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L’ancienne ministre Dominique Faure candidate à la présidence du Parti radical

L’ancienne ministre Dominique Faure s’est déclarée vendredi candidate à la présidence du Parti radical, désireuse de “réveiller” un mouvement “mal en point”, dirigé aujourd’hui par intérim par une autre ex ministre Nathalie Delattre qui pourrait elle aussi prétendre au poste.L’ancienne secrétaire d’État à la Ruralité puis ministre chargée des Collectivités territoriales, dans les gouvernements d’Élisabeth Borne puis de Gabriel Attal, entre 2022 et 2024, se dit “inquiète” de la situation du parti, “devenu peu audible”, dont le nombre d’adhérents –évalué à 1.500– et d’élus “diminue année après année”, et dont les finances sont exsangues.”Rarement au cours de sa longue histoire, le Parti radical aura semblé aussi affaibli”, résume-t-elle dans un courrier aux militants rendu public vendredi, et dont l’AFP a obtenu une copie. Mais Dominique Faure, redevenue maire de Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne), assure que “des solutions sont envisageables” pour lui donner un “nouveau souffle” et le “réveiller”, en se portant candidate “dans un esprit de large rassemblement” car, dit-elle, “nous ne pouvons nous permettre le luxe de la division”.L’ancien président du Parti radical Laurent Hénart (2014-2024) avait laissé la place provisoirement à Nathalie Delattre, par ailleurs candidate à la mairie de Bordeaux et ancienne ministre des Relations avec le Parlement de Michel Barnier, en attendant le congrès du mouvement à l’automne qui élira son nouveau dirigeant.Le Parti radical, plus ancien parti de France, a été fondé en 1901.D’abord classé à gauche sur l’échiquier politique, il a évolué vers le centre droit, notamment après le départ en 1972 de son aile gauche. A partir de cette date, il se nomme Parti radical valoisien. En 2017, le Parti radical valoisien fusionne avec le Parti radical de gauche (PRG) au sein du Mouvement radical, lors d’un congrès de “réunification”. Mais des ex-PRG quittent le Mouvement radical pour former “Le PRG – Le centre gauche”, actuellement dirigé par Guillaume Lacroix.En 2021, le Mouvement radical reprend le nom de Parti radical. Il est un des partenaires du camp présidentiel.

Municipales: le maire écologiste d’Annecy ne se représentera pas

Le maire écologiste d’Annecy François Astorg a décidé de ne pas se représenter aux élections municipales de 2026, un “choix personnel” après un mandat “passionnant” et “un peu usant”, a-t-il annoncé vendredi à Ici Pays de Savoie et au Monde.”Aujourd’hui, j’ai envie de faire une pause politique. Ce mandat a été exaltant, passionnant mais aussi difficile et parfois un peu usant”, a expliqué le maire “divers écologiste”, âgé de 64 ans.François Astorg faisait partie de la vague verte qui avait porté plusieurs élus écologistes à la tête de grandes villes en 2020, mais l’un des rares à diriger depuis avec des élus proches de LFI jusqu’à Horizons, une large majorité régulièrement traversée par des tensions.”Il y a une part de fatigue mais ce n’est pas de l’usure (…) et ce n’est pas un échec. Je pense que mes opposants vont refaire l’histoire, ils vont remettre cela à leur sauce sur les réseaux sociaux mais moi je vous le dis : c’est un choix avant tout personnel”, souligne-t-il.Cela a été “incroyablement dur de voir (des) enfants grièvement blessés”, a-t-il souligné, en référence à une attaque au couteau contre des enfants par un réfugié syrien sur une aire de jeu près du lac, survenue le 8 juin 2023. Lui-même menacé de mort, l’édile rappelle avoir dû être placé sous protection policière. “Aujourd’hui, je pense que la République ne protège pas assez ses élus”, estime-t-il.Pour autant, M. Astorg se dit “fier” de son bilan, en particulier “la transformation de l’espace public et des mobilités sur la ville”. “C’est une vraie fierté parce que ça répond aux enjeux climatiques et à l’amélioration de la qualité de vie”, a-t-il dit.Interrogé sur son éventuel soutien à un autre candidat dans son camp, le maire n’avance pas de nom mais estime que “le candidat ou la candidate idéale pour les prochaines élections, c’est la personne qui aura le courage de continuer cette transition et de maintenir le projet de la ville sur un axe écologique et social”.

Présidence LR: des regrets pour Retailleau sur l’Algérie, Wauquiez fan de Meloni

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, a regretté jeudi que la France n’ait pas établit “un rapport de force suffisamment prégnant” avec l’Algérie sur les OQTF, tandis que son rival à la présidence LR Laurent Wauquiez a érigé l’Italienne Giorgia Meloni en “modèle pour la droite”.   “Moi, je veux que les OQTF (citoyens sous obligation de quitter le territoire français), on les renvoie dans leur pays d’origine”, a-t-il affirmé, interrogé sur LCI sur la proposition de Laurent Wauquiez qui entend envoyer les “étrangers dangereux” sous OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon.  “Ça ne marche pas bien avec l’Algérie. Je pense qu’on n’a pas installé un rapport de force qui soit suffisamment prégnant”, a-t-il déploré, évoquant “d’autres mesures à prendre”, sans les détailler. Dans un premier temps, Bruno Retailleau avait affirmé il y a un mois ne pas vouloir “polémiquer” sur la proposition de Laurent Wauquiez et s’était contenté de la qualifier de “déroutante”.La question de la réadmission dans leur pays d’origine des Algériens sous OQTF, brandie à de multiples reprises par le ministre français de l’Intérieur, a enflammé ces dernières semaines les relations bilatérales.Pour sa part, Laurent Wauquiez a défini sur la même chaîne la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni en “un modèle pour la droite parce qu’elle, au moins, il n’y a pas seulement des paroles, il y a des résultats”. “Je vois ce qu’elle a fait sur l’immigration illégale qu’elle a fait baisser de 65% et ce qu’elle a fait en même temps sur le redressement de l’économie où elle a diminué le déficit budgétaire (et) s’est attaquée à l’assistanat”, a-t-il affirmé, à propos de la dirigeante italienne, proche de Marion Maréchal.Le patron des députés LR a plaidé pour un “rassemblement de la droite de Gérald Darmanin à Sarah Knafo (Reconquête)”, mais en écartant le RN, dont il assure que sa ligne économique est “d’extrême gauche”.    Mme Meloni, à la tête du parti Fratelli d’Italia (FDI, post-fasciste), dirige l’Italie avec une coalition ultraconservatrice.  Par ailleurs, dans un entretien accordé au Figaro, avant même que les adhérents ne choisissent dimanche le nouveau président de LR, Laurent Wauquiez a d’ores et déjà annoncé le match retour pour la désignation du candidat de la droite à la présidentielle.   “Dans un an, nous choisirons le meilleur : si c’est Bruno Retailleau, je lui apporterai tout mon soutien ; si c’est moi, nous le ferons en équipe”, a-t-il prédit, limitant aux adhérents le choix du présidentiable chez LR, tout comme le ministre de l’Intérieur.  

A69: premier succès au Parlement pour les défenseurs de la reprise du chantier

Les élus pro-A69 engagent le bras de fer au Parlement: le Sénat a largement adopté jeudi un texte atypique pour tenter d’obtenir par la loi la reprise du chantier de l’autoroute Toulouse-Castres, en dépit de sérieuses interrogations juridiques et de l’opposition résolue des écologistes.Les parlementaires parviendront-ils à court-circuiter la suite de la procédure judiciaire entourant le projet? Les deux sénateurs du Tarn, Marie-Lise Housseau et Philippe Folliot, ont en tout cas obtenu une première victoire en faisant adopter confortablement en première lecture une loi dite de “validation”.La démarche entend permettre aux parlementaires de “reprendre la main”, après l’annulation par le tribunal administratif de Toulouse de l’autorisation de construire cette portion d’autoroute de 53 km, entraînant la suspension du chantier entamé en 2023.L’objectif, “proposer une porte de sortie pour faire en sorte d’arrêter cette situation ubuesque et stopper cette gabegie”, a lancé M. Folliot.Le Sénat, dominé par une alliance droite-centristes, l’a soutenu à 252 voix contre 33, les oppositions émanant des rangs écologistes et de la plupart des communistes. L’Assemblée nationale prendra le relais dès le 2 juin à l’initiative des députés du Tarn, avec de bonnes chances d’adoption définitive.- “Urgence” de “désenclavement” -Concrètement, il s’agit de faire “valider” par la loi deux arrêtés relatif à l’autorisation environnementale du projet, au motif qu’il répond à une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), nécessaire pour justifier aux yeux de la justice les atteintes portées à l’environnement par un tel chantier.Le Sénat répond ainsi “à une situation d’urgence” pour “éviter les conséquences dramatiques d’un arrêt du projet”, a martelé le sénateur Horizons Franck Dhersin, rapporteur du texte.En effet, les défenseurs du texte plaident pour le “désenclavement” d’un bassin d’environ 100.000 personnes (Castres-Mazamet) et veulent donner des perspectives aux acteurs économiques locaux.Or selon Marie-Lise Housseau, l’arrêt du projet, qui devait s’achever en 2025, entraînerait des “dommages irrémédiables” pour le Tarn, département “qui se sent humilié, méprisé et nié dans ses choix de développement”.Au-delà du bien-fondé du projet, les débats les plus nourris ont concerné la forme de cette initiative, avec de sérieuses interrogations sur sa conformité à la Constitution.”Le législateur crée un précédent grave en tentant d’influencer une Cour de justice”, s’est alarmé l’écologiste Jacques Fernique.Interrogé par l’AFP depuis Soual, commune située sur le tracé de l’A69 dans le Tarn, Thomas Digard, militant du collectif La Voie est libre (LVEL) d’opposants à cette autoroute, s’est dit “écoeuré” par cette démarche parlementaire, lancée selon lui pour “passer en force” après avoir “perdu sur le terrain juridique”.- “Message trouble” -A l’opposé, les soutiens du texte ont méticuleusement défendu les nombreux “motifs impérieux d’intérêt général” démontrant selon eu la conformité du texte à la loi fondamentale: socioéconomiques, politiques, environnementaux, relatifs aux finances publiques ou encore à la sécurité routière.Mais certains législateurs n’ont pu masquer leur inconfort face à une proposition de loi au format inhabituel, débattue à quelques jours de l’examen par la cour administrative d’appel de Toulouse d’un premier recours contre l’arrêt des travaux, le 21 mai.”Nous ne devons pas procéder à du cas par cas législatif”, a reconnu le communiste Jean-Pierre Corbisez, pourtant favorable. Le Sénat “envoie un message trouble”, a abondé le socialiste Hervé Gillé, dont le groupe n’a pas participé au vote malgré quelques soutiens de sénateurs notamment occitans.Cette position du PS a offusqué les dirigeants des Ecologistes et de La France insoumise, Marine Tondelier et Manuel Bompard. Pour la première, les socialistes n’ont “même pas daigné (…) respecter le programme du NFP”. “Une trahison complète” pour le second.Autre fait marquant, la position de “sagesse” du gouvernement, ni favorable ni défavorable, exprimée pour “n’interférer ni dans la procédure juridictionnelle en cours, ni dans le travail parlementaire”, a expliqué le ministre des Transports Philippe Tabarot, qui soutient pourtant vivement le projet comme de nombreux ministres.L’enjeu final sur ce texte sera probablement de savoir si le Conseil constitutionnel le censure ou non. “Le Conseil sera évidemment saisi”, a confirmé à l’AFP le sénateur écologiste Ronan Dantec, qui a dénonce “une loi de posture”.

Enquête sur des prêts accordés au RN: Bardella dénonce une “opération de harcèlement”

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a dénoncé jeudi une “opération de harcèlement” et “une volonté de mort financière” de son parti après l’ouverture d’une enquête sur des prêts accordés par des particuliers au mouvement d’extrême droite.L’information judiciaire avait été ouverte en juillet après un signalement de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Début mai, Challenges avait révélé que cette dernière avait identifié des prêts de 23 particuliers, qui auraient été réalisés de manière récurrente au RN, pour un montant total supérieur à 2,3 millions d’euros, entre 2020 et 2023, que le parti tarde par ailleurs à rembourser.Jordan Bardella, qui a affirmé avoir “découvert” l’affaire lors de sa parution dans la presse, a assuré n’avoir “rien à (se) reprocher” en marge d’un déplacement à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire).”On est en train de reprocher au Rassemblement national – à qui toutes les banques ont refusé d’accorder des prêts lors des dernières élections présidentielles – notamment d’être allé chercher des prêts à des particuliers, (qui) sont encadrés, font l’objet de contrats et sont parfaitement légaux”, a-t-il martelé.Les prêts aux partis politiques émanant de particuliers ne peuvent être “effectués à titre habituel”, “sont soumis à des plafonds, ne peuvent excéder une durée de cinq ans” et “ne sauraient constituer des dons déguisés”, rappelle sur son site l’Assemblée nationale.L’information judiciaire, au départ ouverte pour des soupçons d’escroquerie commise au préjudice d’une personne publique, faux et usage de faux, a depuis été élargie aux chefs de prêt à titre habituel d’une personne physique à un parti politique et acceptation par un parti de ces prêts, et versement de don annuel supérieur à 7.500 euros par une personne physique à un parti politique et acceptation par un parti politique de ces dons.

Bétharram: audition marathon, style agressif, coût politique limité pour Bayrou

Dans son audition fleuve mercredi sur l’affaire Bétharram, François Bayrou a usé d’une stratégie d’affrontement politique sans apporter de réel éclairage sur le fond, mais il ne sort pas à court terme affaibli politiquement, en attendant d’autres échéances cruciales.Un “moment libérateur” a conclu le Premier ministre, qui n’a pas semblé abattu après cinq heures trente d’échanges très tendus avec la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, où il s’est montré particulièrement offensif, attaquant d’emblée ses contradicteurs et invoquant le sort des victimes.Il avait apporté deux livres près de lui, “La Meute” qui décrit des pratiques violentes de La France insoumise, et “Le silence de Bétharram” du porte-parole des victimes de l’établissement, auxquelles il a dédié son audition.Sur un ton jugé agressif, inhabituel chez lui, il a retourné les accusations de mensonges contre le corapporteur LFI Paul Vannier, en maintenant ne pas avoir disposé d’informations privilégiées dans l’affaire des violences physiques et sexuelles de l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram, où plusieurs de ses enfants ont été scolarisés.”Sur le fond, François Bayrou ne lève pas grand-chose. Mais la posture est habile, il détourne le sujet”, analyse le constitutionnaliste Benjamin Morel. Sa “stratégie de diversion a bien fonctionné”, complète le spécialiste en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet car “on a autant parlé de ses attaques contre LFI que du fond du dossier” sur lequel il a “conservé une ligne de défense basée sur le déni et le complot politique”.- “Populiste” -Se perdant dans les détails, François Bayrou a aussi entretenu la confusion dans ses réponses, ponctuées de formules assassines.”C’est une stratégie très populiste, plus tenue par les coupables que par les innocents, qui renforce l’idée qu’il a quelque chose à cacher” si bien que sur le long terme “l’affaire n’est pas terminée” et pourrait donner des arguments au président pour s’en séparer, anticipe Philippe Moreau-Chevrolet.Le Premier ministre a pris le risque de détériorer de nouveau son image, déjà dégradée dans l’opinion: l’homme politique “sympathique” se montre “cynique” et “agressif”, souligne le communicant.Si François Bayrou “ressort sans que l’idée de démission fasse les titres des journaux ou soit évidente”, “l’histoire n’est pas terminée” car il ressort “abîmé” de ses attaques, abonde un élu LFI.- “Crédit” -Mais il est parvenu à limiter l’impact négatif de cette audition présentée comme déterminante pour son avenir politique.Sa stratégie de renvoyer l’audition “dans le champ du débat politique partisan” ne le “sauve” pas, estime M. Morel, “mais il évite ainsi de présenter la gorge et peut espérer imposer dans l’opinion l’idée d’une vendetta contre lui, tout en pariant sur le fait d’éviter une censure, dès lors que le RN n’a pas intérêt à joindre sa voix à la gauche sur le sujet”.En attendant les conclusions fin juin de la commission d’enquête, Paul Vannier lui-même n’a pas parlé jeudi de “parjure”. Il a estimé que François Bayrou avait “menti” par le passé mais qu’il était “trop tôt” pour dire s’il avait aussi menti pendant l’audition.D’autre part, le Rassemblement national, sans les voix duquel François Bayrou ne peut pas être censuré, a semblé en soutien.”J’ai tendance à donner du crédit à la parole publique du Premier ministre” a déclaré sur TF1 le vice-président du RN Sébastien Chenu, pour qui l’audition ressemblait “à un procès de Moscou”.Cette audition “c’est du stalinisme”, a renchéri le chef des députés MoDem Marc Fesneau, un proche de François Bayrou.Beaucoup plus critique à l’égard du Premier ministre, le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud a dénoncé “une entreprise d’enfumage”, car pour lui François Bayrou n’a pas apporté “d’éléments supplémentaires de compréhension”.François Bayrou n’est pas sorti d’affaire pour autant. Sur le budget 2026, encore plus contraint que le précédent, “on va droit à la censure à date”, selon un proche. 

Critiques à droite sur la manière dont a été auditionné Bayrou sur Bétharram

Plusieurs députés du centre à l’extrême droite se sont indignés jeudi de la manière dont le Premier ministre François Bayrou a été interrogé la veille sur sa connaissance des faits dans l’affaire Bétharram, évoquant une “indécence totale”, un “procès stalinien” ou encore une “exploitation assez indigne”.”J’ai tendance à donner du crédit à la parole publique du Premier ministre. En revanche, cette audition m’a mis assez mal à l’aise parce que pour moi, elle ressemblait davantage à un procès de Moscou”, a déclaré jeudi sur TF1 le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu. Il a décrit “la nausée” que lui a “inspiré” le député de la France insoumise Paul Vannier, le très offensif corapporteur de la commission d’enquête parlementaire mise en place après les révélations sur des violences physiques et sexuelles perpétrées dans l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées Atlantique). “C’est un naufrage”, a-t-il ajouté, regrettant l'”instrumentalisation d’un drame (…) pour coller une balle au Premier ministre et en coller une autre à l’enseignement catholique”. “Ca me semble d’une indécence totale”, a tranché le député d’extrême droite.Le Premier ministre a maintenu mercredi qu’il n’avait pas eu d’autres informations que par la presse concernant les violences dans cet établissement où ont été scolarisés plusieurs de ses enfants. Il a mis en cause la commission d’enquête, en particulier Paul Vannier, accusé de vouloir “abattre” le gouvernement.Sur Radio J, le chef des députés Modem Marc Fesneau, très proche de François Bayrou, s’en est également pris à Paul Vannier jugeant “cette façon de traiter les gens assez dégueulasse”. “C’est du stalinisme”, a-t-il estimé, évoquant “un procès à charge”. “Il faut qu’on arrête avec les commissions d’enquête” à l’Assemblée nationale “parce qu’on en fait des objets politiques permanents”, a-t-il estimé, “il ne s’agit pas de combattre, il s’agit d’accuser l’autre”. Pour Marc Fesneau, “le projet” de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, “c’est la démolition”. “Je trouve assez indigne la récupération de la France Insoumise”, a déclaré de son côté le chef des députés LR Laurent Wauquiez sur RTL, jugeant qu'”on n’est pas face à une crise politique, on est face à une crise de société”.Beaucoup plus critique vis-à-vis du Premier ministre, le patron des députés socialistes Boris Vallaud a dénoncé “une entreprise d’enfumage” mise en Å“uvre par François Bayrou au cours de ces plus de cinq heures d’audition. “Est-ce que, au sortir de cette audition, les Françaises et les Français, les victimes, ont le sentiment d’avoir été éclairés sur ce qui s’est passé ? Ont-ils eu des éléments supplémentaires de compréhension? Je ne crois pas”, a-t-il regretté sur Sud Radio.  

Plus de bracelet électronique pour Nicolas Sarkozy, désormais sous libération conditionnelle

Plus de bracelet électronique pour Nicolas Sarkozy: l’ancien président de la République a été admis au régime de la libération conditionnelle et s’est vu retirer le dispositif qu’il portait à la cheville depuis un peu plus de trois mois.L’ex-chef de l’Etat (2007-2012) est sous libération conditionnelle depuis mercredi, a précisé jeudi à l’AFP le parquet de Paris, confirmant une information du site Off Investigation.Nicolas Sarkozy avait été définitivement condamné en décembre dans l’affaire des écoutes, à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, sous détention à domicile sous surveillance électronique, pour corruption et trafic d’influence – une première pour un ancien président qui est également inéligible durant trois ans.Depuis le 7 février, il n’était ainsi autorisé à s’absenter de chez lui qu’entre 8H00 et 20H00 – 21H30 les lundis, mercredis et jeudis, ce qui correspondait alors aux jours d’audience du procès des soupçons de financement libyen (6 janvier-8 avril).Etant âgé de 70 ans depuis le 28 janvier, Nicolas Sarkozy a pu demander, comme le permet la loi, une libération conditionnelle avant la moitié de sa peine, ce qu’il a fait par requête le 16 avril, a indiqué le parquet questionné par l’AFP.Le juge d’application des peines (JAP) lui a accordé ce régime par décision du 12 mai, avec une entrée en application le 14.Nicolas Sarkozy a désormais pour obligations de solliciter l’autorisation préalable du JAP “pour tout déplacement de plus de 15 jours et pour tout déplacement à l’étranger”, de répondre aux convocations et de “recevoir les visites du service pénitentiaire d’insertion et de probation”.Son avocate Me Jacqueline Laffont-Haïk a confirmé cette libération conditionnelle à l’AFP.”Cette mesure, qui au regard de la loi aurait pu intervenir dès le premier jour, est strictement conforme à la loi et à la jurisprudence”, a-t-elle ajouté.L’entourage de Nicolas Sarkozy a indiqué jeudi qu’il travaillait à son bureau à Paris.- Retrait de légion d’honneur ? -Dans ce dossier aussi appelé “Bismuth”, l’ex-chef de l’Etat a été reconnu coupable d’avoir noué en 2014, au côté de son avocat historique Thierry Herzog, un “pacte de corruption” avec un haut magistrat à la Cour de cassation, afin qu’il transmette des informations et tente d’influer sur un recours formé dans l’affaire Bettencourt. Et ce, en échange d’un “coup de pouce” promis pour un poste honorifique à Monaco.Nicolas Sarkozy, qui a toujours clamé son innocence, a formé une recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).Depuis plusieurs semaines, c’est la question du retrait de sa légion d’honneur qui fait débat.Lors d’une conférence début mars, le général François Lecointre, chancelier de la Légion d’honneur, avait affirmé que ce retrait était “de droit” à partir du moment où sa condamnation était définitive. Un autre avocat de Nicolas Sarkozy, Me Patrice Spinosi, avait au contraire soutenu que cette décoration était “attachée à sa fonction” et non à sa personne.Fin avril, c’est l’actuel président Emmanuel Macron – Grand maître de la Légion d’honneur, de par sa fonction – qui a pris position en faveur de son prédécesseur, en affirmant que ce retrait “ne serait pas une bonne décision”.Et début mai, plusieurs descendants de titulaires de la Légion d’honneur et de l’Ordre du mérite ont déposé un recours auprès du tribunal administratif de Paris pour obtenir la déchéance de ces décorations.La prochaine échéance judiciaire de Nicolas Sarkozy est fixée au 25 septembre, jour du délibéré de l’affaire libyenne, dans laquelle l’accusation a requis contre lui sept ans de prison.Dans ce dossier, il est soupçonné d’avoir noué en 2005, via ses plus proches collaborateurs, un “pacte de corruption” avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, afin qu’il finance sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.L’ancien locataire de l’Elysée a par ailleurs été condamné en appel dans le dossier Bygmalion, à 6 mois de bracelet électronique. Il a formé un pourvoi en cassation, dont la date d’examen n’a pas encore été fixée.

Un texte sur l’AME à Mayotte retiré à l’Assemblée après des annonces du gouvernement

En agitant le “chiffon rouge” de l’instauration de l’aide médicale d’Etat (AME) à Mayotte, la députée de ce département Estelle Youssouffa a obtenu jeudi des concessions du gouvernement pour l’accès aux évacuations sanitaires des habitants du département, face à l’engorgement de l’hôpital sur place.Le ministre de la Santé Yannick Neuder s’est engagé à mettre en place “d’ici la fin juillet” à Mayotte un “guichet unique”, “sur le modèle de ce qui existe déjà” en Corse, pour faciliter les évacuations sanitaires de patients, par exemple vers la Réunion.Ce guichet unique, “piloté par la Caisse de sécurité sociale de Mayotte”, concernera les évacuations sanitaires “dites programmées”, par exemple pour des rendez-vous de cardiologie, a précisé le ministre.Estelle Youssouffa a salué une “avancée très importante pour les assurés sociaux”.Actuellement, toutes les évacuations sanitaires sont gérées par le seul hôpital de Mayotte “qui est complètement saturé”, notamment du fait de la prise en charge “des étrangers en situation irrégulière”, a dit à l’AFP la députée. Elle a immédiatement annoncé qu’elle retirait sa proposition de loi visant à instaurer à Mayotte l’AME, dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins sans avance de frais.Le texte commençait tout juste à être étudié dans l’hémicycle, dans le cadre de la journée réservée aux textes du petit groupe Liot (Libertés Indépendants, Outre-mer, territoires).Dans le viseur de la droite et de l’extrême droite, l’AME est une des questions les plus âprement disputées au niveau national sur l’immigration. “Mettre les différents partis face à leurs contradictions sur l’AME” a servi de “levier, pour avec ce chiffon rouge, forcer le gouvernement à donner des mesures concrètes pour les assurés sociaux”, a dit à l’AFP Mme Youssouffa. Cette mesure sur les évacuations “était ce qu’on essayait de négocier depuis des semaines”, a-t-elle ajouté. Selon sa proposition de loi, l’AME à Mayotte aurait permis de “solvabiliser” une patientèle irrégulière auprès de la médecine de ville, pour soulager l’hôpital, et ainsi stopper un “effet d’éviction des assurés sociaux”. – Fermetures de maternités -Un autre texte traitant de questions de santé doit être étudié jeudi dans le cadre de la niche parlementaire Liot. Il vise à lutter contre la mortalité infantile en France.Le taux est passé de 3,5 décès pour 1.000 enfants nés vivants en 2011, à 4,1 en 2024, selon l’Insee. Une tendance “alarmante” selon le député Liot Paul-André Colombani, qui défend cette proposition de loi.Une première mesure, consensuelle, vise à créer un “registre national des naissances”, pour rassembler des éléments statistiques jusqu’ici éparpillés, et mieux comprendre les raisons des tendances actuelles.Le deuxième article instaurait lui, dans le texte initial, un moratoire de trois ans sur la fermeture de maternités, “sauf en cas de danger pour la sécurité des patients”. Avec durant cette période un “état des lieux” réalisé sur les maternités pratiquant moins de 300 accouchements par an, particulièrement menacées de fermeture.Mais un amendement de députés macronistes, adopté en commission, a supprimé ce moratoire, remplacé par l’obligation d'”une évaluation préalable des alternatives possibles” avant la fermeture d’une maternité.”Une maternité qui réalise peu d’accouchements peut offrir une moindre sécurité, faute d’une pratique régulière des gestes obstétriques”, a souligné le député Renaissance Jean-François Rousset.Paul André Colombani, tout en convenant de l’existence de “causes multiples” à la hausse de la mortalité infantile outre l’éloignement de maternités, tentera de revenir via un amendement à l’écriture initiale du texte.Un moratoire permettrait aussi selon lui aux petites structures d’améliorer leur attractivité pour le personnel médical, en sécurisant temporairement leur existence.Le député dit espérer que le ministre de la Santé ne s’oppose pas à sa proposition. Le Rassemblement national devrait soutenir le moratoire, selon une source parlementaire. 

Bétharram: Bayrou rejette avec virulence les accusations

François Bayrou a rejeté avec virulence mercredi à l’Assemblée nationale les accusations de mensonge ou d’intervention auprès de la justice dans l’affaire des violences physiques et sexuelles du collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, face à son principal contradicteur de la France insoumise Paul Vannier qui l’a accusé “d’éluder” ses responsabilités.”Il s’agissait de me coincer pour m’obliger à démissionner”, a attaqué le Premier ministre devant la commission d’enquête qui l’a entendu pendant 5h30, en dédiant son audition aux “victimes”, auxquelles il a promis la participation à une “autorité indépendante” consacrée aux violences contre les enfants.”Vous ne m’avez interrogé que sur moi, sur ma responsabilité (…) Toute l’audition a tourné autour de ça”, a regretté le Premier ministre. Or “j’aurais préféré qu’on parle des victimes”.”Je n’ai pas couvert des pratiques quelles qu’elles soient. Je n’ai pas eu d’informations privilégiées. Je ne suis pas resté sans rien faire quand j’ai découvert les affaires et je ne suis jamais intervenu dans une affaire”, a affirmé le Premier ministre, pourtant contredit par un ancien juge, un ex-gendarme et une professeure à la retraite, et même à certains égards par sa fille aînée Hélène. “Mais pour le reste, on a tous une part de responsabilité”, a-t-il admis, alors que les révélations sur Bétharram ont libéré la parole dans d’autres institutions catholiques.Le représentant des victimes de Bétharram Alain Esquerre a dénoncé depuis Bordères, près de Pau, une “responsabilité collective” dans le scandale: François Bayrou “fait partie des responsables” mais il n’est pas “la cause unique”.Le chef du gouvernement s’est cependant attiré les critiques de plusieurs députés. La socialiste de son département Colette Capdevielle l’a accusé de “renverser la situation” en se plaçant en “victime” de ses contradicteurs.- Duel -Usant parfois d’un ton de défi, François Bayrou avait dénoncé d’emblée “l’instrumentalisation” politique de l’affaire pour “abattre” le gouvernement après avoir juré à son arrivée à 17H00 de dire la vérité sur une affaire qui empoisonne son action à Matignon.Le chef du gouvernement avait posé près de lui le livre enquête “La Meute”, paru la semaine dernière, portant sur le fonctionnement très décrié de La France insoumise, dont le corapporteur de la commission Paul Vannier est un des députés les plus en vue.Dans une forme de duel souvent tendu avec l’élu insoumis, parfois à fronts renversés, il l’a accusé d’avoir “menti”, dénonçant sa “malhonnêteté”. Paul Vannier l’a appelé à “un peu plus de respect et de dignité”. Le scandale touche intimement François Bayrou, ancien ministre et ancien député, qui a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement catholique réputé, situé près de Pau, la ville dont il est resté maire, et où son épouse a enseigné le catéchisme.Se sont ajoutées les révélations de sa fille Hélène sur une agression physique par un prêtre dans un camp d’été. Des proches de ce religieux assurent dans Libération mercredi que ce dernier avait informé M. Bayrou d’une “gifle” donnée à sa fille.Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur environ 200 plaintes visant des faits présumés de violences et de viols dans l’établissement entre les années 1970 et 1990.”Je n’ai pas eu le sentiment que la commission était totalement objective”, a-t-il encore attaqué, après avoir semé la confusion en demandant la diffusion non autorisée de vidéos.- Bayrou “fait une erreur” -Le Premier ministre s’est lancé ensuite dans un long récit détaillé de l’audition d’une ancienne professeur de mathématiques de Bétharram, Françoise Gullung, qui dit l’avoir alerté à plusieurs reprises, en la qualifiant “d’affabulation”. François Bayrou “fait erreur”, lui a répondu Mme Gullung, dans un message à l’AFP, tandis que des députés l’accusaient de “calomnier” l’enseignante.Il s’est aussi attardé sur les détails du rapport d’inspection qu’il avait commandé en 1996 après une plainte et qui s’était montré favorable à l’établissement.Paul Vannier a aussi voulu confronter François Bayrou au célèbre épisode de la gifle qu’il avait donnée à un jeune garçon qui avait essayé de lui faire les poches, lors d’un déplacement en 2002. L’élu insoumis a semblé s’interroger sur une culture d’acceptation de la violence, alors que le Premier ministre a parlé d’une “tape de père de famille” qui n’est pas “du tout une claque violente”.Ce scandale Bétharram pèse sur la cote de popularité de François Bayrou, qui a plongé ces derniers mois.En soutien de M. Bayrou, la députée MoDem Perrine Goulet a dénoncé une audition “lunaire relevant du procès politique”.Après avoir entendu témoins, victimes et anciens ministres, M. Vannier et la macroniste Violette Spillebout rendront leurs conclusions fin juin.Interrogé pour la première fois en février par le député Vannier après des révélations de Mediapart -“Je ne lis pas Mediapart, c’est une hygiène personnelle”, a dit mercredi M. Bayrou-, le Premier ministre avait assuré n’avoir “jamais été informé de quoi que ce soit”.Parmi les interrogations détaillées, François Bayrou a dû s’expliquer sur sa relation avec un ancien juge d’instruction, Christian Mirande, qui était aussi son voisin. Le magistrat était chargé du dossier de viol impliquant un religieux de l’établissement, le père Carricart, et il avait reçu en 1998 la visite de François Bayrou pour évoquer cette affaire.Des faits qui remontent à près de 30 ans pour une audition que François Bayrou a qualifié de “moment libérateur” en quittant l’Assemblée nationale.