gouvernement. Une dissolution, je ne pense pas que ça règle réellement le problème. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron n’a plus de majorité depuis la dernière dissolution mais il garde le même logiciel économique depuis 8 ans et refuse un changement de cap des politiques publiques. Q: En cas de dissolution, vous repartiriez dans une coalition NFP aux législatives?R: En juin dernier, on s’est tous dit qu’il y avait un danger imminent que l’extrême droite arrive à Matignon et que cela nécessitait qu’on se mette d’accord. Je ne comprends pas pourquoi aujourd’hui la question se poserait différemment. Q: LFI a décidé de déposer une motion de destitution. Est-ce que vous allez vous y associer?R: Cette question se posera dans un second temps. D’abord, la chute du gouvernement Bayrou, ensuite la nomination d’un nouveau Premier ministre et après on verra la question de la destitution. Si Emmanuel Macron continue à entretenir l’instabilité née de la dissolution, oui, la question se posera. Mais une destitution ne permettra pas de trouver un budget.Q: François Bayrou vous laisse 13 jours pour choisir entre “le chaos ou la responsabilité”R: Il est quand même génial. Il y a un côté assez stupéfiant, voire très fatigant, de ces gens qui nous gouvernent, à essayer en permanence de remettre la charge de la responsabilité sur nous.Son gouvernement est minoritaire. En juillet, il a présenté des pistes qu’il savait inacceptables pour les Français et pour toutes les oppositions. Quand on est en minorité et dans sa situation, on doit faire un compromis entre ce qu’on a envie de faire et ce qui est possible politiquement. Là, il dit +Je demande la confiance et après on discute+. Et il le dit sans avoir reçu aucun groupe parlementaire. Évidemment que c’est voué à l’échec.

Avant la rentrée, des responsables de la CFDT pessimistes et “en colère”

Pessimistes pour la rentrée, des responsables de la CFDT réunis mardi à l’université d’été de la première centrale syndicale ont fait part de leur colère face à un gouvernement qui “ne les écoute pas”.”Aujourd’hui, nous sommes en colère”, a lancé leur cheffe de file Marylise Léon en concluant la journée.En ligne de mire: un “projet de budget qui demande des efforts disproportionnés au monde du travail tandis que d’autres sont trop largement épargnés”.”Les travailleurs et les travailleuses ne sont pas des variables d’ajustement budgétaire”, a-t-elle martelé.Le Premier ministre François Bayrou était intervenu un peu plus tôt à cette université d’été à Boissy-la-Rivière (Essonne). Les députés, amenés à voter sur la confiance au gouvernement le 8 septembre, ont “treize jours” pour “dire s’ils se placent du côté du chaos ou du côté de la responsabilité”, a-t-il lancé.Devant les journalistes, il a semblé penser que la décision des oppositions de ne pas lui accorder la confiance n’était pas irréversible et il les a appelées à réfléchir.La discussion sur les mesures impopulaires (année blanche fiscale, gel des prestations sociales, suppression de deux jours fériés…) sera “une étape différente” avec les partenaires sociaux et avec le Parlement, a répété François Bayrou.Il a réaffirmé que les plus hauts revenus et “ceux qui optimisent leur fiscalité” se verraient demander un “effort spécifique” pour le budget 2026. Et il a proposé de confier la gestion de l’assurance vieillesse aux partenaires sociaux si l’Assemblée lui permet de poursuivre sa tâche.”Nous laisser gérer, c’est bien, mais il faut qu’on puisse décider des règles”, a répondu devant la presse Marylise Léon.- “Climat lourd” -Pour Mme Léon, “quelle que soit l’issue du vote le 8 septembre, le 9 septembre, la question du budget sera la même”.Elle a aussi prévenu que la CFDT ne participerait pas à la négociation sur la suppression de deux jours fériés.”J’ai le sentiment que le Premier ministre est à côté de la plaque, en termes de discours, ce n’est pas ce que les salariés attendent”, a confié à l’AFP Laure Lamoureux, secrétaire générale de la CFDT Chimie-Énergie à propos de la conférence de presse de François Bayrou lundi.”On sent beaucoup de colère chez les salariés”, “ils ont le sentiment d’être incompris, de ne pas être écoutés”, a-t-elle ajouté.”On vient de passer un été où on a enchaîné les plans de sauvegarde de l’emploi, les liquidations judiciaires, les redressements judiciaires des entreprises…”, a égréné de son côté Adrien Guellec, secrétaire national et trésorier de la Fédération des services, grosse fédération du privé à la CFDT. “On est quand même assez pessimistes sur cette rentrée”.”La situation du pays est grave”, abonde Paul Corré, secrétaire général de la Fédération communication conseil culture (F3C) de Champagne-Ardenne qui “personnellement partage l’analyse de François Bayrou par rapport à la situation” tout en le trouvant “trop alarmiste”.Dans ce “climat lourd”, la centrale syndicale attend un budget qui fasse contribuer “davantage ceux qui le peuvent”, a expliqué Marylise Léon.Voulant agir avec “combativité et détermination”, elle va proposer en intersyndicale vendredi une date de mobilisation pour le mois de septembre contre les projets budgétaires du gouvernement.

Le RN pousse pour une nouvelle dissolution, et se voit gagnant sur tous les fronts

A peine François Bayrou a-t-il remis son sort entre les mains du Parlement que le Rassemblement national prédit sa chute et réclame une nouvelle dissolution, persuadé cette fois-ci d’obtenir une majorité et de lever l’hypothèque judiciaire sur sa patronne Marine Le Pen.D’une pierre, deux coups. Il n’a fallu qu’une heure, lundi, à la cheffe des députés RN pour sceller le sort du Premier ministre, qui venait de convoquer un vote de confiance à l’Assemblée le 8 septembre.”Nous voterons évidemment contre”, a tranché l’élue du Pas-de-Calais, pour qui “seule la dissolution permettra désormais aux Français de choisir leur destin”.Pas question, cette fois-ci, de subir des élections anticipées, comme les législatives de l’été 2024 provoquées par Emmanuel Macron à la surprise générale. Vainqueur au premier tour, battu au second, le parti à la flamme attend sa revanche depuis un an.Mieux, il met le chef de l’Etat au défi de recommencer: “S’il est un président responsable, il se tourne vers les Français, il dissout l’Assemblée et il leur dit +donnez une majorité+”, a ainsi lancé Sébastien Chenu mardi matin.Convaincu de pouvoir faire mieux que ses 123 sièges déjà occupés au Palais Bourbon, le mouvement d’extrême droite se prépare d’ailleurs à faire campagne “non seulement sur un programme, mais sur l’idée de donner une majorité à ce pays”, selon le parlementaire du Nord.Avec toujours Jordan Bardella en tête d’affiche et candidat désigné pour Matignon. Une deuxième chance pour le jeune président du RN, qui affecte le calme des vieilles troupes: “Nous sommes prêts à incarner cette alternance, que ce soit dans le cadre d’une élection législative victorieuse ou d’une élection présidentielle”, a-t-il déclaré mardi soir au 20H de TF1, montant encore d’un cran la pression sur M. Macron, sommé de choisir entre “une dissolution” ou “sa démission” pour “sortir de l’impasse”.- Casting et recours -En coulisses, les investitures pour de prochaines législatives ont commencé depuis des mois, sous l’égide des députés Thomas Ménagé et Julien Odoul. “Nous serons prêts, nous aurons tous les candidats”, assure ce dernier à l’AFP, promettant même “des profils nouveaux” et “de grande qualité”.Pour éviter les erreurs de casting et autres “brebis galeuses”, ces candidats épinglés pour propos racistes et antisémites qui lui ont coûté cher l’an dernier, le RN s’est au passage attaché les services d’un prestataire chargé de passer au crible les réseaux sociaux des impétrants. “C’est dans leur intérêt comme dans le nôtre, tout le monde a Facebook depuis 15 ans et on peut tous avoir oublié des trucs”, justifie une cadre du parti.Un travail de fourmi, qui ne concernera toutefois pas la totalité des 577 circonscriptions. D’abord parce qu’une partie sera laissée aux formations alliées comme l’UDR d’Eric Ciotti, dans “une proportion supérieure” à la soixantaine négociée la dernière fois, indique M. Odoul.Ensuite car la plupart des 123 sortants devraient être réinvestis, avec la bénédiction de leur présidente de groupe: “C’est Marine qui décidera de ça en temps voulu”, glisse une députée.Le sort de Mme Le Pen, lui, se jouera sans doute devant le Conseil constitutionnel. Inéligible depuis le jugement en première instance dans l’affaire des assistants d’eurodéputés, elle s’expose en effet à un refus administratif en cas de candidature.Mais elle a déjà promis d’utiliser “tous les recours possibles”, y compris une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) auprès de l’institution du Palais-Royal, seul juge de l’élection.Ce qui permettrait à la triple candidate présidentielle de purger l’incertitude sur ses chances de concourir à nouveau en 2027, sans devoir attendre l’été 2026 et son procès en appel.Un pourvoi qui serait également décisif pour M. Bardella, “plan B” désigné en cas d’empêchement, mais premier à la défendre: “Il existe un chemin juridique, il est étroit, mais Marine Le Pen est une battante” et “je souhaite de tout coeur qu’elle puisse être candidate et réélue”, a-t-il affirmé sur TF1.Même si, comme M. Chenu, tout l’état-major du parti assure à l’unisson que “Marine Le Pen place le destin du pays au-dessus du sien”.

Vote de confiance: Bayrou veut y croire, mais les oppositions sont déjà tournées vers l’après

François Bayrou refuse de baisser les bras et a tenté mardi de convaincre en particulier les socialistes de lui accorder la confiance le 8 septembre, mais la quasi-certitude d’un vote négatif à l’Assemblée lance déjà les spéculations sur l’après: nouveau Premier ministre, dissolution ou même départ d’Emmanuel Macron comme réclamé par Jean-Luc Mélenchon.Dans une intervention à l’université d’été de la CFDT, le Premier ministre, qui sera l’invité mercredi du 20H00 de TF1, a affirmé que les députés avaient “treize jours” pour “dire s’ils se placent du côté du chaos ou de la responsabilité”.Alors que la gauche et le RN ont déjà fait savoir qu’ils ne voteraient pas la confiance, il leur a demandé de “réfléchir” et de renoncer à leurs “réflexes spontanés”.Confronté au rejet de son plan d’économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros, par les opposants comme dans l’opinion, ainsi qu’à des appels à bloquer le pays le 10 septembre, le Premier ministre a brandi son va-tout lundi.A sa demande, Emmanuel Macron va convoquer une session parlementaire extraordinaire le 8 septembre, et M. Bayrou sollicitera le jour même la confiance de l’Assemblée sur une déclaration de politique générale. Son espoir: faire valider la nécessité d’un tel plan de réduction du déficit public, avant d’en négocier les mesures dans un second temps.”Y a t-il ou pas urgence nationale à rééquilibrer les comptes, à échapper au surendettement en choisissant de réduire nos déficits et de produire davantage ? Voilà la question centrale”, a martelé de nouveau François Bayrou mardi.La discussion sur les mesures impopulaires (année blanche fiscale, gel des prestations sociales, suppression de deux jours fériés…) sera “une étape différente” avec les partenaires sociaux et avec le Parlement, a-t-il répété.Dans le viseur du Premier ministre, les socialistes qui ont annoncé dès lundi qu’ils voteraient contre la confiance alors que Matignon espérait peut-être trouver un compromis avec eux.François Bayrou a réaffirmé que les plus hauts revenus et “ceux qui optimisent leur fiscalité” se verraient demander un “effort spécifique” pour le budget 2026. Et il a proposé de confier la gestion de l’assurance vieillesse aux partenaires sociaux si l’Assemblée lui permet de poursuivre sa tâche.Des arguments balayés sur TF1 par le président du RN Jordan Bardella qui s’est adressé à Emmanuel Macron pour lui demander “une dissolution” ou “sa démission” pour “sortir de l’impasse”.Les réactions des oppositions ne semblent guère laisser de chance de réussite au gouvernement, privé de majorité depuis sa naissance en décembre.Il ne pourra pas non plus compter sur le soutien des députés indépendants Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), dont “une nette majorité” ne votera pas la confiance, a indiqué le groupe dans un communiqué.- Fébrilité -Signe de fébrilité: la Bourse de Paris a perdu 1,70% mardi, tandis que les actions des banques, qui détiennent en masse des titres de dette française, chutaient nettement et que les taux d’emprunt français se tendaient.La dette publique française représente près de 114% du PIB, soit la troisième plus importante de la zone euro derrière la Grèce et l’Italie.Face à cet accès de nervosité, le ministre des Finances Eric Lombard a assuré que la France n’est “aujourd’hui sous la menace d’aucune intervention, ni du FMI (Fonds monétaire international), ni de la BCE (Banque centrale européenne), ni d’aucune organisation internationale”.Sauf coup de théâtre, ces oppositions conjuguées assurent que la France sera virtuellement sans gouvernement dans deux semaines. Un nouveau rebondissement dans l’instabilité politique provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024.François Bayrou ne peut non plus trouver de réconfort dans l’opinion publique. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 72% des Français souhaitent sa chute.Emmanuel Macron a plusieurs fois assuré vouloir éviter une nouvelle dissolution “mais il ne faut pas écarter cette hypothèse”, a admis le ministre de la Justice Gérald Darmanin.A gauche, PS et Ecologistes se disent “prêts” à prendre la suite du gouvernement Bayrou.Jean-Luc Mélenchon va plus loin: Emmanuel Macron “doit partir”. Après Michel Barnier et François Bayrou, “il faut empêcher M. Macron de nommer pour la troisième fois un Premier ministre qui ferait la même politique”, a jugé le leader Insoumis qui a annoncé le dépôt à l’Assemblée d’une nouvelle motion de destitution contre le chef de l’Etat.Signe que les partis se préparent à toutes les hypothèses, le coordinateur Insoumis Manuel Bompard a appelé sur X à aller s’inscrire sur les listes électorales.La date retenue pour le vote de confiance, le 8 septembre, précède de deux jours l’appel lancé sur les réseaux sociaux à bloquer la France. Un appel soutenu par la gauche, de LFI au PS.