AFP Politics

Lecornu prêt à bouger sur les retraites, Macron lâché par les siens

Nouveau rebondissement dans la crise politique: Sébastien Lecornu a “ouvert la porte” à une “suspension” de la réforme des retraites, au terme d’une première journée “d’ultimes négociations” demandées par un Emmanuel Macron lâché jusque dans son propre camp.Le “bougé” est de taille: “La suspension de la réforme des retraites, c’était impossible il y a quelques jours encore, aujourd’hui ça devient possible”, a déclaré Raphaël Glucksmann à sa sortie de Matignon en début de soirée.Dernier reçu par le Premier ministre démissionnaire, le leader social-démocrate du parti Place publique a toutefois dit ne pas savoir “si ce qu’on nous a proposé dans ce bureau est de nature à éviter la dissolution”.Mais le bloc central semble prêt au sacrifice. Pour preuve, celle qui a porté et fait adopter en 2023 cette réforme si décriée, Elisabeth Borne, a elle-même appelé à “ne pas (en) faire un totem”, dans une interview au Parisien.”Si c’est la condition de la stabilité du pays, on doit examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension” jusqu’à la prochaine élection présidentielle, ajoute la ministre démissionnaire de l’Education et ex-Première ministre.”On est prêts à temporiser”, a renchéri sur LCI sa collègue Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique), prenant le soin de souligner que “ce n’est pas un retour en arrière” et “qu’il ne s’agit pas d’abroger la réforme”, mais bien de montrer que “notre porte est ouverte et notre main est tendue”.- “Passer à la gauche” -Reste à voir qui la saisira. A commencer par les socialistes, attendus à leur tour mercredi à 10H00 par M. Lecornu. Mardi à chaud, au 20H de France 2, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a salué “un réveil positif” bien que “tardif” sur les retraites.Mais il a surtout revendiqué le poste de son hôte, considérant que “le temps est venu de passer à la gauche” après l’échec de “trois Premiers ministres de droite successifs”.Une demande partagée avec les Ecologistes de Marine Tondelier, qui “sen(t) que la gauche n’a jamais été aussi proche d’être nommée à Matignon”, où elle sera également reçue à 12H15.Pas sûr toutefois que l’idée plaise au président des Républicains Bruno Retailleau, qui a prévenu qu’il ne participerait “certainement pas” à un nouveau gouvernement “dirigé par un homme de gauche” ou “par un macroniste”, mais seulement à une équipe de “cohabitation” et à condition que LR “ne se dilue pas” dans le camp présidentiel.Sauf que M. Lecornu a fait passer le message au chef des députés de droite, Laurent Wauquiez: s’ils refusent une “entente” avec la macronie, alors les options se réduiront à un Premier ministre de gauche ou la dissolution.Sachant que la première hypothèse est déjà exclue par quelques macronistes tendance aile droite: “Je n’accepterai pas un gouvernement mené par Olivier Faure”, prévient ainsi la députée Maud Bregeon, ainsi que que son collègue Sylvain Maillard.- “La démission n’existe pas” -Pas de quoi arranger l’ambiance au sein du bloc central, où même les chefs de parti affichent leur défiance envers le président. Son ancien Premier ministre, candidat déclaré à la présidentielle, Édouard Philippe, l’a même exhorté à partir avant la fin de son mandat.Il lui a demandé d’organiser “une élection présidentielle anticipée” après l’adoption d’un budget pour 2026, évoquant un État qui n’est selon lui “pas tenu”.La veille, un autre ex-chef du gouvernement, jadis proche d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal, avait sèchement pris ses distances avec le président dont il ne comprend “plus les décisions”. Mardi, le patron du parti présidentiel Renaissance a toutefois rejeté l’hypothèse d’un départ anticipé du président, arguant que “tout notre équilibre démocratique serait fragilisé”.De toute façon, “la question de la démission n’existe pas”, puisque Emmanuel Macron restera en place “jusqu’à la dernière minute de son mandat”, a affirmé la porte-parole démissionnaire du gouvernement, Aurore Bergé.A la tête d’un exécutif zombie depuis lundi matin, mais chargé par le chef de l’Etat de proposer d’ici mercredi soir une “plateforme d’action” pour la “stabilité du pays”, M. Lecornu a consulté au pas de charge les responsables de la droite et du centre (Renaissance, Horizons, MoDem, LR, Liot), ainsi que les présidents de l’Assemblée et du Sénat, Yäel Braun-Pivet et Gérard Larcher.En revanche, le RN a décliné l’invitation, réitérant sa demande de dissolution. Tout comme La France insoumise, focalisée sur la destitution de M. Macron.Quoiqu’il arrive, ces nouvelles tractations, si elles devaient aboutir à un compromis, ne se traduiront pas nécessairement par une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, selon l’entourage du président.En cas d’échec, le président prendra ses “responsabilités” selon la même source, faisant planer la menace d’une nouvelle dissolution après celle de l’été 2024.pol-are-la-gbh/jmt/dsa

Lecornu fixe un ultimatum à LR en brandissant la menace de la gauche ou d’une dissolution, selon Wauquiez

Sébastien Lecornu a fixé mardi un ultimatum jusqu’à mercredi soir aux Républicains pour qu’ils décident s’ils sont prêts à participer à un gouvernement avec la macronie, brandissant la menace d’un Premier ministre “de gauche” ou une dissolution, a affirmé Laurent Wauquiez lors d’une visio avec les députés LR.  “Leur interrogation c’est de savoir si après la position de Bruno Retailleau” qui a fait voler en éclats dimanche le gouvernement de Sébastien Lecornu, “on est toujours dans cette logique d’entente avec la macronie”, a expliqué le patron des députés LR qui a été reçu dans l’après-midi par Sébastien Lecornu à Matignon, séparément du président du parti Bruno Retailleau, a indiqué à l’AFP un participant. Selon M. Wauquiez, Sébastien Lecornu souhaite que le prochain chef du gouvernement soit “issu d’une entente qui a le plus de députés à l’Assemblée nationale (…), leur première option étant le fameux socle commun” qui réunit la macronie et LR.Pour éviter une dissolution ou qu’un chef de gouvernement de gauche soit nommé, le locataire de Matignon demande “un retour à la situation de dimanche”, en d’autres termes la décision des parlementaires LR de participer au gouvernement avant d’en connaître la composition et d’en claquer la porte. “On va devoir maintenant répondre avec Bruno Retailleau et définir une position collective”, a ajouté le député de Haute-Loire.Invité du 20H00 de France 2, Bruno Retailleau n’a pas souhaité révéler le contenu d’une conversation “privée” avec Sébastien Lecornu qui l’a reçu après Laurent Wauquiez.  “Il faut acter le fait que le gouvernement soit dirigé par un homme qui ne soit pas proche d’Emmanuel Macron”, a-t-il affirmé, écartant aussi une participation à un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche.De nombreux députés LR craignent une dissolution, principalement ceux qui ont sauvé leur peau de justesse face au RN dans des circonscriptions rurales lors des législatives anticipées de l’an dernier. 

Borne ouvre la porte à une “suspension” de la réforme des retraites

La ministre démissionnaire de l’Education et ancienne Première ministre Elisabeth Borne s’est dite mardi ouverte à une “suspension” de la très impopulaire réforme des retraites qu’elle avait fait adopter en 2023, dans une interview au Parisien.”Si c’est la condition de la stabilité du pays, on doit examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension jusqu’au débat qui devra se tenir lors de la prochaine élection présidentielle”, a-t-elle déclaré. “Dans le contexte actuel, pour avancer, il faut savoir écouter et bouger”, a-t-elle ajouté, préconisant ce geste en direction de la gauche.”Je pense qu’on ne doit pas faire de cette réforme des retraites un totem”, a-t-elle ajouté à propos de cette réforme qui porte progressivement de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, et qui avait provoqué des manifestations massives. “C’est un réveil tardif, mais c’est un réveil positif”, a réagi sur France 2 le patron du PS Olivier Faure, qui doit être reçu mercredi matin à Matignon. “Mais ce que je souhaite, c’est que nous puissions maintenant porter des débats à l’Assemblée”, a-t-il ajouté. Cette déclaration d’Elisabeth Borne intervient au lendemain de la démission surprise du Premier ministre Sébastien Lecornu, et alors que celui-ci mène d’ultimes consultations des forces politiques, en quête d’un compromis pour le budget 2026, notamment avec la gauche. “On doit tout faire pour ne pas en arriver” à une dissolution de l’Assemblée nationale, a également déclaré Elisabeth Borne au Parisien. Elle a dit plaider “pour la nomination à Matignon d’une personnalité qui ne soit pas marquée politiquement”.”Aller chercher une personnalité de la société civile permettrait d’apaiser les choses”, a-t-elle estimé, en soulignant que cette personne devrait également être “sans ambition présidentielle”.Celle qui est aujourd’hui ministre démissionnaire de l’Education a par ailleurs dénoncé une “surenchère permanente ces derniers jours où chacun semble davantage guidé par des intérêts partisans”, alors que la crise a gangréné jusqu’au camp présidentiel. 

“J’appelle le standard”: quand Le Maire tente d’appeler Retailleau au ministère de l’Intérieur

“J’appelle (le standard du ministère de l’Intérieur) et je tombe sur un garçon très sympathique”. Hélas pour Bruno Le Maire, l’agent de permanence lui raccroche au nez, pensant à une “blague” alors qu’il tente de joindre dimanche Bruno Retailleau pour comprendre en quoi sa nomination au ministère des Armées lui pose “problème”.”Le Premier ministre m’a dit dimanche soir, +honnêtement on a un sujet du côté des Républicains+”, a relaté mardi Bruno Le Maire dans une interview vidéo au média en ligne Brut, alors que le retour au gouvernement de l’ex-ministre de l’Economie (2017-2024) commençait à faire grincer des dents chez les LR.”Je dis: +Il n’y a aucun sujet, j’ai d’excellentes relations avec Bruno Retailleau depuis des années, il n’y a pas de difficultés+”, assure l’ex-patron de Bercy, critiqué pour avoir laisser se creuser les déficits et se gonfler l’endettement.Il décide donc de s’en entretenir directement avec le ministre de l’Intérieur.”Je l’appelle une fois, il répond pas, je l’appelle une deuxième fois, il répond toujours pas. J’envoie un texto, pas de réponse. Je me dis +bon bah aux grands maux, les grands remèdes+”, raconte-t-il.”Je trouve le numéro du ministère de l’Intérieur. J’appelle (…) et je tombe sur un garçon très sympathique”… l’agent de permanence. Malgré le caractère sérieux de sa requête, son interlocuteur lui répond: “+Ecoutez, Monsieur, je ne sais pas qui vous êtes mais on est dimanche, 22H00, donc c’est pas l’heure des blagues+ et il a raccroché”, sourit Bruno Le Maire.Face à la levée de boucliers contre sa nomination, Bruno Le Maire a décidé lundi de se retirer du gouvernement qui, après la démission de Sébastien Lecornu, en est réduit à expédier les affaires courantes. “Je me casse, pas de problème”, dit-il avoir indiqué au Premier ministre.Interrogé sur le renoncement à ses avantages en tant qu’ancien ministre, Bruno Le Maire a qualifié le débat d'”un peu lunaire”. “Je n’ai pas pris d’indemnités quand je suis parti des finances en 2024, après y avoir passés sept ans. Je ne vais pas en prendre non plus, après avoir passé 12 heures comme ministre des Armées”.

Présidentielle anticipée: pas de campagne possible sans démission effective, selon une constitutionnaliste

Annoncer la démission à l’avance d’Emmanuel Macron, comme proposé par Edouard Philippe, risquerait de créer une pré-campagne présidentielle “inéquitable”, selon la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina qui estime que la France s’achemine “immanquablement vers une dissolution”. Question: Edouard Philippe demande à Emmanuel Macron de programmer sa démission pour début 2026 pour avoir une présidentielle anticipée avec une campagne plus ordonnée. Est-ce possible constitutionnellement ?Réponse: “C’est absolument impossible de démissionner en deux temps et de considérer qu’on va lancer une campagne présidentielle en annonçant sa démission. L’article 7 de la Constitution précise bien que c’est la vacance de la présidence de la République qui va lancer la campagne présidentielle. Cela nous est arrivé en 1969 et en 1974, la première fois parce que de Gaulle démissionne, la deuxième fois parce que Pompidou meurt. Cette campagne-là, de 35 jours maximum, va lancer toutes les règles de financement, de temps de parole médiatique, de recueil des parrainages, de déclaration des candidatures officielles, etc.On ne peut pas avancer la présidentielle car ce sont des délais précis prévus par la Constitution. La seule chose qui peut avancer la présidentielle, c’est une déclaration de vacance par le Conseil constitutionnel. En dehors de ce cadre, le Président peut bien annoncer qu’il démissionnera, la parole présidentielle ne crée pas du droit.” Q: Est-ce que politiquement cette démission annoncée ne permettrait pas au moins d’organiser une pré-campagne ?R: “Est-ce que cette pré-campagne vaudra véritablement campagne, et est-ce qu’elle ne va pas être complètement inéquitable, parce que chacun pourra se déclarer pré-candidat ?Cela va amener des inégalités, avec des primes aux sortants ou à ceux qui ont déjà une très forte présence médiatique et c’est précisément ce que nos règles constitutionnelles veulent essayer d’éviter, c’est-à-dire qu’on part tous sur la ligne de départ avec les mêmes chances. Cela va être un embrouillamini absolu, puisque vous allez avoir des recours tous les quatre matins en disant +j’ai eu moins de temps qu’untel, pourtant je suis véritablement candidat+, +comment on finance ça+, etc. Si c’est juste pour lancer des idées, rien n’empêche à ce qu’une campagne d’idées infuse dès maintenant pour la présidentielle de 2027…Que ça vienne d’Edouard Philippe donne surtout l’impression que l’étau se resserre autour d’Emmanuel Macron parce que là vous avez affaire à son ancien Premier ministre qui tue le père. Donc ça veut dire quelque chose du clivage autour de la personnalité d’Emmanuel Macron.”Q: Il est de toute façon peu probable qu’Emmanuel Macron suive le conseil d’Edouard Philippe… Selon vous, on va inévitablement vers la dissolution ?R: “Si on raisonne en mode troisième et quatrième République, une Assemblée nationale contient en elle plusieurs potentialités gouvernementales, c’est-à-dire que vous pouvez essayer plusieurs alliages. Sauf qu’à mon sens, on les a utilisés tous.Certes, on n’a pas essayé l’alliage gauche-centre, mais c’est trop tard maintenant puisque le centre lui-même ne parle plus d’une seule voix. Comment est-ce que vous voulez qu’un gouvernement de gauche, qui n’est plus soutenu par l’ensemble de la gauche en plus et ne sait pas jusqu’où il s’étend, trouve véritablement une assise à l’Assemblée ?On peut encore avoir des petites solutions comme celle-ci, mais j’ai peur qu’elles amènent au même échec de gouvernement de 48 heures.Il me semble qu’on est immanquablement orienté vers la dissolution. La dissolution, c’est la sortie d’un blocage entre deux institutions, le gouvernement et l’Assemblée, qui ne peuvent plus travailler ensemble. Là on est en plein dedans.”

Bardella se dit “prêt à tendre la main” aux Républicains sur “un accord de gouvernement”

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a répété mardi son appel à une nouvelle dissolution de l’Assemblée et affirmé qu’il “prendra ses responsabilités” en cas de législatives anticipées, avec une “très probable” candidature et une “main tendue” à la droite pour former une majorité si besoin.”Si demain il doit y avoir des élections législatives, au regard de la gravité du moment, il est effectivement très probable que je sois candidat à des élections”, a déclaré le président du parti d’extrême droite sur BFMTV et RMC.Un scénario que le président du RN appelle de ses vœux, puisqu’il a réitéré quatre fois en vingt minutes d’interview sa demande “solennelle” à Emmanuel Macron pour qu’il dissolve à nouveau l’Assemblée nationale, car “les Français doivent se choisir une majorité”.S’il a encore assuré que “la décision n’est pas prise” concernant son cas personnel, celui qui prétend accéder à Matignon en cas de victoire semble déterminé à se jeter dans la mêlée: “Évidemment je prendrai mes responsabilités et j’irai aux élections législatives anticipées”.Des élections que le parti à la flamme et ses alliés ciottistes de l’UDR sont “aujourd’hui en capacité de gagner”, veut-il croire, persuadé que le “barrage républicain” qui a contrarié ses plans l’an dernier “est en train de prendre l’eau”.Mais s’il devait lui manquer “quelques députés pour constituer une majorité absolue”, le président du parti d’extrême droite envisage déjà de se tourner vers ceux qui, chez Les Républicains, ne veulent pas “se fondre dans le macronisme”.”J’appellerai l’ensemble des déçus des partis traditionnels, l’ensemble des orphelins de la droite à venir travailler à mes côtés”, a-t-il ajouté, se disant “parfaitement disposé et parfaitement prêt à leur tendre la main sur un accord de gouvernement”, sans “aucun sectarisme” afin d’obtenir “la majorité la plus large possible”.”C’est un virage inédit”, a dénoncé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur X. “Les Républicains n’ont jamais autant usurpé leur nom. La fusion entre la droite et l’extrême droite est entamée”, a-t-il assuré.De son côté, le patron des Républicains Bruno Retailleau a appelé à ne pas voter pour la gauche au second tour dimanche d’une législative partielle dans le Tarn-et-Garonne qui opposera une candidate PS à un UDR, le parti d’Éric Ciotti, soutenu par le RN. “Pas une voix pour la gauche (…) c’est notre ligne”, s’est-il justifié, sans appeler à voter explicitement pour le candidat UDR.

Retailleau ne ferme pas la porte à un retour au gouvernement

Le patron des Républicains Bruno Retailleau a affirmé mardi qu’il ne fermait pas la porte à un retour de son parti dans le gouvernement, à condition qu’il s’agisse d’une “cohabitation” avec la macronie et que LR “ne se dilue pas” dans le camp présidentiel.Les Républicains sont prêts “à gouverner à une condition: c’est que ce soit un gouvernement que j’appellerai de cohabitation” avec la macronie, a affirmé Bruno Retailleau, invité de Europe 1-CNews. La nomination, il y a un an, du LR Michel Barnier à Matignon est déjà “une forme de cohabitation”, a-t-il dit, sans préciser s’il revendiquait le poste de Premier ministre pour son parti. A l’inverse, il a qualifié l’équipe gouvernementale, présentée dimanche par Sébastien Lecornu et qu’il a fait voler en éclats en menaçant de démissionner, comme le reflet “d’une hyper-présidence” d’Emmanuel Macron. Bruno Retailleau a rejeté l’accusation de vouloir rester à tout pris au gouvernement pour conserver un poste. “Allez-y, citez-moi le nombre de personnalités qui depuis 1958 (date de la fondation de la Ve République), nommées ministre d’État, ministre de l’Intérieur, ont refusé?”, s’est-il emporté.Il a attribué sa décision de claquer la porte au fait que Sébastien Lecornu ait “caché” la nomination de Bruno Le Maire à la Défense, l’ancien ministre de l’Economie étant accusé par LR d’avoir provoqué un endettement massif de la France. “On nous a traités, nous, partenaires de ce fameux socle commun, comme on disait à l’époque, comme si on était prêt à avaler toutes les couleuvres”, a-t-il déploré. 

Edouard Philippe demande à Macron d’organiser une présidentielle anticipée après l’adoption du budget

Le patron d’Horizons Édouard Philippe a demandé mardi au président Emmanuel Macron d’annoncer qu'”il organise une élection présidentielle anticipée”, après l’adoption d’un budget pour 2026, pour “sortir d’une façon ordonnée et digne d’une crise politique qui nuit au pays”. Face à “l’affaissement de l’Etat” qui n'”est plus tenu” selon l’ancien Premier ministre, “la sortie de crise, c’est sur lui qu’elle repose”.  “On ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant 18 mois encore, c’est beaucoup trop long”, a estimé sur RTL Édouard Philippe, évoquant “un jeu politique affligeant”. Dès lors qu’Emmanuel Macron annoncerait une présidentielle anticipée pour début 2026, “ce serait de nature à donner un peu de visibilité à tout le monde” et rendrait plus facile la nomination d’un Premier ministre “avec pour fonction de construire et faire adopter un budget”, a estimé M. Philippe, lui-même candidat à la prochaine présidentielle.”Face à cette mise en cause terrible de l’autorité de l’Etat, il doit prendre la décision qui est à la hauteur de sa fonction, c’est de garantir la continuité des institutions en partant de façon ordonnée”, a-t-il jugé.L’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron (2017-2020) estime que le chef de l’Etat, “en prenant des décisions à contretemps s’est placé dans cette situation”. “Il n’avait pas à dissoudre, on utilise la dissolution pour régler une crise politique. On ne l’utilise pas pour déminer je ne sais quoi ou à sa convenance personnelle. Quand on est chef de l’Etat, on ne se sert pas des institutions, on les sert”, a-t-il cinglé.Il s’est dit opposé à une dissolution car “le risque terrible d’une dissolution, c’est qu’il n’y ait pas de majorité”.Interrogé sur cette prise de position sur Europe1/Cnews, le président des Républicains Bruno Retailleau a jugé qu’il y avait “une petite course les uns vis-à-vis des autres (dans le camp présidentiel) pour se distinguer du président de la République”.”Je suis gaulliste, ça ne fait pas de moi un macroniste, mais je tiens aux institutions de la Ve République et cette décision est extrêmement grave. Seul le président de la République peut la prendre”, a-t-il expliqué.Lundi soir, Gabriel Attal, le président du parti Renaissance, avait déjà indiqué, que “comme beaucoup de Français” il “ne comprend plus les décisions” du chef de l’Etat”.

Macron critiqué par Attal: il est “trop commode de s’acharner sur un seul homme”, pour Fesneau (MoDem)

Le chef des députés MoDem Marc Fesneau a taclé mardi matin Gabriel Attal, après sa prise de distance avec Emmanuel Macron, estimant qu’il est trop “commode de s’acharner sur un seul homme” alors que la responsabilité se trouve à l’Assemblée.”Il est très commode aujourd’hui de s’acharner sur un seul homme quand, au fond, c’est à l’Assemblée nationale qu’il faudrait essayer de trouver les solutions”, a déclaré M. Fesneau sur Public Sénat.”Qu’est-ce qui fait chuter les gouvernements? C’est pas le président de la République (…) C’est l’incapacité que nous avons à trouver un terrain d’entente pour des choses aussi simples que de voter un budget”, a-t-il ajouté, estimant que l’heure n’est pas à “régler ses comptes” ou “à avoir ce type de querelle”.Il ne “faut pas” être dans “une forme d’ingratitude” alors que “nous sommes tous le produit d’une élection gagnée par un seul homme, Emmanuel Macron”, a ajouté M. Fesneau, appelant la classe politique “à ne pas chercher de bouc émissaire” mais “à trouver des solutions”.Lundi soir, Gabriel Attal, ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron et président du parti présidentiel Renaissance, a largement pris ses distances avec le président, en déclarant ne plus plus comprendre, “comme beaucoup de Français”, les décisions du chef de l’Etat.Mardi, le chef d’Horizons Édouard Philippe, Premier ministre d’Emmanuel Macron de 2017 à 2020, a demandé au chef de l’Etat d’annoncer qu'”il organise une élection présidentielle anticipée”, après l’adoption d’un budget pour 2026.

Instabilité politique: le “décrochage” économique est “enclenché”, selon le patron du Medef

Le président du Medef Patrick Martin a fait part mardi sur Franceinfo de sa “colère” et de son “inquiétude” au sujet de la situation politique de la France, après la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu qui plonge le pays dans l’incertitude.L’incertitude est telle, selon le patron du Medef, que “le décrochage” économique de la France “est enclenché” face à des pays comme l’Espagne, dont la croissance est “quatre fois supérieure à celle de la France cette année”, ou l’Allemagne, dont “le gouvernement de coalition (…) prend des mesures de soutien massif aux entreprises”. Déplorant des “débats” qu’il juge “très hors sol”, le dirigeant à la tête de la première organisation patronale du pays appelle à “une prise de conscience collective” de la classe politique, alors que quatre chefs de gouvernement se sont succédé en moins de deux ans et qu’aucun consensus ne semble pouvoir être obtenu à l’Assemblée nationale.Le coût de “l’indécision politique” a “été chiffré à 9 milliards de produit intérieur brut de moins cette année” relève Patrick Martin qui “pense que c’est le minimum” que pourrait coûter la situation.  Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), un institut de recherche indépendant OFCE, l’incertitude politique issue de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 puis de la censure du gouvernement Barnier en décembre amputera la croissance de 0,3 point de PIB en 2025.