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Retraite: la gauche accuse Bayrou de “trahison” en fermant la porte aux 62 ans

La gauche accuse lundi François Bayrou de “trahison” en fermant la porte à un retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans et lui demande de laisser travailler le “conclave” sur la réforme entre les partenaires sociaux.”Le gouvernement doit laisser les partenaires sociaux travailler et le Parlement, ensuite, légiférer. À la brutalité sociale de la réforme, la brutalité démocratique de son adoption, François Bayrou compte-il ajouter la brutalité de la trahison de la parole donnée… et écrite ?”, a fustigé le chef des députés socialistes Boris Vallaud sur X.François Bayrou “se trompe complètement et tue un espoir de revenir à de la discussion, au respect des organisations syndicales, du monde économique, des acteurs qui font la démocratie”, a renchéri la maire de Paris Anne Hidalgo sur RTL.Pour François Ruffin, ex-LFI qui siège au groupe écologiste, les déclarations de M. Bayrou sont “à l’évidence” un motif de censure du gouvernement. “A la fin, il faut qu’il y ait un vote de l’Assemblée qui dise vers quel modèle de retraite on veut aller”, a-t-il plaidé sur France 2.Cherchant à s’éviter la censure du Parti socialiste, M. Bayrou avait rouvert en janvier le dossier de la réforme menée par Elisabeth Borne et confié aux partenaires sociaux la tâche de parvenir à un nouvel accord. Interrogé dimanche sur la possibilité de ce retour à 62 ans, contre 64 ans dans la loi actuelle, le Premier ministre, tout en redisant sa confiance dans la démocratie sociale, a répondu “non”.”Je ne crois pas que la question paramétrique (…) c’est-à-dire la question de dire +voilà l’âge pour tout le monde+, je ne crois pas que ce soit la seule piste”, a-t-il dit.Si le ministre de l’Economie Eric Lombard a rappelé ensuite que c’était “aux partenaires sociaux de décider”, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin est allé dans le sens de de M. Bayrou en estimant lundi “pas réaliste” les 62 ans dans le cadre de l’objectif fixé par le gouvernement d’un retour à l’équilibre financier en 2030.Vendredi, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe avait lui jugé sans ambages le conclave des partenaires sociaux “complètement hors-sol” au regard de la nouvelle donne internationale et de la volonté du gouvernement d’augmenter les dépenses militaires.

Municipales à Paris: David Belliard en tête du 1er tour de la primaire écologiste

David Belliard, adjoint aux transports à la mairie de Paris, est arrivé dimanche largement en tête du premier tour de la primaire des Ecologistes pour les municipales de 2026, et affrontera au second tour Anne-Claire Boux, également adjointe à l’Hôtel de ville.L’ex-chef de file EELV aux municipales de 2020 a recueilli 48% des voix des militants, devant Anne-Claire Boux qui en a obtenu 27%, a annoncé le secrétaire départemental des Ecologistes, Antoine Allibert, devant les militants réunis au siège du parti à Paris en présence des quatre candidats en lice.Les deux autres candidates, Fatoumata Koné (15%), cheffe du groupe écologiste au Conseil de Paris, et Aminata Niakaté (10%), ne se sont pas qualifiées pour le second tour, qui aura lieu dimanche prochain.Le sénateur Yannick Jadot s’était finalement retiré de la course, après avoir échoué à convaincre ses camarades de jeter l’éponge pour être investi sans compétition. La démarche de l’ex-candidat à la présidentielle, qui misait sur sa notoriété face à des candidats méconnus, était soutenue par la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, qui ne s’est pas prononcée en faveur d’un candidat en particulier.Le premier tour de la primaire a été marqué par une participation “élevée”, à 61% des quelque 1.500 adhérents de la capitale pouvant voter, s’est félicité Antoine Allibert.David Belliard, 46 ans, adjoint à la maire socialiste Anne Hidalgo en charge des transports et de la transformation de l’espace public, a salué un débat “apaisé” entre les prétendants.”Nous montrons que nous savons faire vivre notre démocratie interne, nous donnons le meilleur visage des Ecologistes et c’est le meilleur visage que nous pouvons donner aux Parisiens si nous voulons gouverner Paris”, a-t-il lancé devant les militants.En 2020, lors d’une campagne tendue en interne, David Belliard avait été élu tête de liste dès le premier tour après désistement du tandem formé par Julien Bayou et Antoinette Guhl.Il met en avant ses cinq années d’exercice du pouvoir au sein de la majorité municipale, dont les transformations écologiques comme les rues aux écoles ou la baisse de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique ont été “portées par les écologistes”.”Je me prépare à être la première femme écologiste maire de Paris”, a dit à l’AFP Anne-Claire Boux, adjointe à l’Hôtel de ville en charge de la santé.Cette ingénieure et militante climat de 37 ans avait obtenu le meilleur score aux municipales de 2020 à Paris, où elle avait mené la liste écologiste dans le 18e arrondissement. Elle compte sur un collectif de 200 militants pour être élue au second tour.Les deux candidats, que peu de choses opposent sur le fond, s’inscrivent dans une stratégie d’union des forces de gauche dès le 1er tour, y compris avec LFI, ce que leurs alliés socialistes ont écarté.Les socialistes, dont la primaire est prévue le 30 juin, sont engagés dans un duel fratricide entre le sénateur Rémi Féraud, désigné par Anne Hidalgo pour reprendre le flambeau, et le député Emmanuel Grégoire, son ancien premier adjoint qu’elle honnit désormais, au point d’annoncer cette semaine qu’elle ne le soutiendrait pas s’il était désigné candidat par les militants.Une troisième candidate, Marion Waller, 32 ans, ex-conseillère d’Anne Hidalgo, s’est mise dimanche sur les rangs face aux deux parlementaires.

Bordeaux: à droite et au centre, quatre candidats prêts à incarner “l’union” aux municipales

Avec l’engagement dimanche de la ministre Nathalie Delattre à “prendre (s)es responsabilités” dans la course aux municipales à Bordeaux, ils sont désormais quatre à vouloir incarner l’union de la droite et du centre après la disparition soudaine d’une figure qui semblait faire consensus.Nicolas Florian, qui fut maire de Bordeaux de 2019 à 2020 et dauphin d’Alain Juppé, est décédé brutalement le 26 janvier à l’âge de 55 ans. Il était la principale figure de l’opposition à la mairie écologiste de Bordeaux et appelait, en vue des municipales de 2026, à une alliance entre LR et Renaissance dès le premier tour, contrairement à 2020.”Nous avions un atout majeur pour la reconquête de la ville, Nicolas Florian. (…) Je prends la suite pour continuer de rassembler les forces vives, militantes, politiques, associatives : tous les citoyens qui ne se retrouvent pas dans la gestion actuelle”, a déclaré la ministre du Tourisme et sénatrice Nathalie Delattre dans un entretien à Sud Ouest.”Aujourd’hui, nous n’avons plus Nicolas, donc je prends mes responsabilités”, a souligné cette ex-adjointe d’Alain Juppé.Deux autres anciens adjoints de M. Juppé, Pierre de Gaétan Njikam et Alexandra Siarri, ont également fait savoir ces derniers jours qu’ils étaient prêts à se lancer dans la course aux municipales.Avant eux, le député macroniste Thomas Cazenave, qui avait scellé un accord d’union avec Nicolas Florian en vue des municipales, avait déclaré à la mi-février être “prêt” et s’engager “pleinement” dans la campagne.Des propos qui avaient “choqué” la droite locale. Les Républicains avaient dénoncé une “déclaration de candidature prématurée” ne respectant pas “le temps minimum de deuil”.Contacté par l’AFP, l’ancien ministre chargé des Comptes publics avait plaidé un “malentendu”. “Je n’ai jamais déclaré ma candidature. J’ai simplement répété ce que je disais avant” le décès de l’ancien maire, avait ajouté M. Cazenave, réaffirmant la nécessité de poursuivre “cette démarche d’unité et de rassemblement qu’on avait engagée avec Nicolas Florian”.

Retraites: en plein “conclave” des partenaires sociaux, Bayrou ferme la porte aux 62 ans

François Bayrou a clairement fermé la porte dimanche à un retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans, mettant en péril l’avenir du “conclave” sur la réforme de 2023 même si son ministre de l’Economie a tenté de rassurer des partenaires sociaux inquiets.Interrogé sur France Inter et franceinfo sur la possibilité de ce retour à 62 ans, contre 64 ans dans la loi actuelle, le Premier ministre a répondu “non”. “La conférence sociale sait très bien (…) quel est le rapport numérique (…) Je ne crois pas que la question paramétrique (…) c’est-à-dire la question de dire +voilà l’âge pour tout le monde+, je ne crois pas que ce soit la seule piste”, a-t-il ajouté.Un peu plus tard, le ministre de l’Economie Eric Lombard a atténué cette déclaration en affirmant sur BFMTV que “c’est aux partenaires sociaux de décider” de l’issue de ce “conclave”. “La position du gouvernement, c’est que le conclave doit se prononcer et cet engagement du conclave aura une force considérable”, a-t-il assuré, sans reprendre à son compte les déclarations du Premier ministre.Cherchant à s’éviter la censure du Parti socialiste, M. Bayrou avait rouvert en janvier le dossier de la réforme menée par Elisabeth Borne, et confié aux partenaires sociaux la tâche de tenter de parvenir à un nouvel accord.Les concertations des partenaires sociaux ont débuté le 27 février, syndicats et patronat étant censés se réunir chaque jeudi au moins jusqu’à la fin du mois de mai – même si Force ouvrière (FO) a d’emblée claqué la porte. François Bayrou s’est engagé à soumettre un éventuel accord, même partiel, à l’appréciation du Parlement.- Un conclave “hors-sol” -Mais la nouvelle donne internationale ouverte par l’accession de Donald Trump au pouvoir a conduit le président de la République à souhaiter le 5 mars “de nouveaux investissements” et de “nouveaux choix budgétaires”, faisant craindre à une partie du corps social et de la classe politique que le modèle social français en paye le prix.Vendredi, dans Le Figaro, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe a jugé sans ambages le conclave des partenaires sociaux “complètement hors-sol” et “déjà totalement dépassé”, au regard du regain de tensions internationales.Invité à réagir à cette affirmation dimanche, M. Bayrou a fait part de sa “divergence avec Édouard Philippe”, lors de l’émission “Questions politiques” sur France inter, franceinfo et Le Monde.”Édouard Philippe considère que la démocratie sociale et les partenaires sociaux, c’est négligeable (…) Moi je crois qu’on s’est trompé depuis des années en écartant les partenaires sociaux”, a affirmé le patron du MoDem.- “Mépris” -Mais derrière cette passe d’armes, François Bayrou a tout de même semblé préempter l’issue des discussions, sur la question de l’âge de départ, s’attirant les foudres des syndicats et des oppositions.”C’est scandaleux”, a affirmé le négociateur de la CGT sur les retraites Denis Gravouil à l’AFP, son homologue de la CFDT Yvan Ricordeau jugeant lui les propos de M. Bayrou “incompréhensibles”. “Le conclave est fini. Bayrou dit non à l’abrogation de la retraite à 64 ans”, a réagi sur X le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, dénonçant un “foutage de gueule”. Le député socialiste Jérôme Guedj, fer de lance de son parti sur la question des retraites, a critiqué sur le même réseau une “faute” et “un mépris pour les partenaires sociaux”, quand le patron du PS Olivier Faure a martelé que “la défense ne peut servir de prétexte à l’accélération d’une politique de suppression des droits”.Le vice-président du RN Sébastien Chenu a lui aussi jugé que cette sortie signifiait la “fin du conclave”, sur BFMTV, estimant que cela ne plaidait pas en faveur d’un maintien durable de M. Bayrou à Matignon.A l’inverse, le ministre délégué à l’Europe Benjamin Haddad a salué un “discours de vérité” du Premier ministre: “Le contexte géopolitique exige une réflexion sur le financement du réarmement, au niveau national comme européen”, a-t-il écrit sur X.Toujours partie prenante des concertations, la CGT a elle d’ores et déjà appelé fin février à la mobilisation, le 8 puis le 20 mars, “pour gagner l’abrogation de la réforme” de 2023.

Cinq ans après le confinement, Macron se remémore une période qui “a révélé la force de notre unité”

Emmanuel Macron s’est remémoré dimanche le début du confinement pendant la pandémie de Covid-19, débuté il y a cinq ans, une période qui a “bouleversé nos vies” mais aussi “révélé la force de notre unité” selon lui.Dans un long message posté sur le réseau social X, le président de la République salue le “courage” des Français concernés par le premier confinement, qui a débuté le 17 mars 2020.”La France s’est confinée. Mais jamais elle ne s’est arrêtée. Face à l’inconnu, face à l’épreuve, elle s’est unie”, a écrit le chef de l’Etat. “Nous avons pris soin les uns des autres. Nous avons fait preuve de solidarité dans les moments les plus durs, de résilience quand tout semblait vaciller”, a-t-il ajouté.Tout en remerciant les soignants qui “n’ont pas compté leurs heures” ou encore les enseignants qui “ont continué à transmettre le savoir”, M. Macron s’est ému des “drames humains”, des “douleurs silencieuses” et des “déchirements tus”, adressant aussi un mot pour “notre jeunesse qui a souvent souffert de la solitude et a accepté de sacrifier des mois parmi les plus beaux pour protéger les plus vulnérables”.”Le Covid-19 a bouleversé nos vies. Mais il a aussi révélé la force de notre unité qui ne doit jamais cesser de nous inspirer et de nous guider”, a-t-il conclu.

Référendum, ordonnances… la méthode d’Edouard Philippe contre “l’impuissance publique”

Comment lutter contre le “désenchantement démocratique”, produit de “l’impuissance publique”? Édouard Philippe a esquissé dimanche à Lille sa méthode s’il accède à l’Élysée, tout en renouvelant ses critiques contre François Bayrou.”Je suis candidat à la présidence de la République pour redonner vie à la puissance française”, a lancé le président d’Horizons lors d’un Congrès de son parti qui a rassemblé environ 1.600 personnes.Les partisans d’Édouard Philippe, qui s’impatientent de le voir dérouler son programme présidentiel, en sont pour leurs frais: celui-ci ne sera dévoilé qu’en mai 2026, après les municipales. Mais les critiques, toujours mezza vocce chez Horizons, sur une trop grande discrétion de leur patron devraient quelque peu s’estomper. Dans Le Figaro vendredi, puis à Lille dimanche, le maire du Havre a haussé le ton, sans retenir ses attaques contre François Bayrou.Le Premier ministre qui juge “antinational(es)” ses critiques sur l’absence de réformes d’ampleur ? M. Bayrou “a été piqué que quelqu’un lui fasse remarquer que le programme de travail des mois à venir paraissait bien maigre”, a répondu M. Philippe.Édouard Philippe qui “considère que la démocratie sociale, c’est négligeable” dixit François Bayrou après les critiques de son “conclave” sur les retraites ? Un débat “totalement dépassé”, a réitéré le patron d’Horizons, qui préférerait voir les syndicats discuter de l’effort à fournir autour des tensions internationales plutôt que de la remise en cause de la loi Borne.A Lille, l’ancien Premier ministre a donné quelques éléments de méthode: s’il accédait à l’Élysée, le président Philippe prononcerait rapidement la dissolution de l’Assemblée. Surtout, il entend convoquer les élections législatives “en juin, à une date qui permettra de tenir, au premier tour puis au second, un référendum”.Ceci au nom de la “légitimité”: “le président est élu au deuxième tour par des Français qui ont parfois voté plus contre son adversaire que pour lui”. “On peut se raconter l’histoire qu’en élisant au deuxième tour un candidat, ils valident son programme de premier tour, mais c’est au prix d’un mensonge intéressé et d’une incompréhension durablement dangereuse pour la suite”, a-t-il poursuivi, alors qu’Emmanuel Macron, élu à deux reprises face à Marine Le Pen, a subi de nombreuses critiques sur ce thème.- L'”espérance” de Darmanin -Ces référendums, a-t-il expliqué, porteront sur les retraites et sur “l’organisation administrative de notre pays, notamment l’inscription dans la Constitution d’une règle d’or” budgétaire. Avec un objectif de retour à l’équilibre des finances publiques à dix ans.Sur les retraites, M. Philippe prône un système “autour de trois régimes, privé, public, indépendant”. “Chaque régime devra être équilibré, y compris par l’introduction d’une dose de capitalisation collective”, a-t-il précisé, proposant “de confier la totalité de la gestion du régime privé aux partenaires sociaux, sans possibilité de déficit, comme ils le font très bien pour l’Agircc/Arrco”.”Nous prendrons également une série d’ordonnances, dont l’habilitation pourra être confiée au gouvernement par référendum (…) en matière de justice, en matière d’éducation et en matière de santé, qui sont les trois services publics qui doivent être considérablement et rapidement réformés”, a précisé M. Philippe.Parmi les invités à Lille, Gérald Darmanin, et la députée Renaissance Violette Spillebout, candidate à la mairie de cette ville.Le garde des Sceaux, adhérent du parti Renaissance dirigé par Gabriel Attal, n’en a pas moins confié son “espérance de voir des idées, une équipe, un projet” autour de son ami havrais. Et en a profité pour formuler quelques propositions –TVA sociale notamment–, avec “le rêve d’une France ou tous les travailleurs sont propriétaires et actionnaires”.M. Philippe a entamé son discours par un hommage appuyé à son ancien ministre des Comptes publics. “Je voudrais vous dire et je voudrais te dire, Gérald, combien je t’aime”, a-t-il dit en saluant son “parcours très impressionnant” et les idées “précieuses pour la réflexion” qu’il a mises en débat.Édouard Philippe a également consacré une partie de son discours à la situation internationale. Occasion de “salu(er) l’action du Président de la République qui, depuis 2017, a placé la question de l’autonomie stratégique de l’Europe au centre de sa politique extérieure”. “Quels que soient nos désaccords sur le plan interne, je veux lui dire ici mon soutien”, a-t-il dit.

Raphaël Glucksmann prêt à peser sur les prochaines échéances électorales

Raphaël Glucksmann a rassemblé les militants de Place publique ce week-end à Paris pour mettre son parti en ordre de marche pour les futures élections, appelant à “un grand mouvement de résistance démocrate” pour contrer “le fan club de Trump et de Musk dans notre pays”.”Nous sommes là pour lancer ce qui sera sans aucun doute la bataille la plus importante, la plus difficile de nos vies respectives, la grande bataille pour la démocratie française et européenne”, a-t-il déclaré en ouverture de son discours, devant quelque 1.500 militants.”Ne laissons jamais passer le fan club de Trump et de Musk dans notre pays”, a-t-il lancé, en référence à l’extrême droite. “Nous serons là pour leur barrer la route en France, en 2025, en 2026, en 2027”, et “prêts à y laisser notre peau”, a-t-il affirmé.Dans La Tribune Dimanche ce week-end, l’essayiste de 45 ans avait utilisé la même formule, mais à la première personne, précisant qu’il serait “totalement impliqué” dans l’élection présidentielle de 2027.Très identifié sur la défense de l’Ukraine et de l’Europe, et sur les droits humains, l’eurodéputé a invité les Américains à “ren(dre) la statue de la Liberté”, qu’ils “mépris(ent)”.- Plateforme programmatique -Arrivé en tête de la gauche (13,8%) aux européennes, avec la liste Place publique-Parti socialiste, M. Glucksmann a été reconduit sans surprise à la tête du parti qu’il a créé en 2018, comme co-président, avec l’eurodéputée Aurore Lalucq. Le parti est passé de 1.500 à quelque 11.000 adhérents à la faveur des élections européennes. M. Glucksmann a longtemps assuré n’avoir aucune ambition pour la présidentielle, mais après les européennes puis la dissolution de l’Assemblée nationale, l’idée a fait son chemin chez celui qui incarne une ligne d’opposition à La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.”Nous ne ferons aucun accord national avec Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise” et “nous n’aurons aucun programme commun avec des gens qui sont aux antipodes de nous sur le moment historique que nous traversons”, a-t-il de nouveau affirmé, sous les hourras des militants.Appelant à un “rassemblement dans la clarté”, il a tendu la main aux socialistes pour créer “une plateforme programmatique commune”, y compris avec les “écologistes, sociaux-démocrates, humanistes qui le souhaitent”, pour “gagner les élections municipales, présidentielle, législatives et régionales qui arrivent”.Raphaël Glucksmann est revenu sur le devant de la scène politique ces dernières semaines face à l’accélération de la menace russe et au désengagement américain vis-à-vis de l’Ukraine, qu’il prédisait depuis des mois.”Le fait d’avoir eu raison avant tout le monde, ça peut lui donner une légitimité et un leadership”, affirme un de ses proches, mais “il faut qu’il soit plus ancré dans le débat national et les enjeux locaux”.- “Pom-pom girl de gauche” -Celui qui se positionne sur le créneau de la social-démocratie pro-européenne et anti-France insoumise a déjà de nombreux concurrents pour 2027, comme l’ex-président François Hollande, l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, ou la présidente de la région Occitanie Carole Delga.Mais l’eurodéputé est régulièrement en bonne position dans les sondages. Et chez les socialistes, qui tiennent leur congrès en juin, certains souhaitent le voir jouer un rôle à la présidentielle, et espèrent créer une confédération avec Place publique.Echaudé d’avoir été écarté des négociations du Nouveau Front populaire, lui ne veut toutefois plus “être la pom-pom girl de gauche qu’on sort à chaque élection”, prévient-il, avec la ferme intention de peser dans un premier temps aux prochaines municipales. Place publique ne compte aujourd’hui que quelques dizaines d’élus locaux, un sénateur, un député, et trois eurodéputés.”On est prêts, on a la responsabilité d’aller à toutes les élections sous nos propres couleurs”, a assuré le député Aurélien Rousseau.Autre priorité: avancer sur le “projet pour la France” que Raphaël Glucksmann entend finaliser d’ici juin. “Nous proposerons un nouveau contrat démocratique et social”, fondé sur “les idées de solidarité et de justice, et qui mettra en son coeur la grande question que la gauche a délaissée, celle du travail”, a-t-il promis.

Accords avec l’Algérie: Retailleau “a déjà cédé” selon le RN, sa démission serait “une bonne nouvelle” pour LFI

Les oppositions ont dit souhaiter le départ de Bruno Retailleau du gouvernement: le ministre de l’Intérieur n’a “rien à (y) faire” car il “a déjà cédé” sur le dossier algérien selon le RN, LFI considérant dimanche qu’une démission serait “une bonne nouvelle pour la France”.Pour des raisons différentes, le Rassemblement national et La France insoumise ont tous deux appelé M. Retailleau à mettre en Å“uvre sa menace de démission, émise dans une interview au Parisien. “Si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je le refuserais”, avait expliqué le ministre de l’Intérieur au sujet de “la riposte graduée” qu’il appelle de ses vÅ“ux si Alger n’accepte pas de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière en France. Riposte qui inclurait, “au bout”, une “remise en cause des accords de 1968″, qui donnent un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d’emploi.”Il a déjà cédé, il s’est déjà soumis, il a déjà reculé et aujourd’hui il nous dit que parce que ça devient énorme, il va peut être partir”, a raillé sur BFMTV le vice-président du RN Sébastien Chenu. “Il n’a rien à faire dans un gouvernement dans lequel il est sous la tutelle (du) bloc central”, a-t-il ajouté, exhortant le locataire de Beauvau “d’arrêter de faire croire aux Français qu’il aura des résultats”.Interrogé un peu plus tôt sur CNews et Europe 1, le coordinateur des Insoumis Manuel Bompard a lui assuré qu’une démission de M. Retailleau “serait une bonne nouvelle pour la France”. Il a jugé que le rapport de force instauré par le ministre vis-à-vis de l’Algérie était “la plus mauvaise méthode si on veut obtenir des choses”.Pour sa part, le Premier ministre François Bayrou a exclu toute “différence” d’appréciation entre son ministre, le président de la République et lui-même sur ce dossier. Emmanuel Macron “a exactement les mêmes indignations (…) sur le fait que, entre pays liés par un traité d’amitié et de +super-coopération+ en raison de l’histoire, il n’est pas possible d’avoir un refus de reprendre des ressortissants”. “Et donc il faut de la fermeté”, a-t-il martelé sur France Inter.Vendredi, le gouvernement a établi une première liste d’une soixantaine de ressortissants algériens qu’il souhaite expulser. Celle-ci a été “passée hier” (samedi) au gouvernement algérien, a précisé M. Bayrou.

Philippe se dit “partisan de la démocratie sociale”, mais sur “des sujets qui ont un sens”, pas une loi “déjà votée”

Édouard Philippe s’est défini dimanche comme un “vrai partisan de la démocratie sociale”, mais “sur des sujets qui ont un sens” et pas sur une loi “déjà votée”, après la réplique de François Bayrou à ses critiques sur le “conclave” dédié aux retraites.Dimanche, le Premier ministre a expliqué avoir “une divergence avec Édouard Philippe”, qui selon lui “considère que la démocratie sociale et les partenaires sociaux, c’est négligeable”. M. Bayrou réagissait à un entretien de M. Philippe au Figaro, dans lequel ce dernier jugeait “totalement hors-sol” le cycle de concertations entre syndicats et patronat qu’il a lancé pour discuter de la loi Borne de 2023.Négligeable, la démocratie sociale ? “Je ne crois pas, non”, a répondu Édouard Philippe à l’AFP.”Je dis que le débat actuellement, qui s’appelle conclave, est un débat qui est dépassé. On demande à des forces syndicales de discuter d’une loi qui a été votée. Et vous leur donnez tellement de contraintes –l’équilibre (financier) en 2030, ne pas revenir à 62 ans– qu’en réalité leur champ de discussion est extrêmement limité”, a poursuivi le président d’Horizons, qui tient un congrès dimanche à Lille.”Moi, je suis un vrai partisan de la démocratie sociale. Je leur dis: parlez, mais parlez de sujets qui ont un sens. Prenons les organisations syndicales et faisons-les parler de comment est-ce qu’on organise notre système productif et notre système social compte-tenu des nouvelles priorités et notamment de la menace russe”, a suggéré le maire du Havre.”On va devoir consacrer plus de moyens à se défendre. Plus de moyens à déterminer comment on peut se défendre. Pas seulement en produisant des obus et des canons. En remobilisant notre société autour de quelques objectifs qui sont de défendre notre modèle social, défendre notre liberté. Ce serait infiniment plus intéressant de demander aux organisations syndicales de parler de ça. Ça, c’est de la vraie démocratie sociale”, a-t-il insisté.”François Bayrou a besoin de donner un argument aux socialistes pour ne pas voter la censure”, a observé l’ancien locataire de Matignon (2017-2020).

Ukraine: “Celui qui nous menace physiquement, c’est monsieur Trump”, lance Mélenchon

“Celui qui nous menace physiquement, c’est monsieur Trump”, a lancé dimanche le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, tout en assurant défendre une ligne “ni Trump, ni Poutine” dans le contexte de la guerre en Ukraine.”Nous affrontons quelqu’un aux États-Unis qui nous agresse et nous affrontons quelqu’un en Russie qui, lui, envahit l’Ukraine. Moi, je suis +ni Trump, ni Poutine+. Je ne réserve pas mes coups à l’un ou à l’autre”, a lancé l’ancien candidat à l’élection présidentielle dans l’émission Dimanche en politique sur France 3.”Celui qui nous menace physiquement, c’est monsieur Trump, parce que c’est lui qui vient de mettre des droits de douane, qui asphyxie une partie de notre économie. Celui qui menace des nations amies de les envahir ou de les annexer, c’est lui, puisqu’il menace le Mexique, il menace le Canada, qui sont des nations alliées… Et c’est lui qui menace l’Europe puisqu’il a encore répété il y a trois jours qu’il occuperait le Groenland le moment venu”, a également insisté le dirigeant Insoumis, alors que les alliés de Kiev sont convenus samedi d’exercer une “pression collective” sur la Russie.Sur le conflit, Jean-Luc Mélenchon a répété qu’il était “d’intérêt vital” que “s’arrête la guerre en Ukraine”, mais il a regretté de ne pas “sav(oir) un mot de la proposition qui est faite à Poutine” dans l’hypothèse d’une trêve ou d’un cessez-le-feu.”Dans l’accord, il faut qu’il y ait une protection immédiate des centrales nucléaires par des casques bleus”, a-t-il exhorté, se disant favorable à un déploiement de “troupes de l’ONU” pour garantir la paix. Il a également rappelé sa position en faveur d’une sortie de l’Otan: “C’est le moment ou jamais. S’il y a jamais eu une démonstration de l’incertitude des Nord-Américains, c’est bien aujourd’hui”, a-t-il insisté.Alors qu’Emmanuel Macron a promis samedi “une grande refonte” du service national universel (SNU) dans les prochaines semaines, excluant toutefois l’hypothèse du retour du service militaire obligatoire, Jean-Luc Mélenchon a estimé que la France n’avait “pas besoin” de mettre “300.000 garçons par an dans les casernes”.”Par contre, le pays a besoin que ceux qui le veulent sachent comment (…) organiser la résistance passive, comment faire en cas d’invasion”, a-t-il insisté, assurant vouloir lier ces questions avec celles de la lutte contre le changement climatique. “La résistance de masse de la population aux événements terribles climatiques, c’est la même chose que de résister à une agression”, a-t-il affirmé.