AFP Politics

Gilets jaunes: l’Assemblée lance un appel à ouvrir les cahiers du Grand débat

Dévoiler un “trésor national”, c’est l’appel lancé par l’Assemblée nationale au gouvernement mardi, avec l’adoption à l’unanimité d’une résolution demandant une large diffusion et une restitution des cahiers de doléances issus du Grand débat national, réponse à la crise des “gilets jaunes”.Près de six ans ont passé depuis la consultation citoyenne, lancée par Emmanuel Macron entre le 15 janvier et le 15 mars 2019, en réponse aux manifestations des “gilets jaunes”. L’exercice démocratique, inédit à l’époque moderne, avait abouti au recueil de “19.000 cahiers citoyens”, un “trésor national”, selon la députée écologiste de la Drôme Marie Pochon, à l’origine de cette résolution. “Des milliers de cahiers noircis, des colères, des espoirs, des histoires de vie, des préoccupations et des propositions de nos concitoyens”, mais “des cahiers qui, malgré la promesse présidentielle, ne seront jamais rendus publics”, a-t-elle déploré à la tribune de l’hémicycle.”On les retrouve alors dans les archives soigneusement gardés, parfois encore dans les tiroirs des mairies”. En effet, la plupart de ces “doléances” reposent dans les archives départementales partout en France, et ne sont guère ouvertes que par des chercheurs. Le public, qui y a souvent accès sans le savoir, s’y fait rare. Adoptée à l’unanimité des députés dans l’hémicycle – de La France insoumise au Rassemblement national en passant par les macronistes – cette résolution appelle notamment le gouvernement à “rendre publiques ces doléances sur une plateforme” en ligne ouverte à tous. Pour se faire, l’Etat doit finaliser et financer “la numérisation de chaque cahier de doléances” mais aussi “leur anonymisation”.Car lorsque les citoyens ont écrit leurs doléances (parfois en-dehors du cadre du Grand débat national, certains gilets jaunes dès novembre 2018) ils ont souvent livré sur papier des récits très personnels, y laissant parfois des éléments susceptibles de les identifier. – Recours à l’IA -La loi prévoit ainsi de ne pouvoir mettre à disposition ces archives que cinquante ans après leur dépôt afin de protéger le secret de la vie privée.  En réponse, le gouvernement a annoncé s’engager à chercher de “nouvelles solutions techniques pour anonymiser les contributions et permettre (ainsi) un accès en ligne au contenu des cahiers de doléances”, selon le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola dans l’hémicycle. Il a notamment évoqué des tests pour “anonymiser” et “analyser” les contenus déja numérisés avec le recours à l’intelligence artificielle, et promis d’associer à son pilotage un comité constitué de parlementaires, d’élus locaux et du Conseil économique, social et environnemental (Cese). En outre, le ministre a annoncé qu’un arrêt signé dans les prochains jours par le gouvernement actera une dérogation “à la règle des 50 ans” pour permettre un accès libre aux cahiers de doléances numérisés et rassemblés au Service interministériel des Archives nationales, notamment pour les chercheurs. C’est là que se trouve une partie des écrits qui n’ont pas été rendus anonymes.  Pour Mme Pochon, les annonces du ministre semblent correspondre à l’appel lancé pour “engager un travail constructif et transparent” en vue de “la publicisation effective des doléances”, dans un communiqué après le débat. Les députés “resteront vigilants et mobilisés jusqu’à la pleine application de cette résolution”, a-t-elle cependant précisé.Fait rare à l’Assemblée, la résolution a été votée par tous les groupes politiques, n’empêchant cependant pas des débats animés. Comme lorsque le Rassemblement national a critiqué une proposition de résolution “ironiquement cosignée” par tous ceux responsables de la crise des gilets jaunes, selon les mots de la députée d’extrême droite Edwige Diaz. Elle a fustigé une “classe politique” qui “s’improvise pompier pyromane” et un entêtement de la “détestation des automobilistes” dans les mesures prises depuis 2018.Pour le député LFI Arnaud Le Gall, la publication des “cahiers peut permettre de rendre son vrai visage à une révolte dont les acteurs ont été largement diffamés et dont les principaux mots d’ordre ont été occultés”. Il a ciblé le camp gouvernemental, affirmant que certains “espèrent sans doute, avec cette publication, clore le cycle ouvert en 2018”, mais affirmé y voir “une étape du combat” pour “la dignité des gilets jaunes” et pour que “leur revendication de justice sociale, fiscale et de démocratie”.Lui comme Mme Pochon ont tenu à souligner la dernière fois que des doléances avaient été publiées. C’était en 1903, l’année où “Jean Jaurès initie un travail de recherche et de publication des doléances de la Révolution française, lui aussi devant l’Assemblée nationale”, selon Mme Pochon. “Aujourd’hui, nous aurons l’occasion de le faire en moins d’un siècle”.

Ukraine: Macron lance la planification des “garanties de sécurité” avec les armées de 34 pays

Emmanuel Macron a lancé mardi, devant les chefs des armées de plus de 30 pays réunis à Paris, les travaux opérationnels pour passer à la planification des “garanties de sécurité crédibles” à apporter à l’Ukraine en cas d’accord de paix avec la Russie.”Face à l’accélération des négociations de paix”, le président français à affirmé “qu’il fallait aujourd’hui +passer du concept au plan+ pour définir des garanties de sécurité crédibles, afin qu’une paix solide et durable soit possible en Ukraine”, a rapporté l’Elysée. Autrement dit, de la théorie à la pratique, après plusieurs sommets politiques organisés par la France ou le Royaume-Uni.Le chef de l’Etat a aussi appelé les alliés européens à prendre collectivement leurs “responsabilités”, car “c’est le moment où l’Europe doit peser de tout son poids, pour l’Ukraine, et pour elle-même”.Emmanuel Macron avait convié les chefs d’état-major des pays prêts à contribuer à ces garanties d’une manière ou d’une autre. En tout, 34 pays étaient représentés, appartenant à l’Union européenne et/ou à l’Otan pour la plupart, dont le Royaume-Uni et la Turquie, mais aussi certains qui n’appartiennent à aucune des deux organisations, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon.Des représentants de l’Alliance atlantique et de l’UE étaient aussi présents, ainsi qu’un émissaire ukrainien, mais pas les Etats-Unis.La rencontre à huis clos s’est déroulée en parallèle de pourparlers cruciaux entre diplomates américains et ukrainiens en Arabie saoudite qui ont marqué une nette accélération vers des négociations avec la Russie pour mettre fin à la guerre, trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine.Kiev a soutenu une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours avec Moscou, les Etats-Unis acceptant de leur côté de lever les restrictions sur l’aide militaire à l’Ukraine. Selon le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, les autorités ukrainiennes ont accepté des “négociations immédiates” avec la Russie.”La balle est aujourd’hui clairement dans le camp de la Russie”, a réagi Emmanuel Macron mardi soir, saluant ces “avancées”.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump se montre déterminé à mettre fin à ce conflit, quitte à opérer un rapprochement inédit avec le président russe Vladimir Poutine.Face à ce bouleversement géopolitique, les Européens se démènent pour ne pas être exclus des négociations, et martèlent que seul un accord de paix durable, assorti de garanties de sécurité pour l’Ukraine, pourra prévenir une reprise des combats.Selon la présidence française, les participants à la réunion de Paris “sont convenus que ces garanties de sécurité soient crédibles et s’inscrivent dans le temps long, s’accompagnent d’un soutien sans faille à l’armée ukrainienne”.Ils ont aussi estimé qu’elles ne devaient pas être “disjointes de l’Otan et de ses capacités”, au moment où de nombreux pays ne semblent prêts à s’engager qu’avec l’assurance d’un “filet de sécurité” des Etats-Unis, principal pays de l’Alliance atlantique.- “Première pierre” -La rencontre des chefs militaires était donc “importante”, a estimé le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, également présent, car elle “vient poser une première pierre sur ces garanties de sécurité”.L’idée de déployer des troupes européennes en Ukraine dans le cadre d’un accord de paix avec la Russie été évoquée à plusieurs reprises ces dernières semaines.Paris et Londres notamment sont étroitement impliqués dans les discussions sur cette option, qui devait être abordée dans la réunion de mardi. Le Premier ministre britannique Keir Starmer organise à son tour samedi une réunion virtuelle avec les dirigeants des pays prêts à s’engager.”La décision finale dépend de l’établissement de conditions claires: quelle est la mission, quel est l’objectif, quel est le mandat et quelles sont les garanties en termes de protection américaine”, a expliqué mardi à Paris le ministre néerlandais de la Défense Ruben Brekelmans, estimant que Washington restait un “allié fiable” dans l’Otan.Sébastien Lecornu réunira mercredi ses homologues du groupe E5 (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Pologne), ainsi que des représentants de l’Union européenne et de l’Otan avec, en visioconférence, le ministre ukrainien de la Défense.Le ministre des Armées doit ensuite rencontrer jeudi les présidents des groupes parlementaires, en présence du Premier ministre François Bayrou.Le chef de l’Etat doit enfin réunir vendredi les industriels français de la défense, appelés à augmenter leur cadence depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022 et qui doivent se préparer à un afflux potentiel de nouvelles commandes.mra-dab-la-fff/hj

LR: “On m’a planté des poignards dans le dos”, affirme Wauquiez

Le patron des députés Les Républicains Laurent Wauquiez, en lice pour la présidence du parti face au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, a affirmé mardi qu’on lui avait “planté des poignards dans le dos”, tout en assurant mener une campagne de terrain “à la Chirac”.”Oui j’ai des cicatrices. Oui, j’ai fait des erreurs. Oui j’ai été KO et oui, on m’a planté des poignards dans le dos, mais oui je suis toujours là”, a affirmé le député de Haute-Loire sur Europe 1 dans l’émission de Cyril Hanouna.Se laissant aller à des confessions personnelles inhabituelles dans ses interventions publiques, il s’est dit convaincu “qu’à un moment, les Français jugent aussi les cicatrices que vous avez sur le corps”.”Sur la durée, je pense qu’ils regardent et se disent +ok il est monté sur le ring de boxe, il n’a pas toujours gagné (…) mais il est toujours là et il n’a jamais cédé+”, a-t-il répondu à une question sur “l’insincérité” dont il est taxé dans les sondages face à un Bruno Retailleau beaucoup plus populaire.Sans mentionner directement son adversaire qui s’est lancé dans la bataille contre lui pour la présidence de LR, faisant craindre une nouvelle guerre des chefs à droite comme en 1995 entre Jacques Chirac et Edouard Balladur, Laurent Wauquiez a revendiqué la figure de l’ancien président qui s’était finalement imposé dans la course à l’Elysée.”Il y a une autre partie de moi, qui est la partie chiraquienne, qui aime le Cantal, qui est de Haute-Loire, bon vivant, qui aime la liqueur de verveine congelée”, a-t-il affirmé, promettant de sillonner toute la France pour aller à la rencontre des militants LR qui désigneront à la mi-mai leur nouveau président.Interrogé sur le rôle de Bruno Retailleau au gouvernement, il a assuré qu’il faisait du “travail utile, mais on ne lui donne pas les moyens d’agir”, réitérant “qu’avec la tutelle de François Bayrou, il n’est pas possible de faire une vraie politique de droite”. Il a soutenu que le ministre de l’Intérieur était “favorable à une primaire” pour la présidentielle de 2027, contrairement à lui qui prône “un candidat de la droite et pas un candidat de la droite, du centre et de la gauche en même temps”.    

La France doit lutter “en même temps” contre “les menaces géopolitiques” et “terroristes”, dit Macron

Emmanuel Macron a affirmé mardi que la France devait lutter “en même temps” contre “les menaces géopolitiques” et contre “les menaces sur son sol projetées par les terroristes”, rejetant les accusations de certains opposants qui l’accusent d’exagérer la menace représentée par la Russie.”J’entendais dans les débats ces derniers jours des gens qui, en quelque sorte, remettaient en cause la menace géopolitique. Le président de la République inventerait la menace russe”, a dit le chef de l’Etat lors du lancement du futur siège de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Saint-Ouen, près de Paris.”Ces gens là n’ont pas suivi l’actualité, manifestement”, a-t-il taclé.Alors qu’Emmanuel Macron a, selon ses propres mots, “sonné le tocsin” ces dernières semaines sur la “menace russe”, qui selon lui “nous touche” déjà, la leader du Rassemblement national Marine Le Pen a estimé la semaine dernière que “la première des menaces pour la France” n’était pas Moscou mais “le fondamentalisme islamiste”.”Si au bout de trois ans, la Russie a du mal à avancer en Ukraine, il y a peu de chances pour qu’elle ambitionne de venir jusqu’à Paris”, a-t-elle estimé.Le président de la République a ironisé mardi, sans la nommer, sur ceux qui disent que “la vraie menace, c’est le terrorisme”, ou ont “d’autres obsessions”.”On n’a pas attendu de lutter contre la menace terroriste”, a-t-il martelé après avoir longuement défendu son bilan en la matière.Selon lui, “une grande nation, elle n’a pas à choisir, elle a à répondre”. “Et elle n’a pas à décider de lutter contre les menaces géopolitiques qui s’imposent à elle ou contre les menaces sur son sol projetées par les terroristes. Elle a à faire les deux en même temps. C’est ce que nous faisons”, a-t-il insisté.”A l’heure où l’équilibre du monde se reconfigure, où ce qu’on croyait acquis s’éloigne, et où ce qui paraissait exclu se rapproche, il nous faut en effet défendre ces valeurs indéfectibles de notre République”, a poursuivi Emmanuel Macron. “Parce que nous n’avons aucunement envie de subir. Nous voulons choisir le destin qui est le nôtre”, a-t-il plaidé, invoquant un “droit” à “la vie tranquille”.

Terrorisme: “Plus ils nous haïssent, plus ils nous grandissent”, lance Macron

“Plus ils nous haïssent, plus ils nous grandissent”, a déclaré Emmanuel Macron lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes du terrorisme mardi à Strasbourg, alors que “la menace rôde toujours”.”Derrière les bombes, les balles et les larmes, à chaque fois la haine, la haine de notre culture, de la connaissance, de notre modèle de démocratie. Mais ils n’ont pas compris une chose, c’est que plus ils nous haïssent, plus ils nous grandissent. Plus ils décuplent notre courage”, a déclaré Emmanuel Macron. L’hommage s’est déroulé quelques semaines après l’attaque au couteau survenue le 22 février à Mulhouse (Haut-Rhin), “un scénario d’horreur dont nous sommes encore meurtris”, a déclaré le président de la République.Avec cet attentat, qui a fait un mort, “Mulhouse a rejoint un douloureux cortège” de villes frappées par le terrorisme, a poursuivi M. Macron, mentionnant également Israël, touché par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.”Nous ne pouvons nous résigner à l’innommable”, a déclaré le chef de l’Etat.”Cette mémoire est ce qui nous sépare de la barbarie”, a-t-il insisté devant des victimes et leurs proches présents à Strasbourg. “Nous n’oublions rien, aucun nom, aucun visage”.”Si neuf attentats ont été déjoués en 2024, la menace rôde toujours”, a aussi souligné Emmanuel Macron.Pour la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, “ce jour de mémoire doit être aussi un jour d’engagement. Un engagement absolu à lutter sans relâche contre le terrorisme”. “Nous travaillons avec nos États membres et nos partenaires dans le monde entier, pour combattre la radicalisation, anticiper la menace terroriste, prévenir les attaques et protéger nos citoyens”, a martelé Mme Metsola, présente à la cérémonie qui intervient en pleine session du Parlement européen à Strasbourg.”Il y a eu beaucoup d’actes de la part à la fois des pays européens individuellement et de l’Europe et ça a été des actes extrêmement sécuritaires qui étaient parfaitement nécessaires et qui ont permis de coordonner le renseignement, de mieux prévenir les attentats”, a réagi à l’issue de la cérémonie Arthur Dénouveaux, président de l’association Life For Paris et rescapé du Bataclan. “Là où on a vraiment péché, en revanche, c’est sur la radicalisation, sur notre capacité à aller contrer la propagande des jihadistes”, a-t-il estimé.D’autres responsables d’associations, ainsi que des victimes d’attentats et leurs proches ont assisté à cet hommage, qui se tient à la date anniversaire de l’attentat le plus meurtrier d’Europe, en 2004 à Madrid (191 morts).Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts), Michel Catalano, qui avait été pris en otage par les frères Kouachi dans son imprimerie de Dammartin-en-Goële, a témoigné.”Il y a dix ans, ma vie a basculé, la mort a frappé à ma porte, m’entraînant dans un cauchemar inimaginable”, a-t-il décrit, saluant l’action des associations et le rôle de sa famille qui a été “essentielle” dans sa “reconstruction”.Lui qui intervient dans des collèges, lycées et en milieu carcéral, espère pouvoir “peut-être même un petit peu changer le monde dans lequel nous vivons”.

Pour la sécurité de l’Ukraine, LFI prône “le désarmement” des belligérants

Les garanties de sécurité pour l’Ukraine passent par “une politique de désarmement” des belligérants, a estimé mardi le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard, à rebours du discours dominant au gouvernement ou chez les socialistes.”Les garanties de sécurité sur lesquelles on doit travailler, ça doit passer par du désarmement, pas par du surarmement des uns et des autres”, a déclaré M. Bompard sur franceinfo.Pour surveiller le respect ces garanties, LFI ne pourrait accepter l’envoi de soldats français que dans le cadre de “forces de maintien de la paix sous mandat de l’Organisation des Nations Unies”, a-t-il ajouté.Il s’est dit “en désaccord” avec Emmanuel Macron sur l’imminence de la menace russe et la réponse à y apporter.”Il n’est pas nécessaire de partir dans une course à l’armement avec de plus en plus de missiles, de bombes, d’obus” si “la menace dont on est en train de nous parler est de l’ordre de la cybersécurité ou de la déstabilisation de nos démocraties”, a-t-il jugé. M. Bompard réfute pour autant toute convergence entre la position de LFI et du RN sur la politique étrangère. “La position de la France insoumise, c’est le non-alignement, +ni Trump, ni Poutine+ alors que le Rassemblement national, c’est +et Trump et Poutine+”, a-t-il résumé. Le RN “a déjà affiché à plusieurs reprises ses complicités avec le pouvoir russe et dit son admiration pour le nouveau pouvoir américain”, a-t-il souligné. En dépit de ces divergences à gauche, l’ex-LFI Clémentine Autain, qui siège désormais au sein du groupe écologiste à l’Assemblée a estimé sur Public Sénat que les gauches n’étaient pas “irréconciliables” sur l’international comme l’affirme Raphaël Glucksmann.”L’atlantisme était une pomme de discorde entre nous, un aveuglement à l’égard du régime de Poutine a également existé. Ces deux pommes de discorde, là, elles sont à terre”, a-t-elle jugé. “C’est le moment de reconstituer une doctrine internationale qui fédère les gauches et les écologistes. Je pense que c’est possible. On ne peut pas dire +le monde bascule+ et nous on reste à mouliner chacun dans son coin en expliquant que jamais on pourra se mettre d’accord. C’est une faute morale”, a-t-elle jugé. 

Bistrots: l’Assemblée facilite l’obtention de licences IV dans les petites villes mais renforce le contrôle du marché

Les députés ont adopté lundi un texte pour faciliter l’installation des bistrots et cafés servant des alcools forts dans les villes de moins de 3.500 habitants qui en sont dépourvus, mais en renforçant aussi sensiblement le pouvoir des maires sur les transferts de licences IV.”Les deux tiers des communes françaises aujourd’hui ne disposent plus de commerces. En toute logique, plus encore ne disposent ni d’un bistrot ni d’un café”, s’inquiète l’ancien ministre macroniste Guillaume Kasbarian, auteur du texte, et qui a dénoncé à la tribune un “cadre législatif ancien et obsolète”, une licence IV à la main.Le texte du député de l’Eure-et-Loir reprend et pérennise une expérimentation menée entre 2019 et 2022, qui permettait de créer une licence IV sur une commune de moins de 3.500 habitants si celle-ci n’en comptait pas. La mouture initiale prévoyait un régime déclaratif, mais un amendement socialiste est venu conditionner l’ouverture de l’établissement à une approbation du maire de la commune, lui octroyant un veto défendu à gauche comme au RN. La dérogation reste toutefois importante car la création de licences IV, qui permettent de servir des alcools plus forts que de la bière ou du vin, et notamment ceux au-delà de 18 degrés, est aujourd’hui prohibée.Un établissement qui souhaite en obtenir une doit le plus souvent, après autorisation du préfet, l’acquérir auprès d’un autre établissement du département ou du département limitrophe, lorsque ce dernier met la clé sous la porte par exemple.La ministre du Commerce Véronique Louwagie a soutenu un texte pour “la revitalisation de nos territoires ruraux” et “simplifier la vie des entrepreneurs”. Et la proposition a été adoptée à la quasi-unanimité de l’Assemblée avec le soutien de tous les groupes (156 pour, 2 contre).- Veto des maires -En théorie, la dérogation prévue par la loi n’est censée servir qu’une fois, pour créer une licence IV dans une commune qui n’en a pas. Mais un amendement MoDem est venu étendre le dispositif, en autorisant le conseil municipal à permettre l’ouverture d’un “nouvel établissement” supplémentaire.Si l’idée défendue est de permettre à ces villes d’avoir un débit de boisson dans le centre comme en périphérie, les députés ont appelé à affiner la rédaction de l’amendement, qui pourrait laisser penser que les dérogations peuvent s’enchaîner sans limite.Les débats ont en partie tourné sur le risque de l’ouverture de nouveaux bistrots pour la santé publique et la consommation d’alcool, responsable de plus de 40.000 décès prématurés par an en France, selon plusieurs rapports.Mais c’est sur les questions du marché des licences IV et de contrôle des maires que les débats ont été les plus vifs.Les députés de gauche, mais aussi le député Horizons François Gernigon, craignent en effet de voir les nouvelles licences IV captées dans les prochaines années par d’autres communes plus grandes ou attractives.Cette loi “va conduire à ouvrir des débits de boisson dans les grandes métropoles”, avait assuré le député LFI Hadrien Clouet en ouverture des débats.Contre l’avis de Guillaume Kasbarian, tenant assumée d’une ligne très libérale au sein de la macronie, les députés ont voté un amendement pour interdire que les licences créées via sa loi puissent être cédées dans une autre commune.Surtout, un amendement de Yannick Monnet (groupe communiste) est venu conditionner le transfert d’une licence IV d’une commune à une autre à l’approbation du maire de la commune de départ.Une disposition qui viendrait s’appliquer à tous “ceux qui tiennent des bars aujourd’hui” avec une licence IV, a tancé Guillaume Kasbarian, frontalement opposée à la mesure, adoptée avec le soutien de députés allant de la gauche au RN en passant par LR.En l’état actuel du droit, un maire peut déjà s’opposer au départ d’une licence IV, mais cela ne vaut que lorsqu’il s’agit de la dernière existant sur sa commune.Yannick Monnet n’a lui pas boudé son plaisir, estimant important que “le maire puisse organiser l’activité économique” de la commune.La proposition de loi devra désormais aller au Sénat.

Moldavie: Macron dénonce des “tentatives russes de plus en plus désinhibées de déstabilisation”

Emmanuel Macron a dénoncé lundi des “tentatives russes de plus en plus désinhibées de déstabilisation” à l’encontre de la Moldavie et de ses “institutions démocratiques”, en recevant son homologue moldave Maia Sandu à l’Elysée.”Nous avons décidé de renforcer encore notre coopération pour accroître la résilience de la Moldavie vis-à-vis des ingérences étrangères”, a déclaré le président français à l’occasion de la signature d’un accord bilatéral dans ce domaine.”Aujourd’hui, nous nous engageons à joindre nos forces dans le combat contre la désinformation. Car dans le monde d’aujourd’hui, la vérité est aussi vitale que la sécurité”, a dit pour sa part Maia Sandu.Elle a assuré que la Moldavie avait “appris en première ligne que la Russie ne respecte aucune promesse”, accusant Moscou de mener un “impérialisme moderne” — en écho aux accusations récurrentes d’Emmanuel Macron.Viginum, l’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, va ainsi consolider sa coopération avec le centre moldave de communication stratégique, notamment dans “la protection des processus électoraux”, selon l’Elysée.Maia Sandu a été réélue à l’automne lors d’une élection présidentielle assombrie par des soupçons d’ingérences russes. Un soulagement pour l’UE, qui a officiellement ouvert en juin des négociations d’adhésion avec la petite ex-république soviétique de 2,6 millions d’habitants.Emmanuel Macron s’était alors réjoui que la “démocratie” ait “triomphé de toutes les interférences et de toutes les manÅ“uvres”.Ces derniers jours, alors qu’il met en garde contre la “menace russe” qui “touche” déjà l’Europe, il a accusé Moscou de “manipuler les élections en Roumanie, en Moldavie”. Si le président russe Vladimir Poutine, qui a envahi l’Ukraine depuis 2022, n’est pas freiné, “il ira à coup sûr sur la Moldavie et peut-être au-delà sur la Roumanie”, a-t-il aussi prévenu début mars.Lundi, le président français a salué le “courage” de son homologue, à la tête d’un pays qui depuis trois ans “subit de plein fouet les conséquences humaines et économiques de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine”, et “dont l’espace aérien est régulièrement violé par des drones et missiles russes”.Il a réaffirmé son “soutien indéfectible à l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République de Moldavie dans ses frontières internationalement reconnues”. Et il a promis de continuer à l’accompagner “sans faille” dans son ambition d’accomplir les “aspirations européennes” de son pays.

Congrès du PS: Hélène Geoffroy pour une candidature socialiste ou social-démocrate en 2027

La maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) Hélène Geoffroy, qui n’exclut pas d’être candidate au poste de première secrétaire du PS face à Olivier Faure au prochain congrès, défend lundi “une candidature socialiste ou sociale-démocrate en 2027” et appelle à “un Epinay II” pour rassembler “la famille des socialistes et sociaux-démocrates dispersés”.L’opposante à Olivier Faure affirme que “seule une candidature socialiste ou sociale-démocrate en 2027 dotée d’un projet de transformation du pays” pourra entraîner l’adhésion des Français et empêcher “le RN d’arriver au pouvoir”, dans un texte préfigurant la contribution générale que son courant Debout les socialistes va porter en vue du congrès de juin prochain.Dans ce texte baptisé “Le temps des socialistes et de la gauche républicaine”, elle prône le lancement d'”assises de la Gauche”, “un +Epinay II+, en référence au Congrès d’Epinay de 1971, qui marque l’unité des socialistes derrière François Mitterrand, autour d’une “union de la gauche” avec le Parti communiste (PCF) et les radicaux de gauche.Elle veut ainsi rassembler “les militants regroupés autour” de Benoit Hamon (Générations), Emmanuel Maurel (Gauche républicaine et socialiste), l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, le leader de Place Publique Raphaël Glucksmann, ou l’ex-macroniste Sacha Houlié, écrit-elle. “C’est au sein de cette nouvelle formation politique, que les militants désigneront leur candidat ou candidate à l’élection présidentielle à l’automne 2026”, promet-elle. Refusant le “mantra” de l’union des gauches, elle précise que “la question des accords se posera ensuite”, et qu'”il nous faudra travailler sur un contrat de législature et de gouvernement commun avec les écologistes et les communistes”. “Avec LFI, nous mettrons en Å“uvre les désistements de second tour face au RN”, ajoute-t-elle.Elle refuse par ailleurs l’idée d’une primaire “sous la forme de la primaire populaire (qui) n’a pas de sens”, et souligne que “jamais une candidature unique de la gauche à l’élection présidentielle n’a été victorieuse”.

Réforme de l’audiovisuel public: Dati confie une mission à Laurence Bloch

La ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé lundi avoir confié à Laurence Bloch, ex-directrice des antennes de Radio France, une “mission d’accompagnement sur la réforme de gouvernance de l’audiovisuel public”, maintes fois repoussée mais qu’elle appelle de ses vÅ“ux.Fin janvier, la ministre a assuré qu’elle mènerait à son terme, “d’ici l’été”, cette réforme qui prévoit la création d’une holding, France Médias, chapeautant quatre filiales (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, Institut national de l’audiovisuel) sous l’autorité d’un ou d’une présidente.Le texte, à l’origine une proposition d’un sénateur centriste, Laurent Lafon, adoptée par le Sénat en juin 2023, aurait dû être examiné en décembre mais a été retardé après la chute du gouvernement Barnier. Il peine depuis à être inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale en séance publique et son avenir est incertain.L’année dernière, Rachida Dati défendait même une fusion des entreprises de l’audiovisuel public mais ce projet avait été suspendu une première fois par la dissolution de l’Assemblée en juin.”Dans la perspective de la confirmation d’un nouveau débat (…) une mission d’accompagnement est confiée à Laurence Bloch”, annonce le ministère dans un communiqué.Objectif ? “Contribuer à la réflexion sur la mise en Å“uvre des coopérations, les possibilités nouvelles et concrètes de coordination et en particulier les possibilités de renforcer la visibilité des offres de service public”, est-il précisé.Ancien pilier de Radio France, qu’elle a rejoint à la fin des années 1970, Laurence Bloch, 72 ans, a dirigé France Inter de 2014 à 2022, en faisant la première radio du pays, avant de devenir directrice des antennes et de la stratégie éditoriale de la maison ronde, jusqu’à son départ à la retraite l’année dernière. “Avec la concurrence des grandes plateformes et l’évolution des usages, il est indispensable que l’audiovisuel public accélère sa transformation”, justifie le ministère, invoquant “un enjeu à la fois démocratique et de souveraineté nationale”.Mais le projet est fortement contesté. Les syndicats de l’ensemble de l’audiovisuel public (Radio France, France Télévisions…) ont notamment dénoncé en février une “fausse solution”, dans un texte co-signé par plus de 2.000 élus locaux et parlementaires.La présidente de Radio France, Sibyle Veil, a qualifié de “bonne nouvelle” le “choix de Laurence Bloch”, qui “permettra de mettre la radio au cÅ“ur des réflexions sur l’audiovisuel public”, dans une déclaration transmise à l’AFP.