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Lecornu va mettre fin aux “avantages à vie” des ex-ministres dès 2026

Fini le chauffeur et la voiture de fonction “à vie” pour les anciens de Matignon: les avantages octroyés aux ex-Premiers ministres seront “supprimés” dès 2026, a annoncé lundi Sébastien Lecornu, concrétisant l’une de ses premières promesses, très symbolique pour l’opinion.Il n’est “pas concevable” que les anciens ministres “puissent bénéficier d’avantages à vie en raison d’un statut temporaire”, a écrit le locataire de Matignon sur X, confirmant la mise en place de cette réforme dès le 1er janvier 2026.”La protection policière ne sera accordée aux anciens Premiers ministres et ministres de l’Intérieur que pour une durée limitée, et reconduite en fonction de la réalité du risque. Tous les autres moyens mis à disposition des anciens Premiers ministres à vie le seront dorénavant pour une durée limitée”, a expliqué M. Lecornu sur ce réseau social.Sollicité par l’AFP, Matignon a expliqué que le gouvernement avait préparé une “instruction” à destination du Secrétariat général du gouvernement, en vue de revoir le décret du 20 septembre 2019, qui avait déjà restreint les privilèges accordés aux anciens Premiers ministres.Ces derniers peuvent actuellement se voir octroyer “sur leur demande, un véhicule de fonction et un conducteur automobile”, à la charge de l’Etat. Ils peuvent aussi bénéficier d’un “agent pour leur secrétariat particulier” pendant dix ans à compter de la fin de leurs fonctions et au plus tard jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 67 ans. Des avantages qui ne s’appliquent pas pour les “ex” de Matignon lorsque ces derniers disposent déjà de ces privilèges via leur mandat (parlementaire ou local) ou leur fonction publique.- “Mettre fin aux derniers privilèges” -Une autre instruction du chef du gouvernement à l’attention de la Direction générale de la police nationale (DGPN) permettra de créer “un cadre” relatif à la “protection policière” des anciens Premiers ministres et ministres de l’Intérieur, a détaillé Matignon.”On ne peut pas demander aux Français de faire des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas. La réforme, ce n’est pas toujours +pour les autres+, cela crée la suspicion”, avait lancé Sébastien Lecornu dans un entretien donné à plusieurs titres de la presse régionale durant le week-end. “Beaucoup de choses ont été réglées pour les anciens présidents de la République. Je vais donc mettre fin aux derniers privilèges”, avait-il encore promis, quelques jours seulement après sa prise de fonctions à Matignon, durant laquelle il s’était inquiété du “décalage” observé entre la vie politique et la vie “réelle” des Français.Le Premier ministre, nommé mardi par Emmanuel Macron après la chute de François Bayrou, met ainsi en musique l’une de ses premières promesses, alors qu’il consulte en parallèle les forces politiques, syndicales et patronales en vue de former un gouvernement susceptible de survivre aux menaces de censure des oppositions.Il doit aussi batailler contre une opinion publique très défiante vis-à-vis de sa nomination, même si les chiffres de confiance des Français à son égard varient selon les instituts de sondage.Son prédécesseur, François Bayrou, avait déjà annoncé vouloir passer au crible ces privilèges ministériels: il avait confié fin août une mission à l’ex-député socialiste René Dosière pour identifier les “avantages indus, excessifs, inacceptables” dans un contexte de dérapage des finances publiques. En réalité, l’économie à espérer de ces annonces est dérisoire par rapport aux dizaines de milliards d’euros recherchées par les gouvernements successifs. Les privilèges accordés au titre du décret de 2019 (chauffeur, secrétariat, véhicule) ont coûté 1,58 million d’euros à l’Etat en 2024, selon le gouvernement. Un montant auquel il faut ajouter les dépenses de protection policière, évaluées à 2,8 millions d’euros par an dans un rapport parlementaire de 2019.

Drapeaux palestiniens sur les mairies: critiqué par Retailleau, Faure reçoit le soutien de Mélenchon

Afficher le drapeau palestinien sur les mairies le jour de la reconnaissance de la Palestine par la France le 22 septembre: l’idée poussée par le patron du PS Olivier Faure a suscité l’indignation à droite du champ politique et dans la communauté juive. Tout a commencé par un tweet du premier secrétaire du Parti socialiste dimanche en fin d’après-midi.”Le 22 septembre, quand la France reconnaîtra enfin l’État palestinien, faisons flotter le drapeau palestinien sur nos mairies”, a-t-il écrit sur X en publiant une capture d’écran d’un article faisant état de “l’admiration” du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez pour les manifestations propalestiniennes qui avaient perturbé la Vuelta.Une “surenchère démagogique et clientéliste” pour le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi.”Je n’ai pas souvenir que vous ayez demandé aux mairies d’afficher les portraits des otages retenus à Gaza. Ni les drapeaux du Sud Soudan ou du Kosovo quand la France les a reconnus”, a-t-il ajouté.Emmanuel Macron co-présidera avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, le 22 septembre au siège de l’ONU à New York, une conférence sur la “solution à deux Etats” au cours de laquelle Paris doit formaliser, de même que plusieurs autres pays, sa reconnaissance de l’Etat palestinien.Cette date correspond aussi cette année à Roch Hachana, le Nouvel an juif.Alors qu’un internaute, l’ancien porte-parole de l’armée israélienne Julien Bahloul, le lui faisait remarquer, le patron du PS a répondu: “Tant que vous penserez que vous ne pouvez fêter le nouvel an juif et l’an 1 d’un État palestinien, vous ne sèmerez que la haine, le désespoir et la mort”.”Croire qu’on doit choisir entre fêter Roch Hachana et espérer un État palestinien, c’est confondre calendrier religieux et conflit géopolitique”, a affirmé de son côté le grand rabbin de France Haïm Korsia.C’est sur un aspect plus juridique que le ministre de l’Intérieur démissionnaire et patron des LR, Bruno Retailleau, est intervenu. – Mélenchon, un soutien “radioactif”? -“La justice administrative a ordonné récemment, et à plusieurs reprises, le retrait de drapeaux palestiniens du fronton de mairies, au motif qu’ils portaient gravement atteinte au principe de neutralité des services publics”, a-t-il déclaré.”Il y a suffisamment de sujets de division dans le pays pour ne pas importer le conflit du Proche-Orient”, a-t-il également tancé.Ces derniers mois, des tribunaux avaient notamment ordonné aux mairies de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Mitry-Mory (Seine-et-Marne) ou Besançon de retirer des drapeaux palestiniens hissés sur ou devant leur hôtel de ville.Les échanges n’ont pas échappé au leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, dont la formation s’est fait le fer de lance du soutien de la cause palestinienne au sein de la classe politique française. Et qui accuse régulièrement les socialistes de timidité à ce sujet.”Olivier Faure, résistez aux provocations. Il ne faut JAMAIS mélanger la religion avec la politique”, a-t-il réagi sur X.”Courage ! Vous allez découvrir quel niveau d’insultes et de violences nous sommes soumis depuis deux ans”, a-t-il ajouté, dans un message teinté d’ironie.Fin août, lors d’une conférence devant ses troupes à Paris, Jean-Luc Mélenchon avait lancé à destination d’Olivier Faure: “Tu feras comme d’habitude mon grand, tu vas attendre six, sept, huit mois pour dire la même chose que moi après m’avoir injurié pendant six ou sept mois”.Pas de quoi rassurer les socialistes. “Le soutien de LFI paraît radioactif sur tous les sujets maintenant”, souffle un proche du patron du PS.”On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre”, dit de son côté un cadre Insoumis. “Faure se réveille deux ans après le début du génocide et il veut rattraper ses absences. Mais en général quand on fait ça on perd sur les deux tableaux”.Pendant le week-end, Olivier Faure s’était fait huer par des militants à la Fête de l’Humanité pour avoir reproché aux Insoumis de ne pas avoir “compris qu’il y avait un acte terroriste perpétré par le Hamas”, lors des attaques du 7 octobre 2023 en Israël.

Lecornu recevra la gauche et le RN mercredi

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu recevra mercredi les responsables du Parti socialiste, des Écologistes et du Parti communiste, ainsi que le Rassemblement national, dans le cadre de ses consultations en vue de préparer le budget 2026 et d’éviter une censure.”On a rendez-vous mercredi matin et donc nous le verrons pour la première fois”, a déclaré Olivier Faure, premier secrétaire du PS, lundi sur France 2. Les Écologistes de Marine Tondelier et le Parti communiste de Fabien Roussel ont également indiqué à l’AFP être reçus mercredi, respectivement à 14H et 18H.Le RN de Marine Le Pen et Jordan Bardella sera également reçu le même jour, de même que Place publique, la formation social-démocrate de Raphaël Glucksmann, a fait savoir Matignon sans préciser les horaires de ces entretiens.La veille, mardi, sont attendus les représentants du Parti radical, du Parti radical de gauche, ainsi que les indépendants et ultramarins rattachés au petit parti Utiles ou au groupe Liot à l’Assemblée. Viendra enfin jeudi le tour d’Eric Ciotti et son Union des droites pour la République (UDR).Depuis sa nomination le 9 septembre, Sébastien Lecornu a commencé ses consultations avec d’abord les partis de son “socle commun” (bloc central et LR), puis les syndicats et organisations patronales avec qui il a des entretiens encore lundi et mardi.Mais le rendez-vous le plus attendu est celui avec les socialistes. C’est eux qui peuvent éviter à M. Lecornu, déjà menacé de censure par LFI et le RN, de connaître le même sort que ses prédécesseurs. Au cœur de ce rendez-vous: le projet de budget 2026 que le nouveau gouvernement devra présenter avant la mi-octobre au Parlement.Les socialistes posent notamment comme conditions un moindre effort d’économies l’année prochaine que ce qu’envisageait François Bayrou et une fiscalité plus forte des plus riches, à travers la taxe sur les très hauts patrimoines élaborée par l’économiste Gabriel Zucman (2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros).Mais Sébastien Lecornu, s’il s’est dit prêt samedi à “travailler sans idéologie” sur les questions “de justice fiscale” et de “répartition de l’effort”, a déjà fait comprendre son hostilité à cette taxe Zucman, notamment au fait de taxer le patrimoine professionnel “car c’est ce qui permet de créer des emplois”.”Quand on parle patrimoine professionnel, vous pensez à la machine outil ou aux tracteurs mais pas du tout. On parle d’actions, la fortune des ultrariches, elle est essentiellement en actions”, lui a répondu M. Faure lundi sur France 2. “Si vous dites que, dans la base imposable, on retire ce qui est l’essentiel de leur richesse, en réalité, vous n’avez rien à imposer”, a-t-il argumenté.”C’était déjà le problème avec l’Impôt sur la fortune (ISF, supprimé par Emmanuel Macron) qui touchait les +petits riches+ et épargnaient les +ultrariches+ parce que les +ultrariches+ placent leur argent dans des holdings”, a-t-il reconnu. 

Turquie : avant une audience cruciale pour le CHP, des dizaines de milliers de personnes défilent à Ankara

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara, à la veille d’une audience cruciale devant la justice pour le CHP, le principal parti d’opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan, dont la direction pourrait être chamboulée en raison d’une accusation de fraudes.L’audience est prévue pour débuter à 10h00 heure locale (07h00 GMT), devant le 42e tribunal civil de première instance de la capitale turque.Selon certains observateurs, l’affaire s’apparente à une tentative des autorités de saper le plus ancien parti politique de Turquie, qui a remporté une énorme victoire contre l’AKP (Parti de la justice et du développement, conservateur) du président Erdogan aux élections locales de 2024 et gagne en popularité dans les sondages. Le CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) rejette les accusations et estime que le gouvernement tente de l’affaiblir en tant que force d’opposition. Sa popularité a augmenté depuis qu’il a organisé les plus grandes manifestations de rue de Turquie en une décennie, déclenchées par l’emprisonnement en mars de son candidat à la présidence de la République, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu.- “Fraude électorale” -L’audience doit statuer sur la possible annulation des résultats du congrès du CHP en novembre 2023. Pendant ce congrès, les délégués avaient évincé le président de longue date du parti, Kemal Kilicdaroglu, tombé en disgrâce, et élu Özgür Özel. L’acte d’accusation désigne M. Kilicdaroglu comme étant la partie lésée et réclame des peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans pour M. Imamoglu et 10 autres maires et responsables du CHP, accusés de “fraude électorale”. Si la justice le décidait, M. Özel pourrait donc se voir démettre de ses fonctions à la tête de cette formation. Le 2 septembre, un tribunal a destitué la direction de la branche d’Istanbul du CHP en raison d’accusations d’achats de votes au cours de son congrès provincial et nommé un administrateur pour prendre le relais.Cette décision, qui a été largement perçue comme pouvant faire jurisprudence, a déclenché de vives protestations et entraîné une chute de 5,5% de la Bourse, faisant craindre que le résultat de lundi ne nuise également à la fragile économie de la Turquie. Si le tribunal d’Ankara déclarait les résultats du congrès du CHP nuls et non avenus, cela pourrait annoncer le retour de son ancien leader Kemal Kilicdaroglu, qui a accumulé une série de défaites électorales ayant plongé le parti dans une crise. Dans une tentative de protéger sa direction, le CHP a convoqué un congrès extraordinaire le 21 septembre. Si le tribunal destituait M. Özel et rétablissait M. Kilicdaroglu, les membres du parti pourraient donc tout simplement réélire Özgür Özel six jours plus tard.- “Ce procès est politique” -À la veille de l’audience, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées en soutien au CHP dans le centre de la capitale turque. “Ecoute cette place Erdogan”, a lancé M. Özel dimanche soir devant les manifestants qui scandaient “Erdogan, démission !”. “Aujourd’hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l’abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l’oppression plutôt que par les urnes. Quiconque représente une menace démocratique pour lui est désormais sa cible”, a affirmé M. Özel.”Ce procès est politique, les allégations sont calomnieuses. C’est un coup d’État et nous résisterons”, a-t-il martelé.”Il ne s’agit pas du CHP mais de l’existence ou de l’absence de démocratie en Turquie”, a déclaré pour sa part Ekrem Imamoglu aux journalistes vendredi, après avoir comparu devant un tribunal pour des accusations sans lien avec cette affaire. Lorsque Özgür Özel a pris sa direction en novembre 2023, le CHP était en crise mais, en mars 2024, il a conduit le parti à une éclatante victoire aux élections locales.Depuis l’arrestation du maire d’Istanbul en mars dernier, M. Özel a su galvaniser les foules, s’attirant les foudres du pouvoir en organisant chaque semaine des rassemblements, jusque dans des villes longtemps considérées comme des bastions du président Erdogan. 

Le PS pose ses conditions, Lecornu sous un feu croisé politique et syndical

Les socialistes ont posé leurs conditions dimanche, en particulier sur la fiscalité des plus riches, face aux offres appuyées de dialogue du Premier ministre Sébastien Lecornu, qui se retrouve sous les pressions conjuguées des oppositions, des mouvements sociaux, jusqu’aux agriculteurs et même aux patrons qui menacent de se mobiliser.Dans ses premiers actes, l’ancien ministre des Armées a annoncé samedi l’abandon de la mesure rejetée par les Français de suppression de deux jours fériés. Il a tendu la main à la gauche, hors LFI, et à l’appui de son changement de méthode, il a promis le lancement d’une nouvelle réforme de décentralisation et la suppression des avantages bénéficiant aux anciens ministres.Mais pour des raisons souvent contraires, ce sont des menaces de blocages, sur le terrain politique ou social, ou des avertissements qui ont déferlé dimanche au lendemain de sa prise de parole dans la presse régionale.Le Parti socialiste, qui sera crucial pour la survie du gouvernement et avec qui le Premier ministre souhaite engager une discussion “moderne et franche” sur le budget 2026, a rappelé ses lignes rouges.”Si le Premier ministre souhaite demeurer en poste, il doit comprendre qu’il y a une soif de changement dans le pays. (…) La rupture, c’est suspendre la réforme des retraites, c’est permettre l’augmentation des salaires”, a souligné le député PS Philippe Brun sur Franceinfo.- Pas de “fétichisme” -L’ex-président François Hollande, tenant de la ligne la plus conciliante au sein du PS, a soutenu l’exigence d’une plus grande taxation des plus riches, sans faire de “fétichisme” sur le dispositif qui sera retenu. La taxe sur les hauts patrimoines élaborée par l’économiste Gabriel Zucman, soutenue par le PS, n’est pas la seule formule, a-t-il insisté sur BFMTV.Il faut que Sébastien Lecornu “change l’orientation” de son gouvernement. Et les socialistes doivent savoir “à un moment nouer un compromis”, a ajouté l’ex-chef de l’Etat, hostile à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.”Il y a des questions de justice fiscale, de répartition de l’effort et il faut y travailler sans idéologie”, avait dit samedi Sébastien Lecornu, avant de mettre en garde: “Attention au patrimoine professionnel, car c’est ce qui permet de créer des emplois.”Probablement une façon d’évacuer la taxe Zucman. Pour les macronistes, ce n’est “pas une bonne piste”, a réaffirmé la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet sur LCI.Le patronat, de son côté, est monté au créneau dès samedi soir. Le président du Medef Patrick Martin a averti que le gouvernement ferait face à “une grande mobilisation patronale” si les impôts sur les sociétés augmentaient.Sébastien Lecornu compte sur les partenaires sociaux pour trouver par la négociation des économies supplémentaires, et compenser l’abandon de la mesure sur les jours fériés, qui devait rapporter 4,2 milliards d’euros au budget 2026. – “Il n’a rien à faire là” -Son prédécesseur François Bayrou tablait sur des économies de 44 milliards d’euros au total, un chiffre qui pourrait être revu en baisse dans la négociation qui va désormais s’ouvrir.Sans majorité à l’Assemblée, le nouveau Premier ministre devra cet automne espérer la non-censure des socialistes ou du Rassemblement national (RN) pour se maintenir. Mais il a clairement indiqué que c’est vers la gauche non-mélenchoniste qu’il se tournerait d’abord.Côté Ecologistes, la réponse est déjà négative. Marine Tondelier n’entend pas négocier avec un Premier ministre qui, a-t-elle dit sur RTL, “n’a rien à faire là” car elle considère qu’Emmanuel Macron aurait dû nommer une personnalité de gauche.Au sein de la coalition sortante, on cherche cependant des voies de passage. Yaël Braun-Pivet a appelé dimanche à un accord autour d’un chiffre de 35 à 36 milliards d’euros d’économies dans le budget 2026. La porte-parole des Républicains (LR) Agnès Evren a indiqué sur France 3 que le chiffre de 44 milliards “peut se négocier”.En déplacement en Alsace, le ministre de l’Intérieur et président de LR Bruno Retailleau a posé “les limites” de la participation de son parti au gouvernement et rejeté par avance une politique qui serait “faite pour satisfaire la gauche”.Quant au RN, réuni à Bordeaux, il voit déjà au-delà de Sébastien Lecornu. Marine Le Pen prépare ses troupes à de nouvelles élections “lorsque ce gouvernement déjà oublié sera censuré, probablement dans quelques semaines ou dans quelques mois”.Les syndicats préparent, eux, leurs mobilisations de jeudi prochain, qui devraient entraîner des grèves dans plusieurs secteurs, et être plus massives que la journée de blocage du 10 septembre. “Nous voulons battre le fer pendant qu’il est chaud, envoyer l’ensemble du musée des horreurs du budget Bayrou aux oubliettes de l’histoire”, a déclaré à l’AFP la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.Et dimanche, c’est le président de la FNSEA Arnaud Rousseau qui a ajouté la voix des agriculteurs aux tensions politiques et sociales du moment. “Une grande journée d’action” aura lieu le 26 septembre autour des questions des échanges internationaux pour les produits agricoles, a-t-il annoncé.

Lecornu “sera censuré, dans quelques semaines ou quelques mois”, prévient Le Pen

Le gouvernement de Sébastien Lecornu “sera censuré, probablement dans quelques semaines ou dans quelques mois”, a affirmé dimanche Marine Le Pen, qui avant même sa rencontre avec le nouveau Premier ministre a appelé ses partisans à se préparer à de nouvelles élections législatives.Le rendez-vous à Matignon n’est toujours pas calé, mais la patronne du Rassemblement national a déjà condamné son hôte. “Lorsque ce gouvernement sera censuré, probablement dans quelques semaines ou dans quelques mois, vous serez à nouveau appelés aux urnes (et) vous aurez le pouvoir de faire de Jordan (Bardella) votre Premier ministre”, a-t-elle lancé devant plus de 6.000 militants réunis au Parc des expositions de Bordeaux.Sans même évoquer la possibilité d’une négociation avec M. Lecornu – qui assume lui-même ne pas chercher un “accord politique avec le RN” – Mme Le Pen a ironisé sur ce Premier ministre qui “va commencer ses consultations, une expression assez adaptée pour un système malade”.”Il va aller un coup chez les socialistes et les écologistes, un autre chez Les Républicains (…) Qui peut croire qu’un grand projet bienfaisant et fédérateur puisse naître de ces bricolages politiciens ?”, a-t-elle ajouté.Dans un meeting aux airs de pré-campagne électorale, la triple candidate à la présidentielle a exhorté ses partisans à se préparer au “retour aux urnes”.”L’alternance nationale viendra, si ce n’est pas aujourd’hui ce sera demain”, leur a-t-elle lancé, fixant à nouveau l’échéance: “Dans quelques semaines, vous aurez à travers nous le pouvoir d’engager le grand redressement tant attendu” et, au passage “de faire de Jordan Bardella votre Premier ministre”.”La France ne sera jamais mieux servie que par nous-mêmes”, a-t-elle insisté, égrainant par avance un programme de gouvernement dont “la première priorité sera naturellement le rétablissement des comptes publics”, suivie des thématiques habituelles du RN, notamment le pouvoir d’achat, la sécurité et l’immigration.”Tout cela, nous pouvons le faire depuis Matignon”, a assuré Mme Le Pen, martelant quatre mots aux airs de slogan de campagne: “Demain, nous le ferons”.

Les Français pas satisfaits de la nomination de Sébastien Lecornu, selon deux sondages

Les Français ont majoritairement une opinion défavorable du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, selon deux sondages publiés dimanche, même si les chiffres varient sensiblement entre l’institut Ifop dans le JDD et Ipsos/BVA dans la Tribune Dimanche.Avec seulement 16% d’opinions favorables (contre 40% d’opinions défavorables), le chef du gouvernement fait moins bien que son prédécesseur François Bayrou (20%) lors de sa nomination et il est nettement distancé par Gabriel Attal (37%), Michel Barnier (34%) et Elisabeth Borne (27%), indique le baromètre mensuel Ipsos/BVA publié par la Tribune Dimanche.L’institut de sondage note que 44% des personnes interrogées disent ne pas connaître suffisamment Sébastien Lecornu pour se prononcer. Le nouveau chef du gouvernement a été nommé mardi par le président Emmanuel Macron. Selon cette enquête, 60% des Français pensent en outre qu’il ne parviendra pas à un compromis avec des partis d’opposition pour faire adopter le budget 2026.Pour l’Ifop dans le Journal du dimanche (JDD), le total des satisfaits concernant Sébastien Lecornu s’établit à 38%, soit quatre points de plus que François Bayrou lors de sa prise de fonctions. L’institut mesure le total des mécontents à 62%.Les deux sondages montrent également une chute de la popularité d’Emmanuel Macron.Pour Ipsos/BVA, il atteint dans ce baromètre son plus bas historique depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, avec seulement 17% d’opinions favorables et une chute vertigineuse de 18 points dans son propre électorat.L’Ifop de son côté mesure la part des mécontents du chef de l’Etat à 81% (+ 5 points), contre 19% de satisfaits.Parmi les personnalités dont les Français seraient satisfaits qu’elles arrivent à la présidence du pays, le président du RN Jordan Bardella arrive en tête (35%), devant la leader du parti Marine Le Pen (32%), puis le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (27%), qui devance l’ancien Premier ministre Edouard Philippe (25%), d’après l’enquête Ipsos/BVA. Raphaël Glucksmann, la première personnalité de gauche dans ce classement, arrive en huitième position (18%).L’enquête Ipsos/BVA a été réalisée du 11 au 12 septembre par internet auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 personnes selon la méthode des quotas.L’enquête Ifop a été réalisée du 10 au 11 septembre en ligne, sur un échantillon représentatif de 1.000 personnes selon la méthode des quotas.

La Fête du sport étrennée dans un contexte budgétaire tendu pour le secteur

Laure et Florent Manaudou dans la Seine, un parterre d’athlètes et plus de 5.000 événements dans toute la France: la première Fête du sport dimanche veut instaurer un rendez-vous joyeux et populaire, malgré un contexte plombé par la crainte de coupes budgétaires supplémentaires.A la suite de la grande parade des athlètes des JO de Paris 2024 qui s’était déroulée le 14 septembre 2024 sur les Champs-Elysées, Emmanuel Macron avait proposé d’instaurer tous les ans, à cette date, une Fête du sport à l’image de la Fête de la musique (21 juin).Dimanche, dans tout l’Hexagone, plus de 5.000 animations, démonstrations, rencontres avec des athlètes et autres initiations gratuites sont proposées par 73 fédérations sportives.A Paris, la rue de Rivoli sera transformée entre 11H00 et 18H00 en “Boulevard du sport” sur plus de deux kilomètres, avec des espaces de démonstrations et de pratique pour petits et grands, en présence d’athlètes de renom comme Marie-José Pérec (athlétisme), Martin Fourcade (biathlon), Nikola Karabatic (handball) ou encore Sofiane Oumiha (boxe).Toujours dans la capitale, mais dans la Seine cette fois, “une course de légende” opposera en fin de journée dans le bassin Grenelle – l’un des trois sites de baignade dans le fleuve ouverts cet été au grand public – les nageurs Alain Bernard, Charlotte Bonnet, Jordan Coelho, Maxime Grousset, Camille Lacourt, Laure Manaudou, Florent Manaudou, Malia Metella et Yohann N’Doye-Brouard.Dans leur sillage, Maxime Grousset tentera ensuite de battre son record sur 100 mètres nage libre face à… Tony Estanguet en canoë.En début de soirée, cette première Fête du sport se conclura par l’ultime envol de l’année pour la vasque olympique.S’ils se disent “pleinement engagés pour la réussite” de cette Fête du sport, les Comités olympique et paralympique ont aussi dénoncé le fait que le sport, depuis les JO-2024, a “été fragilisé par les coupes budgétaires”, dans une tribune publiée vendredi et signée par leurs présidentes respectives Amélie Oudéa-Castéra et Marie-Amélie Le Fur.- “Pas le cœur à la fête” -Dans le plan de rigueur annoncé par l’ex-Premier ministre François Bayrou, les missions jeunesse et sport se voyaient rabotées de 17,6% pour l’année 2026, une annonce qui avait sidéré le monde du sport, dont le précédent budget avait déjà été bien rogné.”On n’a pas le cœur à la fête”, résumait vendredi auprès de l’AFP Mme Oudéa-Castéra, également ancienne ministre des Sports et des JO.Elle disait “espérer que dans le cadre de la nouvelle donne politique, on reviendra à plus de raison sur ce que doit être la contribution du sport” dans les coupes budgétaires pour 2026, ajoutant qu’elle “n’accepte pas qu’il y ait une trahison de l’héritage des Jeux” de Paris.Un appel au boycott de l’événement a d’ailleurs été lancé par le président PS du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, pour protester contre “le choix incompréhensible” du gouvernement “de réduire le budget du sport” et notamment l’exclusion des enfants de 6 à 14 ans du “pass Sport”, réservé désormais aux ados.La ministre démissionnaire des Sports Marie Barsacq a dit “comprendre la raison pour laquelle M. Troussel lance ce boycott puisque c’est un appel à prendre conscience que le sport compte dans le pays”, mais estime que “dans le contexte actuel, on a plutôt intérêt à installer ce rendez-vous annuel pour que le sport prenne sa place”. “Le soutien au sport ne passe pas que par le budget du ministère des Sports”, déclarait il y a quelques jours Mme Barsacq à l’AFP.

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Martine Vassal, candidate de la droite et du centre, veut “reprendre” Marseille

“Nous sommes prêts à reprendre cette ville aux mains de cette gauche”: c’est par ces mots que Martine Vassal a officialisé samedi sa candidature aux municipales à Marseille sous la bannière de la droite et du centre.Deuxième candidate à se lancer après le député du Rassemblement national Franck Allisio, Martine Vassal retente sa chance après sa cuisante défaite de 2020 et le basculement à gauche de la deuxième ville de France, après 25 ans de règne du LR Jean-Claude Gaudin, aujourd’hui décédé. Mais cette fois, c’est différent.A l’époque, “il nous manquait un phénomène fédérateur” mais “cette union, aujourd’hui, nous l’avons”, a déclaré celle qui est déjà présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence, en clôture des universités d’été de Une Génération pour Marseille.Symbole s’il en fallait de cette union travaillée depuis plus d’un an par ce collectif piloté par Romain Simmarano, directeur de cabinet de Renaud Muselier: les présences de l’ex-secrétaire d’Etat et proche du couple Macron Sabrina Agresti-Roubache et de la sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer.”On ne peut gagner que si on additionne”, avait lancé à la tribune juste avant le président Renaissance Renaud Muselier de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a promis de “peser de tout son poids” pour la faire gagner en mars 2026.Dessinant déjà ses propositions, cette ex-cheffe d’entreprise âgée de 63 ans a fait de la sécurité et de l’économie ses priorités. Dans un discours très droitier, cette ex-LR qui se présente désormais comme divers droite a estimé qu'”on peut être attaché à l’ordre, au respect à l’autorité sans être d’extrême-droite”.Marseille sera un point chaud des municipales où le maire divers gauche sortant Benoît Payan n’a pas encore annoncé ses intentions même s’il répète que “pour changer une ville, six ans, ça ne suffit pas”. – “campagnes de caniveau” -Au micro samedi soir, tous ont raillé le “maire non élu”. Une référence à l’écologiste Michèle Rubirola, porte drapeau de l’union de gauche, écologiste et citoyenne du Printemps Marseillais, qui avait été élue en 2020 mais avait jeté l’éponge six mois plus tard pour “raisons de santé”, passant le relais à l’ex-socialiste Benoît Payan.Et si Martine Vassal a réussi à fédérer, ce n’est pas le cas à ce stade des autres camps.Benoît Payan, s’il part, réussira-t-il à refaire une union au moins avec les écologistes ? A ce stade une alliance avec La France insoumise semble exclue et député de Marseille Sébastien Delogu a d’ailleurs déjà promis “une liste insoumise à Marseille”.Sébastien Barles, adjoint écologiste au maire, a de son côté samedi de nouveau appelé à une union allant jusqu’à LFI pour “faire barrage à Martine Vassal”, dénonçant “sa course folle vers le RN”.A l’extrême-droite, Franck Allisio s’est déjà déclaré, fort des trois députés obtenus avec l’alliance RN-Ciotti (sur sept) à Marseille aux dernières législatives et de ses 30% aux élections européennes. Mais pas question à ce stade d’un partenariat avec le sénateur ex-RN et ex-Reconquête Stéphane Ravier, qui a pourtant une notoriété locale plus importante que lui.Franck Allisio a juré vendredi que “beaucoup de personnes de la société civile”, “de la police, justice”, le rejoignaient, dénonçant une nouvelle fois le “binôme socialo-macroniste” Payan/Vassal qui dirigent selon lui Marseille.Outre ses adversaires, Martine Vassal a au moins deux cailloux sur son chemin vers l’Hôtel de ville du Vieux-Port. D’abord, une enquête préliminaire en cours notamment pour détournement de fonds et trafic d’influence après un signalement d’un ancien fonctionnaire au sein du département des Bouches-du-Rhône qu’elle dirige. “Dans cette campagne rien ne nous sera épargné” et “on est déjà victime de campagnes de caniveau”, a-t-elle raillé samedi soir. Ensuite, un élu départemental de sa majorité, le chirurgien Frédéric Collart, travaille à une candidature estampillée société civile.Autre inconnue à Marseille, comme à Lyon ou Paris: un changement de mode de scrutin avec la mise en place de deux urnes, l’une pour élire les membres du Conseil de la mairie centrale et l’autre pour élire les maires de secteur.

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A la Fête de l’Humanité, les tensions entre Insoumis et socialistes au grand jour

L’union de la gauche est-elle encore possible ? Les débats à la Fête de l’Humanité tendaient à répondre par la négative samedi à cette éternelle question, en raison notamment d’un échange âpre entre Insoumis et socialistes, les premiers accusant les seconds de se compromettre avec la macronie.Etaient réunis en milieu de journée sur scène le patron du PS Olivier Faure, la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, le président des députés communistes Stéphane Peu, l’ancien insoumis François Ruffin et le député LFI Hadrien Clouet. Ce dernier s’en est pris aux socialistes, contre qui les invectives insoumises pleuvent sur les réseaux sociaux depuis des semaines. LFI a accusé le PS de “trahison” pour s’être dit, avant la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, prêt à gouverner en faisant des compromis afin de tenir compte de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale.Fustigeant l’accord de non-censure “catastrophique” passé en début d’année entre l’ex-Premier ministre François Bayrou et les socialistes, Hadrien Clouet a mis en garde contre “l’union bourgeoise” avec la macronie et dénoncé les “contre-budgets capitulards”. Autant de manières de cibler les socialistes.”La fin de la Nupes (ex-alliance de la gauche) a été orchestrée par ceux qui niaient qu’il y avait un génocide à Gaza (…) Ils ont eu raison trop tard”, a-t-il ajouté.Le parti à la rose avait annoncé un “moratoire” sur l’alliance de gauche après les attaques du 7 octobre 2023 en Israël, en raison notamment du refus des Insoumis de qualifier le Hamas de mouvement “terroriste”.  “Nous n’avons pas tous compris qu’il y avait un acte terroriste perpétré par le Hamas”, a répliqué Olivier Faure, sous les huées d’une partie de militants de gauche radicale et d’extrême gauche qui assistaient au débat. Le contre-budget proposé par les socialistes avant la nomination de Sébastien Lecornu prévoyait un effort budgétaire de 22 milliards pour l’année prochaine, contre 44 milliards pour le plan proposé par François Bayrou avant sa chute.”Vingt milliards c’est quand même beaucoup pour les gens à qui on les prend !”, a cinglé Jean-Luc Mélenchon lors d’un meeting en fin d’après-midi à la Fête de l’Humanité.- “Gauche Zavatta”  -“Comment a-t-on réussi à avoir dans notre pays les seuls écologistes qui soient militaristes ?”, a-t-il également ironisé en appelant à ne “pas écouter” Yannick Jadot et le social-démocrate Raphaël Glucksmann, qui avaient ouvert la porte, avant la nomination de Sébastien Lecornu, à des négociations entre les macronistes et la gauche, pour permettre à cette dernière d’accéder au pouvoir.Seul sur scène, acclamé par de très nombreux militants, le leader de LFI a certes proposé à ses anciens partenaires de gauche de “reprendre une coalition”, mais seulement “sur la base du programme du NFP”, le Nouveau Front populaire mis en place pour les législatives de 2024. “On n’en retirera rien du tout”, a-t-il prévenu.”Il ne s’agit pas d’aller bêlant les uns derrière les autres, dire +union, union+ et pour finir, aller chercher le plus petit dénominateur commun”, a-t-il mis en garde.Balayés donc, par le parti qui a réuni de loin le plus d’électeurs à gauche lors de la présidentielle de 2022, les appels à l’union à tout prix. Le patron des députés communistes Stéphane Peu avait mis en garde plus tôt contre les divisions “inconséquentes” à gauche, appelant à se concentrer sur “l’essentiel” et pas “l’accessoire” alors que Marine Tondelier, fervente défenseuse de l’unité, s’est dite convaincue que Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon allaient finir par rejoindre un processus de candidature commune pour 2027.Mais en privé, malgré les déclarations publiques optimistes des uns et des autres, le doute est palpable parmi les élus de gauche, alors que le Rassemblement national reste aussi fort dans les sondages et les enquêtes d’opinion. “Pour la gauche, ça sera difficile de gagner des élections, législatives ou présidentielle, même unie”, reconnaissait dans la semaine cadre socialiste.”En ce moment c’est la gauche Zavatta. Tondelier fait la clown, Mélenchon veut gagner par magie, Glucksmann crache du feu et Faure fait le contorsionniste entre la gauche et les macronistes… Le problème c’est que les fauves sont sortis de la cage”, philosophe de son côté un député insoumis.