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Prison avec sursis requise contre François Fillon dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse

Une peine de quatre ans de prison avec sursis a été requise mardi contre François Fillon, lors d’une audience consacrée exclusivement à la peine qui doit être infligée à l’ex-candidat à la présidentielle dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse Penelope.L’avocat général a également requis contre l’ancien Premier ministre une amende de 375.000 euros et 10 ans d’inéligibilité, mais ses réquisitions écartent la partie ferme d’un an qui avait été prononcée le 9 mai 2022 par la cour d’appel de Paris.La décision sera rendue le 17 juin.François Fillon, 71 ans, est depuis avril 2024 définitivement coupable notamment de détournement de fonds publics, mais la Cour de cassation a ordonné une nouvelle audience consacrée uniquement à la peine, dans cette affaire feuilletonnée des mois durant qui a stoppé net sa course en tête pour la présidentielle de 2017, où il a été éliminé dès le premier tour.De retour mardi devant la cour d’appel de Paris, François Fillon a évoqué la “blessure morale” que représente pour lui la peine d’inéligibilité qui avait été prononcée, bien qu’il dise ne nourrir aucun projet de retour en politique et se consacre à son activité de conseil. Interrogé sur sa situation personnelle, il a évoqué des revenus de 485.000 euros annuels.”Personne ne m’enlèvera de la tête que j’ai été traité d’une manière un peu particulière”, ce qui a “peut-être quelque chose à voir avec le fait que j’aie été candidat à l’élection présidentielle”, a-t-il déclaré à la barre.- Portrait “plus nuancé” -Pendant le rappel des faits, un flashback mêlant la révélation de l’affaire par le Canard enchaîné début 2017, contrats et montants, François Fillon est resté la mine fermée sur son banc, posant alternativement le regard vers le sol ou les hautes décorations qui ornent la salle d’audience.En appel, le 9 mai 2022, l’ancien chef du gouvernement a été condamné à quatre ans d’emprisonnement, dont un an ferme, 375.000 euros d’amende et 10 ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics, complicité d’abus de biens sociaux, recels.Son épouse, Penelope Fillon, avait été condamnée à deux ans de prison avec sursis, ainsi que 375.000 euros d’amende, et son ex-suppléant, Marc Joulaud, à trois ans de prison avec sursis, avec des inéligibilités respectives de deux et cinq ans.Les trois prévenus avaient en outre été condamnés à verser un total d’environ 800.000 euros de dommages et intérêts à l’Assemblée nationale.Si elle a rejeté les pourvois de Penelope Fillon et Marc Joulaud rendant leurs peines définitives, la Cour de cassation, dont la tâche est de statuer non sur le fond du dossier mais sur la bonne application du droit, avait estimé que la cour d’appel n’avait pas suffisamment motivé la partie ferme de la peine prononcée contre François Fillon.Mardi, François Fillon a soutenu qu’entre 1981 et 2021, “une très grande majorité de parlementaires” était dans une situation “parfaitement similaire” à la sienne.Mais, a objecté l’avocat de l’Assemblée nationale, Me Yves Claisse, il y a eu des “épouses de députés qui ont effectivement travaillé pour leur époux”, mais “dans ce dossier, ce n’est pas ce qui a été jugé”.Demandant à la cour de confirmer les 126.167 euros de dommages et intérêts alloués à l’Assemblée nationale pour le contrat d’assistante parlementaire de Penelope Fillon auprès de son mari en 2012-2013, il a souligné qu’elle ne venait ni à l’Assemblée ni dans la circonscription qui à l’époque était à Paris, “pas dans la Sarthe”.L’avocat de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, a évoqué un “climat général de complaisance” sur les emplois familiaux, demandant à la cour de débouter l’Assemblée de ses demandes dans ce volet du dossier, ou lui accorder “un euro symbolique”.Si Penelope Fillon a été décrite comme “oisive”, s’occupant de ses rosiers, “on se rend compte que le portrait est peut-être plus nuancé”, a plaidé l’avocat de François Fillon, Antonin Lévy, la cour relevant dans sa décision de 2022 des “traces” de travail en 2012-2013.D’autres dommages et intérêts sont définitivement dus par le couple.

La France propose de faire payer “des frais de gestion” sur chaque petit colis entrant en Europe

La France propose de faire payer “des frais de gestion” sur chaque petit colis entrant en Europe, dès 2026, pour financer les contrôles appelés à se renforcer face à l’afflux de colis de faible valeur venus de Chine, ont indiqué des membres du gouvernement depuis l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.Il s’agit de faire “payer aux importateurs, aux plateformes, et non pas aux consommateurs, un petit montant forfaitaire sur les colis”, a déclaré la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, évoquant “quelques euros” par colis.”En anticipation de la réforme de l’Union douanière en 2028, la France défendra l’instauration rapide au niveau européen d’un mécanisme de frais de gestion sur chaque petit colis entrant en Europe. L’argent récolté servirait au financement des contrôles”, a précisé à l’AFP le cabinet de la ministre.Cette taxe serait appliquée à partir de 2026, jusqu’en 2028, date à laquelle l’Union européenne pourrait supprimer l’exonération de taxe douanière sur les colis d’une valeur inférieure à 150 euros, arrivant depuis des pays extérieurs à l’Union européenne.Quatre ministres de Bercy, Eric Lombard (économie et finances), Amélie de Montchalin (comptes publics), Véronique Louwagie (commerce et artisanat notamment) et Clara Chappaz (intelligence artificielle et numérique), étaient en déplacement à l’aéroport de Roissy, pour parler “régulation” et “sécurité des plateformes de e-commerce”. La plateforme de commerce électronique Shein, basée à Singapour, fait l’objet d’une enquête de la Commission européenne, étant soupçonnée de ne pas suffisamment lutter contre la vente de produits qui ne respectent pas les normes européenne. L’institution enquête aussi depuis octobre sur le site d’origine chinois Temu pour des motifs similaires. Quelque 4,6 milliards d’envois d’une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, soit plus de 145 chaque seconde. Sur ce total, 91% provenaient de Chine.Pour la France seule, 800 millions de colis d’une valeur inférieure à 150 euros ont été livrés l’an dernier (sur un total de 1,5 milliard de colis).

Les menaces contre les magistrats, sujet de “grande préoccupation” pour le Conseil de la magistrature

Les menaces pesant contre les magistrats sont “un sujet de grande préoccupation pour le Conseil supérieur de la magistrature”, a déclaré mardi Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation et l’un des deux présidents du CSM.Les mises en cause à l’encontre de l’institution judiciaire se sont étendues “à des attaques contre les magistrats eux-mêmes en tant que personnes”, constituant un sujet de “grande préoccupation”, a déploré le haut-magistrat au cours d’une conférence de presse à l’occasion de la présentation du rapport annuel de l’institution.Récemment, la juge chargée de l’affaire des assistants parlementaires européens du FN (devenu Rassemblement national, RN) a été placée sous protection policière après des menaces à son encontre. “Il s’agit de faits”inacceptables dans une démocratie”, avait réagi le ministre de la Justice, Gérald Darmanin.Dénonçant “une ignorance crasse” concernant le fonctionnement de l’institution judiciaire, “y compris de gens très éduqués”, Elisabeth Guigou, ancienne ministre de la Justice et membre du CSM, a estimé que cette défiance contre l’institution était “extrêmement dangereuse”.”Le +gouvernement des juges+ est une fable”, a estimé l’ancienne garde des Sceaux en défendant “l’Etat de droit” qui est, selon elle, un fondement de la démocratie.Faut-il anonymiser les décisions des magistrats ? Une réflexion est en cours “mais il n’est pas questions dans l’esprit des magistrats de rendre la justice en cagoule”, a souligné Pierre-Yves Couilleau, procureur général honoraire près la cour d’appel de Bordeaux et membre du CSM, organe constitutionnel garant de l’indépendance des magistrats par rapport à l’exécutif.”La publicité de la justice est un principe cardinal de notre institution”, a-t-il rappelé.Pour “assurer la confiance” dans l’institution judiciaire, la “déontologie” des magistrats constitue “une force”, a assuré Christophe Soulard, premier président de la Cour de cassation et également président du CSM.”Le caractère spectaculaire de certains procès aux enjeux considérables (…), la tendance contemporaine à investir le juge du soin de suppléer aux blocages de mécanismes politiques ou de répondre aux angoisses suscitées par certains phénomènes, placent celui-ci sous le feu des projecteurs dans une mesure jusqu’ici inconnue”, a constaté le CSM.Pour autant, souligne le CSM dans son rapport, “la déontologie ne saurait consister en une liste d’interdictions en extension constante, fussent-elles formulées en termes de recommandations”.Il n’est pas question de demander aux magistrats “de renoncer à leurs centres légitimes d’intérêt, au motif qu’ils risqueraient d’en apparaître fragilisés, pas plus qu’à leurs convictions politiques, parce qu’elles risqueraient de les disqualifier dans l’exercice de leurs fonctions”, insiste le rapport.

Hanouna candidat en 2027: Bardella n’y “croit pas”

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a affirmé mardi qu’il ne croyait pas à une candidature de l’animateur de télévision Cyril Hanouna à la présidentielle de 2027 car une telle campagne est “un chemin de croix” qui nécessite “un enracinement”. “Je n’y crois pas”, a déclaré Jordan Bardella sur Europe1/Cnews, interrogé sur le suspense entretenu par Cyril Hanouna sur une éventuelle candidature, objet de la Une et d’un dossier dans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles à paraître mercredi. “L’élection présidentielle est devenue un chemin de croix et un parcours du combattant et ça nécessite aussi d’avoir une forme d’enracinement dans le temps, dans le pays”, a développé le responsable d’extrême droite, évoquant “le talent” de l’animateur proche du milliardaire ultraconservateur Vincent Bolloré. “J’ai beaucoup de respect et d’amitié pour son travail”, a ajouté Jordan Bardella. L’animateur a précisé lundi qu’il n’annonçait pas sa candidature dans Valeurs actuelles, qui publie son programme supposé. “Création d’un Guantanamo à la française, regroupement de tous les ministères dans un super-ministère, instauration d’un salaire minimal de 2.200 ou 2.300 euros” figurent notamment dans ce dossier consulté par l’AFP. Cyril Hanouna a promis de dire “la vérité” sur ses intentions mardi ou mercredi. Interrogé également, le député ex-LFI François Ruffin s’est dit “heureux que Cyril Hanouna sorte du bois”. “Il fait de la politique dans son émission tous les soirs. Manifestement, il a quand même une propension à inviter beaucoup plus l’extrême droite que la gauche et à avoir des relations de complicité avec les dirigeants de l’extrême droite, avec les éditorialistes de l’extrême droite et avec des médias d’extrême droite”, a-t-il expliqué sur BFMTV-RMC.

Moins d’étrangers en situation irrégulière placés en rétention, mais plus longtemps

Dans le viseur du ministère de l’Intérieur, les Centres de rétention administrative (CRA) ont reçu moins d’étrangers en situation irrégulière en 2024 comparé à 2023, mais plus longtemps, déplorent mardi les associations qui y interviennent.Dans leur rapport annuel, les cinq associations intervenant dans ces lieux où l’administration enferme des personnes étrangères en vue de leur expulsion, révèle que 40.592 personnes ont été retenues dans des CRA en 2024 (contre 46.955 en 2023) dont 24.634 en Outre-mer (à Mayotte pour la quasi totalité) et 16.228 dans l’Hexagone.Parmi les personnes qui ont été enfermées en France métropolitaine, la majorité étaient de nationalité algérienne (32%), devant les Tunisiens (12%), les Marocains (11%) et les Roumains(4,4%). Disséminés partout en France, les 25 CRA dont 4 en Outre-mer, permettent de retenir une personne jusqu’à 90 jours, voire 210 jours en cas d’activités terroristes. En moyenne les personnes y ont passé près de 33 jours, contre 28,5 l’année précédente, ce qui explique la diminution du nombre de placements, selon les associations, mandatées par l’Etat pour informer ces personnes sur leurs droits. “En quatre années seulement, la durée moyenne en rétention a doublé”. En 2020 cette durée moyenne était de 16,7 jours, souligne le rapport, dénonçant des législations de plus en plus répressives.”Toutes ces évolutions ont des effets délétères” sur “l’état physique et mental” des personnes enfermées, déplore-t-il, évoquant des tentatives de suicide, des actes d’automutilation, des violences et tensions exacerbées.”Un système qui est fondé sur des procédures absurdes et maltraitantes ne peut apporter rien de positif, ni pour les personnes retenues, ni pour l’ensemble des acteurs des CRA, et ni pour notre société tout entière”, a réagi auprès de l’AFP la secrétaire générale de la Cimade Fanélie Carrey-Conte.- Proposition de loi – La droite sénatoriale, première force de la Haute assemblée, tremplin pour faire prospérer les idées du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (Les Républicains), opposé à l’immigration, a déposé une proposition de loi adoptée en première lecture mi-mars. Elle prévoit d’étendre la durée maximale à 210 jours aux étrangers également condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.Le rapport rappelle pourtant que le placement en centre de rétention ne permet pas d’éloigner plus, puisque 57,6% des personnes ont été libérées à l’issue de leur enfermement. Par ailleurs, l’allongement de la durée passée en CRA ne se traduit pas par une augmentation des éloignements, pointent les associations.”L’écrasante majorité” des éloignements (78%) ont lieu dans les 45 premiers jours et moins de 13% au-delà des 60 jours.Dans le collimateur de Bruno Retailleau, qui les accuse d’être “juge et partie”, les associations se sont inquiétées il y a une dizaine de jours d’une volonté de les évincer de ces structures fermées, gardées par des policiers.En effet, le 12 mai, une nouvelle proposition de loi déposée par la sénatrice Marie-Carole Ciuntu (LR) sera examinée afin de confier leurs tâches à l’Office français de l’immigration et de l’intégration, organisme placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Cette proposition de loi “vise à amoindrir les capacités des personnes à exercer leurs droits, notamment aux recours”, a dénoncé la Cimade qui s’est retirée en janvier du CRA du Mesnil-Amelot, plus grand de France, faute de pouvoir remplir “ses missions dans de bonnes conditions”.

Feuille de route énergétique: Bayrou ménage le RN en repoussant la publication d’un décret

François Bayrou a fait un geste en direction notamment du Rassemblement national lundi, en disant souhaiter qu’un décret définissant la feuille de route énergétique de la France pour les dix prochaines années soit publié “d’ici à la fin de l’été”, après l’examen d’une proposition de loi sur le sujet.En jeu: la nouvelle feuille de route énergétique de la France pour la période 2025-2035, qui doit mettre le pays sur la voie de la neutralité carbone en 2050. Cette programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), en préparation depuis plusieurs années, détaille les objectifs énergétiques de la France: quelle part pour le nucléaire, les énergies renouvelables?La programmation doit faire l’objet d’un décret.Mais pour le RN, qui a laissé planer une menace de censure sur le sujet, et pour des parlementaires de droite et du centre, pas question de laisser passer ces orientations sans vote.Face aux levées de boucliers, l’exécutif a proposé d’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée une proposition de loi du sénateur LR Daniel Gremillet, a priori à partir du 16 juin, selon le gouvernement. Celle-ci a déjà été adoptée en première lecture par le Sénat, et prévoit une relance massive de la filière nucléaire.Sous pression, François Bayrou avait déjà proposé ce premier débat lundi sur la souveraineté énergétique de la France, à la portée limitée en l’absence de vote.Premier monté à la tribune, devant un hémicycle dégarni, et pendant qu’une panne d’électricité géante touchait toute la péninsule ibérique, le Premier ministre a assuré que “le gouvernement n’a rien à vendre, aucune thèse à faire triompher sur les autres”.Il a dit souhaiter que la publication du décret ait lieu “après l’examen de la proposition de loi” Gremillet, alors qu’elle avait jusqu’ici été annoncée “d’ici à l’été”, après le débat sans vote au Parlement.Le gouvernement explique parallèlement que le décret est très attendu pour lancer des appels d’offre, notamment pour l’éolien en mer.Le Rassemblement national a de son côté revendiqué “une grande victoire politique”. “Si Marine Le Pen n’était pas intervenue (…) l’administration aurait adopté ce décret dans le dos du Parlement”, a déclaré Jean-Philippe Tanguy.La cheffe de file des députés RN a elle dénoncé depuis la tribune une PPE aggravant des “politiques injustes et ruineuses”.- “Soutien raisonné” aux renouvelables -Le projet de planification, dont M. Bayrou a promis une “version améliorée et corrigée”, prévoit de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique d’environ 60% en 2023 à 42% en 2030, puis 30% en 2035. En rupture avec la précédente PPE, qui prévoyait de fermer des réacteurs, le nouveau texte acte une relance de l’atome, avec la construction de six nouveaux EPR2. L’ambition du rythme de déploiement des renouvelables est confirmée, en particulier pour l’éolien en mer.François Bayrou a donné comme priorité “de réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées”, et défendu un “mix électrique” associant une “orientation de base pro-nucléaire” à un “soutien raisonné aux énergies renouvelables”.Il a annoncé qu’un “groupe de travail” piloté par le député Renaissance Antoine Armand et Daniel Gremillet serait “missionné pour mener des auditions et des études complémentaires” sur l’avenir énergétique du pays, et rendrait ses conclusions fin mai.Une partie de la gauche a elle critiqué lundi la part d’effort dévouée au nucléaire.”Le gouvernement s’est lancé dans un programme effréné de constructions de réacteurs”, sans “aucun effort réel (…) pour structurer une filière industrielle solide, souveraine des énergies renouvelables”, a lancé Aurélie Trouvé, présidente LFI de la commission des Affaires économiques, rappelant les retards du futur EPR2 de Penly.”Miser prioritairement sur le nucléaire, c’est aggraver notre retard dans la transition énergétique (…) c’est recommencer l’erreur du Minitel contre Internet”, a estimé l’écologiste Dominique Voynet.A droite Jérôme Nury (LR) a dénoncé au contraire “cette folie de toujours plus d’énergies renouvelables, intermittentes”, qui “enlaidissent nos paysages” et sont selon lui un “gouffre financier”. “Trop” d’énergies renouvelables pour la droite, “trop de nucléaire” pour la gauche: “peut-être que la PPE est équilibrée”, a lancé la députée macroniste Olga Givernet.Un débat sur le même thème est prévu le 6 mai au Sénat.

Pénurie de professeurs d’allemand: une députée du Haut-Rhin propose d’assurer les cours

La députée du Haut-Rhin Brigitte Klinkert (Renaissance) a proposé d’assurer cette semaine deux heures de cours d’allemand à des élèves de 4ème bilingue de Colmar, “privés de cours faute de professeur”, a-t-elle annoncé dimanche dans un communiqué.”Depuis des mois, les élèves de 4ème bilingue du collège Molière de Colmar sont privés de cours d’allemand faute de professeur”, explique dans un message également posté sur Facebook la députée, qui a également été ministre déléguée à l’Insertion auprès de la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion de 2020 à 2022.”Pour ne pas laisser les élèves en difficulté plus longtemps, j’ai proposé à l’Académie de leur assurer deux heures de cours d’allemand moi-même dès cette semaine!”, ajoute Mme Klinkert, qui est également Conseillère départementale d’Alsace. Celle-ci estime que “le bilinguisme franco-allemand est une chance précieuse: nous avons le devoir de le développer”.”Je dénonce cette pénurie depuis longtemps, et malgré les grandes déclarations la situation ne s’améliore pas sur le terrain”, ajoute-t-elle.

1er-mai: sénateurs et gouvernement veulent assouplir les règles pour les boulangers et fleuristes

A quelques jours du 1er mai, journée emblématique des droits des travailleurs, des sénateurs centristes appuyés par le gouvernement veulent assouplir les règles encadrant le travail en ce jour chômé, en particulier pour les boulangers et les fleuristes. “Pas question”, répond la CGT.”Il y a 364 autres jours pour ouvrir. Je rappelle que le 1er mai, les patrons peuvent travailler s’ils le souhaitent mais pour les travailleurs et les travailleuses, c’est férié, c’est chômé”, a fustigé la N.1 de la CGT, Sophie Binet, interrogée sur LCI. “Il a été acquis dans le sang et dans les larmes des ouvriers”, a-t-elle ajouté en disant craindre que cet assouplissement des règles du travail le 1er-mai ne conduise au même processus qui a permis de “complètement libéraliser le travail du dimanche”. Les sénateurs centristes viennent de déposer une proposition de loi pour permettre aux établissement déjà autorisés à ouvrir le dimanche de pouvoir le faire le 1er-mai, visant notamment les boulangers et fleuristes.- Flou juridique -Cette initiative entend répondre à la polémique de ces derniers jours autour des boulangers, dont certains avaient subi l’an passé des contrôles inopinés de l’inspection du Travail en ce traditionnel jour férié.La proposition de loi, portée par la sénatrice de Vendée Annick Billon et le patron du groupe Union centriste Hervé Marseille, veut adapter “le droit aux réalités du terrain”, selon le texte consulté par l’AFP, en modifiant le Code du Travail.Si le texte est adopté, pourront travailler les salariés des établissements et services “dont le fonctionnement ou l’ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l’activité ou les besoins du public”. La liste des catégories concernées, qui est la même que celle permettant à certaines entreprises d’ouvrir le dimanche, serait fixée par décret. Y figurent donc les boulangers, dont la convention collective autorisait certes déjà l’ouverture le 1er-mai, mais dans un certain flou juridique. La possibilité pour ces entreprises de faire travailler des salariés ce jour-là reposait jusqu’à présent sur une position ministérielle du 23 mai 1986. Mais cette dérogation est devenue obsolète après une décision de la Cour de cassation en 2006.”Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause le caractère férié et chômé de cette journée, mais de reconnaître la spécificité de certaines activités – à l’instar des boulangeries ou des fleuristes – qui participent pleinement à notre vie quotidienne et à notre patrimoine culturel”, ont souligné les auteurs de la proposition de loi, qui espèrent l’inscrire à l’ordre du jour du Sénat “avant fin juin”.- Volontariat et CA -La ministre Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités) a dit à l’AFP que “le gouvernement soutiendra cette initiative, car elle vient sécuriser notre droit et répondre aux attentes des boulangers, mais aussi de tous ceux dont l’activité est indispensable”, “dans le respect absolu du volontariat” des salariés. “Ce texte ne se limite pas aux boulangers: il apportera de la clarté et de la sécurité juridique pour toutes les professions concernées”, a-t-elle insisté.Avec le texte, “on devrait pouvoir clarifier (…) Un boulanger ne peut pas ouvrir” en prenant le risque de “prendre 5.000, 10.000 euros de PV”, en référence aux contrôles de l’inspection du travail, a commenté auprès de l’AFP Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie.  “Beaucoup de salariés” seraient d’accord pour travailler le 1er mai, parce que ce jour est payé double, avance encore le représentant de la profession, qui prend soin de souligner qu’il doit s’agir avant tout d’une démarche “volontaire”. Il souligne en outre que le 1er-mai “est une journée intéressante” en termes de chiffre d’affaires, en particulier dans les zones touristiques. A l’Assemblée nationale, les députés LR Alain Marleix et Alexandre Portier ont annoncé eux aussi déposer un texte pour “permettre l’ouverture encadrée des commerces de proximité le 1er mai”.Interrogé sur France 3, le député RN Julien Odoul a apporté son soutien à la proposition de loi: “on a besoin de libérer le travail (…) Le 1er-mai, c’est la fête du travail, ce n’est pas la fête de l’oisiveté, ce n’est pas la fête de l’assistanat. Nonobstant la CGT qui veut nous renvoyer au XIXe siècle”.grd-bpa-jmt-est-nal/pta

Présidence LR: Wauquiez met Retailleau sous pression sur sa présence au gouvernement

Le patron des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez, a mis dimanche sous pression son concurrent à la présidence du parti Bruno Retailleau, l’obligeant à assumer des désaccords avec des positions gouvernementales sur la proportionnelle ou encore la possible suppression d’un abattement fiscal pour les retraités.Chassé-croisé sur BFMTV dimanche des deux rivaux pour la tête des LR qui, faute de débattre face à face, se sont répondus par média interposé.Alors que M. Retailleau est donné favori de l’élection du 17 mai – “je ne le sens pas mal”, a-t-il admis dimanche – M. Wauquiez a sonné la charge contre son concurrent. Un exercice délicat, avec l’écueil d’offrir le spectacle d’un parti déchiré.Le patron des députés LR, qui a clamé dimanche “je vais gagner”, a creusé un de ses sillons favoris: le manque supposé “d’indépendance” du pensionnaire de Beauvau, qui serait tenu par la solidarité gouvernementale, quand lui nourrirait “une parole libre”.Exemple avec l’instauration de la proportionnelle aux législatives – une idée défendue de longue date par François Bayrou qui entame lundi des consultations sur le sujet, mais historiquement combattue par la droite.”La proportionnelle aboutira à ce qu’on va institutionnaliser le chaos politique qu’on connaît en ce moment et qui deviendra la règle. La proportionnelle, c’est les régimes partisans, ce sont les petits accords d’arrière-boutique. C’est les Français qui ne choisissent plus leurs candidats. Je déteste ça”, a tonné M. Wauquiez.”Ce que je demande donc, c’est que Bruno Retailleau, dont c’est la compétence, s’oppose à cette volonté de François Bayrou” et “impose au Premier ministre” d’abandonner l’idée de légiférer dessus, a-t-il poursuivi.Même coup de boutoir sur un autre sujet: la suppression de l’abattement fiscal de 10% pour certains retraités évoquée par Bercy. M. Wauquiez est “radicalement contre”. “Mais on est complètement fou ! Enfin, les propositions qui sont en train de sortir de Bercy sont la tête à l’envers”, s’est-il indigné. Et de mettre en garde: il est prêt à initier un “débat” sur la participation au gouvernement de son parti, si le prochain budget comprenait des augmentations d’impôts.- Haro sur les Frères musulmans -Sur le même plateau quelques heures plus tard, M. Retailleau a donc dû jouer les équilibristes. Invoquant notamment sa “discipline”: “Aucune petite phrase donc je ne rétorquerai pas” à Laurent Wauquiez. Le ministre de l’Intérieur a toutefois bien dû admettre son opposition à la proportionnelle, qui “provoquerait une instabilité chronique structurelle”. “Ca fera du mal au pays et pour moi, c’est rédhibitoire”, a-t-il lancé, promettant de répéter sa position à François Bayrou… sans esquisser de porte de sortie s’il n’était pas entendu.Quant à toucher à l’abattement des retraités, “il faut faire autrement”, a-t-il dit, refusant toute “augmentation d’impôts”. De là à quitter le gouvernement ?”Vous me connaissez, je suis un homme de convictions. Jamais je ne resterais si mes convictions étaient abîmées, simplement”, a-t-il répondu, renvoyant la question à plus tard.Après avoir monté le volume sur la fermeté de ses sorties – il a récemment suggéré d’expédier les personnes sous le coup d’une obligation de quitter le territoire à Saint-Pierre-et-Miquelon – M. Wauquiez s’est de nouveau invité sur le terrain de son rival en lui demandant, cette fois, de classer le mouvement des Frères musulmans comme organisation terroriste. Une décision urgente selon lui – “nous n’avons que trop tardé” – qui “doit s’accompagner de l’interdiction des organisations qui sont affiliées” à ce mouvement promouvant l’instauration d’un islam politique conservateur.Une façon d’enchérir aussi pour M. Wauquiez alors que M. Retailleau doit rendre public dans quelques jours un rapport qu’il qualifie d'”accablant”, sur “les Frères musulmans et leur entrisme”. “On ne peut pas interdire les Frères musulmans en tant que tel” mais “on peut (le faire) dans la manifestation de leur organisation”, a répondu le ministre de l’Intérieur, évoquant des écoles, associations, etc. “Nous n’hésiterons pas dès lors qu’on aura ces preuves à dissoudre”, a-t-il poursuivi. “Il y a des règles de droit. Moi je suis ministre de l’Intérieur et je dois les respecter.”

Meurtre dans une mosquée: rassemblement de plusieurs centaines de personnes à Paris

Un rassemblement contre l’islamophobie a réuni plusieurs centaines de personnes dimanche à Paris dont Jean-Luc Mélenchon qui a accusé Bruno Retailleau de cultiver un “climat islamophobe” après le meurtre d’un fidèle vendredi dans une mosquée du Gard, a constaté l’AFP.Une minute de silence a été respectée en mémoire d’Aboubakar Cissé, le jeune Malien âgé d’une vingtaine d’années, tué vendredi de plusieurs coups de couteau dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe.”Nous sommes venus en soutien à Aboubakar. Derrière sa mort, c’est l’islamophobie qui se banalise en France”, a déclaré à l’AFP Mariame, une trentenaire parisienne venue place de la République.  “L’islamophobie est normalisée. Au bout d’une heure de télé, on entend parler de musulmans. C’est de plus en plus tendu. On suffoque, c’est banalisé d’être raciste”, a-t-elle complété.  “On a l’impression que les vies n’ont pas la même valeur, ce meurtre en est la preuve”, a ajouté Kamel qui accompagne la jeune femme. Après s’être exprimé au micro des organisateurs, Yoro Cissé présenté comme le frère de la victime d’Alès, a déclaré à l’AFP: “Ca m’a vraiment choqué, fait mal au cÅ“ur mais voir tout ce soutien me soulage.” “C’est avant tout un acte de barbarie. Je n’aime pas ce mot racisme”, a-t-il poursuivi, affirmant ne pas avoir vu son frère depuis un an. “Mon frère était très attaché à la mosquée. C’était quelqu’un de bien qui aime tout le monde et de très respecté”, a-t-il complété.Plusieurs personnalités politiques comme le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon ou la patronne des Verts Marine Tondelier ont participé à cette manifestation dont l’appel a été relayé notamment par des partis de gauche sur les réseaux sociaux.”Une ambiance, un climat islamophobe a été entretenu, cultivé, et des mois durant, et chacun jusqu’aux plus officiels, s’est senti autorisé à faire des déclarations dont sans doute, ils ne mesuraient pas toute la portée et toute la violence pour ceux qui avaient à la subir”, a déclaré M. Mélenchon à la presse visant le ministre Bruno Retailleau.  “Quand le ministre de l’Intérieur, dans une réunion (le 27 mars, lors d’un meeting contre l’islamisme), dit +à bas le voile+, imagine-t-on que quelqu’un ait crié à bas les crucifix ?”, s’est-il interrogé. “Lorsque on entretient une telle ambiance, on ne doit pas s’attendre à autre chose que les esprits les plus dérangés y trouvent une justification pour leurs actes”, a-t-il complété.Interrogé au même moment sur BFMTV, M. Retailleau a exclu de participer à ce rassemblement place de la République, jugeant que les Insoumis “instrumentalisent ce crime”.