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Nouveau gouvernement: le PS prêt à négocier avec les macronistes et LR sur la base “de concessions réciproques” (Faure)

Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure s’est dit prêt à discuter avec les macronistes et la droite sur la base “de concessions réciproques” en vue de la formation d’un nouveau gouvernement qui aurait un “contrat à durée déterminée”.M. Faure, qui sera reçu vendredi à 12H00 à l’Elysée, s’est dit prêt sur franceinfo à faire “des compromis sur tous les sujets”, y compris les retraites, et souhaite qu’Emmanuel Macron désigne “un préfigurateur” qui organiserait cette négociation entre forces politiques avant de nommer un Premier ministre.”Je suis prêt à venir discuter de tous les sujets et voir ce qu’il est possible de faire sur une durée limitée”, a affirmé M. Faure, reconnaissant discuter déjà avec “des membres du bloc central”.”Il faut bien qu’on trouve une solution parce qu’on ne peut pas mettre le pays à l’arrêt pendant des mois”, a-t-il plaidé.M. Faure a admis que cette négociation ne concernerait pas l’ensemble des forces du Nouveau Front populaire puisque “les Insoumis se sont auto exclus de cette discussion”.Quant à LR, “Laurent Wauquiez peut venir autour de la table mais ce que je veux, c’est des concessions réciproques”, a-t-il dit.Pour faire ces compromis, Olivier Faure a évoqué “un gel” de la réforme des retraites, et non plus une abrogation immédiate, pour organiser d’abord “une conférence de financement” permettant une future abrogation.”Sur tous les sujets, nous sommes obligés à compromis parce que nous n’avons pas la majorité absolue”, a-t-il plaidé.”Quand je veux 100 et que j’obtiens 50, ça s’appelle faire un pas. J’aimerais par exemple qu’on rétablisse un ISF qui rapporte plutôt 15 milliards que trois, mais on verra”, a-t-il dit. “Je suis prêt à entrer en discussion. Ça ne veut pas dire que je suis prêt à dire que je suis devenu macroniste”, a-t-il insisté.

Tondelier regrette que la Macronie ne veuille pas parler “écologie et justice sociale”

La patronne des Écologistes, Marine Tondelier, a regretté ne pas avoir été invitée vendredi à l’Élysée par Emmanuel Macron, contrairement au PS, car “la justice sociale et l’écologie”, le président “ne veut pas en parler”. “Je défends deux choses avec mon mouvement des Ecologistes: l’écologie (…) et la justice sociale et donc ces deux sujets, il ne veut pas en parler”, a déclaré Marine Tondelier sur RMC, observant que “tous les partis qui mettent en première ligne la défense des classes populaires ont été écartés du rendez-vous”. A la recherche d’un nouveau Premier ministre après la censure mercredi du gouvernement de Michel Barnier, le chef de l’État a convoqué les chefs parlementaires de son propre camp, du PS puis de LR pour discuter de la formation d’un “gouvernement d’intérêt général”, a-t-il expliqué jeudi soir. Ce gouvernement devra selon lui réunir “toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puissent y participer ou, à tout le moins, qui s’engagent à ne pas le censurer”. “Tout le monde cherche des solutions sauf lui”, a soupiré la secrétaire nationale du parti écologiste, rappelant avoir demandé à être reçue la veille. “Il a forgé son propre arc républicain (mais) il n’a quand même pas beaucoup de flèches dans son arc”, a-t-elle regretté puisque dans le Nouveau Front populaire, Communistes et Insoumis manquent également.”On pense que la solution doit être trouvée dans le cadre du Front républicain. Je prends acte que ni Gabriel Attal (patron du groupe macroniste à l’Assemblée) ni le président ne veut en parler”, a-t-elle complété.Marine Tondelier a rappelé avoir écrit mercredi “à tous les chefs de groupes parlementaires de la majorité et du front républicain”. “Tout le monde m’a répondu sauf Gabriel Attal. Il regarde exclusivement à droite et à l’extrême droite”, a-t-elle déploré, appelant au contraire à “changer de cap politiquement”. Interrogée sur l’opportunité de rompre avec La France insoumise, elle a reconnu une différence de perception de la situation. “Être fidèle à nos électeurs et aux causes que nous défendons, c’est aussi ne pas attendre d’avoir le luxe de pouvoir avoir les mains libres total pour faire tout ce qu’on veut, parce que ce jour n’arrivera pas tout de suite”, a-t-elle argumenté, alors que LFI défend une présidentielle anticipée.

Emmanuel Macron à la recherche d’un nouvel “arc de gouvernement”

Emmanuel Macron reçoit vendredi plusieurs dirigeants politiques allant du PS aux LR en passant par ceux de son propre camp en vue de la formation d'”un gouvernement d’intérêt général”, après la censure de Michel Barnier mercredi.Le chef de l’Etat, qui s’est dit à la recherche d’un “arc de gouvernement”, a tenté jeudi soir de reprendre la main lors d’une allocution télévisée, où il a promis la nomination d’un nouveau Premier ministre “dans les prochains jours”.Il reçoit en début de matinée les dirigeants du camp macroniste (Renaissance, MoDem, Horizons, Radicaux, UDI), puis à midi le chef des députés socialistes Boris Vallaud et son homologue du Sénat Patrick Kanner, ainsi que le chef du parti Olivier Faure. En début d’après-midi, ce sera au tour des dirigeants de LR.L’annonce du nom d’un nouveau chef de gouvernement n’est pas attendue avant le week-end, voire lundi, et encore davantage de temps devrait être requis pour connaître la composition de sa nouvelle équipe.Entre-temps, Emmanuel Macron doit s’offrir une parenthèse avec la réouverture en grande pompe de Notre-Dame samedi, où plusieurs dizaines de chefs d’Etat ou de gouvernement, dont le président élu américain Donald Trump, sont attendus.Le Rassemblement national, la France insoumise, les Ecologistes et les communistes n’ont pas été invités à l’Elysée à ce stade, alimentant les spéculations sur une tentative d’enfoncer un coin au sein de l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire.Emmanuel Macron “a forgé son propre arc républicain et n’a pas beaucoup de flèches dans son arc”, a ironisé la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier sur RMC.- Coalition -“Nous irons à l’Elysée parce que nous l’avons demandé”, a assuré le premier secrétaire du PS Olivier Faure. “Ceux qui pensent que le Parti socialiste est à vendre se trompent”, a-t-il d’emblée mis en garde.Tête de liste des socialistes aux européennes, Raphaël Gluscksmann va plus loin en appelant sur RTL à former “un gouvernement majoritaire” à l’Assemblée avec “un contrat de législature”. “Les socialistes font ce qu’ils veulent”, a balayé de son côté le coordinateur Insoumis Manuel Bompard, tout en jugeant qu'”aller discuter ou négocier une forme de coalition avec les macronistes (…) c’est une rupture avec les engagements pris devant les électeurs.”Pour M. Macron, le nouveau gouvernement devra représenter “toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s’engage à ne pas le censurer”, a-t-il fixé jeudi comme cahier des charges, promettant en outre un “gouvernement resserré”.Première “priorité” du nouveau Premier ministre: “le budget, alors que les discussions au Parlement ont été interrompues par la motion de censure”.En attendant un budget l’année prochaine, une loi spéciale sera déposée “avant la mi-décembre au Parlement”, a affirmé le président, en décrivant une “loi temporaire” qui “permettra la continuité des services publics et de la vie du pays” en appliquant “pour 2025 les choix de 2024”.Qui pour porter ce chantier ? François Bayrou est d’autant plus cité qu’il a déjeuné jeudi avec le président à l’Elysée et s’est également entretenu avec un autre prétendant, l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve.Le nom du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de Xavier Bertrand, ou du maire de Troyes, François Baroin, circulent également.- “Jusqu’en 2027” -Lors de son adresse télévisée, Emmanuel Macron s’en est en outre pris à “l’irresponsabilité” d’un “front anti-républicain” au sein duquel “l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unies” contre Michel Barnier.En réaction à la censure, le président a assuré qu’il “n’assumera jamais l’irresponsabilité des autres, et notamment des parlementaires qui ont choisi en conscience de faire tomber le budget et le gouvernement de la France à quelques jours des fêtes de Noël”.Rejetant ces attaques, le patron du RN, Jordan Bardella, souhaite être reçu “très rapidement” par le futur Premier ministre, afin “que chaque force politique représentée au Parlement puisse faire connaître ses lignes rouges”. “Ce sont toujours les mêmes” pour le RN, a-t-il ajouté.Alors qu’Emmanuel Macron a fustigé le “sens du chaos” de ceux qui “ne pensent qu’à une seule chose, l’élection présidentielle, pour la préparer, pour la provoquer, pour la précipiter”, Jean-Luc Mélenchon lui a répondu qu’il était “la cause du problème”, prédisant que le président “s’en ira par la force des événements”.Mais le chef de l’Etat a répété qu’il entendait accomplir son mandat “jusqu’à son terme” en 2027.Pointé comme le principal responsable de la situation politique après sa dissolution surprise de l’Assemblée, Emmanuel Macron a reconnu que cette décision “n’a pas été comprise”. “Beaucoup me l’ont reprochée et je sais, beaucoup continuent de me le reprocher”, a-t-il admis.

Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen entend vendredi à Montevideo faire avancer l’accord de libre-échange UE-Mercosur aux côtés des présidents du Brésil, d’Argentine, d’Uruguay et du Paraguay, réunis pour le 65e sommet du bloc latino-américain où pourrait se sceller une nouvelle étape dans les discussions entamées en 1999.Sous l’influence du Brésil côté sud-américain, de l’Allemagne et de l’Espagne côté européen, les deux blocs souhaitent finaliser les discussions avant l’arrivée en janvier de Donald Trump à la Maison Blanche et ses menaces d’augmentation des droits de douane tous azimuts.”Nous sommes parvenus à un texte d’accord commun”, ne manquent que des “détails minimes”, a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères uruguayen, Omar Paganini, après une rencontre avec le nouveau commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic. Il dit espérer que la “bonne nouvelle” d’un accord pourra être annoncée vendredi à l’issue de la réunion des chefs d’Etat.Mme von der Leyen, qui avant son arrivée jeudi en Uruguay avait dit sur X que “la ligne d’arrivée de l’accord UE-Mercosur est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la”, doit donner une conférence de presse commune avec les présidents Luiz Inacio Lula da Silva, Javier Milei, Luis Lacalle Pou et Santiago Peña.Mais à Paris, une source diplomatique auprès de l’AFP a fait valoir qu'”à ce stade, c’est une finalisation des discussions au niveau des négociateurs”, “ce n’est ni la signature, ni la conclusion de l’accord”. “Ce n’est donc pas la fin de l’histoire”.Le projet de traité vise à supprimer la majorité des droits de douane entre l’Union européenne et le Mercosur afin de créer un vaste marché de plus de 700 millions de consommateurs. Il s’agirait du “plus grand partenariat commercial et d’investissement jamais vu. Les deux régions en tireront profit”, a affirmé Mme von der Leyen. – Minorité de blocage en vue -Si en vertu des traités européens, la Commission est seule négociatrice des accords commerciaux au nom des Vingt-Sept, tout texte signé avec les pays du Mercosur doit encore obtenir sa ratification en gagnant l’approbation d’au moins 15 Etats membres représentant 65% de la population de l’UE, puis en réunissant une majorité au Parlement européen.Une minorité de blocage peut également stopper toute ratification.Un combat que mène La France et Emmanuel Macron qui dans un appel téléphonique jeudi matin a “redit” à Mme von der Leyen que le projet d’accord commercial était “inacceptable en l’état”, a affirmé l’Elysée. “Nous continuerons de défendre sans relâche notre souveraineté agricole”, a ajouté la présidence française sur X. Après le Premier ministre polonais Donald Tusk affirmant fin novembre qu’il n’accepterait pas le projet “sous cette forme”, l’Italie a rejoint jeudi le front du refus : “Les conditions ne sont pas réunies pour souscrire au texte actuel”, affirment ces sources gouvernementales. Rome estime que “la signature peut avoir lieu seulement à condition que des protections adéquates et des compensations en cas de déséquilibres pour le secteur agricole” soient mises en place.Et ce trio déclaré n’est pas seul, puisque l’Autriche ou les Pays-Bas ont déjà exprimé des réticences.Pour empêcher l’adoption du texte, la France a besoin de rallier trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE, un seuil aisément franchi avec désormais l’appui de Rome et Varsovie.- Concurrence déloyale ? -En Europe, les partisans de l’accord soulignent le besoin de débouchés pour les exportateurs et la nécessité de ne pas laisser le champ libre à la Chine, rival avec qui les relations commerciales se sont considérablement tendues.L’accord permettrait à l’UE, déjà premier partenaire commercial du Mercosur, d’exporter plus facilement ses voitures, machines et produits pharmaceutiques. De l’autre côté, il permettrait aux pays sud-américains concernés d’écouler vers l’Europe de la viande, du sucre, du riz, du miel, du soja…Mais de nombreuses ONG et militants de gauche estiment que la création de cette vaste zone de libre-échange accélérerait la déforestation en Amazonie et aggraverait la crise climatique en augmentant les émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace dénonce un texte “désastreux” pour l’environnement, sacrifié pour privilégier “les profits des entreprises”. Les agriculteurs français craignant une concurrence déloyale des produits sud-américains, notamment brésiliens, multiplient les manifestations.

Martinique: le protocole vie chère “suspendu” en raison de la censure, annonce le ministre

Le ministre démissionnaire des Outre-mer François-Noël Buffet a indiqué jeudi que le protocole pour lutter contre la vie chère en Martinique était “suspendu” du fait de la censure du gouvernement Barnier, tout comme “le milliard d’euros annoncé pour la Nouvelle-Calédonie”.”Le protocole vie chère est suspendu. Nous ne serons jamais en capacité d’avoir effectivement -20 %, au 1er janvier 2025, sur les 6.000 produits qui étaient prévus, a expliqué M. Buffet dans un entretien au journal Ouest-France.La diminution voire la suppression de la TVA est également remise en cause, a ajouté le ministre, soulignant: “Puisque ce n’est pas voté, cela ne s’applique pas”.”Cette suspension va ajouter de l’angoisse et du stress sur des territoires qui n’en ont pas besoin et qui aspirent surtout au calme et à la sérénité”, a-t-il poursuivi.Ce protocole avait été signé le 16 octobre après six semaines d’une mobilisation lancée début septembre par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré en violences, essentiellement nocturnes. Selon des chiffres de la préfecture, plus de 230 véhicules ont été brûlés volontairement et des dizaines de locaux commerciaux ont été incendiés, vandalisés ou pillés.Le ministre démissionnaire a également fait part de ses inquiétudes concernant la Nouvelle-Calédonie, théâtre d’émeutes d’une ampleur inédite ayant ravagé le territoire à partir du 13 mai. Treize personnes sont mortes et le coût des dégâts matériels est estimé à au moins 2,2 milliards d’euros par les autorités locales. “Nous sommes sans rien, disons les choses telles qu’elles sont. Pour l’instant, tout s’arrête. Aujourd’hui, sans budget voté, il n’y a pas le milliard d’euros annoncé pour la Nouvelle-Calédonie. Et cela présage des difficultés pour un territoire qui a besoin d’une aide financière importante”, a relevé M. Buffet. “Le gouvernement, les provinces et les communes termineront l’année avec les aides que nous leur avons accordées mais débuteront 2025 avec une difficulté assez rapide, de l’ordre du trimestre potentiellement. Rien n’est réglé, alors que nous nous inscrivions dans une logique d’accompagnement”, a-t-il ajouté.Le ministre a toutefois mentionné “qu’hier (mercredi), quand même -parce que nous avons obtenu l’inversion du calendrier parlementaire-, nous avons pu faire voter la loi de gestion 2024 qui permet d’assurer les aides prévues pour la Nouvelle-Calédonie, mais seulement pour l’année 2024”.

Lucie Castets “choquée” par les propos de Macron sur un “front antirépublicain”

Au lendemain de la censure du gouvernement Barnier et après l’allocution du président de la République, Lucie Castets, candidate à Matignon pour le Nouveau Front populaire l’été dernier, s’est dite jeudi soir “extrêmement choquée” des déclarations d’Emmanuel Macron concernant “un front antirépublicain”.”J’ai eu l’impression d’un président de la République qui est à la fois chef de tout mais responsable de rien”, a-t-elle déclaré en marge d’un déplacement à Tours.”Je suis aussi extrêmement choquée par le fait que le président de la République déclare que les forces de gauche, qui ont voté pour la censure, ont créé un front antirépublicain, quand on se souvient comment ont été élus beaucoup de députés  macronistes, grâce au barrage républicain”, a-t-elle poursuivi.”Je suis extrêmement choquée de cette accusation de la part du président de la république. Je ne la trouve pas à la hauteur des enjeux”, a-t-elle insisté.Quelques heures plus tôt, Lucie Castets avait appelé à “reconnaître le résultat des élections”. “Je l’invite à repartir de ces constats pour désigner un gouvernement issu de la gauche, du Nouveau Front populaire”, a-t-elle dit.Désignée par l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire comme candidate pour Matignon au lendemain des élections législatives en juillet, Lucie Castets a assuré cette fois “ne pas en faire une question de personne”.”Je n’en fais pas de question de personne, mais je pense que c’est très important de pouvoir mettre en Å“uvre des mesures qui vont réellement changer la vie des gens et proposer un cap politique différent”, a-t-elle poursuivi.Depuis la censure du gouvernement Barnier mercredi, la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a d’ores et déjà confirmé que son groupe censurerait tout Premier ministre qui ne serait pas issu du Nouveau Front populaire, y compris Bernard Cazeneuve.Mme Castets a toutefois estimé “ne pas avoir l’impression que le président de la République soit vraiment dans une logique de construction avec les forces de gauche de ce pays”.

Macron veut un “gouvernement d’intérêt général” et fustige un “front antirépublicain”

Emmanuel Macron a déclaré jeudi soir qu’il nommerait “dans les prochains jours” un Premier ministre chargé de former un “gouvernement d’intérêt général”, au lendemain de la censure historique de Michel Barnier qu’il a reprochée à un “front antirépublicain” entre “l’extrême droite et l’extrême gauche”.Dans une allocution télévisée de dix minutes depuis l’Elysée, le chef de l’Etat a pour la première fois esquissé un mea culpa sur la dissolution de l’Assemblée nationale décidée en juin, qui a plongé le pays dans la crise. Elle “n’a pas été comprise”, même si elle était “inéluctable”, a-t-il dit. “Beaucoup me l’ont reprochée” et “c’est ma responsabilité”, a-t-il reconnu.En revanche, il a refusé d’assumer “l’irresponsabilité” des “parlementaires qui ont choisi en conscience de faire tomber le budget et le gouvernement de la France à quelques jours des fêtes de Noël”. Aux appels à la démission qui émanent de La France insoumise et, de manière plus feutrée, du Rassemblement national, Emmanuel Macron a répondu qu’il exercerait son mandat “pleinement jusqu’à son terme” en 2027.- PS, macronistes et LR reçus vendredi -Le président a “pris acte” de la démission présentée jeudi matin par Michel Barnier, qu’il a chargé d’expédier les affaires courantes dans l’attente d’un successeur.Il a salué le “dévouement” de celui qui, renversé la veille par 331 députés, détient désormais le record peu enviable du Premier ministre le plus éphémère de la Ve République.Malgré les “concessions”, son gouvernement a été censuré “parce que l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unis dans un front antirépublicain” pour choisir “le désordre”, a déploré Emmanuel Macron. Il a aussi taclé sans le nommer le Parti socialiste, qui “hier encore gouvernait la France”.Face à cette nouvelle impasse, alors que la nomination du successeur à Matignon avait été envisagée pour ce jeudi, Emmanuel Macron a une fois de plus temporisé.”Je nommerai dans les prochains jours un Premier ministre. Je le chargerai de former un gouvernement d’intérêt général représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puissent y participer ou, à tout le moins, qui s’engagent à ne pas le censurer”, a-t-il promis, sans plus de précisions.Pour ce faire, il recevra vendredi successivement les chefs parlementaires de son propre camp, du PS puis de LR. Ce qui dessine les contours de cet “arc” qu’il appelle de ses voeux, puisque La France insoumise, les Ecologistes et le Rassemblement national n’ont pas été invités à ce stade.Une façon aussi d’enfoncer un coin au sein de l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire.”J’espère que toutes les forces politiques qui ont participé au front républicain” lors des législatives de juillet dernier “seront de la même manière conviées par le président de la République”, a plaidé jeudi soir sur France 2 le patron des députés PS Boris Vallaud.”Les socialistes font ce qu’ils veulent”, a balayé de son côté le coordinateur Insoumis Manuel Bompard sur BFMTV, tout en jugeant qu'”aller discuter ou négocier une forme de coalition avec les macronistes (…) c’est une rupture avec les engagagements pris devant les électeurs”.Le futur exécutif aura pour “priorité” le “budget”, qui n’a pu être adopté sous l’équipe sortante. En commençant par une “loi spéciale” déposée au Parlement “avant la mi-décembre” pour assurer “la continuité” du financement de l’Etat sur la base du budget de l’année en cours.Le chef de l’Etat, revenu au cÅ“ur de l’attention après une longue période de réserve, n’a donc pas clarifié le portrait-robot du futur Premier ministre.La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, reçue à l’Elysée jeudi, l’avait pourtant exhorté à nommer “rapidement” un chef de gouvernement pour “ne pas laisser s’installer le flottement”.Emmanuel Macron a surtout déjeuné avec son allié François Bayrou, dont le nom circule avec insistance pour Matignon, avec celui de l’indéboulonnable ministre macroniste des Armées Sébastien Lecornu.François Bayrou s’est aussi entretenu avec un autre prétendant, l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve.D’autres noms sont cités, du président des Hauts-de-France Xavier Bertrand au maire de Troyes François Baroin, tous deux LR.- Marchés calmes -“Flou”, “impasse”, “cercle vicieux”: du nord au sud du pays, l’inquiétude et la lassitude étaient manifestes chez les Français interrogés par l’AFP. Elles se sont également traduites par une mobilisation notable des agents de la Fonction publique d’Etat, dont 130.000 ont manifesté en France.Les marchés restaient en revanche calmes: la Bourse de Paris a fini dans le vert jeudi, résistant à la crise politique, malgré un avertissement de l’agence Moody’s pour qui la chute du gouvernement “réduit la probabilité d’une consolidation” des finances publiques.Emmanuel Macron est “la cause du problème” et “s’en ira par la force des événements”, a réagi le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon sur TF1 après l’allocution.La patronne des Ecologistes Marine Tondelier a elle salué sur X une “bonne nouvelle”: “Le président de République n’a pas nommé à la va-vite un Premier ministre encore plus à droite”. “Sur tout le reste, c’est simple: rien n’allait. Ça va mal se terminer…”, a-t-elle nuancé.Selon deux sondages Odoxa et Elabe publiés jeudi, les Français étaient partagés sur la motion de censure, mais six sur dix réclament la démission d’Emmanuel Macron.Au RN, si Marine Le Pen n’a pas formellement réclamé une démission du président, elle estime que “la pression” à son endroit “sera évidemment de plus en plus forte” si “on ne prend pas la voie du respect des électeurs”.bur-pab-sde-sac-are-fff/jmt/gvy

Mélenchon, la campagne permanente et la démission de Macron

Il ne pouvait pas manquer ce petit bout d’Histoire politique. Jean-Luc Mélenchon était mercredi à l’Assemblée nationale pour voir de ses propres yeux la chute du gouvernement Barnier. Une étape, espère-t-il, qui mènera à la démission d’Emmanuel Macron.  Le départ du président, les Insoumis ne cessent de l’appeler de leurs voeux, en espérant que cette prophétie devienne autoréalisatrice.”Ce n’est pas Michel Barnier qui a été censuré (…) c’est M. Macron qui a été censuré”, a déclaré le tribun insoumis jeudi soir au journal télévisé de TF1, en réclamant de nouveau la démission de M. Macron. “C’est lui qui fiche la pagaille c’est lui bloque tout et ne veut entendre personne”, a-t-il estimé, en assurant que le chef de l’Etat finirait par s’en aller “par la force des événements”. Le principal intéressé a cependant évacué l’idée, plusieurs fois. Il accomplira son mandat “pleinement, jusqu’à son terme”, a-t-il martelé jeudi lors de son allocution. Si la procédure de destitution du chef de l’Etat, vouée à l’échec, a échoué en octobre à l’Assemblée avant même d’arriver au vote dans l’hémicycle, elle a fait émerger cette question dans les débats.Et depuis, la démission du président a été évoquée par le maire LR de Cannes David Lisnard, celui de Meaux Jean-François Copé (LR) ou encore la figure du groupe Liot à l’Assemblée, Charles de Courson. Mais par aucun allié de LFI à gauche. Les Insoumis “respectent la théorie lambertiste”, un courant du trotskisme auquel Jean-Luc Mélenchon a appartenu dans sa jeunesse, croit savoir un cadre socialiste. “Si un événement ne se produit pas, il faut mettre la pression pour qu’il finisse par se produire”. Pour justifier ce changement par le haut, LFI s’appuie notamment sur un sondage Elabe publié la semaine dernière: 63% des Français souhaitaient la démission du président en cas de censure du gouvernement Barnier. – Pas de temps à perdre -Et les Insoumis ne s’en cachent pas: ils se préparent à partir seuls en cas de présidentielle anticipée. Derrière un candidat qui serait, naturellement, Jean-Luc Mélenchon.  “On n’a pas envie que sur les 30 jours qu’on aurait pour préparer une présidentielle on en perde sept à débattre d’une candidature d’Olivier Faure”, dans le cadre unitaire du NFP, ironise un cadre insoumis.Ce serait pour eux la consécration du “eux contre nous”, l’affrontement avec l’extrême droite attendu depuis longtemps. Et tant pis si la cote de popularité de M. Mélenchon est basse et si les sondages le donnent perdant au second tour d’une élection présidentielle face à Marine Le Pen.”Mélenchon, c’est la campagne permanente”, sourit le député Paul Vannier, cadre du mouvement de gauche radicale. Une idée théorisée de longue date par le patriarche de la gauche radicale, qui veut que les élections se préparent bien en amont des périodes officielles.Avant la censure de M. Barnier, les Insoumis ont déjà envoyé un courrier à Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, pour l’interpeller sur les modalités d’une éventuelle élection anticipée.Et dans cette optique, ils ne négligent aucun aspect. – “Que deux partis sont prêts” -Traditionnellement, LFI, qui compte très peu d’élus locaux, met toujours un peu de temps à réunir les 500 signatures nécessaires pour se présenter à une présidentielle.”C’est un point de vigilance pour nous”, reconnaît auprès de l’AFP le coordinateur du parti Manuel Bompard. “On a commencé le travail, en identifiant les maires qui ont signé la dernière fois”, ajoute-t-il. Une élection anticipée aurait pour eux l’avantage de couper l’herbe sous le pied des autres formations de gauche qui pour l’instant manquent d’incarnation ou d’orientation politique en vue d’une présidentielle.”Il n’y a que deux partis qui sont prêts: le RN et LFI”, estime ainsi une députée LR.Une élection anticipée permettrait également à M. Mélenchon, 73 ans, de ne pas attendre l’échéance de 2027. “Je pense qu’il se pose sincèrement la question pour 2027”, estime un éléphant socialiste qui a bien connu l’ancien sénateur PS. “L’envie ça compte beaucoup. Il l’a encore mais ce n’est pas sûr qu’il l’ait toujours” dans trois ans, estime-t-il.

Macron promet un Premier ministre “dans les prochains jours” et attaque le “front anti-républicain” de la censure

Emmanuel Macron a promis jeudi de nommer “dans les prochains jours” un Premier ministre chargé de former un gouvernement “resserré” et “d’intérêt général”, après une censure née selon lui de “l’irresponsabilité” d’un “front anti-républicain”. Ce futur chef du gouvernement, “je le chargerai de former un gouvernement d’intérêt général représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s’engage à ne pas le censurer”, a expliqué le président de la République dans une allocution aux Français prononcée au lendemain du renversement du gouvernement de Michel Barnier.Un Premier ministre sortant remercié pour sa “pugnacité” et son “dévouement”, mais victime selon le chef de l’Etat d’un “front anti-républicain”, au sein duquel “l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unies”.Le futur gouvernement aura une “priorité”: le budget. Et si un nouveau budget devra être présenté en “tout début d’année prochaine”, le président a affirmé qu’une “loi spéciale sera déposée avant la mi-décembre au Parlement”, un texte qui permettra “la continuité des services publics et de la vie du pays”. Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024, a-t-il ajouté. Plusieurs groupes d’opposition ont déjà promis de voter ce texte.En réaction à la censure, le président de la République a assuré qu’il “n’assumera jamais l’irresponsabilité des autres, et notamment des parlementaires qui ont choisi en conscience de faire tomber le budget et le gouvernement de la France à quelques jours des fêtes de Noël”.Ces derniers ont choisi “le désordre”, a regretté le président de la République, fustigeant le “sens du chaos” de ceux qui “ne pensent qu’à une seule chose, l’élection présidentielle, pour la préparer, pour la provoquer, pour la précipiter”.Le président a ainsi répété son intention d’accomplir son mandat “jusqu’à son terme” en 2027, alors qu’un nombre grandissant de responsables politiques évoquent sa démission.Sans rentrer dans le détail du programme du prochain gouvernement, Emmanuel Macron a néanmoins demandé un “cap clair” pour “30 mois d’actions utiles pour le pays”, esquissant une feuille de route en estimant par exemple que “l’avenir” ne passerait pas par “plus d’impôts, plus de normes ou avec quelque laxisme face au narcotrafic”.Il a également reconnu que sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale en juin n’avait “pas été comprise”, assumant “sa responsabilité”. Cette décision, “beaucoup me l’ont reprochée et je sais, beaucoup continuent de me la reprocher. C’est un fait et c’est ma responsabilité”, a-t-il affirmé.

Intérieur: Retailleau prêt à “terminer” son travail mais pas avec la gauche

Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau est “prêt à continuer et terminer [s]on travail à Beauvau” mais exclut de collaborer avec “un Premier ministre de gauche”, indique-t-il dans un entretien publié jeudi par Le Figaro.”Je suis prêt à continuer et terminer mon travail à Beauvau, si je dois y rester. Mais il est évident qu’il y a des conditions dans lesquelles je refuserai ma participation au gouvernement”, a assuré le ministre de l’Intérieur démissionnaire.”Je ne travaillerai pas avec la gauche qui s’est compromise en votant comme un seul homme la motion de censure scandaleusement rédigée par LFI. Le mélenchonisme, c’est la gauche la plus archaïque d’Europe”, a-t-il poursuivi.Au lendemain d’une censure historique, Bruno Retailleau a plaidé pour un Premier ministre de droite “parce que la France est à droite”.”Nous sommes entrés au gouvernement pour faire barrage à cette gauche ! Les Républicains devraient donc censurer n’importe quel Premier ministre qui voudrait appliquer tout ou partie du programme délirant du NFP”, a-t-il également ajouté, expliquant que “le président doit en tout cas agir vite car le risque d’une crise financière est majeur”.