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Macron s’adresse aux Français, sans nom pour Matignon

Au lendemain d’une censure historique, Emmanuel Macron, revenu au cÅ“ur de l’attention, s’adresse à 20H00 aux Français mais il n’annoncera pas à cette occasion le nom du prochain Premier ministre amené à remplacer Michel Barnier à Matignon.”Le nom du Premier ministre ne sera pas annoncé jeudi soir”, a indiqué un proche du président de la RépubliqueLe chef de l’Etat a reçu Michel Barnier, démissionnaire, dans la matinée, puis consulté les présidents des deux chambres du Parlement et son allié François Bayrou.Renversé la veille par 331 députés, désormais détenteur du peu enviable record de brièveté à Matignon sous la Ve République, Michel Barnier a remis au président une lettre de démission sans fioritures où il lui exprime son “profond respect”, à l’image de son style empreint de sobriété.Emmanuel Macron en a “pris acte”, a indiqué l’Elysée dans un communiqué. Le chef du gouvernement assure avec son équipe “le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination” d’une nouvelle équipe.La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a pourtant exhorté Emmanuel Macron à nommer “rapidement” un successeur à M. Barnier afin de “ne pas laisser s’installer le flottement”.Elle a été reçue par le chef de l’Etat en fin de matinée, avant son homologue du Sénat, Gérard Larcher dans l’après-midi.”Il n’a pas le choix” d’agir vite, pensait aussi un de ses proches. Mais un autre en fin d’après-midi prédisait qu’il ne donnerait pas de nom dans son allocution, mais plutôt “une méthode, un chemin”.D’ici là, qui pour Matignon? Le nom du président du MoDem François Bayrou, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, est beaucoup cité. Il a déjeuné jeudi avec le président à l’Elysée et s’est aussi entretenu avec un autre prétendant, l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve.Ceux du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de Xavier Bertrand, ou du maire de Troyes, François Baroin, circulent également.- Marchés calmes -“Flou”, “impasse”, “cercle vicieux”: du nord au sud du pays, l’inquiétude et la lassitude étaient manifestes chez les Français interrogés par l’AFP. Elles se sont également traduites par une mobilisation notable des agents de la Fonction publique d’Etat, dont 130.000 ont manifesté en France.Les marchés restaient en revanche calmes: la Bourse de Paris a fini dans le vert jeudi, résistant à la crise politique, malgré un avertissement de l’agence Moody’s pour qui la chute du gouvernement “réduit la probabilité d’une consolidation” des finances publiques.Il faut nommer un Premier ministre “au plus vite” a aussi affirmé Xavier Bertrand (Les Républicains), le patron des socialistes, Olivier Faure, demandant au président de consulter dès aujourd’hui “l’ensemble des chefs de parti”. A l’inverse la patronne des Ecologistes Marine Tondelier temporisait. “Toute solution à l’emporte-pièce annoncée dans l’urgence ce soir serait un échec”, a-t-elle dit sur TF1.Avec la chute du gouvernement, la crise politique ouverte avec la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin a franchi un cap inédit: pour la première fois depuis 1962, un Premier ministre a été renversé après avoir engagé sa responsabilité.Selon deux sondages Odoxa et Elabe publiés jeudi, les Français étaient partagés sur la motion de censure, mais six sur dix réclamaient la démission d’Emmanuel Macron.- Quadrature du cercle -“Il faut qu’Emmanuel Macron s’en aille”, a réclamé le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, dans une manifestation d’enseignants à Paris, prédisant que “la mobilisation se poursuivra dans la rue. La cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a elle confirmé que son groupe censurerait tout Premier ministre qui ne serait pas issu du Nouveau Front populaire, y compris Bernard Cazeneuve, qui a quitté la PS.Au RN, si Marine Le Pen n’a pas formellement réclamé une démission du président, elle estime que “la pression” à son endroit “sera évidemment de plus en plus forte” si “on ne prend pas la voie du respect des électeurs”.Elle avait assuré mercredi que les députés lepénistes “laisseront travailler” le futur Premier ministre, afin de “co-construire” un budget “acceptable pour tous”. Mais les lignes rouges du RN “ne bougeront pas”, a prévenu le député Jean-Philippe Tanguy.Le chef de l’Etat doit désormais résoudre la quadrature du cercle, entre reconduite du “socle commun” macronistes-LR ou élargissement de ses contours afin de dégager une coalition plus solide pour résister à une future tentative de censure.Les députés LR ont décidé jeudi en réunion de groupe de ne pas “censurer automatiquement” un gouvernement élargi aux socialistes, contrairement à un exécutif comprenant des Insoumis, sans pour autant s’engager à y participer.Le chef des députés macronistes, Gabriel Attal, qui a réuni les ténors de Renaissance, propose pour sa part un accord de “non censure” avec le PS pour échapper à la tutelle du RN.Mais l’équation est d’autant plus complexe qu’une nouvelle dissolution et de nouvelles élections législatives ne peuvent intervenir avant juillet.bur-pab-sde-sac-fff-are/jmt/swi

Les Français partagés sur la censure, six sur dix réclament la démission de Macron, selon deux sondages

Les Français sont partagés sur la motion de censure du gouvernement votée par l’Assemblée, mais six sur dix d’entre eux réclament la démission d’Emmanuel Macron, selon deux sondages, l’un Odoxa Backbone pour Le Figaro, l’autre Elabe pour BFMTV, parus jeudi.La censure adoptée mercredi soir est “plutôt une bonne chose” pour 52% des personnes interrogées et “plutôt une mauvaise chose” pour 48%, deux scores dont les marges d’erreur se recoupent, pour Odoxa. Elabe donne une légère avance aux satisfaits, à 54%.Emmanuel Macron est par ailleurs jugé comme responsable de la situation par 41% à 46% des Français, loin devant “l’ensemble des forces politiques qui ne sont pas parvenues à s’entendre” (29% pour Odoxa) ou Michel Barnier, cité par seulement 4% des sondés chez Odoxa et 10% chez Elabe.Le départ du chef de l’Etat est désormais souhaité par 59% à 61% des Français. Si Odoxa compte 5 points de plus qu’en septembre, Elabe note une baisse de deux points par rapport à une enquête réalisée les 26 et 27 novembre. Dans le détail, selon le sondage réalisé par Odoxa, 85% des sympathisants lepénistes et 83% de ceux de La France insoumise réclament sa démission.Selon l’étude réalisée pour BFMTV, 62% de sondés estiment en outre qu'”en tant qu’opposition il est normal que la gauche et le Rassemblement national censurent le gouvernement, cela ne veut pas dire qu’ils font alliance”, 53% considérant que “Michel Barnier aurait dû accorder une concession supplémentaire à Marine Le Pen”.Si le RN sort de cette séquence comme le camp politique “le plus renforcé” pour 34% des personnes interrogées, devant le NFP (13%), une majorité de répondants (45%) estime que c’est “aucun d’entre eux”.Enquêtes Odoxa et Elabe réalisées respectivement auprès d’échantillons de 1.002 et 1.003 Français représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet les 4 et 5 décembre, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur entre 1,4 et 3,1 points.

Barnier démissionnaire, Macron consulte avant de s’adresser aux Français

Au lendemain d’une censure historique, c’est un Emmanuel Macron revenu au cÅ“ur de l’attention qui a reçu jeudi matin Michel Barnier, démissionnaire, avant de consulter les présidents des deux chambres du Parlement et son allié François Bayrou, et de s’adresser aux Français à 20H00.Michel Barnier, renversé la veille par 331 députés et qui détient désormais le peu enviable record de brièveté à Matignon sous la Ve République, a quitté l’Élysée vers 11H00 après une heure d’entretien avec Emmanuel Macron.”Le Premier ministre a remis ce jour la démission de son gouvernement au président de la République qui en a pris acte”, a indiqué jeudi après-midi l’Elysée dans un communiqué, Michel Barnier assurant avec les membres de son gouvernement “le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination” d’une nouvelle équipe.Quand sera nommé son successeur? La présidente de la chambre basse, Yaël Braun-Pivet, a exhorté jeudi Emmanuel Macron à le faire “rapidement” afin de “ne pas laisser s’installer le flottement”.Elle a été reçue par le chef de l’Etat en fin de matinée, tandis que son homologue du Sénat, Gérard Larcher, est attendu dans l’après-midi.L’entourage du chef de l’Etat ne fournit à ce stade aucun calendrier, mais plusieurs de ses familiers ont confié qu’il entendait cette fois agir vite. Dès jeudi soir? “Il n’a pas le choix”, pense un de ses proches.Quel que soit son choix, il fera une allocution aux Français à 20H00.”Flou”, “impasse”, “cercle vicieux”: du nord au sud du pays, l’inquiétude et la lassitude étaient manifestes chez les Français interrogés par l’AFP.Elles se sont également traduites par une mobilisation notable des agents de la Fonction publique d’Etat, qui étaient 18,62% à faire grève jeudi à la mi-journée, soit plus de 246.000 personnes, selon le ministère de la Fonction publique. Dans l’Education nationale, le mouvement a été suivi par 24,87% des personnels.Les marchés restaient en revanche calmes: la Bourse de Paris était en légère hausse et, loin de s’envoler, le taux auquel la France emprunte sur les marchés était même orienté à la baisse. Mais l’agence Moody’s prévient que la chute du gouvernement “réduit la probabilité d’une consolidation” des finances publiques.Il faut donc nommer un Premier ministre “au plus vite” pour Xavier Bertrand (Les Républicains), le patron des socialistes, Olivier Faure, demandant au président de la République de consulter dès aujourd’hui “l’ensemble des chefs de parti”.Avec la chute du gouvernement, la crise politique ouverte avec la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin a franchi un cap inédit: pour la première fois depuis 1962, un Premier ministre a été renversé après avoir engagé sa responsabilité.Selon un sondage Toluna Harris Interactive pour RTL, 64% des sondés se disent favorables à la démission d’Emmanuel Macron, un souhait très prononcé chez les sympathisants de La France insoumise et du Rassemblement national.”Il faut qu’Emmanuel Macron s’en aille”, a réclamé jeudi le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, dans une manifestation d’enseignants à Paris, prédisant que “la mobilisation se poursuivra dans la rue. Au RN, si Marine Le Pen n’a pas formellement réclamé une démission du président, elle estime que “la pression” à son endroit “sera évidemment de plus en plus forte” si “on ne prend pas la voie du respect des électeurs”.Elle a également assuré mercredi que les députés lepénistes “laisseront travailler” le futur Premier ministre, afin de “co-construire” un budget “acceptable pour tous”. Mais les lignes rouges du RN, incluant la réindexation des retraites sur l’inflation, “ne bougeront pas”, a prévenu le député Jean-Philippe Tanguy.- Accord de non censure ? -Le chef de l’Etat doit désormais résoudre la quadrature du cercle, entre reconduite du “socle commun” macronistes-LR ou élargissement de ses contours afin de dégager une coalition gouvernementale plus solide pour résister à une future tentative de censure.Les Républicains ne “feront pas tomber” le prochain gouvernement même s’ils décidaient de ne pas y participer, a assuré le patron de leurs députés Laurent Wauquiez. “On ne sera pas dans le blocage, on ne sera pas dans la stratégie du pire”, a-t-il ajouté, conditionnant la participation de LR aux priorités mises sur la table par le nouveau Premier ministre.Le chef des députés macronistes, Gabriel Attal, qui devait réunir les ténors de Renaissance dans la matinée, propose pour sa part un accord de “non censure” avec le PS pour échapper à la tutelle du RN.L’équation est d’autant plus complexe qu’une nouvelle dissolution et de nouvelles élections législatives ne peuvent intervenir avant juillet.D’ici là, qui pour Matignon? Le nom du président du MoDem François Bayrou, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, est beaucoup cité. Il déjeunait jeudi avec le président à l’Elysée et s’est aussi entretenu avec un autre prétendant, l’ex Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve.Ceux du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de Xavier Bertrand, ou du maire de Troyes, François Baroin, circulent également.Le très droitier ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, jugé parfois proche des idées du RN, ou le macroniste historique Roland Lescure, associé à la branche sociale-démocrate de Renaissance, font également l’objet de supputations.La cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a confirmé que son groupe censurerait tout Premier ministre qui ne serait pas issu du Nouveau Front populaire, y compris Bernard Cazeneuve, qui a quitté la PS.bur-pab-sde-sac-fff/jmt/vk

Les Français partagés sur la censure, six sur dix réclament la démission de Macron, selon un sondage

Les Français sont partagés sur la motion de censure du gouvernement votée par l’Assemblée, mais réclament à 59% la démission d’Emmanuel Macron, selon un sondage Odoxa Backbone pour Le Figaro paru jeudi.La censure adoptée mercredi soir est “plutôt une bonne chose” pour 52% des personnes interrogées et “plutôt une mauvaise chose” pour 48%, deux scores dont les marges d’erreur se recoupent.Emmanuel Macron est par ailleurs jugé comme “le principal responsable de l’instabilité politique actuelle” par 46% des Français, loin devant “l’ensemble des forces politiques qui ne sont pas parvenues à s’entendre” (29%) ou Michel Barnier, cité par seulement 4% des sondés.Le départ du chef de l’Etat est désormais souhaité par 59% des Français, 5 points de plus qu’en septembre. Dans le détail, 85% des sympathisants lepénistes et 83% de ceux du Rassemblement national réclament sa démission.Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1.002 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet les 4 et 5 décembre, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur entre 1,4 et 3,1 points.

Les équations pleines d’inconnues de Macron pour nommer un nouveau Premier ministre

La balle est à nouveau à l’Elysée: Emmanuel Macron, qui veut nommer “rapidement” un nouveau Premier ministre et doit s’adresser aux Français jeudi à 20H00, est confronté à une équation ultracomplexe après la chute du gouvernement de Michel Barnier.Tous ceux qui ont échangé avec le président l’affirment, il veut aller “vite” pour désigner un successeur, comme l’y invitent plusieurs responsables politiques.Un proche assure qu’il “n’a pas le choix”: il doit arriver à son allocution de jeudi soir avec un nom, pour ne pas laisser s’installer l’incertitude, néfaste sur les marchés et propice à la montée des appels à sa démission.Un autre estime “possible” que le nouveau locataire de Matignon soit connu à temps pour la réouverture de Notre-Dame.- Repli sur la macronie -Le problème du chef de l’Etat est le même qu’à l’été: aucun des trois blocs parlementaires issus des législatives (gauche, centre/droite, extrême droite) n’a la majorité absolue.Les deux noms qui circulent avec le plus d’insistance pour le poste de Premier ministre émanent du premier cercle présidentiel.L’un d’eux est François Bayrou, le président du MoDem, allié historique d’Emmanuel Macron, qui l’a reçu à déjeuner ce jeudi. Maintes fois candidat malheureux à Matignon, le dirigeant centriste, souvent présent dans les médias, se fait silencieux.Mais ses proches vantent les vertus de ce “poids lourd” politique. Certains estiment que l’équation “n’a jamais été aussi bonne” pour le maire de Pau, assurant qu’il s’est rabiboché dernièrement avec l’influent secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler.A l’inverse, un autre successeur putatif, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, d’ordinaire taiseux, est omniprésent dans les médias.Mais lui aussi est un fidèle d’Emmanuel Macron, seul à avoir été ministre sans discontinuer depuis 2017.Le chef des députés de droite Laurent Wauquiez a prévenu que la participation du parti Les Républicains au gouvernement ne valait que pour Michel Barnier, même s’il ne fera “pas tomber” le futur exécutif. Et la gauche ne devrait pas accepter, a priori, la nomination d’un macroniste.La survie d’un Bayrou ou d’un Lecornu dépendrait donc aussi du Rassemblement national, qui serait, selon plusieurs sources du camp présidentiel, disposé à faire preuve de bienveillance à leur égard.- Même socle -Si la seule option était de reconduire à l’identique le “socle commun”, cet attelage fragile entre les macronistes et la droite qui soutenait Michel Barnier, quelle autre figure de LR pour l’incarner?Un gouvernement Barnier 2 est exclu par tous.Le patron des Hauts-de-France Xavier Bertrand, pressenti en septembre, a lui-même semblé s’écarter du jeu en rappelant jeudi matin sur BFMTV/RMC qu’il avait fait l’objet d’un veto de l’extrême droite en raison de son “combat contre le RN”.Le nom de l’ex-ministre chiraquien François Baroin, longtemps à la tête des maires de France et toujours édile de Troyes, a refait son apparition. Lui aussi discret, il “fait savoir” son intérêt par le poste, rapporte Le Parisien.Mais toutes ces solutions risquent d’aboutir au même résultat qui a vu chuter le gouvernement.- Pacte de non censure -Les appels se multiplient donc pour élargir l’équation à une partie de la gauche, avec un “pacte de non censure” entre les socialistes, la macronie et LR.Mais l’incarnation varie selon le camp où l’on se place.Autour du président, les mêmes noms de Sébastien Lecornu et François Bayrou reviennent.Tout en martelant qu’il n’était “candidat à rien”, le ministre des Armées a plaidé jeudi sur RTL qu’il fallait “tout faire pour que les socialistes se détachent de La France insoumise” pour participer à une solution gouvernementale. “Je ne viens pas de la gauche, mais je suis un républicain”, a-t-il souligné, précisant qu’il travaillait “avec la gauche républicaine” dans son département de l’Eure.Les proches du patron du MoDem assurent aussi que ce dernier “n’est pas le plus mal placé” pour tendre la main à la gauche non-mélenchoniste. François Bayrou s’est d’ailleurs entretenu jeudi matin avec l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, ont fait savoir ses proches, alimentant l’idée qu’il pourrait tenter de former un gouvernement avec des ténors d’autres camps.Emmanuel Macron pourrait également être tenté de rappeler Bernard Cazeneuve pour Matignon – mais il n’est pas en odeur de sainteté au PS. Vu de la gauche, le Premier ministre doit être une émanation de l’alliance du Nouveau Front populaire arrivée en tête des législatives. Mais, à l’inverse des Insoumis, les socialistes se disent prêts à des compromis avec le bloc central, qui s’engagerait en retour à ne pas censurer un gouvernement de gauche.

Vidéosurveillance: la Cnil met en demeure le ministère de l’Intérieur

La Cnil, autorité de contrôle du respect de la vie privée, a publié jeudi un bilan des contrôles effectués sur l’utilisation d’un logiciel de vidéosurveillance et met en demeure le ministère de l’Intérieur.L’autorité avait initié en novembre 2023 une procédure de contrôle sur l’utilisation d’un logiciel édité par la société Briefcam par des services de police, à la suite d’une enquête du média Disclose. Elle a également contrôlé l’utilisation de ce logiciel par huit communes, qu’elle n’a pas nommées. Ce logiciel d’analyse d’images de vidéosurveillance de la société israélienne Briefcam, spécialisée dans le développement de logiciels destinés à la vidéosurveillance algorithmique, aujourd’hui détenue par le géant japonais Canon, permet notamment de recourir à de la reconnaissance faciale en direct. A la suite de ses contrôles, la Cnil a relevé que cette fonctionnalité n’était pas utilisée par les services de police, “conformément au cadre légal”.Elle relève néanmoins avoir été informée d’un cas “ponctuel” de recours à la reconnaissance faciale par le ministère de l’Intérieur, dans le cadre d’une enquête judiciaire, et met en demeure le ministère de supprimer ou de brider cette fonctionnalité.La Cnil constate aussi que des logiciels tels que celui de Briefcam sont utilisés depuis 2015 par certains services d’enquêtes du ministère “afin d’analyser un stock d’images issues des caméras de vidéoprotection préexistantes”.Selon la Cnil, cette utilisation peut relever de la législation des logiciels de rapprochement judiciaire (LRJ).L’autorité souligne ainsi que les engagements de conformité à cette législation lui ont été transmis “parfois plusieurs années après le début de leur mise en Å“uvre, ou ne l’ont pas encore été”. Elle met en demeure le ministère de lui transmettre ses engagements de conformité et son analyse d’impact relative à la protection des données. “La Cnil reconnaît que les services du ministère de l’Intérieur n'(ont) pas fait un usage illicite de ce logiciel”, a réagi le ministère auprès de l’AFP, ajoutant “qu’il se conformera bien évidemment à la mise en demeure”.La Cnil a également indiqué avoir mis en demeure six des huit communes contrôlées pour qu’elles mettent fin à des “manquements constatés” dans l’utilisation de caméras augmentées. Elle rappelle qu’en dehors du cadre légal d’expérimentation prévu pour les Jeux olympiques 2024, l’utilisation de caméras augmentées en temps réel est interdite. L’utilisation de logiciels d’analyse automatique d’images déjà enregistrées est autorisée dans le cadre d’enquêtes judiciaires mais strictement encadrée.

Chute de Barnier: vue de Bruxelles, la France affaiblie et imprévisible

La chute de Michel Barnier inquiète les Européens: la France apparaît affaiblie sur le plan économique et de plus en plus imprévisible sur le plan politique, au moment où l’Union européenne tente, dans la douleur, de s’organiser avant le retour au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis.Il y a trois mois, la nomination à Matignon de l’ancien négociateur du Brexit avait été plutôt bien accueillie à Bruxelles, où il jouit d’une image de sérieux et d’opiniâtreté.La censure de son gouvernement mercredi soir suscite donc des inquiétudes. “Nous suivons de très près ce qu’il se passe en France (…) Ce que nous constatons pour l’instant, c’est un effet économique contenu et limité”, a relativisé un porte-parole de la Commission européenne jeudi.Mais “la France est affaiblie” et Emmanuel Macron lui-même “n’est plus en position d’orienter l’Union européenne comme il l’a fait”, tranche l’analyste Eric Maurice, de l’European Policy Center. “Cela ne bloque pas forcément l’Union européenne mais la France sera moins en position de peser sur les décisions”.”Évidemment, Emmanuel Macron est plus faible et c’est un souci”, abonde un diplomate européen. La France ne peut “pas se concentrer à 100% sur les grandes orientations de travail au sein de l’UE”.Les défis sont nombreux pour la nouvelle équipe de la Commission entrée en fonction le week-end dernier. Elle doit notamment préparer l’arrivée au pouvoir de Donald Trump le 20 janvier, avec de possibles hausses des taxes douanières sur les produits européens, et un éventuel désengagement des Etats-Unis en Ukraine.Mais le bloc européen souffre d’un manque de leadership à Paris, comme à Berlin, où le chancelier Olaf Scholz est lui aussi affaibli et pourrait perdre les élections anticipées du mois de février.Selon le centriste Pascal Canfin, ce “leadership vacant” ne pose pas de problème pour les “grands sujets comme l’Ukraine”, pour lesquels “il y a une stabilité” des positions portées par Emmanuel Macron. Mais cela empêche les initiatives ministérielles sur les dossiers “moins majeurs”, estime l’eurodéputé français.- “Enfant à problèmes” -Et “à l’heure de l’arrivée de Donald Trump, on a besoin d’une synchronisation entre Bruxelles, Berlin et la France. Là, ça devient beaucoup plus difficile”, regrette l’eurodéputé néerlandais Dirk Gotink.Avec ses déficits, la “France est l’enfant à problèmes de l’Europe”, lance cet élu de droite, qui juge que les députés français ont fait preuve d’un “court-termisme total” en censurant Michel Barnier. “Le prochain Premier ministre sera confronté aux mêmes difficultés, avec encore moins de marges de manÅ“uvre”.Pour l’écologiste allemand Daniel Freund, “la chute du gouvernement français à ce moment clé est inquiétante, d’autant plus que l’Allemagne n’a pas de gouvernement stable”. Mais c’est “la faute d’Emmanuel Macron, incapable de former une coalition avec une alliance de gauche”, juge cet eurodéputé vert. Même si le président français parvient à nommer rapidement un nouveau Premier ministre, le “problème de long terme ne sera pas du tout résolu”, estime de son côté Sophie Pornschlegel, spécialiste des politiques européennes au think tank Europe Jacques Delors. “Le paysage politique français est complètement fragmenté avec une extrême droite très forte”.”On se demande comment les Français vont se sortir de là. Il y a beaucoup d’inconnues, glisse une diplomate européenne. On voit avec consternation un pays qui n’a pas du tout l’habitude de former des coalitions et trouver des compromis”.Sur le plan économique, avant la censure de Michel Barnier, Bruxelles avait encouragé les efforts budgétaires français en donnant son feu vert au scénario proposé par Paris d’une réduction du déficit public à 5% du produit intérieur brut en 2025, avant un retour “dans les clous” en 2029 à 2,8%.L’incertitude plane désormais sur le budget français. La France figure en Europe parmi les cancres. Avec un déficit en net dérapage, attendu cette année à 6,2% du PIB, elle affiche la pire performance des Vingt-Sept à l’exception de la Roumanie, très loin du plafond de 3% autorisé par les règles de l’UE.Un fonctionnaire de la Commission tempère. “Ce n’est pas du tout les mêmes inquiétudes que lors de la crise grecque”.

Censure: après avoir reçu Barnier, Macron consulte avant de s’adresser aux Français

Au lendemain d’une censure historique, c’est un Emmanuel Macron revenu au coeur de l’attention qui a reçu jeudi matin Michel Barnier, avant de consulter les présidents des deux chambres du Parlement, et de s’adresser aux Français à 20H00.Michel Barnier, renversé la veille par 331 députés et qui détient désormais le peu enviable record de brièveté à Matignon sous la Ve République, a quitté l’Élysée vers 11H00, après une heure d’entretien avec Emmanuel Macron. L’annonce officielle de la démission de son gouvernement est attendue.Quand sera nommé le nouveau Premier ministre ? La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a exhorté jeudi Emmanuel Macron à le faire “rapidement” pour “ne pas laisser s’installer le flottement”. La titulaire (Renaissance) du perchoir sera reçue par le chef de l’Etat à 12H15, son homologue (LR) au Sénat, Gérard Larcher, à 15H00.L’entourage du chef de l’Etat ne fournit à ce stade aucun calendrier, mais plusieurs de ses familiers ont confié qu’il entendait cette fois agir vite. Dès jeudi soir ? “Il n’a pas le choix”, s’avance un de ses proches.Quel que soit son choix, il fera une allocution aux Français à 20H.”Flou”, “impasse”, “cercle vicieux”: du nord au sud du pays, l’inquiétude et la lassitude étaient manifestes chez les Français interrogés par l’AFP.Les marchés restaient en revanche calmes : la Bourse de Paris était en lègère hausse et, loin de s’envoler, le taux auquel la France emprunte sur les marchés était même orienté à la baisse. Mais l’agence Moody’s met en garde sur le fait que la chute du gouvernement “réduit la probabilité d’une consolidation” des finances publiques.Il faut donc nommer un Premier ministre “au plus vite” pour Xavier Bertrand (LR), le patron des socialistes, Olivier Faure, demandant au président de la République de consulter dès aujourd’hui “l’ensemble des chefs de parti”.Avec la chute de Michel Barnier, la crise politique ouverte avec la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin a franchi un cap inédit: pour la première fois depuis 1962, un Premier ministre a été renversé après avoir engagé sa responsabilité.La situation laisse les Français partagés: 53% approuvent la décision des députés, mais 82% sont inquiets de ses conséquences, selon un sondage Toluna Harris Interactive pour RTL.64% des sondés se disent favorables à la démission d’Emmanuel Macron, un souhait très prononcé chez les sympathisants de LFI et du RN.LFI continue de réclamer une présidentielle anticipée.”Si on veut ramener une solution de stabilité, (cela) passe par le départ” d’Emmanuel Macron, a martelé le coordinateur du mouvement Manuel Bompard.Marine Le Pen n’a pas formellement réclamé une démission du président, mais elle estime que “la pression” à son endroit “sera évidemment de plus en plus forte” si “on ne prend pas la voie du respect des électeurs”.Elle a aussi assuré mercredi qu’elle et les siens “laisseront travailler” le futur Premier ministre, afin de “co-construire” un budget “acceptable pour tous”. Mais les lignes rouges du RN, incluant la réindexation des retraites sur l’inflation, “ne bougeront pas”, a prévenu le député Jean-Philippe Tanguy.- Accord de non censure ? -Il s’agit désormais pour le chef de l’Etat de résoudre la quadrature du cercle, entre reconduite du “socle commun” entre macronistes et LR ou élargissement de ses contours afin de dégager une coalition gouvernementale plus solide pour résister à une future tentative de censure.Les Républicains ne “feront pas tomber” le prochain gouvernement même s’ils décidaient de ne pas y participer, a assuré le patron des députés Laurent Wauquiez. “On ne sera pas dans le blocage, on ne sera pas dans la stratégie du pire”, a-t-il ajouté, conditionnant la participation de LR aux priorités mises sur la table par le nouveau Premier ministre.Le patron des députés macronistes, Gabriel Attal, qui va réunir les ténors de Renaissance dans la matinée, propose, lui, un accord de “non censure” avec le PS pour échapper à la tutelle du RN.L’équation est d’autant plus complexe qu’une nouvelle dissolution et de nouvelles élections législatives ne peuvent pas intervenir avant juillet.D’ici là, qui pour Matignon ? Les noms du président du MoDem François Bayrou, du ministre des Armées Sébastien Lecornu, de Xavier Bertrand, de l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve ou du maire de Troyes François Baroin circulent.Le très droitier ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, jugé parfois proche des idées du RN, ou le macroniste historique Roland Lescure, associé à la branche sociale-démocrate de Renaissance, font également l’objet de supputations.La cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a confirmé que son groupe censurerait tout Premier ministre qui n’est pas issu du Nouveau Front populaire, y compris Bernard Cazeneuve.La tâche du futur titulaire s’annonce immense.Attendu à 6,1% du PIB en 2024, bien plus que les 4,4% prévus à l’automne 2023, le déficit public raterait son objectif de 5% en l’absence de budget, et l’incertitude politique pèserait sur le coût de la dette et la croissance.bur-pab-sde-sac/pta

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu assure “être candidat à rien”

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu, dont le nom est cité pour devenir Premier ministre en remplacement de Michel Barnier dont le gouvernement a été renversé mercredi, assure jeudi qu’il n’est pas candidat.”Moi, je suis candidat à rien”, a-t-il déclaré à RTL qui l’interrogeait sur le sujet.Michel Barnier, renversé mercredi soir par 331 députés, a présenté jeudi sa démission.Sébastien Lecornu affirme en outre ne pas avoir évoqué le sujet avec le président Emmanuel Macron lors de leur déplacement en Arabie Saoudite.”Il y a un décalage énorme (…) entre ce qu’on a dû gérer en Arabie Saoudite et ce qu’il y a à gérer ici”, a-t-il déclaré, citant les divers sujets géopolitiques de l’escalade avec l’Iran au cessez le feu au Liban, en passant par l’arrivée des soldats de Corée du Nord sur le théâtre russo-ukrainien.”Oui, on a un monde qui est tout sauf stable et dans lequel il va bien falloir que les responsables politiques français prennent aussi leurs responsabilités”, a-t-il ajouté. Sur le plan de la politique intérieure, il a estimé qu’il fallait “tout faire pour que les socialistes se détachent de La France insoumise” (gauche radicale). “Je ne viens pas de la gauche, mais je suis un républicain”, a-t-il souligné, précisant qu’il travaillait “avec la gauche républicaine” dans son département de l’Eure.”Je pense qu’il faut qu’il y ait un dialogue effectivement, parce que la responsabilité de ma famille politique, de là où je viens, c’est de permettre au Parti socialiste d’évoluer dans sa position”, a également opiné Sébastien Lecornu. “En tout cas, c’est une urgence parce que c’est un parti de gouvernement qui a donné deux présidents de la République à la France”.Interrogé sur la nécessité de faire des concessions, il a déclaré que “les Françaises et les Français, une fois qu’ils ont voté aux élections législatives anticipées, par définition, n’arrivent pas à comprendre que leurs responsables politiques ne soient pas capables de compromis”.Â