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Un gouvernement de gauche ouvert au compromis: le PS cherche la méthode pour l’après-censure

Après avoir vu Matignon lui échapper cet été alors qu’elle était arrivée en tête aux législatives, la gauche, Parti socialiste en tête, veut éviter de se retrouver Gros-Jean comme devant après la probable censure de Michel Barnier. Quitte à essayer de nouvelles méthodes.Le Nouveau Front populaire le sait : depuis les dernières élections législatives anticipées de juillet, il ne dispose que d’un tiers des députés à l’Assemblée nationale.Et l’échec annoncé de Michel Barnier pousse à chercher une nouvelle méthode, basée sur le compromis, pour éviter la censure. Notamment pour les socialistes, seul parti de gauche à avoir déjà dirigé le pays.”Il faut un Premier ministre de gauche qui dirige un gouvernement de gauche ouvert au compromis”, explique le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.”Et il faut un accord (…) où, en échange d’un renoncement au 49.3, le socle commun s’engage à ne pas (le) censurer”, ajoute-t-il, en résumant son état d’esprit dans une formule: “Le Nouveau Front populaire au gouvernement et le front républicain à l’Assemblée”.Mathématiquement, la droite et l’extrême droite auraient besoin des voix des macronistes pour faire tomber un gouvernement de gauche.Mais pour les Insoumis, fidèles à leur doctrine de gauche radicale et dont la lecture de l’après-Barnier diffère de celle des socialistes, “un accord de non-censure”, serait “de fait, une forme d’alliance gouvernementale avec les macronistes”.”Dans le cas où il y aurait un tel accord, il y aurait alors une rupture avec le Nouveau Front populaire, et j’ose espérer que personne n’ira jusque-là”, a prévenu la cheffe des députés LFI Mathilde Panot”On ne va évidemment pas constituer un programme de gouvernement avec la droite et les macronistes”, rétorque Olivier Faure.A l’inverse des Insoumis, les socialistes ne poussent en tout cas plus l’option Lucie Castets – la candidate du NFP pour Matignon cet été.De quoi faire dire à un proche d’Emmanuel Macron qu’il constate des “petites ouvertures au PS”.- “Pas quelqu’un de gauche” – Pour la gauche, même si le PS refuse pour l’instant de l’aborder, la question de l’identité du Premier ministre reste primordiale. Et le nom de Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre de François Hollande, qui a depuis quitté le parti, revient rapidement.”Bernard Cazeneuve est de gauche oui, mais on ne sait pas quel est le projet qu’il défend aujourd’hui. Il ne défend pas les priorités du NFP”, relève un cadre socialiste refusant ainsi de donner un blanc-seing à l’ancien ministre de l’Intérieur, qui reste très impopulaire chez les Insoumis et les Ecologistes.Interrogé par l’AFP il y a une dizaine de jours, l’intéressé a expliqué ne “pas être dans l’état d’esprit” de remplacer Michel Barnier.Reste à savoir comment se positionneront les autres partis du NFP, les communistes et les Ecologistes, dans l’optique de la formation du 46e gouvernement de la Ve République. “Un éminent membre du PS m’a dit +on ne peut pas y aller seuls, il nous faut les Verts et les communistes sinon Mélenchon nous tue+”, relate ainsi un cadre du MoDem.Les communistes ne semblent pas contre un accord de non-censure, tandis que “les Écologistes travaillent à des solutions qui seront présentées dès mercredi”, a pour sa part expliqué la porte-parole du groupe à l’Assemblée, Léa Balage.Mais côté LFI, le message est clair: les troupes mélenchonistes poussent pour une démission d’Emmanuel Macron et pensent sur le long terme: l’Elysée plutôt que Matignon.Jean-Luc Mélenchon “cherche une élection présidentielle anticipée et cherche à faire porter la responsabilité d’un échec du NFP sur ses partenaires”, a ainsi accusé Olivier Faure.Sans partager leur appel à la démission et leur volonté de retour devant les urnes pour les électeurs, un cadre communiste explique comprendre que les Insoumis ne bataillent pas pour Matignon.”De toutes façons, on sait très bien que ce n’est pas quelqu’un de gauche qui va être nommé”.

Croissance, déficit, taux d’emprunt: la France joue gros avec la chute du gouvernement

Croissance affaiblie, assainissement budgétaire ralenti, incertitude accrue… La chute probable du gouvernement sans budget pour 2025 pénalisera la France, estiment des économistes, sans forcément la plonger dans “la tempête” redoutée par le gouvernement. – Déficit malmené -Loi spéciale ou ordonnance, la France dispose de plusieurs moyens d’éviter une paralysie qui empêcherait les fonctionnaires d’être payés par exemple. Mais qu’un nouveau Premier ministre fasse adopter “un budget édulcoré” incluant des concessions ou que le budget 2024 soit reconduit à l’identique, le pays raterait son objectif de réduire son déficit public à 5% du PIB l’an prochain, projette Maxime Darmet, économiste chez Allianz.  Un budget 2024 reconduit se traduisant par un gel des dépenses de l’Etat en valeur représenterait entre 15 et 18 milliards d’euros d’économies, explique Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. Soit un niveau proche de l’effort prévu dans le projet de loi de finances (PLF) initial pour 2025. Les dépenses sociales, indexées automatiquement sur l’inflation, seraient cependant en hausse tandis l’Etat devrait renoncer aux hausses d’impôts – au moins 20 milliards – qu’il envisageait, comme la surtaxe sur les très hauts revenus ou les bénéfices des grandes entreprises. la banque Natixis estime que dans une telle hypothèse, le déficit atteindrait 5,3% du PIB alors que Paris est déjà épinglé par Bruxelles pour son déficit public excessif.  – Gagnants et perdants -En cas de budget technique, les retraités verraient leur retraite revalorisée à hauteur de l’inflation au 1er janvier, alors que le gouvernement ne prévoyait de le faire totalement que pour les pensions inférieures au Smic, avec un décalage. En revanche, le poids de l’impôt sur le revenu serait alourdi: en raison d’un barème non revalorisé en fonction de l’inflation, 380.000 foyers supplémentaires entreraient mécaniquement dans l’impôt sur le revenu et “17 millions de foyers paieraient plus”, a récemment prévenu le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin. Autre perdant, les collectivités territoriales, dont la dotation versée par l’Etat risquerait d’être gelée, souligne Maxime Darmet, qui y voit un risque pour le fonctionnement des services publics. Certaines pourraient compenser le manque à gagner en relevant les taxes locales, notamment la taxe foncière, selon lui. – Croissance faible – La baisse des dépenses pèsera sur la croissance, à des degrés divers selon les scénarios.”Avec un budget reconduit dans les termes de 2024, et notamment sur la partie dépenses, on aurait un retournement de ce qui a permis, pour l’instant, de maintenir un peu de croissance en France”, à savoir “l’investissement public” dans une économie qui en est très dépendante, détaille Charles-Henri Colombier, directeur de la conjoncture chez Rexecode. La pression fiscale en hausse sur les revenus des ménages ne serait pas non plus de nature à encourager la consommation.  A cela s’ajouterait une accentuation de l’effet négatif d’une incertitude politique – jusqu’ici évaluée à 0,2 point de PIB pour 2025 par l’OFCE – qui conduirait ménages comme entreprises à un attentisme prolongé. M. Colombier évoque aussi la défiance grandissante des investisseurs étrangers. Et qui dit moins de croissance, dit moins de rentrées fiscales, compliquant l’équation budgétaire.  – Secousses financières -“Les conséquences de la censure pourraient nous coûter la confiance de nos créanciers et de nos voisins”, a mis en garde mardi le président du Medef Patrick Martin, première organisation patronale.Rétif à l’incertitude, les marchés financiers connaissent déjà des secousses. Après que Michel Barnier a engagé la responsabilité de son gouvernement, le taux de l’emprunt public français à dix ans a immédiatement grimpé, passant en quelques heures de 2,86% à 2,92%.Le “spread”, écart entre les taux de la France et de l’Allemagne, baromètre de la confiance des investisseurs, a lui aussi connu lundi une hausse rapide, à 0,88 point.Dans son malheur, la France a un allié de poids: la Banque centrale européenne. Elle a engagé en juin une politique de baisse des taux, permise par le recul de l’inflation en zone euro, détendant la pression sur les taux d’intérêt des emprunts d’État. Reste que “si rien ne bouge dans les prochains mois, une lassitude pourrait s’installer sur les marchés, et alors, tout pourrait très vite s’emballer”, prévient Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM.

Rassemblements de retraités pour une revalorisation des pensions à hauteur de l’inflation

Une intersyndicale de retraités a organisé mardi des rassemblements dans toute la France pour demander une revalorisation des retraites au 1er janvier du montant de l’inflation, sans recourir au dispositif partiel et en deux temps proposé par le gouvernement Barnier dans son budget de la Sécu 2025, désormais en sursis.A Paris, de 200 à 300 retraités se sont retrouvés à deux pas de Matignon, où une délégation de manifestants a été reçue pendant une heure par le cabinet du Premier ministre, a constaté un journaliste de l’AFP.Dans la dernière version du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025, approuvée en commission mixte paritaire, les retraites ne seraient pas augmentées en une seule fois au 1er janvier du montant de l’inflation l’an dernier – 1,6% selon le gouvernement – comme c’est en principe le cas chaque année. Elles seraient augmentées de 0,8% le 1er janvier, puis à nouveau, mais seulement pour les retraites inférieures à 1.500 euros, de 0,8% le 1er juillet.Le gouvernement justifie le décalage de la revalorisation des retraites par la nécessité de financer la Sécurité sociale, mais les retraités “ne sont pas responsables des choix politiques et budgétaires” ayant mené aux déficits actuels, a dénoncé Cathy Cau, secrétaire générale de l’Union confédérale des retraités CGT.Les retraités “ne sont ni des privilégiés, ni des nantis, même lorsqu’ils touchent une pension supérieure au Smic”, a-t-elle dit.Lors de la rencontre avec la délégation syndicale, les conseillers de Michel Barnier ont justifié auprès de la délégation les choix faits par le gouvernement, mais n’ont pas nié l’incertitude dans laquelle ils se trouvent du fait du risque de chute du gouvernement mercredi, dans une motion de censure liée au projet de budget de la Sécu.”On leur a dit + vous n’allez pas nous sortir un lapin du chapeau + et ils nous ont dit que non effectivement ils ne +sortiraient pas de lapin du chapeau+”, a raconté à l’AFP Didier Hotte, représentant de l’Union confédérale des retraités FO après la rencontre.”Ils nous ont dit qu’on ne savait pas ce que dirait le Premier ministre ce soir (mardi sur TF1 et France 2, ndlr), et qu’on ne savait pas ce qui se passerait demain (mercredi)”, a-t-il ajouté.L’intersyndicale de retraités organisatrice des rassemblements est le groupe des Neuf, qui compte notamment la CGT, FO, la CFTC, la CFE-CGC, la FSU, et Solidaires. 

Censure: Barnier sonne l’alarme, Macron ne veut pas y “croire”

Emmanuel Macron a affirmé mardi qu’il ne pouvait “pas croire” au vote de la censure du gouvernement de Michel Barnier, qui tire lui la sonnette d’alarme et dont la chute annoncée avive déjà les spéculations sur sa succession à Matignon.Depuis Ryad où il est en visite d’Etat, le président de la République a dit vouloir faire “confiance à la cohérence des gens”, en l’occurrence les députés, à la veille du vote d’une motion de censure par la gauche et l’extrême droite qui peut faire tomber le gouvernement. Le Rassemblement national serait d’un “cynisme insoutenable” s’il votait la motion déposée par la gauche, “qui insulte ses électeurs”, tandis que le Parti socialiste, et notamment l’ex-président François Hollande, feraient preuve d’une “perte de repères complète” en votant la censure, a-t-il ajouté.Emmanuel Macron a en outre balayé les appels à sa démission de la part de ses opposants qui sont, selon lui, de “la politique fiction”, assurant qu’il n’avait jamais songé à quitter l’Elysée avant la fin de son mandat en 2027.Il a, enfin, appelé à ne “pas faire peur” en évoquant des risques de crise financière, semblant répondre à son Premier ministre qui agite depuis plusieurs jours le risque de tempête sur les marchés.- Fin de règne -Mardi après-midi, l’ambiance agitée dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale quand le Premier ministre s’est exprimé avait tout de même un parfum de fin de règne au lendemain du déclenchement du 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale, qui a été suivi par le dépôt de plusieurs motions de censure.Baroud d’honneur ou tentative ultime d’éviter la chute ? Le chef du gouvernement en sursis s’est invité à 20H00 sur TF1 et France 2, où il répondra aux questions en direct depuis Matignon.La conférence des présidents de groupe à l’Assemblée a fixé à mercredi 16 heures l’examen des motions de censure déposées par la gauche et le RN qui en joignant leurs voix, peuvent réunir autour de 330 suffrages, largement au-delà des 288 requis.Renverser le gouvernement serait “une dissolution des esprits”, “mais je n’y crois pas”, a dit Emmanuel Macron. “Tout le monde va prendre ses responsabilités demain”, a-t-il ajouté, en se refusant à envisager publiquement les options pour remplacer Michel Barnier à Matignon.Mais pour la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, “la chute de Barnier est actée”.Nommé le 5 septembre, il aura tenu trois mois grâce au “soutien sans participation du RN” et, “ce qui le fera tomber, c’est justement que le RN aura cessé de le soutenir”, a commenté de son côté le député PS Arthur Delaporte.Lundi, le Premier ministre a engagé sans surprise la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), assurant avoir été “au bout du dialogue” avec les groupes politiques, y compris le Rassemblement national.- “Sans plan derrière” -Les gestes annoncés par Michel Barnier pour répondre aux exigences du parti à la flamme n’auront toutefois pas suffi: “Censurer ce budget est, hélas, la seule manière que nous donne la Constitution pour protéger les Français d’un budget dangereux, injuste et punitif”, a justifié mardi Marine Le Pen sur X.”Je ne croyais pas qu’elle oserait”, a lâché le Premier ministre lundi après une conversation téléphonique avec la cheffe de file des députés RN.”C’est le RN qui a obtenu le plus de gains politiques”, mais Mme Le Pen “préfère les sacrifier sur le dos des Français”, déplore-t-on dans l’entourage du chef du gouvernement. Elle a “un agenda personnel”, ajoute-t-on de même source, dans une allusion au procès des assistants du RN au Parlement européen, où Marine Le Pen risque l’inéligibilité.L’adoption d’une telle motion serait une première depuis le renversement du gouvernement de Georges Pompidou en 1962. Le gouvernement Barnier deviendrait alors le plus court de l’histoire de la Ve République.Si l’exécutif tombait, la France s’enfoncerait encore plus dans la crise politique créée par la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin. – Spéculations -Sur les marchés financiers, les taux d’intérêt auxquels emprunte la France se sont tendus face aux incertitudes. Mais la Bourse de Paris est restée quasi-stable, les investisseurs se focalisant pour le moment sur les avantages d’un statu quo budgétaire en cas de censure.Les spéculations vont déjà bon train sur les successeurs potentiels à Michel Barnier, du ministre des Armées Sébastien Lecornu au centriste François Bayrou dans le camp présidentiel.”Ce n’est vraiment pas le sujet”, a répondu Sébastien Lecornu dans Le Parisien, évoquant “le jeu pas toujours bienveillant” de ceux qui font circuler son nom.L’équation reste toutefois la même à l’Assemblée: aucune configuration ne semble promettre une majorité pour faire passer un budget pour 2025.Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure a appelé Emmanuel Macron à nommer un “Premier ministre de gauche” mais ouvert “au compromis” avec le bloc central, en se disant prêt à prendre ses responsabilités pour Matignon et en rejetant les appels à la démission du chef de l’Etat lancés par le patron de LFI Jean-Luc-Mélenchon.ab-far-lum-are/sde/swi

Les députés approuvent la création d’un CHU en Corse

L’Assemblée nationale a approuvé mardi à l’unanimité une proposition de loi transpartisane visant à créer d’ici à 2030 un centre hospitalier universitaire (CHU) en Corse, dernière région de France encore privée d’une telle structure.Actuellement, faute de CHU dans l’île, des milliers de patients sont obligés chaque année d’aller se faire soigner sur le continent, ce qui induit surcoûts et “perte de chance” pour certains malades, a plaidé le rapporteur du texte, le député de Corse-du-Sud Paul-André Colombani (Liot), lui-même médecin.La Corse dispose aujourd’hui de deux hôpitaux principaux, à Ajaccio et à Bastia, mais de seulement quatre ou cinq filières de spécialités médicales sur les 40 nécessaires pour obtenir l’agrément en tant que CHU, a expliqué à l’AFP M. Colombani.La création d’un CHU permettrait en outre aux futurs médecins corses de se former entièrement dans l’île, ce qui les inciterait ensuite à y exercer, notamment les spécialistes, a-t-il poursuivi.La proposition de loi a été adoptée en première lecture par 142 voix contre une, et la députée en question a fait savoir ensuite qu’elle s’était trompée et qu’elle souhaitait voter pour.Cette réforme est une “revendication (…) portée de longue date par la famille nationaliste en Corse” et fait l’objet d’un “consensus total entre la population, les associations, l’université, les professionnels de santé et les élus de l’île”, a-t-il argué dans l’hémicycle.Consensuel à l’Assemblée nationale, le texte a de grandes chances d’être adopté dans les mêmes termes au Sénat, assure M. Colombani.”L’implantation d’un CHU n’est pas la seule solution”, a jugé pour sa part mardi devant les députés le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche Patrick Hetzel. Cette “piste légitime” n’aboutira qu’à “moyen terme”, a-t-il ajouté, soulignant qu’en attendant il fallait surtout “faciliter les parcours de formation des étudiants” en médecine.

Macron dit qu’il ne peut “pas croire au vote d’une censure” du gouvernement Barnier

Le président français Emmanuel Macron a affirmé mardi qu’il ne pouvait “pas croire au vote d’une censure” du gouvernement de Michel Barnier, ajoutant faire “confiance à la cohérence des gens”.”Ma priorité, c’est la stabilité”, a déclaré le chef de l’Etat à des journalistes en marge de sa visite en Arabie saoudite.Selon lui, le Rassemblement national (RN, extrême droite) serait d’un “cynisme insoutenable” s’il votait la motion déposée par la gauche, “qui insulte ses électeurs”, tandis que le Parti socialiste, et notamment l’ex-président François Hollande, feraient preuve d’une “perte de repères complète” en votant la censure.Renverser le gouvernement serait “une dissolution des esprits”, “mais je n’y crois pas”, a encore dit Emmanuel Macron. Il s’est donc refusé à envisager publiquement les options pour remplacer Michel Barnier à Matignon, estimant que ce serait de la “politique fiction”.”Tout le monde va prendre ses responsabilités demain. Le gouvernement les a prises, je lui en avais donné l’autorisation”, a-t-il expliqué. “L’intérêt du pays est plus important que l’intérêt des partis.”Malgré les concessions faites par le Premier ministre sur les textes budgétaires pour 2025, le RN a affirmé lundi que le chef du gouvernement n’avait pas accédé à toutes ses revendications et annoncé qu’il voterait la censure, à l’issue d’un débat prévu mercredi après-midi à l’Assemblée. Les voix des députés d’extrême droite, additionnées à celles des élus de gauche, qui ont aussi déposé une motion de censure, devraient sauf coup de théâtre faire tomber le gouvernement Barnier.Michel Barnier, ainsi que l’attelage qui le soutient, composé du camp macroniste et de la droite, mettent en garde contre une “tempête” financière si le gouvernement chute sans avoir pu faire adopter le budget.”Il ne faut pas faire peur aux gens avec ces choses-là, on a une économie forte”, a répondu le président Macron depuis Ryad. “La France est un pays riche, solide, qui a fait beaucoup de réformes et qui les tient, qui a des institutions stables, une Constitution stable”, a-t-il fait valoir.Alors que plusieurs appels à la démission d’Emmanuel Macron ont émané ces derniers jours de La France insoumise (LFI, gauche radicale), mais aussi parfois du RN et même d’autres partis politiques, le chef de l’Etat a balayé cette hypothèse en assurant que “non”, il n’avait jamais songé à quitter l’Elysée avant la fin de son mandat en 2027.”Il sont la proie d’idées fixes”, a-t-il ironisé au sujet des dirigeants du RN et de LFI, Marine le Pen et Jean-Luc Mélenchon. “Chacun doit être à la hauteur de ses responsabilités dans le moment que vit le pays”, a-t-il ajouté. Selon lui, “tout ça, c’est de la politique fiction, ça n’a pas de sens”, “c’est franchement pas à la hauteur de dire ces choses-là”.”Il se trouve que si je suis devant vous, c’est que j’ai été élu deux fois par le peuple français. J’en suis extrêmement fier et j’honorerai cette confiance avec toute l’énergie qui est la mienne jusqu’à la dernière seconde pour être utile au pays”, a martelé le président, qui affirme toujours n’avoir “aucun” regret d’avoir dissous l’Assemblée nationale.

Les universités dénoncent des restrictions budgétaires “intenables”

Les présidents d’université montent au créneau: ils se sont mobilisés d’une manière “inédite” mardi face aux restrictions budgétaires “intenables” demandées par le gouvernement après déjà, selon eux, plusieurs années de sous-financement.”C’est la première fois que j’assiste à un mouvement collectif de tous les présidents d’université”, assure Jean-Luc Dubois-Randé, président de Paris-Est Créteil, lors d’une conférence de presse mardi aux côtés d’une dizaine de présidents d’établissements du supérieur à Sorbonne Université.”Ce qui me frappe, c’est notre unité”, appuie Jean-François Huchet, président de l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales).Tous dénoncent des “chiffres qui circulent” les présentant en excédent de trésorerie, arguant que chaque euro de leur budget est déjà alloué, notamment à des projets de recherche spécifiques, et que l’on ne peut utiliser le fonds de roulement pour “payer les factures”.Christine Neau-Leduc, présidente de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne dénonce notamment un “problème structurel de sous-financement” et beaucoup d’efforts déjà réalisés pour faire face à une augmentation du nombre d’étudiants.”La situation est intenable” et les universités sont désormais obligées de fermer des formations, renchérit Caroline Rolland-Diamond de l’université Paris Nanterre.”La situation est dramatique”, a pour sa part jugé mardi matin le président de l’université lilloise Régis Bordet, lors d’une conférence de presse séparée, alors que son établissement est resté fermé en cette journée de mobilisation nationale.A Lille, “fin 2025, nous ne serons même plus à l’os, nous serons à la moelle osseuse (…) ce qui veut dire plus d’investissements en 2026-2027”, a-t-il pointé.Les présidents d’université se disent déterminés à poursuivre leur mouvement dans la durée même si l’éventualité de voir le gouvernement de Michel Barnier tomber cette semaine jette un voile d’incertitude sur la manière de le faire. – “Aucune visibilité” -“Comment investir dans une situation budgétaire totalement instable où on nous ajoute des nouvelles mesures? Nous n’avons aucune visibilité”, a regretté M. Bordet.En novembre, une délégation de présidents d’université alertait déjà sur le projet de loi de finance 2025 qu’elle qualifiait de “toujours plus contraint”. Ces restrictions budgétaires, affirmaient-ils, précipitent les universités “dans une situation extrêmement grave d’un point de vue financier”.Des organisations étudiantes se sont également mobilisées mardi, notamment à Paris. Le syndicat de l’Union étudiante de Paris 1 (SAP1) a mené une “action symbolique” avec des chaises vides pour alerter contre les conséquences des restrictions budgétaires.L’Union étudiante appelle à rejoindre jeudi le mouvement de grève dans la fonction publique, qui devrait être très suivi dans l’enseignement.Les présidents d’université présents à la conférence de presse de mardi estimaient que leurs établissements seraient probablement ouverts jeudi: “nous avons plutôt opté pour des assemblées”, souligne Annick Allaigre, présidente de Paris 8.Le ministre de l’Enseignement supérieur Patrick Hetzel a réagi à cette mobilisation en affirmant qu’une “révision en profondeur du système d’allocation des moyens alloués aux universités est indispensable”.Le communiqué de son ministère rappelle que dans le cadre d’”un effort de solidarité nationale demandé à l’ensemble des opérateurs publics”, des économies “de l’ordre de 350 millions d’euros” ont été demandées aux établissements d’enseignement supérieur.Le ministère considère que ces efforts “peuvent être absorbés en 2025 par une majorité des établissements” mais reconnait qu’une “dizaine” pourraient “rencontrer des difficultés financières accrues”. Il assure qu'”aucun établissement ne sera laissé sans solution”. 

“Je ne croyais pas qu’elle oserait”: entre Barnier et Le Pen, un bras de fer au parfum de censure

Cèdera, cèdera pas… Entre Michel Barnier et Marine Le Pen, la négociation sur le budget a pris ces derniers jours des airs de jeu de dupes, une partie de poker menteur jouée par médias interposés mais aussi de vive voix. Jusqu’à la censure ?- Dimanche: les lignes rouges -Fracture définitive ou réconciliation possible ? A la veille de l’examen définitif du budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée, le Premier ministre et la cheffe des députés du Rassemblement national lancent les grandes manoeuvres.La censure “n’est pas inéluctable” si Michel Barnier “accepte de négocier”, assure Marine Le Pen dans La Tribune Dimanche. La triple candidate à l’Elysée fixe ses lignes rouges: “Quitus sur la désindexation des pensions ou sur le non-déremboursement des médicaments.”Mais au même moment, le ministre du budget Laurent Saint-Martin semble affirmer dans Le Parisien que la négociation est terminée. “Revenir” sur l’accord trouvé entre sénateurs et députés sur ce budget, ce “serait s’asseoir sur le Parlement”, clame le ministre.Marine Le Pen s’agace: le gouvernement “a mis fin à la discussion”, lance-t-elle à l’AFP. Première semonce pour Michel Barnier… Mais il “reste ouvert au dialogue”, assure son entourage.En coulisses en effet, l’échange n’est pas rompu. Mais la figure de proue du RN l’assume auprès de proches: il faudrait un retournement “spectaculaire” de Matignon pour qu’elle change d’avis.- Lundi: le bras de fer -Les heures de Michel Barnier sont comptées et le Savoyard le sait. A Matignon, c’est le branle-bas de combat. Auprès de quelques ministres, la stratégie prend forme. Faut-il faire un dernier geste ? Une ultime concession ?L’exécutif dispose d’un mince atout: reculer sur le déremboursement des médicaments est d’ordre réglementaire, il peut le faire sans modifier son texte de loi.Fait rarissime, la cheffe de file RN est même citée nommément dans le communiqué d’annonce de Matignon.Les deux négociateurs s’appellent, pour la deuxième fois déjà. Toujours aucune certitude, ni dans un sens ni dans l’autre.Chacun se tourne alors vers ses troupes pour se décider: Marine Le Pen déjeune avec Jordan Bardella, Michel Barnier consulte les cadres de son “socle commun”.Soudain, Michel Barnier s’éclipse pour répondre à un appel décisif de la leader frontiste.Un participant raconte. “Quand il est revenu, il était différent. Il nous a dit à un moment cette phrase – je pense que ce n’était pas une phrase calculée, je pense vraiment qu’elle était spontanée -: +je ne croyais pas qu’elle oserait+”.Michel Barnier a compris que Marine Le Pen ne cèdera pas. Selon plusieurs proches, elle vient de lui demander de reculer également sur la désindexation des retraites. Fin de la partie: le chef du gouvernement estime avoir été “au bout du dialogue”.- Mardi: le grand déballage -Les positions semblent cristallisées. Le 49.3 est activé, les motions de censure déposées, et le RN promet de toutes les voter, quitte à s’allier avec la gauche.Dans un dernier effort, les ministres se démultiplient sur les plateaux TV, à la radio, dans la presse. “Irresponsabilité”, “bal des hypocrites”, “pays en danger”, “chaos”, “crise économique”… Les formules ne manquent pas pour tenter de faire infléchir le RN.La censure “rendra tout plus difficile et plus grave”, lance Michel Barnier devant les députés. A 20h00 au JT, c’est les Français qu’il s’apprête à prendre à témoin. En parallèle, les langues se délient. A mots couverts, les deux camp se rejettent la responsabilité de cet échec.Quand le RN reproche au chef du gouvernement de l’avoir reçue trop tard, l’entourage du Premier ministre assure que sa “porte était ouverte” et que la “garde rapprochée” de Marine Le Pen a “refusé à trois reprises des opportunités de rencontres”.Réplique immédiate du parti à la flamme: la première prise de contact venait d’eux, dit-on, et datait de plus d’un mois.Entre dépit et colère, le camp gouvernemental se prépare à la censure. Dans les couloirs du Parlement, certains espèrent encore un rebondissement de dernière minute. Fin de règne ou coup de tonnerre ? Il reste encore quelques heures.

Censure: Barnier sonne l’alarme, sa succession déjà dans les têtes

La censure “rendra tout plus difficile et plus grave”, a prévenu mardi Michel Barnier, à la veille du vote d’une motion par la gauche et l’extrême droite qui peut faire tomber son gouvernement et avive déjà les spéculations sur sa succession à Matignon.L’ambiance agitée dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale quand le Premier ministre s’est exprimé avait aussi un parfum de fin de règne au lendemain du déclenchement du 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale, qui a été suivi par le dépôt de plusieurs motions de censure.Baroud d’honneur ou tentative ultime d’éviter la chute ? Le chef du gouvernement en sursis s’est invité à 20H00 sur TF1 et France 2, où il répondra aux questions d’Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau en direct depuis Matignon, ont annoncé les deux chaînes.La conférence des présidents de groupe à l’Assemblée a fixé à mercredi 16 heures l’examen des motions de censure déposées par la gauche et le RN. Celle de la gauche, qui sera votée en premier, a toutes les chances d’être adoptée puisque le RN a annoncé la soutenir. En ajoutant leurs voix, la gauche et le RN peuvent réunir autour de 330 suffrages, largement au-delà des 288 requises.- “Trou noir ” -“Nous aurions probablement parfois pu faire mieux. Mais c’est aujourd’hui de votre responsabilité d’envoyer ce pays dans un trou noir”, a lancé la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon aux députés, à l’unisson des ministres qui, dans les médias, ont multiplié les appels à la “responsabilité”.”Est-ce qu’on veut vraiment le chaos ? Est-ce qu’on veut une crise économique qui touchera les plus fragiles ?”, a mis en garde le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, faisant même “le pari qu’avec Michel Barnier, nous parviendrons à écarter la motion de censure”.Mais pour la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, “la chute de Barnier est actée”.Nommé le 5 septembre, il aura tenu trois mois grâce au “soutien sans participation du RN” et, “ce qui le fera tomber, c’est justement que le RN aura cessé de le soutenir”, a souligné le député PS Arthur Delaporte.Lundi, le Premier ministre a engagé sans surprise la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), assurant avoir été “au bout du dialogue” avec les groupes politiques, y compris le Rassemblement national.- “Sans plan derrière” -Les gestes annoncés par Michel Barnier pour répondre aux exigences du parti à la flamme n’auront toutefois pas suffi: “Censurer ce budget est, hélas, la seule manière que nous donne la Constitution pour protéger les Français d’un budget dangereux, injuste et punitif”, a justifié mardi Marine Le Pen sur X.”Je ne croyais pas qu’elle oserait”, a lâché le Premier ministre lundi après une conversation téléphonique avec la cheffe de file des députés RN bien décidée à voter la censure malgré les multiples concessions obtenues, a raconté mardi un président de groupe du bloc central.”C’est le RN qui a obtenu le plus de gains politiques”, mais Mme Le Pen “préfère les sacrifier sur le dos des Français” et “sans plan derrière”, déplore-t-on dans l’entourage de M. Barnier. Elle a “un agenda personnel”, ajoute-t-on de même source, dans une allusion au procès des assistants du RN au Parlement européen, où Marine Le Pen risque l’inéligibilité.L’adoption d’une telle motion serait une première depuis le renversement du gouvernement de Georges Pompidou en 1962. Le gouvernement Barnier deviendrait alors le plus court de l’histoire de la Ve République.Si l’exécutif tombait, la France s’enfoncerait encore plus dans la crise politique créée par la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin. – Spéculations -Sur les marchés financiers, les taux d’intérêt auxquels emprunte la France se sont tendus face aux incertitudes. Mais la Bourse de Paris évoluait en hausse mardi, les investisseurs se focalisant pour le moment sur les avantages d’un statu quo budgétaire en cas de censure.L’Élysée n’a fait aucun commentaire sur la nouvelle donne politique, alors qu’Emmanuel Macron est à Ryad pour une visite d’État de trois jours. Mais c’est bien le chef de l’État qui aura rapidement la main car, si le scénario d’une censure se confirme, il devra nommer un nouveau Premier ministre.Les spéculations vont déjà bon train sur les successeurs potentiels à Michel Barnier, du ministre des Armées Sébastien Lecornu au centriste François Bayrou dans le camp présidentiel.L’équation reste toutefois la même à l’Assemblée: aucune configuration ne semble promettre une majorité pour faire passer un budget pour 2025.Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure a appelé Emmanuel Macron à nommer un “Premier ministre de gauche” mais ouvert “au compromis” avec le bloc central, en se disant prêt à prendre ses responsabilités pour Matignon et en rejetant les appels à la démission du chef de l’Etat lancés par Jean-Luc-Mélenchon.ab-far-lum-are/jmt/dsa

La fonction publique lance le bras de fer avec le gouvernement en pleine crise politique

Les agents de la fonction publique se mobilisent jeudi pour une journée d’action et de grève à l’appel des syndicats, menaçant d’ouvrir un nouveau front social en pleine crise politique, alors que le gouvernement est en sursis.Après les cheminots et les agriculteurs, l’exécutif se prépare à un nouvel avis de tempête sociale au coeur d’une semaine à haut risque puisqu’il va devoir affronter mercredi les motions de censure déposées par la gauche et le Rassemblement national.Plusieurs dizaines de rassemblements sont prévus en France jeudi à l’appel d’une intersyndicale, notamment à Paris.Dans la capitale, le rendez-vous est donné près du ministère de l’Economie et des Finances en début d’après-midi, d’où un cortège doit rejoindre la place d’Italie. Selon le site de l’Unsa, l’un des syndicats, une cinquantaine de rassemblements sont recensés en France.Le syndicat majoritaire FSU-SNUIpp a annoncé que les professeurs des écoles “ont répondu à l’appel à la grève des organisations syndicales” avec près de “65% de grévistes annoncés” jeudi dans le “premier degré”. Et malgré la menace d’une censure du gouvernement mercredi, “on sera dans la mobilisation du 5 décembre”, a affirmé Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, dont l’organisation fait partie de l’intersyndicale.L’annonce fin octobre par le gouvernement d’un plan de lutte contre l'”absentéisme” des fonctionnaires, qui doit permettre de dégager 1,2 milliard d’euros d’économies, a progressivement tendu les relations entre les syndicats d’agents et le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, avant d’aboutir à une rupture du dialogue social.Les syndicats exigent notamment que le ministre renonce à trois mesures qui cristallisent la colère: le passage d’un à trois jours de carence pour les fonctionnaires malades, la réduction de 100% à 90% de la rémunération en cas d’arrêt maladie, et la non-reconduction du versement d’une prime en soutien au pouvoir d’achat. Cet épisode survient dans une séquence politique tumultueuse après que Michel Barnier a engagé lundi la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi de finance de la sécurité sociale, provoquant le dépôt de motions de censure. A cette situation s’ajoute une incertitude budgétaire, le gouvernement étant toujours en quête de 60 milliards d’euros pour relever des finances publiques en berne et ramener le déficit à 5% du PIB en 2025, contre 6,1% en 2024.- “Acte fort” -Si Guillaume Kasbarian avait acté l’abandon d’une proposition contestée de fusion des catégories de fonctionnaires envisagée par son prédécesseur, il est resté inflexible sur les autres mesures. Des décisions “difficiles mais assumées”, destinées à “aligner” les secteurs publics et privé, et rendues indispensable par une situation des finances publiques délicate, défend son entourage.La mobilisation jeudi doit permettre de “poser un acte fort” après des “preuves d’hostilité à la fonction publique”, estime Benoît Teste, secrétaire général fonction publique de la FSU, un syndicat très implanté dans l’éducation qui devrait fortement se mobiliser.Plus de sept mois après le dernier mouvement social -peu suivi- des fonctionnaires, “on est parti sur quelque chose de bien plus gros jeudi”, assure Luc Farré, secrétaire général de l’UNSA fonction publique, dont l’organisation a décidé mi-novembre de ne plus siéger dans les “instances de dialogues social présidées par le ministre”. Pour Solidaires, l’hypothèse d’une censure du gouvernement d’ici jeudi “ne changerait rien pour la manifestation et la grève”, car “si le gouvernement tombe, et cela reste sous réserve, cela permettra de montrer la détermination pour le prochain gouvernement à ce que les agents ne soient pas sacrifiés”, a estimé Gaëlle Martinez, secrétaire générale de Solidaires fonction publique à l’AFP. L’intersyndicale large -CGT, CFDT, UNSA, FSU, CFE-CGC, Solidaires et FA-FP- compte toutefois un absent de taille, Force ouvrière, premier syndicat représentatif dans l’ensemble de la fonction publique. Tout en soutenant les revendications, FO ne s’est pas associé à la mobilisation national du 5 décembre, disant privilégier une grève de trois jours reconductible les 10, 11 et 12 décembre, en “convergence” avec d’autres secteurs. Toutefois l’organisation participe localement à diverses mobilisations.Â