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Corse: trois ans d’inéligibilité pour Valérie Bozzi, maire de Grossetto-Prugna

Valérie Bozzi, maire divers droite de Grosseto-Prugna (Corse-du-Sud), a été condamnée mercredi à un an de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité assortis d’une exécution provisoire, pour favoritisme et prise illégale d’intérêt, par le tribunal correctionnel de Bastia.L’élue corse a été reconnue coupable pour la passation du marché public de la vidéosurveillance sur sa commune.Dans ce même dossier, les magistrats du tribunal correctionnel de Bastia ont condamné Sylvestre Ceccaldi, le compagnon de Valérie Bozzi, à six mois de prison avec sursis et 5.000 euros d’amende, pour recel de prise illégale d’intérêt. La même peine a été infligée à Farid Zouari, le chef d’entreprise qui avait emporté le marché, pour recel de favoritisme.Entre 2019 et 2020, un marché public de 330.000 euros avait été passé par la municipalité pour l’installation de 70 caméras de vidéosurveillance à Porticcio. Il est reproché à Mme Bozzi d’avoir attribué ce marché à l’entreprise de Farid Zouari alors qu’il avait, notamment, déjà connaissance du diagnostic sécurité, un document censé être confidentiel.La conseillère territoriale est aussi poursuivie pour avoir validé, dans le cadre de ce marché, l’installation d’une caméra destinée à surveiller la route menant à l’établissement de plage de Sylvestre Ceccaldi. Au moment des faits, sa paillote, l’Alta Rocca, avait fait l’objet d’un incendie criminel. Pour sa défense, Valérie Bozzi avait évoqué à l’audience un marché visant à “assurer la sécurité”: “Si je ne peux pas attribuer un marché parce que je connais la personne, je ne peux plus attribuer aucun marché en Corse”, avait plaidé cette avocate de profession, selon qui la commune n’a “pas payé la facture” pour la caméra en lien avec son compagnon.Le procureur, qui avait requis deux ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité contre Valérie Bozzi, avait lui pointé “une proximité marquée par une réunion d’intérêts anciens” et “des relations douteuses”.Les avocats des trois prévenus avaient plaidé la relaxe de leur client.Lundi, dans un autre dossier, Valérie Bozzi avait déjà été condamnée définitivement pour prise illégale d’intérêts par la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), à six mois de prison avec sursis, 15.000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité.Dans cette affaire, passée par la Cour de cassation, elle a été reconnue définitivement coupable d’avoir signé des concessions de plage, le 27 novembre 2018, au bénéfice de la SAS Alta Rocca de son compagnon.Dans un communiqué de presse mardi, l’élue a annoncé qu’elle allait former un nouveau pourvoi en cassation dans ce dossier, cette fois pour contester le quantum de la peine prononcée.Dans un autre volet de cette affaire, où il lui était reproché d’avoir présidé un conseil municipal, le 28 octobre 2016, lors duquel le bail commercial sur un terrain privé communal avait été vendu à la même SAS Alta Rocca, Mme Bozzi a par contre été relaxée lundi.Dans son communiqué de mardi, l’élue a affirmé avoir “toujours travaillé dans le seul et unique intérêt de Grosseto-Prugna et de ses habitants”.

Hommage de Macron aux agents pénitentiaires, un an après l’attaque meurtrière du péage d’Incarville

Un an après l’évasion sanglante de Mohamed Amra au péage d’Incarville (Eure), Emmanuel Macron a rendu mercredi hommage aux agents pénitentiaires tués et blessés dans cette attaque et affiché sa “détermination” pour gagner le “combat contre la criminalité organisée”.Après avoir inauguré un état-major de lutte contre la criminalité organisée à Nanterre, le chef de l’Etat a déposé une gerbe à Caen en mémoire aux deux agents tués au péage d’Incarville, puis a visité la prison ultrasécurisée de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), qui doit accueillir 100 grands narcotraficants à partir du 31 juillet.L’établissement a été vidé il y a quelques semaines de la quasi-totalité de ses occupants et est actuellement en travaux pour renforcer encore plus sa sécurité.Une autre prison de haute sécurité, celle de Condé-sur-Sarthe (Orne), suivra d’ici mi-octobre pour accueillir également 100 autres figures du narcobanditisme.L’objectif est de placer ces détenus totalement à l’isolement, selon un régime de détention très strict inspiré de la lutte antimafia en Italie.Cela comprend des mesures telles que des fouilles intégrales après tout contact avec l’extérieur, des parloirs équipés d’hygiaphone, un accès limité au téléphone ou encore des auditions par visioconférence, pour éviter au maximum les extractions judiciaires, moment particulièrement sensible pour l’administration pénitentiaire.- Plaque à Incarville -Des dispositions dénoncées par certains observateurs et des avocats comme attentatoires aux droits fondamentaux.”Nous ne laisserons rien au hasard, et nous mettrons tous les moyens et la plus grande détermination pour gagner ce combat contre la criminalité organisée”, a déclaré M. Macron à l’issue de sa visite à Vendin-le-Vieil, sans prendre de questions des journalistes.”On a tous été touchés par ce qu’il s’est passé il y a un an, et le pays tout entier a été touché par ce qu’il s’est passé ces dernières semaines”, a-t-il assuré à des agents de la prison ultrasécurisée, en faisant référence aux récentes actions d’intimidation contre des établissements et personnels pénitentiaires.L’attaque ultraviolente d’Incarville, commise le 14 mai 2024 par un commando lourdement armé qui avait aussi blessé trois autres agents, a profondément choqué les communautés pénitentiaire et judiciaire.A la mi-journée, quelques centaines de personnes, parmi lesquelles figuraient les trois agents blessés dans l’attaque, ont assisté à Caen à l’hommage rendu par le président de la République aux deux fonctionnaires tués.Après un moment de recueillement, le président a déposé une gerbe avant de s’entretenir en privé avec les familles des victimes.”Aujourd’hui, la présence du président montre que, au sommet de l’État, on n’a pas oublié le drame”, s’est félicité Emmanuel Baudin, secrétaire général FO Justice, appelant les magistrats à “davantage” recourir à la visioconférence plutôt qu’à l’extraction judiciaire.Une plaque noire saluant la mémoire des deux agents “victimes de leur devoir” a aussi été dévoilée mercredi matin au péage d’Incarville, a constaté l’AFP. Les familles des agents tués avaient fait savoir qu’elles ne souhaitaient pas se rendre sur les lieux du drame, avait expliqué lundi le garde des Sceaux Gérald Darmanin.- “Nous ne lâcherons rien” -Cette attaque a marqué un tournant dans la lutte contre les narcotrafiquants, érigée en priorité. La loi narcotrafic a été définitivement approuvée fin avril, un succès rare pour le gouvernement. La mesure phare du texte est la création en 2026 d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), compétent sur les dossiers les plus graves et complexes sur le modèle du parquet national antiterroriste (Pnat). Un “état-major interministériel de lutte contre la criminalité organisée” (EMCO), sur lequel pourra s’adosser ce nouveau parquet, est créé, composé de 15 personnes issues de 12 services différents, judiciaires et de renseignement, selon l’Élysée.Emmanuel Macron a inauguré mercredi matin ce nouvel état-major, installé dans les locaux de la Direction nationale de la Police judiciaire (DNPJ) à Nanterre, en compagnie notamment de M. Darmanin et du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.Avec ces mesures, “la République désormais met tous ses moyens” pour qu’une évasion comme celle de Mohamed Amra “n’arrive plus”, a déclaré mardi M. Darmanin sur France 2.Le narcotrafiquant multirécidiviste a été interpellé à Bucarest le 22 février après neuf mois de cavale et remis à la France les jours suivants. A ce jour, les investigations menées par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), ont permis de mettre en examen 38 personnes, dont Amra, et d’en écrouer une trentaine.”L’enquête continue, je n’en dirai pas plus, mais nous irons au bout et nous ne lâcherons rien”, a encore promis mercredi M. Macron.edy-mby-cor-pim-adr-abo-mac-kau/etb/gvy

Le rendez-vous raté de Macron sur le référendum et la fin du quinquennat

“Ce n’est pas le président qui fait les choses” : Emmanuel Macron a surtout fait aveu de faiblesse mardi lors d’une émission fleuve sur TF1 en décevant les attentes sur un référendum et en n’ouvrant pas de perspectives claires pour la fin de son quinquennat.”Je ne sais pas pourquoi il a été se mettre dans un truc comme ça. C’était long, il n’y avait pas d’annonce. Je l’ai trouvé en défensive”, estime, sans ambages, un cadre du camp présidentiel.Durant cette émission XXL à l’intitulé prometteur “Emmanuel Macron – Les défis de la France”, le chef de l’Etat entendait pourtant se remettre au centre du jeu intérieur après les soubresauts de la dissolution.Dans un paysage politique morcelé, marqué par un désamour croissant pour l’exécutif et la chose publique, il était surtout très attendu sur sa promesse de redonner la parole aux Français pour “trancher” des sujets déterminants.Au final, il n’a fait qu’en agiter la possibilité, sans plus de précisions, si ce n’est pour exclure les thèmes qui étaient les plus plébiscités dans l’opinion, retraites, immigration ou déficits publics. De quoi alimenter la machine aux frustrations alors que le président reste très impopulaire malgré un petit regain à la faveur de son action à l’international. – “Dissuasion référendaire” -La séquence sur le référendum, intervenue de surcroît en fin d’émission, après déjà plus de deux heures passées à défendre son bilan, a eu un “effet incroyablement déceptif”, résume Bruno Cautrès, politologue, à l’AFP.Au final il a presque donné l’impression de “ne pas être “convaincu” lui-même de la nécessité de dégainer un tel outil, dit-il, sauf à vouloir contourner un blocage des débats au Parlement, notamment sur l’aide à mourir.”Il a inventé l’arme de dissuasion référendaire”, a ironisé le député Modem Olivier Falorni, auteur de la proposition de loi sur le suicide assisté, qui divise jusqu’au sein du gouvernement, devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP).La fenêtre de tir pour un tel exercice s’annonce en outre très étroite. “C’est septembre”, esquisse Bruno Cautrès, avant les municipales de 2026 qui risquent de virer au vote-sanction.”En octobre, on sera déjà dans le dur des discussions budgétaires 2026 avec toutes les mauvaises nouvelles qu’il va falloir annoncer au pays. C’est pas là qu’on va nous expliquer qu’on fait un référendum sur les écrans et les réseaux sociaux”, relève le politologue.Emmanuel Macron s’est surtout longuement échiné à défendre son bilan avant de le ponctuer par un aveu inédit depuis le pari raté de la dissolution, ponctué par l’échec de son camp.- “Indémerdable” -“Je ne suis pas un homme-orchestre. Ce n’est pas le président de la République – et heureusement – qui fait les choses. Et encore moins depuis juillet dernier”, a-t-il lâché. De quoi rappeler “l’Etat ne peut pas tout” de Lionel Jospin ou “Contre le chômage on a tout essayé” de François Mitterrand, au risque de casser l’incarnation de la fonction présidentielle.”Tout ca pour ca”, renchérit le directeur de l’Ifop, Frédéric Dabi, jugeant que le chef de l’Etat est trop “resté en réaction” et qu’il a donné le spectacle “d’un président et d’un Premier ministre empêchés”.”On reste dans cette période d’éclipse du politique où les Français ont le sentiment que le président et le Premier ministre ne changent plus la vie, ne parviennent pas à résoudre les grands problèmes”, souligne-t-il.Face à une telle volatilité politique, il aurait “mieux fait de rester dans le couloir international” qui commençait “à payer” en termes d’image face aux outrances et au caractère imprévisible de Donald Trump, estime Bruno Cautrès.Emmanuel Macron s’est alors posé en chef de file des Européens devant une administration américaine prompte à négocier avec Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en l’Ukraine.”On est dans une situation +indémerdable+. Il essaye de trouver une ouverture. Mais s’il veut retrouver de la mobilité, il reste la dissolution”, considère le cadre de la majorité cité plus haut, sans illusion toutefois sur le score de son camp en cas de nouvelles législatives.

Congrès du PS: Boris Vallaud, le troisième homme qui veut créer la surprise

“Je n’envisage pas d’arriver dernier”: Boris Vallaud, en lice pour devenir Premier secrétaire du PS, entend bien déjouer les pronostics face à ses deux concurrents Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, en s’appuyant sur sa “capacité à rassembler” et sa volonté de “proposer des idées neuves” pour le parti. Depuis qu’il s’est lancé dans la course, le chef des députés socialistes défend un congrès de “réconciliation” et de “doctrines”, et a multiplié les propositions pour “remettre le parti au travail”.Il a lancé un média interne, “le nouveau Populaire”, impulsé la création d’un institut de réflexion et de formation, “l’Académie Léon Blum”, initié une consultation des militants et débuté une série de podcasts.Sur le fond, celui qui se présente comme un homme de terrain plutôt que d’appareil, défend le concept de “démarchandisation” de la vie, pour soustraire au tout-marché les crèches, Ehpad, services publics et les biens communs comme l’eau ou le foncier. Avec pour objectif que cela devienne “une idée forte de la pensée socialiste contemporaine”.  Mais à deux semaines du premier tour, ses deux concurrents jugent les rapports de force internes figés et le pronostiquent en troisième position, ce qui lui interdirait l’accès au second tour. Lui cite l’ex-Premier ministre Pierre Mauroy et dit vouloir “faire triompher l’esprit du parti sur l’instinct de clans”. L’élu du Lot Rémi Branco, qui le soutient, juge “crédible” qu’il arrive en deuxième position, affirmant sentir “un frémissement dans les assemblées générales” des fédérations. D’ici le premier tour le 27 mai, il prédit que “le congrès va se tendre” et fera apparaitre Boris Vallaud “comme la seule incarnation qui sort des affrontements et propose un choix positif”.L’ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée sous François Hollande se positionne comme le seul à pouvoir rassembler un parti fracturé depuis le précédent congrès de Marseille, où s’affrontaient déjà ses deux rivaux. Avant de présenter son propre texte, il a tenté, en vain, de réunir ses concurrents dans un texte commun, arguant qu’ils avaient soldé l’essentiel de leurs différends en actant le divorce avec la France insoumise.Pour lui, face aux échéances électorales à venir et au risque de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, le PS doit être “au combat”, mais “sans passager clandestin”. En clair, “il faut que ce soit la mobilisation générale, or on ne peut pas le faire avec un parti divisé”, précise-t-il à l’AFP.- trop tard -Son argumentation laisse perplexe le camp Faure: “Boris a décidé d’avoir un narratif +tout le monde est beau et gentil, on aurait dû faire une seule motion+… pour au final en présenter une troisième”, déplore un cadre, déçu de le voir lâcher le premier secrétaire sortant, alors qu’il défend comme lui un rassemblement de la gauche de Raphaël Glucksmann à François Ruffin pour la présidentielle.Et du côté des soutiens de Nicolas Mayer-Rossignol, on le presse déjà de se positionner pour le second tour. “Est-ce qu’il veut changer le parti, ou il continue à dire +on est tous d’accord+?”, souligne l’ex-sénateur David Assouline.Un autre proche d’Olivier Faure relativise: “il a voulu tenter quelque chose. Mais il a trop tardé”.”Cela aurait été mieux qu’il parte plus tôt”, reconnait Rémi Branco. Mais l’ex-directeur de cabinet d’Arnaud Montebourg “a toujours peur d’être en décalage entre l’agenda politique et l’agenda des gens”. Résultat, le député des Landes a attendu la fin de l’épisode de non-censure du gouvernement Bayrou pour se lancer, après Olivier Faure. Et il a peiné à rassembler derrière lui des cadres du parti, réussissant tout juste à obtenir les trente signatures nécessaires. Même s’il ne devient pas premier secrétaire, Boris Vallaud veut peser dans les instances du parti. “Quelle que soit ma place, je serai en mesure d’imposer un travail collectif”, assure-t-il. De quoi avancer ses pions pour le congrès suivant, espèrent ses soutiens.Ses concurrents lui prêtent surtout des ambitions présidentielles. Si c’était le cas, “il aurait créé son propre courant plus tôt”, rétorque Rémi Branco. Tout en soulignant qu”il fait partie des rares qui ont le niveau pour y aller”.

“Impuissant”, “hors sol”, “à bout de souffle”: les oppositions accablent Macron

Déçus par la longue intervention télévisée d’Emmanuel Macron la veille, frustrés par l’absence d’annonce sur un éventuel référendum, ses opposants de droite comme de gauche jugeaient durement mardi la prestation d’un chef de l’Etat à leurs yeux “impuissant” et “à bout de souffle”.Parole d’expert: lundi soir sur TF1, “on avait un président en fin de mandat, sans majorité parlementaire, qui se prenait pour le Premier ministre”, a résumé François Hollande sur franceinfo.Même en agitant ses prérogatives référendaires, avec son idée d’une “consultation multiple” sur plusieurs sujets “en même temps”, M. Macron n’a guère convaincu son prédécesseur. “Les questions multiples, ça n’existe pas dans la Constitution”, a balayé le socialiste.Au moins aurait-il “pu dire quels sont les thèmes sur lesquels il entend véritablement poser des questions aux Français”, a regretté Olivier Faure sur TF1.Des plus de trois heures d’émission, le premier secrétaire du PS a gardé “le sentiment d’un président qui était venu commenter sa propre impuissance”. Comme dans le dossier Arcelor Mittal où “il aurait pu annoncer que la nationalisation temporaire est possible”, au lieu de refuser ce scénario en pointant son coût.”Hier, on a bien vu que le changement de cap politique n’arriverait pas jusqu’à la fin du mandat”, a résumé Marine Tondelier sur Public Sénat. Jugeant pareillement que le locataire de l’Elysée “mettait en scène son impuissance”, la cheffe des Ecologistes lui a reproché de ne “se mettre en risque sur rien” en écartant l’option du référendum sur “tous les sujets où il risque d’être désavoué”, notamment les retraites.”C’était long et pénible”, a-t-elle insisté, déplorant d’avoir dû “attendre 23H00 pour qu’on parle un tout petit peu d’écologie”, thème à peine développé “3 minutes 46 chronomètre en main” selon la patronne des Verts.- “En dehors des réalités” -Insatisfaction partagée à droite, entre autres par un Laurent Wauquiez qui a “trouvé ça très interminable et assez vague”. Le chef des députés LR a confié sur France 2 son “impression que ce macronisme finissant est à bout de souffle pour deux ans et ne peut plus rien faire”.Particulièrement en matière d’immigration, sur laquelle le chef de l’Etat a exclu de convoquer un référendum. Veto “consternant”, alors que “c’est sans doute une de sujets les plus préoccupants pour les Français”, a souligné M. Wauquiez.L’extrême droite y voit même la confirmation que le président est “totalement en dehors des réalités des Français”, a appuyé Sébastien Chenu sur RTL, pointant “des sorties totalement hors sol” comme sur la location de places de prison à l’étranger pour lutter contre la surpopulation carcérale dans l’Hexagone.”Commentateur de ses insuffisances”, M. Macron “n’assume aucun de ses échecs” et “se défausse lorsque quelque chose ne va pas”, a matraqué le vice-président du Rassemblement national.”Il ne s’excuse pas, il ne s’explique pas (…) dès qu’un problème surgit, c’est pas lui”, a réagi dans la même veine son collègue député Jean-Philippe Tanguy, fustigeant sur BFMTV et RMC une “débâcle sur les référendums” et accusant le président d’avoir “menti quand il a dit qu’on va sauver les hauts fourneaux” d’ArcelorMittal à Dunkerque et Fos-sur-Mer.Accablé de toutes parts, le chef de l’Etat n’a guère reçu de soutien des quelques membres du gouvernement invités à commenter sa prestation dans les matinales radio et télé. “Je ne suis toujours pas macroniste”, a ainsi affirmé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a confessé sur Cnews et Europe 1 avoir lui aussi trouvé l’émission “longue”.”Le format ne se prêtait pas à une vision un peu structurée” qui aurait permis “d’avoir un peu plus de hauteur”, a tenté de justifier la porte-parole Sophie Primas sur Sud Radio, mais c’était “la volonté du président de la République de s’exprimer sur ce format”.

Retailleau justifie sa présence au gouvernement, Wauquiez craint “l’effacement” de LR dans la macronie

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a justifié mercredi sa présence au gouvernement malgré le rejet la veille par Emmanuel Macron d’un référendum sur l’immigration, en réponse à son rival à la présidence LR Laurent Wauquiez qui y voit le risque d’un “effacement” de la droite dans la macronie.”Comme gaulliste je me dis que nous la droite (…), nous avons eu raison d’entrer au gouvernement pour faire barrage à la gauche”, a affirmé le Vendéen sur CNews/Europe 1 au lendemain de l’interview télévisée du chef de l’Etat. “Je suis gaulliste, mais je ne suis toujours pas macroniste. J’ai de vraies différences avec le président de la République par exemple sur l’immigration”, a-t-il ajouté, en réponse au rejet par Emmanuel Macron d’un référendum sur l’immigration comme le demande la droite et le Rassemblement national (RN).”Je ne renie rien du tout”, a-t-il assuré, interrogé sur sa présence au sein de l’exécutif et le fait qu’il lui reviendra probablement, en tant que ministre de l’Intérieur, d’organiser un référendum sur la fin de vie, un sujet sur lequel il est en désaccord avec Emmanuel Macron.      “Nous avons décidé, nous la droite, de rentrer (au gouvernement) pour éviter le pire, pour faire barrage à la gauche mélenchonisée”, s’est-il défendu, assurant que “tout se jouera dans deux ans”, au terme du second quinquennat d’Emmanuel Macron.Sur France 2, son adversaire à la présidence de LR Laurent Wauquiez s’est efforcé d’instiller le doute sur l’indépendance du ministre de l’Intérieur, quatre jours avant l’élection interne qui doit les départager dimanche. “Si le chef de notre parti est en même temps ministre, c’est-à-dire avec la solidarité gouvernementale (…), la droite ne pourra plus incarner la rupture”, a-t-il prévenu, convaincu que cette situation mènerait à “une droite qui s’efface dans le macronisme”.”Vous avez vu que ça a commencé”, a-t-il ajouté, prenant l’exemple du département des Yvelines où le président du Sénat Gérard Larcher, soutien de Bruno Retailleau, a “commencé à discuter avec Yaël Braun-Pivet, qui est issue du socialisme, pour se répartir la tâche et aller aux élections municipales ensemble”. “Pour moi, ça c’est la mort de la droite et je ne veux pas ça”, a-t-il ajouté, se disant convaincu que l’avenir de la droite “c’est d’incarner un vrai changement”.Sur CNews, Bruno Retailleau a répondu qu’il “n’y aurait pas d’accord d’appareil aux municipales”, mais en soulignant que dans les communes qui sont aux mains de la gauche “il faudra faire barrage à ces gens-là”. “J’ai désigné l’adversaire et cet adversaire, évidemment, nous devrons faire tous les efforts pour les faire tomber”, a-t-il souligné.Pour sa part, Laurent Wauquiez a plaidé pour un “rassemblement de la droite” de Gérald Darmanin, dont il salue le travail au gouvernement, à Sarah Knafo, sans mentionner pour autant son parti Reconquête ni son leader Eric Zemmour. “Ce n’est pas l’extrême droite”, a-t-il affirmé à propos de l’eurodéputée. “Si on commence avec des jugements moraux, on ne s’en sortira jamais”, a-t-il ajouté. 

Près de 5 millions de téléspectateurs en moyenne pour Macron sur TF1

Près de 5 millions de téléspectateurs en moyenne ont regardé mardi soir l’intervention d’Emmanuel Macron lors d’une émission spéciale sur TF1, format traditionnellement moins suivi que les allocutions solennelles lors d’événements exceptionnels, selon les chiffres publiés par la chaîne mercredi.Entre 20H15 et 23H25, 4,9 millions de téléspectateurs en moyenne ont regardé TF1, leader de la soirée avec une part d’audience (PDA) de 27,8%, selon les données de Médiamétrie. Dans le détail, 5,8 millions (29,7% de PDA) de personnes en moyenne étaient branchées sur la Une pour la première partie de l’émission jusqu’à 21h50 environ, et 3,9 millions (25,2% de PDA) pour la seconde.C’est bien en-deçà de la précédente intervention présidentielle du 5 mars, consacrée à la situation internationale et suivie par plus de 15 millions de téléspectateurs sur TF1, France 2, M6, TMC, LCP et les quatre chaînes info (BFMTV, CNews, LCI et franceinfo), pour une PDA de 71,6%, toutes chaînes confondues. Mais c’est mieux que le score enregistré par TF1 la semaine précédente, le même jour en soirée, avec “Koh-Lanta”.Déprogrammé mardi soir au profit du président, le jeu de TF1 avait séduit le 6 mai 2,8 millions d’adeptes (14,4% de PDA) pour sa première partie et 2,4 millions (15,1%) pour la seconde. Pendant plus de trois heures, Emmanuel Macron a répondu aux questions du présentateur Gilles Bouleau, de personnalités issues de la société civile et de Français.Le président a longuement abordé de nombreux aspects de la politique française, évoquant des pistes de référendums en cas de blocage parlementaire et défendant âprement son bilan, notamment la réforme des retraites.D’après TF1, en cumulé, 17,7 millions de téléspectateurs ont suivi au moins 10 secondes consécutives de l’émission durant la soirée.

Expulsions de fonctionnaires français d’Algérie: la France va “renvoyer” des diplomates algériens

La France a convoqué le chargé d’affaires algérien à Paris pour dénoncer la décision “injustifiée et injustifiable” d’Alger d’expulser des fonctionnaires français et lui indiquer que Paris allait riposter en renvoyant des diplomates algériens, a annoncé mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.”Notre réponse est immédiate, elle est ferme et elle est strictement proportionnée à ce stade, avec la même demande, c’est-à-dire le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n’auraient pas actuellement de visa”, a affirmé le ministre sur la chaîne BFMTV, sans préciser leur nombre.Le chargé d’affaires algérien a été convoqué mardi, selon le Quai d’Orsay.”Nous lui avons fait savoir également que nous nous réservons la possibilité de prendre d’autres mesures en fonction de l’évolution de la situation”, a ajouté M. Barrot.”Les Algériens ont souhaité renvoyer nos agents. Nous renvoyons les leurs”, a-t-il encore noté.L’Algérie avait convoqué dimanche le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger pour lui notifier de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien qui étaient en mission de renfort temporaire, dans un nouvel épisode de la profonde crise diplomatique entre les deux pays.Le ministère algérien des Affaires étrangères n’avait pas publié de communiqué officialisant cette demande, annoncée par une dépêche de l’Agence de presse algérienne (APS) selon qui les employés français avaient été nommés dans des “conditions irrégulières”.Selon le Quai d’Orsay, l’expulsion des fonctionnaires français a été prise sur la base d’une “décision unilatérale des autorités algériennes d’établir de nouvelles conditions d’accès au territoire algérien pour les agents publics français détenteurs d’un passeport officiel, diplomatique ou de service, en violation de l’accord bilatéral de 2013”.Jean-Noël Barrot a dit déplorer “absolument” ces décisions des autorités algériennes. “Elles contreviennent aux accords qui régissent la relation entre nos deux pays, elles ne sont évidemment pas dans l’intérêt de la France, mais évidemment pas dans l’intérêt des Algériens”, selon lui.Le ministre avait déjà indiqué dimanche que la relation entre la France et l’Algérie restait “totalement gelée” depuis l’expulsion mi-avril de douze fonctionnaires français par Alger et une mesure de représailles similaires par Paris.

Macron réinvestit tous azimuts la scène hexagonale et avance vers un référendum

Déjà omniprésent sur la situation internationale, Emmanuel Macron a longuement abordé, mardi soir sur TF1, de nombreux aspects de la politique française, évoquant des pistes de référendums en cas de blocage parlementaire et défendant âprement son bilan, notamment la réforme des retraites.Pendant plus de trois heures, répondant au journaliste Gilles Bouleau et à plusieurs intervenants dans un débat qui a dépassé le temps imparti, le chef de l’Etat a semblé tourner une page.Il a largement réinvesti le champ de la politique hexagonale, des prisons à la politique fiscale en passant par le financement du modèle social, alors même qu’il est privé de majorité à l’Assemblée nationale depuis la dissolution qui le cantonnait ces derniers mois à son rôle diplomatique. Comme du temps où il décidait de tout, le président a même énoncé quelques demandes au gouvernement de François Bayrou, censé avoir la main.Il a ainsi prôné la tenue d’une “conférence sociale” sur le “financement de notre modèle social” qui, a-t-il jugé, repose “beaucoup trop sur le travail” alors qu’il pourrait par exemple puiser dans la “consommation”. Idem sur une “négociation sociale” sur “la qualité” et “l’évolution des formes de travail”.-Référendum: “ne rien s’interdire”-Attendu sur le sujet, Emmanuel Macron a expliqué “ne rien s’interdire” en matière de référendum, “à chaque fois qu’on sera trop lent ou bloqué par la situation politique”, comme un coup de pression aux partis pour qu’ils fassent des compromis. Sans pour autant annoncer de projet arrêté de consultation des Français à ce stade.”Je souhaite qu’on puisse organiser une consultation multiple”, “plusieurs référendums en même temps dans les mois qui viennent”, a-t-il précisé, évoquant en exemple une possible question sur les écrans et l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 15 ans.Interrogé sur la fin de vie, après un témoignage de l’ancien journaliste Charles Biétry atteint de la maladie de Charcot, il a dit souhaiter que la proposition de loi en cours d’examen “soit votée” au Parlement. Mais sans exclure d’en appeler aux Français en cas d'”enlisement” parlementaire.Il a également répondu “pourquoi pas” à l’idée d’un référendum sur les finances publiques prônée par François Bayrou, dont il attend cependant encore “le plan”. Mais pas sur le budget lui-même, prérogative des députés et sénateurs, plutôt sur d’éventuelles “réformes” du Premier ministre “sur le plan économique et social”.Il a en revanche rejeté l’hypothèse d’un référendum sur l’immigration, malgré les demandes répétées de la droite et de l’extrême droite. Ainsi que sur les retraites, comme l’a réclamé la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet sur le plateau de l’émission.Il lui a rappelé avoir été réélu en prônant une réforme des retraites. “En face de vous, vous aviez l’extrême droite, même moi j’ai voté pour vous”, a ironisé la syndicaliste.Pour le reste, Emmanuel Macron, qui vient de fêter ses huit ans à l’Elysée, a longuement défendu son bilan économique et social, et justifié l’état dégradé des finances publiques par les nombreuses crises traversées.Pas question d’augmenter les impôts, même sur les plus aisés. Ni de nationaliser ArcelorMittal, touché par un plan social, mais dont il s’est engagé “les yeux dans les yeux” à “sauver” les sites de Dunkerque (Nord) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).Confronté au maire de Béziers Robert Ménard sur les questions d’insécurité et d’immigration, le président a prôné une loi étendant les pouvoirs des polices municipales.Il s’est également dit favorable à la location, “si besoin était”, de places de prison à l’étranger pour lutter contre la surpopulation carcérale. – “Rester libre” en Europe -Souvent attaqué par ses interlocuteurs sur sa droite ou sur sa gauche, comme par des Français anonymes, Emmanuel Macron a estimé que la France était un pays “un peu pessimiste”. “Mais bon Dieu, on est le plus beau pays du monde”, “si on voulait, on casserait tous les records”, a-t-il lancé.”Non Emmanuel Macron, si la France va mal, ce n’est pas +parce qu’elle est pessimiste+! C’est à cause de votre bilan”, lui a répondu Eric Ciotti, allié de l’extrême droite, sur le réseau X.Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a dénoncé son “impuissance généralisée”.”Il n’a rien dit, rien proposé”, a critiqué le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, quand le patron des socialistes Olivier Faure a déploré “trois heures pour dire aux Français que rien ne va changer”.Lors de la première partie de l’émission consacrée aux questions internationales, le chef de l’Etat avait énoncé “le défi des défis”: “rester libre”, “dans un monde de plus en plus dangereux”.De retour de Kiev, il a redit que les Européens entendaient “prendre des sanctions” dans les prochains jours si la Russie “confirme le non-respect” d’un cessez-le-feu en Ukraine. Une telle trêve doit permettre des négociations “territoriales”, a-t-il ajouté, assurant que “même les Ukrainiens” avaient “la lucidité de dire (…) qu’ils n’auront pas la capacité de reprendre l’intégralité de ce qui est pris depuis 2014” par Moscou.Le chef de l’Etat a aussi explicité le possible élargissement du parapluie nucléaire français aux alliés européens, évoqué depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche qui fait planer le doute sur la garantie américaine.La France est “prête à ouvrir” une discussion sur le déploiement d’avions français armés de “bombes” nucléaires dans d’autres pays européens, à l’instar de ce que font jusqu’ici les Américains, a-t-il annoncé.Ce que fait le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, “c’est une honte”, a par ailleurs répondu le président à propos de la situation à Gaza, jugeant cependant que “ce n’est pas à un président de la République de dire +ceci est un génocide+, mais aux historiens”.pol-vl-bpa-fff/hr/lpa

Assemblée: la réintroduction de néonicotinoïdes joue son match retour en commission

La proposition de loi visant à lever les contraintes pesant sur le métier d’agriculteur a débuté mardi son examen en commission des Affaires économiques à l’Assemblée, où sa mesure la plus sensible, la réintroduction de néonicotinoïdes en France, a déjà commencé à tendre les débats. Le bloc central, pris en étau entre les revendications d’une partie du monde agricole et les inquiétudes des défenseurs de l’environnement, est partagé sur ce texte venu du Sénat et inscrit à l’Assemblée par le gouvernement. Des divisions qui font planer le doute sur sa possible adoption fin mai dans l’hémicycle, et sur la version qui pourrait être approuvée. La semaine dernière, devant la commission du Développement durable, il a subi un important revers, avec la suppression d’un article ouvrant la voie à des dérogations environnementales pour certains projets de prélèvement et de stockage d’eau.A cette occasion, le bloc central a révélé ses divisions sur ce texte couramment désigné “proposition de loi Duplomb” – du nom du sénateur LR qui l’a initialement porté. En particulier chez les députés des groupes macroniste et MoDem. Quand certains dénoncent un “cheval de Troie” pour affaiblir les exigences environnementales, d’autres saluent une réponse juste à “un cri du terrain”. La commission était saisie “pour avis” sur la plupart des dispositions du texte qu’elle a rejetées, et c’est à la commission des Affaires économiques de se prononcer désormais sur le fond. Dès l’ouverture des débats, la tension s’est cristallisée autour de la mesure la plus contestée: la réintroduction, par dérogation et pour certaines filières (noisette, betterave), d’un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, l’acétamipride. Interdit en France depuis 2018, ce produit reste autorisé en Europe jusqu’en 2033.Le rapporteur, Julien Dive (LR), a défendu une mesure “dérogatoire” dans un cadre “strict” visant à ce que les filières françaises “ne soient pas pénalisées vis-à-vis de leurs concurrentes européennes”.”Nous refusons d’être complices d’un système qui bousille la vie des agriculteurs”, lui a répondu la députée insoumise Mathilde Hignet. Des sanglots dans la gorge, l’élue a évoqué le cas de “Christian”, un agriculteur atteint d’une leucémie, “une maladie reconnue comme liée aux pesticides”, venu témoigner par le passé devant cette même commission et “décédé le 10 avril dernier”. “Nous connaissons tous dans nos circonscriptions des agriculteurs et nous pouvons les personnaliser, soit emportés par la maladie, soit emportés par la corde qu’ils se mettent autour du cou parce qu’à bout d’une concurrence déloyale qui les étouffe”, lui a rétorqué M. Dive.Sur cet article, “notre groupe n’est pas unanime”, a reconnu l’orateur du MoDem Pascal Lecamp, rappelant un amendement de son groupe “pour l’encadrer plus encore”. Chez les macronistes, “une majorité” est favorable à la version proposée par le rapporteur, selon le député Jean-Luc Fugit. – “menaces” -S’érigeant comme “seul” rempart “à un effondrement de l’agriculture française”, e Rassemblement national a lui défendu “l’abrogation” tout court “de l’interdiction générale des néonicotinoïdes”, par la voix de la députée Hélène Laporte. Durant les discussions, le député socialiste Dominique Potier a dénoncé les “pressions parfois vives” exercées sur certains élus de son camp.Après le revers essuyé sur le texte la semaine dernière, la FNSEA et le syndicat Jeunes Agriculteurs se sont fendus d’un communiqué pour partager leur “déception immense” menaçant d’une “réaction” à la hauteur de la “trahison” des députés. A contrario, le troisième syndicat agricole, la Confédération paysanne, défenseur d’une transition agroécologique, a appelé mardi la commission à rejeter la “PPL Duplomb”. “Pour lever réellement les +entraves+ au métier, il faut enfin mettre en place les outils qui permettent de garantir un revenu agricole et de stopper l’accaparement du foncier agricole”.En début de soirée, les députés se sont attaqués à l’examen du premier article. Il prévoit de revenir sur l’interdiction du cumul des activités de conseil et de vente de pesticides, consacrée par une loi votée en octobre 2018 en vue d’en réduire les usages.Avec 506 amendements sur l’ensemble du texte, les débats devraient se poursuivre tout au long de la semaine, voire au-delà, a prévenu la présidente de la commission, Aurélie Trouvé.Le vote sur l’article le plus sensible sur la réintroduction de néonicotinoïdes, devrait intervenir au plus tôt mercredi. Â