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Débat historique à l’Assemblée sur la probable censure du gouvernement Barnier

Une séance historique: l’Assemblée nationale débat de la motion de censure qui devrait faire chuter le gouvernement de Michel Barnier, un acte inédit depuis 1962 avec une grande incertitude politique et budgétaire à la clé.Dans un hémicycle comble et une ambiance très agitée, les députés examinent deux motions de censure, déposées lundi par la gauche et le Rassemblement national, après que le gouvernement a engagé sa responsabilité pour faire adopter sans vote le budget de la Sécurité sociale.La motion de la gauche devrait être adoptée dans la soirée, grâce au soutien du RN qui estime ses demandes insuffisamment prises en compte dans le budget.Au moment du vote, les ministres se retrouveront à Matignon pour partager un verre avec le Premier ministre, selon l’entourage de Michel Barnier.S’il est renversé, il devra immédiatement aller présenter sa démission au chef de l’Etat, conformément à la Constitution.Auparavant, il doit s’exprimer une dernière fois devant l’Assemblée en fin de séance pour répondre aux prises de parole des différents groupes, dont celle de Marine Le Pen pour le RN et d’Eric Coquerel (LFI) pour le Nouveau Front populaire.- “Le glas d’un mandat” -Le président de la République “est aujourd’hui un obstacle, et en rien une solution. Aujourd’hui nous votons la censure de votre gouvernement mais, plus que tout, nous sonnons le glas d’un mandat: celui du président”, a déclaré à l’ouverture des débats le député de Seine-Saint-Denis.”La politique du pire serait de ne pas censurer un tel budget”, a déclaré de son côté la cheffe des députés RN. Face à la “défiance populaire”, c’est à Emmanuel Macron de “conclure s’il est en mesure de rester ou pas” président, a-t-elle ajouté, alimentant elle aussi l’hypothèse d’une démission du président de la République, que ce dernier écarte.A rebours, Laurent Wauquiez (LR), a fustigé avec virulence “le choix de l’irresponsabilité” et du “chaos” fait selon lui par les députés lepénistes, qui s’apprêtent à “voter pour ceux qui traitent les policiers d’assassins”. “Ressaisissez-vous, ressaisissez-vous”, leur a-t-il intimé, en mettant en garde contre une motion de censure “qui va plonger le pays dans l’instabilité”.”Les institutions nous contraignent à mêler nos voix à celles de l’extrême gauche, ce n’est pas de gaité de cÅ“ur”, avait répondu par avance Marine Le Pen.- Une nomination dès cette semaine ? -Jusqu’au dernier moment, les responsables de l’exécutif et de la coalition gouvernementale ont voulu écarter l’inéluctabilité de ce scénario, en appelant à la “responsabilité” des députés.Depuis Ryad, Emmanuel Macron a dit mardi soir ne “pas croire au vote de la censure”, pointant un “cynisme insoutenable” du RN s’il joignait ses voix à celles du NFP, et du côté du PS une “perte de repères complète”.Michel Barnier a lui souligné sur TF1 et France 2, que chaque député avait “une part de responsabilité”, espérant que prévale “l’intérêt supérieur du pays”.Emmanuel Macron doit arriver à Paris en fin de journée de retour d’Arabie saoudite, juste à temps pour recevoir à l’Elysée Michel Barnier s’il est renversé.Ensuite, le président entend désigner “rapidement” un successeur à Matignon, selon tous ses interlocuteurs.Les noms du ministre des Armées Sébastien Lecornu, du LR Xavier Bertrand, du président du MoDem François Bayrou sont à nouveau évoqués comme cet été pour Matignon.Une nomination avant la cérémonie en grande pompe pour la réouverture de Notre-Dame, samedi, est “possible” mais pas garantie, estime un proche qui rappelle les délais souvent longs d’Emmanuel Macron en matière de remaniements. “Rien n’est acté”, se borne pour l’instant à répondre l’entourage présidentiel.Au sein du socle commun qui peinait déjà à soutenir de manière unie Michel Barnier (LR, Modem, Horizons et macronistes), les fissures pourraient s’élargir sur les stratégies d’après-censure.- “Accord de non censure” -Les Républicains menacent déjà de reprendre sa liberté: son chef de file Laurent Wauquiez souligne que l’engagement de son parti avec la coalition gouvernementale en septembre “ne valait que pour Michel Barnier”. De son côté, le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal propose de nouer un accord de “non censure” de LR jusqu’au PS pour échapper à la tutelle du RN.La gauche reste de son côté désunie sur l’après-Barnier. Dans son discours, le président du groupe PS Boris Vallaud a plaidé pour un “changement de méthode, un chemin de dialogue et d’actions concrètes avec les seules forces républicaines”, évoquant la conclusion entre elles d’un “accord de non censure” qui permette aux macronistes de rompre avec un “gouvernement de connivence avec l’extrême droite”.Le sénateur écologiste Yannick Jadot souhaite même que ce gouvernement de gauche inclue “des ministres issus du bloc central” à l’opposé de la position de son parti.De son côté, LFI continue de proposer la nomination à Matignon de la haute fonctionnaire Lucie Castets, et surtout de réclamer la démission d’Emmanuel Macron.sl-parl/sde/dsa

L’Assemblée nationale ouvre ses débats sur la censure du gouvernement

L’Assemblée nationale a ouvert mercredi peu avant 17H00 les débats d’une séance cruciale et historique, qui devrait voir chuter le gouvernement de Michel Barnier, un geste inédit depuis 1962 qui plongerait le pays dans une grande incertitude politique et budgétaire.Dans un hémicycle comble et une ambiance très agitée, les députés examinent deux motions de censure, déposées lundi par la gauche et le Rassemblement national, après que le gouvernement a engagé sa responsabilité pour faire adopter sans vote le budget de la Sécurité sociale.La motion de la gauche devrait être adoptée dans la soirée, grâce au soutien du RN. L’extrême droite, qui avait donné son aval à la formation du gouvernement Barnier en septembre et l’avait placé sous “surveillance”, a décidé après trois mois de le renverser, estimant ses demandes insuffisamment prises en compte dans le budget.Le Premier ministre doit s’exprimer une dernière fois devant l’Assemblée en fin de séance pour répondre aux prises de parole des différents groupes, dont celle de Marine Le Pen pour le RN et d’Eric Coquerel (LFI) pour le Nouveau Front populaire.Le président de la République “est aujourd’hui un obstacle, et en rien une solution. Aujourd’hui nous votons la censure de votre gouvernement mais, plus que tout, nous sonnons le glas d’un mandat: celui du président”, a déclaré à l’ouverture des débats le député de Seine-Saint-Denis depuis la tribune de l’hémicycle.”La politique du pire serait de ne pas censurer un tel budget”, a déclaré de son côté la cheffe des députés RN. Face à la “défiance populaire”, c’est à Emmanuel Macron de “conclure s’il est en mesure de rester ou pas” président, a-t-elle ajouté.”On vit une journée historique, mais avec le sentiment de faire le bon choix pour les Français (..) On sait que ce moment sera dans les livres d’histoire”, avait déclaré un peu plus tôt le député RN Thomas Ménagé. “Moi je me regarde dans la glace, avec la sensation d’être en cohérence avec moi-même et les Français.”- “Perte de repères” -Jusqu’au dernier moment, les responsables de l’exécutif et de la coalition gouvernementale ont voulu écarter l’inéluctabilité de ce scénario, en appelant à la “responsabilité” des députés.Depuis Ryad, Emmanuel Macron a dit mardi soir ne “pas croire au vote de la censure”, pointant un “cynisme insoutenable” du RN s’il joignait ses voix à celles du NFP qui vilipende les lepénistes dans sa motion, et du côté du PS une “perte de repères complète”.Michel Barnier a lui souligné sur TF1 et France 2, que chaque député avait “une part de responsabilité”, espérant que prévale “l’intérêt supérieur du pays”.Si M. Macron a appelé à “ne pas faire peur aux gens” en évoquant un risque de crise financière, M. Barnier a lui dramatisé l’enjeu, répétant que la censure rendrait “tout plus difficile et plus grave”, alors que les signaux sont déjà, selon lui, au rouge sur les plans budgétaire, financier, économique et social.Attendu à 6,1% du PIB en 2024, bien plus que les 4,4% prévus à l’automne 2023, le déficit public raterait son objectif de 5% en l’absence de budget, et l’incertitude politique pèserait sur le coût de la dette et la croissance.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR) a déploré “une mélenchonisation” du RN.”Les institutions nous contraignent à mêler nos voix à celles de l’extrême gauche, ce n’est pas de gaité de cÅ“ur”, a répliqué depuis l’hémicycle Marine Le Pen.- LR menace de reprendre sa liberté -Le président de la République, qui a commencé selon ses proches à “tester” des options pour la succession de M. Barnier, doit atterrir à Paris en début de soirée.Au sein du socle commun qui peinait déjà à soutenir de manière unie Michel Barnier (LR, Modem, Horizons et macronistes), les fissures pourraient s’élargir sur les stratégies d’après-censure.LR menace déjà de reprendre sa liberté: son chef de file Laurent Wauquiez souligne que l’engagement de son parti avec la coalition gouvernementale en septembre “ne valait que pour Michel Barnier”. De son côté, le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal propose de nouer un accord de “non censure” avec le PS pour échapper à la tutelle du RN. Pour Matignon, le vice-président du MoDem Marc Fesneau a plaidé pour son président François Bayrou, une “hypothèse sérieuse” car il “a le profil le plus pertinent”. Les noms du ministre des Armées Sébastien Lecornu ou du LR Xavier Bertrand sont à nouveau évoqués comme cet été. Beaucoup, à l’instar de la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, demandent en tout cas pour une solution rapide, qui permette de mener à bien au moins en partie les textes budgétaires avant la date butoir du 31 décembre. A défaut, les députés devront voter une “loi spéciale” qui permette d’assurer la continuité du fonctionnement de l’Etat.La gauche reste de son côté désunie sur l’après-Barnier. Le PS voudrait “un gouvernement de gauche ouvert au compromis”, que le socle commun s’engagerait à ne pas censurer en échange d’un renoncement au 49.3. Le sénateur écologiste Yannick Jadot souhaite même que ce gouvernement de gauche inclue “des ministres issus du bloc central” à l’opposé de la position de son parti.De son côté, LFI continue de réclamer la démission d’Emmanuel Macron. sl-parl/sde/gvy

A 4.000 km de la crise française, Macron d’Arabie, comme si de rien n’était

Lunettes de soleil sur le nez, Emmanuel Macron, descendu d’hélicoptère, arpente la cité nabatéenne d’Hégra, en Arabie saoudite. Le paysage est désertique, presque lunaire, comme cette séquence tourisme à plus de 4.000 km de Paris où se noue au même moment une crise politique inédite.En visite d’Etat dans le royaume sunnite depuis lundi, le président de la République a tenu à honorer cette ultime étape sur la diplomatie du patrimoine dans l’oasis d’Al-Ula, un projet touristique emblématique du prince héritier Mohammed ben Salmane. La France copilote ce mégaprojet de 20 milliards de dollars, et les enjeux économiques sont donc conséquents.Une fois n’est pas coutume pour le retardataire de l’Elysée, le programme a été avancé d’une heure. Aucune explication officielle, mais le chef de l’Etat veut être de retour à Paris en fin de journée, quand l’Assemblée nationale rendra son verdict sur la motion de censure qui devrait, sauf grosse surprise, faire tomber le gouvernement de Michel Barnier.Accueilli avec des figues au fromage et des tartes aux dattes et aux noisettes, entouré par la garde royale saoudienne en uniforme noir et béret vert, Emmanuel Macron admire ce site aux 7.000 ans d’histoire, où les Nabatéens avaient élargi leur territoire depuis celui plus connu de Petra au nord, aujourd’hui en Jordanie.Veste tombée, en chemise blanche et cravate, il écoute attentivement le guide lui expliquer que “les Nabatéens avaient un lien très fort avec l’Europe” et étaient “très ouverts”.”Ils avaient leur propre alphabet ?”, s’enquiert le président.Comme si de rien n’était.- “Je ne peux pas croire” -N’a-t-il pas dit la veille au soir, aux journalistes qui l’accompagnent dans ce déplacement, qu’il ne pouvait “pas croire au vote d’une censure” pourtant presque inéluctable?Lors de cet échange informel avec la presse, sans caméras ni micros, après une journée toute en discrétion au cours de laquelle il avait visité, à l’écart des médias, un palais historique de la dynastie des Saoud près de Ryad, il avait appelé chacun à “prendre ses responsabilités”. Et accusé le Rassemblement national d’être d’un “cynisme insoutenable” s’il votait la motion déposée par la gauche, et le Parti socialiste de faire preuve d’une “perte de repères complète” en approuvant la censure.Alors qu’il est accompagné à Al-Ula par plusieurs ministres dont celui des Armées, le fidèle Sébastien Lecornu, cité avec insistance pour remplacer Michel Barnier à Matignon, Emmanuel Macron “n’en a pas du tout parlé dans l’avion”, assure un membre de la délégation.Mais le même reconnaît qu’il faudra “aller vite” pour désigner un successeur au Premier ministre.D’ailleurs, ses proches en conviennent, le chef de l’Etat a déjà commencé à “tester” des options, déterminé, dit l’une d’eux, à se “faire violence”, lui qui a souvent la nomination laborieuse.Cette visite en Arabie intervient “alors que les crises se multiplient”, “et que l’incertitude pèse lourdement”, a expliqué Emmanuel Macron dans un entretien au journal libanais An-Nahar. C’est bien sûr des guerres au Moyen-Orient qu’il parle, mais l’écho résonne fort avec la situation politique française.Car justement la crise guette, le président a pris à revers l’argument numéro un de Michel Barnier et de ses soutiens: la menace d’une “tempête” financière si le gouvernement vient à tomber. “Il ne faut pas faire peur aux gens avec ces choses-là, on a une économie forte”, a-t-il répondu mardi depuis Ryad. De la même manière, il a balayé les appels croissants à sa démission pour sortir de l’impasse — de la “politique-fiction” qui “n’a pas de sens”.Continuant d’échanger à distance avec ses amis à Paris, il assure d’ailleurs selon l’un d’eux que la censure, “c’est la vie des institutions”, “ça fait partie des outils de la Ve République” — tout comme la dissolution de l’Assemblée qu’il a dégainée en juin, plongeant le pays dans le marasme.La ligne de crête se révèle plus périlleuse à arpenter que le site nabatéen: dramatiser les enjeux, mais pas trop, au risque de s’exposer en première ligne.

Des parlementaires appellent à une “véritable politique publique de l’IA” en France

La France doit mettre en place une “véritable politique publique” de l’intelligence artificielle (IA), pilotée au plus haut niveau de l’Etat, préconise un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), dévoilé mercredi.”Plutôt que d’annoncer une stratégie sans objectifs, sans gouvernance et sans outils de suivi”, il convient de déployer “une véritable politique publique de l’IA” avec des objectifs et des moyens, assènent le député Alexandre Sabatou (RN), le sénateur Patrick Chaize (LR) et la sénatrice Corinne Narassiguin (PS), auteurs du rapport.S’ils saluent la nomination d’une secrétaire d’Etat à l’IA, Clara Chappaz, qui a pris ses fonctions en septembre, les rapporteurs invitent le gouvernement “à aller plus loin” et “à définir un pilotage stratégique de la politique publique de l’intelligence artificielle au plus haut niveau avec une coordination interministérielle.”Le rapport de plus de 300 pages, intitulé “ChatGPT, et après ? Bilan et perspectives de l’intelligence artificielle”, issu de la saisine de l’OPECST par l’Assemblée nationale et le Sénat en juillet 2023, fait 18 recommandations.Parmi celles-ci: la garantie du contrôle des données issues de la culture française et la création de jeux de données autour des cultures francophones, le développement d’une filière française ou européenne autonome sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’intelligence artificielle, le lancement de grands programmes de formation à l’IA à destination des scolaires, actifs et du grand public. “Il vaut mieux une bonne IA chez soi qu’une très bonne IA chez les autres”, a ainsi déclaré Alexandre Sabatou lors d’une conférence de presse de présentation mercredi. Les rapporteurs suggèrent aussi l’organisation d’un “Grenelle de l’IA” afin de lancer un dialogue social autour de cette technologie et de ses enjeux.Ils jugent indispensable “de démystifier l’intelligence artificielle” face aux “représentations catastrophistes” véhiculées par le cinéma et la science-fiction. Le suivi et l’évaluation régulière de la politique nationale en matière d’IA pourraient être confiés à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, propose le rapport. Les parlementaires livrent aussi des recommandations spécifiques pour le sommet sur l’intelligence artificielle organisée par le gouvernement à Paris les 10 et 11 février. L’événement pourrait être l’occasion de rationaliser la gouvernance mondiale en créant une institution spécialisée sous l’égide de l’ONU, dont les “compétences s’étendraient de la coordination internationale de la régulation de l’IA à la lutte contre la fracture numérique mondiale”.”Il faut profiter du sommet pour annoncer le lancement d’un grand programme européen de coopération en IA”, démarche envisagée depuis 2017, qui réunirait “au moins la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et l’Espagne”, détaille le rapport. 

Sans budget de la Sécu, les retraites seront revalorisées sur l’inflation, admet le gouvernement

En cas de censure du gouvernement mercredi, la sous-indexation des retraites prévue dans le budget de la Sécu ne s’appliquera pas: les retraités verront leurs pensions revalorisées en étant indexées sur l’inflation, comme le prévoit la loi, a confirmé la ministre du Travail.En vertu du Code de la Sécurité sociale, les retraites de base sont chaque année augmentées au 1er janvier, indexées sur la hausse des prix à la consommation (hors tabac) constatée par l’Insee pour l’année précédente.Pour économiser 3 milliards d’euros, le gouvernement et la droite sénatoriale avaient décidé de modifier ces règles en 2025. Les pensions ne devaient être augmentées que de la moitié de l’inflation au 1er janvier, soit +0,8% selon l’exécutif, avec un complément au 1er juillet pour les retraites inférieures à 1.500 euros bruts pour arriver à +1,6%.Sans ce texte, la loi prévaut. Interrogée sur Franceinfo mercredi, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet l’a confirmé: “les retraités seraient effectivement gagnants, si on peut dire qu’il y a des gagnants, parce qu’effectivement (…) ils verraient leurs pensions indexées sur l’inflation.”Mais “il y a une forme de frilosité et de myopie de la classe politique qui considère les retraités comme un bloc homogène. (..) Il y a 75% des retraités qui sont propriétaires” et certains “peuvent, je pense, participer à l’effort de redressement de nos comptes publics, au même titre que les actifs”, a poursuivi la ministre, jugeant que le budget de la Sécu aurait “protégé” les retraités précaires.Sans budget, la France se retrouvera dans “un océan de difficultés” et “17 millions de foyers” verront leurs impôts augmenter, a souligné Mme Panosyan-Bouvet.Le projet gouvernemental de sous-indexation des retraites est l’un des facteurs invoqués pour justifier la chute du gouvernement: lundi, Marine Le Pen avait lancé un ultimatum à Matignon en lui demandant d’y renoncer, menaçant sinon de voter la censure.”Je veux bien qu’on arrive avec une liste de courses, et qu’on les égrène” mais “ce n’est pas comme ça que ça doit se passer”, a réagi mercredi la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, sur BFMTV. Elle a estimé que “nous ne pouvons pas continuer à aller dans le mur et vivre au dessus de nos moyens”, des économies étant nécessaires.L’exécutif souhaitait notamment transférer plusieurs centaines de millions d’euros de charges aux complémentaires santé, via une baisse de 5 points de la part remboursée par l’Assurance maladie sur les consultations médicales et les médicaments. Mais Michel Barnier s’est déjà engagé auprès de Marine Le Pen à ne pas le faire sur les médicaments, ce qui représentait “350 millions d’euros” d’économies, a indiqué la ministre. Ces mesures sont toutefois d’ordre “réglementaire”, et d’autres “équilibres” pourront être trouvés plus tard, a-t-elle jugé.Par ailleurs, sans budget de la Sécu, il n’y aura pas cette année “9 milliards de plus pour l’Assurance maladie, dont 3 milliards pour les hôpitaux”, a-t-elle regretté.

L’Assemblée nationale s’apprête à censurer le gouvernement Barnier

Moins de six mois après le coup de massue de la dissolution, l’Assemblée nationale s’apprête à censurer le gouvernement de Michel Barnier, un geste inédit depuis 1962 qui plongerait le pays dans une grande incertitude politique et budgétaire.L’Assemblée examinera à partir de 16H00 les deux motions de censure déposées par le Nouveau Front populaire et l’alliance entre le RN et les ciottistes, pour faire chuter le , nommé le 5 septembre. La motion du RN sera défendue par Marine Le Pen, selon une source au groupe RN, mais c’est celle de la gauche qui devrait être adoptée vers 20H00, le RN ayant l’intention de la voter. Ces deux motions ont été déposées lundi dans la foulée du déclenchement par le Premier ministre de l’article 49.3 de la Constitution, pour faire adopter sans vote le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. – “Perte de repères” -Les responsables de l’exécutif et de la coalition gouvernementale ont voulu écarter l’inéluctabilité de ce scénario, en appelant à la “responsabilité” des députés.Depuis Ryad, Emmanuel Macron a dit ne “pas croire au vote de la censure”, pointant un “cynisme insoutenable” du RN s’il joignait ses voix à celles du NFP qui vilipende les lepénistes dans sa motion, et du côté du PS une “perte de repères complète”.Michel Barnier a lui souligné sur TF1 et France 2, que chaque député avait “une part de responsabilité”, espérant que prévale “l’intérêt supérieur du pays”.Si M. Macron a appelé à “ne pas faire peur aux gens” en évoquant un risque de crise financière, M. Barnier a lui dramatisé l’enjeu, répétant que la censure rendrait “tout plus difficile et plus grave”, alors que les signaux sont déjà, selon lui, au rouge sur les plans budgétaire, financier, économique et social.Attendu à 6,1% du PIB en 2024, bien plus que les 4,4% prévus à l’automne 2023, le déficit public raterait son objectif de 5% en l’absence de budget, et l’incertitude politique pèserait sur le coût de la dette et la croissance.Après avoir cédé à Marine Le Pen sur le déremboursement des médicaments, M. Barnier s’est refusé à toute nouvelle concession, estimant que la cheffe de file du RN était entrée “dans une sorte de surenchère” en y ajoutant la réindexation des retraites.”On va voir le RN voter une motion de censure des Insoumis qui les insultent”, a déploré sur Europe 1 le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR), évoquant “une mélenchonisation” du RN.”Ce n’est pas une alliance avec la gauche”, a répliqué sur France Inter le président du RN Jordan Bardella qui assume de s’opposer à “un budget dangereux pour la croissance et le pouvoir d’achat” et dénonce “une stratégie de la peur” de l’exécutif.Lorsqu’un nouveau gouvernement reprendra la discussion budgétaire, il faudra que les lignes rouges du RN soient “entendues en intégralité”, a-t-il déjà prévenu.- LR menace de reprendre sa liberté -Au sein du “socle commun” qui peinait déjà à soutenir de manière unie Michel Barnier (LR, Modem, Horizons et macronistes), les fissures pourraient s’élargir sur les stratégies d’après-censure.LR menace déjà de reprendre sa liberté: son chef de file Laurent Wauquiez souligne que l’engagement de son parti avec la coalition gouvernementale en septembre “ne valait que pour Michel Barnier”. De son côté, le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal propose de nouer un accord de “non censure” avec le PS pour échapper à la tutelle du RN. Pour Matignon, le vice-président du Modem Marc Fesneau a plaidé sur Sud Radio pour son… président François Bayrou, une “hypothèse sérieuse” car il “a le profil le plus pertinent”. Les noms du ministre des Armées Sébastien Lecornu ou du LR Xavier Bertrand sont à nouveau évoqués comme cet été. Beaucoup, à l’instar de la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, plaident en tout cas pour une solution rapide, qui permette de mener à bien au moins en partie les textes budgétaires avant la date butoir du 31 décembre. A défaut, les députés devront voter une “loi spéciale” qui permette d’assurer la continuité du fonctionnement de l’Etat.- La gauche désunie sur l’après -La gauche reste de son côté désunie sur l’après-Barnier. Le PS voudrait “un gouvernement de gauche ouvert au compromis”, que le socle commun s’engagerait à ne pas censurer en échange d’un renoncement au 49.3. Mais Olivier Faure reste opposé à soutenir Bernard Cazeneuve à Matignon qui “n’a soutenu ni Raphaël Glucksmann aux élections européennes ni le NFP aux législatives”.Le sénateur écologiste Yannick Jadot souhaite même que ce gouvernement de gauche inclut “des ministres issus du bloc central” à l’opposé de la position de son parti.De son côté, LFI continue de réclamer, de manière isolée, la démission d’Emmanuel Macron. 

Censure du gouvernement: Retailleau dénonce “une mélenchonisation” du RN

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé mercredi une “mélenchonisation” du Rassemblement national (RN), qui va voter “une motion de censure qui les insulte”.S’exprimant sur Europe 1 et CNews, le ministre a dit qu’on “s’acheminait vers une censure” du gouvernement dans la journée avec le vote par le RN de la motion de censure de la gauche.C’est une “curieuse alliance de la carpe et du lapin. C’est une mélenchonisation du Rassemblement national”, a poursuivi Bruno Retailleau, pour qui “c’est le Rassemblement national qui apporte une victoire à Jean-Luc Mélenchon”. “Mme Le Pen, a-t-il insisté, apporte son crédit à la motion de censure” en votant celle portée par LFI.”C’est bien une victoire qu’elle va donner aux Insoumis ce soir”, a encore dit le ministre de l’Intérieur. À ses yeux, le RN passe ainsi “de la respectabilisation à la mélenchonisation”.”On a quitté le champ rationnel pour le champ irrationnel (…). La politique demande des convictions. Il n’y a pas pire que de voter contre ses convictions”, a tancé Bruno Retailleau.À la question de qui pouvait remplacer Michel Barnier à Matignon, il a répondu: “Je ne sais pas qui peut échapper à une censure”.Plus globalement, il a expliqué qu’il fallait pour la droite et le centre élaborer “une plateforme programmatique sur laquelle on peut s’entendre”.Jugeant que “le +en même-temps+” prôné par le président Emmanuel Macron c’était “l’impuissance”, Bruno Retailleau a appelé “à la reconstitution du clivage gauche/droite”. “Il faut avoir des idées claires, ou de droite ou de gauche (…). Il faut aligner ses convictions profondes avec les paroles et les actes”.S’agissant de son avenir politique, le ministre de l’Intérieur a affirmé ne “pas être dévoré par le virus de la présidentielle”. “Je n’attends rien du lendemain”.

L’écologiste Jadot plaide pour un gouvernement de gauche avec des ministres du bloc central

Le sénateur écologiste Yannick Jadot a plaidé mercredi pour un gouvernement dirigé par la gauche mais incluant “des ministres issus du bloc central”, au nom d’un “pacte républicain transitoire” face au blocage institutionnel.Alors que l’actuel gouvernement Barnier devrait être renversé mercredi par l’adoption d’une motion de censure, M. Jadot a estimé auprès du Figaro qu’il fallait trouver “un accord de non-censure, autour d’un socle restreint de mesures indispensables pour les Français”, entre l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire et le bloc central macroniste. Selon l’ancien candidat à la présidentielle, il reviendrait au NFP de constituer le prochain gouvernement “puisque notre coalition est arrivée en tête aux législatives”. “Le centre de gravité du prochain gouvernement doit être beaucoup plus à gauche que ce qu’il est aujourd’hui. Le Premier ministre doit être une personnalité issue de la gauche et des écologistes. Ce champ politique ne manque pas de personnes très capables”, a-t-il fait valoir, sans citer de noms.”Mais à partir du moment où un tel pacte existe, je n’exclus pas qu’il puisse y avoir des ministres issus du bloc central”, a-t-il ajouté, à rebours des Insoumis notamment qui rejettent tout accord avec les macronistes. Selon M. Jadot, gauche et macronistes pourraient s’entendre “sur des sujets transpartisans comme la justice fiscale et sociale, la proportionnelle, l’adaptation au changement climatique, le logement, l’industrie décarbonée, les services publics, les déserts médicaux, la fin de vie, le revenu des agriculteurs sans sacrifier la santé et la biodiversité”. Le sénateur de Paris a renvoyé la balle au bloc central qui “doit choisir entre continuer et formaliser son alliance avec l’extrême droite ou revenir dans le champ de la République, de la démocratie et du progrès”.Dans l’hypothèse où Michel Barnier était effectivement renversé mercredi, et faute de pouvoir engager une nouvelle dissolution de l’Assemblée avant l’été prochain, Emmanuel Macron devra composer avec les équilibres actuels, dans un Palais-Bourbon très fracturé, pour dégager le nom du futur chef de gouvernement.

Faure appelle Macron à s’adresser aux Français et reste opposé à Cazeneuve à Matignon

Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure appelle Emmanuel Macron “à s’adresser aux Français” après la censure probable du gouvernement Barnier et réclame un “Premier ministre de gauche” qui dans son esprit ne semble toujours pas pouvoir être Bernard Cazeneuve.”Plutôt que de lâcher des petites phrases au détour d’un voyage en Arabie saoudite, Emmanuel Macron doit maintenant s’adresser aux Français (…) Comment compte-t-il engager la suite ? Comment laisser les Français dans une telle incertitude avant Noël ?” plaide M. Faure dans un entretien au Monde mercredi.Emmanuel Macron “ne peut pas faire mystère de ses intentions. Il y a des institutions dont il est le garant !”, insiste-t-il.Pour l’après-Barnier, M. Faure plaide pour “la nomination d’un Premier ministre de gauche qui applique les priorités du Nouveau Front populaire (NFP), mais avec le souci permanent du compromis”. Ce Premier ministre renoncerait au 49.3 “en échange d’un accord de non-censure” de la part du bloc central. Sur cette stratégie, le socialiste reconnait “une divergence fondamentale” avec LFI qui “veut parvenir à une situation de blocage qui obligerait Emmanuel Macron à démissionner”.Les Insoumis “évoquent une VIème République, mais leurs pratiques restent, visiblement, dans l’épure d’une Vème République chimiquement pure. Nous, nous sommes pour redonner toute sa place au Parlement”, dit-il.Tout comme l’été dernier, Olivier Faure semble fermer cependant la porte à un soutien de son parti à une nomination de l’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve à Matignon.”Bernard Cazeneuve est un homme de gauche, mais il n’a soutenu ni Raphaël Glucksmann aux élections européennes ni le NFP aux législatives. Il ne s’est jamais exprimé sur ce qu’il voudrait faire s’il arrivait à la tête du gouvernement. Ce serait paradoxal de nommer quelqu’un au nom d’une victoire, celle du NFP, à laquelle il n’a pas voulu contribuer”, répète-t-il. 

Censure: nouvel appel de Barnier à la “responsabilité”, Macron ne veut pas y “croire”

Emmanuel Macron ne peut “pas croire” à la censure du gouvernement de Michel Barnier, qui a une nouvelle fois appelé mardi soir à la “responsabilité” à la veille d’un vote crucial à l’Assemblée. Les spéculations pour Matignon sont elles déjà lancées.Éviter la censure alors que le Rassemblement national, en plus de présenter son propre texte, devrait voter la motion de la gauche ? “Je pense que c’est possible”, a assuré le Premier ministre sur France 2 et TF1.Michel Barnier en a appelé au “réflexe de responsabilité” des députés, en mettant l’accent sur ceux du RN qui devront “rendre des comptes” à leurs électeurs s’ils s’associent à la motion de “l’extrême gauche”.”On n’est pas dans du marchandage”, mais Marine Le Pen est entrée “dans une sorte de surenchère”, a asséné le Savoyard, interrogé sur un éventuel dernier geste sur les retraites, pour éviter de devenir mercredi le premier chef du gouvernement renversé par l’Assemblée depuis Georges Pompidou en 1962, détenteur du bail le plus éphémère de la Ve République.”Ce n’est pas moi qui suis en cause”, mais l’évènement aurait des conséquences: “18 millions” de Français “verront leur impôt sur le revenu augmenter”, a prévenu M. Barnier, si son gouvernement venait à être renversé et le budget pas adopté.- “Cynisme” -Il a écarté la possibilité d’être renommé en s’interrogeant sur le “sens” d’un tel scénario et l’hypothèse d’une démission d’Emmanuel Macron.”Politique fiction”, avait balayé un peu plus tôt le président lui-même, de Ryad où il est en visite d’État.M. Macron a dénoncé un “cynisme insoutenable” du RN s’il votait une motion déposée par la gauche “qui insulte ses électeurs”. Argument repris sur TF1 et France 2 par le Premier ministre, texte de la motion du Nouveau Front populaire à la main.Quant au PS, il fait preuve d’une “perte de repères complète” en censurant le gouvernement, a accusé M. Macron.Le chef de l’État a cependant, appelé à ne “pas faire peur” en évoquant des risques de crise financière.A l’Assemblée, la conférence des présidents a fixé à mercredi 16H00 l’examen des motions de censure déposées par la gauche et le RN. Et pour la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, “la chute de Barnier est actée”. Le Premier ministre fait “beaucoup de peine à voir”, a-t-elle jugée après son passage à la télévision. “Il se débat. Comme un poisson sorti de l’eau. Quitte à s’enfoncer dans la médiocrité et les contre-vérités”.Marine Le Pen a estimé, de son côté, qu’il “ne pouvait qu’échouer” après avoir inscrit son budget “dans la continuité catastrophique d’Emmanuel Macron”.- “Sursaut” -Renverser le gouvernement qui a été nommé le 5 septembre serait “une dissolution des esprits”, “mais je n’y crois pas”, a insisté Emmanuel Macron. “Tout le monde va prendre ses responsabilités”, a-t-il ajouté, en se refusant à envisager publiquement les options pour remplacer Michel Barnier à Matignon.M. Barnier a enregistré mardi soir le soutien du président (LR) du Sénat Gérard Larcher qui a appelé les députés au “sursaut” pour “dépasser les rancÅ“urs”.Lundi, le Premier ministre avait engagé sans surprise la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), assurant avoir été “au bout du dialogue” avec les groupes politiques, y compris le RN.Les gestes annoncés par Michel Barnier pour répondre aux exigences de l’extrême droite n’auront pas suffi.”Je ne croyais pas que (Marine Le Pen) oserait”, a lâché le Premier ministre lundi après une conversation téléphonique avec la cheffe de file des députés RN.”C’est le RN qui a obtenu le plus de gains politiques”, mais elle “préfère les sacrifier sur le dos des Français”, déplore-t-on dans l’entourage du chef du gouvernement. Elle a “un agenda personnel”, ajoute-t-on de même source, dans une allusion au procès des assistants du RN au Parlement européen, où Marine Le Pen risque l’inéligibilité.Si l’exécutif tombait, la France s’enfoncerait encore plus dans la crise politique créée par la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin.- Spéculations -Sur les marchés financiers, les taux d’intérêt auxquels emprunte la France se sont tendus face aux incertitudes. Mais la Bourse de Paris est restée quasi-stable, attentiste à la veille du vote.Les spéculations vont déjà bon train sur les successeurs potentiels à Michel Barnier, du ministre des Armées Sébastien Lecornu au centriste François Bayrou dans le camp présidentiel.”Ce n’est vraiment pas le sujet”, a répondu M. Lecornu dans Le Parisien, évoquant “le jeu pas toujours bienveillant” de ceux qui font circuler son nom.L’équation reste toutefois la même à l’Assemblée: aucune configuration ne semble promettre une majorité pour faire passer un budget pour 2025.Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a appelé Emmanuel Macron à nommer un “Premier ministre de gauche”, mais ouvert “au compromis” avec le bloc central, en se disant prêt à prendre ses responsabilités pour Matignon.ab-far-lum-are-bpa/sde/dch  Â