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Incidents et invectives à l’Assemblée: la présidente Yaël Braun-Pivet va réunir les présidents de groupe

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet va réunir la semaine prochaine les différents chefs de groupes politiques pour traiter la question des invectives et incidents lors des débats dans l’hémicycle, a-t-elle annoncé mercredi depuis le perchoir. “Nous avons évoqué ce matin au bureau de l’Assemblée nationale la question des débats dans notre hémicycle, qui sont trop souvent émaillés d’injures, d’insultes, d’invectives”, a déclaré la présidente (Ensemble pour la République/Renaissance).”J’ai décidé de réunir l’ensemble des présidents de groupe pour évoquer ce point la semaine prochaine. Et je compte sur eux pour être présents personnellement”, a-t-elle indiqué.Elle s’est exprimée au cours d’une séance de questions au gouvernement, après la réponse du ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola à une question posée par le député LR Vincent Jeanbrun au sujet du groupe La France insoumise (LFI). Dans sa question, l’élu de droite a accusé le groupe de Mathilde Panot d’être “un danger” pour le pays et les institutions, demandant au ministre quand il sera sanctionné pour certains “propos” et “agissements” qui constituent à ses yeux “une menace pour la démocratie”. “C’est vous la honte”, “vous nous insultez en permanence”, “la droite gaulliste est morte” ont lancé plusieurs députés insoumis à M. Jeanbrun durant sa prise de parole qui a été applaudie par la droite et certains députés du Rassemblement national.La veille, les députés LFI avaient tous quitté l’hémicycle pour dénoncer l’attitude du ministre François-Noël Buffet, membre des Républicains (LR), en réponse à une question d’un de leurs élus, l’accusant de “racisme”.De son côté, ces derniers mois, le groupe LFI a demandé à plusieurs reprises à la présidente de l’Assemblée Mme Braun-Pivet de prononcer des sanctions sévères contre des élus du Rassemblement national ou du groupe macroniste ayant accusé leur groupe ou certains de ses élus d’antisémitisme.

Mélenchon chez Vencorex dénonce le “baratin sur la souveraineté”

Le leader du parti de gauche radicale La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé mercredi les “contradictions” et “le mépris pour les gens” du gouvernement ainsi que son “baratin sur la souveraineté”, lors d’une visite à l’usine chimique Vencorex, menacée depuis des mois de liquidation.M. Mélenchon a été longuement reçu par des syndicalistes et des représentants du personnel sur le site de la plate-forme du Pont-de-Claix, au sud de Grenoble, principal site de production de ce groupe. Celui-ci est actuellement en redressement judiciaire avec une seule offre de rachat partielle de son activité par le groupe chinois Wanhua, et qui pourrait avoir d’importants effets dominos sur la chimie régionale en cas de fermeture. “On estime à 5.000 emplois qui pourraient être impactés si Vencorex arrêtait purement et simplement” de produire, lui a expliqué Séverine Dejoux, élue CGT au CSE de Vencorex et représentante des salariés dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire.Les salariés et les élus locaux sont mobilisés depuis des mois pour réclamer une nationalisation temporaire de Vencorex, mais cette option a été écartée le mois dernier par le Premier ministre François Bayrou, qui a estimé “que l’activité de Vencorex n’est pas viable selon tous les scénarios étudiés”.La CGT a depuis mis sur la table une nouvelle proposition avec la création d’une “société coopérative d’intérêt collectif”, a rappelé Mme Dejoux. Ce projet, qui “n’est pas finalisé”, a reçu à ce jour le soutien de trois collectivités locales et espère celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a-t-elle indiqué. “Il n’y a que l’Etat que ça n’intéresse pas ?”, s’est indigné M. Mélenchon.”Je pense que le ministre de l’Industrie (Marc Ferracci) ne sait rien du tout de ce qui se passe ici et n’y comprend rien”, notamment faute d’être venu sur place, a-t-il critiqué. “Assez de baratin sur la souveraineté, la réindustrialisation, etc., quand dans le même temps on laisse s’écrouler des pans entiers de la production, et surtout des endroits comme celui-ci”, qui fabrique des composants nécessaires au carburant de la fusée Ariane, a déploré le leader insoumis.”Nous voulons comprendre pourquoi tous ces gens-là ne font rien et nous leur rappelons que dans le temps long, de toutes façons, ils auront des comptes à rendre, et pas qu’électoraux”, a-t-il grondé.

Migrants: Retailleau veut allonger la durée maximale de rétention administrative à 18 mois

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a souhaité mercredi prolonger jusqu’à 18 mois, contre trois mois actuellement, la durée maximale dans les centres de rétention administrative des migrants en situation irrégulière.Fixée à 10 jours en 1993, la durée en centre de rétention administrative (CRA) a été portée de “manière exceptionnelle” à 90 jours avec la loi Collomb de 2018, et à 210 jours, soit sept mois environ, en matière terroriste. “Aujourd’hui, la durée de rétention maximale en France, elle est de trois mois. En Allemagne, elle est pratiquement d’un an et demi”, a souligné Bruno Retailleau sur RTL.”Au Sénat, un texte va être discuté (…) Nous avions prévu au départ d’aligner le régime de tous les individus les plus dangereux sur le régime terroriste qui prévoit 210 jours. Je pense qu’il faut aller au-delà, donc au maximum, c’est-à-dire 18 mois”, a-t-il ajouté.”Si demain il y a un nouveau Mulhouse et qu’on constate qu’il y a un Algérien avec un profil très, très dangereux qui commet un acte terroriste, qu’est-ce que diront les Français?”, a-t-il interrogé, en référence à l’attaque au couteau perpétrée le 22 février par un Algérien en situation irrégulière et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).”On est comptable de cela”, a estimé Bruno Retailleau, selon qui “le risque zéro n’existe pas, dans aucun pays du monde; mais à chaque fois qu’on constate qu’on a des trous dans la raquette, on doit changer la règle.”Le Sénat a d’ailleurs adopté en parallèle mercredi, en commission des Lois, la proposition mentionnée par le ministre, en se positionnant sur une durée maximale de 210 jours.Cette disposition, si elle était définitivement adoptée, concernerait les personnes condamnées pour les crimes ou délits les plus graves et faisant l’objet d’une décision d’éloignement, ainsi que celles non condamnées mais constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”.Le texte sera examiné mardi dans l’hémicycle du Sénat, au côté d’une autre proposition de loi sur l’immigration soutenue par M. Retailleau, qui vise à conditionner l’octroi de prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence en France d’au moins deux ans. Ce texte a lui aussi été adopté en commission mercredi.Sur l’Algérie, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a par ailleurs déclaré mercredi que “la fameuse liste des personnes qui présentent des dangers pour notre pays va sortir dans les prochains jours”, et “sera donc envoyée au gouvernement algérien avec la volonté de venir à bout de cette problématique-là”. Il s’agissait d’une promesse du gouvernement qui entend adresser une “réponse graduée” à l’encontre de l’Algérie, alors que les relations entre les deux pays sont au plus mal.

Gilets jaunes: l’Assemblée lance un appel à ouvrir les cahiers du Grand débat

Dévoiler un “trésor national”, c’est l’appel lancé par l’Assemblée nationale au gouvernement mardi, avec l’adoption à l’unanimité d’une résolution demandant une large diffusion et une restitution des cahiers de doléances issus du Grand débat national, réponse à la crise des “gilets jaunes”.Près de six ans ont passé depuis la consultation citoyenne, lancée par Emmanuel Macron entre le 15 janvier et le 15 mars 2019, en réponse aux manifestations des “gilets jaunes”. L’exercice démocratique, inédit à l’époque moderne, avait abouti au recueil de “19.000 cahiers citoyens”, un “trésor national”, selon la députée écologiste de la Drôme Marie Pochon, à l’origine de cette résolution. “Des milliers de cahiers noircis, des colères, des espoirs, des histoires de vie, des préoccupations et des propositions de nos concitoyens”, mais “des cahiers qui, malgré la promesse présidentielle, ne seront jamais rendus publics”, a-t-elle déploré à la tribune de l’hémicycle.”On les retrouve alors dans les archives soigneusement gardés, parfois encore dans les tiroirs des mairies”. En effet, la plupart de ces “doléances” reposent dans les archives départementales partout en France, et ne sont guère ouvertes que par des chercheurs. Le public, qui y a souvent accès sans le savoir, s’y fait rare. Adoptée à l’unanimité des députés dans l’hémicycle – de La France insoumise au Rassemblement national en passant par les macronistes – cette résolution appelle notamment le gouvernement à “rendre publiques ces doléances sur une plateforme” en ligne ouverte à tous. Pour se faire, l’Etat doit finaliser et financer “la numérisation de chaque cahier de doléances” mais aussi “leur anonymisation”.Car lorsque les citoyens ont écrit leurs doléances (parfois en-dehors du cadre du Grand débat national, certains gilets jaunes dès novembre 2018) ils ont souvent livré sur papier des récits très personnels, y laissant parfois des éléments susceptibles de les identifier. – Recours à l’IA -La loi prévoit ainsi de ne pouvoir mettre à disposition ces archives que cinquante ans après leur dépôt afin de protéger le secret de la vie privée.  En réponse, le gouvernement a annoncé s’engager à chercher de “nouvelles solutions techniques pour anonymiser les contributions et permettre (ainsi) un accès en ligne au contenu des cahiers de doléances”, selon le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola dans l’hémicycle. Il a notamment évoqué des tests pour “anonymiser” et “analyser” les contenus déja numérisés avec le recours à l’intelligence artificielle, et promis d’associer à son pilotage un comité constitué de parlementaires, d’élus locaux et du Conseil économique, social et environnemental (Cese). En outre, le ministre a annoncé qu’un arrêt signé dans les prochains jours par le gouvernement actera une dérogation “à la règle des 50 ans” pour permettre un accès libre aux cahiers de doléances numérisés et rassemblés au Service interministériel des Archives nationales, notamment pour les chercheurs. C’est là que se trouve une partie des écrits qui n’ont pas été rendus anonymes.  Pour Mme Pochon, les annonces du ministre semblent correspondre à l’appel lancé pour “engager un travail constructif et transparent” en vue de “la publicisation effective des doléances”, dans un communiqué après le débat. Les députés “resteront vigilants et mobilisés jusqu’à la pleine application de cette résolution”, a-t-elle cependant précisé.Fait rare à l’Assemblée, la résolution a été votée par tous les groupes politiques, n’empêchant cependant pas des débats animés. Comme lorsque le Rassemblement national a critiqué une proposition de résolution “ironiquement cosignée” par tous ceux responsables de la crise des gilets jaunes, selon les mots de la députée d’extrême droite Edwige Diaz. Elle a fustigé une “classe politique” qui “s’improvise pompier pyromane” et un entêtement de la “détestation des automobilistes” dans les mesures prises depuis 2018.Pour le député LFI Arnaud Le Gall, la publication des “cahiers peut permettre de rendre son vrai visage à une révolte dont les acteurs ont été largement diffamés et dont les principaux mots d’ordre ont été occultés”. Il a ciblé le camp gouvernemental, affirmant que certains “espèrent sans doute, avec cette publication, clore le cycle ouvert en 2018”, mais affirmé y voir “une étape du combat” pour “la dignité des gilets jaunes” et pour que “leur revendication de justice sociale, fiscale et de démocratie”.Lui comme Mme Pochon ont tenu à souligner la dernière fois que des doléances avaient été publiées. C’était en 1903, l’année où “Jean Jaurès initie un travail de recherche et de publication des doléances de la Révolution française, lui aussi devant l’Assemblée nationale”, selon Mme Pochon. “Aujourd’hui, nous aurons l’occasion de le faire en moins d’un siècle”.

Ukraine: Macron lance la planification des “garanties de sécurité” avec les armées de 34 pays

Emmanuel Macron a lancé mardi, devant les chefs des armées de plus de 30 pays réunis à Paris, les travaux opérationnels pour passer à la planification des “garanties de sécurité crédibles” à apporter à l’Ukraine en cas d’accord de paix avec la Russie.”Face à l’accélération des négociations de paix”, le président français à affirmé “qu’il fallait aujourd’hui +passer du concept au plan+ pour définir des garanties de sécurité crédibles, afin qu’une paix solide et durable soit possible en Ukraine”, a rapporté l’Elysée. Autrement dit, de la théorie à la pratique, après plusieurs sommets politiques organisés par la France ou le Royaume-Uni.Le chef de l’Etat a aussi appelé les alliés européens à prendre collectivement leurs “responsabilités”, car “c’est le moment où l’Europe doit peser de tout son poids, pour l’Ukraine, et pour elle-même”.Emmanuel Macron avait convié les chefs d’état-major des pays prêts à contribuer à ces garanties d’une manière ou d’une autre. En tout, 34 pays étaient représentés, appartenant à l’Union européenne et/ou à l’Otan pour la plupart, dont le Royaume-Uni et la Turquie, mais aussi certains qui n’appartiennent à aucune des deux organisations, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon.Des représentants de l’Alliance atlantique et de l’UE étaient aussi présents, ainsi qu’un émissaire ukrainien, mais pas les Etats-Unis.La rencontre à huis clos s’est déroulée en parallèle de pourparlers cruciaux entre diplomates américains et ukrainiens en Arabie saoudite qui ont marqué une nette accélération vers des négociations avec la Russie pour mettre fin à la guerre, trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine.Kiev a soutenu une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours avec Moscou, les Etats-Unis acceptant de leur côté de lever les restrictions sur l’aide militaire à l’Ukraine. Selon le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, les autorités ukrainiennes ont accepté des “négociations immédiates” avec la Russie.”La balle est aujourd’hui clairement dans le camp de la Russie”, a réagi Emmanuel Macron mardi soir, saluant ces “avancées”.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump se montre déterminé à mettre fin à ce conflit, quitte à opérer un rapprochement inédit avec le président russe Vladimir Poutine.Face à ce bouleversement géopolitique, les Européens se démènent pour ne pas être exclus des négociations, et martèlent que seul un accord de paix durable, assorti de garanties de sécurité pour l’Ukraine, pourra prévenir une reprise des combats.Selon la présidence française, les participants à la réunion de Paris “sont convenus que ces garanties de sécurité soient crédibles et s’inscrivent dans le temps long, s’accompagnent d’un soutien sans faille à l’armée ukrainienne”.Ils ont aussi estimé qu’elles ne devaient pas être “disjointes de l’Otan et de ses capacités”, au moment où de nombreux pays ne semblent prêts à s’engager qu’avec l’assurance d’un “filet de sécurité” des Etats-Unis, principal pays de l’Alliance atlantique.- “Première pierre” -La rencontre des chefs militaires était donc “importante”, a estimé le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, également présent, car elle “vient poser une première pierre sur ces garanties de sécurité”.L’idée de déployer des troupes européennes en Ukraine dans le cadre d’un accord de paix avec la Russie été évoquée à plusieurs reprises ces dernières semaines.Paris et Londres notamment sont étroitement impliqués dans les discussions sur cette option, qui devait être abordée dans la réunion de mardi. Le Premier ministre britannique Keir Starmer organise à son tour samedi une réunion virtuelle avec les dirigeants des pays prêts à s’engager.”La décision finale dépend de l’établissement de conditions claires: quelle est la mission, quel est l’objectif, quel est le mandat et quelles sont les garanties en termes de protection américaine”, a expliqué mardi à Paris le ministre néerlandais de la Défense Ruben Brekelmans, estimant que Washington restait un “allié fiable” dans l’Otan.Sébastien Lecornu réunira mercredi ses homologues du groupe E5 (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Pologne), ainsi que des représentants de l’Union européenne et de l’Otan avec, en visioconférence, le ministre ukrainien de la Défense.Le ministre des Armées doit ensuite rencontrer jeudi les présidents des groupes parlementaires, en présence du Premier ministre François Bayrou.Le chef de l’Etat doit enfin réunir vendredi les industriels français de la défense, appelés à augmenter leur cadence depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022 et qui doivent se préparer à un afflux potentiel de nouvelles commandes.mra-dab-la-fff/hj

LR: “On m’a planté des poignards dans le dos”, affirme Wauquiez

Le patron des députés Les Républicains Laurent Wauquiez, en lice pour la présidence du parti face au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, a affirmé mardi qu’on lui avait “planté des poignards dans le dos”, tout en assurant mener une campagne de terrain “à la Chirac”.”Oui j’ai des cicatrices. Oui, j’ai fait des erreurs. Oui j’ai été KO et oui, on m’a planté des poignards dans le dos, mais oui je suis toujours là”, a affirmé le député de Haute-Loire sur Europe 1 dans l’émission de Cyril Hanouna.Se laissant aller à des confessions personnelles inhabituelles dans ses interventions publiques, il s’est dit convaincu “qu’à un moment, les Français jugent aussi les cicatrices que vous avez sur le corps”.”Sur la durée, je pense qu’ils regardent et se disent +ok il est monté sur le ring de boxe, il n’a pas toujours gagné (…) mais il est toujours là et il n’a jamais cédé+”, a-t-il répondu à une question sur “l’insincérité” dont il est taxé dans les sondages face à un Bruno Retailleau beaucoup plus populaire.Sans mentionner directement son adversaire qui s’est lancé dans la bataille contre lui pour la présidence de LR, faisant craindre une nouvelle guerre des chefs à droite comme en 1995 entre Jacques Chirac et Edouard Balladur, Laurent Wauquiez a revendiqué la figure de l’ancien président qui s’était finalement imposé dans la course à l’Elysée.”Il y a une autre partie de moi, qui est la partie chiraquienne, qui aime le Cantal, qui est de Haute-Loire, bon vivant, qui aime la liqueur de verveine congelée”, a-t-il affirmé, promettant de sillonner toute la France pour aller à la rencontre des militants LR qui désigneront à la mi-mai leur nouveau président.Interrogé sur le rôle de Bruno Retailleau au gouvernement, il a assuré qu’il faisait du “travail utile, mais on ne lui donne pas les moyens d’agir”, réitérant “qu’avec la tutelle de François Bayrou, il n’est pas possible de faire une vraie politique de droite”. Il a soutenu que le ministre de l’Intérieur était “favorable à une primaire” pour la présidentielle de 2027, contrairement à lui qui prône “un candidat de la droite et pas un candidat de la droite, du centre et de la gauche en même temps”.    

La France doit lutter “en même temps” contre “les menaces géopolitiques” et “terroristes”, dit Macron

Emmanuel Macron a affirmé mardi que la France devait lutter “en même temps” contre “les menaces géopolitiques” et contre “les menaces sur son sol projetées par les terroristes”, rejetant les accusations de certains opposants qui l’accusent d’exagérer la menace représentée par la Russie.”J’entendais dans les débats ces derniers jours des gens qui, en quelque sorte, remettaient en cause la menace géopolitique. Le président de la République inventerait la menace russe”, a dit le chef de l’Etat lors du lancement du futur siège de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Saint-Ouen, près de Paris.”Ces gens là n’ont pas suivi l’actualité, manifestement”, a-t-il taclé.Alors qu’Emmanuel Macron a, selon ses propres mots, “sonné le tocsin” ces dernières semaines sur la “menace russe”, qui selon lui “nous touche” déjà, la leader du Rassemblement national Marine Le Pen a estimé la semaine dernière que “la première des menaces pour la France” n’était pas Moscou mais “le fondamentalisme islamiste”.”Si au bout de trois ans, la Russie a du mal à avancer en Ukraine, il y a peu de chances pour qu’elle ambitionne de venir jusqu’à Paris”, a-t-elle estimé.Le président de la République a ironisé mardi, sans la nommer, sur ceux qui disent que “la vraie menace, c’est le terrorisme”, ou ont “d’autres obsessions”.”On n’a pas attendu de lutter contre la menace terroriste”, a-t-il martelé après avoir longuement défendu son bilan en la matière.Selon lui, “une grande nation, elle n’a pas à choisir, elle a à répondre”. “Et elle n’a pas à décider de lutter contre les menaces géopolitiques qui s’imposent à elle ou contre les menaces sur son sol projetées par les terroristes. Elle a à faire les deux en même temps. C’est ce que nous faisons”, a-t-il insisté.”A l’heure où l’équilibre du monde se reconfigure, où ce qu’on croyait acquis s’éloigne, et où ce qui paraissait exclu se rapproche, il nous faut en effet défendre ces valeurs indéfectibles de notre République”, a poursuivi Emmanuel Macron. “Parce que nous n’avons aucunement envie de subir. Nous voulons choisir le destin qui est le nôtre”, a-t-il plaidé, invoquant un “droit” à “la vie tranquille”.

Terrorisme: “Plus ils nous haïssent, plus ils nous grandissent”, lance Macron

“Plus ils nous haïssent, plus ils nous grandissent”, a déclaré Emmanuel Macron lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes du terrorisme mardi à Strasbourg, alors que “la menace rôde toujours”.”Derrière les bombes, les balles et les larmes, à chaque fois la haine, la haine de notre culture, de la connaissance, de notre modèle de démocratie. Mais ils n’ont pas compris une chose, c’est que plus ils nous haïssent, plus ils nous grandissent. Plus ils décuplent notre courage”, a déclaré Emmanuel Macron. L’hommage s’est déroulé quelques semaines après l’attaque au couteau survenue le 22 février à Mulhouse (Haut-Rhin), “un scénario d’horreur dont nous sommes encore meurtris”, a déclaré le président de la République.Avec cet attentat, qui a fait un mort, “Mulhouse a rejoint un douloureux cortège” de villes frappées par le terrorisme, a poursuivi M. Macron, mentionnant également Israël, touché par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.”Nous ne pouvons nous résigner à l’innommable”, a déclaré le chef de l’Etat.”Cette mémoire est ce qui nous sépare de la barbarie”, a-t-il insisté devant des victimes et leurs proches présents à Strasbourg. “Nous n’oublions rien, aucun nom, aucun visage”.”Si neuf attentats ont été déjoués en 2024, la menace rôde toujours”, a aussi souligné Emmanuel Macron.Pour la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, “ce jour de mémoire doit être aussi un jour d’engagement. Un engagement absolu à lutter sans relâche contre le terrorisme”. “Nous travaillons avec nos États membres et nos partenaires dans le monde entier, pour combattre la radicalisation, anticiper la menace terroriste, prévenir les attaques et protéger nos citoyens”, a martelé Mme Metsola, présente à la cérémonie qui intervient en pleine session du Parlement européen à Strasbourg.”Il y a eu beaucoup d’actes de la part à la fois des pays européens individuellement et de l’Europe et ça a été des actes extrêmement sécuritaires qui étaient parfaitement nécessaires et qui ont permis de coordonner le renseignement, de mieux prévenir les attentats”, a réagi à l’issue de la cérémonie Arthur Dénouveaux, président de l’association Life For Paris et rescapé du Bataclan. “Là où on a vraiment péché, en revanche, c’est sur la radicalisation, sur notre capacité à aller contrer la propagande des jihadistes”, a-t-il estimé.D’autres responsables d’associations, ainsi que des victimes d’attentats et leurs proches ont assisté à cet hommage, qui se tient à la date anniversaire de l’attentat le plus meurtrier d’Europe, en 2004 à Madrid (191 morts).Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts), Michel Catalano, qui avait été pris en otage par les frères Kouachi dans son imprimerie de Dammartin-en-Goële, a témoigné.”Il y a dix ans, ma vie a basculé, la mort a frappé à ma porte, m’entraînant dans un cauchemar inimaginable”, a-t-il décrit, saluant l’action des associations et le rôle de sa famille qui a été “essentielle” dans sa “reconstruction”.Lui qui intervient dans des collèges, lycées et en milieu carcéral, espère pouvoir “peut-être même un petit peu changer le monde dans lequel nous vivons”.

Pour la sécurité de l’Ukraine, LFI prône “le désarmement” des belligérants

Les garanties de sécurité pour l’Ukraine passent par “une politique de désarmement” des belligérants, a estimé mardi le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard, à rebours du discours dominant au gouvernement ou chez les socialistes.”Les garanties de sécurité sur lesquelles on doit travailler, ça doit passer par du désarmement, pas par du surarmement des uns et des autres”, a déclaré M. Bompard sur franceinfo.Pour surveiller le respect ces garanties, LFI ne pourrait accepter l’envoi de soldats français que dans le cadre de “forces de maintien de la paix sous mandat de l’Organisation des Nations Unies”, a-t-il ajouté.Il s’est dit “en désaccord” avec Emmanuel Macron sur l’imminence de la menace russe et la réponse à y apporter.”Il n’est pas nécessaire de partir dans une course à l’armement avec de plus en plus de missiles, de bombes, d’obus” si “la menace dont on est en train de nous parler est de l’ordre de la cybersécurité ou de la déstabilisation de nos démocraties”, a-t-il jugé. M. Bompard réfute pour autant toute convergence entre la position de LFI et du RN sur la politique étrangère. “La position de la France insoumise, c’est le non-alignement, +ni Trump, ni Poutine+ alors que le Rassemblement national, c’est +et Trump et Poutine+”, a-t-il résumé. Le RN “a déjà affiché à plusieurs reprises ses complicités avec le pouvoir russe et dit son admiration pour le nouveau pouvoir américain”, a-t-il souligné. En dépit de ces divergences à gauche, l’ex-LFI Clémentine Autain, qui siège désormais au sein du groupe écologiste à l’Assemblée a estimé sur Public Sénat que les gauches n’étaient pas “irréconciliables” sur l’international comme l’affirme Raphaël Glucksmann.”L’atlantisme était une pomme de discorde entre nous, un aveuglement à l’égard du régime de Poutine a également existé. Ces deux pommes de discorde, là, elles sont à terre”, a-t-elle jugé. “C’est le moment de reconstituer une doctrine internationale qui fédère les gauches et les écologistes. Je pense que c’est possible. On ne peut pas dire +le monde bascule+ et nous on reste à mouliner chacun dans son coin en expliquant que jamais on pourra se mettre d’accord. C’est une faute morale”, a-t-elle jugé. 

Bistrots: l’Assemblée facilite l’obtention de licences IV dans les petites villes mais renforce le contrôle du marché

Les députés ont adopté lundi un texte pour faciliter l’installation des bistrots et cafés servant des alcools forts dans les villes de moins de 3.500 habitants qui en sont dépourvus, mais en renforçant aussi sensiblement le pouvoir des maires sur les transferts de licences IV.”Les deux tiers des communes françaises aujourd’hui ne disposent plus de commerces. En toute logique, plus encore ne disposent ni d’un bistrot ni d’un café”, s’inquiète l’ancien ministre macroniste Guillaume Kasbarian, auteur du texte, et qui a dénoncé à la tribune un “cadre législatif ancien et obsolète”, une licence IV à la main.Le texte du député de l’Eure-et-Loir reprend et pérennise une expérimentation menée entre 2019 et 2022, qui permettait de créer une licence IV sur une commune de moins de 3.500 habitants si celle-ci n’en comptait pas. La mouture initiale prévoyait un régime déclaratif, mais un amendement socialiste est venu conditionner l’ouverture de l’établissement à une approbation du maire de la commune, lui octroyant un veto défendu à gauche comme au RN. La dérogation reste toutefois importante car la création de licences IV, qui permettent de servir des alcools plus forts que de la bière ou du vin, et notamment ceux au-delà de 18 degrés, est aujourd’hui prohibée.Un établissement qui souhaite en obtenir une doit le plus souvent, après autorisation du préfet, l’acquérir auprès d’un autre établissement du département ou du département limitrophe, lorsque ce dernier met la clé sous la porte par exemple.La ministre du Commerce Véronique Louwagie a soutenu un texte pour “la revitalisation de nos territoires ruraux” et “simplifier la vie des entrepreneurs”. Et la proposition a été adoptée à la quasi-unanimité de l’Assemblée avec le soutien de tous les groupes (156 pour, 2 contre).- Veto des maires -En théorie, la dérogation prévue par la loi n’est censée servir qu’une fois, pour créer une licence IV dans une commune qui n’en a pas. Mais un amendement MoDem est venu étendre le dispositif, en autorisant le conseil municipal à permettre l’ouverture d’un “nouvel établissement” supplémentaire.Si l’idée défendue est de permettre à ces villes d’avoir un débit de boisson dans le centre comme en périphérie, les députés ont appelé à affiner la rédaction de l’amendement, qui pourrait laisser penser que les dérogations peuvent s’enchaîner sans limite.Les débats ont en partie tourné sur le risque de l’ouverture de nouveaux bistrots pour la santé publique et la consommation d’alcool, responsable de plus de 40.000 décès prématurés par an en France, selon plusieurs rapports.Mais c’est sur les questions du marché des licences IV et de contrôle des maires que les débats ont été les plus vifs.Les députés de gauche, mais aussi le député Horizons François Gernigon, craignent en effet de voir les nouvelles licences IV captées dans les prochaines années par d’autres communes plus grandes ou attractives.Cette loi “va conduire à ouvrir des débits de boisson dans les grandes métropoles”, avait assuré le député LFI Hadrien Clouet en ouverture des débats.Contre l’avis de Guillaume Kasbarian, tenant assumée d’une ligne très libérale au sein de la macronie, les députés ont voté un amendement pour interdire que les licences créées via sa loi puissent être cédées dans une autre commune.Surtout, un amendement de Yannick Monnet (groupe communiste) est venu conditionner le transfert d’une licence IV d’une commune à une autre à l’approbation du maire de la commune de départ.Une disposition qui viendrait s’appliquer à tous “ceux qui tiennent des bars aujourd’hui” avec une licence IV, a tancé Guillaume Kasbarian, frontalement opposée à la mesure, adoptée avec le soutien de députés allant de la gauche au RN en passant par LR.En l’état actuel du droit, un maire peut déjà s’opposer au départ d’une licence IV, mais cela ne vaut que lorsqu’il s’agit de la dernière existant sur sa commune.Yannick Monnet n’a lui pas boudé son plaisir, estimant important que “le maire puisse organiser l’activité économique” de la commune.La proposition de loi devra désormais aller au Sénat.