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Mélenchon réfute toute “intention obsessionnelle” de se présenter à la présidentielle

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a réfuté lundi lors d’une réunion publique que ses appels à la démission d’Emmanuel Macron soient liés à une quelconque “intention obsessionnelle” de sa part de se présenter à l’élection présidentielle.”Si, avec mes camarades, je demande la destitution du président de la République, ce n’est pas parce que j’ai l’intention obsessionnelle d’aller me casser la tête à faire ce boulot” a déclaré le triple candidat à la présidentielle lors d’une réunion publique, devant 700 militants selon les organisateurs, à Redon (Ille-et-Vilaine).Tous les responsables insoumis disent régulièrement que Jean-Luc Mélenchon serait “le mieux placé” dans le mouvement de gauche radicale en cas de présidentielle anticipée.Le patriarche insoumis, qui réclame le départ du président de la République depuis que ce dernier a refusé de nommer un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire cet été, a également plaidé pour la création d’un “référendum révocatoire”.”N’importe quel élu, n’importe où, moyennant certaines conditions de signatures réunies, etc., doit pouvoir être retiré de son mandat en cours de route”, a développé M. Mélenchon.Le fondateur de La France insoumise a même convoqué le souvenir du général de Gaulle qui a démissionné de la présidence en 1969 après avoir perdu un référendum.”Ca, c’est respecter la démocratie et le peuple français”, a salué Jean-Luc Mélenchon.Depuis la censure du gouvernement Barnier, les Insoumis ont redoublé d’efforts dans leurs appels à la démission d’Emmanuel Macron, après avoir échoué à faire adopter une procédure de destitution du président au Parlement à l’automne.Alors que les différentes forces du Nouveau Front populaire se déchirent depuis la censure du gouvernement Barnier, les Insoumis sont la seule force de gauche à ne pas avoir souhaité rencontrer le président. “On ne fait pas de compromis avant d’avoir discuté, on ne cède pas avant de résister”, a lancé Jean-Luc Mélenchon en guise d’avertissement à ses alliés socialistes, écologistes et communistes, à la veille des consultations d’Emmanuel Macron avec l’ensemble des forces politiques, hors LFI et RN.”Je vis avec l’idée qu’ils ne le feront pas (de construire une coalition avec le centre ou la droite, ndlr) et que dans un jour ou deux, un peu penauds, ils vont revenir. Hein Pomponette”, a-t-il également raillé en référence au film de Marcel Pagnol, “La Femme du boulanger”.”Aussi longtemps que (le nouveau gouvernement) ne nous demandera pas la confiance, nous déposerons des motions de censure”, a-t-il enfin prévenu.

En quête d’un Premier ministre, Macron réunit les partis mardi, hors RN et LFI

Les ténors des partis politiques, hors RN et LFI, sont conviés mardi après-midi pour une réunion avec Emmanuel Macron afin d’avancer sur une “méthode” permettant à un futur gouvernement d’être constitué, et surtout de survivre à une censure.Le président de la République a invité ces chefs de parti et de groupe parlementaire à l’Elysée autour d’une même table à partir de 14H00, après avoir consulté séparément différentes forces politiques.”L’objectif est d’avancer sur un accord concernant une méthode” pour progresser dans la constitution d’un nouveau gouvernement, a fait savoir l’entourage du chef de l’Etat qui a repris lundi ses consultations, cinq jours après la censure de Michel Barnier.”L’idée c’est que (…) le président de la République puisse faire une forme de synthèse” des rencontres des derniers jours “et travailler à une forme d’accord de méthode sur comment on peut discuter dans les jours à venir”, a résumé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier sur France info.”Nous ne participerons pas à un gouvernement +d’intérêt général+ avec LR ou des macronistes ou je ne sais qui”, a-t-elle toutefois écarté.Le patron de la droite à l’Assemblée Laurent Wauquiez a aussi mis les choses au clair dans un message à ses troupes lundi soir. “Compte tenu des participants”, la réunion mardi ne peut servir qu’à discuter d’une “méthode pour obtenir une non-censure et en aucun cas une négociation sur la participation à un gouvernement ou sur un programme”.Les socialistes et les communistes, membres du Nouveau Front populaire avec La France insoumise, enverront également leurs représentants. “Comment sauver le soldat Macron et le Macronisme avec”, a tancé sur X Eric Coquerel, cadre de LFI à l’Assemblée.”La politique de la terre brûlée ce n’est pas la nôtre”, a répondu sur BFMTV le patron des députés communistes André Chassaigne, annonçant aussi une réunion des chefs des députés NFP à 09H00 mardi.”Tout ça n’aboutira pas. C’est du temps de gagné, de la méfiance de répandue entre nous, de la suspicion, de l’affaiblissement”, a prophétisé Jean-Luc Mélenchon en référence à la réunion à venir à l’Elysée, écartant toute “concession” aux macronistes.- Le programme plus tard ? -Marine Le Pen et Jordan Bardella ne seront pas non plus à l’Elysée. L’entourage du chef de l’Etat estime que le parti lepéniste et LFI ont fait valoir qu’ils ne souhaitaient pas trouver de compromis. “Ils voudraient installer le match RN-LFI (à la présidentielle de) 2027 qu’ils ne s’y prendraient pas autrement”, a réagi le président du RN Jordan Bardella auprès de BFMTV, dénonçant une forme d'”irrespect”.Quoi qu’il en soit, cette réunion ne devrait pas être le lieu pour plancher sur une plateforme programmatique. Cette tâche ardue resterait confiée au futur Premier ministre.”Si ce n’est pas un Premier ministre de gauche, nous ne participerons pas à ce gouvernement”, a averti le chef des députés socialistes Boris Vallaud.Plusieurs noms provenant du camp macroniste ou de ses alliés circulent, comme les anciens ministres Jean-Yves Le Drian, Catherine Vautrin Sébastien Lecornu ou François Bayrou.La démarche élyséenne de réunir les forces politiques mardi a d’ailleurs suscité le scepticisme du président du MoDem, selon des sources au parti. La “logique de la Ve République” est que “ce ne sont ni les partis ni les groupes qui ont la charge de former le gouvernement”, expliquait-il déjà au Figaro cet été.La possible arrivée de M. Bayrou à Matignon suscite une levée de boucliers à gauche. Le social-démocrate Raphaël Glucksmann a jugé que le centriste “enverrait le message de la continuité politique”.Et ce alors que les partis de gauche disposés à se rendre à l’Elysée exigent des concessions des macronistes sur le fond, notamment sur les retraites.A l’autre bout de l’échiquier, le Rassemblement national reste à l’affût et Jordan Bardella demande “à être reçu avec Marine Le Pen” par le futur Premier ministre pour faire part de “lignes rouges” qui n’ont “pas varié”: pouvoir d’achat, sécurité, immigration et scrutin proportionnel.Si tout le monde semble souhaiter une solution rapide, les précédents incitent à la prudence: il avait fallu 51 jours à Emmanuel Macron pour choisir Michel Barnier et plusieurs semaines pour choisir ses prédécesseurs Gabriel Attal et Elisabeth Borne.gbh-far-law-leo-sac/jmt/or

Macron et la longue quête d’un Premier ministre, une sensation de déjà-vu

Le même ballet dans la cour de l’Elysée, le même temps qui s’étire : comme cet été, les consultations s’enchaînent, les noms fusent mais aucun ne s’impose pour Matignon. Mardi, Emmanuel Macron sera toujours en quête d’un Premier ministre, six jours après la censure du gouvernement Barnier.Cette fois, le chef de l’Etat avait pourtant promis d’aller vite, selon ses proches. Le budget 2025, à l’origine de toutes les crispations, ne peut pas attendre indéfiniment une sortie de crise.Et le président, à trop procrastiner, risque de laisser s’installer un peu plus la petite musique des deux extrêmes sur l’inéluctabilité de sa démission, faute de stabilité gouvernementale.La réouverture de Notre-Dame lui a certes offert une parenthèse enchantée. Le temps d’un week-end, le monde a pu savourer la renaissance d’un des symboles de Paris et de la France, ravagé en 2019 par un incendie.Après ce moment de “communion” nationale,  retour aux affaires courantes pour le gouvernement sortant de Michel Barnier et pour le chef de l’Etat, avec à ce stade aucune fumée blanche en perspective pour un successeur à Matignon. “C’est le brouillard total pour le président. Il atterrit à peine” après Notre-Dame et “se sert des consultations pour gagner du temps”, résumait lundi un proche. Et pour tenter de trouver un voie qui permette d’écarter une nouvelle censure à court terme.- Plus de consultations -Après les socialistes et les Républicains (LR) vendredi, Emmanuel Macron a reçu lundi les indépendants (Liot), les communistes et les écologistes.Et reconvoqué mardi à 14H00 l’ensemble des partis “dans une logique de compromis” afin de “constituer un gouvernement d’intérêt général”. Exit donc le Rassemblement national et La France insoumise, associés dans un “front antirépublicain” et donc peu susceptibles de contribuer à une sortie de crise selon le chef de l’Etat.Soit de nouvelles discussions interminables en vue ? “Emmanuel Macron fait une réunion pour poser une forme de cadre, et ensuite il s’efface pour nous laisser faire”, a esquissé la patronne des écologistes Marine Tondelier sur France Info, laissant présager à nouveau accrocs et surenchères.En attendant, les noms continuent de s’égrener pour Matignon, Sébastien Lecornu jeudi, François Bayrou vendredi, Catherine Vautrin, voire Jean-Yves Le Drian lundi sans que la roulette ne semble vouloir arrêter sa course. Ils sont tous confrontés au même défi, l’entêtante arithmétique issue des législatives post-dissolution qui contrarie toute quête d’une majorité “anti censure”, de la droite modérée aux sociaux-démocrates.- “Pas de délai” -Avec une sensation de déjà-vu après la succession d’Elisabeth Borne en janvier, puis celle de Gabriel Attal au lendemain de la dissolution de l’Assemblée le 9 juin et des législatives cet été.Deux noms avaient circulé avec insistance en janvier, celui du ministre des Armées Sébastien Lecornu et celui d’un proche de la première heure d’Emmanuel Macron, Julien Denormandie, avant que le choix du président ne s’arrête sur Gabriel Attal, devenu le plus jeune Premier ministre de la Ve République.Après une autre parenthèse enchantée, celle des Jeux olympiques en juillet-août, le chef de l’Etat a aussi multiplié les consultations pour lui trouver un successeur, avant de nommer Michel Barnier le 5 septembre.Gabriel Attal, démissionnaire dès le 8 juillet après la défaite du camp présidentiel aux législatives, aura donc géré pendant 51 jours les affaires courantes, un record sous la Ve, ajoutant au sentiment de transition sans fin.Si ce record a peu de chances d’être battu, le calendrier restait incertain lundi. “Je ne donne pas de délai, ni dans un sens ni dans l’autre”, martèle ainsi un proche du président.Pendant ce temps, Emmanuel Macron ne laisse guère entrevoir devant ses interlocuteurs le fond de sa pensée. “Les voies du seigneur ne sont pas toujours pénétrables”, pointait le président du groupe communiste à l’Assemblée, André Chassaigne, à sa sortie de l’Elysée.

Après la chute d’Assad, Mélenchon et Le Pen épinglés pour leurs positions passées

Après la chute de Bachar al-Assad en Syrie, plusieurs déclarations passées de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen, jugées conciliantes envers le régime, ont refait surface, charriant un flot de critiques chez leurs opposants.L’eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann a vivement dénoncé lundi sur France 2 “les commentaires des gens qui n’ont jamais rien dit pour condamner les crimes de Bachar, qui ont tout fait pour les excuser, je pense au Rassemblement national et à une partie de la gauche”, citant notamment “Jean-Luc Mélenchon et d’autres”.Il a fustigé ceux “qui ont mis en doute et relayé la propagande de Bachar al-Assad, mis en doute le gazage des enfants de la Goutha” et qui disent “soudainement être extrêmement inquiets pour l’avenir de la Syrie (…). Ils devraient avoir honte aujourd’hui”.La veille, le leader insoumis avait publié un message sur X, se voulant sans équivoque sur sa condamnation de Bachar al-Assad: “Je me réjouis à 100% de la chute du régime d’al-Assad en Syrie. Je me méfie à 100% des nouveaux maîtres du pays. J’espère à 100% que des élections libres sous contrôle international redonnent aux Syriens leur pouvoir démocratique”.Mais sur le même réseau social, plusieurs internautes ont déterré les positions passées de M. Mélenchon.Comme la députée européenne Nathalie Loiseau (Horizons), qui a publié dimanche la capture d’un article de presse datant d’octobre 2019, rappelant des déclarations de M. Mélenchon qui exhortait alors la France à “aider” l’armée syrienne à “défendre son pays contre l’invasion de l’armée d’Erdogan et de leur supplétif jihadiste”.”Désolée mais on n’oubliera pas”, lui a répondu Mme Loiseau. Dans un billet sur son blog, Jean-Luc Mélenchon déplore “les propos ressortis” par Mme Loiseau pour lui faire dire “autre chose que ce qu’il disait”, affirmant qu’il “n’appelait pas Emmanuel Macron à +aider+ Bachar al-Assad mais à défendre nos alliés kurdes contre une agression”.Ce dernier a rappelé plusieurs de ses déclarations publiques contre le président syrien ces dernières années, comme celle-ci sur Twitter le 19 février 2012: “Bachar al-Assad doit partir ; mais méfions-nous des solutions purement militaires”.Mme Loiseau, rapporteure permanente du Parlement européen sur la Syrie, a également repartagé sur X une vidéo datant de 2015 de Marine Le Pen, dans laquelle elle refuse de qualifier de “barbare” Bachar al-Assad, “terme facile qui n’a aucun sens”, selon ses mots, préférant parler de “dirigeant autoritaire”.Lors de cette interview sur LCP, la figure du Rassemblement national (RN) mettait également en doute le nombre de victimes imputées au régime du président déchu ainsi que l’utilisation d’armes chimiques contre les populations civiles.”Imaginez où Marine Le Pen entraînerait la France si elle venait au pouvoir”, a relevé Mme Loiseau.Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, Mme Le Pen n’a fait aucune déclaration sur le renversement de Bachar al-Assad. Jordan Bardella, le président du RN, a cependant qualifié dimanche de “catastrophe” la chute du président syrien, sur France 3, estimant “possible” que la France paye “les conséquences de cette prise de pouvoir des fondamentalistes islamistes par des flux migratoires importants”.

Macron et la longue quête d’un Premier ministre, une sensation de déjà vu

Le même ballet dans la cour de l’Elysée, le même temps qui s’étire : comme cet été, les consultations s’enchaînent, les noms fusent mais aucun ne s’impose pour Matignon. Lundi, Emmanuel Macron était toujours en quête d’un Premier ministre, cinq jours après la censure du gouvernement Barnier.Cette fois, le chef de l’Etat avait pourtant promis d’aller vite, selon plusieurs proches. Le budget 2025, à l’origine de toutes les crispations, ne peut pas attendre indéfiniment une sortie de crise.Et le chef de l’Etat, à trop procrastiner, risque de laisser s’installer un peu plus la petite musique des deux extrêmes sur l’inéluctabilité de sa démission, faute de stabilité gouvernementale.La réouverture de Notre-Dame lui a certes offert une parenthèse enchantée. Le temps d’un week-end, le monde a pu savourer la renaissance d’un des symboles de Paris et de la France, ravagé en 2019 par un incendie.Après ce moment de “communion” nationale, retour lundi aux affaires courantes pour le gouvernement sortant de Michel Barnier et pour le président, avec à ce stade aucune fumée blanche en perspective. “C’est le brouillard total pour le président. Il atterrit à peine” après Notre-Dame et “se sert des consultations pour gagner du temps”, résume un proche.- Plus de consultations -Après les socialistes et les Républicains (LR) vendredi, Emmanuel Macron a reçu lundi matin les indépendants (Liot), les communistes et les écologistes.Et il est susceptible de reconvoquer mardi les forces politiques – hors Rassemblement national –  pour une consultation plus large, ont indiqué les trois délégations à l’issue de leurs échanges avec le président. “Il fera une proposition là, peut-être dans la journée, demain, de méthode (…) Il continue de consulter aujourd’hui pour envisager une rencontre de l’ensemble des forces et des groupes qui veulent trouver une solution”, a déclaré le patron du PCF Fabien Roussel.Après le précédent Barnier, le président a également indiqué, selon la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, que “la solution ne pourrait plus reposer sur un accord avec le Rassemblement national”.En attendant, les noms continuent de s’égrener pour Matignon, Sébastien Lecornu jeudi, François Bayrou vendredi, Catherine Vautrin, voire Jean-Yves Le Drian lundi sans que la roulette ne semble vouloir arrêter sa course. Ils sont tous confrontés au même défi, l’entêtante arithmétique issue des législatives post-dissolution qui contrarie toute quête d’une majorité susceptible d’échapper à la censure, de la droite modérée aux sociaux-démocrates.- “Pas de délai” -Avec une sensation de déjà vu après la succession d’Elisabeth Borne en janvier, puis celle de Gabriel Attal au lendemain de la dissolution de l’Assemblée le 9 juin et des législatives cet été.Deux noms avaient circulé avec insistance en janvier, celui du ministre des Armées Sébastien Lecornu et celui d’un proche de la première heure d’Emmanuel Macron, Julien Denormandie, avant que le choix du président ne s’arrête sur Gabriel Attal, devenu le plus jeune Premier ministre de la Ve République.Après une autre parenthèse enchantée, celle des Jeux olympiques en juillet-août, le chef de l’Etat a aussi multiplié les consultations pour lui trouver un successeur, avant de nommer Michel Barnier le 5 septembre.Gabriel Attal, démissionnaire dès le 8 juillet après la défaite du camp présidentiel aux législatives, aura donc géré pendant 51 jours les affaires courantes, un record sous la Ve, ajoutant au sentiment de transition sans fin.Si ce record a peu de chances d’être battu, le calendrier restait incertain lundi. “Je ne donne pas de délai, ni dans un sens ni dans l’autre”, martèle ainsi un proche du président.Pendant ce temps, Emmanuel Macron ne laisse guère entrevoir devant ses interlocuteurs le fond de sa pensée. “Les voies du seigneur ne sont pas toujours pénétrables”, pointait le président du groupe communiste à l’Assemblée, André Chassaigne, à sa sortie de l’Elysée.

Toujours en quête d’un Premier ministre, Macron veut réunir les partis

Emmanuel Macron a annoncé lundi son intention de réunir toutes les forces politiques pour former un nouveau gouvernement, dont il souhaite qu’il ne soit pas dépendant du Rassemblement national, selon la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.”La solution ne pourrait plus reposer sur un accord avec le Rassemblement national”, a déclaré Marine Tondelier, à l’issue d’un échange avec le président de la République, qui multiplie les consultations avant la nomination d’un Premier ministre.”Il a été très clair sur le fait que le Rassemblement national, pour lui, n’était pas dans le périmètre des partis qui souhaitaient discuter”, a-t-elle ajouté.Cette “nouvelle méthode” pour construire le futur gouvernement passerait par l’organisation d’une “réunion des différentes forces politiques pour échanger sur une plateforme programmatique”, ont indiqué les responsables des Ecologistes. Une telle réunion pourrait avoir lieu dès mardi, a indiqué Marine Tondelier.Après une courte trêve consacrée à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame, le président français Emmanuel Macron a repris lundi ses consultations afin de nommer un nouveau Premier ministre, cinq jours après le vote de censure contre Michel Barnier.M. Macron a reçu tour à tour des députés indépendants du groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer, Territoires), les écologistes et les communistes lundi matin.- “Consentir à l’alternance” -“On a fait un pas ce matin”, a affirmé à la sortie le patron du PCF Fabien Roussel, venu avec la “volonté de trouver des solutions” mais sans “mettre des préalables”. Pas même celui d’un Premier ministre de gauche, seulement “préférable”, ou d’une abrogation de la réforme des retraites – qui pourrait être renvoyée à une “conférence sociale”.Moins antagoniques, les députés Liot ont seulement demandé “quelque chose qui regroupe les différentes sensibilités”, et surtout “que ça soit rapide, parce que le pays est dans une situation d’urgence”, a résumé leur vice-président Christophe Naegelen.Toutes les forces politiques, y compris le chef de l’Etat, souhaitent une solution rapide. Mais les précédents incitent à la prudence: il avait fallu 51 jours cet été au locataire de l’Elysée pour choisir Michel Barnier, et plusieurs semaines également dans le cas de ses prédécesseurs Gabriel Attal et Elisabeth Borne.- Calculs et boucliers -La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a ainsi plaidé pour aller “rapidement” et désigner un nouveau chef de gouvernement “dans les prochaines heures”.Son calcul est simple: “additionner” les députés du “socle commun” (Renaissance, LR, MoDem, Horizons), de Liot et du parti socialiste pour obtenir une majorité absolue au Palais Bourbon. “Et donc il n’y a plus de censure possible”.Le patron du MoDem, François Bayrou, se dit pour sa part préoccupé par “une situation que pas un citoyen français ne peut accepter de voir perdurer ou se complexifier”.Pressenti, parmi d’autres, pour Matignon, l’allié historique de M. Macron ne revendique pas le poste mais presque: “Si je peux aider à ce qu’on sorte de tout ça, je le ferai”, a-t-il lancé dimanche depuis sa ville de Pau.Offre de service accueillie par une levée de boucliers à gauche. “La ligne politique de M. Bayrou n’a pas gagné les élections législatives”, a souligné Mme Tondelier sur RTL, tandis que le social-démocrate Raphaël Glucksmann a jugé sur France 2 que le centriste “enverrait le message de la continuité politique”.Or la gauche réclame sa part du pouvoir. “Si ce n’est pas un Premier ministre de gauche, nous ne participerons pas à ce gouvernement”, a averti le chef des députés socialistes Boris Vallaud sur France Inter.- “Lignes rouges” et “trahison” -Ce scénario se heurte toutefois à plusieurs “lignes rouges”. A commencer par celles de l’homme fort de la droite Laurent Wauquiez, qui balaye dans Le Figaro “une hypothèse pas crédible”.Le numéro un du PS Olivier Faure a pourtant proposé vendredi des “concessions réciproques” au président de la République.Mais ce début d’ouverture a réveillé l’ire des Insoumis, qui ont refusé l’invitation au Palais et ont instruit tout le week-end le procès en déloyauté de leurs alliés. “Faure ne décide pas tout seul”, a tonné Jean-Luc Mélenchon dans la presse italienne et espagnole, martelant son refus “de trahir (ses) électeurs pour des postes”.A l’autre bout de l’échiquier politique, le Rassemblement national reste à l’affût. Pas convié à l’Elysée, son président Jordan Bardella demande déjà “à être reçu avec Marine Le Pen” par le futur Premier ministre “de manière à pouvoir exprimer très clairement (leurs) lignes rouges”, qui n’ont “pas varié”: pouvoir d’achat, sécurité, immigration et scrutin proportionnel.

Un Premier ministre de gauche “préférable” mais pas un “préalable” pour Roussel

Le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a estimé lundi qu’un Premier ministre issu de la gauche était “préférable” mais pas un “préalable” à l’issue d’un échange avec Emmanuel Macron, qui multiplie les consultations avant la nomination d’un Premier ministre.”Nous avons dit que bien sûr il était préférable qu’il y ait un Premier ministre de gauche, de sensibilité de gauche, pour pouvoir préserver le pouvoir d’achat, les services publics, notre industrie, nos collectivités, c’est notre combat. Nous avons exprimé une préférence”, a déclaré Fabien Roussel, “sans donner de nom”.”Ce qui compte, c’est que l’on avance, et pour avancer, on ne vient pas en mettant des préalables sur des noms, sur des propositions, des lignes rouges”, a-t-il cependant ajouté. “On est dans une situation qui est extrêmement compliquée dans notre pays aujourd’hui (…) Il faut que chacun fasse un pas, nous en tout cas, on a fait un pas ce matin et on a dit au président de la République: Et vous, est-ce que vous êtes prêt à en faire un de votre côté ? Est-ce que vous êtes prêt à accepter à ce qu’il y ait des changements dans la politique à mener dans notre pays”, a dit Fabien Roussel.Après une courte trêve consacrée à Notre-Dame, Emmanuel Macron a repris lundi matin ses consultations à l’Elysée, cinq jours après le vote de censure contre Michel Barnier. Le chef de l’Etat recevait tour à tour depuis 9H00 les députés indépendants du groupe Liot, puis les chefs de file communistes emmenés par Fabien Roussel.Le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a réclamé vendredi “un Premier ministre de gauche” et “un changement de cap” politique, avant de rencontrer Emmanuel Macron à l’Elysée pour discuter de la formation d’un nouveau gouvernement. Il avait aussi estimé que des “concessions réciproques” étaient possibles avec le centre et la droite. 

Toujours en quête d’un Premier ministre, Macron reprend ses bons offices

Après une courte trêve consacrée à Notre-Dame, Emmanuel Macron a repris lundi ses consultations politiques à l’Elysée, cinq jours après la censure de Michel Barnier, afin de nommer au plus vite un nouveau Premier ministre, mais de nombreux écueils demeurent.Dernières tractations avant l’annonce ? Le chef de l’Etat a reçu tour à tour lundi matin les représentants des députés indépendants Liot, du parti communiste et des écologistes.”On a fait un pas ce matin”, a affirmé à la sortie le patron du PCF Fabien Roussel, venu avec la “volonté de trouver des solutions” mais sans “mettre des préalables”. Pas même celui d’un Premier ministre de gauche, seulement “préférable”, ou d’une abrogation de la réforme des retraites – qui pourrait être renvoyée à une “conférence sociale”. A condition toutefois que “chacun s’y retrouve”, notamment sur le sujet du “pouvoir d’achat”.”Chacun doit faire un pas vers l’autre”, a également déclaré Marine Tondelier, à son arrivée. Mais pour la cheffe de file des Verts, c’est au président “de proposer quelque chose qui ne soit pas juste la continuité de sa politique”, afin de “consentir à (l’)alternance” réclamée selon elle par les électeurs aux dernières législatives.Moins antagoniques, les députés Liot (Liberté, Indépendants, Outre-mer, Territoires) ont seulement demandé “quelque chose qui regroupe les différentes sensibilités”, et surtout “que ça soit rapide, parce que le pays est dans une situation d’urgence”, a résumé leur vice-président Christophe Naegelen.Verra-t-on pour autant une fumée blanche au palais présidentiel avant la fin de journée ? Les précédents incitent à la prudence: il avait fallu 51 jours cet été au locataire de l’Elysée pour choisir Michel Barnier, et plusieurs semaines également dans le cas de ses prédécesseurs Gabriel Attal et Elisabeth Borne.- Calculs et boucliers -Cette fois-ci, Emmanuel Macron est pourtant pressé de trancher par son propre camp. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, plaide ainsi pour aller “rapidement” et désigner un nouveau chef de gouvernement “dans les prochaines heures”.Son calcul est simple: “additionner” les députés du “socle commun” (Renaissance, LR, MoDem, Horizons), de Liot et du parti socialiste pour obtenir une majorité absolue au Palais Bourbon. “Et donc il n’y a plus de censure possible”.Le patron du MoDem, François Bayrou, se dit pour sa part préoccupé par “une situation que pas un citoyen français ne peut accepter de voir perdurer ou se complexifier”.Pressenti, parmi d’autres, pour Matignon, l’allié historique de M. Macron ne revendique pas le poste mais presque: “Si je peux aider à ce qu’on sorte de tout ça, je le ferai”, a-t-il lancé dimanche depuis sa ville de Pau.Offre de service accueillie par une levée de boucliers à gauche. “La ligne politique de M. Bayrou n’a pas gagné les élections législatives”, a souligné Mme Tondelier sur RTL, tandis que le social-démocrate Raphaël Glucksmann a jugé sur France 2 que le centriste “enverrait le message de la continuité politique”.Or la gauche réclame sa part du pouvoir. “Si ce n’est pas un Premier ministre de gauche, nous ne participerons pas à ce gouvernement”, a averti le chef des députés socialistes Boris Vallaud sur France Inter.- “Lignes rouges” et “trahison” -Ce scénario se heurte toutefois à plusieurs “lignes rouges”. A commencer par celles de l’homme fort de la droite Laurent Wauquiez, qui balaye dans Le Figaro “une hypothèse pas crédible” au regard de ses propres “conditions”: “Ni LFI au gouvernement, ni le programme du Nouveau Front populaire”.Le numéro un du PS Olivier Faure a pourtant proposé vendredi des “concessions réciproques” au président de la République.Mais ce début d’ouverture a réveillé l’ire des Insoumis, qui ont refusé l’invitation au Palais et ont instruit tout le week-end le procès en déloyauté de leurs alliés. “Faure ne décide pas tout seul”, a tonné Jean-Luc Mélenchon dans la presse italienne et espagnole, martelant son refus “de trahir (ses) électeurs pour des postes”.Et si les socialistes font quand même alliance avec les macronistes voire la droite, alors “le Nouveau Front populaire continuera sans eux”, menace le patriarche de La France insoumise.A l’autre bout de l’échiquier politique, le Rassemblement national reste à l’affût. Pas convié à l’Elysée, son président Jordan Bardella demande déjà “à être reçu avec Marine Le Pen” par le futur Premier ministre “de manière à pouvoir exprimer très clairement (leurs) lignes rouges”, qui n’ont “pas varié”: pouvoir d’achat, sécurité, immigration et scrutin proportionnel.Arbitre de la censure du gouvernement Barnier, le parti à la flamme prévient d’avance: “Vous ne pouvez pas faire comme si on n’était pas là”.

Syrie: Paris conditionne son appui à la transition au respect des minorités

L’appui de la France à la transition politique en Syrie “dépendra du respect” des droits des femmes, des minorités et du droit international, a souligné lundi le chef de la diplomatie française démissionnaire, après la chute de Bachar al-Assad.Une coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de Abou Mohammad al-Jolani a lancé une offensive qui a conduit à l’effondrement des forces gouvernementales.”Il appartient à ce groupe de faire la démonstration de sa volonté sincère d’écarter l’extrémisme, d’écarter l’islamisme et le jihadisme de cette transition et surtout d’organiser une transition qui permette à toutes les minorités syriennes auxquelles nous sommes très attachés de prendre toute leur part”, a réagi Jean-Noël Barrot sur France Info. “Le soutien et l’appui que la France apportera à cette transition politique en Syrie dépendra du respect de nos exigences”, a-t-il ajouté.La France a rompu ses relations avec la Syrie en 2012 à la suite de la répression d’un mouvement pacifique de contestation. L’ambassade de France à Damas est depuis fermée.”L’instauration d’un Etat fort qui respecte les Syriens dans leur diversité ethnique, politique et religieuse est sans doute la meilleure garantie que nous puissions avoir contre le risque terroriste et les vagues migratoires”, a ajouté le ministre rappelant l’exode de “centaines de milliers” de Syriens en 2015, “qui fuyaient la torture, la persécution et gazage arbitraires de Bachar”.Il a insisté sur le fait que le respect de ces minorités conditionnait “la capacité de la Syrie à vivre en paix et en sécurité dans sa région”.Le groupe HTS, qui a rompu avec Al-Qaïda, est “un mouvement islamiste”, a-t-il rappelé. “Et soyons lucides, il y a des risques très importants qui guettent la Syrie, celui de la fragmentation et de l’instabilité, comme on a pu le voir par le passé en Libye ou en Irak et celui de l’islamisme. Et sur ce sujet, nous serons intransigeants”.La transition en Syrie doit donc, selon lui, ne “laisser aucune place à l’extrémisme et aucune place au terrorisme.”Il a souligné que la France disposait de leviers, tels que “l’intransigeance absolue vis-à-vis du régime” et les “liens étroits que nous avons tissés avec les oppositions syriennes, y compris celles qui sont en exil et avec certaines des minorités”, en particulier “la minorité kurde”, ou encore le levier financier “puisqu’il faudra participer à la reconstruction, que ce soit au niveau français ou au niveau européen”.”Et nous ne le ferons que si les conditions que j’ai évoquées tout à l’heure sont effectivement respectées”.S’agissant des “quelques centaines de ressortissants” français sur place, le ministre démissionnaire a souligné que Paris suivait “attentivement” la situation “au travers de l’ambassade de Roumanie et au travers de notre ambassade de France à Beyrouth”. 

Budget: la loi spéciale est “prête”, peut être présentée “dès le prochain conseil des ministres”, selon Laurent Saint-Martin

La loi spéciale pour permettre à l’appareil d’Etat de fonctionner en l’absence de budget est “prête”, a assuré le ministre du Budget démissionnaire Laurent Saint-Martin lundi, ajoutant qu’il suffirait de réunir un conseil des ministres pour que le texte soit présenté. “Cela fait cinq jours que je suis au travail depuis la censure de ce gouvernement pour préparer cette loi spéciale qui pourrait être présentée dès le prochain conseil des ministres, il suffit de le réunir pour qu’elle soit présentée”, a-t-il déclaré sur TF1. Cette loi spéciale, promise par Emmanuel Macron avant la mi-décembre, pourrait être portée par “le gouvernement démissionnaire ou par un nouveau gouvernement”, a précisé M. Saint-Martin. Elle doit permettre d’éviter le “shutdown”, à savoir une paralysie administrative, en reconduisant les crédits budgétaires de l’année 2024 pour l’année suivante. Elle servira aussi à prélever l’impôt à partir du 1er janvier 2025. “La loi spéciale ne peut pas indexer l’impôt sur le revenu à son barème sur l’inflation”, a précisé le ministre évoquant une impossibilité constitutionnelle.De leur côté, les retraites seront bien indexées “quoiqu’il arrive” par le code de la sécurité sociale, synonyme de revalorisation. – “Cette censure a un prix” -Le ministre démissionnaire a insisté sur la nature temporaire de la loi spéciale, et la nécessité pour le prochain gouvernement de proposer un nouveau budget 2025 “le plus tôt possible, en début d’année”. “Il faut que les Français se rendent compte que cette censure a un prix. Elle a un coût pour eux puisque c’est l’impossibilité de mettre toutes les mesures de protection, tous les services publics renforcés qui étaient prévus pour leur quotidien”, a regretté M. Saint-Martin.Il a appelé à la “responsabilité collective” des élus, pour qu’un “socle d’union plus large”, allant du parti socialiste aux Républicains, puisse “gouverner le pays”. Transfuge de la première heure du PS au sein de La République en marche, M. Saint-Martin a estimé que l’intégration de socialistes dans le prochain gouvernement serait “une bonne nouvelle”, à condition qu’il y ait des “compromis d’idées”. La réforme des retraites pourrait surgir comme un  point de friction: les socialistes voudraient l’abroger, tandis que le camp présidentiel et LR campent sur leur position. “Il va falloir se mettre d’accord sur la première dépense du pays qui est notre système de pensions. Comment est-ce qu’on l’équilibre?”, a-t-il lancé. Pour finir, interrogé sur la possibilité de voir François Bayrou à Matignon, le ministre démissionnaire du Budget s’est montré très favorable.”François Bayrou est un homme de rassemblement, un homme de compromis, un homme d’union et qui, depuis très longtemps, alerte sur le sujet des finances publiques et de la dette. Donc il coche plusieurs cases”, a-t-il jugé.Â