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Congrès: Hollande pense que le PS adoptera la ligne qu’il souhaite

François Hollande, qui réclame un programme porté par un candidat socialiste ou social-démocrate à la présidentielle, pense que le PS adoptera cette ligne lors du prochain congrès du PS, a-t-il affirmé dimanche dans le grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.  L’ex-président a affirmé qu’il ne soutenait “personne” dans la bataille du congrès, et qu’il “ne prendrait pas position”, avant de préciser qu’il attendait “de voir quels sont les protagonistes”. Pour l’instant, outre le premier secrétaire sortant Olivier Faure, qui se représente, son opposant le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol a indiqué qu’il était également candidat. La maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy n’exclut pas de l’être non plus. Et le patron des députés socialistes Boris Vallaud devrait se décider dans les prochains jours.”Ce que j’attends du congrès, c’est qu’il prenne, pour le Parti socialiste, la dimension du changement du monde dans lequel nous sommes entrés”, a expliqué François Hollande, qui estime qu'”on ne peut pas avoir le même programme aujourd’hui, et a fortiori demain que celui qu’on a présenté hier”.”Deuxièmement, le Parti socialiste doit s’affirmer de manière autonome au sein de la gauche pour mieux la rassembler”, a-t-il exigé. Enfin, “il faut qu’il y ait, et c’est pour moi l’essentiel, un programme qui puisse être porté par un candidat socialiste ou social-démocrate”, a-t-il affirmé.Si la ligne qui l’emporte n’est pas la sienne, il ne quittera pas le PS, a-t-il prévenu. “Mais je pense que le Parti socialiste adoptera la ligne que je souhaite”, a-t-il assuré. Interrogé sur le leader de Place publique, Raphael Glucksmann, qui organise son congrès dimanche prochain, François Hollande a indiqué qu’il suivrait “avec attention parce que je pense que le parti de Raphaël Glucksmann et le Parti socialiste ont à travailler ensemble”. “Ça aurait été même mieux que finalement ce soient les mêmes partis, peut-être que demain ça sera le même”, a-t-il conclu.

Macron a été “trop discret” sur le “lâchage de l’Ukraine par Donald Trump”, selon Hollande

Emmanuel Macron a été “lucide” sur la menace russe lors de son allocution télévisée, mais il a été “trop discret” sur le “lâchage de l’Ukraine par Donald Trump”, a jugé dimanche l’ex-président François Hollande dans le grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.François Hollande considère, à propos de l’intervention télévisée du président Macron, qu’il ne fallait “pas rassurer pour rassurer” mais “être lucide. Il l’a été sur la menace russe”.”Cette menace s’exerce bien sûr sur l’Ukraine, mais aussi à travers des cyberattaques dont notre pays est l’objet, à travers des interruptions sur les routes maritimes par les bateaux russes. Donc il a eu raison de dire qu’il y a une menace venant de la Russie”, a estimé le député de Corrèze.Mais “là où il a été discret, trop discret, c’est sur le lâchage de l’Ukraine par Donald Trump”, a déploré François Hollande. “Parce que, en réalité, c’est en ce sens qu’il y a un risque pour la sécurité du continent européen”, a-t-il ajouté.”Je ne dis pas qu’il est faible, mais je pense qu’il est trop discret. Il ne dit pas ce que nous devons quand même penser, à partir de ce qui s’est passé, pas simplement dans le bureau ovale, mais par les décisions de Donald Trump” sur la suspension de l’aide militaire à l’Ukraine et du renseignement, a poursuivi l’ex-chef de l’Etat.”La guerre, elle est provoquée bien sûr par Vladimir Poutine. C’est lui l’agresseur. Mais elle est amplifiée paradoxalement par Donald Trump puisque Poutine se sent finalement renforcé et agit autant qu’il est possible, puisque l’aide à l’Ukraine est suspendue”, a-t-il insisté, estimant que comme lui, Emmanuel Macron aurait pu dire que Donald Trump n’est plus “notre allié”. “Je pense que Emmanuel Macron imagine qu’il est encore possible de discuter. De ce point de vue là, il faut discuter. Donald Trump reste un partenaire”, a-t-il concédé, mais “il faut bien prendre en compte, peut-être ne l’a-t-il pas fait jusqu’à présent suffisamment, que ce qu’il s’est passé une rupture”. 

Proportionnelle aux législatives: Braun-Pivet “réservée” sur l’urgence d’une réforme

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est dite dimanche “réservée” sur la pertinence de faire du scrutin proportionnel un “sujet prioritaire” d’examen, au regard des “circonstances” internationales notamment.Comme François Bayrou, qui en a fait de longue date un cheval de bataille et a promis d’avancer sur ce dossier, Mme Braun-Pivet considère que la proportionnelle “est un vrai sujet”, a-t-elle rappelé sur France 3.”Sur le fond, je pense qu’effectivement les députés devraient être élus à la proportionnelle et je suis plutôt pour une dose de proportionnelle et non pas une proportionnelle intégrale”, a-t-elle précisé sur le plateau de Dimanche en politique.”Après la question, c’est dans les temps qui sont les nôtres aujourd’hui, est-ce bien le sujet prioritaire que le Parlement doit examiner? Et là, pour le coup, vous me permettrez d’être un peu plus réservée”, a-t-elle ajouté.Mme Braun-Pivet, par ailleurs députée Renaissance des Yvelines, a fait valoir que “les circonstances ont quand même beaucoup changé”. “Je regarde ce qui se passe et je me dis qu’aujourd’hui, le mode d’élection des parlementaires n’est pas nécessairement le premier texte que nous devons examiner à l’Assemblée nationale”, a-t-elle appuyé. “Je pense qu’il y en a bien d’autres qui concernent les Français directement”, comme “l’effort que nous devons avoir pour nous réarmer”, “l’accès aux soins”, “la simplification”, ou encore “le narcotrafic qui gangrène nos villes”.Lors de sa déclaration de politique générale en janvier, François Bayrou avait prôné “un principe de proportionnelle”, souhaitant ouvrir en même temps la question du retour du cumul des mandats.Mais depuis, le gouvernement n’a rien dévoilé de ses intentions ni la manière dont il compte ouvrir ce chantier.

Congrès du PS: Mayer-Rossignol et ses partisans promettent un nouveau rassemblement de la gauche avec Glucksmann

Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et candidat pour succéder à Olivier Faure à la tête du PS, promet en cas de victoire au congrès un “nouveau rassemblement de la gauche”, notamment avec Place Publique de Raphaël Glucksmann, dans une tribune co-signée avec la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente d’Occitanie Carole Delga.Pour la quinzaine de signataires de cette tribune publiée dans l’Opinion, tous membres du mouvement Refondations de Nicolas Mayer-Rossignol, “il faut bâtir un nouveau rassemblement de la gauche et des forces de progrès”.Mais ils refusent “une union sans cohérence de fond, réduite à des accords électoraux circonstanciels”, comme ce fut le cas selon eux avec la Nupes en 2022 ou le Nouveau Front populaire en 2024.Tout comme lors du précédent congrès en 2023, ils dénoncent “une partie de la gauche”, qui “depuis le 7-octobre notamment s’est éloignée de nos valeurs et agit comme une force répulsive de fracturation”, visant La France insoumise sans jamais la nommer, à qui ils reprochent d’agir “expressément pour faire battre la gauche aux élections municipales”.”Nous refuserons toute alliance ou appel à voter pour quiconque alimente la haine antisémite, comme raciste, sexiste ou homophobe”, préviennent-ils, défendant “un Parti socialiste qui n’a pas peur de s’affirmer” et “met toutes ses forces derrière les candidatures socialistes aux élections municipales”.Revenant sur la stratégie du PS aux élections européennes, qui s’était allié avec le leader de Place publique Raphaël Glucksmann, ils appellent “au dépassement et à la fondation rapide d’une nouvelle plateforme commune”, co-élaborée avec Place Publique et “toutes celles et ceux, conventions, mouvements et think-tanks, personnalités politiques et acteurs citoyens de sensibilité écologiste, communiste, socio-démocrate, radicale ou réformiste” qui veulent Å“uvrer ensemble.Les signataires, parmi lesquels se trouvent aussi le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner et le maire de Montpellier Michael Delafossse prévoient que cette “nouvelle force politique, à laquelle pourront adhérer directement celles et ceux qui le souhaitent, se constituera à l’issue d’états généraux”, et “définira le cadre et les modalités de désignation de son ou de sa candidate commune à la prochaine élection présidentielle”.Dans La Tribune Dimanche, Michael Delafosse affirme que le congrès “doit ouvrir un nouveau cycle politique pour la gauche en France pour permettre de contribuer à sa victoire aux municipales de 2026 et à l’élection présidentielle”. Mais “si on fait un congrès pour une histoire de casting, on se trompera”, prévient-il.

Ukraine: Macron “inquiète excessivement” les Français, critique Hervé Morin

Le président de la région Normandie Hervé Morin a reproché dimanche à Emmanuel Macron “d’inquièter excessivement” les Français au sujet de la menace russe, l’accusant de “dramatisation” pour occulter “les sujets qui fâchent”.En offensive médiatique dans La Journal du Dimanche, puis sur Cnews/Europe1, l’ancien ministre de la Défense du gouvernement Fillon (2007-2010) a fustigé l’attitude du chef de l’Etat face à Vladimir Poutine: “est-ce qu’on a besoin d’être dans une provocation, d’être facteur d’escalade”, s’est-il interrogé sur le plateau du Grand rendez-vous.Après l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron mercredi soir, qui a décrit une “menace russe” qui “nous touche” avec une “agressivité” qui “ne semble pas connaître de frontières”, M. Morin a déploré que le chef de l’Etat s’inscrive “dans une provocation” et soit “facteur d’escalade”.”Notre rôle, c’est d’essayer de trouver les voies et moyens pour qu’on obtienne le plus rapidement possible un cessez-le-feu et un processus de paix. Est-ce qu’on obtient un processus de paix, un cessez-le-feu, en provoquant Poutine par les médias”, s’est-il demandé. “Certainement pas”.”Et est-ce qu’on a besoin d’inquiéter excessivement nos compatriotes en leur disant grosso modo que la menace ultime aux frontières de la France c’est la Russie”, a-t-il insisté.M. Morin a ainsi minimisé le potentiel d’une armée russe qui a été “incapable d’écraser une armée qui était une armée de va-nu-pieds en 2022” lors de l’invasion de l’Ukraine. Il rejoint ainsi une position exprimée par Marine Le Pen vendredi au Figaro: la leader du RN avait estimé qu’il y avait “peu de chances pour qu’elle (la Russie) ambitionne de venir jusqu’à Paris”, alors qu’elle avait “du mal à avancer en Ukraine”.Selon le centriste, M. Macron alimente une stratégie “d’effets d’annonce, de dramatisation” qui correspond à “un mode de mise en scène permanent”, ironise-t-il dans le JDD.Et “tant qu’on parle de guerre, plus personne ne parle de la démission du gouvernement ou d’élections anticipées en juillet. Et surtout, ça évite de parler des sujets qui fâchent comme la réduction de la dépense publique ou le rééquilibrage du régime des retraites”, fait encore valoir M. Morin dans l’hebdomadaire.

8-Mars: les militantes identitaires Némésis défilent en petit comité, à l’écart du cortège principal

Une cinquantaine de femmes du groupe Némésis, proche de l’extrême droite, a défilé samedi loin derrière la manifestation parisienne du 8-Mars, les associations féministes ayant écarté du cortège principal ces militantes identitaires aux idées jugées incompatible avec la cause des femmes.Pour éviter les tensions, les forces de l’ordre ont fait attendre le petit groupe, composé principalement de femmes, dans une rue voisine de la place de la République, d’où s’est élancé vers 15H00 le cortège parisien hostile à leur présence, a constaté une journaliste de l’AFP.Elles ont été autorisées à commencer à défiler vers 17H30, entourées de CRS, plusieurs centaines de mètres derrière le cortège principal. Brandissant des pancartes “Libérez-nous de l’immigration”, les manifestantes, le bas du visage recouvert pour certaines de foulards de soie, scandaient notamment “violeurs français en prison, violeurs étrangers dans l’avion”, ou “gauchistes, complices”.A leur passage, des passants les ont huées, d’autres leur faisant des doigts d’honneur, les traitant de “fachos”. Une petite dizaine de militants antifascistes s’est ensuite placée devant leur cortège pour brandir face à elles des pancartes comme “fascistes, racistes, jamais féministes”.En janvier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait salué le “combat” d’Alice Cordier, 27 ans, cofondatrice du groupuscule, disant en être “très proche”, avant de rétropédaler.  Samedi, rebelote sur X, il a assuré le collectif de son soutien, sans citer son nom, accusant les organisatrices des principales manifestations prévues en France pour le 8-Mars du “pire des sectarismes” et d’user de méthodes “néototalitaires”.Pour cette journée internationale des droits des femmes, Némésis, qui se revendique féministe, avait pour mots d’ordre “la fin de l’immigration de masse”, “l’application des OQTF” (obligation de quitter le territoire français) et “la mise en place de mesures efficaces contre l’insécurité”.En tête du mini-cortège, comparé aux dizaines de milliers de manifestants en France, Sarah Knafo notamment, du mouvement zemmouriste Reconquête!. “La cause des femmes françaises nous appartient autant qu’à elles”, les organisatrices de la manifestation, avait soutenu l’eurodéputée auprès de l’AFP vendredi.Des militantes des droits des femmes n’étaient pas du même avis. “Elles n’ont rien à faire dans cette manifestation”, avait dénoncé Marie Moreau (pseudonyme), de l’organisation féministe Nous Toutes.C’est un “collectif identitaire, raciste, xénophobe qui stigmatise les migrants comme étant les responsables des violences sexistes et sexuelles dans la société”, a critiqué Myriam Lebkiri, de la CGT, accusant Némésis de “bordéliser (les) manifestations”.Ce groupuscule auto-baptisé “collectif” et revendiquant 300 militantes, emprunte son nom à la déesse grecque de la vengeance et lance depuis novembre 2019 des actions coups de poing, notamment dans les cortèges féministes.Sur ses réseaux sociaux – environ 46.000 followers sur Instagram, 94.000 sur X -, l’association répertorie des affaires de violences sexuelles, insistant souvent sur la nationalité étrangère des suspects. Autre caisse de résonance: des médias comme Radio Courtoisie, CNews ou Europe 1, où intervient sa directrice, Alice Cordier (nom d’emprunt).- “Pas de percée” -Pour le politologue Jean-Yves Camus, ce “mouvement identitaire” suit une orientation politique opposée à la plupart des associations féministes, “de gauche et même très souvent de gauche radicale”.Mais ce spécialiste de l’extrême droite ne constate “pas de percée” du groupe. “Le noyau dur est encore moins nombreux” que les 300 militantes revendiquées, complète Magali Della Sudda, directrice de recherche au CNRS, pointant une “visibilité sur les réseaux sociaux et dans les médias inversement proportionnelle à leur capacité d’action dans la rue”.Fin septembre, à l’appel de ce mouvement, environ 500 personnes s’étaient réunies à Paris après le meurtre de Philippine, une étudiante de 19 ans. Le suspect est un Marocain de 22 ans déjà condamné pour viol, en instance d’expulsion.L’extrême droite met en avant la part des mis en cause étrangers dans les violences sexuelles, qui s’est établie à près de 40% dans l’agglomération parisienne, selon le bilan de la délinquance 2024 de la préfecture de police. Au niveau national, selon des statistiques portant sur les violences sexuelles élucidées, 13% des mis en cause étaient de nationalité étrangère en 2023, d’après le ministère de l’Intérieur.La mouvance identitaire omet de rappeler que les violences sexuelles sont très majoritairement commises dans un cadre familial ou amical: en France, 61% des victimes de ces actes ont déclaré connaître leur agresseur, d’après des chiffres officiels de 2022.

Des dizaines de milliers de manifestants en France pour l’égalité femmes-hommes et contre le “masculinisme”

Inégalités salariales persistantes, féminicides et montée de discours “masculinistes”: des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi en France pour la Journée internationale pour les droits des femmes. “C’est une lutte, ce n’est pas fini. Trump, les masculinistes, font beaucoup de bruit mais ils sont moins forts que nous”, assure à l’AFP Sabine, 49 ans, responsable d’une association professionnelle, accompagnée de son fils dans un cortège parisien très dense.Autre manifestante croisée au milieu d’un public jeune et familial, Lucie, 18 ans, entend “défendre le droit à l’avortement et protester contre l’extrême droite car ça monte et ça fait peur”.Tonalité politique également avec une brève action de “Femen” qui, peintes de drapeaux américains, européens ou russes barrés d’une croix gammée, ont fait des saluts nazis en criant “Heil Trump”, “Heil Meloni” ou “Heil Poutine”. Une action, visant selon elles à offrir une “riposte féministe” à une “épidémie fasciste”.Une cinquantaine de collectifs, associations et syndicats avaient appelé à quelque 150 rassemblements en cette Journée internationale des droits des femmes. Le collectif organisateur Grève féministe a revendiqué 120.000 participants à Paris et au total 250.000 en France.La préfecture de police a annoncé 47.000 manifestants à Paris, près du double de l’an dernier. Le cortège a défilé dans le calme, hormis quelques tensions entre CRS et manifestants en queue – les autorités font état de sept interpellations. En province, la participation “est établie à 85.000 participants”, de source policière. Ils étaient 9.300 à Lyon, 7.500 à Toulouse, 6.000 à Marseille, 5.000 à Rennes, selon les préfectures.- “On patine” -A Paris, un petit groupe du collectif identitaire Nemesis, dont la présence annoncée avait été dénoncée par les associations féministes et antiracistes, a débuté sa manifestation environ 300 mètres derrière le cortège principal, très encadré par les forces de l’ordre et sous les huées de passants, a constaté une journaliste de l’AFP. Toujours dans la capitale, la Tour Eiffel devait arborer en soirée un message de soutien – en français, anglais, farsi et arabe – aux femmes afghanes. Au-delà du contexte politique et géopolitique tendu, la réduction des écarts de revenus persistants entre les femmes et les hommes reste en tête des revendications. A temps de travail identique, le salaire moyen des femmes reste inférieur de 14,2%, selon l’Insee.”On patine, on avance extrêmement lentement”, ce qui devient “insupportable”, a déploré samedi sur France Inter la numéro un de la CFDT Marylise Léon.”Nous sommes en grève féministe” pour montrer que “quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête”, rappelle Amy Bah, responsable de Nous Toutes Lille, qui a manifesté dans le Nord.Conséquence des inégalités professionnelles: les femmes ont généralement des pensions de retraite inférieures. Le 8 mars était aussi, aux yeux de la CGT, une mobilisation pour l’abrogation de la réforme des retraites, qui pénalise selon le syndicat davantage les femmes.- “Le machisme tue” -Pour renforcer l’égalité entre les sexes, le gouvernement a lancé en 2023 un plan quinquennal qui met l’accent sur plusieurs thématiques, dont la lutte contre les violences. Dans ce cadre, il a notamment renforcé le soutien financier à la ligne d’écoute associative 3919, qui a connu en 2024 une “année record”, avec plus de 100.000 appels.Le gouvernement a également développé le nombre de maison des femmes, qui accompagnent les victimes et le déploiement des téléphones “grave danger” et de bracelets anti-rapprochement.Des mesures insuffisantes pour les associations alors que, selon Salomé Hocquard de l’Unef, les affaires Pelicot, Le Scouarnec ou Bétharram montrent que les violences sexistes et sexuelles sont encore “partout”. Un message repris dans les cortèges à Strasbourg – “On ne naît pas femme mais on en meurt ” – comme à Paris: “Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours”, clame la pancarte artisanale brandie par Christelle, 48 ans, employée dans l’informatique.En 2025, en France, c’est toujours “dur” d’être une femme, résume Clémentine, 36 ans, développeuse qui a défilé à Lyon. “Il faut toujours en faire dix fois plus que les hommes pour obtenir 1% de ce qu’ils ont.””Le combat n’est jamais fini. Des choses qui étaient acquises reculent”, abonde, à Marseille, Caroline, 27 ans,qui remarque qu’on “ferme par exemple des centres de planning familial dans la Drôme”.burs-mca-mdh-vac-alu/

A Ajaccio, les “vivants” manifestent pour dire “non” à la mafia

“A Maffia Fora!” (la mafia dehors!), “les vivants se révoltent”: plus de 1.500 personnes ont manifesté samedi à Ajaccio à l’appel des deux collectifs antimafia de Corse, en présence de nombreux élus et avec l’intervention saluée et inédite du préfet.Derrière une banderole “Assassini, maffiosi, fora” (“Assassins, mafieux, dehors”) tenue par des jeunes gens, cette manifestation, organisée par les collectifs “Maffia no, a vita ié” (Non à la mafia, oui à la vie) et “Massimu Susini”, du nom d’un militant nationaliste assassiné en septembre 2019 à Cargèse (Corse-du-Sud), a rassemblé quelque 1.500 personnes selon la police, et plus de 3.000 selon les organisateurs.Une seconde banderole était frappée du slogan “A maffia tomba, U silenziu dino” (La mafia tue, le silence aussi).Organisée après le meurtre mi-février d’une étudiante de 18 ans, sans doute ciblée par erreur, la mobilisation, dix jours après une session de l’assemblée de Corse consacrée aux dérives mafieuses, est partie de la gare à 14H30 pour rejoindre la préfecture.”Les vivants se révoltent et ils le font savoir ce samedi après-midi, à Ajaccio”, avaient annoncé les collectifs dans un communiqué.Etaient présents notamment la présidente autonomiste de l’Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis “en tant que présidente, mais aussi citoyenne, professeure et mère”, trois des quatre députés de l’île, le sénateur autonomiste Paul Toussaint Parigi et des politiques, de la droite aux indépendantistes de Core in Fronte, à l’exception des indépendantistes de Nazione. Drapeaux corses et petites pancartes brandies par les manifestants flottaient dans le cortège: “Mafieux, fossoyeurs de notre peuple”, “maffiosi traditori” (maffieux = traîtres), “U silenziu tomba” (le silence tue).  – “Tous victimes de la mafia” -“Merci d’être venus si nombreux pour troubler ce silence assourdissant qui a duré trop longtemps. Nous sommes tous victimes de la mafia”, a lancé au mégaphone Josette Dell’Ava-Santucci du collectif “Maffia No, a vita ié”, devant la préfecture.Evoquant des “procès emblématiques à venir”, elle a appelé à “soutenir la libération de la parole dans les prétoires” ainsi qu’à “accompagner les victimes pour les aider à porter plainte”.  Puis Jean-Jérôme Mondoloni, du collectif “Massimu Susini”, a assuré que “le premier pouvoir en Corse, ce n’est ni celui des élus, ni celui du préfet, c’est celui de la mafia” en égrenant son “capital criminel”: 10 élus assassinés en 20 ans, 15 chefs d’entreprises en 10 ans, un total de 192 assassinats ou tentatives en 20 ans, 80 restaurants victimes d’incendies criminels en dix ans…Appelant à soutenir le renforcement de la législation, il a assuré que le statut de repenti, “seul moyen légal validé par la cour européenne des droits de l’Homme”, avait eu “des résultats remarquables en Sicile” en faisant baisser considérablement le nombre d’assassinats où il y en a désormais bien moins qu’en Corse.Événement rarissime en Corse où un préfet a été assassiné en 1998, il a ensuite passé le mégaphone au préfet de région, Jérôme Filippini, qui a reconnu que “ça n’arrive pas souvent dans la vie d’un préfet” de monter sur un camion de manifestants pour parler à la foule.”Je suis venu au nom de l’Etat, au nom du gouvernement, vous dire que le rassemblement populaire que vous formez aujourd’hui, il a mon soutien, notre soutien et il peut nous donner confiance”, a-t-il déclaré sous les applaudissements et les remerciements. “Compte tenu des relations anciennes et parfois difficiles entre la Corse et la République (…), je dirai volontiers au nom de l’Etat tout le mal que nous avons pu faire dans le passé”, a-t-il déclaré, “mais le passé c’est le passé, et on a maintenant le choix: si la Corse, sa société, ses élus, et l’État, la justice, se font confiance (…), nous pouvons triompher de la mafia”.La manifestation est ensuite passée devant le bar où un jeune pompier a été tué fin décembre, avant de se terminer devant la collectivité de Corse par deux autres discours conclus sur un vibrant “A Maffia Fora!”.

A Ajaccio, manifestation des “vivants” pour dire “non” à la mafia

“Les vivants se révoltent!”: une manifestation à l’appel des deux collectifs antimafia de Corse a rassemblé un millier de personnes samedi, selon les organisateurs et la police, dont de nombreux élus de tous bords.Derrière une banderole tenue par des jeunes gens avec pour mot d’ordre “Assassini, maffiosi, fora” (“Assassins, mafieux, dehors”), cette manifestation, organisée par les collectifs “A Maffia no, a Vita ié” (Non à la mafia, oui à la vie) et Maxime-Susini, du nom d’un militant nationaliste assassiné en septembre 2019 à Cargèse (Corse-du-Sud), a débuté à 14h30.Organisée après le meurtre mi-février d’une étudiante de 18 ans, sans doute ciblée par erreur, la manifestation est partie de la gare pour rejoindre la préfecture, avec une seconde banderole tenue par des membres des deux collectifs et frappée du slogan “A maffia tomba, U silenziu dino” (La mafia tue, le silence aussi: NDLR). Deux discours devraient alors être prononcés, avant de repartir jusqu’à la collectivité de Corse ou deux autres devraient avoir lieu. Initialement prévue le 22 février, cette marche avait été reportée à la demande de la famille de l’étudiante. Celle-ci a indiqué cette semaine dans un communiqué “s’opposer à l’utilisation de l’image ou du nom de leur fille sans accord préalable et à tout rassemblement, marche blanche ou manifestation”, estimant que “le temps était dédié au deuil”.”Les tragédies criminelles succèdent aux tragédies criminelles (…) et voilà que se lèvent des femmes et des hommes pour dire non, simplement non, avec leurs mains nues et leur visage à découvert”, écrivent dans un communiqué commun les deux collectifs.”La peur est là, mais elle ne se voit pas car ils savent qu’ils le font pour l’avenir de ce pays et de ses enfants”, ajoutent-ils.”Nous marchons vers ceux qui ont la responsabilité de notre sécurité, de la gestion de nos ressources, de la préservation de nos conditions de vie: naturelles, sociales, économiques et culturelles”, expliquent-ils, ajoutant: “nous leur demandons si la solution est seulement de faire des communiqués de condoléances et des messages de soutien convenus”.”Nous regardons le mal en face et nous crions notre refus de le voir nous submerger. Les vivants se révoltent et ils le font savoir ce samedi après-midi, à Ajaccio”, concluent les collectifs.Cet événement intervient dix jours après une session spéciale de l’assemblée de Corse consacrée aux dérives mafieuses.

“A69, on finit!”, plusieurs milliers de pro-autoroute se font entendre après l’arrêt du chantier

Plusieurs milliers de partisans de l’autoroute A69 se sont rassemblés samedi sur son tracé aux abords de Castres pour donner de la voix et défendre un projet “essentiel” pour la région, un peu plus d’une semaine après l’arrêt du chantier décidé par la justice.La sono crache un rap qui scande “On déroule l’autoroute!”, un organisateur confie en souriant: “on a fourni les paroles et l’IA a fait le reste”.Le morceau s’entend de loin, malgré le violent vent d’autan qui fait voler le sable du chantier où se sont rassemblés les partisans de l’autoroute contestée – entre 7 et 8.000 personnes selon les organisateurs, 3.700 selon la préfecture – derrière une banderole de tête proclamant: “Le bon sens, on finit!.”On a été un peu assommé par cette décision mais cette manifestation est là pour montrer que notre territoire ne va pas se résigner”, explique Guy Bousquet, chef d’entreprise et président de l’association pro-autoroute Via81.Les petits drapeaux avec le slogan “A69, on finit!” s’agitent derrière lui, leur couleur bleu horizon rappelle les maillots du Castres Olympique arborés par trois joueurs du l’équipe locale de rugby venus à la manifestation.Pierre-Yves Revol, le patron du club et par ailleurs président du groupe pharmaceutique Pierre-Fabre, influent acteur économique de la région et ardent défenseur du projet autoroutier, est là également mais ne souhaite pas s’exprimer.Dans le cortège, Kevin Rodriguez, conducteur d’engin sur le chantier de l’autoroute, est venu “écouter ce que les élus disent, savoir s’il va y avoir des avancées” et espérant “que les travaux vont reprendre”.”Jeudi midi (27 février, date de la décision du tribunal sur le fond), ils nous ont dit machine à l’arrêt, fin de chantier, ça fout un coup au moral”, raconte-t-il, affirmant ne pas comprendre: “c’était avant qu’il fallait se réveiller, le chantier, il est là maintenant”. La justice estime que les apports du projet sont insuffisants au regard des atteintes portées à l’environnement.”On peut pas laisser comme ça, faut finir”, abonde à ses côtés un collègue, conducteur de niveleuse qui souhaite rester anonyme et pour qui cette interruption de chantier, “ça été comme un +carjacking+ (vol de voiture, NDLR), on conduit et on vous sort du véhicule”. Désormais au chômage technique, il veut croire que l’Etat “peut passer au-dessus (de la décision du tribunal) et que le chantier peut continuer”.- “Souci d’attractivité” -Blouse blanche parmi les chasubles bleues des pro-A69, Marie-Noël Cufi est médecin à l’hôpital de Castres-Mazamet. Elle est venue défendre un projet “essentiel”.   “Pour nous, un enjeu important c’est de rapprocher la métropole (toulousaine) pour des questions de qualité, notamment des transferts pour les patients, et puis il y a le souci de l’attractivité, on vit dans un territoire rural, enclavé et attirer des professionnels de santé est un challenge important au quotidien”, explique-t-elle, estimant que l’autoroute constituait un atout sur ces deux plans.”C’est une nécessité cette autoroute, des entreprises en ont besoin, on va pas rester figé, il faut avancer”, clame encore Burno Santamaria, de Castres, salarié d’un atelier de découpe de viande à Puylaurens (Tarn), sur le tracé de l’autoroute. Les manifestants veulent croire qu’une voie est encore possible pour une reprise rapide des travaux.”L’Etat fait le travail pour soutenir le chantier A69 et qu’on poursuive les travaux”, s’est félicité le député du Tarn (Renaissance) Jean Terlier, faisant référence à l’appel que prévoit de former le gouvernement à la décision du 27 février, ainsi qu’à un outil procédural qu’il entend utiliser: “un sursis à exécution”. Cette procédure permettrait de suspendre la décision de première instance.”Nous ne pouvons plus être soumis à l’aléa judiciaire”, a-t-il par ailleurs ajouté, annonçant “prendre l’initiative d’une proposition de loi de validation” de l’autorisation environnementale du chantier, qui pourrait être débattue “dans les semaines qui viennent”. L’autoroute devait être mise en service fin 2025.Le constructeur Atosca, concessionnaire désigné de l’A69 qui assurait le pilotage des travaux, était également représenté au rassemblement.”Le moment le plus difficile dans cette opération pour moi, ça a été d’annoncer aux 1.000 personnes (travaillant sur le chantier) (…) que l’on arrêtait totalement”, a dit à l’AFP Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca.”On entend les opposants mais la majorité silencieuse, nous on a toujours considéré qu’elle était présente”, a-t-il estimé.