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1er-mai: sénateurs et gouvernement veulent assouplir les règles pour les boulangers et fleuristes

A quelques jours du 1er mai, journée emblématique des droits des travailleurs, des sénateurs centristes appuyés par le gouvernement veulent assouplir les règles encadrant le travail en ce jour chômé, en particulier pour les boulangers et les fleuristes. “Pas question”, répond la CGT.”Il y a 364 autres jours pour ouvrir. Je rappelle que le 1er mai, les patrons peuvent travailler s’ils le souhaitent mais pour les travailleurs et les travailleuses, c’est férié, c’est chômé”, a fustigé la N.1 de la CGT, Sophie Binet, interrogée sur LCI. “Il a été acquis dans le sang et dans les larmes des ouvriers”, a-t-elle ajouté en disant craindre que cet assouplissement des règles du travail le 1er-mai ne conduise au même processus qui a permis de “complètement libéraliser le travail du dimanche”. Les sénateurs centristes viennent de déposer une proposition de loi pour permettre aux établissement déjà autorisés à ouvrir le dimanche de pouvoir le faire le 1er-mai, visant notamment les boulangers et fleuristes.- Flou juridique -Cette initiative entend répondre à la polémique de ces derniers jours autour des boulangers, dont certains avaient subi l’an passé des contrôles inopinés de l’inspection du Travail en ce traditionnel jour férié.La proposition de loi, portée par la sénatrice de Vendée Annick Billon et le patron du groupe Union centriste Hervé Marseille, veut adapter “le droit aux réalités du terrain”, selon le texte consulté par l’AFP, en modifiant le Code du Travail.Si le texte est adopté, pourront travailler les salariés des établissements et services “dont le fonctionnement ou l’ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l’activité ou les besoins du public”. La liste des catégories concernées, qui est la même que celle permettant à certaines entreprises d’ouvrir le dimanche, serait fixée par décret. Y figurent donc les boulangers, dont la convention collective autorisait certes déjà l’ouverture le 1er-mai, mais dans un certain flou juridique. La possibilité pour ces entreprises de faire travailler des salariés ce jour-là reposait jusqu’à présent sur une position ministérielle du 23 mai 1986. Mais cette dérogation est devenue obsolète après une décision de la Cour de cassation en 2006.”Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause le caractère férié et chômé de cette journée, mais de reconnaître la spécificité de certaines activités – à l’instar des boulangeries ou des fleuristes – qui participent pleinement à notre vie quotidienne et à notre patrimoine culturel”, ont souligné les auteurs de la proposition de loi, qui espèrent l’inscrire à l’ordre du jour du Sénat “avant fin juin”.- Volontariat et CA -La ministre Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités) a dit à l’AFP que “le gouvernement soutiendra cette initiative, car elle vient sécuriser notre droit et répondre aux attentes des boulangers, mais aussi de tous ceux dont l’activité est indispensable”, “dans le respect absolu du volontariat” des salariés. “Ce texte ne se limite pas aux boulangers: il apportera de la clarté et de la sécurité juridique pour toutes les professions concernées”, a-t-elle insisté.Avec le texte, “on devrait pouvoir clarifier (…) Un boulanger ne peut pas ouvrir” en prenant le risque de “prendre 5.000, 10.000 euros de PV”, en référence aux contrôles de l’inspection du travail, a commenté auprès de l’AFP Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie.  “Beaucoup de salariés” seraient d’accord pour travailler le 1er mai, parce que ce jour est payé double, avance encore le représentant de la profession, qui prend soin de souligner qu’il doit s’agir avant tout d’une démarche “volontaire”. Il souligne en outre que le 1er-mai “est une journée intéressante” en termes de chiffre d’affaires, en particulier dans les zones touristiques. A l’Assemblée nationale, les députés LR Alain Marleix et Alexandre Portier ont annoncé eux aussi déposer un texte pour “permettre l’ouverture encadrée des commerces de proximité le 1er mai”.Interrogé sur France 3, le député RN Julien Odoul a apporté son soutien à la proposition de loi: “on a besoin de libérer le travail (…) Le 1er-mai, c’est la fête du travail, ce n’est pas la fête de l’oisiveté, ce n’est pas la fête de l’assistanat. Nonobstant la CGT qui veut nous renvoyer au XIXe siècle”.grd-bpa-jmt-est-nal/pta

Présidence LR: Wauquiez met Retailleau sous pression sur sa présence au gouvernement

Le patron des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez, a mis dimanche sous pression son concurrent à la présidence du parti Bruno Retailleau, l’obligeant à assumer des désaccords avec des positions gouvernementales sur la proportionnelle ou encore la possible suppression d’un abattement fiscal pour les retraités.Chassé-croisé sur BFMTV dimanche des deux rivaux pour la tête des LR qui, faute de débattre face à face, se sont répondus par média interposé.Alors que M. Retailleau est donné favori de l’élection du 17 mai – “je ne le sens pas mal”, a-t-il admis dimanche – M. Wauquiez a sonné la charge contre son concurrent. Un exercice délicat, avec l’écueil d’offrir le spectacle d’un parti déchiré.Le patron des députés LR, qui a clamé dimanche “je vais gagner”, a creusé un de ses sillons favoris: le manque supposé “d’indépendance” du pensionnaire de Beauvau, qui serait tenu par la solidarité gouvernementale, quand lui nourrirait “une parole libre”.Exemple avec l’instauration de la proportionnelle aux législatives – une idée défendue de longue date par François Bayrou qui entame lundi des consultations sur le sujet, mais historiquement combattue par la droite.”La proportionnelle aboutira à ce qu’on va institutionnaliser le chaos politique qu’on connaît en ce moment et qui deviendra la règle. La proportionnelle, c’est les régimes partisans, ce sont les petits accords d’arrière-boutique. C’est les Français qui ne choisissent plus leurs candidats. Je déteste ça”, a tonné M. Wauquiez.”Ce que je demande donc, c’est que Bruno Retailleau, dont c’est la compétence, s’oppose à cette volonté de François Bayrou” et “impose au Premier ministre” d’abandonner l’idée de légiférer dessus, a-t-il poursuivi.Même coup de boutoir sur un autre sujet: la suppression de l’abattement fiscal de 10% pour certains retraités évoquée par Bercy. M. Wauquiez est “radicalement contre”. “Mais on est complètement fou ! Enfin, les propositions qui sont en train de sortir de Bercy sont la tête à l’envers”, s’est-il indigné. Et de mettre en garde: il est prêt à initier un “débat” sur la participation au gouvernement de son parti, si le prochain budget comprenait des augmentations d’impôts.- Haro sur les Frères musulmans -Sur le même plateau quelques heures plus tard, M. Retailleau a donc dû jouer les équilibristes. Invoquant notamment sa “discipline”: “Aucune petite phrase donc je ne rétorquerai pas” à Laurent Wauquiez. Le ministre de l’Intérieur a toutefois bien dû admettre son opposition à la proportionnelle, qui “provoquerait une instabilité chronique structurelle”. “Ca fera du mal au pays et pour moi, c’est rédhibitoire”, a-t-il lancé, promettant de répéter sa position à François Bayrou… sans esquisser de porte de sortie s’il n’était pas entendu.Quant à toucher à l’abattement des retraités, “il faut faire autrement”, a-t-il dit, refusant toute “augmentation d’impôts”. De là à quitter le gouvernement ?”Vous me connaissez, je suis un homme de convictions. Jamais je ne resterais si mes convictions étaient abîmées, simplement”, a-t-il répondu, renvoyant la question à plus tard.Après avoir monté le volume sur la fermeté de ses sorties – il a récemment suggéré d’expédier les personnes sous le coup d’une obligation de quitter le territoire à Saint-Pierre-et-Miquelon – M. Wauquiez s’est de nouveau invité sur le terrain de son rival en lui demandant, cette fois, de classer le mouvement des Frères musulmans comme organisation terroriste. Une décision urgente selon lui – “nous n’avons que trop tardé” – qui “doit s’accompagner de l’interdiction des organisations qui sont affiliées” à ce mouvement promouvant l’instauration d’un islam politique conservateur.Une façon d’enchérir aussi pour M. Wauquiez alors que M. Retailleau doit rendre public dans quelques jours un rapport qu’il qualifie d'”accablant”, sur “les Frères musulmans et leur entrisme”. “On ne peut pas interdire les Frères musulmans en tant que tel” mais “on peut (le faire) dans la manifestation de leur organisation”, a répondu le ministre de l’Intérieur, évoquant des écoles, associations, etc. “Nous n’hésiterons pas dès lors qu’on aura ces preuves à dissoudre”, a-t-il poursuivi. “Il y a des règles de droit. Moi je suis ministre de l’Intérieur et je dois les respecter.”

Meurtre dans une mosquée: rassemblement de plusieurs centaines de personnes à Paris

Un rassemblement contre l’islamophobie a réuni plusieurs centaines de personnes dimanche à Paris dont Jean-Luc Mélenchon qui a accusé Bruno Retailleau de cultiver un “climat islamophobe” après le meurtre d’un fidèle vendredi dans une mosquée du Gard, a constaté l’AFP.Une minute de silence a été respectée en mémoire d’Aboubakar Cissé, le jeune Malien âgé d’une vingtaine d’années, tué vendredi de plusieurs coups de couteau dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe.”Nous sommes venus en soutien à Aboubakar. Derrière sa mort, c’est l’islamophobie qui se banalise en France”, a déclaré à l’AFP Mariame, une trentenaire parisienne venue place de la République.  “L’islamophobie est normalisée. Au bout d’une heure de télé, on entend parler de musulmans. C’est de plus en plus tendu. On suffoque, c’est banalisé d’être raciste”, a-t-elle complété.  “On a l’impression que les vies n’ont pas la même valeur, ce meurtre en est la preuve”, a ajouté Kamel qui accompagne la jeune femme. Après s’être exprimé au micro des organisateurs, Yoro Cissé présenté comme le frère de la victime d’Alès, a déclaré à l’AFP: “Ca m’a vraiment choqué, fait mal au cÅ“ur mais voir tout ce soutien me soulage.” “C’est avant tout un acte de barbarie. Je n’aime pas ce mot racisme”, a-t-il poursuivi, affirmant ne pas avoir vu son frère depuis un an. “Mon frère était très attaché à la mosquée. C’était quelqu’un de bien qui aime tout le monde et de très respecté”, a-t-il complété.Plusieurs personnalités politiques comme le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon ou la patronne des Verts Marine Tondelier ont participé à cette manifestation dont l’appel a été relayé notamment par des partis de gauche sur les réseaux sociaux.”Une ambiance, un climat islamophobe a été entretenu, cultivé, et des mois durant, et chacun jusqu’aux plus officiels, s’est senti autorisé à faire des déclarations dont sans doute, ils ne mesuraient pas toute la portée et toute la violence pour ceux qui avaient à la subir”, a déclaré M. Mélenchon à la presse visant le ministre Bruno Retailleau.  “Quand le ministre de l’Intérieur, dans une réunion (le 27 mars, lors d’un meeting contre l’islamisme), dit +à bas le voile+, imagine-t-on que quelqu’un ait crié à bas les crucifix ?”, s’est-il interrogé. “Lorsque on entretient une telle ambiance, on ne doit pas s’attendre à autre chose que les esprits les plus dérangés y trouvent une justification pour leurs actes”, a-t-il complété.Interrogé au même moment sur BFMTV, M. Retailleau a exclu de participer à ce rassemblement place de la République, jugeant que les Insoumis “instrumentalisent ce crime”.

Bétharram: pour les écologistes, Bayrou coupable de parjure devant l’Assemblée

La secrétaire nationale et la cheffe des députés Écologistes Marine Tondelier et Cyrielle Chatelain ont estimé dimanche que François Bayrou s’était parjuré devant l’Assemblée nationale en assurant n’avoir rien su de l’affaire Bétharram. La fille de l’actuel Premier ministre a témoigné vendredi que son père et elle avaient évoqué le sujet des violences perpétrées dans cet établissement d’enseignement catholique en 1998 et que son père lui avait dit en avoir parlé au juge en charge d’une affaire de viol. Mi-février, lors de plusieurs séances de questions au gouvernement, François Bayrou avait assuré n’avoir “jamais été informé de quoi que ce soit, de violences ou de violences a fortiori sexuelles. Jamais”.  Quelque 200 plaintes ont été déposées auprès du parquet de Pau dans cette affaire concernant une institution fréquentée par plusieurs de ses enfants. Pour Marine Tondelier, invitée dimanche de l’émission Question politiques (France inter/Le Monde/FranceTV) le mensonge “est manifeste depuis le départ”. “On a l’impression qu’il ne réalise pas vraiment de quoi il était complice, qu’il a menti, qu’il est Premier ministre et doit être exemplaire là-dessus”, a-t-elle regretté, disant attendre de lui “des mots d’excuses, des mots forts pour dire +J’ai compris+”. “Soit il démissionne, soit il en fait le combat de sa vie”, a encore complété Marine Tondelier. François Bayrou “s’est parjuré”, “il a commencé par dire qu’il ne connaissait pas l’affaire, puis par dire qu’il n’avait pas rencontré le juge, puis après qu’il l’avait rencontré mais que le juge ne lui avait rien dévoilé: aujourd’hui, on sait que tout cela est faux”, a insisté la présidente du groupe Écologistes à l’Assemblée Cyrielle Chatelain sur Radio J. “La seule décision digne serait qu’il démissionne”, a-t-elle ajouté, comme ce serait le cas selon elle “dans n’importe quel autre pays européen”. 

Nouvelle-Calédonie: Valls appelle indépendantistes et non-indépendantistes à trouver un accord

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a appelé dimanche indépendantistes et non-indépendantistes en Nouvelle-Calédonie à trouver rapidement un “accord”, à quelques jours de nouvelles discussions à Nouméa sur l’avenir institutionnel de l’archipel français. “S’il n’y a pas d’accord, et bien alors l’incertitude économique et politique peut conduire à un nouveau désastre, à la confrontation et à la guerre civile”, a déclaré le ministre, invité du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat. “Et c’est pour ça que j’ai lancé plusieurs appels et je le fais encore aujourd’hui (…) à l’ensemble des protagonistes politiques, indépendantistes et non indépendantistes (…). Chacun doit assumer ses responsabilités, chacun doit faire un pas l’un vers l’autre”, a-t-il souligné. Un tel accord est “indispensable”, a insisté M. Valls, qui doit arriver dans la nuit de mardi à mercredi à Nouméa pour un troisième round de discussions sur l’avenir institutionnel de l’archipel, meurtri par des émeutes ayant éclaté il y a près d’un an et qui ont fait au total 14 morts et plus de 2 milliards d’euros de dégâts. “Nous allons entrer, je l’espère, je fais tout pour cela, dans une véritable phase de négociations la semaine prochaine”, a dit le ministre des Outre-mer. Le maintien du droit à l’autodétermination, qui est contesté par une partie des non-indépendantistes, cristallise notamment les désaccords en Nouvelle-Calédonie. “Le droit à l’autodétermination est un droit constitutionnel, conventionnel. Il est inscrit dans les accords de Nouméa, qui sont constitutionnalisés, qui sont la base des discussions que nous avons en Nouvelle-Calédonie ou à Paris”, a répondu Manuel Valls. “Ce droit doit être préservé, quoi qu’il arrive. Mais ce que je souhaite, moi, c’est trouver un accord qui permette, encore une fois, de concilier, et le droit, l’aspiration à l’autodétermination, et le lien avec la France”, a-t-il ajouté, se montrant “prudent” quant au choix des mots employés.

Wauquiez demande à Retailleau de s’opposer à la “volonté de Bayrou” sur la proportionnelle

Le patron des députés LR Laurent Wauquiez a exhorté dimanche le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, son rival pour la présidence du parti, à s’opposer à “la volonté de François Bayrou” sur la mise en place de la proportionnelle aux législatives.”Je suis contre la proportionnelle”, a martelé le député de Haute-Loire sur BFMTV.”La proportionnelle aboutira à ce qu’on va institutionnaliser le chaos politique qu’on connaît en ce moment et qui deviendra la règle. La proportionnelle, c’est les régimes partisans, ce sont les petits accords d’arrière-boutique. C’est les Français qui ne choisissent plus leurs candidats. Je déteste ça”, a-t-il insisté.”Ce que je demande donc, c’est que Bruno Retailleau, dont c’est la compétence, s’oppose à cette volonté de François Bayrou” et “impose au Premier ministre” d’abandonner l’idée de légiférer dessus, a-t-il poursuivi.François Bayrou doit engager à partir de lundi une consultation des partis et groupes parlementaires sur l’instauration de la proportionnelle aux législatives – une idée qu’il défend de longue date.De nombreux partis, notamment à gauche, souhaitent une évolution du mode de scrutin, sans toujours s’accorder sur la forme exacte. A droite, Les Républicains et Horizons y sont plutôt opposés. Le RN revendique également la proportionnelle, mais avec l’établissement d’une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête.Cette demande de M. Wauquiez lui permet de creuser un de ses sillons favoris dans sa rivalité avec M. Retailleau: le manque supposé “d’indépendance” du pensionnaire de Beauvau, qui serait tenu par la solidarité gouvernementale, quand lui nourrirait “une parole libre”.”Si demain, celui qui porte la parole des Républicains est le ministre de l’Intérieur (…) il va y avoir un conflit d’intérêts”, a-t-il répété. Pour marquer sa différence, M. Wauquiez a ainsi assuré qu’il initierait un “débat” sur la participation au gouvernement de son parti, si le prochain budget comprenait des augmentations d’impôts.En ce sens, il s’est dit “radicalement contre” l’idée que l’abattement fiscal de 10% soit supprimé pour les retraités.”Mais on est complètement fou! Enfin, les propositions qui sont en train de sortir de Bercy sont la tête à l’envers”, s’est-il indigné.”Vous avez un pays qui a le record de la dépense publique et le record des impôts et on va encore aller augmenter les impôts sur les Français ?(…) On est en train de tuer le pouvoir d’achat, tout simplement parce qu’on en prend trop dans les poches des Français”, a-t-il encore fait valoir.

Ecologistes: Tondelier refuse les gauches irréconciliables et suggère une “primaire des territoires”

Un slogan, “l’écologie contre-attaque”, une “ligne stratégique”, le refus des gauches irréconciliables au nom de “l’antifascisme” et une proposition de “primaire des territoires”: Marine Tondelier a jeté samedi les bases de son deuxième mandat à la tête des Écologistes, tourné vers les municipales et la présidentielle.L’élue d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) n’a “que des amis dans cette salle” de la Cité fertile de Pantin (Seine-Saint-Denis) où s’achevait ce congrès des Écologistes. La preuve: elle a longuement étreint le maire de Grenoble Éric Piolle, élu porte-parole du parti contre son candidat, Guillaume Hédouin, après quelques épisodes de tensions internes.Sa reconduction à elle, à 73%, à la tête du parti qu’elle dirige depuis décembre 2022 était acquise depuis le 19 avril. L’heure était donc samedi aux grandes orientations politiques et stratégiques, avant une convention dimanche consacrée aux municipales de 2026, qui verront les Écologistes défendre de nombreux fauteuils de maire conquis en 2020 (Lyon, Strasbourg, Bordeaux…).Le discours truffé de formules de Marine Tondelier avait un mot d’ordre: “l’écologie contre-attaque”. Charge aux Verts de parler à l’ensemble des Français qui ont tous en eux “un écologiste qui sommeille”. Moins, sans doute, “les 1% qui ont intérêt à ce que rien ne change”. Et charge aussi au militants de porter une “écologie qui tend la main”, celle “qui assure la gratuité des premiers mètres cubes d’eau à Lyon” et ne doit pas seulement être perçue comme “annonciatrice de mauvaises nouvelles”, porté par des “oiseaux de mauvais augure”.S’il ne faut pas “brûler les étapes” des municipales avant la présidentielle, la secrétaire nationale a consacré une large partie de son discours à l’échéance de 2027. Avec une “ligne stratégique”, “l’antifascisme”, au nom de laquelle, a-t-elle martelé, “nous ne choisirons pas” entre les diverses composantes de la gauche, LFI et le PS à chaque extrémité.”Ca suffit les buts contre son camp !”, “réservons nos flèches et nos attaques à nos véritables adversaires politiques !”, a-t-elle lancé, car “les gauches irréconciliables, ça n’existe pas”.- 2027 ou le “théorème de l’entonnoir -Dans quel cadre ? Marine Tondelier a exposé son “théorème de l’entonnoir”. A savoir ne pas commencer par la désignation du candidat. Le “programme” d’abord, avant une éventuelle primaire qui n’a “pas sa préférence”. Mais si celle-ci doit s’imposer, elle devra être “la plus ouverte possible”. Et surtout, a-t-elle proposé à son parti comme au reste de la gauche, elle devra être précédée d’une “primaire des territoires”.”Nous devrons prendre le temps d’organiser des débats dédiés aux différents types de territoires.” “Par exemple un débat dédié aux campagnes”, “un débat dédié aux quartiers populaires”. Ou encore des débats dédiés “aux outre-mers”, aux “littoraux”, aux “montagnards” et aux “cinq Français sur dix qui vivent dans les grandes villes”. Car tous doivent pouvoir “trouver leur place dans l’élaboration du dispositif que nous proposerons”.Une formule “girondine” pour tourner la page du “jupitérisme” d’Emmanuel Macron, a expliqué Marine Tondelier, qui n’a pas non plus épargné François Bayrou et ses “158 mots” consacrés à l’écologie dans sa déclaration de politique générale, ni Bruno Retailleau et ses “sujets préférés”, “l’islam et l’immigration”. Ni Gabriel Attal à qui, parodiant ses formules, elle a lancé: “Tu baisses les impôts des plus riches, tu creuses ton déficit”.Auparavant à la tribune, la présidente des députés écologistes Cyrielle Chatelain avait elle aussi brocardé “l’internationale fasciste”. La députée Eva Sas et le sénateur Akli Mellouli ont défendu la taxe Zucman, un impôt-plancher sur le patrimoine des “ultra-riches”, que Mme Sas a fait adopter en première lecture à l’Assemblée.Les Écologistes tiendront leurs journées d’été à Strasbourg, organiseront à l’automne leur troisième “université des ruralités écologistes”, qui seront précédées, en septembre, de “premières université écologistes des quartiers populaires”.La plupart des partis de gauche étaient représentés samedi à la Cité fertile, notamment la maire de Nantes Johanna Rolland, soutien d’Olivier Faure dont Mme Tondelier a dit souhaiter la reconduction à la tête du PS, quand bien même celui-ci prône désormais une “plateforme” de la “gauche non-mélenchoniste”.

Ecologistes: Eric Piolle élu porte-parole contre le candidat de Tondelier

Le maire de Grenoble, Éric Piolle, a été élu samedi porte-parole des Écologistes, au terme d’un second tour de scrutin interne lors duquel il a devancé Guillaume Hédouin, soutenu par la secrétaire nationale du parti Marine Tondelier.M. Piolle a recueilli 2.607 voix, contre 2.306 voix pour Guillaume Hédouin, selon les résultats annoncés samedi lors de la convention d’investiture qui clôt le Congrès 2025 du parti.Marine Tondelier avait invité expressément les adhérents à choisir Guillaume Hédouin, estimant qu’il s’agissait du vote “le plus stratégique de ce congrès”, et que ce serait “un signal” fort envoyé.Les opposants de la conseillère municipale d’Hénin-Beaumont dénonçaient une volonté d’écarter les personnalités médiatiques des Écologistes du devant de la scène pour mieux l’occuper elle-même.Avant de prononcer son discours de clôture, Mme Tondelier a longuement étreint Éric Piolle à la tribune.”C’est chouette, ça veut dire qu’on va pouvoir travailler ensemble. Et pour moi qui ai fait de la politique locale et nationale, mais de la politique externe toujours, je vais essayer d’amener mon expérience pour, en interne, essayer de faire progresser l’écologie politique”, a réagi M. Piolle auprès de l’AFP.Les tensions internes vont-elle laisser des traces ? “Non, il n’y a pas de raison, puisqu’on partage un objectif commun. Il faut se mettre au service de cet objectif commun, et je pense que tout le monde sera dans cet esprit là”, a-t-il ajouté.Mme Tondelier avait dirigé la campagne de M. Piolle en 2021 lors de la primaire des écologistes en vue de la présidentielle. Le maire de Grenoble avait été éliminé au premier tour, et Yannick Jadot avait été élu au second face à Sandrine Rousseau.A la tête du parti depuis décembre 2022, Mme Tondelier a été réélue le 19 avril, au premier tour, à la tête des Écologistes avec 73% des voix.

2027: si Le Pen est “empêchée”, “je serai son candidat”, pense Bardella

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a affirmé samedi au Parisien qu’il serait soutenu par Marine Le Pen pour la présidentielle de 2027 si l’actuelle patronne des députés RN “devait être empêchée” par la justice de se présenter elle-même.”Il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait que Marine Le Pen est ma candidate, et que si elle devait être empêchée demain, je pense pouvoir vous dire que je serai son candidat. Je ne peux pas être plus clair que ça”, a déclaré M. Bardella, invoquant “l’impérieuse nécessité de rester unis et soudés”. Mme Le Pen, qui fut candidate aux présidentielles de 2012, 2017 et 2022, est dans l’attente de son procès en appel qui doit avoir lieu au premier semestre 2026 dans l’affaire des assistants d’eurodéputés. En première instance, elle a été notamment été condamnée à cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat, ce qui oblige le parti à la flamme à préparer un plan B en cas de confirmation de la peine, même si M. Bardella promet d’utiliser “tous les recours possibles” et de “continuer de clamer notre innocence dans cette affaire”.En attendant, l’eurodéputé, que Mme Le Pen souhaitait promouvoir à Matignon en cas de victoire en 2027, “travaille” et se “prépare”, dit-il au Parisien. “Ce qu’on attend d’un potentiel Premier ministre comme d’un candidat à l’élection présidentielle, ce sont des qualités qui sont peu ou prou assez similaires. La fonction est différente. Mais la capacité à rassembler, écouter, comprendre les Français, ce sont des missions que j’ai faites aussi miennes depuis plusieurs mois”, a-t-il expliqué.Mais, a-t-il encore assuré, “je ne ferai pas l’erreur de me pousser du col”. “Je considère que quand Marine est attaquée, je suis attaqué aussi. Nous allons continuer de travailler à deux, main dans la main, dans l’intérêt du mouvement, de nos idées, de notre famille politique”, a-t-il fait valoir, pour déminer de potentielles rumeurs de rivalité entre les deux têtes du parti.M. Bardella a également démenti vouloir, à ce stade, se présenter à la députation, si une nouvelle dissolution était prononcée par Emmanuel Macron.”Je n’ai jamais évoqué les élections législatives avec personne. Il n’est pas prévu au moment où je vous parle, que je sois candidat à des potentielles législatives anticipées”, a-t-il insisté.

Congrès du PS: trois hommes pour un fauteuil de premier secrétaire

Le 81e congrès du Parti socialiste verra s’affronter pour la présidence du parti trois hommes, qui ont officiellement déposé samedi matin leur motion (ou texte d’orientation en termes socialistes), avec un premier vote pour les départager prévu le 27 mai. Le premier secrétaire sortant Olivier Faure, qui a obtenu le plus de parrainages de membres du conseil national sur son texte (145) fera face une nouvelle fois à son rival du congrès de Marseille en 2023 Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, qui a réuni autour de lui une coalition des anti-Faure, et 126 parrainages. Également présent sur la ligne de départ, le chef des députés Boris Vallaud, qui était auparavant un des soutiens de M. Faure et fait figure d’outsider avec ses 30 parrainages. Si tous sont d’accord pour une rupture avec La France insoumise, les principales différences entre eux résident dans leur stratégie de coalition pour 2027.      “Au CÅ“ur de la Gauche” d’Olivier FaureLe patron du PS actuel défend l’idée d’une “plateforme commune” de “la gauche non mélenchoniste”, pour 2027, “de François Ruffin à Raphaël Glucksmann”, “qui discutera des modalités d’une candidature commune” au lendemain des municipales. “Il n’y a pas de mode d’emploi miraculeux” pour s’accorder sur un nom, écrit M. Faure dans sa motion. “Ce mode de désignation n’est pas tranché et ne pourra l’être qu’avec les partenaires qui auront accepté de s’engager dans ce processus commun”, ajoute-t-il, promettant aux militants socialistes d’avoir “le dernier mot”.Par ailleurs, il ne s’empêche pas d’utiliser “l’outil” de la motion de censure contre le gouvernement, précise l’eurodéputé Pierre Jouvet. “Nous n’aurons aucune complaisance vis-à-vis de politiques qui constituent le carburant de l’extrême droite qui surfe sur toutes les colères”, écrit ainsi M. Faure dans sa motion, réfutant tout “chèque en blanc” à l’actuel exécutif.”Changer pour Gagner”, de Nicolas Mayer-RossignolRésolument anti-LFI, le texte d’orientation qui rassemble le courant du maire de Rouen Nicolas-Mayer Rossignol, celui de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, le député de l’Eure Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane, propose d’abord de “se fédérer avec tous ceux qui se revendiquent du socialisme démocratique en commençant par les compagnons de routes dispersés”, comme l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve ou l’ex-candidat à la présidentielle Benoît Hamon. Cette fédération “donnera le périmètre pour choisir un candidat”, a expliqué Hélène Geoffroy. Ils défendent ensuite “une fédération de la gauche et des écologistes” capable “d’abriter les sensibilités de la gauche républicaine”, incluant par exemple Yannick Jadot et Raphaël Glucksmann, et promettent que les choix d’alliance seront toujours soumis à la décision des militants.Ils revendiquent de refuser “le blocage institutionnel et économique de notre pays”, écrivent-ils, écartant ainsi l’idée d’une censure du gouvernement.”Unir” de Boris VallaudLe chef des députés socialistes, qui veut “réconcilier” le parti, prône en vue de la prochaine présidentielle “un processus en deux temps”, qui passe par “l’affirmation des socialistes” – valeur cardinale des opposants d’Olivier Faure – et “un processus ouvert vis-à-vis de la gauche +de Glucksmann à Ruffin+”, la formule d’Olivier Faure, pour une candidature commune en 2027.”Les militant.es socialistes choisiront d’abord leur candidat ou leur candidate dans leurs rangs, selon une procédure transparente et équitable ; la ou le premier des socialistes choisi devra ensuite se tourner vers le reste de la gauche, les écologistes et les forces vives de la société civile pour gagner ensemble autour d’une candidature commune. Nous ne voulons pas choisir entre l’union et l’affirmation”, résume dans son texte d’orientation M. Vallaud.Pour réformer le parti, dont il estime, comme Nicolas Mayer-Rossignol, qu’il n’a “pas assez travaillé”, il propose la création d'”un institut de formation et de recherche” sur le modèle de l’Institut la Boétie de La France insoumise et d’un “média des socialistes”. Ces propositions ont été reprises aussi par ses concurrents.Que se passe-t-il ensuite?Après une campagne d’un mois dans les fédérations et sections, les trois textes d’orientation seront départagés lors d’un vote des adhérents – le corps électoral est estimé autour de 40.000 personnes – le mardi 27 mai, entre 17H et 22H, en présentiel. Les premiers signataires des deux textes arrivés en tête pourront concourir pour être premier secrétaire du parti, lors d’un second vote le 5 juin. Le résultat sera entériné lors du congrès, prévu du 13 au 15 juin à Nancy.