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Jihadistes français détenus en Irak: Darmanin n’a pas annoncé leur rapatriement, selon son entourage

“Il n’y a pas d’annonce de rapatriement” de jihadistes français détenus en Irak, précise samedi à l’AFP l’entourage de Gérald Darmanin, revenant sur des propos du ministre de la Justice publiés vendredi soir dans la Voix du Nord.Lors d’un entretien organisé entre M. Darmanin et des lecteurs du quotidien régional, l’un d’entre eux avait demandé au ministre si l’Etat allait rapatrier trois Nordistes détenus en Irak, condamnés à mort puis à la prison à vie.”Oui, comme c’est le cas pour beaucoup de détenus français dans le monde, en Iran ou ailleurs. Les nationaux doivent terminer leur peine de prison en France”, avait répondu le garde des Sceaux.M. Darmanin ne voulait pas s’exprimer sur des “cas particuliers” et “il n’y a pas d’annonce de rapatriement”, nuance samedi son entourage à l’AFP.”Le ministre a uniquement précisé que de manière générale, les détenus français à l’étranger ont vocation à revenir purger leur peine en France et que les étrangers détenus en France ont vocation à purger leur peine à l’étranger, sans préciser de modalité de délai”.”Il est de la compétence du Quai d’Orsay de gérer ces dossiers”, rappelle la même source. Sollicité dès vendredi soir par l’AFP, le ministère des Affaires étrangères n’a pas réagi aux propos de M. Darmanin.Les déclarations du ministre avaient suscité un vent d’espoir prudent chez des avocats de jihadistes français détenus en Irak.”Les propos du garde des Sceaux vont dans le bon sens mais il reste à les transformer en actes, et vite”, avait ainsi commenté vendredi soir Me Marie Dosé, l’avocate de Djamila Boutoutaou, une Lilloise condamnée à 20 ans de réclusion criminelle en Irak en 2018 et qui serait “gravement malade” en détention.

Présidence de LR: Michel Barnier redit son soutien à Bruno Retailleau en Savoie

L’ancien Premier ministre Michel Barnier a salué vendredi en Savoie la “loyauté”, la “fidélité” et la “détermination” de Bruno Retailleau, en lui assurant de son “vote” dans la course à la présidence des Républicains.L’ancien chef LR du gouvernement s’exprimait lors d’une réunion publique à la Motte-Servolex avec le candidat Bruno Retailleau, arrivé du département voisin de l’Ain où, coiffé cette fois de sa casquette de ministre de l’Intérieur, il a visité un commissariat et une gendarmerie.”Je pense que tous les choix et toutes les sensibilités sont respectables. Je ne suis pas là pour dire qu’il faut voter contre quelqu’un”, a d’abord expliqué M. Barnier devant quelque 300 personnes, à trois semaines du vote (17 et 18 mai) des adhérents LR pour choisir leur nouveau chef entre M. Retailleau et le député de la Haute-Loire Laurent Wauquiez.”Pourquoi je soutiens Bruno ? Moi, j’ai noté trois mots sur mon bout de papier: loyauté, fidélité, détermination”, a enchaîné le Savoyard, évoquant un “compagnon de route” qui a été “un des premiers à (lui) dire oui” pour entrer dans son gouvernement, renversé par l’Assemblée nationale début décembre.  “J’ai déjà dit les raisons personnelles qui font que, sans état d’âme, de tout cÅ“ur, je suis à tes côtés, que tu sois le nouveau président des Républicains et puis qu’ensuite, tu saches rassembler tout le monde”, a ensuite dit M. Barnier à l’adresse du ministre de l’Intérieur.L’ancien Premier ministre a aussi estimé que M. Retailleau était en outre l’homme du renouveau du parti des Républicains, pour que “sous (son) impulsion, on continue à regagner centimètre par centimètre, pied à pied, la force que nous avons perdue”, a-t-il ajouté.Répondant à son interlocuteur, Bruno Retailleau a dit vouloir faire de LR un parti “moderne, populaire, patriote – sans oublier l’Europe”, mais aussi celui “de la revalorisation du travail”, en soulignant la nécessité de “rassembler sur une politique de bon sens”.”Moi je me présente contre personne. Voter, ce n’est pas diviser”, a-t-il encore dit.Comme à plusieurs reprises ces dernières semaines, M. Retailleau profite géographiquement de déplacements comme ministre de l’Intérieur pour ensuite tenir des réunions publiques en tant que candidat à la présidence LR. Ce vendredi, il a successivement visité un commissariat de police à Bourg-en-Bresse, tenu une réunion publique à Châtillon-sur-Chalaronne où il a ensuite inauguré une caserne de gendarmerie, avant de terminer sa journée par la réunion publique à la Motte-Servolex.

L’Etat va rapatrier des jihadistes français détenus en Irak, affirme Darmanin

L’Etat va rapatrier des jihadistes français détenus en Irak, qui demandent depuis longtemps à purger leur peine en France, affirme le ministre de la Justice Gérald Darmanin dans un entretien avec des lecteurs de la Voix du Nord publié vendredi soir.Au cours de cet entretien, un lecteur du quotidien régional a demandé à M. Darmanin si l’Etat allait rapatrier trois Nordistes détenus en Irak, condamnés à mort puis à la prison à vie. Le ministre a répondu: “Oui, comme c’est le cas pour beaucoup de détenus français dans le monde, en Iran ou ailleurs”. “Les nationaux doivent terminer leur peine de prison en France. J’estime qu’on ne peut pas demander à l’Algérie, au Maroc ou aux États-Unis de reprendre leurs nationaux touchés par une OQTF et refuser de faire revenir les Français détenus à l’étranger”, ajoute-t-il, sans donner plus de précisions sur les modalités de ces éventuels rapatriements.Le ministère des Affaires étrangères n’a pas répondu dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP pour réagir aux propos de M. Darmanin.”Les propos du garde des Sceaux vont dans le bon sens mais il reste à les transformer en actes, et vite”, a commenté auprès de l’AFP Marie Dosé, l’avocate de Djamila Boutoutaou, qui a écopé de 20 ans de réclusion criminelle en Irak en avril 2018. Sa cliente “est gravement malade et doit être rapatriée de toute urgence”, a insisté Me Dosé, soulignant avoir “sollicité son transfert à maintes reprises, en vain”.De “nombreux motifs” justifient le transfert de ces détenus, a abondé Me Richard Sédillot, qui défend trois jihadistes français condamnés en Irak, dont le Nordiste Vianney Ouraghi. Leur “réinsertion” est alors “beaucoup plus simple à organiser”, avec notamment la visite de leurs proches, a-t-il plaidé. “Leur présence en France permet aussi aux magistrats français de les entendre”, alors que ces personnes sont visées par d’autres enquêtes en cours à Paris, a-t-il encore relevé.Me Sédillot a également souligné les “conditions indignes” de détention de ses clients, alors qu’une juge d’instruction enquête actuellement depuis Paris sur des soupçons de tortures sur six Français condamnés et détenus à Bagdad.

Emmanuel Macron s’est recueilli devant la dépouille du pape 

Le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, vêtus de noir, se sont recueillis vendredi devant la dépouille du pape François, exposée à la basilique Saint-Pierre de Rome, a constaté l’AFP.Les mains croisées, ils sont restés un instant sur le côté gauche du cercueil, entouré des gardes suisses, pendant que les fidèles et touristes défilaient sans discontinuer dans l’espace qui leur est réservé. Tous deux ont incliné le chef à plusieurs reprises et Brigitte Macron s’est signée.Comme plus de 50 autres chefs d’État, Emmanuel Macron assistera samedi aux obsèques du jésuite argentin sur la place Saint-Pierre de Rome.Le président français a écourté sa tournée dans l’océan Indien afin de pouvoir être présent aux obsèques du souverain pontife, dont Emmanuel Macron n’a cessé de solliciter les bonnes grâces depuis son accession à l’Élysée, en dépit de nombreux désaccords, notamment sur l’IVG et la fin de vie.Les deux hommes avaient depuis appris à se connaître à l’occasion notamment de six échanges en tête-à-tête, durant lesquels le Français tutoyait volontiers l’Argentin.Leur dernière entrevue remonte à décembre, à l’occasion d’une visite papale éclair en Corse, troisième déplacement en France pour François, qui n’y a effectué aucune visite officielle durant ses douze ans de pontificat.”C’est un grand honneur (…) de vous accueillir”, lui avait assuré Emmanuel Macron, qui avait fait l’aller-retour spécialement pour cette rencontre à l’aéroport d’Ajaccio. Sans revenir sur le plaidoyer du pape, au pays de la séparation de l’Église et de l’État, pour une laïcité “pas statique et figée”.Sans rancune non plus, une semaine après que François eut décliné l’invitation à la réouverture de Notre-Dame.Emmanuel Macron, natif d’Amiens, baptisé à sa demande à l’âge de 12 ans, se définit aujourd’hui comme agnostique, avec la part de questionnement que cela implique.

Bétharram: la fille de Bayrou confirme qu’il a rencontré un juge en 1998

La fille de François Bayrou a confirmé que son père avait bien rencontré, en 1998, le juge chargé d’enquêter sur un viol à Bétharram pour évoquer l’affaire, un épisode que le Premier ministre a d’abord nié avant de changer de version.”Il ne s’en souvient pas, je pense, mais je suis là le soir où il rentre de chez le juge Mirande, on est là tout seuls tous les deux et il me dit +ne le répète surtout pas, j’ai juré d’être dans le secret de l’instruction+”, a déclaré Hélène Perlant lors d’une émission de Mediapart.Interrogé l’an dernier dans la presse sur cet épisode, rapporté par l’ex-juge Christian Mirande, François Bayrou l’avait d’abord nié.Mais depuis qu’il a été mis sous pression politique dans cette affaire, il a changé de version, évoquant une rencontre fortuite avec le magistrat, domicilié comme lui à Bordères près de Pau, alors qu’il enquêtait en 1998 sur un viol impliquant un religieux de Bétharram, le père Carricart.”C’est mon voisin depuis cinquante ans dans mon village. Il s’agit d’une amitié de longue date, avant même qu’il ne soit magistrat. Est-ce que nous avons pu parler de cette affaire ? Sans doute, oui”, déclarait ainsi M. Bayrou le 18 février à l’Assemblée nationale.”Nous avons pu parler de l’ambiance, de l’établissement (Notre-Dame-de-Bétharram, NDLR), jamais du dossier”, avait-il ajouté.Selon l’entourage du Premier ministre, les déclarations de sa fille ne changent rien à cette position.- “Voisins” -“Comme le juge Christian Mirande et François Bayrou l’ont déjà dit à plusieurs reprises, ils se sont en effet rencontrés à cette époque, puisqu’ils sont voisins”, a déclaré vendredi un proche de ce dernier à l’AFP.D’après Hélène Perlant, qui avait 26 ans à l’époque, elle et son père ont parlé, ce soir-là, des accusations visant le père Carricart, un ancien directeur de l’établissement scolaire catholique du Béarn, qui venait d’être mis en examen pour viol et placé en détention provisoire.”Est-ce que tu crois possible ça ?”, lui a-t-il demandé. “On est resté là. Je lui ai dit +écoute…+. Et il m’a dit: +il est en prison, qu’il y reste+”, a-t-elle relaté devant la caméra de Mediapart.”La presse locale s’était fait l’écho de cette incarcération”, commente l’entourage du chef du gouvernement, “il est donc logique” que François Bayrou et le juge Mirande “aient parlé de cette affaire” à l’époque.Quant aux propos tenus au sujet du père Carricart d’après Hélène Perlant, ils “montrent, pour ceux qui en auraient douté, que François Bayrou n’a eu aucune complaisance” vis-à-vis du religieux, “comme certains se prêtent à vouloir le faire croire”, souligne la même source.- Secret de l’instruction -Pour le député Paul Vannier (La France insoumise), co-rapporteur de la commission d’enquête parlementaire née du scandale, ces déclarations “contredisent”, au contraire, “les propos du Premier ministre”.”Il était bien informé des violences sexuelles à Bétharram dès 1998 et est intervenu dans une procédure judiciaire en cours, en violation du secret de l’instruction”, a-t-il jugé vendredi auprès de l’AFP.Selon l’entourage de François Bayrou, la précision apportée par sa fille sur la période de la rencontre avec le juge, postérieure à la mise en cause du père Carricart, montre plutôt qu’il “n’y a pas eu d’intervention” de sa part dans l’affaire, “ni de violation du secret de l’instruction puisque l’affaire était publique”.Le chef du gouvernement doit être entendu le 14 mai, sous serment, par la commission d’enquête parlementaire devant laquelle l’ex-juge Mirande a déjà témoigné le 10 avril, de même qu’un ancien gendarme chargé de l’enquête sur le viol en 1998.Ce dernier témoin affirme que le juge Mirande lui avait parlé, à l’époque, d’une “intervention” de François Bayrou auprès du procureur général de Pau dans le dossier Carricart. Le Premier ministre a démenti à plusieurs reprises.Hélène Perlant, née Bayrou, a été scolarisée au lycée à Bétharram. Dans un livre consacré à l’affaire paru jeudi, elle a révélé son passage à tabac, lors d’une colonie de vacances, par un curé qui organisait celle-ci et officiait par ailleurs au collège de filles d’Igon, géré par une congrégation religieuse historiquement et étroitement liée à celle des pères de Bétharram. mer-leo-bpa-ppy/jed/hdz

Congrès du PS: les deux principaux courants persuadés de pouvoir l’emporter

Les deux principaux courants du Parti socialiste en lice pour le congrès, celui du premier secrétaire sortant Olivier Faure et celui du maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, se sont dit vendredi convaincus de gagner, à quelques heures du dépôt formel de leurs textes d’orientation, samedi.  “Nous sommes en situation de gagner”, a assuré Nicolas Mayer-Rossignol, lors d’une conférence de presse vendredi à Paris avec les membres de son courant. Le maire de Rouen a été désigné la veille candidat à la présidence du PS lors du futur congrès, au nom de la motion des principaux opposants à Olivier Faure, à l’issue d’une fusion de trois courants internes.M. Mayer-Rossignol a dit se voir comme “animateur d’un collectif”, composé notamment de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, du député Philippe Brun, de la présidente d’Occitanie Carole Delga et du maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.”On n’est pas anti-Faure, on est anti-flou”, a-t-il déclaré, insistant sur “la clarté” de son projet et la nécessité de “changement”, après huit ans de présidence d’Olivier Faure. “On va rassembler une majorité de militants socialistes”, a également assuré Hélène Geoffroy, pour “remettre le PS au travail” et “construire une gauche de gouvernement”.Leur courant aura samedi “autour de 122 parrainages” de membres du conseil national, a précisé l’ex-sénateur David Assouline.Le courant d’Olivier Faure dispose de son côté de 150 signataires, a indiqué l’eurodéputé Pierre Jouvet, lors d’une conférence de presse en visio, avec “une dynamique sur le terrain”, confortée par la venue “d’adhérents nouveaux sur une ligne politique d’un PS clairement de gauche”. “Nous avons une ligne cohérente autour de la stratégie de rassemblement de la gauche”, et “incarnée avec une cohésion d’équipe autour de la figure d’Olivier Faure”, a insisté le président du département de Haute-Garonne Sébastien Vincini, assurant qu'”avec ce que nous portons, on va gagner ce congrès”.Olivier Faure, qui a obtenu récemment le soutien de la maire de Lille et figure du PS Martine Aubry, et de l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, a également reçu vendredi l’appui du courant de l’aile gauche du parti, qui veut “transformer” le parti “dans son fonctionnement” et “l’ancrer solidement à gauche”, a expliqué le député Paul Christophle.Sur la stratégie pour la présidentielle, principal désaccord entre les deux courants, Olivier Faure prône une plateforme de la gauche non mélenchoniste allant de François Ruffin à Raphaël Glucksmann. Dans l’autre camp, on veut créer “une grande fédération des socialistes au sens large”, y compris ceux qui ont quitté le parti, qui “donnera le périmètre pour choisir un candidat”, a expliqué Hélène Geoffroy. Les deux camps espèrent encore pouvoir attirer dans leurs filets Boris Vallaud, le chef des députés socialistes qui doit également déposer samedi un texte d’orientation.Le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane l’a notamment invité à arrêter “de faire cette espèce de grand écart”, entre ses deux rivaux. 

La lutte contre la pollution de l’air progresse, l’Etat évite une nouvelle condamnation

L’État, condamné à plusieurs reprises depuis 2017 pour ses manquements sur la pollution de l’air, a vu ses efforts récompensés vendredi par le Conseil d’Etat qui a refusé de lui imposer une nouvelle astreinte financière réclamée par des associations environnementales.”Le Conseil d’Etat semble encourager les progrès lents mais réels de l’Etat en pariant sur un respect de sa décision dans un avenir proche”, s’inquiète l’avocat des Amis de la Terre, l’association à l’origine de l’affaire.Alors que certaines mesures antipollutions, comme le développement des Zones à faibles émissions (ZFE), sont menacées, “le quitus donné à l’administration semble bien fragile”, estime Me Louis Cofflard, joint par l’AFP. D’autant que les seuils de pollution ne sont pas encore conformes à Lyon et à Paris, souligne-t-il.La pollution de l’air, qui cause de l’asthme, des cancers du poumon ou des maladies cardiaques, est responsable de 40.000 décès prématurés par an, selon Santé Publique France.Mais avec le déclin du diesel, la création de ZFE dans une quarantaine d’agglomérations, ou encore les incitations au chauffage moins polluant, les émissions nationales d’oxydes d’azote (NOx) n’ont cessé de décliner, atteignant en 2024 un minima depuis au moins 1990.Résultat, “plus aucune zone” en métropole “ne dépasse les seuils de pollution aux particules fines (PM10) et le seuil de pollution au dioxyde d’azote (NO2) est quasiment respecté à Lyon et proche de l’être à Paris”, écrit vendredi le Conseil d’État dans un communiqué.La plus haute juridiction administrative française conclut que “les mesures prises pour respecter les seuils de pollution ont porté leurs fruits” et que l’Etat a donc bien “exécuté (…) dans sa totalité” les obligations contenues dans sa première condamnation de 2017.”Cette décision conforte notre action”, se félicite Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, dans une déclaration à l’AFP.”Nous devons poursuivre nos efforts pour protéger les plus vulnérables qui sont les premiers touchés par ces pollutions”, ajoute la ministre. Elle réunira le 12 mai ses homologues chargés de l’Aménagement du territoire et de la Santé avec des élus d’agglomérations encore trop polluées.Ce “Roquelaure de la qualité de l’air”, du nom de l’hôtel particulier abritant son ministère, se veut entre autres une réponse aux menaces contre les ZFE, accusées à droite de pénaliser les ménages n’ayant pas les moyens d’acheter des voitures plus propres.En mars, une commission de l’Assemblée nationale a adopté leur suppression, contre l’avis du gouvernement.- Lyon et Paris -La décision rendue vendredi clôt pour l’heure un long bras de fer de huit ans. En juillet 2017, le Conseil, saisi par Les Amis de la Terre, avait enjoint l’État de mettre en Å“uvre des plans de réduction des niveaux de PM10 (particules de moins de 10 microns) et de NO2 (fortement associé au trafic routier) dans treize zones. Jugeant les efforts insuffisants, les magistrats avaient condamné l’Etat en 2021 et 2022 à payer trois astreintes de dix millions d’euros par semestre de non-respect du jugement. Une nouvelle condamnation était intervenue en 2023 à verser deux astreintes, réduites à 5 millions par semestre car seules les agglomérations lyonnaise et parisienne étaient encore défaillantes.Désormais à Lyon, “seule une station de mesure a présenté une concentration” de dioxyde d’azote “en dépassement en 2023, “mais celle-ci devrait respecter le seuil de 40 μg/m3 en 2024”, note le Conseil d’État.Concernant Paris, “trois stations de mesures sont encore en situation de dépassement en 2024” pour le NO2, “deux devraient l’être encore en 2025 et plus aucune en 2026”, note encore le Conseil.Malgré ces dépassements, le Conseil d’État estime que sa décision de 2017 est respectée car des mesures “précises et ayant vocation à prolonger la dynamique de réduction” dans la région parisienne ont été prises.Notamment la restriction de circulations depuis le 1er janvier des véhicules Crit’Air 3 et l’adoption en janvier du 4e plan de protection de l’atmosphère d’ÃŽle-de-France, qui prévoit des baisses de vitesses maximales sur certains axes.

Bayrou prescrit deux jours par mois imposés aux médecins dans les déserts médicaux

Quel remède aux déserts médicaux ? A l’occasion d’un déplacement dans le Cantal vendredi, François Bayrou a préconisé d’imposer jusqu’à deux jours par mois de temps de consultation aux médecins dans les zones prioritaires du territoire.”Chaque médecin généraliste ou spécialiste qui exerce dans un territoire bien pourvu devra consacrer un ou deux jours par mois à des consultations dans les zones qui sont les plus en difficulté”, a annoncé le Premier ministre au terme d’une visite à Puycalvet, une petite commune rurale à une quarantaine de kilomètres d’Aurillac.Près de 30 millions de consultations par an seraient ainsi réorientées là où il y en a besoin. Cette mesure concernerait tous les médecins, qui pourront se faire remplacer dans leur cabinet principal. “Il y aura des contreparties financières”, “a contrario, les médecins qui refuseraient se verront pénalisés”, a précisé une source gouvernementale.Les syndicats de médecins ne sont pas emballés. “Il ne faut pas que ce soit l’idée de contrainte, d’obligation”, regrette auprès de l’AFP Agnès Giannotti, présidente de Médecins généralistes (MG France, majoritaire chez les libéraux). “On fait au quotidien vraiment le maximum de ce qu’on peut faire pour soigner les gens. Il faut nous protéger, il faut nous aider, il ne faut pas nous contraindre et nous menacer”, poursuit la responsable.- “Un peu tardif” -Patricia Lefébure, présidente de la Fédération des médecins de France (Fmf), rappelle à l’AFP que son organe “proposait déjà ce principe de solidarité il y a 10-15 ans”. “C’était quand il y avait encore pas mal de médecins. Mais aujourd’hui, il n’y a plus de médecin, c’est un peu tardif” grince-t-elle.Ce principe de solidarité du corps médical est aussi présenté par l’exécutif comme une alternative à la “fin de la liberté d’installation” des médecins, mesure induite dans une proposition de loi transpartisane dont l’article phare a été adopté contre l’avis du gouvernement début avril par l’Assemblée nationale, avant l’examen de la suite du texte prévu début mai.Ce texte provoque la colère des médecins libéraux, étudiants en médecine, internes et jeunes médecins, pour qui ce projet “mettra à mal l’attractivité de la médecine libérale, aujourd’hui le premier rempart du système de santé”. Dans la mesure où ce projet de loi n’est pas retiré, les appels à la grève dès le 28 avril et à manifester partout en France le 29 avril sont maintenus. Pour présenter son “pacte de lutte contre les déserts médicaux”, François Bayrou a donc choisi le Cantal, département passé de 160,6 médecins généralistes pour 100.000 habitants en 2010 à 139,4 en 2025 selon l’Ordre des médecins. – “Fracture” -En 2024, 6 millions de Français n’avaient pas de médecin traitant. “Les déserts médicaux sont à notre avis, le symptôme le plus grave de la fracture que nous avons laissée se créer au travers du temps sur notre territoire”, constate François Bayrou.”Des pathologies qui pourraient être traitées rapidement, perdurent ou s’aggravent, faute d’avoir été soignées à temps”, regrette encore le Premier ministre. Outre la mesure phare des deux jours par mois, le plan présenté vendredi comprend trois autres “axes”. Le premier traite de la formation. L’idée est de “permettre aux plus de jeunes possible d’accéder aux études de santé, au plus près de leur territoire”, de “recruter dans les territoires ruraux ou moins favorisés”, déroule une source gouvernementale. Un nouveau médecin s’installe plus volontiers dans son territoire d’origine: 50% des médecins généralistes formés exercent à moins de 85 km de leur lieu de naissance, une installation sur deux est située à moins de 43 km de l’université d’internat.Le gouvernement veut par ailleurs confier de nouveaux actes aux autres professionnels de santé. Un patient souffrant de rhinite allergique saisonnière pourrait ainsi se rendre en pharmacie pour recevoir son traitement avec une ordonnance échue.Par ailleurs, l’exécutif souhaite, dans le délai d’un mois, une cartographie des zones particulièrement prioritaires, dites “zones rouges”. Ce travail va être confié aux agences régionales de santé (ARS), “en lien étroit avec les préfets et les élus locaux”, afin de “définir département par département les zones les plus prioritaires” pour l’application de ce plan.

Retailleau accuse Averroès d”entrisme islamiste”, le lycée musulman dénonce des “rumeurs”

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d’association avec l’Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, “est un bastion de l’entrisme islamiste”, a accusé jeudi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en souhaitant “que l’Etat fasse appel”.L’association gérant le lycée a réagi dans un communiqué, déplorant que le ministre foule “aux pieds l’état de droit” et véhicule “des rumeurs destinées à fracturer la société française en ciblant les musulmans”.”Les faits sont graves, ils sont significatifs de l’entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme”, a déclaré le ministre, lors d’une conférence de presse à Marseille. Le contrat d’association entre l’Etat et le lycée Averroès, qui était jusqu’en septembre 2024 le principal lycée musulman sous contrat de France, avait été résilié en décembre 2023 par la préfecture du Nord, qui avait évoqué des “manquements graves aux principes fondamentaux de la République”.”Il ne s’agissait pas de fermer un lycée, il s’agissait d’interrompre un contrat d’association qui est la voie par laquelle l’Etat subventionne, aide financièrement, avec l’argent des Français, un établissement”, a-t-il souligné. Mercredi, le tribunal administratif de Lille a expliqué avoir annulé cette décision de résiliation parce qu’elle n’établissait pas “l’existence de manquements graves au droit” et que la procédure était “entachée d’irrégularités”.”On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l’argent des Français n’a rien à faire dans ce genre d’organisation”, a insisté Bruno Retailleau.”Pour ce qui me concerne, je souhaite que l’Etat fasse appel”, a-t-il dit.Un avis partagé par le ministre de la Justice Gérald Darmanin. “Ce n’est pas seulement un combat juridique, c’est aussi un combat culturel”, a souligné M. Darmanin, dans un entretien avec le quotidien La Voix du nord, tout en estimant qu'”il faut des lycées musulmans sous contrat”.M. Retailleau a également annoncé son intention de rendre public “dans quelques jours” un rapport “accablant”, “constitué à partir de renseignements des services les plus qualifiés de l’Etat”, sur le “+frérisme+, les frères musulmans et leur entrisme”. “Ce rapport montre qu’il y a des menaces, qu’on appelle l’entrisme, qui est un islamisme politique qui se déploie à bas bruit, qui tente d’infiltrer la société française par le biais d’associations sportives, culturelles, sociales, y compris des municipalités. Bientôt, il y aura une élection municipale, il faudra être extrêmement vigilant”, a-t-il dit.”Cet islamisme politique conquérant voit loin. Il a une temporalité très longue, mais son objectif reste le même. Il s’agit non plus, comme voulait le faire le séparatisme, de créer des petites contre-sociétés, séparées de la communauté nationale, mais de faire basculer toute la société française demain dans la charia, avec le credo que la loi islamiste est au-dessus de la loi républicaine”.Les responsables du lycée musulman lillois ont regretté “vivement” que “deux acteurs politiques éminents”, le président de la Région Xavier Bertrand, et le ministre de l’Intérieur, “foulent ainsi aux pieds l’état de droit”. Ils “véhiculent encore une fois des rumeurs destinées à fracturer la société française en ciblant les musulmans de France”, a réagi l’association Averroès dans un communiqué.Xavier Bertrand avait réagi mercredi sur X souhaitant “que l’Etat fasse appel de la décision”. La Région “ne reprendra pas les versements du forfait d’externat (dû aux lycées privés dans le cadre du contrat d’association avec l’Etat, NDLR) tant qu’un jugement définitif n’est pas intervenu dans ce dossier”, avait indiqué la collectivité dans un communiqué.L’association Averroès a regretté “la manière dont nous faisons à nouveau l’objet de récupération politique” et appelé les pouvoirs publics à “mettre fin à l’acharnement administratif”.faa-alc-lg-cnp/cbn

Drogues: Darmanin veut généraliser la confiscation des téléphones des consommateurs

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé jeudi la généralisation de la confiscation des téléphones portables des consommateurs de drogues.”Je vais donner une instruction, une circulaire cet après-midi à tous les procureurs de la République de France pour que consommateurs et vendeurs de drogue, lorsqu’ils seront attrapés, non seulement paieront l’amende forfaitaire que nous avons mise en place, mais par ailleurs se verront saisir leur téléphone portable”, a déclaré le garde des Sceaux sur franceinfo.La circulaire, consultée par l’AFP demande aux parquets de “veiller à la mise en oeuvre systématique de la saisie des téléphones portables des personnes interpellées pour usage illicite de stupéfiants, en vue de leur confiscation par le tribunal”.”Cette mesure, pleinement justifiée par la finalité de prévention de la récidive et de lutte contre les réseau, doit devenir un réflexe de réponse pénale à l’usage de stupéfiants”, détaille la circulaire.Elle précise toutefois dans une note de bas de page que “le recours à la procédure simplifiée de l’amende forfaitaire délictuelle”, de 200 euros pour usage de drogues, “exclut toute saisie”.Le ministre entend ainsi généraliser une expérimentation menée par le procureur de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) visant à saisir et confisquer les téléphones portables utilisés par les usagers pour effectuer leur transactions via des messageries cryptées.”Aujourd’hui, la loi nous permet de saisir un téléphone portable, une voiture, une moto, un quad”, de les “confisquer”, “c’est-à-dire (les) vendre avant même que la personne soit condamnée”, a déclaré Gérald Darmanin. “L’expérimentation que met en place le procureur de Bayonne, nous allons la généraliser.””La saisie de manière générale, la saisie d’argent, la saisie de voitures, la saisie de téléphones, la saisie de vos objets est parfois plus dissuasive qu’une poursuite judiciaire”, a-t-il ajouté.Sur les ondes de la radio locale Ici Pays Basque, le procureur de Bayonne Jérôme Bourrier a défendu “une répression plus assumée de l’usage des stupéfiants et des consommateurs”.Il s’agit de mettre en place la “saisie et confiscation systématique des smartphones des usagers de stupéfiants dès lors qu’il est établi en procédure que ce téléphone portable a été utilisé dans la relation entre l’usager et son vendeur”, a expliqué le magistrat.”Sur instruction du parquet”, le smartphone de l’usager sera ainsi “saisi” et “confisqué, soit dans le cadre d’une mesure alternative (aux poursuites, NDLR) du parquet, soit dans le cadre d’une ordonnance pénale délictuelle ou d’un jugement devant la juridiction”, a détaillé le procureur de Bayonne.”De plus en plus souvent, le trafic de stupéfiants utilise des réseaux cryptés, des moyens de communication, ce phénomène qu’on appelle +Ubershit+ ou +Ubercoke+”, “je pense qu’il est de bonne politique de frapper là où ça fait mal et saisir ces téléphones portables”, a défendu M. Bourrier.