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Aide à mourir: la HAS invite à évaluer la “qualité” de vie restante plutôt que sa “quantité”

La Haute autorité de Santé juge “impossible”, faute de consensus médical, de déterminer qui pourrait bénéficier d’une aide à mourir en se basant sur un pronostic vital engagé “à moyen terme” ou sur une “phase terminale” de maladie, mais elle suggère de prendre en compte “la qualité du reste à vivre” de la personne.Très attendu, son avis, sollicité par le ministère de la Santé, va alimenter les débats sur l’évolution de la législation sur la fin de vie qui doivent reprendre le 12 mai dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Ce sujet sensible a été scindé en deux propositions de loi – l’une sur les soins palliatifs, l’autre sur une aide active à mourir – par le gouvernement Bayrou.”A ce jour, il n’existe pas de consensus médical sur la définition du pronostic vital engagé +à moyen terme+, ni sur la notion de +phase avancée+ lorsqu’elles sont envisagées dans une approche individuelle”, résume la HAS.Autrement dit, “on sait définir le court terme – ça a été fait pour la loi Leonetti – mais au-delà, on ne peut pas”, “nul ne peut dire: telle est l’espérance de vie d’un patient avec un certain nombre de pathologies”, déclare à l’AFP son président, le Pr Lionel Collet, et “c’est vraiment au cas par cas qu’on doit examiner les questions”. Les travaux rendus mardi, pour lesquels un comité d’experts a examiné la littérature scientifique, les législations internationales et auditionné des experts français et internationaux, n’ont “pas permis d’identifier de critère alternatif” dans “des conditions plus satisfaisantes”, note l’autorité.Faute de “certitude scientifique” sur l’appréciation d’un pronostic vital d’une personne, la HAS insiste sur la nécessité “d’un processus d’accompagnement et de délibération collective, centré sur la personne malade, en amont d’une éventuelle demande d’aide à mourir”.Ce “processus continu de discussion” associant malade, proches et soignants permettrait de reconnaître la “dimension existentielle et sociale de la souffrance” et “d’aborder la question du sens de ce qui est vécu et de ce qu’il reste à vivre”.Aussi tous les soignants doivent être formés “à l’écoute et au dialogue” sur la fin de vie, “pour éviter tout risque d’obstination déraisonnable conduisant à des impasses de vie pour les patients”, plaide la HAS.- “Dimension subjective” -Actuellement, le pronostic vital dépend “de nombreux paramètres, souvent évolutifs”: les soignants l’évaluent avec des outils à la “fiabilité insuffisante” et un “degré d’incertitude important”.Tenter d’établir un pronostic individuel serait donc “une erreur et reviendrait à nier les facteurs individuels et thérapeutiques qui le conditionnent”, argumente la HAS, notant qu'”aucun pays européen n’a retenu un critère d’ordre temporel dans la définition du +moyen terme+”. “Certains, comme le Québec, y ont même renoncé après une période d’application”, ajoute l’autorité.Le critère d’un pronostic vital engagé “à moyen terme” figurait dans le texte dont l’examen avait été interrompu par la dissolution de l’Assemblée. Jugée floue, cette formulation avait été retirée.Quant à la notion de “phase avancée” (ou terminale) d’une maladie incurable, qui “ne renvoie pas tant à l’échéance du décès” qu’au “parcours” du patient, la HAS la définit comme “l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé de la personne malade, qui affecte sa qualité de vie”.”S’il est impossible de mettre en oeuvre une logique de prédiction de la quantité de vie restante, il convient de retenir une logique d’anticipation et de prédiction de la qualité du reste à vivre, quelle que soit l’issue des débats parlementaires”, selon l’autorité.Pour Lionel Collet, “c’est la dimension subjective de la qualité de vie telle que perçue par la personne qui est à prendre en considération”.Vendredi, les députés ont approuvé en commission des Affaires sociales la proposition de loi d’Olivier Falorni (MoDem) créant un “droit à l’aide à mourir”, pour permettre à des malades avec une “affection grave et incurable” qui “engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale” et ne supportant plus leurs souffrances, de recevoir ou de s’administrer une substance létale.La HAS montre qu'”il faut avoir encore plus de prudence sur l’aide active à mourir et ses critères” et “ne pas envisager un saut sociétal alors que nous n’avons pas encore développé partout en France les soins palliatifs”, souligne à l’AFP le ministre chargé de l’Accès aux soins, Yannick Neuder (LR).

Roussel (PCF) compare LFI à “une secte, sous l’emprise d’un couple”

Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a dénoncé mardi le manque de “démocratie à l’intérieur” de La France insoumise, la comparant à “une secte sous l’emprise d’un couple”, après les révélations sur les pratiques internes à LFI d’un livre-enquête à paraître mercredi.”J’ai cru comprendre que les comportements de la direction de La France insoumise se rapprochaient des comportements d’une secte sous l’emprise d’un couple, celui de Jean-Luc Mélenchon et de sa compagne Sophia Chikirou”, elle-même députée de Paris, a commenté sur BFMTV-RMC le responsable communiste. Les journalistes Charlotte Belaïch et Olivier Pérou publient mercredi une enquête sur le mouvement créé par l’ancien socialiste en 2016, intitulé “La Meute” (Flammarion). Plusieurs extraits ont été publiés dans la presse. “C’est pas joli à voir”, a estimé M. Roussel, y voyant “un vrai sujet” pour la gauche, notamment dans la perspective de la présidentielle de 2027. “Il y a besoin de beaucoup de démocratie dans le mouvement de La France insoumise mais aussi en France”, a ajouté le secrétaire national du PCF, estimant que M. Mélenchon “n’est pas un bon candidat, un bon choix pour la France”. Fabien Roussel, dont le parti s’est allié avec LFI pour les législatives de 2022 (Nupes) et de 2024 (Nouveau Front populaire), n’a jamais caché ses réserves quant à la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. Il a rappelé avoir décidé de se présenter face à lui au premier tour de la dernière présidentielle pour cette raison. Mais il a assuré faire “confiance à la démocratie, aux électeurs, aux électrices, aux Français, à ceux qui votent justement pour avoir la lucidité de faire en sorte que, au second tour de l’élection présidentielle, il y ait un candidat d’une gauche sincère, démocratique, républicaine, laïque, qui portera enfin les espoirs d’un vrai changement”.Les nouvelles révélations de ce livre-enquête s’ajoutent aux témoignages déjà recueillis notamment après la “purge” lors des dernières législatives de plusieurs anciens proches de M. Mélenchon, accusés notamment de s’opposer aux pratiques internes ou à certains positionnements du parti.”La France insoumise ne correspond absolument pas à ce que dit ce livre”, a balayé d’un revers de main la présidente des députés LFI, Mathilde Panot, en conférence de presse mardi, en dénonçant un ouvrage qui rapporte, selon elle, “mensonges après mensonges”.

Elu agressé en Gironde: quatre personnes, dont deux mineurs, en garde à vue 

Quatre personnes, dont deux mineurs, ont été placées en garde à vue mardi matin dans le cadre de l’enquête sur les violences subies par un élu qui tentait de mettre fin à un rodéo urbain samedi en Gironde, a indiqué le parquet de Libourne. Les deux mineurs sont âgés de 15 et 17 ans et les deux majeurs de 18 et 21 ans, a simplement précisé le procureur de la République Loïs Raschel, dans un court communiqué.Samedi en fin d’après-midi, ce conseiller municipal s’était adressé à “plusieurs individus effectuant un rodéo urbain”, leur demandant de “cesser cette activité”, avait écrit dimanche soir le magistrat dans un précédent communiqué.L’élu était venu à la rencontre d’une “quinzaine de motards”, sur le terrain de ball-trap de la commune, après avoir failli se faire renverser par une moto, un peu avant 18H00 dans une rue du village, selon ses propos dans le quotidien régional Sud Ouest.Le ton était alors monté et l’élu avait ensuite été “violemment frappé par l’un d’entre eux avec un objet métallique”, selon son témoignage, rapporté par le parquet, qui précise qu’il a ensuite été “roué de nombreux coups”, une fois au sol, avant de perdre connaissance.La victime, qui a ensuite été admise aux urgences, souffre de fractures à l’arcade, au nez et à la pommette droite.En mars 2024, le Parlement a adopté une loi visant à mieux protéger les représentants locaux contre les violences. L’une des mesures-phares du texte est l’alignement des sanctions sur celles prévues pour des violences à l’encontre de dépositaires de l’autorité publique, comme les policiers.

Fin de vie: Macron évoque le choix du “moindre mal”

Emmanuel Macron a estimé lundi, une semaine avant l’arrivée devant l’hémicycle de l’Assemblée nationale du texte créant un “droit à l’aide à mourir”, que le débat ne pouvait “être réduit” à pour ou contre la vie, mais devait poser la question du “moindre mal”.Les députés ont approuvé en commission vendredi la proposition de loi, après des débats respectueux mais sans concession sur ce sujet sensible, issue d’un projet de loi voulu par le chef de l’Etat mais qui n’avait pu être mené à son terme en raison de la dissolution, en juin, de l’Assemblée.Interrogé par le Journal du Dimanche ce week-end, le Premier ministre François Bayrou a dit être “spontanément du côté du soin et de la défense de la vie”. “Mais je ne suis pas aveugle. Il existe des situations extrêmes, des cas de souffrance et de désespoir que nul ne peut ignorer”, a-t-il ajouté.”C’est un vertige qui touche chacune et chacun d’entre nous”, a dit lundi le chef de l’Etat lors d’un discours devant les francs-maçons de la Grande Loge de France. “Mais le débat, résolument, ne peut être réduit à la question de savoir si on est pour la vie ou contre la vie, ou si d’un côté, il y aurait un humanisme qui vaudrait le traitement et de l’autre l’abandon à la mort simplement, non”, a-t-il affirmé. “J’ai peur que parfois, dans nos débats, des choses se précipitent qui oublient l’épaisseur et la grande difficulté parfois, aussi, de simplement penser le moindre mal. Car face à certaines situations, il n’y a plus le bien d’un côté, le mal de l’autre, mais simplement à choisir dans des situations concrètes, dans la solitude de celui qui a à mourir, de sa famille, de son médecin, le chemin singulier qui respecte à chaque instant la dignité de chacun”, a-t-il ajouté.Il a félicité les francs-maçons de porter “cette ambition de faire de l’homme la mesure du monde, le libre acteur de sa vie, de la naissance à la mort”.

Le modèle de financement des infrastructures est “à bout de souffle”, alerte Bayrou

“Notre modèle de financement des infrastructures de transport est aujourd’hui à bout de souffle”, a déclaré lundi le Premier ministre François Bayrou, lors du lancement à Marseille d’une grande conférence qui va durer deux mois et doit dégager des pistes de financement pour les transports de demain.”Plusieurs dizaines de milliards d’euros sont nécessaires pour régénérer et moderniser notre réseau ferroviaire, ainsi que nos routes et autoroutes non concédées”, a insisté le Premier ministre, alors que la France doit trouver 40 milliards d’économie pour son budget 2026.La conférence, baptisée Ambition France Transports et présidée par l’ancien secrétaire d’État aux Transports Dominique Bussereau, doit proposer des scénarios pour sécuriser des financements pérennes avec trois ambitions: régénérer et moderniser les réseaux de transports, augmenter l’offre et accélérer la transition écologique.Pour atteindre les objectifs fixés lors de la troisième stratégie nationale bas carbone, la fréquentation des transports publics doit augmenter de 25% d’ici 2030. Le secteur des transports est responsable d’un tiers du total des émissions de gaz à effet de serre en France, l’immense majorité à cause de la route. Les infrastructures de transport doivent aussi s’adapter au changement climatique avec les vagues de chaleur, inondations ou glissements de terrains qui viennent accélérer la dégradation des ouvrages.- Ruralité -“Les engagements de l’État n’ont cessé de s’accumuler sans mettre les moyens en face”, a souligné François Bayrou.En 2023, la Première ministre de l’époque Élisabeth Borne annonçait notamment un plan d’investissements de 100 milliards d’euros pour le ferroviaire d’ici 2040. Une promesse qui peine aujourd’hui à se concrétiser.”Les 100 milliards n’ont pas été totalement budgétisés, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais pour autant, il en reste quelque chose”, a répondu le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot, soulignant l’augmentation des investissements pour l’entretien du réseau ferroviaire. Une hausse des crédits uniquement permis par les bénéfices de la SNCF.L’Association des maires de France (AMF) a déploré de son côté de ne pas avoir été associée au groupe de réflexion sur la mobilité routière. Pourtant, “elle représente les collectivités en charge de 65% du réseau routier national”. Les communes doivent gérer “700.000 km de voies et 120.000 ouvrages” alors qu’elles “n’ont aucune ressource dédiée et font face à des charges croissantes”, dénonce l’AMF. L’association assure qu’elle sera attentive à la prise en compte des zones rurales, moins dotées que les villes en transports collectifs.Ambition France Transports, dont les travaux doivent se terminer mi-juillet, sera organisée sous forme de quatre ateliers, réunissant chacun entre 10 et 15 participants (élus, professionnels, économistes).- Avenir des autoroutes -L’un portera sur le financement des transports du quotidien et en particulier les Serm (Services express régionaux métropolitains, les fameux RER métropolitains annoncés en 2022). Un atelier concernera la mobilité routière et notamment l’avenir des concessions autoroutières qui arrivent toutes à échéance entre 2031 et 2036, un autre le ferroviaire et un dernier le fret.La fin des concessions autoroutières, exploitées dans leur immense majorité par trois grands groupes (Vinci, Eiffage et l’Espagnol Abertis), devrait occuper une grande partie des débats. Elle “offre une opportunité sans précédent pour les pouvoirs publics de rediriger les recettes des péages de manière durable vers les projets de transport”, a relevé François Bayrou.”Je me souviens qu’en 2005, j’avais été bien seul à m’émouvoir, lorsque le gouvernement avait décidé de céder ses parts dans les sociétés concessionnaires d’autoroutes”, a-t-il rappelé.”L’État, je le crois, s’est volontairement privé d’une ressource qui était le véritable patrimoine des Français et qui aurait pu abonder de manière pérenne le secteur des transports pour trouver de nouveaux investissements, de nouveaux financements”, a-t-il poursuivi, sans vouloir révéler quel modèle aurait sa préférence à l’avenir.Les sociétés concessionnaires réalisent environ 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. Pour défendre leur modèle, elles affirment assumer de nombreux investissements, à commencer par l’installation de bornes électriques dont le nombre sur les aires d’autoroute devra être multiplié par dix d’ici 2035 pour répondre à la demande, selon l’une d’entre elles.

Présidentielle: un duel serré Philippe/RN au second tour, hypothèse dominante selon un sondage

Un duel serré au second tour entre Edouard Philippe et le candidat du RN, Jordan Bardella ou Marine Le Pen, est à ce stade l’hypothèse dominante pour la présidentielle, selon un vaste sondage auprès de 10.000 personnes et publié lundi.Dans ce sondage Ifop réalisé en avril pour l’observatoire de statistiques Hexagone, le candidat RN arrive largement en tête au 1er tour, avec de 32 à 35% d’intentions de vote, quelle que soit la configuration testée et sans différence notable entre Marine Le Pen et Jordan Bardella. Loin derrière, Edouard Philippe arrive cependant nettement en deuxième position s’il est le candidat unique du bloc central et fait mieux que Gabriel Attal dans cette hypothèse (22% contre 14%).Le sondage part du principe qu’il y aura a minima deux candidatures à gauche, celle de Jean-Luc Mélenchon et une autre (Raphaël Glucksmann ou François Ruffin). Dans le scénario où la gauche n’est représentée que par Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann, l’avantage revient légèrement à ce dernier, avec 15% des intentions de vote contre 13%. A l’inverse, si François Ruffin est opposé à Jean-Luc Mélenchon, ce dernier conserve une avance de 2 points (12% contre 10%).A droite, Bruno Retailleau ferait mieux que Laurent Wauquiez mais sans dépasser toutefois les 10% en cas de présence d’Edouard Philippe.Au second tour, le match serait ouvert: 50/50 en cas de face à face Philippe – Bardella. Et 52% contre 48% en faveur de Philippe opposé à Le Pen.Cependant, dans les deux cas, 28% des répondants ne formulent aucune intention de vote à ce stade, ce qui est un chiffre élevé.Le sondage teste aussi plusieurs hypothèses, moins probables à ce stade, de second tour pour Jordan Bardella qui gagnerait face à Gabriel Attal (52/48), Bruno Retailleau (53/47) et Jean-Luc Mélenchon (67/33). Mais là aussi beaucoup d’électeurs refusent d’envisager de tels scénarios, jusqu’à 41% pour un duel Mélenchon/Bardella. L’enquête, qui ne constitue pas une prévision mais donne une indication des rapports de force et des dynamiques à l’instant T, a été menée du 11 au 30 avril d’abord auprès d’un échantillon de 9.128 personnes inscrites sur les listes électorales, extraites d’un échantillon de 10.000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.Hexagone est un observatoire assez récent qui veut décrire “la France en chiffres”.

Naturalisation: Retailleau présente une nouvelle circulaire resserrant les critères

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a présenté lundi une nouvelle circulaire, assumée comme une “rupture”, visant à resserrer les critères de naturalisation des étrangers, en matière de respect des lois, maîtrise du français ou insertion sur le marché du travail.”Cette circulaire, c’est une rupture”, mais “pas avec notre droit”, a souligné le ministre en déplacement à la préfecture de Créteil (Val-de-Marne).”Devenir Français, ça doit se mériter et on doit être très très exigeant”, a-t-il aussi déclaré. “Nous faisons reposer la nationalité française et la citoyenneté française, non pas seulement sur l’ascendance, mais d’abord sur un sentiment d’appartenance”.Il avait déjà révisé en janvier la circulaire Valls sur les conditions de régularisations des étrangers sans papiers en France. Il a détaillé lundi les trois critères qui vont être resserrés pour obtenir la nationalité française.”Le premier effort paraît tellement évident, mais il faut le rappeler, c’est le respect de nos lois”, a-t-il décliné. “Je demande aux préfets de rejeter les demandes des étrangers qui auraient été en situation irrégulière par le passé”.Il a ensuite insisté sur la nécessité de mieux “connaître notre langue, connaître aussi et reconnaître l’Histoire de France”.Le niveau de l’examen d’oral de français va être relevé. Et “nous allons créer à partir du 1er janvier 2026, un examen civique qui permettra de connaître auprès du demandeur sa connaissance de notre Histoire par sa connaissance de la culture civique”, a-t-indiqué. Enfin, en matière de travail, les préfets devront vérifier “si les demandeurs disposent de ressources suffisantes pour ne pas dépendre justement des aides sociales”, a déclaré le ministre de l’Intérieur.Le texte de cinq pages, auxquelles la charte des droits et des devoirs du citoyen français est annexée, a été diffusé à l’ensemble des préfets par le ministre, tenant d’une ligne dure sur l’immigration et par ailleurs candidat à la présidence des LR.En 2024, les acquisitions de la nationalité française par décret et par déclaration (mariage, ascendants et fratries) se sont élevées à 66.745, soit une hausse de 8,3% par rapport à 2023, une augmentation qui s’explique par un rattrapage après une année 2023 marquée par des difficultés techniques, selon la Direction générale des étrangers en France (DGEF) qui dépend du ministère de l’Intérieur.

Référendum sur le budget: l’idée de Bayrou accueillie avec fraîcheur

L’idée avancée par François Bayrou d’un référendum sur “un plan d’ensemble” de réduction des déficits, alors que son gouvernement cherche 40 milliards d’euros d’économie à réaliser pour l’année prochaine, a été accueillie avec scepticisme dimanche par la classe politique, à gauche comme à droite.”Il n’y a pas besoin de référendum pour savoir que les Français en ont assez des augmentations d’impôts. Et la seule chose qu’on demande au Premier ministre, c’est d’avoir enfin le courage de s’attaquer au gaspillage de l’argent public”, a taclé sur France 3 Laurent Wauquiez, le patron des députés Les Républicains, force qui participe pourtant à la coalition gouvernementale de M. Bayrou. “On a un Premier ministre qui tergiverse, qui cherche juste à gagner du temps et qui ne décide pas”, a-t-il regretté.”C’est un plan d’ensemble que je veux soumettre, il demandera des efforts à tout le monde, et par l’ampleur qui doit être la sienne, il ne peut réussir si le peuple français ne le soutient pas”, a justifié le Premier ministre dans une interview accordée au Journal du Dimanche et parue samedi soir.Le gouvernement, qui est parvenu à faire adopter les budgets 2025 de l’Etat et de la sécurité sociale en début d’année, en échappant à une série de motions de censure, est désormais engagé dans la préparation du budget pour 2026. Il estime qu’il lui faut trouver 40 milliards d’euros pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public de 5,4% du Produit intérieur brut (PIB) cette année à 4,6% l’an prochain.Pour M. Bayrou, si son plan de réduction des déficits et de réforme de l’Etat était approuvé par référendum, cela lui conférerait une forme de légitimité.Suffisant, espère-t-il, pour faire adopter plus facilement par le Parlement les budgets de l’Etat et de la sécurité sociale.”Quand on réforme par les voies classiques, par le passage en force, que se passe-t-il ? Le pays entre en grève, les manifestations s’enchaînent”, a-t-il plaidé dans les colonnes du JDD.- Idée “loufoque” -Peu de chance cependant que cela convainque la gauche, massivement opposée à une réduction des dépenses et qui préférerait augmenter les recettes, notamment en taxant les grandes fortunes et les grosses entreprises. Pour le coordinateur national de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard, interrogé dimanche sur LCI, l’idée du Premier ministre est “loufoque”.”Quelle question allez-vous poser aux gens ? Vous allez leur soumettre un projet de budget, vous allez leur demander s’ils sont pour ou contre ? Mais alors qui va avoir élaboré ce projet de budget, M. Bayrou lui-même ? Vous voyez bien que ça n’a rien de démocratique de manière générale”, a-t-il dénoncé.Aurore Bergé, la ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, membre du parti présidentiel Renaissance, n’y voit pas “forcément une façon de contourner le Parlement”. “Ça dépendrait de la question qui serait posée”, a-t-elle défendu sur RTL et M6.A gauche, tous les groupes parlementaires ont voté la censure de François Bayrou l’hiver dernier, sauf les socialistes qui ont ainsi permis au gouvernement de se maintenir. Et sur cette idée d’un référendum, leur soutien semble encore loin d’être acquis.Le patron du PS Olivier Faure a ainsi dénoncé une idée “assez farfelue” appelant, plutôt, à un référendum sur les retraites.”Je crains que ce soit un écran de fumée et que ce soit très difficile de voter par oui ou par non à un projet de budget qui engage l’ensemble des secteurs, de la défense jusqu’à l’éducation, en passant par tout ce que comprend un budget, c’est-à-dire la vie de la nation”, a-t-il argumenté sur BFMTV.Reste que la prérogative de demander leur avis aux Français par référendum appartient seulement au président de la République, qui avait été prévenu de la sortie de cette interview. “Le Premier ministre évoque un plan de réformes et d’économies et il est difficile de dire quoi que ce soit tant que ce plan n’est pas présenté”, a sobrement commenté un proche d’Emmanuel Macron auprès de l’AFP dimanche.Le référendum tel qu’esquissé par François Bayrou serait le premier de la Cinquième République à porter sur des questions budgétaires. Il apparaîtrait politiquement risqué pour un exécutif au plus bas dans les sondages de popularité.Les Français ont été consultés pour la dernière fois en 2005, sur la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe. Le “non” l’avait emporté.

Nouvelle-Calédonie: à la veille d’une semaine cruciale, Manuel Valls fixe le cap des négociations

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a affiché dimanche sa volonté d'”achever la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie” en continuant de plaider pour le “vivre-ensemble”, à la veille de la reprise des discussions sur l’avenir de l’archipel dans un contexte tendu.La Nouvelle-Calédonie est une terre de symboles, et Manuel Valls l’a bien compris. Dimanche, c’est donc aux îles Loyauté, à Maré, terre natale de Yeiwéné Yeiwéné, indépendantiste kanak tué en même temps que Jean-Marie Tjibaou le 4 mai 1989 par un extrémiste lui reprochant d’avoir signé l’accord de paix de Matignon-Oudinot, que Manuel Valls s’est rendu. Le ministre doit réunir lundi à huis clos indépendantistes et non-indépendantistes pour tenter de leur faire signer un accord sur l’avenir de l’archipel, exsangue après des mois de violences qui ont fait 14 morts en mai 2024 et plus de deux milliards d’euros de dégâts.En cette date anniversaire, une centaine de personnes est rassemblée au mémorial qui abrite la tombe de Ye Ye (Yeiwéné Yeiwéné). “Il est mort parce qu’il avait eu le courage de faire le choix du destin commun et de la paix. L’acceptation des autres, c’est ce qui a guidé les accords de Matignon et de Nouméa”, signés respectivement en 1988 et 1998, souligne l’ancien Premier ministre. Et de lancer: “Moi, je crois que l’eau et l’huile se mélangent”. Un message envoyé aux Loyalistes, branche la plus radicale des non-indépendantistes, qui ont menacé de quitter les discussions vendredi dernier, estimant que l’accord proposé par Manuel Valls était trop favorable aux indépendantistes.Le 14 juillet 2024, leur cheffe de file Sonia Backès, présidente de la province Sud, avait justifié son souhait de renforcer les pouvoirs accordés aux provinces par le fait qu'”au même titre que l’huile et l’eau ne se mélangent pas, je constate à regret que le monde kanak et le monde occidental ont, malgré plus de 170 années de vie commune, des antagonismes encore indépassables”.- “Le pari de l’intelligence” -“L’eau et l’huile se mélangent”: la phrase sera répétée plusieurs fois au cours du déplacement, durant lequel Manuel Valls a assuré que l’État avait bien l’intention “d’achever la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie. L’aspiration à la souveraineté est légitime, celle à rester Français aussi, alors comment faire ? Eh bien, il faut faire le pari de l’intelligence”.Une référence, cette fois, au leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou: c’est en ces termes qu’il parlait des accords de Matignon, signés par Michel Rocard, dans lesquels était inscrite la notion de “vivre-ensemble” pour laquelle Manuel Valls avait plaidé lors d’un précédent déplacement dans le nord de l’archipel en février dernier.Si le ministre est venu aux Loyauté, ce n’est pas un hasard: les îles sont à une écrasante majorité indépendantistes et bien représentées dans les instances décisionnelles de ce camp. Elles n’ont en revanche pas ou très peu été touchées par les violences de l’an dernier, liées à un projet de loi modifiant le corps électoral.”La Calédonie est une pirogue, et les Loyauté en sont le balancier, ce sont elles qui apportent l’équilibre”, explique Pierre Ngaihoni, ancien maire de l’île, à la table de la Fête de l’avocat, temps fort de la vie locale, où déjeune Manuel Valls avec des Maréens. Visiblement conquis, ils ont accompagné tout le déplacement de chants traditionnels et de petits cadeaux: ignames, chapeaux et couronnes tressées, et avocats bien sûr.A Nouméa, les réactions aux propos de Manuel Valls, accusé de promouvoir un statut d'”indépendance-association” avec la France, comme l’avait fait en 1985 le délégué du gouvernement en Nouvelle-Calédonie Edgard Pisani, ne se sont pas fait attendre.”Il y a ceux qui passent et ceux qui restent. En 1985 Pisani est passé, nous sommes restés. En 2025, nous, nous resterons, d’autres passeront, leurs idées avec eux”, a répliqué Sonia Backès sur les réseaux sociaux.L’ancienne secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté assure toutefois que les Loyalistes seront présents à la table des négociations lundi. A une date elle aussi symbolique puisque c’est le 5 mai 1998 qu’avait été signé l’accord de Nouméa.

Meurtre dans une mosquée: pour Bergé, le terme “islamophobie” pas “approprié”

La ministre chargée de la lutte contre les discriminations Aurore Bergé a estimé dimanche que le terme “islamophobie” utilisé par François Bayrou après le meurtre d’un musulman dans une mosquée n’était “pas approprié”, affichant son désaccord avec le Premier ministre.Ce terme, “je comprends ceux qui peuvent spontanément l’employer, parce qu’ils y verraient une manière (…) d’exprimer un soutien et une empathie. Mais je pense que ce n’est pas un terme approprié”, a affirmé Mme Bergé lors du Grand jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.”J’ai eu cette discussion aussi avec le Premier ministre. Et on a le droit aussi parfois d’avoir des nuances. Et cette nuance pour moi, elle est importante, parce que je sais que celles et ceux qui aujourd’hui veulent imposer ce terme, eux, ne sont pas avec des intentions louables”, a-t-elle ajouté.”Je combats toutes les formes de haine, et sans aucune hiérarchie et sans aucune distinction”, a-t-elle ajouté. “Mais je crois que l’emploi de ce terme malheureusement risque d’apporter une forme de confusion, et surtout d’être un levier pour un certain nombre d’ennemis de la République, pour imposer l’idée qu’on n’aurait pas le droit de critiquer une religion ou qu’on n’aurait pas le droit de blasphémer, alors que dans notre pays ce sont des droits”.François Bayrou a défendu samedi dans le JDD son emploi du terme “islamophobe”, contesté par une partie de la classe politique, affirmant qu'”il faut avoir le courage de dire les choses telles qu’elles sont”.Ce terme n’est pratiquement pas utilisé par la droite, qui le conteste. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait estimé qu'”il y a une connotation idéologique du terme +islamophobie+ très marquée vis-à-vis des Frères musulmans, qui fait que dans notre ministère, on prend la précaution de ne pas l’utiliser”, après le meurtre d’Aboubakar Cissé dans le Gard.Interrogée sur l’antisémitisme venant de l’extrême gauche, Aurore Bergé a estimé qu’il fallait que la gauche “rompe de manière définitive” avec LFI, car “le seul fait de l’antisémitisme suffit à rompre, évidemment, tout accord électoral”.Concernant la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier, qui a “présenté ses excuses” vendredi après avoir tenu des propos ambigus sur le socialiste Jérôme Guedj, pris à partie comme d’autres socialistes dans la manifestation parisienne du 1er mai, Aurore Bergé a dit attendre “qu’elle dise qu’ici et maintenant, aujourd’hui comme demain, plus jamais il n’y aura de possibilité d’alliance avec La France insoumise”.