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Les auteurs de la sextape de Saint-Etienne assument, l’un d’eux charge le maire

Deux hommes, un ancien couple à la ville et en politique, ont assumé lundi, au premier jour du procès dit de “la sextape de Saint-Etienne”, avoir piégé un élu en le filmant avec un prostitué, l’un d’eux accusant le maire Gaël Perdriau d’avoir passé la “commande” pour “tenir” un rival.Le tribunal correctionnel de Lyon, qui juge toute la semaine le maire et trois de ses ex-collaborateurs pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics, est entré d’emblée dans le vif des débats en diffusant à huis clos un montage de ces images volées.Le maire, qui nie fermement avoir joué le moindre rôle dans ce complot, et les autres prévenus sont restés dans la salle, tout comme Gilles Artigues, son ancien Premier adjoint qui a été piégé dans la vidéo, dont la famille est toutefois sortie pour échapper à cette projection.En janvier 2015, ce centriste catholique, qui s’était opposé au mariage homosexuel, a été filmé à son insu dans une chambre d’hôtel parisien en compagnie d’un escort-boy, a rappelé à la barre celui qui a posé la caméra cachée: l’ancien adjoint à l’Education, Samy Kéfi-Jérôme.”C’était une commande formulée par Pierre Gauttieri”, alors directeur de cabinet du maire, “la commande était de piéger Gilles Artigues sur son homosexualité refoulée”, précise-t-il. En échange, le directeur de cabinet promet à ce jeune adjoint très ambitieux “le soutien du maire aux élections législatives de 2017”. “Je n’ai pas d’éléments prouvant que le maire a connaissance de ces choses, mais si Pierre Gauttieri prend un tel engagement, j’en déduis qu’il a forcément eu l’aval” de Gaël Perdriau, déclare encore Samy Kefi-Jérôme, qui parle de manière très posée et prudente. – “Barbouzage de moeurs” -Beaucoup plus direct et provocateur, son ancien compagnon Gilles Rossary-Lenglet qui, de son propre aveu “grenouillait” à l’époque “dans le marécage politique” stéphanois, incrimine le maire, avec lequel il dit avoir noué un “contrat”.Selon son récit, émaillé de remarques salaces et de phrases assassines, Gaël Perdriau et son directeur de cabinet avaient noué un accord électoral “contre-nature” avec Gilles Artigues pendant les municipales de 2014 mais craignaient qu’il ne soit pas loyal.”Ils voulaient le tenir” et “j’ai dit +il faut faire un barbouzage de moeurs+”: la vidéo doit leur servir pour “éviter qu’Artigues fasse un pu-putsch”, ironise-t-il. En échange, Gilles Rossary-Lenglet dit avoir touché 40.000 euros, pioché dans les fonds municipaux, qui ont transité par des associations sous la forme de subventions fictives.Ce volet vaut à quatre responsables associatifs, qui n’étaient selon lui pas au courant du motif de ce tour de passe-passe, de comparaître pour “abus de confiance”.”J’ai fait la balle (…) qui a tué Gilles Artigues, sans aucun état d’âme”, ajoute cet homme fantasque de 53 ans, par qui le scandale est arrivé en 2022 quand il a balancé toute l’affaire à Mediapart. Gilles Artigues a fait “la promotion de l’homophobie”, se justifie-t-il, avant d’être coupé par la présidente du tribunal qui lui reproche sa “hargne”.A la fin de l’audience, elle exprime sa perplexité face à son témoignage. “C’est déroutant: vous reconnaissez tout pour mieux accuser les autres”, lâche Brigitte Vernay. “Dans vos explications, il y a une complaisance à salir les personnes qui fait qu’on va les accueillir avec une certaine réserve.”Le procès doit reprendre mardi avec la fin du témoignage de M.  Rossary-Lenglet. Gaël Perdriau, qui encourt dix ans de prison et une peine d’inéligibilité, pourrait être entendu mardi soir ou mercredi.”Combatif et déterminé” selon son avocat Jean-Félix Luciani, il n’a jamais renoncé à la mairie de Saint-Etienne et n’exclut pas de briguer un nouveau mandat aux municipales de 2026. Mais avant, “j’ai besoin d’être débarrassé de cette épée de Damoclès”, a-t-il dit à l’AFP il y a quelques jours.

Près d’une centaine de mairies hissent le drapeau palestinien malgré l’opposition de la place Beauvau

Près d’une centaine de mairies dirigées par la gauche ont hissé le drapeau palestinien au fronton de leur mairie lundi, jour de la reconnaissance par Emmanuel Macron d’un Etat de Palestine, un pavoisement auquel s’est fermement opposé le ministre démissionnaire de l’Intérieur.La place Beauvau, qui avait donné instruction aux préfets de faire cesser tout pavoisement en vertu du principe de neutralité du service public, de non-ingérence dans la politique internationale de la France et du risque de “troubles graves” à l’ordre public, a recensé lundi à 17H00 au moins 86 municipalités réfractaires, sur 34.875 communes.Après Nantes, Rennes ou Saint-Denis dans la matinée, les mairies écologistes de Besançon et Lyon ont hissé à leur tour le drapeau palestinien sur le fronton de l’hôtel de ville.”Cette reconnaissance de l’Etat palestinien n’est pas une offense faite à Israël (…). L’absence d’État est un terreau fertile pour tous les groupes terroristes, de Daech au Hamas”, a estimé le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet, cité dans un communiqué. A Paris, une dizaine d’élus dont David Belliard, candidat écologiste à la mairie de Paris en 2026, ont déployé le drapeau palestinien depuis une fenêtre de l’hôtel de ville peu après 18H00, contre l’avis de la maire PS Anne Hidalgo.Dimanche, l’édile socialiste avait préféré projeter les drapeaux palestinien et israélien côte à côte sur la tour Eiffel, décision qualifiée lundi de “consternante de stupidité” par le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.Dans la matinée, les élus de Saint-Denis, première ville de Seine-Saint-Denis, avaient convié la presse pour ériger le drapeau palestinien sur l’hôtel de ville, aux côtés des drapeaux français et européen.”Depuis des années je me bats pour l’émergence d’une solution à deux Etats comme seule solution durable pour espérer une paix au Proche-Orient”, avait déclaré le maire PS Mathieu Hanotin. – “Arrêtez le feu” -A ses côtés, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, à l’origine de l’idée de pavoiser les mairies, a relevé que le drapeau palestinien “n’est pas le drapeau du Hamas”.Dans la soirée, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau l’a accusé sur LCI de commettre “une double faute” – “en termes juridiques” et “contre l’unité” du pays.Les conseils départementaux du Lot et de la Gironde se sont joints au mouvement de pavoisement, tandis que la maire écologiste de Poitiers le fera mardi.A Malakoff (Hauts-de-Seine), la maire communiste, qui avait apposé la bannière de la Palestine dès vendredi, restée depuis sur le fronton de l’Hôtel de ville malgré l’injonction du tribunal administratif de Cergy-Pontoise de le déposer, s’est vu infliger lundi une astreinte de 150 euros par jour de retard. Elle a annoncé faire appel devant le Conseil d’Etat.A Corbeil-Essonnes, ville jumelée avec Jérusalem-Est, le maire DVG Bruno Piriou avait hissé le drapeau palestinien depuis plusieurs mois et souhaitait distribuer 1.000 drapeaux palestiniens.Deux décisions suspendues par la justice administrative, qui s’est aussi opposée à des pavoisements à Bagneux (Hauts-de-Seine), Goussainville (Val-d’Oise) ou encore Montataire (Oise).A Strasbourg, la justice a donné tort à la municipalité qui voulait projeter les couleurs du drapeau palestinien sur l’hôtel de ville, mais la décision n’a été connue qu’après le début de l’illumination.De plus petites villes comme Carhaix (Finistère), Dives-sur-Mer (Calvados) ou Grabels, près de Montpellier, ont emboîté le pas aux grandes.”En mettant ce drapeau, nous disons +arrêtez le feu, arrêtez le génocide+”, a déclaré à l’AFP le maire LFI de Grabels, René Revol.A Marseille, le maire DVG Benoît Payan a lui refusé de hisser le drapeau palestinien, préférant annoncer le jumelage de sa ville avec Bethléem, située en Cisjordanie occupée.Ce n’est pas la première fois que le pavoisement des mairies fait polémique.Au décès du pape François, la demande du gouvernement de mettre en berne le drapeau français avait été jugée contraire au principe de laïcité par certains maires. Selon Jean-Paul Markus, professeur de droit public à l’Université Paris-Saclay, “à chaque fois que les tribunaux ont validé les drapeaux, c’était parce qu’il y avait un mouvement national de solidarité”, comme par exemple le drapeau israélien après le 7-octobre ou le drapeau ukrainien.Pour Serge Slama, professeur de droit public à l’Université de Grenoble-Alpes, “un maire ne peut pas, à travers un drapeau, exprimer une opinion politique religieuse ou philosophique”. “Mais”, poursuit-il, “ériger un drapeau parce que le chef de l’État reconnaît la Palestine comme État ne me semble pas manquer au devoir de neutralité, parce que c’est la position officielle de la France ce jour-là”.bur-mk-mca-mdb-hdu/bfa/cbn

Des drapeaux palestiniens au fronton des mairies lundi, malgré la mise en garde de Beauvau

Plusieurs maires ont commencé à hisser lundi le drapeau palestinien au fronton de leur hôtel de ville, en même temps que la France doit reconnaître ce nouvel Etat, faisant fi des mises en garde du ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau.”Ce soir, le Président de la République annoncera à l’ONU la reconnaissance de l’État de Palestine. Nantes accompagne cette décision historique de la République Française en hissant, pour la journée, le drapeau palestinien”, a écrit lundi matin sur X la maire PS de Nantes, Johanna Rolland, alors que le drapeau flotte déjà devant sa mairie, a constaté une journaliste de l’AFP. Un drapeau palestinien a également été hissé vers 09H40 au fronton de la mairie de Saint-Denis, en présence du premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui avait appelé à ce pavoisement, au moment où le président Emmanuel Macron doit officialiser la reconnaissance par la France de l’Etat de Palestine lors d’une Assemblée générale de l’ONU. “Il ne s’agit pas d’un acte militant de longue durée (…). Nous avons fait le choix de le faire sur un moment, c’est le temps de la reconnaissance de l’Etat de Palestine”, a fait valoir auprès de l’AFP le maire socialiste de la commune, Mathieu Hanotin. Il a qualifié lundi matin ce jour d'”historique”. Le maire PCF de Stains (Seine-Saint-Denis) Azzédine Taïbi a également “procédé à la pose du drapeau palestinien, ainsi que celui du drapeau de l’ONU et de la Paix”, a-t-il déclaré à l’AFP. La bannière rouge, noire, blanche et verte devrait être exhibée au fronton d’autres mairies de la banlieue parisienne, telles Nanterre, Bagneux, Gennevilliers, Ivry-sur-Seine ou Corbeil-Essonnes.A Malakoff, la maire communiste avait précédé l’appel et apposé un drapeau palestinien dès vendredi, resté sur le fronton de l’hôtel de ville, malgré une injonction du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, sur recours du préfet des Hauts-de-Seine. A Lille, le drapeau palestinien qui était déployé depuis la visite mi-septembre d’une délégation de sa ville jumelle Naplouse en Cisjordanie, a été ôté lundi matin au départ de cette délégation, a indiqué la mairie à l’AFP, et ne sera pas remis en place dans la soirée, à la demande du préfet. Car Bruno Retailleau a donné consigne aux préfets de faire respecter un “principe de neutralité des services publics”.”L’Etat non seulement ne demande pas le pavoisement, mais demande le non-pavoisement”, a insisté samedi le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Hugues Moutouh.Invité lundi matin de TF1, Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire des Affaires étrangères, a de son côté qualifié ces débats de “polémiques futiles”. “C’est un jour historique pour la paix et je ne souhaite pas (…) qu’il puisse être instrumentalisé aux fins de polémiques politiciennes, aux fins de nous diviser dans un moment où, plus que jamais, nous avons besoin d’être unis pour être fort”, a-t-il ajouté. burs-pab-mdb/asl/dch   

Chantage à la vidéo intime: ouverture du procès du maire de Saint-Etienne

Escort-boy, caméra cachée et accusations de chantage: le tribunal judiciaire de Lyon a débuté lundi l’examen de l’affaire dite de la “sextape” à la mairie de Saint-Etienne qui, à bien des égards, dépasse les scénarios de fiction les plus sulfureux.Au coeur du procès prévu toute la semaine, le maire de la ville ligérienne, Gaël Perdriau, 53 ans, exclu du parti Les Républicains, est jugé avec d’anciens proches pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics.A l’ouverture du procès à 9h30 lundi matin, les huit prévenus étaient tous présents, assis au centre de la salle d’audience.Gaël Perdriau est accusé d’avoir utilisé une vidéo intime pour museler un rival. L’édile, qui risque une peine de prison et inéligibilité, assure avoir été victime d’une instruction “à charge”.”J’ai besoin d’être débarrassé de cette épée de Damoclès” avant les municipales de mars 2026, avait-il déclaré à l’AFP à quelques jours de l’audience. Sinon, “la campagne de mes opposants” ne portera que sur les éléments du dossier ayant fuité de manière “partielle et partiale”, a-t-il ajouté.Car, malgré les poursuites le visant et le lâchage d’une grande partie de la classe politique stéphanoise, Gaël Perdriau envisage de briguer un nouveau mandat.Il reste ainsi sur la ligne combative qu’il a adoptée quand le scandale a éclaté, en août 2022, avec une enquête de Médiapart.Sur la base des confessions d’un acteur-clé, le site d’informations en ligne a révélé l’existence d’un complot ourdi à la mairie pour museler Gilles Artigues, alors premier adjoint du maire.Ce centriste catholique, qui s’était opposé au mariage homosexuel, a été filmé à son insu en janvier 2015 dans une chambre d’hôtel parisien avec un escort-boy, et les années suivantes la vidéo a servi à brimer ses velléités d’indépendance, écrit le site en publiant des extraits de cet enregistrement volé.L’affaire étant alors publique, Gilles Artigues porte plainte pour “chantage aggravé”.- “Société taxi -Gardes à vue, mises sur écoute, perquisitions s’enchaînent. En juin, les juges d’instruction estiment avoir suffisamment de preuves pour renvoyer le maire devant la justice avec son ancien directeur de cabinet Pierre Gauttieri, son ancien adjoint à l’Education Samy Kéfi-Jérôme, et l’ex-compagnon de celui-ci Gilles Rossary-Lenglet.Ce dernier, un personnage atypique qui fréquentait les milieux politiques sans avoir de mandat, est l’homme par lequel le scandale est arrivé. C’est lui qui, séparé, au chômage et malade, est allé voir Médiapart avec la “sextape”.Selon son récit, le maire et son directeur de cabinet, un duo soudé, cherchaient les moyens de “tenir” le premier adjoint avec lequel ils avaient conclu un accord électoral de circonstance pour reprendre la ville à la gauche en 2014, mais dont ils redoutaient qu’il cherche à s’émanciper.Ils s’en étaient ouverts au jeune et ambitieux adjoint à l’Education, qui avait sollicité son conjoint. Gilles Rossary-Lenglet admet avoir alors eu l’idée de piéger Gilles Artigues “sur le plan des moeurs”.Devant les enquêteurs, Samy Kéfi-Jérôme reconnaît avoir attiré Gilles Artigues dans la chambre d’hôtel et planqué la caméra.Après de premières dénégations, le directeur de cabinet reconnaît son implication et avoue avoir envisagé de compromettre un autre adversaire, l’ancien maire de Saint-Etienne Michel Thiollière, avec une prostituée mineure, sans aller jusqu’au bout cette fois.Surtout, Pierre Gauttieri lâche Gaël Perdriau qui, dit-il, a donné son “feu vert” au complot et a pris en main son volet financier.Selon les conclusions des enquêteurs, consultées par l’AFP, le piège a en effet été financé à hauteur de 40.000 euros par des fonds municipaux, via des subventions accordées sur “la réserve du maire” à deux associations, ayant servi de “société taxi”.Deux couples, à la tête de ces associations, seront jugés pour “abus de confiance”. Sans être au courant de l’existence de la vidéo, ils ont reversé les subventions à Gilles Rossary-Lenglet, qui s’en est notamment servi pour payer l’escort-boy avec lequel Gilles Artigues a été filmé.Face aux huit prévenus, Gilles Artigues, Michel Thiollière, l’escort-boy, la ville de Saint-Etienne et l’association Anticor se sont constituées parties civiles.

Législative à Paris: Michel Barnier en ballottage très favorable face à la socialiste Frédérique Bredin

Sans surprise, l’ancien Premier ministre LR Michel Barnier est arrivé très largement en tête dimanche du premier tour de la législative partielle dans la deuxième circonscription de Paris, réputée imperdable pour la droite, et affrontera au second tour la socialiste Frédérique Bredin.Le candidat des Républicains a annoncé remporter plus de 45% des voix au premier tour lors de ce scrutin marqué par “une très forte abstention” de près de 75%, l’expression selon lui d'”une inquiétude et un mécontentement, une lassitude, à l’égard de la situation politique nationale actuelle”.Sa qualification avait été annoncée un peu plus tôt par le président des LR et ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Aucun chiffre officiel n’a été publié dans la soirée.Le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République apparaît désormais bien placé pour devenir le seul député LR de la capitale, dont les 18 circonscriptions sont partagées depuis 2022 entre la gauche et les macronistes. Et pour retrouver les bancs de l’Assemblée nationale, moins d’un an après y avoir été renversé par une motion de censure sur les textes budgétaires.Sa concurrente socialiste Frédérique Bredin, 68 ans, une ancienne ministre de François Mitterrand, seule candidate de la gauche dans la circonscription, a revendiqué près de 32% des voix à ce scrutin où 17 candidats étaient en lice, dont le RN Thierry Mariani, arrivé loin derrière en troisième position.”Le choix est désormais très clair, entre d’un côté notre candidature commune de la droite et du centre et de l’autre côté, la candidate de la gauche, soutenue par LFI et Jean-Luc Mélenchon”, a lancé devant les militants Michel Barnier, qui a pris pour suppléante la maire Horizons du 5e arrondissement, Florence Berthout.Frédérique Bredin a taclé dans un communiqué un “échec historique de la droite avec moins de 50%” dans cette circonscription huppée de la rive gauche de la capitale (environ 100.000 habitants) à cheval entre les 5e, 6e et 7e arrondissement, historiquement ancrée à droite.Cette élection avait été provoquée en juillet par l’invalidation par le Conseil constitutionnel de l’élection du député macroniste Jean Laussucq pour irrégularités dans ses comptes de campagne. Les candidats ont dû mener une campagne éclair, au grand dam de la candidate du PS qui a demandé en vain le report du scrutin, jugeant les délais “scandaleusement courts”.Pour Michel Barnier, 74 ans, la campagne avait mal démarré, quand Rachida Dati a menacé de se présenter face à lui, le soupçonnant d’avoir des ambitions municipales. La maire du 7e arrondissement a finalement jeté l’éponge in extremis, après avoir obtenu de Bruno Retailleau l’investiture des Républicains pour les municipales à Paris de mars prochain.- Un député “exigeant et loyal” -Dimanche soir, la ministre démissionnaire de la Culture a félicité Michel Barnier et son “score remarquable de 58,5%” dans le 7e arrondissement”.Vendredi, lors de son dernier meeting de campagne, M. Barnier a promis d’être “un député exigeant et loyal à l’égard du nouveau gouvernement”, et souhaité “bon courage” au nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu pour trouver un compromis sur le budget.Celui qui avait fait de la Savoie son fief électoral pendant des années – député, sénateur, président de l’assemblée départementale – avait assuré vivre “depuis douze ans” dans cette circonscription des beaux quartiers de Paris, qui longe la Seine du jardin du Luxembourg à la Tour Eiffel, pour justifier sa candidature. Mais c’est à la faveur d’une procuration donnée par “un ami” qu’il s’est rendu aux urnes dimanche, faute d’inscription sur les listes électorales parisiennes.Frédérique Bredin a elle aussi déjà connu le Palais Bourbon en tant que députée de Seine-Maritime.Elle était ministre de la Jeunesse et des Sports (1991-1993) durant les Jeux d’olympiques d’hiver d’Albertville, dont Michel Barnier était le co-organisateur. Elle a également été maire de Fécamp, députée européenne, avant de prendre la tête du Centre national du cinéma entre 2013 et 2019.

Drapeaux palestiniens sur les mairies : les politiques s’affrontent, Faure en appelle à Macron

La classe politique française s’est encore fracturée dimanche sur le pavoisement ou non des mairies avec des drapeaux palestiniens, le dirigeant socialiste Olivier Faure appelant Emmanuel Macron à “autoriser” l’initiative.”Il s’agirait non seulement d’un acte fort envers tous ceux qui sont attachés à la résolution du conflit israélo-palestinien, mais cohérent avec la position de la France que vous proclamerez devant la communauté internationale”, a plaidé dans une lettre le patron du PS, à la veille de la reconnaissance attendue de l’Etat palestinien par Emmanuel Macron à l’Onu à New York.Interrogé, l’entourage d’Emmanuel Macron n’a pas souhaité faire de commentaires à ce stade.Dans le viseur d’Olivier Faure: le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau (LR) qui a enjoint les préfets de saisir la justice administrative si des mairies font flotter les couleurs palestiniennes, à défaut de pouvoir demander aux forces de l’ordre de retirer le drapeau.Il fait valoir que “la justice administrative a ordonné (…) le retrait de drapeaux palestiniens du fronton de mairies, au motif qu’ils portaient gravement atteinte au principe de neutralité des services publics”. Et d’exhorter à “ne pas importer le conflit du Proche-Orient”.”Ce n’est pas le drapeau qu’il conteste (…) c’est la décision prise par le chef de l’État” de reconnaître un Etat palestinien, a estimé dimanche soir sur BFMTV M. Faure.Un maire a “l’interdiction (…) d’afficher un parti pris politique, philosophique ou religieux” sur le fronton de son hôtel de ville, affirme-t-on à Beauvau.Pour le patron des députés PS, Boris Vallaud, Bruno Retailleau “se trompe d’interprétation juridique”. Il rappelle qu’après les attaques meurtrières du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, “des mairies ont hissé à juste raison le drapeau israélien”, et “qu’il y a aussi des drapeaux ukrainiens” sur certains édifices.”Un drapeau sur le fronton d’une mairie n’a jamais tué personne alors qu’à l’inverse, à Gaza, l’armée israélienne tue tous les jours”, a martelé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier dimanche lors d’un rassemblement à Paris, dénonçant des polémiques “indécentes”.A gauche toujours, le député LFI Eric Coquerel a aussi apporté son soutien à ce pavoisement aux couleurs palestiniennes : “On est pour”, a-t-il dit sur France 3.- Les drapeaux sur l’écran de la tour Eiffel -A contrario, le député d’extrême droite de l’Oise Philippe Ballard (RN) a accusé sur France 3 les municipalités ayant prévu d’arborer le drapeau palestinien de “communautarisme de bas étage”. “C’est illégal”, a sobrement commenté son collègue député Jean-Philippe Tanguy sur le plateau de Questions politiques (France inter/francetv/Le Monde).François-Xavier Bellamy, vice-président des Républicains a aussi demandé dimanche sur BFMTV que les maires qui hissent le drapeau palestinien “soient condamnés”.Samedi en région parisienne, la maire communiste de Malakoff (Hauts-de-Seine) Jacqueline Belhomme a fait savoir qu’elle ne comptait ni interjeter appel ni retirer le drapeau avant mardi, malgré une décision de justice contraire.Les mairies devraient agir en ordre dispersé, y compris les socialistes.A Paris, la tour Eiffel a affiché sur son écran au premier étage les drapeaux palestinien et israélien, encadrant un colombe. “Paris soutient” la reconnaissance de l’Etat palestinien et “réaffirme son engagement pour la paix”, a commenté la maire Anne Hidalgo (PS), sur le réseau social Bluesky.A Créteil, le socialiste Laurent Cathala (Val-de-Marne) estime que “la première de ses responsabilités doit être de préserver la cohésion sociale au sein de la commune”, et ne suivra pas l’appel d’Olivier Faure. Son homologue PS Mathieu Hanotin (Saint-Denis) hissera le drapeau pour la journée, arguant qu’il “ne s’agit pas d’un acte militant de longue durée”. Et Olivier Faure se rendra sur place à 9H30.A Nantes, la maire Johanna Roland (PS) “installera le drapeau de la Palestine dans la Cour de l’Hôtel de Ville”, a-t-elle fait savoir dans un communiqué, et à Brest, la mairie illuminera le bâtiment aux couleurs palestiniennes. Quant à Renaud Muselier, président du parti macroniste Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il a prévenu dans le Figaro qu’il déploierait une vingtaine de drapeaux français, en réponse à ce qu’il qualifie de “calculs politiques”.

A Arras, Attal esquisse les contours d’une “nouvelle République” en 2027

“Nous ne sommes plus en 2017, ni en 2022”. Gabriel Attal a jeté les bases de son projet de “nouvelle République” lors de la rentrée de Renaissance dimanche à Arras, en se tournant vers l’élection présidentielle, malgré les tensions internes avec les fidèles d’Emmanuel Macron.Un bug sur la Marseillaise -répétant à l’infini son introduction- a légèrement entaché la scène finale au parc des Expositions d’Arras, où environ 3.000 personnes étaient réunies pour écouter le discours de l’ancien Premier ministre, en clôture d’un weekend de rentrée du parti créé par le chef de l’État en 2016.Un certain nombre de figures manquaient à l’appel. Certaines ont invoqué les Journées du patrimoine pour retourner dans leur circonscription. D’autres ont préféré sécher la séance, comme Benjamin Haddad ou Aurore Bergé. Présidente du conseil national du parti, Élisabeth Borne n’était pas présente. Seuls deux ministres Renaissance démissionnaires, régionaux de l’étape, étaient assis au premier rang: Agnès Pannier-Runacher et Gérald Darmanin.En cause: les phrases plutôt offensives distillées dans la semaine par l’entourage de M. Attal, promettant un “discours fondateur” d’un “homme libre”, alors que les relations sont au point mort avec le chef de l’État.”Consigne a été donné manifestement à haut niveau de ne pas assister au discours”, a commenté un cadre de la direction du parti.M. Attal “a le droit d’affirmer une ambition présidentielle” mais “on ne veut pas que ce parti devienne un parti de rupture avec le président”, explique un des réfractaires.Gabriel Attal, à la tête du parti présidentiel depuis un an, a néanmoins persisté. “Nous ne sommes pas audibles si nous ne reconnaissons pas la réalité: l’origine première de cette instabilité, c’est la décision de dissoudre l’Assemblée nationale”, a-t-il lancé sous des applaudissements polis, tranchant avec les “Attal, président” régulièrement scandés par les jeunes du mouvement.”Cessons de croire au mythe de l’homme providentiel et acceptons de partager le pouvoir. Cessons de croire qu’une personne peut tout avoir et tout décider”, a-t-il insisté.Le secrétaire général n’a pas oublié la situation actuelle, promettant d'”aider” le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, membre de Renaissance, qui s’est contenté d’un passage à huis clos vendredi soir devant les parlementaires.-“Tout sera refondé”-Mais pour le reste, M. Attal s’est essentiellement tourné vers la prochaine échéance présidentielle, promettant de bâtir “une nouvelle République” où “tout sera refondé”.Le “financement du modèle social n’empêchera pas les salaires d’augmenter sous le poids des cotisations”, a-t-il prôné, jugeant nécessaire d’interroger “jusqu’à la notion de temps de travail”.L’ex-Premier ministre a notamment à nouveau exposé les projets déjà déclinés dans le cadre de travaux internes du parti, sur un système de retraites par points, avec disparition de l’âge légal, ou encore sur un permis à points pour l’immigration.Il a par ailleurs proposé d’insérer dans la Constitution un “principe de non-régression sociétale”, sur le principe déjà inscrit de non-régression environnementale. Au plan institutionnel, le détail des propositions attendra. M. Attal a expliqué vouloir bâtir la “Ve République du XXIe siècle” en évoquant le recours fréquent à des référendums, la baisse du nombre de parlementaires ou la suppression d’une strate de collectivités territoriales et la chasse aux “recours” contre les grands projets.De retour à Matignon avec Sébastien Lecornu, Renaissance est au centre de la crise politique actuelle. Le parti s’attend à devoir faire des concessions pour éviter la censure du Parti socialiste.Mais M. Attal a semblé écarter, sans la nommer, la taxe Zucman réclamée par la gauche, commandant de ne pas créer “des impôts supplémentaires” qui mettraient “des boulets aux pieds de nos entreprises qui font face à la compétition internationale”.”Cette guerre, on l’a perdue”, juge néanmoins un cadre de la direction du parti, tandis qu’un autre relève que le principe d’une imposition supplémentaire des plus fortunés est largement partagé, “y compris dans l’aile droite” de Renaissance.Sur les retraites, Renaissance continue de défendre la réforme Borne de 2023. Mais “il faut déterminer quel compromis permet à la France d’avoir un budget et nous, on aura l’occasion de dire ce qu’on pense de ce compromis. Et on ne sera pas des obstacles”, a glissé un dirigeant.

Tondelier demande à Lecornu des engagements sur le Mercosur

La cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a demandé dimanche au Premier ministre Sébastien Lecornu de mettre dans la balance de ses tractations avec les partis politiques un engagement contre l’accord de libre-échange entre des pays du Mercosur et l’Union européenne.”Je vais être d’accord avec la FNSEA”, n’a pas manqué de souligner la cheffe du parti écologiste à l’antenne de LCI. “Ça fait des décennies que nous on défend les agriculteurs dans ce pays contre les traités de libre échange”.Interrogée sur les sujets sur lesquels elle attendait des réponses du chef du gouvernement, engagé dans des tractations avec les forces politiques pour éviter une censure lors de la séquence budgétaire automnale, Mme Tondelier a notamment cité la fiscalité des plus aisés, la réforme des retraites, et le Mercosur.”Monsieur Macron, il y a quelques mois, était prêt à s’allonger sur les rails, disait-il, pour faire dérailler le Mercosur (…) Résultat, ils se sont couchés comme jamais, ils se sont couchés et ce traité est en train de passer, inquiétant fortement les agriculteurs”, a-t-elle critiqué, demandant des “réponses” de l’exécutif.Bruxelles a lancé le processus de ratification de cet accord, qui doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines ou vins en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. En retour, le traité facilitera l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.Début septembre la France, qui menait l’opposition au sein des 27 contre cet accord, avait salué des garanties apportées par Bruxelles, sous forme notamment de clauses de sauvegarde renforcées, mais avait ajouté avoir encore “besoin de (les) analyser”.”L’Union européenne, c’est nous”, a insisté dimanche Marine Tondelier. “Si la France décide de s’opposer fortement, de monter au cocotier et d’en faire un point dur, alors nous entraînons des pays derrière nous parce qu’on n’est pas les seuls à avoir des agriculteurs”, a-t-elle argué.Si la France voulait s’opposer à l’accord, elle ne pourrait pas le faire seule. Il lui faudrait réunir une “minorité de blocage”, soit au moins quatre Etats représentant plus de 35% de la population de l’Union européenne.

Aurore Bergé réaffirme la “fidélité” de Renaissance envers Emmanuel Macron

La ministre démissionnaire Aurore Bergé a réaffirmé “la fidélité” du parti Renaissance envers Emmanuel Macron, alors que Gabriel Attal doit prononcer, selon son entourage, un “discours fondateur” d’un “homme libre” en clôture de la rentrée du parti dimanche à Arras.”Oui, je crois à la fidélité au projet politique que l’on mène depuis 2017 et je crois à la fidélité que l’on a, nous militants, au président de la République. Et je crois que c’est important qu’on le dise, qu’on le fasse savoir et qu’on le réaffirme: on est à ses côtés, pleinement à ses côtés”, a déclaré Mme Bergé lors d’un échange avec la salle, dans le cadre de cette rentrée organisée sur un weekend dans le Pas-de-Calais.”J’entends toutes celles et ceux qui espèrent la fin du macronisme, toutes celles et ceux qui espèrent que nous soyons finalement de passage, une parenthèse que l’on pourrait aisément refermer, comme si nous n’avions rien bâti depuis huit ans”. Mais “en huit ans, nous avons réussi des transformations majeures”, a insisté la ministre démissionnaire chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes.A la tête de Renaissance depuis moins d’un an, Gabriel Attal, en froid avec Emmanuel Macron depuis la dissolution, a promis, selon son entourage, de “renverser la table” lors de son discours, dans lequel il abordera notamment la question de la “pratique du pouvoir” depuis 2017.”Le sujet, ce n’est pas qu’il affirme une ambition présidentielle. Il a le droit d’affirmer une ambition présidentielle” mais “on ne veut pas que ce parti devienne un parti de rupture avec le président de la République”, a expliqué une cadre de Renaissance.”On clôt une décennie politique dans 18 mois”, “c’est une émancipation non pas contre quelqu’un mais parce que la situation a changé”, a-t-on expliqué dans l’entourage de Gabriel Attal, en évoquant une “instrumentalisation” de la séquence de rentrée de Renaissance par des opposants internes.”Quand vous êtes un chef et que vous décidez une ligne, soit vous tracez un chemin et les gens vous suivent, soit vous suivez une ligne tracée par d’autres que vous et dans ce cas, ça ne s’appelle pas être un chef”. “Est-ce qu’on sera capable de rassembler une majorité de Français pour éviter que le pays ne tombe aux extrêmes ? C’est ça notre boussole”, a-t-on insisté de même source.

Bernard Arnault sonne la charge contre la taxe Zucman

La taxe sur les plus hauts patrimoines, dite taxe Zucman, continue d’attiser la colère des patrons français: le milliardaire Bernard Arnault a attaqué son promoteur samedi qualifié de “pseudo universitaire” et de “militant d’extrême gauche”.Après plusieurs dirigeants, le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH a à son tour étrillé cette taxe, au centre du débat politique ces derniers jours. Il a jugé que la proposition de l’économiste Gabriel Zucman relevait “d’une volonté clairement formulée de mettre à terre l’économie française”, dans une déclaration au journal britannique Sunday Times, samedi.Selon le milliardaire, Gabriel Zucman “met au service de son idéologie (qui vise la destruction de l’économie libérale, la seule qui fonctionne pour le bien de tous) une pseudo compétence universitaire qui elle-même fait largement débat”.”Ce qui détruit notre économie et plus encore notre société, c’est l’absence de toute forme de patriotisme de la part des ultra riches qui mendient l’aide de l’État mais ne se plient à aucune forme de solidarité”, lui a répondu sur X le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure.La taxe Zucman consisterait à taxer à hauteur de 2% par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, ce qui concerne 1.800 foyers fiscaux, et permettrait de lever 20 milliards d’euros, moins selon d’autres experts.Fortement soutenue par la gauche, qui y voit un levier fiscal intéressant pour contribuer à réduire le déficit budgétaire, la taxe Zucman est décriée au centre, à droite et à l’extrême droite.Alors que l’idée d’un effort de tous fait son chemin, Bernard Arnault met en avant le poids des impôts qu’il paie déjà : “je suis certainement le tout premier contribuable à titre personnel et l’un des plus importants à travers les sociétés que je dirige”, affirme-t-il.Le chef d’entreprise détient avec sa famille la septième fortune mondiale et la première française, selon le magazine Forbes, qui estimait en septembre son patrimoine à 154 milliards de dollars.- Spoliation – En 2024, le groupe de luxe LVMH qui possède plus de 75 marques dont Louis Vuitton, Dior, Moët et Hennessy ou encore Chaumet, a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 84 milliards d’euros et un bénéfice de 12,55 milliards d’euros.Selon les déclarations de M. Arnault devant la commission du Sénat en mai, “près de 15 milliards d’euros d’impôt sur les sociétés ont été payés en France sur dix ans” par le groupe. Il n’a pas dévoilé le montant dont il s’acquittait à titre personnel.La taxe Zucman attise la vindicte des milieux d’affaires français depuis ces derniers jours, “frein à l’investissement” pour le Medef, un “truc absurde” fleurant “une histoire de jalousie à la française” pour le patron de BpiFrance Nicolas Dufourcq.Dans un entretien dans La Tribune samedi, le banquier estime que les entrepreneurs sont “la solution aux problèmes de la France” et sont ceux qui créent de la richesse “pour qu’elle soit ensuite redistribuée”.La taxe “intègre l’outil de travail dans le calcul du patrimoine, alors même que l’ISF ne le faisait pas!”, s’est insurgé le président du Medef, Patrick Martin. “Pour certaines entreprises ― dans la tech notamment ― qui valent cher mais ne font pas encore de résultats ou ne distribuent pas de dividendes, instaurer cette taxe serait même une forme de spoliation et les condamnerait à la vente”, prédit-il.Le président de l’organisation patronale CPME Amir Reza-Tofighi a dénoncé une taxation “suicidaire pour notre économie et donc une ligne rouge absolue”.D’autres sont plus nuancés comme Pascal Demurger, le co-président du mouvement patronal Impact France qui a estimé mercredi sur RTL que les entreprises comme les Français fortunés devaient contribuer au redressement des finances publiques.”Je dis oui à une taxe, c’est clair. Sur la taxe Zucman telle qu’elle est proposée, il y a peut-être des ajustements à faire, des discussions à avoir”, a jugé le patron de la Maif.